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 [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyJeu 28 Juil 2022 - 17:52

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
"J'te jure, j'y suis pour rien, c'est pas moi! Je comprend pas, l'argent été là et-et-et…

Et sbaff, l'homme se prend une droite. Je suis un gars sympa, j'vous jure, mais là je commence à perdre patience. Quand on fait affaire avec des gens, on sait qu'il y a des risques. Le genre de risque avec le gars qui pense qu'il peut utiliser la marchandise sans payer ou qui prend quelques billets pensant que ça ne se verra pas. Pourquoi on prend ce genre de risque? Pour avoir le peuple de notre côté, montrer qu'on leur fait confiance, acheter leur soutien avec de beau cadeau et dans une ville comme celle-là, on sait que c'est difficile de fuir, difficile de se cacher. Ce qui est aux Prayers revient toujours aux Prayers.

- T'as un job simple mec! Recevoir de l'argent et juste… le garder en sécurité pour nous. Juste quelques jours, c'est pas compliqué pourtant.

"Je sais m-mais-mais…

- Alors quoi? Où est ce putain de fric mec?

Des sanglots. Ce putain de débile éclate à moitié en sanglot. J'ai pas envie d'lui faire de mal, mais à force j'me sens presque obligé tellement il m'énerve. C'est un débile, c'est sûr qu'à l'avenir il ne fera plus partie des privilégiés, mais s'il me dit où est l'argent pour que je puisse le récupérer, sa peine sera moins importante. Enfin, c'est ce que je lui fais croire moi, mais une fois que j'aurais une réponse, son sort ne sera plus entre mes mains mais entre celles d'un autre membre du gang.
Je change de tactique, les cris, les menaces, les coups, ça ne sert à rien avec ce gars. Il va finir par tomber dans les pommes sans donner plus de réponses.
Alors j'me la joue plus calme, plus amical. M'excusant presque de m'être mis en colère et ça fonctionne, il se calme et commence à réfléchir. Il retrace ses journées, ses connaissances et crache enfin le morceau. Il y a eu cette fille avec qui ça se passait bien, avec qui il pensait avoir une chance et puis un beau jour elle a disparu. Il fait une description de la fille, dit tout ce qu'il sait ou pense savoir sur elle. Je prends note de tout ça et les gars avec moi aussi.
J'le remercie ce pauvre gars et je pars avec mes deux camarades, passant le mot sans plus de détails à d'autres membres, on commence à partir en chasse de cette fameuse fille. On en trouve une qui peut correspondre, puis deux et trois… les gars restent dans l'ombre ou s'amuse à faire des selfies de merde en faisant en sorte d'avoir en arrière-plan les potentielles suspectes et puis on ramène la photo à notre petit pote pour qu'il confirme laquelle c'est. À force, le verdict tombe, il reconnait formellement une des têtes.
Un de mes gars la suit un peu pour essayer de voir où elle habite, où elle travaille, si elle a un magasin de prédilection. Un autre gars la suit à d'autres moments, repère ses trajets, ses connaissances.
On pourrait foncer dans le tas direct, mais on est un peu plus évoluer que ça. Ce n'est pas en fonçant sans réfléchir qu'on devient le gang le plus important d'une ville. Même pour les petites affaires, il faut savoir faire du repérage. Si la jeune femme se révèle être membre des BB par exemple, l'approche ne sera peut-être pas la même.

[...]

Pour la première approche, j'ai bien envie d'aller la voir sur son lieu de travail. Rien d'officiel, juste histoire de sonder un peu la personne. Ce n'est pas forcément l'endroit le plus représentatif, surtout que selon un des gars ce sont ses premiers jours, mais c'est pas grave. On va entrer, s'installer et se comporter comme de gentils petits clients sans aucune arrière-pensée. On va même pas lui parler plus que de raison, juste être souriant, peut-être faire quelques blagues sympathiques lors de la prise de commande et c'est tout. Un premier contact, pour capter une première fois son regard de façon totalement neutre.
J'imagine qu'il y a plus neutre que nous. Même de nos jours où le tatouage est démocratisé, j'avoue que j'en tiens une bonne couche. Je suis le pire des trois, même si là, on ne voit que ceux sur mes avant-bras et un peu autour de mon cou. Le black de la bande est le moins tatoué, avec de visible seulement un dessin sur un avant-bras. Et le dernier c'est plus sa dégaine de bûcheron canadien qui attire l'œil, que ses quelques tatouages sur les bras.

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Dernière édition par Kenny Hargreaves le Sam 6 Aoû 2022 - 15:27, édité 2 fois
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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyJeu 28 Juil 2022 - 22:55

J’ai obtenu le job. Et même si je voudrais me la péter en disant que ça m’étonnait pas, parce que j’avais sûrement tout déchiré, ce serait pas tout à fait la vérité. Quand je suis sortie de chez Pop’s, je savais pas trop comment s'était passé l’entretien. Et comme souvent après ces moments-là, c’est toujours l’interrogation, tu te repasses en boucle tout ce que t’as pu dire, et comment tu l’as dit, jusqu’à ce que tu reçoives le coup de fil fatidique, celui qui te dit si oui, ou non, t’as assuré, et retenu l’attention de celui que t’as rencontré. En l'occurrence, Wallace a dû apprécier ma semi-honnêteté, du moins suffisamment pour vouloir de moi dans son équipe. Voilà comment je me retrouve dans mon joli petit uniforme, avec ce tablier un peu ridicule autour de la taille. Les trois premiers jours ont été…plutôt compliqués. J’ai passé pas mal de temps à rien faire d’autre qu’observer, et franchement, c’était pas mes moments préférés. Je déteste l’inaction, j’ai tendance à vite m’ennuyer, alors regarder d’autres personnes bosser pendant que je me tourne les pouces…j’ai pas vraiment apprécié. Et puis…j’en suis pas du tout à mon premier coup d’essai en ce qui concerne le fait de bosser dans un restaurant, alors bon…le plus dur, au final, c’est de retenir la carte, et les ingrédients des différents burgers. Et franchement, c’est loin d’être la mer à boire.

Ça fait quelques jours que je bosse chez Pop’s maintenant. L’équipe est assez restreinte : deux autres nanas qui sont serveuses, comme moi, et trois gars qui bossent dans les cuisines. Sans grande surprise, je m’entends mieux avec les mecs qu’avec les filles. Elles se connaissent depuis quelques années, et je partage pas vraiment leurs centres d’intérêts. C’est pas si grave, je suis pas venue me faire des amies, mais c’est toujours mieux quand on s’entend bien avec les personnes avec lesquelles on passe plus de huit heures par jour. Je suis donc en train de discuter par la petite fenêtre communicante avec l’un des mecs de la cuisine, quand j’entends la voix de l’une des serveuses : “-Hé la nouvelle.” Je me retiens de lever les yeux au ciel, et de répéter pour la énième fois au moins que mon prénom c’est Andrea, et pas “la nouvelle”. J’en ai eu marre de le dire au bout de la sixième fois, et ça faisait que quelques heures que j’étais là, alors j’ai vite lâché l’affaire. Enfin, je tourne la tête vers les deux autres nanas, leurs téléphones en main, en train de discuter de je sais pas quoi, et dont je me fiche éperdument. L’une d’elle me désigne vaguement d’un coup de menton un coin de la salle où trois mecs viennent de prendre place, je devine qu’elles ont aucune intention d’y aller, et que la tâche est pour moi. Ça me va, ceci dit. Bosser fait passer le temps plus vite, et il faudrait que je garde ce boulot plus que quelques mois. A ce rythme, j’aurai bientôt épuisé tous les petits boulots de Downfall à ma portée avant mes trente ans.

Je récupère donc mon petit carnet pour prendre la commande des nouveaux arrivants, et me dirige tout droit vers le trio, en me préparant déjà mentalement à sortir mon super speech de serveuse de l’année. Ma période d’essai est pas encore terminée, faut que je fasse bonne impression encore au moins quelques semaines. Les trois zigotos ont une sacrée allure, j’ai tout le temps de les mater en me rapprochant, et j’arrive à leur table avec un sourire composé de toutes pièces : “-Bonsoir Messieurs, bienvenue chez Pop’s. Voici les menus. Le burger de la semaine est un double chicken bbq burger. Pour tout triple burger terminé, la maison offre le milk-shake.” Voilà. Un texte bien appris, et bien récité. Si avec ça, je marque pas quelques bons points auprès de Wallace, je sais pas ce qu’il faut que je fasse de plus. “-Faites moi signe quand vous serez prêts à ce que je prenne votre commande.” Je les laisse avec les cartes, et retourne derrière le comptoir, où je remplis le présentoir à pailles, celui à serviettes, et remets un peu de ketchup pour passer le temps. Je déteste tellement les moments de creux, où il n’y a rien à faire que je pourrais payer pour un bon rush, qui dure une plombe, et où on saurait pas où donner de la tête. Enfin, payer…je m’emballe un peu. Je pourrais donner, genre…un dollar, quoi.

Je retourne donc auprès de ces messieurs quand j’aperçois le petit signe qui va bien, et prends les commandes avec attention, adoptant une nouvelle fois l’attitude de la parfaite petite serveuse, allant même jusqu’à sourire aux petites plaisanteries que j’entends. Le bûcheron s’avère avoir un appétit d’ogre, et une tronche pas commode, le black me pose tout un tas de questions sur la composition des burgers, je pourrais croire qu’il a été embauché par Wallace pour m’interroger en douce, et le blond, bah…il est là aussi. Je note leur commande avec attention, et elle est prête en moins de deux, encore l’un des avantages d’un restau pas très rempli. Je suis donc de retour avec tous les burgers, les disposant devant chacun sans me tromper, mais juste parce que j’ai écrit à côté du plat qui l’a commandé. Le triple burger pour la chemise à carreaux, un cheese pour tattooman, et une assiette de ribs pour le black. Ça fait toujours bonne impression de se souvenir de qui à prit quoi, même si pour le coup, j’ai un peu triché.

Et ensuite…ensuite, je fais plus vraiment attention à eux. Ils mangent, et moi je range, je nettoie, je fais briller. Je passe le temps, donc, jusqu’à ce que je remarque les assiettes vides, et que je retourne auprès des trois mecs pour savoir s’il leur reste une place pour un dessert. Ils s’attardent encore quelques instants, avant de quitter le Pop’s, emmenant avec eux le peu de boulot que j’avais. Ils étaient plutôt sympas ces trois-là, et je dis pas ça uniquement parce qu’ils m’ont laissé un petit pourboire. Y’a pas foule le temps que le diner reste ouvert, ce qui donne cette sensation que la journée est interminable, et que ce moment divin où je pourrais enfin poser ma tête sur l’oreiller arrivera jamais. Il fait presque nuit quand mon shift est enfin terminé, et que je peux retrouver mes habits à moi, dénués de toute odeur de friture, laisser ce tablier au fond de mon casier, et détacher enfin mes cheveux malmenés par l’élastique. Bosser, c’est bien. Mais rentrer à la maison, c’est carrément mieux.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptySam 6 Aoû 2022 - 15:26

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
Je crois, ça m'amuse tout ça. Voir quelqu'un le sourire aux lèvres, même quand c'est un sourire commerçant, mais voir ce genre de sourire alors que je sais qu'il s'effacera à notre prochaine rencontre. Ça fait de moi un sadique? Je ne pense pas. J'aime me sentir puissant, mais qui n'aime pas ça? J'aime savoir que j'ai un temps d'avance sur la personne devant moi, mais si je n'aimais pas ça, je ne me creuserais pas autant la tête pour avoir cette avance et j'aurais peut-être rien à faire chez les Prayers.

On garde le sourire, on commande, on mange comme si de rien était. Juste une bande de pote qui passe un moment sympa en rigolant et en se racontant des histoires sans importance. Pourtant dans nos mots, il y a des messages subliminaux, des annonces qu'on ne comprend qu'entre nous pour résumer la situation qui nous a poussé à venir ici.
À la fin du repas, j'laisse un billet en plus sur la table. Laisser plus d'argent à quelqu'un qui nous en doit, c'est curieux? Mhooo faut avouer que le service était bien fait et puis… je ne vais pas déjà me faire remarquer négativement. Je ne fais que prouver que je suis un bon gars en vrai. Enfin… je peux l'être quand je veux.

- Parfait le service.

J'envoie cette phrase comme ça, avant de partir, assez fort pour que le plus haut gradé présent entendent ça. Ça serait dommage de perdre son job, surtout quand on a crédit sur le dos.
Pas plus de vague que ça, on sort et on s'en va. On rentre les gars, mais pas chez nous. C'est un peu plus loin, dans cet appart' où on l'a vu. C'est là qu'elle vie et elle y est seule, tant mieux c'est plus simple pour nous.
On fait attention à qui on croise et après quelques tours de magies de l'Afro-Américain, la porte d'entrée s'ouvre. On aurait pu faire ça en mode bourrin. Cassé quelque chose pour entrer en force. Mais non, je suis un gars soigneux quand je veux. Je veux faire les choses proprement.
On referme la porte derrière nous et en attendant la résidente, moi j'me dirige vers le frigo pour me prendre un petit truc à boire. J'estime un peu l'argent des meubles et autres babioles dans l'appartement, j'essaie de deviner son train de vie, ses habitudes financières, juste pour me faire une idée de la façon je vais devoir procéder par la suite et la flexibilité que je vais ou non avoir pour rendre le remboursement rapide, mais possible.
Cette canette que je prends, elle est un peu à moi, un peu comme tout ce qui se trouve ici, et ce, tant que mon argent ne sera de nouveau dans mes caisses, enfin, celle du gang.

La langue de l'afro claque, notre nouvelle amie arrive. Éclairé par la lumière de dehors, l'ambiance tamisée va renforcer un peu plus la surprise, ça m'fait marrer d'avance. Normalement, elle ne devrait pas être armée et s'il y a des armes dans des meubles autour de l'entrée, et bien il n'y en a plus. On sécurise la zone pour éviter tout accident inutile. La seule arme visible devrait être celle que je pose juste à côté de moi alors que je prends place sur une chaise que je tourne face à l'entrée.
Je suis pratiquement à l'autre bout de la pièce, je ne veux pas me montrer oppressant directement, même si être là le sera déjà bien assez.

Les deux gars un peu plus en retrait, c'est sans un bruit qu'on attend que cette porte s'ouvre de nouveau.

Des gants en cuir noir pour éviter de mettre des empreintes partout, mais le visage parfaitement découvert, je suis de ceux qui se pensent un peu trop intouchable pour avoir besoin de se cacher. Et puis, même si entrer chez les gens n'est pas vraiment autorisé, je ne suis pas le premier à avoir des torts si toute cette histoire venez à sortir de l'ombre.
En tout cas pour le moment, j'me prépare juste à me marrer comme un crétin en voyant la surprise sur le visage qui ne devrait pas tarder à entrer. C'pas très pro et ça fait pas vraiment gros méchant, mais... j'peux pas m'en empêcher.

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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 7 Aoû 2022 - 22:07

Je savoure la bouffée d’air pas saturé de gras que m’offrent mes premiers pas hors du restaurant, et me mets en route rapidement. Je pourrais faire le chemin les yeux fermés tellement je connais le quartier. Il faut dire que j’ai foiré pas mal de boulots dans le coin. Une chance que les petits patrons se soient jamais concertés entre eux, ça m’aurait flingué pas mal d’opportunités sinon. Le trajet est pas très long, à peine vingt, vingt cinq minutes de marche en fonction de mon énergie, et s’il m’arrive de venir en bagnole quand je suis en retard, j’ai plutôt l’habitude de faire le trajet à pied. Je pourrais prétendre être une super écolo, soucieuse du bien-être de la planète au point de limiter au maximum mes déplacements pour éviter de polluer, mais la réalité est surtout que l’essence c’est pas donné, et que chaque dollar à son importance.

Mon super immeuble apparaît enfin au tournant d’une rue, mal éclairé sous un lampadaire au néon fatigué…comme beaucoup de trucs, ici à Downfall. Je vis ici depuis quelques années déjà, et même si on est loin, bien bien loin du palace, c’est mieux que certains autres coins du quartier. Enfin…faut quand même pas trop être regardant sur la sécurité, et quelques autres petits détails, genre les tâches d’humidité, les moisissures et autres trucs dans le genre. Il me reste encore quelques mètres à parcourir quand je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, l’écran m’annonçant un appel de ma mère. J’ai le coeur qui connait un petit coup d’accélérateur, parce que les appels tard le soir c’est jamais bon signe, et c’est hyper facile d’imaginer le pire dans ces moments-là : Bennie et ses problème de santé, mon père et son gang à la con, une tuile dans leur appart, ou que sais-je encore d’autre. Ce qui fait que quand je décroche mon téléphone, un peu fébrilement, je manque de l’étaler en plein milieu de la ruelle. “-Mama ? Que pasa ?” J’aurais pu y mettre un peu plus de formes, commencer par un “salut, ça va ?”, mais c’est plus vraiment l’heure pour les conversations badines.

Le simple bruit d’une respiration me répond à l’autre bout du fil, alors que je pousse la porte du hall, récupérant mes clés dans la serrure. “-Mama ?” Sauf qu’au lieu de la voix de ma mère, c’est celle de mon petit frère qui se fait entendre, hésitant, presque timide. “-Bennie ! Mais qu’est-ce que tu fais encore debout ? Il est tard, tu devrais dormir depuis plusieurs heures.” Sauf que quand nos deux parents travaillent le soir - ou la nuit - et que les petits se retrouvent tous seuls, j’ai souvent droit à des coups de fil nocturnes. Un bruit bizarre dans le placard. Le robinet qui fuit. Un mal de ventre que je soupçonne d’être parfois imaginaire. La plupart du temps, je finis par quitter mon appart pour aller passer la nuit là-bas, histoire de rassurer les gamins…et moi aussi dans la foulée. J’aime pas les savoir tous seuls. Sofia est encore trop petite pour gérer tout ça, et…j’aime pas, c’est tout.

Je finis donc par apprendre que Bennie a un exercice de mathématiques super difficile à faire pour demain, qu’il a pas réussi à le faire tout seul, et que Sofia s’est endormie. Je peux entendre à travers ses mots sa demande de venir chez eux, pas forcément juste pour faire un truc pour l’école, et je marque un temps d’arrêt devant la porte de mon appart. Je suis crevée, et j’ai toujours cette sensation après le boulot que ma peau est couverte d’huile, et que j’ai besoin d’une bonne douche pour me décaper…et en même temps, la petite voix de Bennie pourrait me faire faire n’importe quoi, peu importe l’heure du jour ou de la nuit. J’ai un coup d'œil pour les escaliers que je viens de monter, et après un soupir, je finis par capituler : “-Je mange quelque chose, et j’arrive.” Et les explosions de joie au bout du téléphone m’apprennent que finalement, Sofia est pas si endormie que ça. De vraies canailles.

Ils sont encore occupés à s’auto congratuler sur le génie de leur plan quand je finis par ouvrir la porte de mon appart, entrant à l’intérieur sans prendre la peine d’allumer la lumière. Je vais filer directement sous la douche de toutes façons. Je voudrais pouvoir dire que j’ai assez d’instinct pour avoir compris tout de suite qu’un truc chelou, pas normal du tout, était à l'œuvre dans mon appart. Pouvoir prétexter avoir senti une sorte de courant électrique chatouiller ma nuque, un étrange pressentiment me tordre le ventre, mes poils se hérisser sur mes bras…mais que dalle. Ce qui fait que quand je distingue enfin la silhouette à quelques mètres de moi, le choc est plutôt violent. “-Putain de…” Je prends pas le temps de finir ma phrase, et à vrai dire, je suis pas trop sûre de l’enchaînement des choses après cette découverte. J’entends vaguement mon sac tomber par terre, alors même que j’ai pas conscience de l’avoir lâché. Je sens cette espèce d’impulsion du désespoir que je donne à mes jambes en essayant de courir vers la porte d’entrée pour me casser d’ici. Et je sens aussi les bras solides qui me ceinturent et me soulèvent de terre pour m’éloigner de mon objectif. Le pouf du portable qui s’écrase sur la moquette passe presque inaperçu au milieu de mes gesticulations pour essayer de me libérer. J’entends les injures étouffées du type qui me lâchent enfin quand il reçoit un coup bien placé à l’entrejambe, ma tentative de sprint avortée quand un autre gaillard m’empoigne le bras vivement et allume la lumière.

La lumière m’éblouit une brève seconde, avant que mon regard fasse le point sur le type qui m'agrippe le bras si fort que je vais pas tarder à sentir des fourmis dans mes doigts, et que j’ai un temps d’arrêt en reconnaissant la tronche de l’un des gars du diner. Bordel, qu’est ce que le mec aux ribs fait chez moi ? “-Tiens toi tranquille.” J’écoute qu’à moitié pour voir que le type en train de se tenir le paquet n’est autre que le bûcheron, plus énervé et rouge que tout à l’heure, le regard me lançant des éclairs, et je repère finalement tattooman un peu plus loin, installé à son aise sur une chaise, un peu comme s’il était chez lui. Je remarque bien vite le flingue posé à côté de lui, qui est bien plus efficace pour me faire arrêter de gigoter que les paroles du black qui massacre mon bras. J'ai le cœur qui bat à mille, j'ai l'impression de le sentir partout dans mon corps, dans mes tempes, dans mon cou, au bout de mes doigts, et jusque dans ma voix, quand je demande d'une voix fébrile : “-Qu’est ce que vous foutez chez moi ?”

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyMer 10 Aoû 2022 - 11:26

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
Powa cette décharge d'adrénaline que ça me fait à chaque fois! Enfin, pas que j'attends des gens dans le noir tous les quatre matins, mais aller surprendre des mauvais payeurs et autres du genre, ça m'arrive quand même et il est vrai que voir cette peur, ça fait un petit truc agréable dans mon estomac.
Je suis certain qu'au fond de toi, tu sais pourquoi je suis là, ils le savent tous. Tout le monde est conscient de cette petite erreur qu'il a pu faire. Tout le monde ressent ce truc bien chiant, Celui qu'on ressent quand on pense être tiré d'affaire et qu'en faite… non.

Ça dégénère presque un peu, bon réflexe de survie la fuite. Les gars derrière moi s'active aussitôt pour éviter que tu ne fuis tes responsabilités. Cette petite scène m'amuserait presque, mais j'aimerais quand même en venir au fait.
Quand la lumière s'allume enfin, le calme revient. Je regarde les gars qui sont beaucoup moins sereins que moi. Avant de reposer mon regard sur toi et d'afficher un léger sourire.

- Surprise!

Je lâche un léger rire avant de me lever. Le bon côté d'être grand, c'est que quand je me lève, ça fait toujours son petit effet. Ça me rend presque impressionnant malgré le fait que je ne sois pas très épais.
Je fais signe au bucheron de garder la porte et à l'autre de te lâcher. L'homme s'exécute et revient un peu vers moi.

- T'inquiète pas, on est pas là pour faire des dégâts. Hein les gars? Restez cool.

Je sors mon téléphone de ma poche et en quelques clics j'affiche une photo que je te montre.

- Tu le reconnais? La photo est pas très flatteuse, mais… j'suis sûr qu'il te dit un truc.

La photo de ce gars à qui tu as pris de l'argent il y a quelque temps. En effet, la photo n'est pas très flatteuse, surement à cause de son nez probablement cassé et son arcade ouverte. Pourquoi montrer une photo comme ça? Peut-être juste pour montrer qu'on n'est pas toujours les plus gentils qui soient. Comme une menace à peine déguiser qu'il pourrait t'arriver des bricoles.
Je te regarde dans les yeux et je crois que tu comprends.

- Tu lui as pris quelque chose et il se trouve que… il gardais ça pour moi, tu vois?

Je range mon téléphone dans ma poche et attrape le flingue que j'avais posé à côté de moi. Je compte braquer personne avec, mais normalement ça aide à ce que tout le monde reste calme.

- Alors si on est là, c'est simplement pour te demander de nous rendre c'que tu as pris.

Je parle d'un ton très calme, très posé. J'me la joue même pas vraiment froid pour le moment. Ça suffit pour dénoter avec ce que je suis en temps normal, mais c'est pas parce que j'ai l'air d'un crétin 80% du temps que j'en suis vraiment un.
J'entends déjà la réponse avant même que tu parles. J'imagine bien que l'argent tu ne l'as déjà plus. Ça arrive des gens qui volent et ne dépense pas toujours d'un coup, ils rendent ce qu'ils ont pris rapidement et c'est terminé. Mais non, la plupart des voleurs le font, car ils ont besoin de cet argent, alors, ils l'utilisent et même s'ils n'en ont pas besoin, ils espèrent qu'en l'utilisant rapidement tout le monde les oubliera. Mais non... personne n'oublie ce genre de vol.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 14 Aoû 2022 - 17:36

Surpr…Surprise, sérieux ?! Et c’est quoi ce petit rire de psychopathe ? Il prend son pied, là ? C’est un jeu pour lui, de débarquer chez quelqu’un une fois la nuit tombée, et de l’attendre dans le noir, confortablement installé sur une chaise, avec deux gorilles à ses côtés ? Tu parles d’une mauvaise surprise, bordel. Putain, ce qu’il est grand, ce con. Sa haute taille me fait pas peur, clairement pas. Il en faut plus pour m’impressionner. Mais ce qui me soûle, ce qui vraiment me soûle, c’est que je suis obligée de relever la tête pour continuer à voir sa tronche, et ça, ma fierté a du mal à l’encaisser. Ribs me lâche le bras, et j’ai le réflexe de venir le masser presque aussitôt, comme si ça pouvait refaire circuler le sang trop longtemps privé de circulation, alors que le bûcheron va garder la porte d’entrée, me privant de toute porte de sortie. Enfin…je me rends quand même à l’évidence, face à ces trois-là réunis, j’ai pas la moindre chance de quitter mon appart, sauf s’ils décident de me laisser partir. Et…faut dire que l’image du flingue qui brûle encore ma rétine est une excellente raison de rester tranquille. J’ai un coup d'œil à chacun des gorilles quand tattooman s’adresse à eux, alors que je pince les lèvres. Ouais, faites donc ça, restez cool, et faites pas de dégâts.

Mon regard se pose de nouveau sur celui qui semble donner les ordres ici quand il reprend la parole, alors que je vois son téléphone dans sa main. Téléphone…et le mien, il est passé où ? Quelque part par terre, j’en suis sûre, mais j’y risquerais pas un coup d'œil, pour éviter que les autres s’y intéressent aussi. Et de toutes façons, mon attention est requise ailleurs, sur l’écran du portable que tattooman me présente et qui me donne un coup sourd dans la poitrine. Bien sûr que je le reconnais. Bordel de… La salive a du mal à passer dans ma gorge serrée quand je déglutis en m’arrachant à l’image de ce gars barbouillé de sang, le nez de travers, le sourcil boursouflé. Je sens le regard du blond sur moi, et relève la tête vers lui par automatisme, alors que son regard accroche le mien. Il a pas besoin de proférer la moindre menace, pas avec la photo qu’il vient de m’agiter devant le nez, et j’ai conscience que ce type savait parfaitement à quel point sa petite démonstration serait efficace. Ce qui me laisse penser que c’est pas la première fois qu’il fait ce genre de choses…débarquer chez des inconnus en pleine nuit, les faire flipper avec juste une photo, laisser une arme bien en vue pour inciter ledit inconnu à rester tranquille. Il sait y faire, à n’en pas douter.

Je sais pas de quand date la dernière fois que j’ai eu autant la trouille. J’ai le cœur qui bat si vite que j’ai l’impression que tattooman pourrait l’entendre, ou deviner les battements à travers mon t-shirt, et je sens mes mains devenir moites. J’essaye pourtant de pas montrer que je flippe comme jamais, sans trop savoir à quel point je suis crédible, ou s’il a pas déjà compris que tout ça, ce calme apparemment, et tout le reste, c’est juste du chiquet. Je serre les dents quand il me précise totalement inutilement que ce fric était à lui. Je me doute bien qu’il est pas là juste une visite de courtoisie. Et puis…je savais bien au moment où je prenais cet argent qu’il était pas réglo, qu’il y avait sans doute un gros poisson là-dessous, que je me foutais dans une merde sans nom toute seule…et ça m’a pas empêchée de foncer quand même. Je sais que j’ai pas toujours les idées claires quand ça concerne ma famille. Je pourrais donner mon âme au diable sans même trop hésiter. Lo que se necesita a parfois tendance à m’empêcher de réfléchir aussi bien qu’il le faudrait quand il s’agit des miens. J’ai pas besoin de jeter un coup d'œil au flingue dans sa main pour voir de quoi il parle, ouais.

J’ai toujours pas quitté le regard de tattooman quand il reprend la parole, et ces mots qu’il emploie désormais, comme pour rendre cette violation de domicile plus innocente qu’elle l’est en réalité m’arrache à mon tour un petit rire similaire à celui qu’il a eu quand la lumière est allumée. Et pourtant…pourtant, je suis loin de trouver ça drôle. C’était juste l’expression de ma nervosité, face aux mots employés, face à cette façon qu’il a de laisser entendre que c’est presque une visite pour le plaisir. Une chance, je me reprends assez vite, pour laisser un regard filer autour de nous, dans ce petit appartement plutôt miteux : “-Regarde autour de toi. Tu crois que si j’avais encore le fric, je serai toujours ici ?” Nan, je me serai barrée pour aller vivre dans un endroit où y’a pas des courants d’air qu’importe la période de l’année, où je respire pas des moisissures quand je vais dormir, où je pourrais prendre une douche sans me demander à quel moment mon plafond de salle de bain va me tomber sur le nez. Y’avait sans doute pas assez pour quitter Downfall, et je serai de toutes façons jamais partie sans ma famille, mais y’avait assez pour se barrer de ce trou à rat. Je prends pas la peine de nier, je sais parfaitement que ce serait totalement inutile. S'il est ici, c'est qu'il s'est renseigné avant.

Je vois bien qu’il a pas l’air plus surpris que ça, comme s’il savait déjà que c’était la réponse que j’allais donner. Si ça se trouve, ils ont fouillé tout l’appart avant que j’arrive…mais en jetant un coup d'œil, je crois pas trop à cette théorie. Tout est exactement à la place où je l’avais laissé avant de partir pour aller bosser. Tattooman doit juste avoir l’habitude de pas revoir la couleur des billets qui disparaissent, ce qui me fait tout de suite penser qu’il doit déjà avoir de la suite dans les idées quand il se retrouve dans ce genre de situations, et que ce qui va sans doute s’ensuivre suit une méthode qui a déjà été testée et approuvée. Je relève un peu le menton, pas désireuse de lui offrir ma peur en spectacle, même si à l’intérieur, je suis loin de faire la maligne, ou d’être détendue. “-J’ai pas ce que tu cherches, alors…tu devrais peut-être aller voir si tu le trouves ailleurs.” Est ce que je viens d’essayer de mettre un type armé et ses deux toutous à la porte de chez moi ? Ouais, peut-être. Pourtant, je crois pas une seule seconde qu’il va juste s’excuser pour le dérangement, et se barrer. Mais qu’est ce que je peux faire d’autre ? “-Je te raccompagne pas. La porte se trouve derrière ton chien de garde.” Ouais, ça aussi c’était parfaitement inutile.

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyMer 17 Aoû 2022 - 10:16

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C'est bien, le calme s'installe et mon discours semble faire son petit bonhomme de chemin. La photo surtout, ça fonctionne presque à tous les coups.
J'en ai vu des gens terrifiés devant moi, j'en ai vu pas mal aussi des comme toi, qui tente de cacher leur peur tant bien que mal. C'est intéressant, ça en dit beaucoup sur les gens je crois. Des fois j'aurais aimé faire des études et me pencher un peu plus sur la psychologie, pour comprendre les tréfonds d'un cerveau dans ce genre de moment. Mon expérience me donne quelques pistes, mais… j'suis sûr que je passe à côté de tellement de choses.

Et je m'y attendais, bien sûr que le fric tu ne l'as plus. Je le sais, tu le sais, personne n'apprend rien là. J'ai appris des choses sur toi, mais je ne sais pas tout, pas encore. Il y a des points noirs dans ton histoire que je dois encore éclaircir d'une façon ou d'une autre.
J'suis bon joueur, j'te laisse le plaisir de t'exprimer et d'essayer de me convaincre que tu ne pourras rien pour moi, qu'on a cas en rester là.
Je t'écoute et je pourrais m'énerver. D'autre à ma place n'aurais pas attendu de t'entendre parler de cette porte pour te coller un uppercut dans le ventre ou te coller ce flingue sur la tempe. Mais pas moi, j'suis pas si sanguin si vite. J'l'avoue, si tu n'avais pas été une jolie petite demoiselle, j'aurais peut-être perdu mon sang froid et je dis bien peut-être.

- Bien sûr. Tu dis pareil quand tu vas faire tes courses et ça passe?

J'me recule et regarde effectivement autour de moi. Tout seul, je me serais pas amusé à te tourner le dos, mais là, je sais que si tu tentes quoi que ce soit, j'ai un chien de garde comme tu dis, qui te sautera à la gorge pour t'empêcher de me faire quoi que ce soit.

- Mais m'sieur, j'vais pas vous payer ce soda, si j'avais de l'argent je prendrais pas une sous marque. Dis-je en tentant de rendre ma voix plus aigüe, avant d'enchainer avec une voix plus grave.
- Ho très bien, pardon madame, partait avec tout le rayon dans ce cas.

J'allume une lumière en plus dans la pièce d'à côté, recommençant à parler sur deux tons différents et revenant.

- Quoi? Payer l'électricité? Si je voulais payer l'électricité je n'aurais pas cette petite ampoule, je me serais payé un lustre immense au plafond!
- Ho ben oui, on comprend, bonne soirée madame.


Et puis je fais une grimace comme pour souligner que tout ça est parfaitement stupide. Autant mes démonstrations que le fond de ton explication.
Je reviens doucement vers toi, l'air presque d'être désolé de tout ça.

- T'es pas assez bête pour vraiment croire en c'que tu dis hein? Sérieux, j'suis pas l'plus éclairé des gars de cette ville et je suis pas assez bête pour y croire alors… Nan, fait pas ça.

Je soupire, je pense que je n'aurai pas ce que je veux ce soir, ni même la certitude que tu y penseras. Y'a des gens comme ça, ils ont besoin de plusieurs visites pour vraiment comprendre. Ils ont besoin de temps pour analyser qu'ils n'ont pas d'autres solutions que d'accepter leur sort.

- Tu sais que… l'endroit où l'ont vie ça dépend pas forcément de ce qu'on gagne.

S'il y a besoin d'un exemple, je peux en trouver un. J'ai tout un tas d'histoire à raconter pour plein de situations différentes.

- J'ai connu quelqu'un qui franchement avait un bon métier. Bonne paie. Pas de quoi avoir une vie de grand luxe, mais franchement c'te personne pouvait s'mettre bien. Mais t'aurai vu son appart'… powa! Franchement ton truc là… un palace à côté.

Je parle avec les mains et je fais des pas pendant que je parle. Juste une manière de m'approprier un peu plus l'espace, comme si ma taille et mon flingue ne suffisait pas à montrer que c'est moi qui menais la danse.

- L'truc de c'te personne, c'tais une putain d'addiction aux jeux d'argents. Genre toute sa paie passait dans ces putains de jeux d'argent. Alors j'comprends, le suspens de c'dire "aller la prochaine fois c'est la bonne" C'te sensation t'prend aux tripes c'est fou! haha
Mais sérieux, tu t'prends c'qui faut pour bien vivre et t'en garde juste un peu pour t'faire un p'tit plaisir sur une machine à sous l'week-end. Mais non, y'a des gens comme ça… impossible d'prendre ce genre de décision sensé.


Je hausse les épaules en soupirant.

- Tout ça pour dire, on est beaucoup à avoir un truc qui pèse dans la balance. C'payer un bel appart' ou… J'sais pas… ça pourrait être quoi ton truc à toi? Attend m'dis pas…

Quand je dis ça, j'te regarde dans les yeux comme si je pouvais y lire la réponse.

- C'pas la drogue ou un truc du genre, j'pense pas. Ou pas pour toi en tout cas. Mais t'as pas l'air en couple ou à la charge de quelqu'un, donc c'pas pour la drogue d'un proche non plus.

Je bouge la tête de gauche à droite.

- Mmmm un proche, une dette familiale peut-être? Ou un truc du genre. J'suis sûr c'est en rapport avec la famille.

Je crois que je veux que tu est un doute, est-ce que je le sais déjà ou alors je prêche le faux pour avoir le vrai?

- Mais t'sais quoi? Que t'es dépensé l'argent dans les dettes de ton père ou dans la cure de désintox' de ta mère ou autre, c'est pas très important. J'te dis pas, rends moi le fric là maintenant. J'te dis juste, toi retrouve le. Retrouve la somme, où tu veux, j'm'en fou. T'sais quoi, t'es même pas obligé de rembourser en une fois! Mais c'te somme, tu vas me la rendre.

Si mon comportement était plutôt cool jusqu'à maintenant, mon ton devient un peu plus sévère quand je lâche les derniers mots. J'aime bien blaguer, mais ça ce n'est pas une blague. Et ce changement soudain de ton, ça donne un petit effet dramatique que j'aime bien.
J'veux voir si malgré ça, tu tiens encore ce petit air effronté. Si après toute cette sympathique tirade, tu as gardé le courage de me dire non encore une fois. Je veux voir si je suis en face de quelqu'un qui parvient à dire non dans un élan de courage et finit par s'effondrer quelques minutes après ou si ce courage, tu arrives à vraiment le maitriser sur le long terme.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyMer 17 Aoû 2022 - 23:33

Sans surprise, tattooman réagit pas quand je dis que j’ai plus l’argent, comme s’il s’y attendait déjà. Peut-être que c’est courant comme situation pour lui. Enfin, ça reste quand même un drôle de hobby, de rentrer chez les gens sans leur accord, en ramenant une arme à feu dans la partie. Mais je vois bien à son regard que la vraie surprise ça aurait été que je me mette à chercher l’argent dans l’appart, et à lui tendre les trois rouleaux de 2 500 dollars que j’ai fait disparaître de chez son pote. Sauf que l’argent est plus en ma possession, et la thune est pas restée longtemps avec moi de toutes façons. Je me suis empressée de tout claquer, et je le regrette pas un seul instant. Même si…même si ouais, j’ai la trouille de ce grand bonhomme, et de ce que ses deux chiens de garde pourraient me faire, sur simple demande. Au fond de moi, je crois que j’ai toujours su que je finirais par me foutre dans la merde pour ma famille, un peu comme un truc que j’aurais fini par accepter, sans chercher à lutter contre.

Les courses ? Qu’est ce que mes courses ont à voir là-dedans ? J’ai un coup d'œil en biais vers Ribs quand l’autre me tourne le dos, et son regard noir, fermé, par lequel il veut me dissuader de tenter quoi que ce soit me fait hausser un sourcil. Franchement, avec un flingue dans l’équation, j’ai pas l’intention de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Au lieu de ça, je focalise mon attention sur l’arrière de la tête de tattooman, qui continue sa petite démonstration. Mais c’est que je suis tombée sur un petit marrant…enfin, vu qu’il s’est introduit chez moi par effraction, et qu’il m’a gentiment attendu dans le noir, je crois qu’on peut plutôt dire que c’est lui qui m’est tombée dessus. Mais le résultat est le même. Un vrai comique. Je fronce les sourcils quand il allume la lumière du minuscule couloir, et claque la langue contre mon palais pour marquer mon agacement, un tic que j’aurais pu tenter de refréner si j’étais un minimum censée.

Tattooman me refait face, j’ai pas bougé d’un pouce, étroitement surveillée par Ribs, qui a toujours pas décroché un mot. Comme le bûcheron d’ailleurs, toujours occupé à surveiller la porte. J’ai une moue qui doit plus ressembler à une grimace qu’autre chose quand il reprend la parole pour souligner ce qu’on sait tous les deux très bien, à savoir que je savais très bien qu’il allait pas s’excuser pour le dérangement, et partir en entraînant ses gorilles avec lui. Mais qu’est-ce que j’aurai pu faire d’autre ? Il soupire, et reprend la parole, alors que je retiens une nouvelle moue agacée. “-Ah ouais, Génie ? Ben quand on vit dans le Skid, dans un appart qui doit pas cocher beaucoup de cases sur la checklist de l'hygiène et la salubrité, c’est rarement par choix.” En tout cas, c’est pas le mien. Le proprio était pas très regardant, et quand je vois l’état du lieu, je comprends pourquoi. Sauf qu’il a l’air bien décidé à aller au bout de sa démonstration, me parlant d’un type qui a des problèmes de jeux…ce dont je me fous éperdument.

Pourtant, je le quitte pas du regard pendant toute la durée de son speech, me demandant où il veut en venir, exactement. Et quand tattooman en vient à s’intéresser de nouveau à moi, ou plutôt à la raison pour laquelle j’ai volé cet argent, je peux pas m’empêcher de serrer les poings, même si j’essaye de garder une mine détachée. Pas facile, surtout quand il met le doigt sur ce que j’aurais voulu qu’il sache jamais. Il en sait déjà beaucoup trop, même si je sais pas comment il en est arrivé à ces conclusions. Et bordel, ce que ça me tape sur le système qu’il en sache autant sur moi, alors que j’en suis réduite à le surnommer “tattooman” dans ma tête, parce que je sais rien de lui, pas même son prénom. Le savoir, c’est le pouvoir. Et vu que c’est déjà lui qui tient le flingue, il avait clairement pas besoin d’infos sur moi en plus, il détient déjà tout ce pouvoir au creux de sa main. Mais hors de question de lui montrer, je me contente de relever légèrement le menton, une mine passablement ennuyée sur le visage. “-Qu’est ce que ça peut te foutre ? Qu’est-ce que ça change pour toi, que je sois une camée, une flambeuse, ou que j’ai fait ça pour la famille ?” C’est pas comme s’il allait se montrer plus clément, ou renoncer à récupérer son argent si l’une de ces raisons lui parle plus que les autres.

Et finalement…il arrive nécessairement. Ce changement de ton qui me surprend pas vraiment, et les nouveaux mots qu’il prononce, ceux qui annoncent clairement ce que j’avais déjà compris : je suis grave dans la merde. Je tente de toutes mes forces de rester de marbre, malgré mon cœur qui bat si vite dans ma poitrine que ça fait presque mal. Dans mon crâne, ça s’obscurcit un peu. Entre la trouille -ou mon instinct de survie-, qui me dicte de dire amen à toutes ses paroles, de jurer que je vais faire ce qu’il dit, et de lui rendre son argent, et ma haine des gangs, celle que je nourris depuis l’adolescence, et qui me pousse à l’envoyer sur les roses, et lui dire d’aller se faire mettre. J’ai l’impression qu’une éternité se passe avant que mon cerveau daigne refonctionner correctement, et quand j’ouvre la bouche, une part de moi, sans doute majoritaire, sait qu’elle a pas fait le bon choix. “-Non.” Je relève une nouvelle fois le menton, qu’il pourrait tout aussi bien prendre simplement pour le fait que je veuille continuer à le voir, vu qu’il est plus grand que moi. J’ai l’impression que mes côtes sont sur le point de s’écarter, poussées par les battements de mon cœur, même si ça doit être cliniquement impossible. Enfin…j’imagine ? On s’en fout, là n’est pas la question. Mourir parce que ma cage thoracique explose, ou parce que je me prends une balle dans la tête, le résultat sera le même. Morte.

J’ai beau avoir la trouille, je me raccroche de toutes mes forces à mes convictions, celles qui brûlent en moi depuis de bien trop longues années déjà. Y’en a ras le cul, de ces gangs à la con qui font régner la terreur, jusqu’à l’intérieur de chez les gens. J’aimais déjà pas beaucoup cet endroit, autant dire que je vais l’apprécier encore moins à partir de ce soir. Enfin…si ces types me laissent en vie, bien sûr. Je prends une inspiration, nécessaire pour me donner du courage malgré la perspective de tattooman appuyant sur la gâchette de son flingue pour répandre ma matière grise sur les murs de mon appart. “-T’as qu’à demander à ton pote. C’est lui l’abruti qui fait venir des nanas chez lui pour les sauter sans surveiller la marchandise que tu lui confies. Je crois qu’on appelle ça de la négligence.” Mais ferme-là, Andy…

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptySam 20 Aoû 2022 - 16:50

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Je hausse les épaules, ce que font les gens par choix… des fois ca me dépasse. J'en ai entendu tellement des excuses, des "mais j'ai pas le choix". Pour moi, on a toujours le choix. Certes, certains choix sont vraiment compliqués à faire, à assumer. Mais le choix, on l'a toujours, suffis de s'en donner la peine.

Je te dis que je m'en fous de ce que tu as fait de mon argent, mais en vrai, je m'en fous pas vraiment. Ça m'aidera comme moyen de pression si jamais tu ne coopères pas. L'information je n'ai pas besoin de toi pour l'avoir, du moins j'ai pas besoin que tu me la dise ouvertement. Avec le temps, on sait, un changement de regard, un trémolo dans la voix, ça donne des pistes. Mais rien ne vaut la filature.

Tu tiens à ton "non". Tu ne veux pas rembourser. Ce que tu ne sembles pas comprendre, c'est que si tu ne le fais pas de toi-même, tu le feras sans le vouloir. Mais ça fait plaisir des fois que ce ne soit pas simple. Il va falloir que je trouve des trucs pour récupérer mon argent autrement, c'est bien, ça fait travailler mon p'tit neurone.

Je soupire néanmoins quand mon "pote" reviens sur le tapis. Ce qu'il devient lui, ça ne te regarde pas. Qu'il doive payer ou non ce qu'il a perdu, ça ne regarde que lui.

- T'en fais pas, ton copain d'une nuit s'occupe de sa dette à lui. Mais ça n'enlève rien à la tienne.

Je vais pas faire un rappel avec la photo. Il a déjà payé une partie de sa dette, une partie à laquelle tu as échappé jusqu'à maintenant.

- Mais j'comprends. C'normal. On entre chez toi, on t'annonce que t'es pas passé à travers les mailles du filet. Ça doit tourner à fond dans ta jolie p'tite tête. Alors… on va te laisser y penser. Redescendre en pression, tout ça. Pendant c'temps, nous, on va retourner à nos affaires, tranquillement.

J'me recule de nouveau et j'vais chercher la boisson que j'avais prise et que je ne crois pas avoir terminé. J'vais pas gâcher quand même. J'fais signe aux autres qu'on s'en va. Le gars devant la porte t'invite plus ou moins gentiment à te décaler pour qu'on passe tranquillement.
En allant vers la sortie, je lève la boisson en souriant.

- T'vois, ça doit faire quoi? D'ja moins 1 dollar. Bravo.

Je lâche un léger rire, alors que mon pote ouvre la porte pour qu'on parte d'ici.

- On s'revoit bientôt.

Un p'tit clin d'œil et je passe la porte, laissant l'un des deux la refermer une fois qu'on sera tous sortis.
Et bien, on va se faire un petit débrif de cette affaire et commencer à réfléchir à une stratégie. Voir aussi pour essayer d'avoir encore plus d'information. Sur la famille, sur les amis, sur tout. Il n'y a pas d'info inutile quand on sait comment les utiliser.
On va se faire oublier, une bonne semaine, peut-être deux. Le temps que la pression redescende vraiment et qu'on réfléchisse pour avoir quelques coups d'avances. On aura tout le temps de peaufiner au fil du temps, au fil des réactions.
J'ai pas vraiment peur des flics. Les appeler, c'est avouer d'avoir volé et si des poursuites sont engagées contre moi… j'ai un bon avocat et de l'argent, alors je partirais de base avec un petit avantage. Et même si entre mes tatouages et mes chansons, je sens le membre de gang, il n'y a aucune trace, aucune preuve de ma véritable appartenance à un gang et à mon utilité dedans. Alors non, vraiment je ne m'inquiète pas.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 21 Aoû 2022 - 22:07

Je crois que c’est dans des moments comme ça, que je me rends compte que je dois avoir un petit côté un peu autodestructeur…ou en tout cas, une grosse propension à prendre que des décisions foireuses qui pourraient largement nuire à ma bonne santé. Voire, à ma vie. La preuve…trois types débarquent chez moi, avec un putain de flingue, et je suis pas capable de fermer ma grande bouche, ou de faire profil bas. Non…non, il faut que je fasse l’idiote jusqu’au bout, au risque de me prendre une balle parce que mes bravades auront pas plu à ces types. Et…j’imagine que ce serait mérité. Y’a peut-être même une toute petite voix au fin fond de mon esprit qui se demande comment ça se fait qu’ils m’ont pas encore passée à tabac. Surtout qu’il faut une sacré dose de patience pour supporter mon insolence, même moi j’en ai conscience. Mais non, au lieu d’obtempérer…Tattooman me demande de lui rendre le fric, et moi je fanfaronne comme une idiote, comme si j’étais bulletproof, ou je sais pas quoi.

Je sais pas pourquoi je ramène l’autre sur le tapis. Son seul tort a été de m’inviter à dîner chez lui, et c’est moi qui ai merdé après. C’est moi qui me suis servie, et qui me suis sauvée en emportant avec moi les jolis petits rouleaux de billets, en sachant très bien que je nous foutais dans un bordel sans nom, lui comme moi. Et puis…la photo que Tattooman m’a agitée sous le nez me laisse penser que celui que j’ai entraîné dans mes conneries a déjà bien trinqué, alors qu’il avait rien demandé à personne. Alors, ouais…peut-être que j’aurai dû me la fermer, au lieu de dire à ces types de voir ça avec lui, comme s’il était responsable du vol que j’ai commis. C’est pas lui qui m’a mis les billets dans la main, c’est une certitude. Au fond, sa seule responsabilité, c’est de s’être intéressé à moi. J’entends le soupir du blond, alors que ses paroles me font un peu serrer la mâchoire. Mon copain d’une nuit…même pas, pauvre gars. Tout ce qu’il a eu, avec moi, c’est des tas d’emmerdes, et il a même pas réussi à me foutre dans son lit. Mais ouais…je m’attendais bien à ce genre de réponse.

En revanche…je m’attendais pas vraiment qu’après ma nouvelle insolence, Tattooman et ses potes en resteraient là. Je pensais vraiment qu’ils étaient prêts à refaire la déco de l’appart avec mon sang et ma cervelle. Le tatoué reprend la parole, et j’entends très bien les mots qu’il prononce qu’à demi-mot : on va se revoir, et je suis pas prête d’être débarrassée d’eux. Comme si je m’attendais à ce qu’il me tape dans la main en disant qu’on était quittes. Il a quand même pas tort sur le fait que ça tourne à fond dans mon crâne, et que y’a de fortes chances que cette rencontre soit la seule chose que je vais avoir en tête pendant pas mal de temps. J’en reviens quand même pas que ça se termine comme ça -du moins pour ce soir- et qu’après un léger rire, et la cannette qu’il récupère, le blond entraîne ses gars avec lui en dehors de mon appartement. A son espèce d’au revoir, j’ai un sursaut de connerie, alors que je lâche un “-Je préfère pas, non.” Comme si ces trois-là allaient juste oublier mon adresse, ou l’argent que j’ai volé.

J’ai jamais fermé aussi vite la porte de chez moi, me rendant compte à quel point mes doigts tremblaient dans l’opération. Quand mes poings étaient serrés, ça se voyait pas, mais maintenant que j’ai plus besoin de faire semblant…j’ai la gorge nouée, et la respiration qui se fait péniblement. Je peux pas m’empêcher d’aller voir par la fenêtre, planquée derrière le rideau, pour vérifier que les trois mecs se cassent vraiment, et après quelques secondes d’attente, ils finissent par traverser la rue, et s’éloignent définitivement, sans faire demi-tour. Je sais pas comment j’ai fait pour réussir à retrouver un minimum de calme, après leur départ, ou même le courage de quitter mon appart. Non pas que je m’y sens en sécurité, mais…la rue m’a jamais parue si dangereuse que ce soir. Et quand j’arrive finalement où vivent le reste des Espinoza, je saurais pas dire qui de mes frangins ou de moi est le plus rassuré par la présence de l’autre.

Et après cette soirée ? J’ai pris l’habitude de faire encore plus attention, à chaque fois que j’ai foutu un pied en dehors de chez moi. Et faut pas croire…je me sens plus en sécurité là-bas non plus, malgré l’énorme verrou que j’ai fait installer, pour essayer de me rassurer la nuit. Spoiler alert : c’est pas un franc succès, et possible que je dorme pas hyper bien les nuits. Ça va faire…deux semaines, je crois, que ces types sont venus chez moi, et depuis…que dalle. Pourtant…je sais qu’ils sont toujours là, quelque part, et qu’ils lâcheront pas l’affaire si facilement. Que Tattooman renoncera pas à son fric comme ça. Et en attendant, je continue mon train-train quotidien, mes journées au diner, les jeudis au salon de la tia, mes visites à la famille. Rien d’extraordinaire, et ça a même un côté ennuyeux dont même moi j’ai parfaitement conscience. Mais c’est pas comme si je pouvais me permettre de faire autre chose pour l’instant. Il faut bosser, pour amasser de précieux dollars qui serviront à payer les factures. Chouette vie.

Voilà comment je me retrouve à faire l’ouverture chez Pop’s ce matin, la tête encore un peu dans le gaz, me noyant dans le café à chaque fois qu’un client m’en laisse l’occasion. Un petit “ding” en provenance de la cuisine m’informe que la commande de la table 3 est prête, et bonne serveuse attentionnée que je suis, je file la lui apporter, posant ce sourire bien commercial que j’ai qu’ici, et chez Preciosas. “-Une table pour trois.” que j’entends dans mon dos, aussitôt l’assiette posée devant le client, alors que je continue mon rôle : “-Bonjour, bien sûr.” Et quand je me retourne, mon sourire se fige, et disparaît en un claquement de doigts quand je vois la tronche des nouveaux venus. Tattooman, et ses chiens de garde. Je lutte pour pas faire un pas en arrière -ou deux-, alors que de leurs côtés, ils ont l’air parfaitement à l’aise…ils ont même l’air d’apprécier la situation.

Manque de chance, les ouvertures se font en effectif réduit, et je suis la seule serveuse dispo…j’ai pas vraiment le loisir de demander à quelqu’un d’autre de s’occuper de ces trois-là. “-Suivez moi.” que je lâche d’une voix moins forte que je le voudrais, les escortant jusqu’à une table un peu à l’écart des autres…juste au cas où des oreilles curieuses traîneraient un peu trop dans le coin. Putain, j’espère vraiment qu’ils sont pas venus faire un scandale chez Pop’s, j’ai trop besoin de ce boulot pour me permettre le moindre esclandre. Je les plante là, allant chercher trois cartes, sans savoir s’ils ont vraiment l’intention de commander quelque chose, ou s’ils estiment m’avoir laissé assez de temps pour…comment il avait dit, déjà ? Ah oui…penser à tout ça, et laisser redescendre la pression. Dire que je suis pas à l’aise serait un euphémisme, et c’est avec une certaine appréhension que je reviens auprès d’eux, la cafetière pleine d’un liquide noire fumant, leur tendant les menus. Je suis quand même un peu rassurée par le fait que je sois pas toute seule cette fois-ci, et que d’autres clients, ou même mes collègues, se trouvent pas très loin. “-Vous voulez quoi ?” Et malgré les apparences, je suis pas simplement en train de leur demander leur commande.

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptySam 27 Aoû 2022 - 19:53

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
Pendant un temps, je reste physiquement loin de toute cette histoire, mais des informations me reviennent souvent jusqu'aux oreilles. Je prépare des plans, analyse ceux qui pourraient fonctionner ou non suivant les situations et les réactions. C'est un véritable jeu d'échec qui se fait dans ma tête.
Et puis des fois, pendant quelques jours, j'oublie presque vraiment. J'ai beaucoup à faire dans la rue, des gars et des stocks à gérer et aussi d'autres affaires, je prête main forte à d'autres pour des choses qui ne me concerne parfois même pas. Mais j'suis là pour soutenir les autres du groupe, toujours.

Et puis je me dis que l'attente a assez durée, alors je prends la même équipe et on retourne au point de départ. Un endroit public, car on ne va rien faire de mal, on n'a aucune raison de se cacher. Un petit déjeuner, c'est bien ça non? Un gars comme moi qui se lève à l'heure pour prendre un petit déjeuner? On ne penserait pas hein? Qui sait? Je me suis peut-être pas encore couché. Haha! Si c'est le cas, quand j'me regarde dans le reflet de la vitrine à côté de moi, j'me dis que ça va, j'ai l'air plus qu'en forme.
Dans tous les cas, nous voilà, les trois mêmes têtes qui entre dans ce petit Diner.

Ça m'amuse toujours, de voir ce changement de visage quand nos têtes apparaissent. En parfait gentils clients, je suis souriant et on marche sagement dans tes pas pour aller à notre table. On prend place sagement et on prend les menus.
Qui a-t-il ici pour le petit déj? C'est une vraie question que je me pose, j'ai vraiment la dalle en fait. Je parcours le menu assez rapidement et les deux autres aussi.

- Mmmm, elle est pas donnée votre formule complète. C'presque plus cher de prendre ça que de prendre séparément chaque truc qu'il y a dedans.

Une tasse de café, des œufs, du bacon, un toast grillé et des haricots. Et c'est vrai qu'en regardant des assiettes plus petites avec un ou deux ingrédients, en rajoutant un supplément ou deux, ça revient moins cher suivant l'assiette de départ pour au final en revenir au même contenu. Même pas besoin d'être un génie des maths pour s'en rendre compte. Enfin, en vrai, je suis pas vraiment un génie des maths, même si j'suis pas trop con quand il s'agit de compter de l'argent, mais il fallait que je trouve une accroche avant de continuer mon petit numéro.

- C'est un peu de l'arnaque, non? Mmmm… j'aime pas beaucoup m'faire arnaquer.

Bien sûr que par arnaque, je sous-entend bien entendu un certain vol d'argent qui n'a rien à voir avec ce repas. Je renifle en me frottant le nez, tout en regardant autour, avant de me redresser légèrement.

- Par chance, j'ai investi malgré moi dans c'coin, alors j'crois qu'on peut avoir 3 formules complètes pour pas grand-chose. Et avec même un petit complément.

J'dis ça en frottant mon pouce sur mon index replié, pour faire comprendre que je parle bien d'argent et une grosse somme. Le montant, tu le connais aussi bien que moi. Je ne sais pas encore si tu as réfléchi à tout ça, si tu as commencé à mettre de côté pour me donner ne serait-ce qu'une petite liasse de billets, mais j'en doute. Je sens que je vais devoir passer à l'étape d'après, au niveau supérieur.


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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyMar 30 Aoû 2022 - 22:31

J’essaye d’affirmer ma prise sur la cafetière, pour éviter que quoi que ce soit tremble, qu’il s’agisse de ma main, ou du liquide bouillant. Je savais qu’ils reviendraient. C’est pas comme s’il l’avait pas implicitement annoncé, en partant la dernière fois. J’aime pas beaucoup le fait de les avoir ici, au boulot, mais je les préfère quand même ici que dans l’intimité de mon appart où j’ai eu la mauvaise surprise de les découvrir l’autre jour. Je me dis qu’ici, ils sortiront peut-être pas le même flingue que l’autre jour, et qu’il risque rien de m’arriver. Pour autant…j’y crois qu’à moitié. J’ai entendu tellement d’histoires de gangs, depuis presque toujours d’ailleurs, que je sais très bien de quoi certains sont capables.

Ça n'empêche qu’entendre les conversations des autres clients, même si je comprends pas ce qu’ils disent, ou capter quelques éclats de rire, ça éloigne la peur. Un peu, quoi. Alors je prends sur moi pour afficher le même air de dure à cuire en carton que j’avais quand Tattooman et ses chiens de garde se sont pointés dans mon appart pour réclamer ce qui était à eux, et que j’ai malencontreusement emprunté, sans le moindre accord. Le visage pourtant crispé, je laisse mon regard traîner du côté du blond, qui affiche le même air décontracté que le soir dans mon appart, et je le soupçonne toujours autant d’apprécier un peu trop la situation.

Les menus changent de main, alors qu’ils les attrapent et les regardent vraiment comme s’ils étaient venus juste pour une commande, et de mon côté, je tire trois tasses d’un meuble à quelques pas de là, les pose devant chacun de ces enfoirés, et y verse le liquide noir, haussant un sourcil à la remarque du tatoué. “-C’est pas moi qui fait les menus. T’as qu’à te plaindre au patron.” que je lance, avant de me figer, cafetière en l’air, tandis qu’il ajoute autre chose, qui a pas grand-chose à voir avec le menu petit déj. Je peux pas m’empêcher de le fusiller du regard, même si je devine que c’est le genre de réactions qui doit le faire jubiler, de voir que l’autre en face s’énerve, alors que lui parvient à conserver son expression de type détaché totalement cool et relax. Je fais comme si je voyais pas son petit cirque, et ce manège qu’il fait, à renifler et mimer la thune entre ses doigts, et finis de remplir les tasses de café, avant de poser ladite cafetière sur la table à côté, encore vide à cette heure-ci.

J’ai un sourire dédaigneux qui m’échappe quand Tattooman reprend la parole, et je me mords la langue pour éviter de l’ouvrir. Je sais très bien que ma grande gueule est ma pire ennemie, mais ce serait bien qu’elle me foute la paix de temps en temps. Je sais pas trop qui est vraiment chanceux là-dedans, mais je lui souris en retour, alors que je glisse le calepin de prise de commande dans la poche de mon tablier, sans leur adresser d’autre réponse que mon langage corporel, et toute cette hostilité qu’ils doivent deviner, alors même que j’essaye de me contenir. Je dois avoir la démarche de quelqu’un dont le balai dans le derrière l’empêche de marche autrement qu’avec raideur, et si mes collègues haussent le sourcil face à mon ton un peu brusque, j’entends pas la moindre remarque, alors qu’ils se mettent à faire la commande du tatoué et de ses potes.

Pendant que le petit déj de ces abrutis est en préparation, je reste sagement derrière mon comptoir, physiquement aussi loin d’eux que possible. Dans ma tête, au contraire, je pense bien sûr qu’à ça, à leur présence, et à ce complément que Tattooman a l’air d’attendre. Il s’imagine vraiment que quelqu’un peut rassembler 7 500 $ en quelques semaines ? Enfin si, c'est jouable, si tes parents palpent bien, ou que t’as un entourage plutôt blindé. Mais franchement…si c’était mon cas, quel intérêt j’aurai eu à piquer le moindre petit dollar ? De toutes façons, il est hors de question que j’emprunte ne serait-ce que dix dollars à mes parents. Hors de question que j’emprunte quoi que ce soit à qui que ce soit, d’ailleurs. Ce sont mes conneries, mes décisions, point barre.

La petite sonnette de la cuisine indique que les assiettes de ces messieurs sont prêtes, et en jetant un coup d’oeil à la grosse horloge vintage qui décore l’un des murs, je me rends compte que pas mal de minutes viennent de s’écouler, au cours desquelles j’ai un peu trop pensé à tout ça, et un peu négligé ma salle, et les clients. Heureusement, personne semble trop s’émouvoir, et calant les assiettes chaudes sur mon avant bras, je retourne auprès du blond et de ses gorilles. Les assiettes sont rigoureusement identiques, j’en place une devant chacun, pinçant légèrement les lèvres, alors que je me redresse : “-Désolée, apparemment on est à cours de complément. La faute à l’embargo et tout ça.” Je dis ça d’un ton détaché, comme si on parlait vraiment d’un truc qu’on avait plus sur la carte, et qu’ils ont voulu commander.

Est-ce que j’ai conscience de jouer avec le feu ? Ouais, bien sûr. Evidemment, même. Mais qu’est-ce que je pourrais dire ou faire d’autre ? J’ai pas son argent, et je suis persuadée que ce petit enfoiré le sait parfaitement. Je sais aussi qu’il sait où j’habite, et qu’il peut se pointer quand il veut chez moi, en décidant de plus être si souriant et sympa. Je me suis déjà imaginée aller vivre ailleurs quelques temps, avant d’abandonner l’idée aussi vite qu’elle m’est venue. S’ils ont su où je travaille, ou j’habite, c’est que Tattooman m’a fait suivre, et je me doute qu’il recommencera si je déménageais subitement. Retourner vivre auprès de ma famille, ou poser mes valises chez Emily, et leur ramener toute ma merde ? Bordel, certainement pas. J’entraîne personne dans mes histoires à la con.

En temps normal, je m’arrange pour que tout soit déjà sur la table quand les petits déj arrivent, histoire que les clients aient pas à attendre, et puissent attaquer directement leur repas. Mais là…là ouais, j’ai clairement reculé le moment où je devais retourner à leur table, par manque d’envie de voir leurs tronches, ou d’entendre leurs menaces à peine voilées. Sauf que là, j’ai plus vraiment le choix. Alors, je prépare le petit panier habituel, y glissant les petites plaques de beurre, la pâte à tartiner, le beurre de cacahuètes, la confiture, serrant les mâchoires alors que je retourne déposer tout ça à leur table, et un autre panier avec du pain frais. “-Essayez de pas vous étouffer, ce serait dommage.” Quoique…si je sauve la vie de l’un de ses blaireaux en faisant la manœuvre de Ham…de Him… de l’autre là, est-ce qu’on peut considérer que ma dette est réglée ? Combien vaut la vie de ses potes, aux yeux de Tattooman ?

Voilà…je savais que j’aurais dû fermer ma bouche, et pourtant…quand je disais que ma grande gueule est ma pire ennemie. Je sens la poigne un peu trop vive du bûcheron autour de mon poignet, alors qu’il vrille son regard dans le mien, me laissant y lire tout le manque de sympathie qu’il a à mon égard. Peut-être que ses couilles sont encore sensibles depuis la dernière fois. Il me fait mal, ça me rappelle un peu la scène dans mon appart, et je sens mon coeur qui s’envole une nouvelle fois, à battre furieusement dans ma poitrine, alors qu’il me fixe longuement, trop longuement, avant de lâcher simplement : “-T’as oublié le sirop d’érable.” Bordel de…ouais, le sirop d’érable. Evidemment. Quelle idiote.

Sa main me relâche, imprimant la trace blanche de sa poigne sur ma peau pendant quelques secondes, alors que je vais chercher sa demande, la reposant sur la table, devant son assiette, avant d’aviser le tatoué : “-J’ai pas ton argent. J’ai pas les moyens de te le rendre. Et c’est pas en te pointant ici tous les quatre matins que ça changera.” C’est dit à voix basse, parce qu’étonnamment, j’ai pas spécialement envie que tout le Diner soit au courant que je dois de l’argent à ces mecs-là. Ou que j’ai quoi que ce soit à voir avec ces mecs-là d’ailleurs. J’ai passé toute ma vie à me tenir la plus éloignée possible des gangs, et franchement, c’est pas maintenant, à l’aube de mes trente ans, que ça va changer.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 11 Sep 2022 - 18:14

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
Se plaindre au patron concernant le menu, ça pourrait se faire. Je pourrais même racheter cet endroit entièrement pour que le patron ce soit moi, je pourrais marchander avec le patron aussi, pour qu'il travaille pour moi. Je pourrais faire un tas de choses, mais ça rendrait d'autres choses bien moins passionnantes.
C'est avec un sourire, à moitié amusé, à moitié moqueur, que je te laisse repartir à tes affaires et à passer notre commande.

Les assiettes arrivent quelques minutes plus tard. Du salé, du sucré, il y a tout dans ce petit déjeuner.
Plus de complément, mmm… alors tu n'as toujours pas compris où tu veux encore résister. Tu ne veux pas encore réaliser que ce complément, je l'aurais quoi qu'il arrive. Si tu ne veux pas le donner de toi-même, je le prendrais.

J'ai déjà commencé à manger moi, je ne suis pas là que pour ça, mais je vais pas cracher sur cette assiette. Merde, en parlant de cracher, j'me dis qu'avec ton caractère tu pourrais être capable d'avoir craché dans mon assiette pour montrer ton mécontentement. Est-ce que ça me dégoute? Franchement, je m'en fous. J'ai déjà mangé des trucs vraiment chelou pour des défis, alors manger un plat dans lequel quelqu'un a craché… bon, ça passe. J'avoue si tu étais un vieux croulant je penserais autrement, mais là ce n'est pas le cas.

Je ne réagis pas trop aux aller-retour. Des fois les paroles ne sont pas utiles. Pourtant, j'aime bien parler, mais les silences font le taff aussi. Je sais que ma simple présence doit te faire cogiter.
Et la preuve, après avoir amené quelques oublies, c'est toi qui remets le sujet sur le tapis.

- T'as cas me rembourser avec l'argent d'un autre, tu sais faire ça non? Utiliser l'argent des autres.

C'est ce que tu as fait avec le mien d'argent. Que tu voles l'argent d'un autre pour me le donner, je m'en fous un peu. Tu auras sans doute un problème avec cette autre personne, mais plus avec moi. Bon, suivant l'autre personne, tu seras autant dans la merde, si ce n'est plus. Mais ça ne me regardera plus.

- Et puis, t'as un boulot, alors de l'argent, t'en as. Petit à petit, j'suis sûr que tu peux y arriver.

Je dis ça avec un sourire, faisant un petit clin d'œil d'encouragement.
Si je reçois moins de 100 dollars par mois, ça risque d'être très long et j'avoue que je finirai par perdre patience. Surtout si plus haut ils se rendent compte de la somme qui a disparu. Style de rien, j'ai des comptes à rendre plus haut moi.
7 500, j'peux la récupérer assez vite, j'peux dire aux gars dans la rue de mettre un p'tit coup d'accélérateur sur les ventes, de faire monter le prix de la came de quelques centimes pendant une semaine, j'peux moi aussi essayer de vendre un peu plus aux gros consommateurs. Mais même si je peux rattraper ce manque, ça n'autorise pas tout le monde à me prendre de l'argent comme ça.

Tout ça, ça ne m'empêche pas de continuer à dévorer ce qui se trouve dans mon assiette. Et les autres aussi. On est une bande de bons mangeurs, on va pas se mentir. Pas de doute, ce gros petit dej' va être terminé.
                                                                                             
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyLun 19 Sep 2022 - 21:29

Je savais que ces mecs m’oublieraient pas de sitôt. Je l’ai su à l’instant même où ils ont quitté mon appartement, quand Tattooman a dit qu’il me laisserait du temps pour réfléchir à cette entrevue qu’on venait d’avoir. Je déteste cette emprise qu’il a sur moi, bien malgré moi. Parce que même si pour l'instant je me borne à refuser de le rembourser, je dois bien admettre que je suis pas vraiment dans une situation vraiment très confortable. Il sait où je travaille donc, où j’habite aussi…et sans doute d’autres choses et d’autres infos, dont j’ai pas encore conscience. Et…oui, ça a un côté terriblement terrifiant de se dire qu’il a toutes les cartes en main pour l’instant, et que j’ai rien d’autre à lui opposer que mon refus et mes éclats de caractère. Même si pour l’heure le blond reste dans l’inaction, j’ignore jusqu’où va sa patience, et quel sera son prochain mouvement…et c’est déstabilisant, cette impression qu’un autre à le pouvoir. Et je déteste ça.

Ils prennent leur petit déjeuner comme si de rien était, comme des clients lambdas, et ça fait grimper encore un peu plus mon impatience. Je supporte pas ce petit air suffisant qu’il a quand je lui annonce que j’ai pas les moyens de rembourser mes dettes, et qu’il me suggère de voler la thune à quelqu’un d’autre pour la lui donner, à lui. Et même si j’ai envie de lui faire ravaler son sourire, je suis quasiment certaine qu’il en pense au moins autant de moi, et de cet air insupportable que je lui présente depuis qu’il a débarqué dans mon appartement. Sauf que c’est lui qui a le flingue, et les bonhommes qui font flipper, avec leurs airs de pitbull.

Je retiens pas un sourire teinté d’ironie, alors que je me penche légèrement en avant, pour l’ouvrir une nouvelle fois alors que je devrais définitivement fermer mon foutu clapet : "-Tu le croiras ou non, mais serveuse ça paye pas aussi bien que petite frappe à la con.” J’ai du mal à retenir une certaine agressivité dans mes propos, alors même que je voudrais lui montrer que je suis pas touchée par sa présence ici, que je me sens pas menacée, que j’ai pas peur non plus. Au fond, c’est tout le contraire même. J’ai bien conscience de me raccrocher à des branches si fines qu’elles pourraient péter à tout instant, alors que je me casserai la gueule méchamment. Je reste bien éloignée du trio tout le temps qu’il reste chez Pop’s, et je me retiens de leur adresser mon majeur quand le blond me fait un petit signe à son départ, accompagné de ce sourire de tête à claque qui maîtrise tout. Je suis quand même sur mon lieu de travail, et je dois respecter certains trucs.

Les jours qui ont suivi ont été…compliqués. C’est le seul mot qui me vient en tête, là, maintenant. J’ai reçu une visite dont je me serais bien passée. Il s’avère que Tattooman a une sœur, une blonde tarée à la lame qui la démange visiblement un peu trop. C’est pas tant le fait que la voiture de Raoul ressemble juste à une épave abandonnée maintenant…même si bien sûr, ça contribue à me faire royalement chier. C’est surtout…ce sentiment qui continue de me coller à la peau depuis ce jour, et sur lequel j’arrive pas à mettre de mot exact. J’ai eu peur, bien sûr. N’importe qui aurait sans doute peur quand une nana vous agite un couteau sous le nez, alors qu’elle vous maintient au sol. Je me suis sentie impuissante, tellement…à sa merci. Cette vulnérabilité que j’ai ressentie, et cette colère en même temps, j’arrive pas à l’oublier. A aller de l’avant. Je m’y perds.

Enfin…j’y perds mes nerfs, en tout cas. J’ai rarement été dans un état de telle fébrilité…et j’imagine que c’était sans doute l’effet recherché quand elle a débarqué devant chez moi, quand elle m’a menacée, menacée ma famille. Oh oui, c’était finement joué, et ça a parfaitement fonctionné. Impossible de sortir de chez moi sereinement maintenant, de pas guetter par la fenêtre de l’appartement avant de quitter les lieux, ou même par les fenêtres du diner, comme si je m’attendais à tout moment à voir Tattooman débarquer, avec ses chiens de garde. Et ils étaient là, plus d’une fois. Même s’ils ont pas débarqué à proprement parlé, se contentant de squatter le parking comme si de rien était, en s’assurant que j’ai bien remarqué leur présence.

J’aime pas vraiment cette nana fébrile que je suis devenue depuis que le blond tatoué a débarqué dans mon appart à l’improviste. Mais en même temps, à quel genre de miracle je m’attendais quand j’ai envoyé un Prayer of Insanity se faire voir, alors que je lui ai volé un sacré paquet d’argent ? J’ai signé pour cette nervosité permanente, ce sentiment oppressant d’insécurité, j’en ai bien conscience. Et malgré cela…j’ai toujours cette étincelle au fond de moi qui me pousse à lutter, et à refuser de rembourser ce que j’ai volé. Et pourtant…pourtant, c’est pas faute d’avoir ressassé les paroles de la blondasse, inlassablement. J’ai eu des tas d’occasions pour ça, je compte plus les nuits passées sans dormir. Mais j’imagine que c’est aussi ce qui arrive quand on provoque et qu’on tient tête au plus grand cartel de Downfall.

Ce soir, comme un tas d’autres jours qui viennent de s’écouler, je suis incapable de rentrer sereinement. Il faut dire que sans bagnole, je fais tous mes trajets à pied maintenant, et si ça me pose aucun souci de jour, une fois la nuit tombée, c’est une autre histoire. Je sursaute bêtement à chaque bruit qui sort un peu de l’ordinaire, et me retourne tellement de fois que je pourrais envisager de rentrer en marche arrière à ce stade. Mais une fois encore…je sais que j’ai cherché ce qui m’arrive. Malgré tout, j’éprouve quand même un certain sentiment de réconfort quand j’insère la clé dans la serrure de mon appartement, même si ce soir…ce soir, il est que de courte durée. Car à peine la porte ouverte, je me rends compte que tout est…vide. Des murs, au plafond, il reste plus rien.

J’ai ce réflexe débile de rester dans l’entrée sans bouger, et je vais même jusqu’à vérifier le numéro d’appartement sur l’encadrement de la porte, comme pour m’assurer que c’est bien chez moi. Pourtant, il me suffit de porter mon attention sur l’unique objet présent dans le salon, bien en évidence au milieu de la pièce, pour que je sache ce qui s’est passé ici : une unique canette de soda vide, la même que celle que Tattooman a pris dans mon frigo, le soir de sa première visite. A pas chancelants, je fais le tour de l’appartement, pour découvrir qu’il ne reste que mon lit…enfin, mon matelas, et un meuble avec quelques vêtements, dont les tiroirs sont ouverts. Le reste…pfiout, disparu. Plus rien. A cet instant, mes jambes me portent plus vraiment, et je me retrouve à genoux dans ma chambre, le coeur battant si fort que ça bourdonne dans mes oreilles, et que je suis incapable de réfléchir. Ces connards sont venus chez moi. Encore.

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 2 Oct 2022 - 16:52

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
Tu tentes encore de résister, d'éloigner ce moment fatidique où tu devras rembourser ta dette. Mais tu la rembourseras, que tu le veuilles ou non et que ton salaire te le permette ou non.
Tu ne vis pas dans la rue. Tu ne gagnes peut-être pas énormément d'argent, mais tu as des biens. Même si tu n'as pas grand-chose, tu as et le peu que tu as, j'vais jouer avec ça.
Alors je ne dis plus rien, je laisse passer ce petit déjeuner et d'ailleurs... tu le prendras sur ta paie ce bon petit repas, hein? J'espère que ça te gène pas? Comme tu l'as dit, tu as besoin de ce boulot et ça serait dommage de te faire remarquer pour si peu. Suffit que l'un de nous trouve un cheveu dans son assiette et c'est offert par la maison. M'dis pas qu'ici ça ne marche pas comme ça.
Que ça se fasse ou non, ça se fera avec moi aujourd'hui.

Encore une fois, je te laisse réfléchir à tout ça pendant un petit moment. Comme pour tous, je parle de toi à ma sœur, des fois je sais que je ne devrais pas, elle n'est pas toujours aussi fine que moi avec les relations sociales, mais d'un autre côté, j'ai une idée pour laquelle elle pourrait m'aider. Je crois que c'est juste pour te montrer qu'il y a d'autres personnes au courant pour toi, que même quand j'ai autre chose à faire, des gens continuent de regarder ce que tu fais.
Dépouiller une voiture, je ne pensais pas qu'elle allait enlever autant de choses et qu'elle allait rester pour discuter, mais c'est fait et ça a fait son petit effet, j'espère.
Mouai bof, une voiture en rade ça te fait chier, mais ça ne semble pas êtres assez pour te faire bouger. Alors, j'ai envie de continuer à m'amuser et taper un cran au-dessus.
Comme je disais, tu ne vis pas sans rien et si ta voiture peut être vendue pour pièce, tes meubles aussi peuvent l'être.
Tu croyais quoi? Que j'allais être le genre à juste démolir tes biens matériaux? Non, ce n'est pas mon but. Le matériel, ça vaux de l'argent et l'argent c'est ce qui fait tourner mon p'tit monde. Si je dois détruire quelque chose, c'est ton confort, ton esprit, car ça... je ne pourrais pas le vendre à une autre personne. Enfin... après ça s'appelle du trafic d'être humain et je ne fais pas là-dedans.

Ton planning, on commence à le connaitre avec les gars. On sait les moments où tu restes le plus longtemps loin de ton appartement et on sait aussi le moment ou les gens autour de chez toi ne sont pas là. Ou pas trop là.
Je prends un camion de déménagement pour faire tout ça propre, on arrive sur place avec les gars. Comme la première fois, un des gars ouvre la porte proprement.
On a même pris la peine de mettre tous le même t-shirt pour faire genre entreprise de déménagement pour les curieux. Pas de tatouage apparent, casquette pour se camoufler un peu et c'est avec une rapidité déconcertante qu'on vide entièrement ton appartement. On fait ça tellement proprement que même la poussière sous les meubles, on l'embarque avec nous. J'te laisse juste un petit message, une canette vide. Souvenir de notre première rencontre. Et encore une fois, j'suis pas un salaud, j'te laisse un matelas et une armoire avec quelques vêtements. Et hop, on part aussi vite qu'on est arrivé, tels des ombres.
On va faire quoi de tous tes meubles? Le mieux c'est que tu n'en saches rien pour le moment. Qu'ils soient vendus dans la minute ou qu'ils soient entreposés quelque part ou qu'ils brulent dans un coin, ça ne te regarde plus vraiment.

Je crois que je commence à te cerner. Je crois que ne plus avoir de meuble ça va grave te faire chier, mais je suis sûr que tu vas tenter de résister encore. Que tu trouves la force pour fermer les yeux une fois de plus, de faire comme si ça ne faisait rien.
Mais je crois que je sais où taper. Tu n'es pas matérialiste car pour toi, quelque chose est bien plus précieux. Je suis bien placé pour le comprendre, je pourrais vivre sous un pont, je m'en fous, tant que je suis avec ma sœur et qu'elle est en bonne santé, c'est le principal. Cette sensation, tu la connais et c'est là-dessus que je vais jouer.

Il parait que serveuse n'est pas ton seul job, de temps en temps tu vas aider quelqu'un à Van Nyus. Quelqu'un qui se révélera être de ta famille. Première cible pour moi.
Aller la terrifier? Nan, pas la peine. Pas besoin de terrifier tout un monde, au contraire.
Je m'arrange pour aller dans ce salon de beauté quand je suis sûr que tu n'y es pas et comme au diner, me voilà en parfait petit client. Un gars qui vient pour une manucure, c'est un peu étrange mais… quoi? J'aime bien l'art. Je compte cette pas me faire mettre des ongles extra longs, mais un peu de couleur et des motifs, je trouve ça coule. C'est un peu comme des tatouages mais qu'on peut changer d'un jour à l'autre.
Je fais en sorte de parler à cette femme, importante pour toi. Je lui glisse le fait que je suis un de tes amis et sans plus d'explication, je laisse sous-entendre que j'essaie de t'aider pour résoudre un problème mais que tu es trop fière pour vraiment te laisser aider. J'arrive à trouver les mots pour ne pas trop en dire, pour laisser un voile secret sur ton fameux problème. Peut-être pour qu'elle te pose des questions, le genre de questions que tu essaieras de détourner toi aussi. Je suis sûr que tu n'as pas envie que ça se sache, que tu as un problème avec un cartel que tu as volé. Et en attendant, moi je passe pour un gentil auprès de ta famille.
Je dis bien à cette dame de te passer un bonjour de ma part, car je serais très occupé ces prochains jours. Pour être sûr que tu es vent de mon passage ici.
Je pourrais me dire que ça suffira à te faire prendre la bonne décision, mais j'ai appris d'autres choses et j'ai bien envie de taper encore plus fort. Mais chut, c'est mon petit secret pour plus tard. J'ai bien envie de rester dans l'ombre encore un temps pour que tu cogites, pour que tu n'aies plus peur que pour toi, mais aussi pour les tiens.
                                                                                             
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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 2 Oct 2022 - 21:53

J’ai pas trouvé le courage d’expliquer la vraie raison pour laquelle je suis revenue dormir souvent à la maison ces derniers temps. Quand ma mère a vaguement abordé le sujet, j’ai répondu que c’était pour passer du temps avec les petits et elle, et même si elle m’a pas vraiment cru vu le nombre de questions qu’elle m’a posé ensuite, j’ai pas flanché dans mes réponses. J’ai pas voulu lui dire que j’avais fait une connerie, et que j’en payais aujourd’hui les conséquences, que la voiture de Raoul a plus de roues -et plus de moteur-, et que mon appart a été vidé de mes affaires. J’ai pas envie de lui dire non plus que je me suis mise à dos le plus grand cartel de la ville, et que cette affaire sent sacrément mauvais pour moi. Je préfère sourire quand je suis avec Bennie et Sofia, les taquiner comme je l’ai toujours fait, aider ma mère avec les tâches de la maison, et faire bonne figure quand je suis avec eux. C’est quand je me retrouve toute seule, que c’est plus compliqué.

La peur est là, bien sûr. Ce sentiment gerbant d’insécurité aussi. Quand je m’imagine qu’on me surveille à chaque fois que je quitte mon appartement, ou le Diner, je me dis que je deviens complètement paranoïaque. Et en même temps…je sais que ce Kenny a dû me surveiller, ou me faire surveiller, une paire de fois, pour en apprendre autant sur mon lieu de vie, ou mon travail. C’est aussi pour ça que j’ai beaucoup hésité à venir me réfugier dans ma famille. En plus de me donner l’impression d’être une lâche, j’ai le sentiment de les mettre en danger en étant là. D’avoir conduit les Prayers jusqu’à eux. Dans les faits, j’imagine que si ces enfoirés de gangsters m’ont suivi à mon insu, ils savent que ma famille vit ici depuis longtemps. Je surveille quand même avec attention derrière moi à chaque fois que je viens jusqu’ici, même si je sais que si quelqu’un me suit, il va pas me faire de grands gestes de la main pour m’indiquer qu’il est là.

En tout cas, depuis que mon appart a été vidé, j’ai plus vu l’ombre d’un Kenny…plus vu l’ombre d’un jumeau plutôt. Pas de nouvelle de Barbie Prayer non plus, et c’est pas plus mal. Elle, je la sens pas. Elle m’a laissé une impression tellement désagréable de…de suffisance, de dédain, de…brrrr. J’espère pas recroiser sa route de sitôt, pas parce qu’elle me fait peur, même si elle m’a bien fait comprendre -démonstration à l’appui- que c’était elle qui avait le couteau. C’est plutôt qu’elle me pousse dans mes retranchements, et qu’elle exacerbe la partie de moi capable de prendre des décisions stupides en un clin d’oeil, alors que je suis plutôt réfléchie en temps normal, même si on dirait pas au vu de la situation dans laquelle je me suis mise. Je sens que je pourrais être capable de faire une connerie -enfin, une de plus- si elle me cherche un peu trop, si elle titille un peu trop ma fierté.

Enfin, tout ça pour dire que même leur absence a un côté flippant…et met mes nerfs à rude épreuve. C’est comme si je m’attendais à tout instant à voir l’un ou l’autre surgir de derrière un lampadaire en criant “-BOUH ! Tu croyais quand même pas qu’on allait l’affaire si facilement ?!” Bien sûr que je sais qu’ils vont pas lâcher l’affaire comme ça, et qu’ils attendent que je rembourse chacun des 7 499 dollars que j’ai volé. Mais ne pas savoir quel sera leur prochain mouvement, et je sais très bien que mouvement il y aura, est angoissant. J’ai failli aborder le sujet avec mon père l’autre soir…mais face à ses traits tirés par la fatigue, j’ai pas voulu l’ennuyer avec ça. Et puis…je crois que je l’ai pas fait parce que je sais qu’il sera déçu. Il s’est toujours mouillé bien plus qu’il était en mesure de le supporter pour qu’on ai jamais à côtoyer des gangs, et voilà que je m’en mets un dos -et pas n’importe lequel- toute seule comme une grande. En plus de ça, je sais très bien que mon père me ferait la morale, en insistant sur le fait que je suis complètement inconsciente d’avoir dit aux Prayers of Insanity d’aller se faire voir pour leur remboursement, et de pas lui en avoir parlé avant. Je sais qu’il ferait tout ce qu’il peut pour rembourser cet argent à ma place, et ça…c’est hors de question. J’impliquerais personne de ma famille dans cette histoire. Enfin…si ça c’est une de mes convictions, on dirait que les jumeaux de l’enfer en ont décidé autrement.

Comme tous les jeudis, j’arrive chez Preciosas un peu avant onze heures, histoire d’avoir le temps de boire un café, et de papoter un peu avec la tia. Je connais toutes les nanas qui bossent ici depuis le temps, et elles m’ont accueilli comme l’une des leurs alors même que j’avais aucune connaissance, sans que je sache vraiment si c’est parce qu’Elena leur a dit qu’elles auraient affaire à elle si l’une d’elles me mettaient des bâtons dans les roues. C’est mignon, hein…mais bon, la tia devrait savoir que j’arrive à me défendre toute seule depuis le temps, même si je lui ai jamais fait de remarque sur le sujet. Elena me fait un petit coucou de sa main gantée de noir quand j’arrive, alors qu’elle est occupée à appliquer ce que j’imagine être une décoloration, et j’en profite pour venir bousculer gentiment Sarah, une autre Blackened Beauty qui a toujours des make-up à se damner. Je me demande toujours combien de temps elle met à faire tout ça, et même si c’est pas du tout ma passion, je me maquille toujours un peu plus quand je viens bosser ici, parce que la tia dit que ça fait meilleure impression.

Quoiqu’il en soit, Sarah et moi discutons jusqu’à ce que son rendez-vous de 11h10 arrive, et elle me laisse toute seule, alors que j’en profite pour mettre de l’ordre dans les produits vendus à l’unité. Je sens les petites mains osseuses d’Elena que j’ai pas entendue arriver dans mon dos, alors qu’elle me serre dans ses bras. “-Comment ça va, corazón?” Je lui adresse un sourire en la serrant en retour, cette femme qui a toujours été dans ma vie, depuis que j’ai vu le jour. On discute un peu, du salon, des clientes, de cette nouvelle technique de manucure que l’une de ses filles doit m’apprendre ces prochains jours, puis de Sofia qui a demandé à travailler ici aussi, d’un tas de choses, à vrai dire. De choses que j’aurai même jamais pu imaginer. “-Oh, il y a ce garçon qui est venu l’autre jour. Il a dit que c’était un ami à toi, et il te passe le bonjour.” Je regarde Elena en souriant un peu, avant d’avoir un léger rire : “-Tia, il va falloir m’en dire plus si je dois deviner qui c’est ! ¿Cómo era el chico?” Elena sourit à son tour, de ce sourire qui fait pétiller son regard malicieux, alors qu’elle réfléchit un peu. “-Bueno…bastante chulo.Grand, blond, avec de beaux yeux bleus, et de très bonnes manières. Il était très gentil et poli. Ah…y tenia muchos tatuajes.” Cet…enfoiré. J’ai du mal à suivre toutes les réactions de mon corps. Chaud, froid, chaud de nouveau. Trop. Et ça tourne. Pourquoi ça tourne ? Pourquoi mes jambes tremblent comme ça ? Et pourquoi mes oreilles bourdonnent ? Et est-ce que mon cœur peut s’arrêter de battre subitement, vu comme il va vite dans ma poitrine ?

C’est le bras que la tia glisse sous le mien qui me ramène au salon, et à la réalité de cet instant merdique. Ce Kenny est venu ici, chez ma tante, en prétendant être mon ami. J’en reviens pas, alors même qu’une petite part de moi se doutait pourtant que cet instant arriverait. “-Mijita, tu es toute blanche ! Sientate !” Et Elena glisse un tabouret sous mes fesses alors que j’ai même pas réussi à prononcer le moindre mot encore. Kenny est venu ici. Il sait pour ma tante. Il sait aussi pour ma famille, c’est une certitude maintenant. Mais bordel, qu’est ce que j’ai fait ?! “-Andrea, tu me fais peur. Dis quelque chose. Tu as mal quelque part ?” Je dois faire un effort qui me semble être surhumain pour reprendre contenance, alors que je pose un sourire forcé sur mon visage. “-Non, tout va bien. Je t’assure.” Et je me relève, pour montrer que vraiment, tout vas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je sens pourtant qu’Elena me quitte pas du regard, alors que je suis encore en train d’essayer d’assimiler tout ça. Kenny est venu ici. Bordel. “-Ton ami…il a dit que tu avais des ennuis. C’est des ennuis de santé, c’est ça ? Tu sais que tu peux me le dire. Estas enferma o algo, niña ?” Le ton inquiet de la tia me fait mal au cœur, et je maudis encore plus ce sale enfoiré. “-Non, non tia. C’est la voiture de Raoul, elle démarrait plus. Mais elle est au garage là, et ça sera vite réparé. Je vais bien.” Et une chance, une cliente arrive au même moment, coupant court à toute conversation, même si je surprends plus d’une fois le regard d’Elena sur moi au cours de la journée, et que j’imagine qu’elle a encore des tas de questions à me poser. Bon sang, j’espère qu’elle a pas l’intention d’en parler à mes parents…manquerait vraiment plus que ça.

Toute la journée, j’ai cette impression désagréable d’être physiquement dans le salon de beauté, mais mentalement loin, très loin d’ici. Je compte plus le nombre d’humeurs par lesquelles je passe -colère, rage, inquiétude, et bien d’autres encore-, et celle qui les prédomine toutes, la peur. Pas pour moi. Pas que pour moi, plutôt, mais pour ma tante, mes parents, mon frère et ma soeur, mes amis. Je suis incapable d’avaler le moindre aliment, tant j’ai le bide noué. Faire semblant que tout roule me coûte un sacré paquet d’énergie, et je suis vidée à la fin de la journée, physiquement, moralement, aussi. Avant de quitter Preciosas, j’ai demandé à la tia de m’appeler si mon prétendu ami revenait, parce que ça fait vraiment longtemps que je l’ai pas vu, et que ça me ferait plaisir de pouvoir discuter un peu avec lui. En vrai ? Ça me ferait surtout plaisir de lui arracher les yeux pour les lui faire gober, mais ça…impossible de le dire devant Elena.

Après une nouvelle salve de questions, et m’avoir arraché la promesse que tout allait bien, et que oui, évidemment que je lui en parlerais si j’avais le moindre souci, la tia m’a laissé rentrer chez moi. Dans cet appartement qui me paraît soudainement méga grand maintenant qu’il est vidé de mes meubles et de mes affaires, et qui me renvoie tout droit au bordel qu’est devenue ma vie. Est-ce que je m’attends à chaque instant à ce que la lumière s’allume sur Kenny et ses deux sbires quand je rentre ? Oui…mais il est jamais là. Il fait de nouveau profil bas depuis sa visite au salon de beauté, insaisissable comme jamais, alors que depuis ce jour, j’oscille entre peur et colère, un mélange un peu explosif que j’ai du mal à gérer au quotidien, alors que je suis tour à tour renfermée, agressive, défaitiste, sur le point de sauter à la gorge de n’importe qui, à la limite de la paranoïa. Et je suis la première que ça insupporte. Je sais qu’il faut que je me reprenne, mais pour l’instant j’en suis tout bonnement incapable. Et je peux même pas confronter ce petit rat, qui a tout bonnement disparu des radars, me contraignant à continuer de mijoter dans mon coin dans ce cocktail d’émotions épuisantes.

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Kenny Hargreaves
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyLun 24 Oct 2022 - 11:55

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
J'aime un peu trop faire ça. Apparaître et disparaitre et me faire désirer. Paraître sympa aux yeux de ta famille, je trouve que c'est presque plus cruel que de les menacer. Me faire passer pour un ami, un bon gars. Ça me fait marrer.
Tu as des nouvelles clientes depuis quelques mois, elles ne sont pas venues dans ce salon en particulier pour rien. Il n'y a pas que des gros bras, que des hommes aux têtes méchantes qui bosse avec moi et il y a des filles plus discrètes que ma sœur pour t'espionner dans ce salon et ailleurs.
Je sais à peu près dans quel état cette visite t'a mise et c'est ce qui me fait prendre mon temps pour réapparaître. J'aurais pu m'arrêter là, sonder ton état moi-même pour voir si tu es prête à payer rien qu'avec cette intervention. J'étais presque prêt à le faire mais... j'ai eu une autre opportunité plus intéressante, plus amusante.

La vie dans cette ville n'est pas simple. On perd des frères, des sœurs, dans des histoires de gang certaines fois ou pas du tout. Des gamins perdus, y'en a un tas dans cette ville, sans parents ou avec un parent qui galère, j'sais bien de quoi je parle, j'étais un de ces gamins. Alors les p'tits, on s'en occupe un peu. On aide les parents qui cumulent des jobs ou qui rendent des services aux gangs. Aller chercher les p'tits à l'école, être présent pour eux dans certaines situations. Et là, truc tout bête, un des gamins fait du basket, sa mère ne peut pas être présente, mais pas graaaaave, je vais y aller moi.
Je ne ressens pas vraiment l'envie d'être un père, mais m'occuper des enfants des autres ça ne me gêne pas. Être un genre de grand frère pour tous ces p'tits gamins du quartier. Et sérieux y'a pire que moi non? J'suis le genre de gars qui leur trouve du boulot, qui les pousse à s'affirmer, à s'intégrer dans la société. Certains dirons peut-être que faire d'un gamin un guetteur c'est pas le mieux, mais ces gens-là sont des putains de privilégier qui vive bien loin de la réalité. Ces gamins seraient fous de cracher sur un salaire à leur âge, surtout s'il leur permet de manger à la fin de la semaine.

Bref, me voilà aujourd'hui à suivre l'entrainement d'un gamin que je prends sous mon aile et comme par hasard ce gamin avec qui il est super copain? Un p'tit gars du nom de Bennie. Comme la vie est bien faite haha Ou… comme j'arrive bien à aligner les choses? Je sais pas, laissons le mystère planer.
Et puis j'suis là aussi par amour du basket. J'suis pas un expert de ce sport, mais j'suis pas mauvais. La chance d'être grand j'imagine et d'avoir passé plus de temps dans la rue à jouer et faire du fric que dans une salle de classe étant gamin.

J'arrive avec le gamin sur le terrain de basket, on fait partie des premiers. Le p'tit ce retourne vers moi avant d'aller rejoindre ses copains.

- Dit, tu restes un peu pour voir comment j'me suis trop amélioré!?

- Avec plaisir mon pote, j'vais m'asseoir juste là-bas. Let's go, montre ton talent.

J'passe ma main sur la tête du petit chevelu pour lui ébouriffer la tignasse avant d'aller me poser tranquillement.
Si même le gamin me pousse à rester, j'vais certainement pas dire non. Je vais m'asseoir dans les gradins à côté du terrain et observe autant le p'tit gars qui commence à jouer avec ses copains, que les autres gamins qui arrivent. Parfois seul, parfois avec des adultes qui les poses simplement ou alors ceux qui comme moi, reste un peu.
Je cherche surtout un gamin en particulier, en espérant qu'il vienne accompagné pour chopper le regard de la femme qui viendrait avec lui. Et si je dois attendre la fin de l'entrainement pour ça, c'est pas bien grave. J'me prends quand même facilement au jeu de supporter les p'tits, d'applaudir les belles actions ou de redonner un peu de courage quand ça rate.
Je t'attends sans vraiment le faire. Tu me dois de l'argent c'est vrai, mais même sans ça, ma vie continue, ça ne m'empêche pas de dormir le soir moi.
                                                                                             
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptySam 29 Oct 2022 - 13:51

Il a plus donné signe de vie. Il s’est pointé chez Elena, se faisant passer pour un gentil type, bien sous tout rapport, sympathique au possible, comme mon putain d’ami, et depuis…plus rien. Évaporé. Disparu. Aux abonnés absents. Je pensais vraiment que ça me rassurerait, de plus avoir de nouvelles de Tattooman et de ses sbires, et au final…possible que le fait qu’il brille par son absence soit pas si rassurant que ça. J’ai même l’impression que ça cache quelque chose. J’ai beaucoup de mal à penser que Kenny, et plus largement les Prayers of Insanity, soient prêts à faire l’impasse sur les 7499 dollars que je leur dois, simplement par bonté d’âme ou charité. Je sais qu’il est là, quelque part, sans doute pas si loin que ça, en train de prévoir son prochain mouvement. Et j’ai comme la sensation que je risque de pas apprécier des masses.  

J’ai beau pas avoir vu sa sale face depuis des jours, et des jours, et des jours, je suis quand même persuadée que Tattooman est toujours dans le coin. Et s’il est pas là physiquement, y’a forcément quelqu’un pour me surveiller à sa place : Barbie Prayer, le bûcheron, le black, ou je sais pas qui d’autre. C’est un gros cartel, je suis sûre que c’est pas les paires d’yeux qui manquent, prêtes à observer, et à rendre des comptes au blond, à lui filer les infos qui lui permettront d’avoir l’ascendant sur moi. Prêtes à lui dire où taper pour que ça fasse vraiment mal. Et bordel…je dois bien admettre que c’est une réussite. La visite de ce sale mec a Preciosas a été rudement efficace, je dois bien lui reconnaître ça. Une façon parfaite pour me faire comprendre que j’étais pas la seule impliquée dans cette affaire, et que j’avais entraîné tous les Espinoza avec moi.

En attendant, Kenny peut se vanter d’être ma première pensée quand j’ouvre les yeux après mes courtes nuits de sommeil. Et pour le coup, y’a rien de romantique, ou de mignon à ça. C’est plus, genre…flippant. Maintenant que je voudrais pouvoir m’adresser à ce rat, il est nulle part. Introuvable. Alors, je peux qu’ouvrir les yeux, en espérant repérer quelques signaux, voire même mettre la main sur quelqu’un qui bosse pour lui. Il ou elle devrait pouvoir remonter à son Boss en carton que je voudrais une entrevue…quoique je suis pas encore certaine de tout ce que je voudrais lui dire. A chaque fois que j’y pense, que je m’imagine l’avoir en face de moi, y’a rien à faire, je perds le peu de calme que j’arrive encore à avoir, et je m’imagine tout un tas de scénarios qui arriveront que dans ma tête où je le malmène physiquement. Au fond, je suis pas une violente, et…possible que la démonstration de force de sa sœur soit encore trop récente pour que je me permette ce genre de bravade. Ouais, si elle à un couteau, j’ai bien vu le flingue qu’il avait, lui.

En parlant de Barbie Prayer, possible que notre conversation ait un peu fait son bonhomme de chemin dans ma tête. La partie sur celui qui tient le couteau, et celui qui est du mauvais côté de la lame, évidemment, mais aussi…tout le reste. Et ça me les casse vraiment de devoir admettre qu’une part de moi est d’accord avec certains des trucs qu’elle a dit. Bien sûr que je suis consciente d’avoir merdé. Bien sûr que je sais qu’ils vont pas me laisser m’en tirer si facilement. Bien sûr que je me rends compte que je suis encore en vie, sans trop savoir pourquoi. Mais pour autant, j’ai eu beau y réfléchir longuement, j’arrive pas à envisager de vraie solution pour me sortir de cette merde. La semaine dernière, je me suis bien relancée dans cette vieille arnaque vieille comme le monde qui a été une de mes premières, et j’ai ramassé 500 dollars…une somme qui a fini par payer la facture d’électricité des parents, qui venaient de recevoir une lettre leur annonçant une coupure de courant imminente. Je sais pas vraiment si j’aurais réussi à me convaincre de filer la thune aux Prayers pour autant…et en même temps, je crois que je commence à prendre conscience que je vais pas avoir le choix, si je veux que ces connards me lâchent la grappe.

En attendant, j’ai posté une petite annonce, pour offrir mes services de femme de ménage sur mon temps libre, ou la nuit, comme il nous arrive de le faire avec ma mère. Pour l’instant, le succès est pas encore tout à fait au rdv, mais je désespère pas, je finirais bien par trouver quelques endroits de plus à nettoyer et ranger. C’est comme ça que je me suis retrouvée aujourd’hui dans l’immense baraque de ce couple qui manque pas de thunes, alors que je viens de finir de faire leur vaisselle, après avoir fait tout un tas d’autres tâches pas forcément reluisantes. Mais ça…je m’en fous un peu. Ça rapporte des dollars, et c’est tout ce qui compte. J’ai même pas le temps de passer chez moi pour me débarbouiller un peu, parce que je suis déjà en retard pour rejoindre le Minimoy, qui a entraînement de basket. Je fais le trajet à pied, j’ai pas trop le choix depuis que la caisse de Raoul a eu, disons, quelques soucis de pneus, et quand j’arrive, la séance a déjà commencé, me privant de pouvoir discuter avec mon frère.

Je reste sur le bord du terrain, les bras croisés contre ma poitrine, l’observant courir avec ses petits camarades, avant de se ranger à son tour en ligne, quand ils se mettent à faire quelques exercices de tir. Je profite que le ballon roule dans ma direction, et que ce soit Bennie qui court après ledit ballon pour faire mon apparition, alors que je ramasse la boule orange, que je lui tends. Le visage du gamin se fend presque aussitôt d’un immense sourire, celui que j’aime tant. « -Andy !! T’es venue ! » Je lui rends son sourire, l’un des seuls trucs au monde capables de chasser mes inquiétudes, alors que je réponds aussitôt : « -Evidemment que je suis venue. Je te l’avais promis, non ? Et depuis quand je tiens pas mes promesses ? » Je finis par consentir à lui rendre le ballon, en profitant pour lui passer mon autre bras dans le dos, et le serrer contre moi : « -Mais Andrea !! Pas devant mes copains ! » Et je peux pas m’empêcher de me marrer devant son expression mi-offusquée, mi-enchantée. Je lève les deux mains devant moi, paumes ouvertes, en signe de reddition, lui faisant un signe de menton pour qu’il retourne jouer avant que ses coéquipiers s’impatientent.

De mon côté, je reste sur le bord du terrain encore quelques minutes, sans quitter mon frère des yeux. Je sais que c’est censé être un sport d’équipe et tout ça, mais bon…c’est lui qui a toute mon attention, et qui récolte mes sourires de grande sœur super fière quand il fait un truc qui lui vaut les approbations de son coach. Les gamins finissent par se lancer dans un petit match, et quand le premier panier de l’équipe à Bennie arrive, on se retrouve à deux à applaudir, alors que j’ai un sourire ravi sur le visage. Spontanément, je cherche du regard le supporter qui encourage les mômes à mes côtés…et mon cœur manque un battement. Ou deux.

Il doit se passer une sacrée poignée de secondes avant que j’arrive à faire quoi que ce soit d’autre que juste dévisager ouvertement la personne qui a désormais toute mon attention. Pour le coup, je vois même pas les autres parents, y’a que lui qui existe. Je ressens à la fois un profond agacement, de la colère, de la peur aussi, alors qu’au moyen d’un effort surhumain, je regarde aux alentours, le ventre noué, pour voir si y’a d’autres sales faces que celle-là dans le coin, et que je voudrais pas voir aujourd’hui. Pourtant, je peux pas passer à côté de la voix qui me dit que c’est pas parce que je vois pas quelque chose, que la chose en question est pas là pour autant. J’ai mal au bide de me rendre compte que l’une des personnes à qui je tiens le plus au monde se retrouve dangereusement aussi proche de celui qui est devenu un truc similaire à mon pire cauchemar. Je sais que ça peut pas être une simple coïncidence, qu’on se retrouve ici…pas après la visite chez Elena, et tout ce qu’elle impliquait vraiment. Ça, ici, maintenant, c’est juste le level au-dessus dans la menace précédente.

Je capte pas tout de suite que je me suis mise en route, et que j’avance droit vers Kenny, traversant le terrain au beau milieu du match des gosses alors que le coach siffle son mécontentement entre son pouce et son index. Pour le coup, j’ai même pas réfléchi, j’ai juste foncé, tête baissée, sans faire gaffe aux autres parents, qui me regardent comme si j’étais folle. C’est sans doute le cas, d’ailleurs, vu ma propension à chercher la merde, comme si je tenais pas à ma vie. Je me plante devant Tattooman, en fusillant cet enfoiré du regard : « -Qu’est-ce que tu fous là ?! » Est-ce que je me retrouve à crier, plutôt qu’à parler d’une voix posée et calme ? Possible. Mais c’est plus fort que moi. Bennie et Sofia, c’est genre ma kryptonite. On touche pas à eux, on s’approche pas d’eux, on les regarde même pas. Et lui, ici, j’arrive pas à l’encaisser. “-Mon taff, mon appart, le salon de beauté de ma tante, ici…c’est quoi la prochaine étape de ton jeu malsain à la con, hein ?!” Parce que je sais que ça va pas s’arrêter là, impossible.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptySam 5 Nov 2022 - 10:38

Mo' Money Mo' ProblemsAndy & Kenny« Welcome to my life, here's a ticket to the next show »
J'ai tendance à courir pas mal dans ma vie. J'enchaine les missions qui sont utiles ou que je m'invente pour m'occuper. J'suis le genre qui aime bouger tout le temps, qui aime s'occuper. Mais là, je suis assis au bord d'un terrain à regarder des gamins jouer au basket et même si j'ai envie d'aller au milieu du terrain et jouer avec eux, ben en fait j'me rends compte que me poser quelques minutes pour juste être spectateur… des fois c'est pas mal. Je ne ferais pas ça pendant des heures tous les jours, j'ai déjà du mal à me poser devant la télé pour regarder un film en entier sans me lever 15 fois pour faire tout et n'importe quoi. Mais une fois de temps en temps, c'est cool.
Bon, j'ai quand même tendance à m'agiter un peu. Je reste pas assis sans rien faire. Je me lève de temps en temps pour aller parler à une tête que je connais, puis je reviens, j'vais ensuite discuter vite fait avec une maman qui traine un peu là, puis je retourne m'asseoir, si je croise un ballon en marchant le long du terrain je l'attrape pour faire quelques dribbles avant de faire la passe à un gamin.

Et alors que je suis assis, qui je vois arriver du coin de l'oeil? Pourquoi cette arrivée me fait sourire presque dans la seconde? On peut dire que c'est parce que je suis un petit con. Oui, disons que c'est pour ça.
Ce que je fais là, je suis sûr que tu connais une partie de la réponse. J'aime bien le p'tit gamin que j'ai emmené ici, mais à choisir un moment pour m'occuper de lui, j'aurais préféré faire un simple un contre un avec lui pour qu'il s'entraîne davantage au basket, qu'il me montre comme ça ce qu'il sait faire. Si j'ai choisi de l'accompagner ici, maintenant, c'est que je savais qu'il y avait une chance pour voir cette tête énervée.
J'aime presque voir ce courage de venir me confronter sans réfléchir et d'oser presque m'engueuler. Certaines mauvaises langues diraient peut-être que c'est parce que je n'ai pas assez fait peur, mais je ne crois pas que ce soit ça. J'en suis persuadé, je la vois la peur, cacher derrière cette haine et ça me fait sourire.

- J'viens juste soutenir le gamin d'un pote.

Et on ne peut pas dire que je mens. C'est vrai que je suis là pour accompagner un gamin et c'est vrai qu'il est à un pote.

- Aujourd'hui j'étais là avant alors… on peut presque dire que c'est toi qui m'as suivie et qui est venue me voir.

Oui, bien sûr que c'est ce que je cherchais, mais concrètement, c'est vrai que je n'ai pas vraiment engagé la rencontre. On aurait pu rester chacun dans notre coin et n'avoir aucune interaction. Ou j'aurais pu, moi, être le premier à m'approcher au bout d'un certain temps, mais non, je n'ai pas eu besoin de faire ça.

- Mais reste calme, tu voudrais pas qu'il comprenne qu'un truc va pas, hein?

C'est si vicieux, de prendre comme excuse le petit. Mais il faut bien utiliser les éléments qui s'offrent à nous. Personnellement, je ne suis pas là pour m'énerver, pour menacer ou quoi que ce soit. Je suis juste là pour, peut-être parler affaire, si on peut dire ça comme ça.

- Et si tu venais t'asseoir et que tu me disais si t'a eu le temps de réfléchir un peu à nos affaires?

Depuis le temps que je joue au fantôme, à faire des apparitions auprès des bonnes personnes. J'imagine que tu as eu le temps de réfléchir à comment rembourser ta dette.
Jusqu'à maintenant, je me suis montré plus que patient malgré mes quelques apparitions choque. Mais avec le temps, je ne promets pas que cette patience va peut-être s'effriter un peu si je n'ai aucun retour. Je me suis déjà plus ou moins servie, mais ça pourrait être pire. J'ai déjà des idées en tête, des détournements que je pourrais faire avec plus ou moins de facilité. Ça me ferait fournir des efforts, alors le montant final en sera augmenté, mais quand on vole un malfrat, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il soit réglo sur toute la ligne après.
                                                                                             
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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems   [TERMINE] Mo' Money Mo' Problems EmptyDim 6 Nov 2022 - 22:26

Bordel de…à quel moment je me suis foiré au point de pas remarquer que j’étais suivie quand je venais ramener ou récupérer Bennie à ses entrainements ? C’est pas possible d’être aussi con ! Andrea Espinoza, bordel ! C’est dingue d’avoir rien dans la tête comme ça. Je pourrais continuer comme ça pendant le reste de la journée, à m’engueuler comme je sais que je le mérite à cet instant. Je réfléchis pas plus loin que le bout de mon nez, ce qui reste l’un de mes plus gros défauts quand je suis énervée. C’est comme si un bouton switchait en moi, et j’en oublie qu’il faut faire ce truc pourtant vital qui est de réfléchir. Je suis pas le genre à me précipiter pourtant en temps normal, je pèse le pour, le contre, j’essaye d’évaluer mes chances de réussite. Mais quand je m’énerve…tout se court-circuite. Et ça m’amène à traverser un terrain de basket où s'entraînent des gosses, sans faire attention de savoir si les gamins sont proches ou pas, alors que je suis à deux doigts de lever mon majeur au coach quand il m’engueule pour un truc largement mérité.

Je prends pas la peine de saluer Tattooman quand j’arrive à sa hauteur, avant de lui cracher une réponse à sa petite remarque de merde : “-Mais ouais…et il s’avère qu’il fait du basket exactement dans le même club que mon frère. Quelle coïncidence inespérée pour toi.” Tu parles…et même si c’était vrai, putain, ça me fout la rage. J’oublie d’avoir de la jugeote quand il s’agit de Bennie ou de Sofia, c’est comme si mon cerveau vrillait, et que je me transformais en…en…en grande soeur louve prête à tout. Enfin…vous voyez l’image quoi. Je plisse les yeux d’un air incrédule quand il laisse entendre qu’étant arrivé le premier sur les lieux, ça pourrait être moi qui suis venue ici juste dans le but de le suivre, et de m’approcher de lui. “-Dans tes rêves. Le seul stalker ici, c’est toi.” Et il s’acquitte un peu trop bien de sa tâche, vu sa présence ici aujourd’hui.

J’ai la mâchoire qui se serre quand Kenny reprend la parole, alors que je me retiens de faire tout le contraire de ce qu’il dit, et de rester calme. “-Espèce de…” Sauf que pour le coup, ouais, il marque un point. Bennie va vite comprendre que y’a un truc qui cloche si je continue à m’agiter comme ça. Surtout que Raoul lui a foutu pleins de conneries dans le crâne sur le fait qu’en tant que bonhommes, fallait toujours qu’ils nous protègent, maman, Sofia, et moi. Quand on sait que le même Raoul s’est barré la queue entre les jambes, ça me fait doucement rigoler. Sauf qu’avec le départ de notre aîné, Bennie prend encore plus à cœur ce rôle que je trouve totalement débile, surtout quand on sait qu’il a pas dix ans. Alors ouais…en me voyant traverser le terrain comme une furie et me mettre à gueuler sur un inconnu, ça pourrait le faire rappliquer dans la seconde, pour rouler des mécaniques qu’il a même pas. Je me force à faire un sourire au petit, qui nous fixe avec insistance depuis le bord du terrain, et ça semble être suffisant pour qu’il retourne avec le reste de son équipe.

Tattooman écope d’un nouveau regard noir, et après un soupir résigné, je finis par poser mon cul dans les gradins à côté de lui. Si j’ai eu le temps de réfléchir à nos affaires ? Putain, comment il aurait voulu qu’il en soit autrement, alors que lui et son cartel à la con ont littéralement envahi ma vie ?! Je reste silencieuse un moment, trop occupée à ruminer dans mon coin, et à tout faire pour pas lui sauter à la gorge. J’ai quand même un coup d’oeil aux alentours du terrain, pour savoir s’il a jugé utile de venir accompagné de son pote bûcheron pour soutenir le gamin d’un pote, comme il dit.

Sauf que Kenny a l’air tout seul…et il a aussi l’air d’attendre que ce soit moi qui brise le silence. Je pince les lèvres, avant de me racler la gorge. “-J’ai deux cent dollars, à l’appart. Tes gars et toi êtes passés à côté quand vous l’avez vidé. La thune était planquée.” Derrière une plinthe qui bouge, hé ouais. Pour une fois que ça sert de vivre dans un taudis. Deux cent dollars…ouais, je sais que ça va pas le satisfaire, mais c’est tout ce qui a. Et ça me fait bien chier quand je sais que c’est l’argent que je garde, pour les urgences. Je prends une longue inspiration, avant de reprendre : “-Je devrais pouvoir me débrouiller pour te filer une partie de mon salaire aussi. T’as vendu mes affaires ?” Mon ton est étrangement plus calme, et je tourne même la tête vers lui, maintenant que je sais que je vais pas la lui arracher à mains nues. “-Tu peux le faire. Je m'en fous. Les meubles, les fringues, tout ce qu’il y avait dans l’appart. Ça devrait rapporter quelques billets. C’est que du matériel, je peux m’en passer.” Techniquement, je m’en passe déjà depuis qu’ils sont venus se servir quand j’étais au Diner, et possible que j’ai fait une croix dessus.

J’ai tout juste le réflexe de faire deux pouces en l’air quand Bennie se tourne vers nous avec un grand sourire, cette expression de celui qui est content de lui sur le visage. Il a marqué un panier ? Si c’est le cas, je suis totalement passée à côté. Tu parles d’une grande sœur supportive. “-C’est tout ce que j’ai à te proposer pour l’instant. Et…” Je serre la mâchoire, parce que ça m’arrache de dire la suite. Vraiment, ça me fait mal dans la bouche. “-Et c’est pas de la mauvaise volonté. J’ai répondu à quelques annonces pour des jobs ponctuels, j’attends qu’on me rappelle.” Rembourser un cartel de merde, jamais de la vie. Rembourser un cartel de merde qui menace ma famille, je peux faire une exception et une légère entorse à mes principes. Pas de gaieté de cœur, certainement pas. Mais les miens passeront toujours avant tout, même avant ma fierté et mes idéaux. Alors ouais...ça me fait mal au bide d'avoir cette sensation de m'aplatir devant les Prayers of Insanity, de ramper même à ce stade, mais la présence de Kenny dans les gradins à l'entrainement de Bennie, ça vaut tous les avertissements du monde. “-Alors…à moins que t’ai une idée brillante en stock, va falloir prendre ton mal en patience. Et menacer ma famille me fera pas gagner plus vite les dollars qu’il manque dans ton portefeuille.”

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