[TERMINE] Mo' Money Mo' Problems

Bien sûr que deux cent dollars, c’est déjà ça. De là où je viens, avec l’enfance que j’ai connu, c’est même une sacrée somme. C’est trois semaines et quatre jours de traitement de Bennie. C’est la fin de mes économies, cette mini réserve que j’avais en stock, pour les moments où c’est vraiment la merde, et que y’a un imprévu. Et mine de rien, ce genre de situations arrivent un peu trop souvent à mon goût. “-T’auras qu’à passer après l’entraînement. Ou un autre jour, et je te les filerai. J’imagine que j’ai pas besoin de te rappeler mon adresse.” que j’ajoute dans un regard noir, avant de tourner une nouvelle fois mon regard vers le terrain. J’ai plus trop la tête à l'entraînement, à Bennie et ses petits copains, mais si j’arrive à faire semblant, au moins un tout petit peu, ça évitera à mon petit frère de se rendre compte que je peux être une sœur à chier. J’ai quand même un regard en biais vers Kenny quand il me dit de pas m’en faire pour tout ce que ses gars et lui ont embarqué, et j’hausse une épaule : “-C’est que des affaires. Je m’en fais pas.” Je m’en fais beaucoup plus de le savoir aussi proche de mon frère, ou de savoir qu’il a rendu visite à ma tante.

Ouais, étrangement, ce genre de menaces là, à peine voilées, c’est moyen ma came. J’ai toujours très bien supporté qu’on s’en prenne à moi, physiquement, verbalement, qu’on moque la gamine qui portait en permanence les mêmes fringues, qui s’est trimballé le même sac à dos du primaire à la fin du collège, qui a hérité d’une partie des affaires de son grand frère. Mais quand ces mêmes remarques touchent ma famille, mes proches, Sofia ou Bennie, là…là ouais, j’ai des envies de violence. Je supporte pas ça. Mes parents ont toujours fait de leur mieux, ils continuent d’ailleurs, et même s’ils sont pas parfaits, je les remercierai jamais assez pour ça. Et ils nous ont inculqué depuis qu’on était tout petit que la famille, c’est sacré. Alors ouais, Kenny chez ma tante, Kenny au bord du terrain de basket ça me fait péter les plombs. C’est peut-être pour ça que je réponds sans doute un peu trop abruptement : “-Sois mignon, et évite de me prendre pour une idiote.” Même si je dois clairement en être une pour avoir voulu baiser les Prayers of Insanity. Même si, pour ma défense, je savais pas que la thune était à eux. “-T’as pas besoin de prononcer le mot “menace”, ta présence ici est on ne peut plus claire. Ou celle au salon de ma tante, si tu veux persister à prétendre que t’es ici pour je ne sais quel gamin.” Il l’est peut-être. Au fond, je m’en fous. Ça change rien au fond de l’histoire : “-La seule responsable de cette situation c’est moi. Ils ont rien à voir là-dedans. Aucun d’entre eux.” Donc il serait bien gentil, Tattooman, d’éviter de se repointer là où se trouvent les miens. Même si ouais, j’aurais pu y penser avant de faire de la merde.

En attendant, j’ai pas mieux à proposer que les deux cent dollars dans mon appart, et une partie de mon salaire pour commencer à rembourser ma dette. C’est pas faute d’essayer de faire plus, mais pour l’instant, mes annonces ont pas fait mouche, et j’ai pas d’autre choix que de me montrer patiente. Ou d’essayer, plutôt. Sauf qu’aussitôt que je donne l’info à Kenny, voilà qu’il me pose un véritable interrogatoire, alors que je tourne la tête vers lui, mon regard plongeant dans le sien. C’est quoi cette lueur dans ses yeux ? Je fronce un peu les sourcils, mais réponds malgré tout : “-Je suis pas très regardante sur la nature de ce boulot. Je veux juste un truc qui me permette de te rembourser et plus jamais voir ta face.” Ce qui en soit, laisse la porte ouverte à pas mal de trucs. Je m’en fous de me salir les mains. Il faut ce qu’il faut. Enfin…comprenez par là faire du ménage, ou des trucs pas très reluisants, pas refroidir un type et le balancer à la flotte. Je plisse les yeux un bref instant, avant de finalement ajouter : “-J’apprends vite. C’est un avantage dans ce genre de situation.” Faut dire que j’ai pas trop eu le choix, vu le nombre de boulots que j’ai fait depuis l’adolescence. “-Faut attendre de voir si on me recontacte ou pas. Et sinon…je postulerai à d’autres trucs.” Je finis par enfoncer les mains dans ma veste, avant d’ajouter, non sans un nouveau regard en biais : “-Faudrait que tu me donnes un moyen de te contacter, histoire de te filer la thune au fur et à mesure.” Parce que si je le garde, et que y’en a besoin, je sais quelle sera ma priorité…et que ladite priorité est peut-être pas ce qu’il y a de plus safe pour les miens.

J’ai un coup d'œil vers mon petit frère aux paroles de Tattooman, alors que je pince un peu les lèvres. Bennie, responsable de tout ça, même indirectement ? Je prends quelques secondes pour y penser, secouant légèrement la tête de droite à gauche après ce laps de temps. Nan, je suis sûre que le gamin y est pour rien. Même si au final, ce sont bien les médocs du gosse et les factures de l’hôpital ou des médecins, il y est pour rien dans tout ça. C’était ma décision -foireuse, ouais- et celle de personne d’autre. Et soyons honnêtes, c’est certainement pas Bennie et son innocence qui m’auraient poussé vers la voie que j’ai choisie. La seule responsable en l'occurrence, c’est moi. Et ma connerie, peut-être.

Quoiqu’il en soit, se rendre compte de ça c’est une chose, et rembourser ce que je dois, s’en est une autre. Alors ouais, en attendant, j’essaye de trouver d’autres boulots, pour que ce foutu Prayer soit plus dans le paysage, plus si près de mes proches, plus autant dans ma tête. Sauf que pour l’instant…ça matche pas des masses. C’est pas faute de postuler pourtant. Mais c’est souvent comme ça. Des fois, y’a pas de réponses pendant une éternité, et puis d’un coup, plusieurs réponses qui arrivent en même temps. Les montagnes russes. Alors, même si pour l’instant c’est compliqué, je sais que la tendance s’inversera tôt ou tard. En attendant, faut prendre son mal en patience, et ça…je suis pas hyper hyper douée pour ça.

A la question de Kenny, j’ai la langue qui claque contre mon palais d’impatience, avant de hausser les épaules. “-J’en sais rien. Ça dépend des boulots.” Magasinier ou femme de ménage, ça paie pas pareil…et par conséquent, ça laisse pas la même marge de remboursement. Pour l’heure, je suis incapable de lui filer une vraie réponse, pour la simple et bonne raison que j’en sais foutrement rien. Quand on daignera me répondre, j’y verrais sans doute plus clair, même si…je peux clairement pas me permettre de faire la fine bouche. La situation est un poil trop désespérée pour ça. “-Faut attendre de voir qui donnera suite. Pour l’instant, c’est trop tôt pour te donner une réponse.” Et va falloir faire avec, Tattooman. Je suis la première que ça emmerde, de pas savoir.

Je glisse les mains dans les poches de mon bomber, en posant ma cheville sur mon autre cuisse, essayant de prêter plus d’attention au jeu des minimoy devant nous. Sauf que la présence du Prayer rend pas les choses faciles. Et ce qu’il propose…encore moins. J’ai la mâchoire qui se serre presque automatiquement à ses paroles, alors que mon regard glisse en biais vers Kenny. Je me mords la langue, comme un réflexe pour me forcer à me la fermer, alors que ça fait des grands huit dans mon estomac. Bosser pour les Prayers of Insanity ? Ou en tout cas, l’un de ses membres ? C’est…une idée passablement révoltante, et je sens bien que ça plaît à aucune cellule de mon corps. Mes mains se serrent dans mes poches, à l’abri des regards indiscrets, alors que les mots tournent dans ma tête.

J’ai pas encore répondu, ni pour lui dire d’aller se faire foutre, ni pour accepter d’ailleurs, que le blond enchaîne, pour débiter encore un peu plus de conneries…une qui m’arrache une grimace forcée de dégoût. “-Rêve pas. Ni mes jolies petites mains ni moi n’avons envie de traîner trop près de toi.” Merci mais non merci. Le moins je verrais Tronche de débile à côté de moi, et mieux je me porterai. Je suis sûre qu’en plus d’être une petite frappe de gang, il doit être insupportable au quotidien, y’a qu’à voir sa façon de s’exprimer. Je marmonne un peu dans ma barbe pour pas lui dire à voix haute ce que je pense de tout ça, parce que ce serait tout sauf constructif, ou même sympa, et que ça changerait pas grand-chose.

Je prends une grande inspiration, roulant un peu des épaules pour essayer de détendre des muscles trop tendus, raides au possible à cause de sa présence. J’ai encore une brève seconde d’hésitation, avant de tourner une nouvelle fois le visage vers lui. “-De quel genre de jobs on parle ? Inutile de te préciser que je touche pas aux armes à feu, et que je compte balancer personne dans le port, ou…ce genre de trucs que vous faites pour passer le temps.” J’ai mal au bide rien qu’à l’idée d’envisager d’accepter de bosser ne serait-ce que temporairement pour un cartel…pas après les avoir détesté pendant près de la moitié de ma vie. Mais…si je fais cet effort -qui m’apparait pour l’heure insurmontable- la thune sera remboursée plus vite, et…je serai tranquille plus vite, non ? Ce serait genre…se faire du mal, mais…pour qu’au final, ça fasse du bien ? Genre plus de stress, plus de peur d’être suivie, surveillée, ou qu’il vienne tourner autour de ma famille. Alors…même si je suis pas convaincue, je peux au moins lui laisser l’occasion de me donner plus de détails sur ce qu’il a en tête.

Ce que j’ai envie de lui faire bouffer son petit sourire à la con, bordel…j’avais jamais capté avant aujourd’hui que quelqu’un pouvait autant me taper sur le système. Pourtant, je suis bien là…à tenter de négocier avec ma conscience et mon amour propre pour savoir si je peux vraiment accepter de faire quelques boulots pour les Prayers de temps en temps, assez longtemps pour finir de rembourser la tête de nœud à mes côtés. Ça va à l’encontre de tous mes principes, du fait que toute ma vie j’ai détesté les gangs à la con qui font leurs lois à Downfall, sans se soucier de tous ces gens que ça impacte. Les familles, les voisins, ceux qui habitent là où il faut pas, ceux qui sont au mauvais endroit, au mauvais moment. Si j’accepte de travailler pour les Prayers of Insanity, rien que le temps de rembourser ma dette, à quel point je trahis mes valeurs ? Et puis…ça ferait pas de moi un membre de gang pour autant…hein ? Je serai juste…une sous-fifre, la nana qui fait ce qu’on lui demande, parce qu’elle est quand même bien prise à la gorge, et qu’elle se rend compte qu’elle a tout intérêt à collaborer.

Pas pour moi. Je pourrais enchaîner les petits boulots jusqu’à l’épuisement, jusqu’à me traîner tellement la fatigue aura gagné chaque petite cellule de mon corps. Nan, si je le fais, c’est pour Bennie. Pour Sofia. Pour la tia. Pour tous mes proches que cet enfoiré pourrait aller voir, l’air de rien, pour me faire passer un message. Ouais, ça c’est la raison à laquelle je pourrais toujours me raccrocher quand je me dégoûterais pour mes choix, et pour avoir choisi ce qui ressemble à la facilité. Peut-être d’ailleurs que je me dégoûte déjà un peu quand je me sens hocher légèrement la tête, comme si j’approuvais, quand Kenny m’explique que ces jobs, ils rougiront jamais mes mains d’un sang qui est pas le mien, ou que je lui demande plus de précisions sur le genre de boulots qu’il pourrait me confier. Des choses assez simples ? Pas assez explicite, comme renseignements, et je me dis aussitôt qu’il essaye de noyer le poisson, que ça cache forcément quelque chose.

Pourtant, quand il continue, je me penche davantage en avant, une attitude qui marque mon écoute, sans même que je m’en aperçoive. Bouger des trucs pour lui…ça ressemble à des tas de films, où le scénario rime toujours avec emmerdes pour les protagonistes qui s’embarquent là-dedans. Je dois bien lui reconnaître qu’il a quand même une façon de présenter ça qui te ferait penser que tu fais juste un truc lambda, et que t’es pas en train de bosser pour un cartel, de faire un truc illégal, potentiellement dangereux. Sur le papier, ça sonne pas si terrible…ce qui me pousse forcément à penser que y’a anguille sous roche, et qu’il cache un truc. “-Pourquoi ça a l’air aussi simple, ce que tu proposes ? J’ai fait assez d’arnaques pour savoir qu’il faut toujours se méfier quand ça a l’air trop beau.” Et même si j’ai bien conscience qu’il va pas me demander de livrer des cheeses à son équipe -enfin, j’espère- et qu’on parle plutôt de drogue, ou de cash, je sais aussi que dans la liste de tout ce qu’il aurait pu me demander de faire, je suis loin du pire. Ça m'empêche quand même pas de penser que c’est pas clair.

Pourtant, le pire dans tout ça, c’est qu’après de longues secondes de silence, je me vois tendre la main vers lui, ce qui rend ça beaucoup plus solennel que j’en avais l’intention. “-Très bien. J’accepte ta proposition. A une condition.” Ouais, je sais parfaitement que je suis pas en position de négocier, que c’est limite du foutage de gueule, que Kenny a toutes les cartes en mains. Il les a toujours eu, depuis le début, parce qu’il est membre d’un gang, qu’il a les moyens matériels et humains que j’ai pas pour s’assurer qu’il récupérera sa thunes. C’est juste moi qui ai gardé des putains d'œillères, pour pas faire face à la réalité. Pourtant, je suis obligée d’ajouter ce que je m’apprête à dire, même si j’ai conscience que s’il me dit merde, j’aurais juste à fermer ma bouche, et à coopérer.

Mais faut quand même que j’essaie. “-Tu refous plus jamais les pieds ici. Ou au salon de beauté de ma tante. Ou…n’importe où, près de ma famille. Et quand je dis toi, ça veut dire toi, le bûcheron, ton grand oncle, le fils de la voisine, n’importe qui. Vous restez loin des miens.” Non parce qu’il a cet air de petit con qui me fait penser qu’il pourrait envoyer son pote black sonner chez moi, et me dire avec un grand sourire qu’il a tenu parole, parce qu’il est pas venu en personne. “-Félicitations, j’ai bien appris ma leçon. Je peux pas me défiler de mes obligations envers toi et ton cartel, parce que si j’honore pas ma dette, tu t’en prends à ma famille. Alors je te rembourserai tes foutus 7 499 dollars, d’une manière ou d’une autre.” Et ça me fait bien mal de dire ces mots à voix haute. J’ai bien conscience que ça va me prendre du temps, et pas mal d’énergie, mais c’est pas vraiment comme si j’avais le choix, pas vrai ? C’est pour ça que ma main est toujours tendue vers lui, en attente d’une réponse. “-Alors ? On a un deal ?”

Tu m’étonnes que c’est pas un boulot compliqué d’harceler les gens, de les faire flipper, et de menacer leurs familles. Ses journées doivent être bien sympas, hein…surtout qu’il a l’air de prendre son pied, cet enfoiré de Prayer. En tout cas, c’est clair qu’elles changent des miennes. Même si mes journées sont pas non plus des plus palpitantes, j’envie pas les siennes. Pas une seule seconde. Pourtant, me voilà à envisager d’accepter la proposition de Tattooman, et de bosser pour les Prayers of Insanity, au moins temporairement, le temps de rembourser ma dette auprès de ce foutu cartel. Ça va à l’encontre de mes principes -oui, même une arnaqueuse et une voleuse à ses heures perdues en a- mais le fait de voir Kenny ici, si proche de Bennie, ça me pousse à m'asseoir sur lesdites valeurs, et à faire quelques compromis. Façon, ça fait des années que j’ai obtenu mon billet aller simple pour l’enfer quand j’aurais passé l’arme à gauche, je suis plus vraiment à un chef d’accusation près, pas vrai ?

Sauf que pour que j’accepte, il faut que de son côté, le Prayer accepte aussi de faire un truc pour moi. Ouais, je sais que j’ai aucun moyen de pression pour le pousser à accepter, et que toutes les cartes sont entre ses mains, mais je suis quand même obligée de me lancer sur cette voie-là. Si je bosse pour lui, il doit plus ramener sa face ici, même s’il connaît un mioche qui fait aussi du basket dans l’équipe de mon frère, ou je sais plus quelle connerie il a raconté, il doit plus aller à Preciosas, ni traîner trop près de chez mes parents. Il doit bien pouvoir être capable de faire ça, non ? Arrêter de rôder partout, tout le temps. Ma mâchoire se serre quand je l’entends me répondre avec cet air désinvolte qui me donne envie de lui enfoncer les doigts dans les yeux, alors que je lève ouvertement les miens au ciel pour marquer mon exaspération. Y’a des tas de salon de beauté à Downfall, il peut pas aller faire sa foutue manucure ailleurs, et laisser Elena en paix ?

Je laisse échapper un soupir, prête à me lever pour me barrer de là, et échapper à cette connerie, quand il finit par reprendre la parole, pour accepter mes conditions. Enfin…je crois. Ouais, ça y ressemble. Je sonde un instant son regard, avant de pincer mes lèvres, et de poser un sourire tout sauf chaleureux sur son visage : “-Je te ferai les plus belles manucures que t’as jamais vu.” Même si je sais pas encore comment je vais faire pour pas lui arracher lesdits ongles, et rester calme et attentive tout le temps de notre séance. On verra en temps voulu. Tant qu’il s’en tient à sa parole, je serai réglo de mon côté aussi. Sa main finit par se glisser dans la mienne, toujours tendue, alors que je la serre à mon tour. Pas besoin de rajouter quoi que ce soit, ni de se lancer dans un long discours. On a un deal.

Maintenant que je viens de perdre mon âme, et qu’on a plus ou moins établi qu’il doit plus s’approcher d’aucun Espinoza, de près ou de loin, j’ai plus rien à faire à côté de ce tocard. Je me lève donc, esquisse un pas pour m’éloigner au moment où Kenny m’interpelle une nouvelle fois, alors que par automatisme, je me tourne vers lui. Je lui adresse un bref hochement de tête, alors qu’un nouveau rictus trouve sa place sur mes traits, étirés par l’arrogance qui m’échappe à cet instant. “-J’ai hâte.” Hâte surtout d’être débarrassée de cet étrange partenariat, et de plus avoir à faire à lui. Même si j’ai bien conscience que je risque d’être bloquée de longs mois avec ce remboursement. Je finis par me trouver une place en bordure de terrain, à un endroit où je peux avoir un œil sur Bennie, tout en gardant Tattooman dans mon champ de vision. Il mérite pas mon attention, j’en suis consciente, mais ça m’empêche pas de le surveiller vaguement, tout en déployant des tas d’efforts pour avoir l’air détachée et pas du tout préoccupée par sa présence. Ça m'empêche pas de sauter à moitié sur mon frère une fois le dernier coup de sifflet donné pour l’entraîner rapidos loin de ce terrain de basket, et encore plus loin du Prayer of Insanity