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 [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla

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Cornelia Madden
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla   [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla - Page 2 EmptySam 16 Mar - 15:07


Et tu feras des grandes choses

quand t'auras trouvé lesquelles


Où était Micka ? Et où était-elle, elle ? Etonnamment, cette dernière préoccupation était secondaire. Peut-être était-ce, inconsciemment, sa manière d’éviter de considérer sa propre situation, et d’ainsi encaisser une angoisse moindre quant à l’étrangeté de cet instant dans lequel elle avait été soudainement projetée.
Incapable de résister à l’appui des mains sur ses épaules et ses bras, et qui tentaient de la garder allongée, Madden se mit à battre des jambes, y faisant circuler toute l’énergie qu’elle pouvait puiser dans son corps et sa psyché. Ses pieds et ses mollets sortirent du drap, dépassèrent le matelas sur lesquelles ses jambes avaient été étendues, et vinrent heurter les cuisses des deux silhouettes masculines qui cherchaient à l’astreindre à l’immobilité, sous prétexte qu’elle n’était pas en état d’ainsi s’agiter. « Non ! … Allez… allez vous faire foutre ! Mickaaa ! » Cette fois-ci, la force qui porta sa voix n’était plus mue par la virulence, mais par la détresse. Faute d’être en état d’aller porter secours de la quadra’, Neelie l’appelait maintenant à l’aide.

L’obscurité de la pièce et sa vision encore trouble ne lui permettaient pas de distinguer les visages des deux - ou trois ? - hommes qui l’invitaient à se calmer, de moins en moins patiemment. La jeune femme crut entendre l’un d’eux parler de la sédater, la jugeant « en crise », et « trop confuse » pour être raisonnée et raisonnable. « Mais lâchez-moi ! » pesta-t-elle, les mâchoires serrées, donnant autant de coups de pied qu’elle le pouvait.
Puis, une nouvelle voix s’éleva dans la pièce : une voix féminine et familière. Neelie se raidit et s’immobilisa, faisant ainsi cesser le bruit qu’elle provoquait par son agitation pour mieux discerner et entendre ce que cette femme avait à dire aux âmes de cette pièce.
Trois longues secondes plus tard, le corps de la jeune femme fut libéré de toute contenance physique. Se dessina alors parmi les silhouettes celle de la femme, plutôt maigre et élancée. Une tâche plus claire mangeait une partie de son visage. Les yeux plissés, Madden était de moins en moins sûre de ce qu’elle regardait… Puis la lumière envahit brutalement la chambre, forçant la métisse à se protéger les yeux de son bras.

Avant que ses pupilles ne s’adaptent à cette nouvelle luminosité, Neelie sentit le matelas légèrement s’affaisser - au niveau de ses pieds, et à gauche - certainement sous le poids du séant de la femme qui venait la visiter. Cette dernière la salua, nominativement, avant de lui demander comme elle allait et si elle se rappelait ce qu’il s’était passé. Baissant son bras, la new-yorkaise observa son invitée et reconnut - malgré un important pansement qui couvrait presque la moitié de son visage – Micka. Madden ne parvint pas à conserver le sourire qui lui avait échappé, celui-ci s’effaçant au profit d’une grimace inquiète et dégoutée. « Non, ton œil ! On t’a… on t’a arraché l’œil ?! Qui… qui a fait ça ?! » Cela répondrait certainement à la seconde question de son interlocutrice, à savoir la qualité de ses derniers souvenirs. « Où sommes-nous ? » enchaîna la métisse, encore confuse. Détachant son regard de la quadra’, elle chercha des indices sur lesquels s’appuyer pour découvrir où elles étaient. L’austérité – l’absence en fait - de la décoration, la blancheur des murs et des draps, l’odeur de javel, et le cathéter relié pour transfusion qu’elle avait sur le bras, orientèrent ses suppositions vers l’hôpital. Ou alors, elle avait été enlevée par un sociopathe très porté sur l’ambiance bloc opératoire, et Micka était en fait son assistante et complice… « Je veux rentrer chez moi… » gémit Neelie, d’une voix enfantine. « Je veux voir Keziah… » L’esprit encore engourdi par le melting pot de substances qui y trainaient, Madden peinait à faire la différence entre ce qu’il lui était donné rationnellement à voir, et les élancements anxieux de ce qu’il lui était donné à imaginer.



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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla   [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla - Page 2 EmptySam 23 Mar - 20:29

Tandis que je m’avance vers le lit de la patiente (appelons un chat, un chat), le dernier infirmier à quitter la pièce au petit trot juge utile d’appuyer sur l’interrupteur de la lumière. Réflexe naturel ou geste intentionnel ? Impossible de le savoir avec certitude puisqu’en retournant mon regard vers la porte, je n’ai que le loisir de voir l’arrière de sa chaussure dévaler dans le couloir. J’ai bien ma petite idée sur la question par contre …

Mon patch de moussaillon me préserve en partie de l’agression visuelle que cela provoque, ce qui n’est pas le cas de la jeune femme allongée sur le matelas. Enfin, quand je dis allongée, le mot affalée aurait été plus proche de la réalité. À moitié vautrée dedans, l’autre moitié dehors. Les draps en pagaille, également en partie étalés à terre. Les cheveux en bataille. À se demander comme le cathéter a fait pour survivre à cette partie de catch improvisé.

Tandis qu’elle se barre la vue d’un de ses avant-bras, je prends place au pied de son lit. Déjà pour ne pas davantage la brusquer. Et peut-être aussi un peu pour éviter un nième coup de pieds. Bon d’accord, le choix de l’endroit n’est pas optimal en ce sens ; mais vu la férocité avec laquelle elle a enchaîné sa danse pseudo-aérienne, j’ai bon espoir que la jauge d’énergie n’est plus à son apogée. Tandis que les bras … disons qu’il y a encore du jus, encore des ongles, encore la force nécessaire pour étrangler quelqu’un. Non pas que je l’accuse de quelconque idée suicidaire en ce sens, mais expérience oblige …

Mes mots mettent un instant à lui parvenir. Pas aussi longtemps qu’au début de notre rencontre (il aurait été fâcheux de devoir tout recommencer à zéro, mais ce n’est pas exclus de l’équation), mais juste assez que pour laisser planer un silence pas nécessairement désagréable, tout en gardant un certain degré de pesanteur. Je lui adresse un petit sourire. Pas trop pour ne pas créer de fausses idées, mais suffisant que pour instaurer un certain climat de confiance. Pour autant que cela est possible à l’encontre d’un individu qui n’a pas toute sa tête. Que ce soit dû à la supposée substance glissée dans son verre à son insu ou l’état général de ses neurones suite à une consommation trop importante de ladite substance (voire une autre au hasard). Là encore, qui suis-je pour juger ? Ce n’est pas mon rôle. Que j’ai été ici en tant que psy ou simple passante témoin de la scène.

À l’expression de son visage, je déduis qu’elle me reconnaît. De là à dire si elle me reconnaît en tant que Mickaëla ou en tant que personnage fictif tout droit sorti de son imagination, c’est une toute autre histoire. Mais voilà que cet élan de sourire se transforme rapidement en quelque chose d’autre. Quelque chose de vachement plus proche de la réalité probablement quotidienne de cette jeune femme. La conclusion qu’elle balance d’un naturel effarant prêterait assurément à sourire. D’ailleurs je dois me faire violence pour ne pas éclater de rire. Au moins autant que pour ne PAS rentrer dans son jeu. Il serait si facile de sous-entendre un complot – dont je serais, ou pas, complice. La tentation est grande. Mais je ne suis pas ce genre de joueuse. Et je ne connais que trop bien le risque des effets secondaires. Par ailleurs, niveau confiance mutuelle ce n’est vraiment pas le nec plus ultra. Pas au bout de quelques heures passées ensemble seulement. Avec une amitié de longue date, pourquoi pas … encore faut-il avoir cela en stock.

Puis vu sa réaction suivante, toute pensée en ce sens s’évapore comme glace au soleil (vu qu’il est plus probable de trouver cela à Downfall que de la neige, mais OSEF). Elle se recroqueville un peu sur elle-même et emprunte une voix de petite fille. Celle-là même qui fait également figure de proue dans certains stéréotypes pathologiques. Elle a vraiment du bol d’être tombée sur une psy pour la ramasser du trottoir. Bien que, ce n’est pas vraiment moi qui l’ait ramassée au sens propre du terme. Et on peut difficilement dire que ce semblant de sauvetage était consentant.

Je me rapproche un peu plus vers le milieu du lit et commence à caresser doucement le dos (à travers le tissu quand même, les plaintes en tout genre non merci j’ai donné) tout en lui susurrant des onomatopées qui sont censés se vouloir rassurant.
Puis c’est qui ce ou cette Keziah ? On était censées voir abouler (et encore) une certaine Chloé non ? Est-ce qu’il s’agit de la même personne ? Est-ce qu’une de ces deux personnes existe seulement en dehors de son imagination ? Est-ce qu’il s’agit d’un effet de manque ? Ou, au contraire, de trop plein ? Je peux difficilement lui administrer un sédatif. Déjà de un, parce qu’elle risque d’y voir le complot qui oscille derrière ses paupières à moitié closes. Deuzio, il est peut-être là l’exact but du jeu, à savoir l’hospitalisation feinte pour choper sa dose. Croyez-moi, ce n’est pas la mise en scène la plus mémorable qui me reste en tête. Même si je dois bien admettre que le jeu d’acteur (si tant est qu’il l’est), mérite assurément une place dans le top cinq (oui oui, cinq).

Allez, on y va. On avisera bien par la suite.
Ce n’est pas comme si c’est ce que je faisais depuis notre rencontre après tout.

- « Je comprends Neelie. »

Toujours nommer les gens. Pour les attire à nouveau dans notre réalité. Pour signifier qu’on les écoute. Qu’ils ne sont pas des numéros tirés au hasard (en tout cas pas à ce niveau-ci de tout ce schmilblick interstellaire).

- « Comment est-ce que je peux contacter Keziah ? »

Ne sachant toujours pas si je dois attribuer un pronom féminin ou masculin à cette entité, je préfère tourner ça de manière aussi neutre que possible. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un animal de compagnie ou, pire encore vu la question posée et la réponse sous-entendue, un doudou. Ce qui reste dans le haut de la liste des probabilités. Et là encore : doudou présent ou doudou passé ? Mais inutile de tergiverser sur mille et une hypothèses. Voyons déjà quels éléments on peut rassembler à travers quelques questions basiques (du moins le sont-elles sur papier) :

- « Il y a aussi Chloé, qui risque de s’inquiéter si tu quittes l’hôpital avant qu’elle n’arrive. »

Pour autant que Chloé soit effectivement en route bien sûr.
Et pour autant que Chloé existe véritablement aussi.
Quand bien même j’ai eu une personne en ligne précédemment.
Il n’y a plus grand-chose qui arrive à m’étonner vous savez.

- « Est-ce que tu veux par toi-même appeler quelqu’un pour venir te chercher ? »

Toutes les bricoles qu’elle pouvait avoir sur elle se trouvent dans le tiroir de ce qui lui sert actuellement de table de chevet. Personne n’a fouillé dans ses affaires, du moins personne du personnel soignant. Même pour choper un papier d’identité il faudrait un minimum de temps. Denrée rare qui manque cruellement à l’appel. Plus encore quand la propriétaire dudit document fait dans la résistance.

- « Dans ton état actuel, je ne peux pas te laisser partir seule. Alors soit on attend quelqu’un, soit tu peux passer la nuit ici. »

Pas certaine que ton organisme sera suffisamment sevré d’ici demain, mais je n’ai pas mieux à te proposer.

- « Je peux attendre avec toi si tu le souhaites. »

Tant que tu ne me demandes pas à moi de te ramener à un endroit dont tu ne connais peut-être même plus la localisation. Sans parler du chemin pour y arriver.

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Cornelia Madden
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla   [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla - Page 2 EmptySam 30 Mar - 15:03


Et tu feras des grandes choses

quand t'auras trouvé lesquelles


Putain, elle ne comprenait rien à rien. Qui étaient ces mecs ? Pourquoi voulaient-ils la garder allongée sur ce lit ? Où était Micka ? Ah, elle était là. Mais où était passé son œil ? Et où étaient-elles ? L’angoisse étouffa ses pensées et fit trembler sa voix. Elle voulait voir Keziah et rentrer chez elle. Elle voulait sortir de ce cauchemar.
Un spasme annonciateur de sanglots secoua alors son corps. L'air se raréfiait autour d’elle, et Neelie se mit à respire bruyamment. Face à elle, Micka arborait une expression énigmatique. Le pansement qu’elle avait sur le visage rendait difficile toute interprétation. Et ne parvenant pas à découvrir dans le visage de cette femme le climat de l’instant qu’elle vivait, Madden sentit l’angoisse progresser dans sa psyché.

La quadra s’approcha d’elle et risqua une main dans son dos. La métisse sursauta au contact de la pulpe de ses doigts contre le tissu de la blouse d’hôpital, et si un réflexe de fuite traversa ce qu’il restait de son esprit, elle n’y céda pas, trop apathique et défoncée pour parvenir à redistribuer l’énergie suffisante dans son corps. Celle-ci s’était concentrée dans ses bras, avec lesquels, assise, elle enserrait ses genoux repliés. Micka se mit à lui chuchoter quelque chose près de l’oreille. Rien d’intelligible, mais étonnamment, cela apaisa la jeune femme. Se soustraire au sens pour juste apprécier la sensation réduisit légèrement son angoisse.
Puis des mots furent posés, calmement. Interpellée par son prénom, Neelie leva les yeux en direction de Micka. Elle avait son attention. La quadra se proposa d’appeler Keziah. Des larmes embuèrent à nouveau les yeux de la new-yorkaise ; d’épaisses larmes de tristesse qui purent s’échapper une fois le premier sanglot enfin lâché. L’angoisse céda au profit d’une soudaine mélancolie. Le corps de la jeune femme se relâcha, se raidissant qu’au moment d’accuser des sanglots silencieux. Désincarcérant ses genoux de son bras droit, Neelie se cacha le visage.
D’une voix calme, Micka évoqua Chloe, qui devait apparemment la retrouver à l’hôpital. Elle s’intéressa ensuite à savoir qui appeler, car l’état de la patiente ne permettait pas une sortie seule. Incapable de répondre, car la voix écrasée par les sanglots toujours aussi peu bruyants qu’elle ne parvenait pas à maitriser, Madden offrit à Micka un silence qui s’éternisa sur cinq vraies minutes.

L’émotion finit par se tarir, offrant progressivement à la jeune femme l’occasion de se ressaisir et de réhabiter ses pensées. Celles-ci épousaient avec une conformité nouvelle les contours de la réalité. Demeurait seulement une perception brouillée, que ce soit par une vue encore assez floue, une ouïe saturée d’acouphènes et un toucher insensible. Se rassemblant dans l’instant présent, Neelie parvint à retrouver un filet de voix : « Vincent, il viendra. » Et il ne pouvait en être autrement ; elle ne saurait en souffrir l’impossibilité. S’essuyant les joues puis le nez avec le bras qui avait protégé son visage, la métisse le tendit en direction de son sac banane qui avait été déposé sur la table basse. « Tu… tu peux l’appeler et lui expliquer où je suis, s’il te plait. » Parce qu’elle ne savait toujours pas exactement où elle était. Mais la présence rassurante de Micka, et la perspective que Vincent serait bientôt là, suffisaient à éluder tout besoin de réponse.
Puis, pendant que la quadra s’affairait à retrouver le téléphone de la new-yorkaise au milieu de ses pochons d’herbe, de shit et de coke, de son tabac à rouler – dont l’emballage s’était ouvert –, de ses feuilles slims et de quelques billets, Neelie ajouta : « Keziah, c’est mon frère. Il est mort il y a deux ans. Il ne pourra pas venir me chercher. » Elle parvint cette fois-ci à contenir le sanglot que cette déclaration avait voulu forcer.


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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla   [TERMINE] Et tu feras des grandes choses quand t'auras trouvé lesquelles :: Mickaëla - Page 2 EmptySam 20 Avr - 22:37

Elle sursaute lorsque ma main vient se poser dans son dos. Je ne le prends pas mal. Ni personnel. Je ne me retire pas non plus. Ça ne ferait que advantage induire à l’interrogation. Je garde ma position. À elle de décider de ce qu’elle souhaite en faire. Je propose, elle dispose. J’adapte ma voix à la situation. Elle fixe mon visage toujours aussi bizarrement. Le patch de pirate tantôt l’intrigue tantôt la déstabilise. Elle ne doit pas exactement se souvenir ce qui a mené à un tel déguisement. Et cela ne servirait à rien de lui relater les faits de cette soirée. Primo car cela n’apporterait rien de plus à son état actuel. Deuzio car il elle pourrait chercher à y trouver des indices cachés du complot personnel dont elle s’avère être la victime. Encore une fois, on peut difficilement parler de lien de confiance entre nous à ce stade des préliminaires. Si je ne veux pas complètement la braquer dans son interprétation inventive de la réalité, j’ai intérêt à y aller mollo.

J’adapte mes phrases à leur contexte. Je rajoute des noms. Et pour lui prouver que j’écoute bien l’information qu’elle a daigné partager jusqu’à présent et pour la forcer à s’accrocher à cette version de la réalité qu’elle n’a de cesse de vouloir fuir. Alors oui, peut-être bien que je suis la méchante de l’histoire, mais quelqu’un doit bien se dévouer pour endosser ce rôle. Si je laisse la porte ouverte aux pays des merveilles, pas certaine qu’on arrive encore à l’en extirper. Et quelque chose me dit que cela pourrait bien affecter l’entourage de cette jeune junkie. Qu’est-ce que cela peut bien me foutre ? Je m’ose à un semblant de sourire. Il est là une bien autre histoire et là, tout de suite maintenant, c’est bien celle de Neelie qui prime.

Les larmes coulent et ce n’est pas plus mal. Au moins cela permettra d’exorciser une partie de son mal-être. Assurément pas dans sa totalité, mais au moins assez que pour évacuer quelques toxines persistantes. Le silence se fait – à l’exception des sanglots les plus récalcitrants. Là encore, je n’y vois rien de personnel. J’ai proposé de rester. C’est donc à cela que je me tiens. Je ne demande rien grand-chose en échange, si ce n’est d’éviter une blessure supplémentaire. Certes mes yeux seront rétablis d’ici la fin de la nuit, mais d’autres coups et estocs surprises pourraient bien me caler dans ce même lit d’hôpital pour le reste de mon service. Autant éviter. Je n’aime pas particulièrement les consultations alitées. Du moins pas quand c’est moi la partie allongée.

Nous restons ainsi dans cette position quelques minutes supplémentaires. Je tente une sorte de sourire rassurant. Mais pas trop accentué non plus. Tout et rien peut prêter à confusion à ce stade d’un lien naissant. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Et peut-être pas nécessairement dans le cadre d’une relation à long terme, mais ça n’a jamais été le but premier de notre rencontre. À la base, si on se remémore la scène, j’avais juste eu la malencontreuse idée d’interrompre une conversation fort probablement très intéressante entre une jeune fille paumée et une poubelle misogyne.

Les larmes finissent par s’épuiser. La respiration par se stabiliser. Et un murmure trouve son chemin vers le monde tangible (et encore, l’est-il seulement ?).
Un nouveau nom. Vincent. C’est qui celui-là ? Mais je m’abstiens de poser la question de but en blanc, cela ne ferait que l’inciter à se refermer dans sa coquille. À travers son accord verbal, je me permets d’attraper son sac banane et de le rameuter sur le lit. Je préfère garder un œil (celui qu’il me reste) sur elle. Non pas que je l’accuse de quelconque subterfuge, mais la prévoyance est maîtresse de tous les blah blah blah.

Tandis que je fouille avec précaution ses affaires personnelles, j’écoute les aveux suivants. L’information m’attriste. Je suis humaine après tout. Et grande sœur en même temps. Je ne vais cependant pas m’excuser de cette information. Puis je n’ai pas de réponse toute trouvée à cette donnée. Aucune, du moins, qui pourrait un tant soit peu la rassurer. Je me contente d’extirper l’objet recherché, que j’arrive à déverrouiller assez facilement. Il n’y a pas à dire, Downfall a une ère informatique de retard sur ce qui se trame dans le reste du monde. Et encore, ça évolue tellement vite.

Je trouve rapidement le nom de Vincent dans l’historique des appels et colle le portable à mon oreille tout en gardant mon regard posé sur celui de ma voisine. Là encore je tente de la rassurer par mes expressions – soient-elles corrompues par mon patch de gros dur.

Il suffit d’à peine deux sonneries pour qu’une voix masculine décroche le combiné en m’appelant par le nom de la supposée appelante. On est sur une bonne voie au moins.

- « Bonsoir. Je suis le docteur Andersonn. Je me trouve actuellement auprès de votre amie Neelie. Elle a été admise aux urgences suite à une sévère déshydratation. »

Nous échangeons quelques questions – réponses après que j’ai réussi à le rassurer sur l’état général de la demoiselle. Je suis confiante quant à la relation qu’il entretient effectivement avec son amie. Mais bon, cela reste bien sûr une appréciation toute somme relative sur base des rares informations récoltées jusqu’à présent.

- « Elle est installée chambre 3-02. Je reste avec elle jusqu’à ce que vous arriviez. On vous attend. »

Je mets un terme à l’appel et range le téléphone dans la banane dont je referme la tirette avant que des babioles s’en échappent.

- « Vincent va arriver. »

Et moi je reste ici.
Comme promis.

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