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 [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy

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Solveig De Souza
Solveig De Souza
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MessageSujet: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyDim 6 Aoû - 19:47

J’ai jamais vraiment cru à cette expression avant ces derniers temps. Celle qui dit que “la roue tourne”. Ça sonne cliché. Bateau. Comme trois jolis mots qu’on susurre aux âmes en peine, parce qu’on a rien de plus profond à leur dire, ou que la situation permet pas de se lancer dans un truc plus spirituel. Pourtant, je peux affirmer que depuis quelques mois, la roue a vraiment tourné. Je sais pas si c’est le fameux karma qui est à l'œuvre, juste moi qui ai arrêté de prendre des décisions foireuses et qui fait enfin ce qui est bon pour moi, ou un subtil mélange des deux. Quoiqu’il en soit, en ce moment, tout roule. Ça roule tellement, que j’en viens parfois à me demander ce que ça cache, comme si c’était suspect au possible que les étoiles se soient enfin toutes alignées, et que je kiffe ma vie, pile comme elle l’est.

Mes journées à l’hôpital, bien qu’étant rarement de tout repos, me confortent dans l’idée que ma place est bien auprès des patients, et que c’est une blouse blanche sur le dos et un stéthoscope autour du cou que je veux vieillir. L’idée de ma spécialisation se précise de jour en jour, et savoir que je peux compter sur le soutien de Riley me conforte dans mon idée. A côté de ça, Sam et moi, on vient de fêter nos un an. Un an. 365 jours de relation. Enfin, un peu plus même. Un nombre incalculable de galipettes, de sourires en coin, de regards tendres, et de je t’aime. Hé ouais. Moi, Solveig De Souza, j’ai dit à une personne que je l’aime. Et je le pense vraiment. Et cette personne m’aime aussi. C’est dingue. Sans glisser dans le cliché et le nian nian des films d’Ofelia, je peux affirmer que c’est une sensation grisante. C’est comme si soudainement, du haut de mes trente deux ans, je comprenais enfin tout le bordel autour de l’Amour, celui dont parlent des milliards de chansons, livres, films, celui qui se vit avec toutes les fibres de notre être, et dont on a envie de parler en boucle. Mieux vaut tard que jamais, à ce qu’il parait !

Même si mon quotidien est devenu un peu routinier ces derniers temps, je suis loin de m’en plaindre. Sammy et moi partageons le même appartement depuis plusieurs mois, et son emménagement s’est déroulé aussi bien qu’on pouvait s’y attendre. Pas que ce soit surprenant, on était déjà fourrés ensemble quasiment tout le temps, mais rendre la chose officielle aurait pu foirer, pour je ne sais quelle raison. Mais c’est pas le cas. Les petites habitudes qu’on avait se sont confortées, et on en a de nouvelles, qui nous réussissent plutôt bien. Je trouve l’idée d’avoir ces espèces de rituels plutôt réconfortante. Comme la certitude que même si tout fout le camp, que la journée a été merdique à souhait, y’aura toujours ça pour mettre du baume au coeur, et repartir du bon pied.

A l’hôpital, on a moins l’occasion de glisser dans cette espèce de routine, parce que même si on croise des cas similaires au cours d’une même semaine, chaque patient amène avec lui ce petit truc, cette différence, qui fait qu’on a pas l’impression d’être enfermés dans une boucle temporelle sans fin. Lors de mon dernier passage en obstétrique, des semaines plus tôt, j’ai fait la connaissance de Moïra, une jeune femme de vingt-huit ans, enceinte de son premier enfant, et qui présente des problèmes cardiaques. Hormis peut-être Ofelia -et encore, bien moins depuis qu’Aidrian a disparu- j’ai pas souvent eu l’occasion de rencontrer quelqu’un d’aussi pétillant, qui arrive à arracher des sourires même au pire des enfoirés. Ses problèmes de santé l’ont contraint à élire domicile temporairement à l’hôpital, et même si elle s’inquiète tous les jours de la facture très salée qu’elle recevra à la fin de son séjour, Moïra sait aussi que pour sa santé, et celle de son bébé, y’a pas vraiment le choix. Même si j’ai changé de service, j’ai pris l’habitude de lui rendre visite aussi souvent que possible, j’apprécie vraiment sa personnalité, et les échanges qu’on a, sur à peu près tous les sujets. Et juste comme ça, les semaines se sont enchaînées, alors que la vie a continué son cours.

Vous vous rappelez, quand j’ai dit que tout roulait, et que s’en était presque devenu suspect ? Je crois que ma pensée a pas échappé à l’univers, et qu’il s’est fait un plaisir de me rappeler qu’il faut jamais s’habituer à ce que tout aille bien.

J’ai le cœur au bord des lèvres. Et pendant que je jette un coup d'œil au corps inerte de Moïra, en contrebas, je sens le sandwich avalé entre deux auscultations faire des loopings dans mon estomac. Je me suis rarement sentie aussi tiraillée. Rester, ou partir. Mon regard quitte la jeune femme pour se poser sur la couveuse qui s’éloigne entre les mains de l’un de nos médecins, et la déchirure dans mon être s’élargit encore un peu plus. Je me rends compte m’être presque collée contre la large vitre de la galerie d’observation au-dessus du bloc opératoire dans lequel l’équipe médicale tente de sauver Moïra, et je prends la décision en une fraction de seconde, et m’arrache à cette vision de cauchemar, m’élançant dans les couloirs à la poursuite du néonatologiste, le rattrapant sans trop de difficultés. Mon coeur se serre à la vue de ce tout petit être dans cette boîte bien trop grande pour lui, et il me faut faire appel à toutes mes forces, tout mon bon sens pour éteindre ce flot de sentiments qui se bouscule en moi -la peur, la tristesse, la douleur- pour me concentrer que sur les ordres du spécialiste, et apporter mon aide, comme je le peux.

Quand le bébé est stabilisé, un épais silence s’abat sur la salle de soins, alors que des regards s’échangent, dans lesquels on peut lire toute la précarité de la situation. Détresse respiratoire, hémorragie cérébrale, infections diverses et variées, difficultés à se nourrir…la liste de toutes les complications que pourrait subir ce grand prématuré défile dans ma tête, aux conséquences toutes plus terribles les unes que les autres. Ma main se pose sur la couveuse, et alors que le titulaire de néonat dispense déjà ses ordres, et la surveillance sans faille qui doit se mettre en place, je sens le plomb dans mon estomac peser encore un peu plus lourd. Une fille…Moïra a eu une fille. Elle qui voulait garder la surprise jusqu’à la naissance, mais qui espérait pourtant très fort avoir une mini version d’elle, va être plus que ravie. Je me raccroche au sourire qui s’épanouira sur les lèvres de la toute jeune mère à cette nouvelle pour m’arracher à la vision de sa fille, branchée à d’innombrables minuscules petits tuyaux, et retourne en cardio, la démarche traînante, marchant dans les pas du médecin chef. Putain, j’envie vraiment pas son job. Comment dire à une mère que son bébé aura besoin d’un suivi médical constant, et que de possibles complications menacent encore la vie du nouveau-né ? Rien que d’y penser, le sandwich fait un nouveau bond dans mon bide. A ce rythme-là, il restera pas bien longtemps là où est sa place.

La chambre de la mère est vide quand on arrive à ses abords, mais ça surprend aucun d’entre nous, et on continue dans le couloir, aperçevant un peu plus loin le cardiologue et l’obstétricienne qui suit la jeune femme en plein conciliabule. Je reste un peu en retrait alors que les trois titulaires s’entretiennent, avant de voir les épaules de Ritter s’affaisser, et sa tête se secouer légèrement de droite à gauche. Le plomb tombe tout droit dans mes pieds, m’empêchant de bouger, me paralysant au milieu du couloir, alors que mon regard décroche pas du dos du médecin chef. Non, non, non, non. C’est la seule pensée qui se forme dans mon esprit alors que je me précipite sur une poubelle. Le sandwich : 1 - Solveig : 0. Lorsque les crampes se sont calmées, je reste adossée au mur un instant, écoutant l’échange entre les médecins, et le récit des dernières minutes de vie de celle qui fut ma patiente préférée ces dernières semaines. Comment accepter l’idée que ce matin encore, la jeune femme riait à pleins poumons, me mettait la raclée de ma vie aux cartes, et parlait de tous les projets qu’elle avait, pour le bébé et elle ? Et maintenant…maintenant, elle est juste un corps froid, en passe d’être descendue vers la morgue. Moïra tiendra jamais sa fille dans ses bras, et aura jamais l’occasion de la voir grandir. Et putain, c’est sacrément moche.

Dans un élan de masochisme, je me porte volontaire pour recoudre les entailles de la césarienne d’urgence sur le corps de la jeune mère, et le rendre plus présentable. Pour qui…? J’en ai foutrement aucune idée. Moïra a pas reçu la moindre visite depuis son arrivée à l’hôpital. Elle m’a confié qu’elle avait plus de famille, et que le père de son bébé a disparu quand il a vu les petits traits bleus sur le test de grossesse. Pourtant, la simple idée de la laisser les tripes à l’air, ou de laisser un inconnu la recoudre est insensée. Alors, je m’applique sur mes points, parce que ça a de l’importance. Et avant d’avoir compris ce que je faisais, les mots quittent mes lèvres, comme si elle était pas vraiment morte, et que j’allais pas avoir le silence pour toute réponse. “-Ton bébé est né. C’est une petite crevette, un poids plume. Mais Ritter est un as, le meilleur néonatologiste de ce foutu hôpital, alors je suis sûre que ça ira. Je te promets que je passerai la voir aussi souvent que possible.” J’ai un moment d’arrêt, et fixe le visage figé, qui exprimera plus jamais la moindre émotion. “-C’est une fille. Exactement comme tu l’espérais.” J’ai la gorge qui se noue tellement que je suis incapable de sortir le moindre mot supplémentaire, alors je me concentre sur mes sutures, et je ravale tout le reste, qui a pas sa place ici.

Quand le corps est présentable, je prends encore quelques minutes pour tenir compagnie à Moïra, jusqu’à ce que les types de la morgue arrivent, pour l’emmener dans le sous-sol. On me tapera sans doute un peu sur les doigts pour pas avoir été à mon poste pendant trop longtemps, mais c’est honnêtement le cadet de mes soucis. Quand le brancard portant le corps sans vie de la jeune femme disparait de ma vue, j’ai toute les peines du monde à lutter contre ce sentiment étouffant d’injustice qui me prend à la gorge. J’ai accepté depuis longtemps que la mort fait partie intégrante de notre métier, on la côtoie tous les jours, mais on peut pas s’empêcher quand même d’espérer qu’elle se montrera plus clémente avec tel ou tel patient. C’est rarement le cas. Et quand une belle âme comme celle de Moïra croise notre route, on peut qu’espérer qu’elle sortira de l’hôpital sur ses deux pieds, avec un grand sourire, et son bébé dans les bras. Espoir à la con.

Je suis pas mécontente de raccrocher ma blouse ce soir-là, et je disparais de la salle de repos sans demander mon reste pour m’enfermer dans la voiture, avec cette sensation collante et écoeurante d’inachevé. J’ai envoyé chier le Doc’ quand il s’est soucié de ma pâleur, mais je sais qu’il m’en tiendra pas rigueur, il connaît mes mécanismes de défense depuis le temps. A cet instant, y’a de toutes façons pas 36 endroits où je voudrais être, et au mépris du code de la route, je fonce vers Van Nuys, où les frangines du poste de sécurité reconnaissent ma tête des mauvais jours, et me laissent passer sans tenter de faire le moindre brin de causette. Dans notre immeuble, je croise pas âme qui vive, même si j’entends ici ou là des échanges de voix, ou la télé qui tourne, et sitôt la porte du loft ouverte, je laisse tomber mon sac à main dans l’entrée, et me précipite dans les bras de Sam, en train de bidouiller je sais pas quoi sur son appareil photo. Le voilà, le seul endroit où j’ai envie d’être à cet instant. Même si je peux pas nier non plus que l’idée d’aller dans un bar où enchaîner les verres jusqu’à oublier ce qui fait mal est plutôt tentante aussi.

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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyMar 8 Aoû - 11:40

We are the lucky ones
La décision d'habiter ensemble avait soulagé les finances du cuisinier qui avait finalement trouver un travail dans le Café Français et s'il n'était pas le chef d'une équipe, il travaillait avec d'autres, sans difficulté, s'occupant des sauces, des viandes ou autres en tournant avec les autres selon les ordres donnés par ce français à l'accent à couper au couteau mais qui gérait les équipes d'une main de maître malgré un caractère assez merdique. L'appartement où il avait habité était à présent libre et n'avait pas encore eux de nouvel acquéreur. Mais ils s'en moquaient et vivaient confortablement ensemble, n'ayant plus besoin de savoir où ils dormiraient tous les soirs, n'ayant plus besoin de balader les chats dans un appartement ou l'autre. Ils avaient un chez eux confortable où il avait pu avoir de l'espace pour ses affaires, apporter un peu de sa décoration - le piquet en moins - dans cet appartement où la décoration et les effets personnels avaient longtemps été absents. Maintenant, il y avait un peu plus de vie, un peu plus de chaleur, un peu plus d'eux. Des photos notamment et les tableaux qu'il avait ramenés avec lui. Ils menaient une vie agréable, oubliant presque le contexte dans lequel ils étaient. Sam s'était occupé de sa sœur avec Timmy, la réconfortant du départ d'Aidrian que le blondinet insultait de tous les noms dès qu'il en avait l'occasion. Il lui avait proposé de venir habiter dans son appartement, mais pour Fox, il était préférable d'avoir plus d'espace même s'il avait essayé de lui faire entendre raison quant à la sécurité du quartier et qu'elle n'aurait aucun mal à venir.

Il continuait tout de même à aller travailler quand c'était possible ailleurs, mettant de côté ou se faisant plaisir en achetant des produits qui avaient réussi à passer le Mur. Et il se rappelait régulièrement les dangers de vivre à Downfall, ayant presque l'impression de banaliser les règlements de compte, ayant parfois un soupir sans surprise face à certaines situations que jamais il n'aurait dû accepter, jamais il n'aurait dû cautionner. La violence de cette ville dépassait celle à l'extérieur, car elle était constante et insidieuse. Et il se rappelait de cette réalité en discutant avec ses parents qu'il avait chaque semaine au téléphone. Il leur avait parlé de Solveig et ils lui faisaient comprendre qu'ils rêveraient pouvoir la rencontrer. Et tandis qu'ils leur racontaient ce qui se passait de l'autre côté du Mur, il réalisait qu'il n'avait pas sa place dans ce quartier expérimental, il ne l'avait jamais vraiment eu. Que ses rêves ne pourraient jamais se réaliser, notamment celui d'ouvrir son propre restaurant avec sa sœur pour la pâtisserie, un lieu où les clients pourraient manger, mais aussi venir prendre un thé, le goûter pour revenir manger le soir s'ils voulaient. Un rêve qui prendrait beaucoup de temps et d'énergie. Et ici, ce n'était pas impossible, mais les gangs qui cherchaient à brasser leur argent sale étaient légion. Il l'avait vu et n'avait pas envie de mettre sa sœur en danger. Ses parents l'engueulèrent d'ailleurs en apprenant ses difficultés financières, ne comprenant pas pourquoi il ne leur avait pas dit. Les Montgomery auraient pu lui envoyer de l'argent, mais Samael avait une certaine fierté.

Enfin bref, ils parvenaient à remplir ses journées, ses semaines et ses mois en compagnie de sa chérie et leurs adorables trois matous, de sa famille et de ses amis qu'ils continuaient à voir, Solveig les ayant rejoint, quand elle ne travaillait pas, pour les repas du dimanche qu'ils faisaient à Gardena. Et c'était après une journée avec ses amis qu'il rentra, la jeune médecin étant à l'hôpital pour palier au manque de personnel, raccompagné jusqu'aux frontières de Van Nuys par Neal. Il prépara pour le repas du soir des macaronis au fromage, supplément fromage pour l'ogresse qui aurait faim en rentrant. Le plat reposait au four, il s'était pris une douche, chantonnant comme ça lui arrivait de faire et s'était vautré après avoir préparé l'apéro qu'il avait mis au frais, ignorant quand la jeune femme rentrerait. Il l'attendait souvent, mangeant parfois tard, mais tenant à être là. Il regardait la télévision, ne l'écoutant que d'une oreille tandis qu'il était sur son appareil photo, faisant des réglages alors qu'il avait passé un quart d'heure à prendre des photos de ses pieds posés sur la table basse, un chat sur les genoux. L'importance du focus, de la luminosité et tout ce qu'il avait appris en côtoyant sa mère. Il entendit la porte s'ouvrir et n'eut pas à peine le temps de dire un :

Hey !

Que la jeune femme avait posé ses affaires et était venue se blottir dans ses bras, sans un mot. La surprise le figea qu'une courte seconde, posant l'appareil juste à côté de lui pour venir passer ses bras autour de Solveig, déposant un baiser sur le haut de sa tête. Elle était déjà rentrée dans cet état et il n'y avait pas grand-chose à faire. Lui laisser le temps de s'apaiser. Serrant un peu plus ses bras, sentant lui-même le réconfort d'être à ses côtés l'envahir. Il resta ainsi un temps, un long moment jusqu'à ce que la jeune femme gigote légèrement.

Je savais qu'un documentaire sur la vie des animaux dans le désert allait accaparer toute ton attention, lui dit-il en déposant un chaste baiser sur les lèvres de sa petite amie. Tu veux en parler ou tu veux manger, te mettre devant un de tes films ou tu veux aller sortir pour boire un verre ... Ou plus ?

Parce qu'il ne serait pas impossible qu'elle ait envie des deux propositions. Parler n'était jamais sans facilité, mais elle s'améliorait avec le temps, s'ouvrant sans crainte qu'on puisse la blesser en retour. Il la suivrait, car il se doutait bien qu'elle ne devait pas voir des choses drôles tous les jours.

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Solveig De Souza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyMar 29 Aoû - 21:51

Rentrer à la maison m’a jamais semblé aussi vital que ce soir. Avant l’emménagement de Sam, le loft se résumait à une paire de murs, un toit au-dessus de ma tête, et un lit confortable dans lequel dormir. Maintenant, je peux dire sans me planter que c’est plus que ça, et si la notion de foyer m’est plus ou moins inconnue, j’imagine que ça doit ressembler à ce qu’on partage à Van Nuys. Un endroit où je me sens bien, et où être juste moi est suffisant, un endroit où je me sens heureuse. Enfin…en temps normal quoi.

Je suis soulagée de constater que Sammy est chez nous quand je passe le pas de la porte, même si je verbalise pas ce que ça me fait de le trouver là. Il pose aucune question quand je me jette presque contre lui, et se contente de me serrer longuement dans ses bras, pile ce dont j’ai besoin. Je bouge pas, ferme les yeux, et puise dans le réconfort que m’offre son contact pour soigner la blessure à mon cœur, essayant de repousser les images et les pensées qui m’assaillent depuis la mort de Moïra.

Et ça marche, petit à petit. L’angoisse qui me serrait la poitrine sans même que je m’en rende compte s’allège, rendant ma respiration plus aisée. Je sens mon corps se relâcher peu à peu, et être moins raide entre les bras de Sam. Les images du corps recouvert d’un drap bleu s’estompent enfin, même si elles ressurgissent à la moindre inattention de ma part. Je me concentre sur la respiration du blond, la mienne se synchronisant d’elle-même sur son rythme, alors qu’en arrière plan sonore, j’entends vaguement les commentaires d’un type parlant d’animaux vivant je sais pas où. Je pourrais rester comme ça jusqu’à demain, jusqu’au moment où je devrais enfiler de nouveau ma blouse. Je sais pourtant que c’est pas possible, et il me faut encore quelques minutes pour accepter cette évidence.

Quand je me redresse, je sens presque aussitôt les lèvres de Sam sur les miennes, et laisse échapper un léger soupir. Si j’apprécie sa tentative d’humour, elle m’arrache pourtant aucun sourire, alors qu’il me propose déjà différentes options pour notre soirée à venir. Rien. C’est le seul truc qui me branche vraiment. Rien faire, foutre mon cerveau sur pause, et me contenter d’attendre demain matin. J’hausse légèrement les épaules, me pressant la nuque quelques secondes. « -Là, tout de suite, j’ai besoin d’une douche. Et d’un verre. Pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs. » Enfin un verre…je vise plutôt la bouteille, mais je suis sûre que j’ai même pas besoin de le préciser. Je me relève péniblement dans un nouveau soupir, et m’éloigne du canapé, m’arrêtant sur la première marche des escaliers menant à l’étage. « -Tu veux bien venir avec moi ? » Une chance pour moi, Sammy accepte sans rechigner, et on se retrouve à l’étage, puis sous l’eau chaude presque aussitôt.

La douche dure plus longtemps que d’habitude -désolée la planète- mais ça semble être l’étape nécessaire pour laisser définitivement la journée derrière moi, comme une rupture indispensable pour aller de l’avant, une façon de laver les événements d’aujourd’hui. Ou essayer. Les mains de Sam s'attardent sur mes cervicales quand il me savonne les épaules, une attention plus que bienvenue qui chasse encore davantage la tension qui les crispait depuis la mi-journée. Chaque caresse me permet d’être un peu moins le docteur De Souza, et un peu plus Solveig, chaque regard allège ma peine, chaque sourire soulage ce sentiment cuisant d’injustice et d’échec.

Une fois sortis de la cabine de douche, je prends encore le temps de me démêler les cheveux, et d’enfiler une tenue décontractée avant de m'asseoir sur le lit, et de finalement me laisser tomber en arrière, jusqu’à être couchée. Là, et seulement maintenant que mon esprit est un peu apaisé, je parviens à formuler l’impensable. « -Moïra est morte en début d’après-midi. » C’est juste un murmure, mais j’ai l’impression que les mots sont si lourds qu’il aurait eu tout autant d’impact si je les avais hurlé. Moïra est morte, bordel de merde. Comment on fait pour accepter l’idée qu’une toute jeune femme qui aurait dû avoir la vie devant elle, qui s’apprêtait à devenir maman puisse être juste…partie. Partie, putain. Je déteste cette façon de le dire. C’est pas comme si elle pouvait revenir. Elle est morte. Son cerveau s’est éteint. Son cœur a arrêté de pomper le sang dans son corps. Ses yeux verront plus jamais rien. “-Ce matin encore elle riait aux éclats, et quelques heures plus tard…” Je claque des doigts, un son qui déchire l’air autour de nous, alors que je reprends : “-Juste comme ça, elle est morte.” Et j’ai beau retourner ça dans tous les sens, ça a strictement aucun sens.

Je finis par lui raconter ce qui s’est passé, l’électrocardiogramme préoccupant, l’opération de la dernière chance qui a échoué, la césarienne en urgence, et ce qui s’en est suivi. Je sais que je suis censée être astreinte au secret médical, mais une part de moi a besoin de mettre des mots sur ce qui s’est passé, comme si c’était la seule façon envisageable d’intégrer réellement que Moïra repose désormais dans une chambre froide, au sous-sol de l’hôpital. Et puis…c’est pas comme si c’était la première fois que Sam entend parler d’elle, bien au contraire. Il sait que je me suis prise d’affection pour l’une de mes patientes, et que j’aimais échanger avec elle entre deux consultations. « -Son bébé est tout seul à l’hôpital. Elle est si petite, si, si petite, Sammy…et son état de santé est si préoccupant. Y’a tellement de trucs qui peuvent mal se passer, et…” Je secoue la tête et souffle par le nez, blasée par ma propre négativité. C’est de bonnes ondes dont à besoin la petite prématurée, pas de quelqu’un qui va lui porter la poisse. Et pourtant…des décennies de médecine néonatale ont porté une estimation peu encourageante de ses chances de survie, une réalité qu’il est difficile d’ignorer, pour pas dire juste impossible.

Je finis par me redresser et m’assoir en tailleur dans le lit, Leo en profitant pour frotter sa tête contre mon genou, et grappiller quelques caresses. Je reste silencieuse le temps de le gratouiller entre les oreilles, un temps nécessaire pour évacuer le poison douloureux qui est de nouveau en train de se répandre dans mes veines. « -Elle parlait de son bébé à longueur de journées. Elle avait tellement hâte de le prendre dans ses bras, de le dorloter, de lui raconter des histoires. Et là, elle connaîtra jamais sa fille. Je trouve ça tellement…injuste. Cette idée me fait tellement mal au cœur. » que j’avoue d’une voix qui me paraît presque inaudible, tête baissée, alors que mes yeux me picotent méchamment. Si bien que quand il me prend une nouvelle fois dans ses bras, je m’accroche à Sam avec toute l’énergie qu’il me reste, le visage enfoui dans son cou, alors qu’il me serre contre lui comme s’il espérait m’empêcher d’exploser en mille morceaux.

Je sais pas combien de temps on reste comme ça, sans que le cuistot pense à râler ne serait-ce qu’une fois. Et pourtant, je suis sûre qu’il doit commencer à ressentir des fourmis au bout de ses doigts. Je sais aussi qu’il a dû passer du temps à nous préparer à manger, et même si j’ai pas vraiment faim -un fait rarissime- j’ai pas envie de me montrer ingrate. Je sais qu’il est déjà tard, et qu’il doit avoir l’estomac qui gronde, alors je finis par me détacher de lui, un peu à contrecœur. On redescend, Sam remonte la température du four qui doit contenir notre repas, alors que je me sers une généreuse dose de whisky, partageant bien volontiers mon verre avec lui. Notre repas est calme, et si le blond respecte les longs silences que je nous impose parfois, on échange quelques mots sur tout et sur rien, comme on le ferait n’importe quel autre jour de la semaine, et ce semblant de normalité est presque une bénédiction. Il me propose de choisir un film, mais je préfère le laisser décider du programme, consciente que peu importe ce qui passera, mon attention sera ailleurs.

Et ça loupe pas. Calée contre Sammy, je passe à côté de la presque totalité du film, enfermée dans une boucle de pensées dont je parviens pas à échapper, et que je traîne jusqu’au lit. Malgré la fatigue de la journée, l’alcool que j’ai bu pour tenter d’embrouiller mon cerveau, le sommeil me fuit, alors que je garde les yeux grands ouverts. Je sais d’avance ce que je verrais derrière mes paupières closes. Le blond a mis quelques instants à s’endormir, et pourtant, malgré sa respiration paisible et régulière à côté de moi, c’est pas suffisant pour qu’à mon tour je laisse Morphée m’emporter dans son royaume.

Il est pas loin de trois heures du matin quand je craque, et que je finis par m’extirper du lit en silence, pour redescendre au salon. J’allais finir par réveiller Sam à force de gesticuler dans le lit comme je le faisais vu que mon corps semble avoir décidé de se passer de sommeil pour cette nuit. En bas, j’ouvre la baie vitrée, allume une bougie sur le petit balcon, puis une clope, l’extrémité rougeoyant dans la pénombre. Les chats profitent de l’occasion pour sortir aussi, même s’ils restent à bonne distance de la fumée qui s’enroule, s’élève dans les airs, et disparaît presque aussitôt. En bas, la rumeur de Van Nuys et ses nuits de débauche grimpe pas assez pour être dérangeante, même si ici non plus on échappe pas à l’effervescence propre au quartier des Sirènes.

J’en suis à ma troisième clope -non pas que ce soit une indication temporelle vraiment très fiable- quand j’entends du bruit dans mon dos qui me fait me retourner, et découvrir un Sammy encore très endormi, qui semble marcher au radar et trouver le balcon -et moi- un peu au petit bonheur la chance. « -T’aurais dû rester au lit… » que je souffle quand il s’assoit à son tour, même si sa présence est un réconfort à elle seule. J’observe son profil quelques instants, la lueur dansante de la bougie dessinant des ombres sur son visage. “-J’ai eu des nouvelles du bébé. Son état est stable pour l’instant. Une info que j’aurais adoré communiquer à Moïra. Je nous revois encore, le jour où elle m’a confié qu’elle avait toujours su qu’être mère serait le plus grand rôle de sa vie, et qu’elle avait hâte de signer. Bon, elle espérait que ce serait auprès d’un homme bien, qui se barrerait pas la queue entre les jambes après avoir tiré son coup, mais ça, c’est déjà une autre histoire. J’ai toujours trouvé ça fascinant, les nanas persuadées qu’elles seraient de super mères -et qui ont prouvé leur théorie-, peut-être parce que j’ai toujours su que j’en ferai jamais partie.

La tige de nicotine grésille quelques brefs instants tandis que j’inspire une nouvelle bouffée de nicotine, mes yeux toujours rivés sur Sam, alors qu’une des questions qui a souvent hanté mes pensées au cours des heures qui viennent de s’écouler revient au galop. « -On a jamais parlé d’enfants. Enfin pas…des nôtres, hein, de ceux qu’on pourrait avoir ensemble. Juste…des enfants, de manière générale. » que je corrige bien rapidement, dans un léger froncement de sourcils. C’est vrai quoi…je sais ce qu’il en est pour les deux autres Bébous de sa fratrie, parce qu’ils en parlent librement -presque un peu trop- mais pour ce qui est de Sam, je sais pas ce qu’il pense du sujet.

Je sais qu’il ferait un oncle du tonnerre, le coéquipier idéal pour faire des tas de bêtises, et apprendre quelques gros mots. Et je pense pouvoir dire sans me tromper qu’il adorerait ce rôle de tonton. Mais pour ce qui est d’avoir des enfants à lui, ça reste un mystère. « -Tu en voudrais, un jour ? Être papa, et tout ça… » que je demande, sans préciser ce qu’englobe ce “et tout ça”. Faut dire que moi-même je le sais pas vraiment, ce que ça sous-entend. Je peux juste imaginer tout ce qui peut changer dans la vie d’un être humain à partir du moment où il a une mini version de lui, ce que ça doit bousculer et bouleverser. Et encore…je suis sûre que si j’avais cette discussion avec un parent, je serais encore bien loin de la réalité.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyLun 11 Sep - 12:15

We are the lucky ones
Il fallut du temps à Solveig mais elle finit par être apaisée même si aucune larme n'était sortie, Samael sentait bien que sa respiration, irrégulière dans un premier temps, avait fini par retrouver un rythme régulier, son corps se détendait. Le jeune homme attendait simplement, ne pouvant rien faire, ayant assez l'expérience avec sa sœur et son frère pour savoir qu'il fallait laisser au temps, le temps. Alors, il continuait de regarder ce documentaire animalier qu'il avait mis en fond, caressant la jeune femme. Quand elle se redressa pour faire face à son petit ami, ce dernier alla à une petite plaisanterie pour prendre la température, lui volant un baiser au passage. Mais la plaisanterie ne fonctionnait pas, ainsi, il comprenait que la journée avait vraiment été dure, ce qui lui permettait de proposer des solutions où elle aurait le choix. Solveig voulait pour l'instant boire un verre, se laver et qu'importe l'ordre. Une chose qu'il avait obligatoirement dans leur appartement, c'était de l'alcool et de la nourriture, qu'importe le prix à payer. Sam hocha simplement la tête lorsqu'elle lui demanda de le rejoindre. Même s'il s'était lavé, autant l'accompagner si c'était ce qu'elle voulait. Il n'avait rien à faire. Grimpant les escaliers, faisant une caresse au passage au chat qu'il avait laissé sur le canapé, les deux amoureux se glissèrent sous la douche chaude, y restant un long moment. Samael profita de lui savonner le dos pour masser ses épaules tendues. Il aurait bien déposé une myriade de baiser sur sa peau, comme il aurait laissé ses mains se balader pour lui faire oublier toutes les tensions mais ce n'était pas le bon moment.

Une fois sorti, remettant les mêmes vêtements, il la laissa quelques instants pour aller donner à manger aux chats, remontant pour voir la jeune femme finir de se démêler les cheveux, vêtue dans une tenue confortable, finissant par s'asseoir et s'allonger sur le lit. Sam vint s'asseoir à son tour, un genou posé sur le lit, il lui laisserait le temps qu'elle veut pour parler, ils pourraient rester là sans rien dire ou bien si elle voulait être seule, il lui laisserait l'espace nécessaire. Mais la voix du jeune médecin s'éleva dans un murmure. Moïra était morte. Sam fronça les sourcils quelques secondes, réalisant de qui elle parlait. Cette patiente à laquelle elle s'était attachée. Une jeune femme enceinte pleine de vie.

Oh ... Fut simplement la réaction qu'il eut, comprenant mieux son état.

Solveig se retrouvait face à une réalité qu'elle ne voulait pas voir, qui l'avait rongé quand il avait été question de ses proches. Elle s'était attachée à cette jeune femme, assez pour en parler, assez pour donner envie au cuistot de la rencontrer, de se faire une bouffe à l'occasion. Parce qu'elle apportait un peu de joie à Solveig. C'était suffisant pour l'apprécier. Elle lui confia que sa mort avait été soudaine et inattendue. Réaliser que la mort n'était jamais loin nous ramenait à notre propre vie, à la fragilité de celle-ci. C'était terrifiant. Il posa simplement sa main sur sa cuisse, la pressant doucement avant de laisser son pouce aller et venir. La brutalité avait choqué la jeune femme qui finit par lui raconter cette journée jusqu'à cette césarienne faite en urgence qui parvint à sauver le bébé mais par la mère. Et ce bébé était prématuré, il n'était pas impossible qu'il rejoigne sa mère s'il n'avait pas la force nécessaire. Solveig avait peur, peur pour cet enfant, imaginant tous les scénarios possibles qu'elle ne lui donnait pas. Leonardo avait rejoint le lit, se postant à quelques pattes du couple, léchant sa patte pour se nettoyer l'arrière de la tête. Elle s'assit à son tour, profitant d'un Leo qui s'avançait pour quelques caresses, ronronnant comme une machine. La jeune femme poursuivit son déballage, pointant cette injustice qu'il y avait dans la vie et savoir qu'elle avait mal au cœur ainsi, il ne put que se rapprocher pour la prendre dans ses bras, lui murmurant simplement :

Je suis là.

Parce qu'il n'avait pas les mots pour une situation de ce genre. Il n'en avait pas eu quand le petit ami d'Ofelia s'était fait la malle. Il ne pouvait pas lui dire que tout irait bien. Pas dans cette situation. Ce serait se moquer d'elle. Alors il préféra le silence et la chaleur de ses bras pour lui offrir tout le réconfort possible. Cette histoire faisait mal au cœur. C'était bien vrai. Et ainsi, ils restèrent à nouveau un temps, un long temps et peut-être est-ce le gargouillement du ventre du cuistot qui ramena Solveig à la réalité car peu après, elle se détacha de lui, les traits tirés. Sans se concerter, ils descendirent. Sam réchauffa les macaronis tandis que la jeune femme se servit un whisky qu'elle lui tendit une fois quelques gorgées englouties. Le repas prêt, ils mangèrent alternant les silences avec quelques brèves conversations assez banales, laissant le temps à Samael de réfléchir à ce qu'il pourrait faire de plus. Mais ce dernier se sentait démuni. L'amener à l'hôpital pour s'assurer que le prématuré allait bien ? Il fallait qu'elle prenne un peu de distance avec l'hôpital. Peut-être pourra-t-il appeler pour prendre des nouvelles, si encore il était possible d'en avoir. Alors dans les quelques échanges qu'ils eurent, Sam préféra proposer de regarder un film, pour attirer son attention sur autre chose. Elle lui laissa le choix et il mit en route un film d'action bourré de testostérone où il n'y aurait aucun lien possible avec une histoire similaire. Le film se termina et ils allèrent se coucher. Le film lui donna assez de temps pour réfléchir à ce qu'il pourrait lui dire. C'était allongé dans le lit, avant d'éteindre la lumière et de l'embrasser qu'il lui dit :

J'aurai jamais les bons mots pour apaiser ce que tu ressens, mais y'a rien qui pourra marcher. Tes collègues pourront te dire de ne pas t'attacher aux gens mais c'est ce que j'aime chez toi, derrière ta carapace, il y a ce gros cœur qui bat, qui ressent la joie, le bonheur et la peine aussi. J'aimerais te proposer d'aller voir ce bébé, mais que tu sois là ou non, j'imagine que ... que ça ne changera rien. Son sort est entre les mains de la médecine, de Dieu ou je ne sais quoi. Peut-être que tu n'aimeras pas ce que je vais dire, mais il faudrait que tu t'accordes quelques heures de sommeil pour tes autres patients, les autres qui ont aussi besoin de toi.

Il doutait qu'elle ne ferme l'oeil et lorsqu'il éteignit la lumière, il resta quelques instants avant de sombrer dans un sommeil profond. Ce n'était que quelques heures plus tard, dans un mouvement, qu'il sentit le lit vide. Il passa la main, comme il avait l'habitude de faire, avant de venir se caler contre elle. Mais rien. Il ouvrit les yeux, vit l'heure et sentit une légère odeur de clope venir d'en bas. Il descendit en restant simplement en caleçon, voyant la jeune femme de dos, une clope à la main, les chats l'ayant suivi pour profiter de l'extérieur. Sam avait de petits yeux et retrouva quelques instants la jeune femme, passant ses bras autour d'elle, l'enlaçant en posant ses mains sur son ventre, embrassant le bas de sa nuque, avant d'aller s'asseoir sur une chaise à côté d'elle, la table les séparant.

Hmm, je dors pas bien si t'es pas là, murmura-t-il se frottant les yeux, baillant alors qu'un chat venait se frotter à ses jambes, avant de grimper sur ses cuisses, devant protéger son entrejambe au risque d'avoir une griffe imprévue.

Solveig lui apprit avoir appelé, chose qu'il s'attendait à ce qu'elle fasse, surtout si elle n'avait pas trouvé le sommeil. Le blondinet tourna simplement sa tête, grattant celle du chat.

C'est cool, lâcha-t-il, pas certain que ça soit les bons mots mais on pourra lui pardonner de ne pas avoir encore les yeux en face des trous.

Et la suite fit buguer le cuistot. Des enfants, "nos" enfants ? Hein ? En général ? La tête de Sam parlait à elle-seule face à la surprise de la situation. Comme s'il venait de se prendre un coup pour l'assommer alors qu'il dormait déjà. Ses sourcils s'écarquillèrent avant de se froncer. Solveig voulait un enfant ? C'était ce qu'il avait compris.

Euuuuuh ... Fut sa réponse, une longue réponse. Hmmm ....

Ce n'était certainement pas la réponse que sa petite amie attendait. En se mettant avec Solveig, il s'était imaginé éviter cette question. Non pas qu'elle lui fasse peur, surtout avec les deux autres Bébous qui en parlaient régulièrement.

T'as des questions à des heures improbables toi, tu sais ? Lui dit-il en se passant une main sur l'arrière de son crâne. Pas vraiment. Surtout quand tu sais tous les gamins qui passent par le Foster care. Tim, ça l'a détruit, O' pareil, j'ai eu de la chance à côté. J'ai pas envie de prendre le risque de faire ça à un gamin, même si c'est pas mon intention. Donner la vie pour l'abandonner. (il marqua une courte pause, réalisant trop tard que c'était la situation de Moïra, il s'embourba, se sentant penaud). Enfin, c'est pas que .. J'ai ... Moïra, c'est pas sa faute. J'ai jamais pardonné à ma mère d'avoir avalée tous ces cachetons. (nouvelle pause, lui laissant le temps, un court temps de réfléchir) Peut-être qu'avec une situation stable, aider un môme de ce système, pourquoi pas, mais ... (il haussa les épaules) Pourquoi cette question ? T'en voudrais un, un jour ?

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Solveig De Souza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyDim 17 Sep - 19:19

Le sommeil semble aux abonnés absents pour cette nuit, ce qui en soit est pas vraiment une grande surprise. Pour autant, on va pas se mentir, je me sens crevée. Vidée ce serait le terme le plus exact. Physiquement. Moralement, aussi. J’ai arrêté de compter les moutons quand je suis arrivée à deux cent, de me focaliser sur ma respiration quand ça a commencé à plus me soûler qu’à me détendre, d’additionner le nombre de tours que j’ai fait dans le pieu. Même me contenter d’observer Sammy dormir à la lueur de la lune m’a apporté aucune sérénité. Alors…j’ai juste lâché l’affaire. C’est comme ça que je me suis retrouvée en bas avec une tripotée de chats, et mon paquet de clopes. Ou celui du blond, peu importe. C’est pas vraiment comme si on faisait les comptes.

Et bien sûr que j’ai pas pu résister à la tentation de contacter l’un de mes collègues pour avoir des nouvelles du bébé. Pas savoir, ça ronge comme jamais. Et maintenant, au moins, je sais. Comme si elle sentait que c’était vraiment important, Casey a promis de m’envoyer un message si la situation se dégradait, en me précisant que pour l’instant, le maximum avait été fait, et que le petit bébé était la prio du service. Je sais pas pour autant si j’étais vraiment rassurée quand j’ai raccroché. Et puis…même si je sais qu’elle a raison, tout comme Sam, que tout ce qui était humainement faisable a été fait, et que maintenant c’est entre les mains de…de je sais pas même qui, ou quoi, je sens quand même la pointe de culpabilité vriller mes côtes à l’idée d’être ici, et elle là-bas. C’est peut-être à cause de cet espèce de lien que j’avais tissé avec Moïra, ou j’en sais rien, mais j’ai aussi arrêté de compter le nombre de fois où j’ai pensé à me rendre à l’hôpital pour m’accrocher avec l’énergie du désespoir à la petite couveuse.

Alors, pour pas céder à ma connerie, j'enchaîne les clopes, et me focalise sur les bruits en provenance d’en bas, sur les allées et venues des poilus, sur tout ce qui pourrait distraire un tant soit peu mon esprit. C’est sans doute comme ça que j’entends Sam arriver avant que sa trogne endormie passe le seuil du balcon. Mes yeux se ferment spontanément, mes mains se posent sur les siennes quand il me serre contre lui, alors que je jurerai que le coin de mes lèvres s’est subtilement relevé. Je me sens un peu hypocrite de lui dire qu’il aurait mieux fait de rester au lit, alors qu’au fond de moi, je ressens le besoin de sa présence comme jamais, et que l’avoir à mes côtés m’apaise plus que je l’aurai jamais soupçonné. “-Merci d’être descendu, Sammy…” que je me retrouve donc à murmurer, lui adressant l’ombre d’un sourire fatigué, mais sincèrement touchée.

Expulsant lentement la fumée, j’observe le profil de Sam, l’informant que bébé Granger est stable pour l’instant, ce qui est déjà en soit un petit miracle. Sa réaction m’arrache un léger sourire, parce que je crois que de toutes celles auxquelles j’aurai pu m’attendre, celle-ci est clairement la plus décontractée. Et sans trop que je sache pourquoi, ça a un côté dédramatisant plaisant à entendre. “-C’est cool, oui…” que je répète dans un souffle, en hochant légèrement la tête. Cool…ça le serait sacrément qu’elle s’accroche à cette étincelle de vie qui fait battre son minuscule cœur, et qu’elle survive au long chemin qui s’ouvre devant elle jusqu’à ce qu’elle puisse sortir de la couveuse.

L’inconvénient des insomnies, c’est qu’elles ont tendance à être ce moment bien relou où on se pose des tas de questions existentielles dont tout le monde se fout éperdument, ou celui de faire un point sur sa vie. Un point foireux, la plupart du temps. Je sais pas trop comment j’en suis venue à comparer ma situation à celle de Moïra. N’importe qui d’un tant soit peu malin dirait que se comparer aux autres c’est le truc le plus merdique à faire. Et pourtant…voilà où j’en suis. A me poser des questions sur les choix que j’ai pu faire, sur ceux que j’aurai peut-être à faire un jour, sur la façon dont je vois l’avenir. Le mien. Le nôtre, à tous les deux, peut-être. Et dans toute ma bonté, je fais part à Sammy de mes réflexions, à travers une question qui a l’air de le faire buguer sévèrement.

Mes sourcils se haussent face à sa réaction, alors que je m’empresse de préciser que je suis pas en train de lui demander de me faire un gosse, là, tout de suite, sur notre balcon, à la lueur de la bougie qui brûle entre nous. Mon expression s’adoucit à sa remarque, alors que j’hausse légèrement une épaule. “-C’est pas ça que tu aimes chez moi ? Mon gros cœur, et ma capacité à toujours te surprendre ? Je t’enverrai un message pour te prévenir la prochaine fois qu’une question du genre me taraude.” que je réponds d’un ton égal au sien, alors que je tire une nouvelle fois sur la clope.

Pour ma défense…je suis pas certaine que ce serait le genre de conversation qu’on aurait eu si une situation comme celle-ci nous avait pas poussé à l’avoir. Alors ouais…peut-être que j’aurai pu amener les choses différemment, et enjoliver un peu tout ça, mais…pour quoi faire ? Le fond de la question serait quand même resté le même…Je me rends pas tout de suite compte que je me suis légèrement penchée en avant pendant que Sammy commence sa réponse, et qu’il a toute mon attention, la clope se consumant toute seule au bout de mes doigts. Ma main libre glisse jusqu’à la sienne, de l’autre côté de la table, alors que je la serre doucement : “-Excuse-moi…je voulais pas remuer des vieux trucs en rapport avec ta mère…” que je confesse dans une petite grimace, sans retirer ma main pour autant. J’aime bien avoir ce simple petit contact de rien du tout avec lui, pour m’ancrer davantage dans le moment présent.

Prendre soin d’un gosse issu du Foster Care…c’est une belle idée. Et je suis pas vraiment étonnée, connaissant l’histoire de Sam, qu’elle ai pu lui effleurer l’esprit. J’hoche très lentement la tête, comme une façon silencieuse de lui dire que j’entends ses mots. J’ai pas vraiment de raison de rebondir dessus. Y’avait pas de bonne ou de mauvaise réponse à ma question de toutes façons, c’était plus une façon de pouvoir discuter de ce qui tournait en boucle dans mes pensées ces dernières heures, de laisser tout ça s’échapper, histoire de me libérer un peu l’esprit.

Je tire une dernière latte sur la clope qui finit écrasée dans le cendrier, alors que mon visage se tourne à moitié vers Sam quand il me renvoie mes questions. Je reste silencieuse quelques secondes, observant ses traits déjà plus réveillés, alors que je rassemble mes pensées, et finis par hausser les épaules. “-Je sais pas trop…mon cerveau est parti dans des tas de directions cette nuit…et…j’imagine que la situation de Moïra a largement influencé mes pensées.” que j’explique à mi-voix, avant d’ajouter, après une brève hésitation : “-Et puis…je sais pas trop si c’est le genre de choses dont finissent par parler les couples, alors…comme ça, au pire, c’est fait pour nous…” que j’ajoute dans un léger sourire qui dure à peine le temps d’un battement de cils.

Et moi, dans tout ça ? Est-ce que je veux un enfant ? Est-ce que je m’imagine un jour dans ce grand rôle qu’est le fait d’être mère ? Mes sourcils se froncent un instant, avant que je laisse échapper un léger soupir : “-Ca va sans doute pas t’étonner énormément, mais…y’a peut-être encore deux ans, ou deux ans et demi en arrière, j’aurai pas parié sur moi. J’étais persuadée que toutes les mauvaises décisions que je prenais sciemment finiraient par avoir ma peau, et qu’on me retrouverait crevée, quelque part dans Van Nuys, parce que Bambi avait tenu tête à la mauvaise personne, ou cherché quelqu’un qui avait la gâchette facile. Ça laissait pas beaucoup de place pour se projeter, ou penser à l’avenir.” Et puis…d’heureux concours de circonstances, et l’arrivée des bonnes personnes dans ma vie ont chamboulé mes pronostics. Contre toute attente, et à ma plus grande surprise, j’ai fêté mes trente ans. J’ai repris mes études, je m’épanouis dans un job qui me fait me sentir vivante, tout comme la relation qu’on partage ensemble, et j’en viens même à penser que moi aussi, j’ai droit à ma fin heureuse. Le plus tard possible, du coup. Et toujours entourée des personnes que j’aime, si possible.

Je caresse distraitement sa main de mon pouce, alors que ma propre mère s’invite dans mes pensées, comme elle l’a fait plusieurs fois au cours de ces dernières heures. C’est un peu bizarre, parce que même si elle est toujours un peu là, dans mon esprit, elle l’est rarement si souvent d’habitude. “-Je suis pas certaine d’avoir ce qu’il faut en moi pour avoir un enfant…pour l’élever, et lui apporter tout ce dont il a besoin. Sérieusement…y’a des filles, tu les regardes, ou tu les entends parler, et en un coup d'œil, tu sais que ça ira pour elle, et le bébé. Moi…j’ai pas ce truc...et…on fait comment, si on arrive pas à se lier à son enfant, tu vois ? Si j’arrive pas à laisser tomber toutes les barrières que j’ai encore malgré moi avec la plupart des personnes…” Je m’installe en tailleur, soupirant légèrement, alors qu’un frisson glisse sur mes bras. “-Et puis…on va pas se mentir. L’idée est aussi carrément flippante…de savoir qu’on met au monde un bébé, et que malgré toute ce qu’on peut lui apporter, on peut jamais contrôler vraiment ce qui peut lui arriver…et cette perspective est angoissante au possible…” que j’ajoute, sans entrer davantage dans les détails. Y’a pas besoin. Sam connait mes peurs, il sait que la perspective de perdre un autre proche me fait suffoquer et fait vriller mes neurones méchamment. “-Je crois que j’ai juste pas les épaules pour ça.” que je finis par conclure sombrement, levant les miennes avant de les laisser retomber. Et c’est pas une fatalité, pas vrai ? Après tout, il y a des tas de femmes de nos jours qui sont pas mères, et qui le vivent hyper bien.

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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyJeu 5 Oct - 12:16

We are the lucky ones
Il déposa un baiser contre la tempe de la jeune femme alors qu'elle le remerciait d'être descendu. Il aurait pu ne pas se réveiller et ne réaliser que le lendemain qu'elle n'avait pas dormi de la nuit. Une chance pour lui d'avoir eu le réflexe de la vouloir contre lui pour dormir. Il alla après ça s'asseoir sur la chaise, se frottant les yeux encore endormis. Rapidement, un des chats avait décidé d'élire ses jambes comme un lieu acceptable pour y faire une sieste et ronronner de plaisir sous les caresses du cuistot. Apprenant que le prématuré allait bien, Sam eut une réaction à côté de la plaque, mais qui semblait détendre la blonde. Sans même savoir, il avait réussi à débloquer quelque chose. Il était fort ce petit con.

Sam aurait pourtant dû se douter que la nuit amenât des questions, des réflexions qui allaient loin. Il aurait dû s'en douter, mais il ne s'était pas préparé à ça. Alors quand la question des enfants arriva, il fit une tête qui aurait dû être prise en photo et placarder sur tous les murs de la ville. Ne s'y attendant pas une seule seconde, il resta coi, passant une main dans ses cheveux comme pour se réveiller, lui affirmant qu'elle posait des questions improbables à des heures elles aussi improbables.

En recommandé avec accusé de réception, on sait jamais si ça prend du retard, répondit-il avec aisance.

Ah oui, pour plaisanter Sam était le premier. Il était aussi doué pour être à l'écoute, mais avoir des conversations aussi sérieuses, non. Il les avait fuis au vu de son passé alors qu'il était un romantique, un amoureux, un nœud-nœud qui adore regarder des romances secrètement, adorant regarder les Disney même s'il disait devant tout le monde que non. Pas quand il faisait le con avec ses amis qui semblaient mener une vie bien plus dangereuse. Mais il finit par lui expliquer les raisons de pourquoi il ne s'était jamais projeté avec des gosses. Parce qu'il avait subi et ses proches aussi le Foster Care qui avait fait beaucoup de mal. Lui avait été chanceux de tomber sur les Montgomery. Sa bouille de blondinet avec ses yeux vairons avaient marqué les esprits. Il se sentit un peu maladroit, se reprenant pour finir par s'intéresser à l'origine de la question. Voulait-elle des enfants ? Lui n'était jamais allé au-delà de la question du mariage avec ses exs, pensant que dans la logique des choses, c'était le mariage et les gosses après. Solveig glissa sa main contre la sienne, s'excusant d'avoir remué le couteau dans une plaie qui n'avait jamais réellement cicatrisé.

T'inquiètes, répondit-il simplement, pressant la sienne en retour, un demi-sourire en coin. C'est du passé.

Ce n'était pas vraiment le cas mais pouvait-on lui en vouloir de ne pas vouloir s'étendre là-dessus ? En disant cela, c'était sa façon à lui de limiter la casse. Clairement, Samael n'avait pas pardonné à sa mère d'avoir voulu plus cette boite de cachet plutôt qu'eux. Il s'est senti abandonné ce jour-là, rejeté par une mère qui n'avait pas eu la force de faire face à sa dépression. Et il se montrait obtus face à cette maladie, en voulait à elle aussi d'exister. Sam pose la question en retour, à savoir si elle voulait des enfants. Une question qui amène un silence entre eux comme si elle n'y avait pas songé des heures durant. Peut-être étaient-ce les mots qui étaient difficiles à sortir après tout. Sans surprise, Solveig finit par lui expliquer que la situation de Moïra l'a amené à avoir ce genre de réflexion, réflexion que les couples devraient finir par avoir un jour ou l'autre pour savoir s'ils avaient les mêmes objectifs de vie. Sam hocha de la tête, répondant à son sourire par un autre.

On le raye de la liste, dit-il en faisant un mouvement de la main, la prochaine thématique sera "la porte des toilettes ouvertes ou fermée", j'ai de quoi te faire faire des insomnies !

Pour dédramatiser la chose, pour l'aider, lui aussi, à sortir de la stupeur qui l'avait frappé. Pourtant la conversation sérieuse repris parce que la blonde n'avait pas répondu. Sam ne bougeait pas, la regardant, caressant l'animal et réagissant simplement à ces mots. Une moue amusée notamment à imaginer de son arrivée avait changé le destin de la future médecin. De quoi faire gonfler l'ego. Il n'y avait pas que lui évidemment mais le blondinet s'arrêtait à ça. Mais au lieu de lâcher une plaisanterie, il garda le silence, caressant la main de la jeune femme qui n'était pas partie. Elle avait appris à survivre pendant toutes ces années, aujourd'hui, elle avait décidé de vivre. À ses côtés. Les explications qui suivirent le firent régulièrement hocher de la tête.

Tu sais que tu ne peux pas tout contrôler, Sol, murmura-t-il avec un sourire tendre. Y'a rien de parfait dans la vie, on fait les choses au mieux en étant simplement des adultes ou en passant la casquette de parent. J'ai vu les miens, ceux qui m'ont adopté avec O'. Avec le recul, c'était clairement pas évident, j'ai été très dur avec eux parce que je voulais retrouver mon frère. Ofelia leur a fait plus d'une fois des frayeurs. Ils ont été patients, parfois stricts, souvent même mais jamais ils nous ont menacé de nous renvoyer. C'était loin d'être parfait. Ma mère m'a dit un jour un truc un peu similaire, qu'elle ne pensait pas être prête et quand elle a découvert qu'elle ne pourrait pas avoir d'elle-même des enfants, elle a eu un déclic. Ils ont fait comme ils ont pu et le résultat est devant toi. C'est pas trop mal, je trouve.

Oui ses parents avaient mis du temps à savoir s'ils voulaient avoir des enfants mais quand ils se lancèrent, ils virent que physiologiquement, ils ne pourraient pas avoir d'enfants. L'adoption avait été une bonne solution et s'ils avaient voulu avoir un bébé, la bouille de Samael les avait frappées et ils étaient revenus avec un enfant de cinq ans dans les bras, triste et prêt à tout pour retrouver son frère. Mais ils l'avaient accueilli, aimés et éduqués. Sam n'était pas dans l'optique d'avoir un enfant, il l'avait exprimé, mais n'avait pas fermé la porte à l'idée d'un jour faire la même chose que ses parents avaient faite pour lui. Sauver des enfants d'une misère assurée. Même s'il préférait s'occuper d'animaux. Comme ses parents avant. Ayant un sourire suivi d'un soufflement du nez, il poursuivit :

Je dis pas ça pour te mettre des idées, hein, c'est pas ça ... C'est juste pour te dire que beaucoup sont passé par là, sans savoir comment ça pourrait se passer, sans savoir s'ils auraient ce truc. Et puis bon, faire grandir des gosses ici, c'est clairement pas une solution viable sauf si tu veux qu'ils terminent mal. J'ai l'impression que l'école, c'est une option, qu'il vaut mieux qu'ils ne soient pas malades et qu'ils restent à jamais enfermés entre quatre murs pour éviter de tomber au mauvais endroit, au mauvais moment. Et je pense que tu t'en moques de ce qu'on pourra dire si tu ne veux pas d'enfants, c'est pas une obligation, c'est pas une case à cocher pour avoir l'impression de réussir sa vie. C'est pas des objets qu'on peut laisser derrière nous.

Il récupéra sa main, attrapa le chat qui avait poursuivi son ronronnement pour l'amener dans le salon avant de revenir vers la jeune femme, lui tendre une nouvelle fois une main pour l'amener à se relever. Il avait la tête dans le guidon, les cheveux ébouriffés, un caleçon qui aurait dû être jeté à la poubelle depuis bien longtemps et les nombreux tatouages qui relataient son histoire, ses passions. Et il gardait une place pour un prochain tatouage. Il savait que ce n'était pas raisonnable, mais il était amoureux. Une fois la jeune femme contre lui, il passa ses bras autour de sa taille.

Et t'es pas comme les autres filles ... T'es une sauvageonne ! Lui murmura-t-il après avoir déposé un baiser sur son front.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyDim 8 Oct - 19:42

Je crois que je fais partie de ces gens qui apprennent jamais vraiment totalement de leurs erreurs, ou qui tirent pas de conclusions à leurs conneries. C’est sans doute pour ça qu’au lieu de chercher la présence de Sam quand c’est les montagnes russes dans ma caboche, je m’isole sur notre balcon avec nos chats pour toute compagnie. Je pourrais leur parler, bien sûr. Y’a des tas de personnes qui se confient à leurs animaux de compagnie, mais…je sais qu’ils ont pas la répartie de Sammy, et sa facilité à m’arracher ces sourires qui éloignent petit à petit les nuages noirs au-dessus de ma tête. Pour ma défense, on est quand même au beau milieu de la nuit, et même si le cuistot de mon cœur aurait sans doute répondu présent si je l’avais réveillé pour m’épancher sur mes pensées, je sais aussi que le laisser dormir est la meilleure chose à faire, qu’il a besoin de se reposer.

L’avoir ici, juste à côté de moi, est donc une source de soulagement, tout comme se révèle le fait de pouvoir évoquer à voix haute ce qui tourne en boucle dans ma tête ces dernières heures. J’éprouve un pincement de culpabilité à l’idée que la mère biologique de Sam s’invite dans notre conversation. Je me contente pourtant d’un signe de tête, caressant doucement sa main à l’évocation de ce fantôme du passé, qui doit le hanter un poil plus que ce que le blond laisse sous-entendre. Samaël réussit le miracle de m’arracher un nouveau sourire, et il lui faut rien d’autre que d’être juste lui-même pour ça. Niveau insomnie, j’ai déjà mon quota, surtout ce soir, mais j’apprécie réellement qu’il parvienne par ses boutades à alléger l’ambiance pesante qui nous enveloppe.

L’atmosphère s’alourdit pourtant une nouvelle fois quand on laisse de côté les plaisanteries pour évoquer la situation, la mort de Moïra, cette petite orpheline, et l’avenir qu’on pourrait, ou pourrait pas avoir ensemble avec des enfants. Je sais pas si c’est dingue qu’à trente ans passé, je me sois jamais vraiment posé la question. Ca fait partie de ces choses dont j’ai dû me persuader toute seule, y’a un moment déjà, que je connaitrai jamais. Je découvre aussi pour la première fois l’avis de Sam sur la question des enfants, et je ressens un élan de tendresse pour ce petit garçon à la jeune vie pas évidente, et qui est devenu cet homme qui me tient la main et essaie de me faire rire quand je suis pas au meilleur de ma forme : “-Vraiment pas mal, oui.” que je réponds doucement, dans un sourire léger, alors même que ses paroles appelaient à aucune réponse de ma part.

Pas tout contrôler…c’est bien ça le coeur du problème. Accepter qu’on est pas vraiment maître de ce qui peut nous arriver, vu toutes ces inconnues dans la grande équation qu’est notre vie, ça fout la trouille. Se dire que malgré tout ce qu’on peut faire, décider, planifier, choisir, bah…au final, tout peut s’effondrer comme un vulgaire château de cartes face à un petit coup de vent. Ce qui est arrivé aujourd’hui à Moïra en est l’exemple même. Tout peut partir en vrilles, juste…comme ça. Un claquement de doigts, et c’est le chaos. Et j’ai pas besoin de répéter à quel point je trouve ça terrifiant, je suis certaine qu’il a parfaitement saisi mon point de vue quand j’ai pété les plombs après l’agression de Riley.

Sam a un espèce de petit rire qui me pousse à tourner le regard vers lui, alors qu’il reprend la parole. Me mettre des idées dans la tête ? Vraiment ? Cette possibilité me fait doucement sourire, même si je préfère me taire pour accorder mon attention à ses paroles, qui me font rapidement grimacer. C’est vrai qu'élever un enfant ici, ça doit ressembler au parcours du combattant. Parfois il suffit d’un rien, comme il le dit si bien, juste d’être au mauvais endroit au mauvais moment, et paf la vie bascule soudainement. De ce côté-ci du mur, on a beau dire ce qu’on veut, ça fonctionne pas vraiment comme partout ailleurs. Le système éducatif est à la ramasse, l’hôpital manque de moyens, les rues sont pas aussi sûres qu’il le faudrait. Je pousse un léger soupir face à cet amer constat, avant de relever le nez vers lui quand il évoque cette case, que la société aurait voulu que je coche depuis pas mal de temps déjà, pour que j’écope pas du doux surnom de ratée. “-Tu penses bien. J’ai brûlé depuis longtemps la to do list de la trentaine. C’est pas comme si l’avis d’autres personnes comptait.” Mais je suis quand même contente qu’on ai échangé les nôtres, Sammy et moi. Je sais pas trop ce que ça aurait donné s’il m’avait répondu qu’il vivait que pour être père, que ça lui tardait, alors que de mon côté, c’est pas forcément quelque chose que j’envisage.

Tandis que le barman disparaît à l’intérieur avec un de nos chats, je prends encore quelques secondes pour jeter un coup d'œil aux lumières en contrebas, et prendre une longue inspiration. “-Tu peux pas tout contrôler, De Souza…” que je murmure à voix si basse que je m’entends à peine, avant de souffler sur la bougie pour l’éteindre. Une seconde plus tard, et la main de Sam apparait dans mon champ de vision, alors que je lui tends la mienne presque aussitôt. Je me laisse aller contre lui, profitant de sa proximité, de sa douceur, de ce baiser qu’il plante sur mon front. Sa remarque me fait sourire doucement, alors que plissant les yeux, je rétorque le plus naturellement du monde : “-Hm…je suis ta sauvageonne.” Même si y’a bien des aspects de ma personnalité qui se sont adoucis ces derniers mois.

Finalement, on quitte le balcon pour rejoindre l’intérieur de l’appart, et l'étage où nous attend la chambre. Les deux matous ont pris leurs aises, et Sam a droit à un concert de miaulements quand il dérange ces messieurs alors que je retourne me brosser les dents pour dissiper le goût de nicotine qui imprègne ma langue. Comme plus tôt dans la nuit, je me retrouve allongée contre lui, une main glissée sur ses côtes, à puiser dans son étreinte rassurante pour apaiser mes maux. Et y’a pas à dire, je me sens mieux. La boule d’angoisse est toujours là, au creux de mon bide, mais je peux respirer plus aisément. On est pas couchés depuis plus de quelques minutes quand je finis par me redresser sur un coude, pour voir son visage. “-Pour quelqu’un qui se pensait pas capable de trouver les bons mots, je dois dire que tu t’en es remarquablement bien sorti. Merci.” A mon tour, je dépose mes lèvres sur les siennes le temps d’un baiser, et quelques minutes plus tard, j’entends sa respiration apaisée et régulière. Il me faut un peu plus de temps pour céder aux avances de Morphée, mais je sombre, enfin, dans un sommeil agité.

Les jours qui ont suivi cette nuit ont été si longs que je me demande encore maintenant si personne a rajouté des heures au bout des heures. C’est pour dire. A mes interminables gardes, s’ajoutait ce passage au service grands prématurés qui est devenu comme un espèce de rituel. “Bébé Granger” s’appelle désormais Ester Granger, un prénom qui tenait à cœur de Moïra. Son contact d’urgence, une collègue de travail, nous a confirmé que la jeune femme avait plus de famille, et que c’était certainement pas le père de la petite qui viendrait s’inquiéter de son sort. Ester est donc uniquement entourée du personnel médical de l’hôpital pour l’instant, et tout ce beau monde fait son maximum pour que l’état de santé du poupon reste stable, même si elle nous fait régulièrement de belles frayeurs.

Je suis adossée au beau milieu du couloir des urgences, un gobelet de café plus que vital entre les mains quand Brad déboule, un air peu assuré qui me fait tiquer presque immédiatement, et à le don de me tirer en un battement de cils de cette torpeur dans laquelle je me trouve. Sans un mot, et sans répondre à l’avalanche de questions qui s’abat sur lui pour savoir ce qu’il se passe, il m’attrape pas le coude et m’entraine dans une réserve, attendant que la porte se soit refermée sur nous pour cracher le morceau. Ester va mal. “-Putain ducon, tu pouvais pas le dire tout de suite ?!” Et sans demander plus de détails, je balance le café dans la première poubelle qui passe et court -littéralement- jusqu’au service néonat.

Quand j’arrive, les bips affolés des machines me donnent le vertige, alors qu’une bouffée de panique me serre la gorge. A tel point qu’il me faut plusieurs secondes pour me rendre compte que l’affolement des membres du personnel est tourné vers la couveuse du petit Jenkins, à quelques mètres de la fille de Moïra, qui semble dormir paisiblement. Je ferme les yeux une brève seconde, alors que l’air retenu jusque-là s’échappe brusquement dans un long soupir, et que la culpabilité se dispute soudainement au soulagement de savoir qu’Ester va mieux, et je me sens comme une merde. Je me fais toute petite pour pas gêner les médecins et les infirmières travaillant d’arrache-pied à stabiliser le petit bébé, et m’approche de la couveuse auprès de laquelle j’ai passé un temps plus que considérable ces dernières semaines. Pendant quelques secondes, le médecin prend le pas, et j’observe les moniteurs, décrypte les courbes, écoute avec attention la régularité rassurante des petits bips sonores. Ester est stable, et je m’appuie quelques secondes contre cette boîte qui aide à la maintenir en vie depuis sa naissance prématurée.

Je capte pas tout de suite que l’effervescence autour du petit Jenkins est retombée, pas avant que l’infirmière Becka pose une main sur mon bras. Merde…j’étais pas en train de somnoler quand même ? Quoique ça aurait rien d’étonnant, il est 3h du mat passé, et je sais plus trop de quand date ma dernière bonne nuit de sommeil. Il faut dire que je passe pas mal de temps à l’hôpital depuis la naissance d’Ester, avant ou après mes gardes. Je me montre transparente avec Sammy à ce sujet, je veux pas qu’il s’imagine que je suis en train de batifoler dans d’autres bras que les siens. On a pas eu besoin de reparler de Riley -ou d’autres hommes- mais l’idée que son imagination puisse le blesser alors que je n’ai littéralement d’yeux que pour lui me pousse à le prévenir à chaque fois que je rentrerai un peu plus tard que prévu. Et même comme ça, je peux malheureusement pas empêcher qu’il puisse s’imaginer ce qui arrivera clairement jamais. Hé oui, Sammy…j’ai bien dit jamais.

Becka me tend une tasse de café, ouais une vraie tasse, ils ont les moyens en néonat, et je lui adresse un sourire reconnaissant, avant d’en avaler une bonne moitié pendant qu’elle me raconte l’épisode de détresse respiratoire d’Ester. Je peux pas m’empêcher de réfléchir avec ma blouse, et envisager tout ce qui pourrait découler de ça, et c’est pas joyeux. “-Putain, mais pourquoi personne m’a prévenue ?!” que je demande en grinçant des dents, alors que Becka réagit comme si je lui avais foutu une claque. “-Parce que t’es pas sa putain de mère.” Et cette connasse se casse, juste…comme ça.

Au fond…ouais, je sais bien, que c’est pas une connasse. Elle a un job vraiment pas facile, et je sais que c’est pas rose tous les jours ici. Et possible aussi que je sache qu’elle a raison, que j’ai aucun droit sur Ester, et que y’a aucune raison pour que je sois davantage mise au courant de l’état de santé de la gamine qu’un autre médecin. Hé ouais…peut-être qu’il va falloir que je présente des excuses à Brad pour ma réaction de tout à l’heure. Je m’accorde encore trois minutes pour finir mon café, et après un dernier coup d’oeil aux constantes d’Ester, je lui adresse quelques mots pour lui demander de tenir le coup -comme si la décision lui appartenait- et je réussis à mettre mon égo piqué de côté pour souhaiter bon courage à Becka, qui sans le vouloir, vient de foutre un sacré bordel dans mon cerveau.

Deux nouvelles semaines se passent après cet épisode, où les journées s’enchaînent si vite que s’en est presque déstabilisant. J’ai pris mes habitudes après d’Ester, et ça étonne plus personne que je passe à l’improviste prendre des nouvelles du bébé, ou juste passer un peu de temps avec elle. J’ai même fait ce truc bizarre d’acheter un livre pour enfants, dans cette librairie solidaire que tient un des amis de Sammy. Et maintenant, je me retrouve à lire des histoires à Ester, à la fin de mes services. Penchée vers sa couveuse, au grand désespoir de mon dos qui me supplie de trouver une position plus confortable, je tourne la page et reprends la lecture des folles aventures de ce petit ourson. “-Il faut faire les voix.” Je me tourne vers Ritter, sourcils froncés, avec une tronche qui indique clairement que je suis pas certaine d’avoir pigé ce qu’il raconte. “-Quand vous lisez. Il faut faire les voix des différents personnages. Les enfants adorent ça.” qu’il m’explique, alors que je me recule pour le laisser ausculter Ester.

Faire les voix ? Sérieusement ? J’ai le nez qui se fronce à cette idée qui me chiffonne un peu, alors que je profite d’avoir posé le livre pour m’étirer un peu, et soulager les tensions dans mon dos. Faire les voix…pourquoi cette simple idée me semble impossible à envisager ? “-Vous allez finir par vous blesser, ou vous bloquer le dos dans cette position. Otez votre blouse, et votre haut.” Mais putain, il est sérieux lui ? Genre là, comme ça, au milieu de tous ces bébés prématurés, et face aux larges fenêtres qui donnent sur le couloir ? Je crois que je dois faire une sacrée tronche vu le fou rire dans lequel il part, alors que je m’entends marmonner : “-Euh…c’est déplacé, j’ai un copain, et…” Il me coupe d’une main levée, s’essuyant le coin de l’oeil, qui brille subtilement : “-Et moi un mari. Il vous manque un élément anatomique essentiel pour que vous soyez mon genre, docteur De Souza.” qu’il m’explique ce con, encore hilare, alors qu’après une brève hésitation, je finis par m’exécuter.

Je me retrouve donc en débardeur, alors qu’avec mille précautions, Ritter prend dans ses bras Ester, branchée à d’innombrables petits tuyaux, et la pose contre ma poitrine, avant de la couvrir d’une couverture légère. “-On appelle ça le peau à peau. C’est très bénéfique pour les bébés, et leur développement, ça les apaise, les rassure. Et ça vous évitera le tour de rein !” qu’il m’explique dans un sourire paternel, en faisant semblant de pas voir que pour l’instant, celle qui a besoin d’être rassurée, c’est moi. Je suis sûre que mes yeux doivent être exorbités au possible, et je me demande même si j’ai pas arrêté de respirer. J’ose à peine poser la main sur la petite, comme si j’avais peur de l’écraser, alors qu’elle gigote doucement contre moi. “-Je suis juste à côté, appelez moi pour la remettre en couveuse. Et docteur De Souza ? N’oubliez pas les voix !” qu’il ajoute dans un clin d'œil, avant de nous laisser en tête à tête.

Et pendant ce qui doit être quatre ou peut-être cinq bonnes minutes, je suis incapable de bouger, d’avoir le moindre mouvement. Je sens son minuscule petit cœur battre contre moi, et la douce chaleur qui émane de sa peau, et bordel, ce que c’est déroutant. Tout est si petit chez elle, que même pour attraper sa main, je fais aussi doucement que si elle risquait de se casser en plusieurs morceaux. Ses doigts sont minuscules, on devine aisément le réseau veineux sous sa peau fine, et je remonte la couverture jusqu’à ce que sa tête soit tout ce qui dépasse. Je sais pas pourquoi c’est à ce moment-là que j’entends la voix de Becka me répéter ces mots qu’elle a eu y’a quelques temps, sur le fait que je suis pas la mère de la petite, mais les mots s'imprègnent dans mon crâne, et me quittent plus de la journée, même quand Ritter vient remettre Ester dans son incubateur.

Ces séances de peau à peau finissent par devenir plus nombreuses, presque quotidiennes. Il me faut pas beaucoup plus d’infos que savoir que ça fait du bien au petit bébé pour ôter ma blouse, et m’exhiber en débardeur dans le service. Je sais pas si c’est Ester qui reprend des forces, ou si ce truc d’elle sur moi marche vraiment, mais son évolution est vraiment encourageante, et son état de santé s’améliore, malgré cette opération que son petit cœur a dû subir. Un soir, elle me fait même le privilège de m’adresser le plus beau sourire qui soit, et putain, je suis certaine d’avoir senti mon coeur fondre dans ma poitrine à ce moment-là. C’est médicalement impossible, mais niveau ressenti, c’est pile ce qui convient. En quelques secondes, elle a balayé tous les tracas de la journée, et rendu tout plus léger. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre certains trucs, qui s’obstinaient à m’échapper jusque-là.

Je suis rentrée depuis près d’une heure et demie déjà quand Sam passe à son tour le pas de la porte du loft. Une heure trente passée à nettoyer, ranger, fumer, placer, déplacer, replacer, et fumer encore un peu. J’ignorais jusqu’à aujourd’hui que je faisais partie de ces personnes qui se transforment en fée du logis quand elles sont préoccupées. En d’autres circonstances, je me serai sûrement foutue de moi-même. Mais pas ce soir. Je me suis répétée en boucle plusieurs manières possibles d’aborder les choses, tenté divers scénarios, mais je me sens pas prête pour autant pour ce qui va suivre. Je sais qu’une fois que les mots seront sortis, je pourrais plus les reprendre, et qu’ils auront des conséquences qui m’échappent totalement. Et je crois que c’est ça qui me fait le plus peur.

Le sourire qui me vient aux lèvres quand Sammy arrive à ma hauteur est pourtant naturel, et je m’empresse de répondre à ce baiser qu’il m’offre. “-Bonne journée ?” que je demande, en lui tendant une bière similaire à celle que je suis en train de boire, alors que je m’accoude au plan de travail pour l’écouter me raconter sa journée avec ce chef qui a l’air un peu spécial. Quand il me retourne la question, comme toujours, je hausse les épaules alors que l’instinct de préservation prend le dessus sur le reste : “-La routine. Beaucoup de patients, et peu de moyens.” Ce qui en soit est loin d’être un mensonge. Bien loin, même. Et puis, techniquement parlant, les idées qui me trottent dans la tête datent pas d’aujourd’hui, donc…c’est pas vraiment faux.

Ouais, je me cherche des excuses, je sais. Mais même si j’arrive à m’ouvrir bien plus facilement qu’au début de notre relation, ou même avant, le naturel a parfois tendance à revenir au triple galop, et à s’immiscer dans mes plans. Un peu comme là. Je porte la bouteille à mes lèvres pour boire une nouvelle longue gorgée de bière, avant de tiquer quand Sam me dit qu’il va prendre une douche, et qu’ensuite il nous préparera quelque chose à manger. Et comme je réagis pas aussi vite qu’il l’aurait fallu, je reste bras ballants quand il me vole un baiser, et se dirige vers les escaliers. “-Attends.” Le mot jaillit de mes lèvres, sans que je puisse le retenir. Mais au fond, c’est pas plus mal. Si je continue de garder ce qui me trotte dans la tête pour moi toute seule, je vais finir par me taper le front contre un mur. “-Je voudrais te parler d’un truc…” que je commence maladroitement, avant de désigner le canapé d’un geste du menton : “-Tu m’accordes cinq minutes ?”

Bon…cinq minutes, je crois que je vois pas assez large. C’est vrai quoi, comment on pourrait prendre une décision qui concerne notre avenir -et pas que le nôtre- en cinq minutes ? Pour autant, Sammy accepte de me rejoindre sur notre canapé, et après quelques secondes d’incertitude, à fixer cette photo de moi accrochée au mur d’en face qu’il a fait dans le studio de danse où j’ai plus autant l’occasion d’aller qu’avant, je finis par relever la tête vers lui. “-Je…” Sais pas par où commencer, clairement. Et je sais aussi que plus j’aurai du mal à me lancer, et à sortir les mots, plus Sam va se mettre à s’imaginer des trucs, et j’ai clairement pas envie de le faire flipper. Alors, je me donne le plus gros coup de pied au cul du monde, et je finis par lâcher, à mi-voix : “-Je veux pas qu’Ester connaisse le Foster Care.” que je commence dans un froncement de sourcils, me disant que ça sonnait différemment dans ma tête. Et pour cause, dans ma tête, je comptais simplement ouvrir la bouche et lui dire que je voulais jamais avoir à me séparer d’elle.

Je pose la bouteille sur la table basse, avant de me tourner plus franchement vers Sam, les mains collées l’une contre l’autre par la nervosité. “-Ce que tu m’en as raconté, c’est…je veux pas de ça pour elle. Et…et oui, je sais que techniquement j’ai rien à vouloir ou pas vouloir pour elle, mais…c’est comme ça. Je suis attachée à cette gosse. Et…elle s’est déjà battu si dur dans sa toute petite courte vie, et…elle mérite…elle mérite…” Je ferme les yeux une longue seconde, parce que tout paraît toujours plus simple, quand il n’y a pas besoin de le formuler à voix haute. “-Je me suis attachée à elle. Et…l’idée de pas être là pour la voir grandir, et assister à ses premiers pas, ou ses premiers mots, ça me…” Me parait insurmontable. “-Elle a le plus beau sourire du monde Sammy, si tu voyais ça…” Un grand sourire, qui pue l’innocence et réchauffe de l’intérieur.

Et l’imaginer, ce sourire, me donne le courage suffisant pour prononcer les mots que j’aurai dû lâcher dès le départ. “-Je l’aime, cette petite. Et…je veux pas avoir à lui dire adieu, et jamais savoir si elle va bien, si elle est en bonne santé, et heureuse.” Je dis beaucoup “je veux”, j’en ai conscience, mais je sais pas comment exprimer autrement la situation. “-Je voudrais…adopter Ester.” Voilà, c’est dit. Tout ça pour ça, quatre mots. Quatre mots qui pourraient changer nos vies, à tous les trois, à jamais. “-Je sais que…qu’on avait à peine abordé l’idée d’être parents, et…que c’est soudain…et qu’en plus de ça, je t’ai même pas envoyé ce fameux recommandé avec accusé de réception, mais…” Le léger sourire s’efface presque aussitôt, alors que je lève doucement une épaule : “-Je voudrais qu’on puisse discuter de la possibilité de l’adopter. Tous les deux, ou moi toute seule si tu penses que c’est préférable, mais j’ai besoin qu’on en parle.” que je conclus en penchant légèrement la tête. Ouais, je me suis peut-être un peu emballée sur cette histoire de cinq minutes, finalement.

___________


Seek what sets your soul on fire.
Some days I am goddess. Some days I am wild child. Some days I am a fragile mess. Most days, I am a bit of all three. But every day, I am here, trying.
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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyJeu 19 Oct - 12:41

We are the lucky ones
La conversation qu'ils avaient eue l'autre soir avait fini par apaiser la jolie blonde qui avait fini par rejoindre le lit en sa compagnie. Même si tout n'était pas réglé, ils n'auraient aucun contrôle sur ce qui arrivera au bébé prématuré. Les jours, les semaines leur diront et c'est ainsi que la vie reprenait son rythme. Solveig rentrait particulièrement tard et le cuistot savait qu'elle passait du temps avec le bébé qui n'avait de contact qu'avec le personnel soignant. Samael ne disait généralement rien, écoutait surtout les nouvelles chaque jour, les interventions qu'elle avait eu, les moments difficiles où les appareils s'étaient emballés. Il l'avait vu revenir avec des livres qu'elle avait récupérés dans la librairie de Sohan, des livres pour enfant et s'il l'aurait taquiné en premier lieu, le blondinet s'était retenu, car la jeune femme n'était pas dans sa zone de confort, pourtant elle faisait des efforts qu'aucun n'aurait pu douter. Il l'avait vu revenir un soir, chamboulée d'une expérience qu'elle avait faite avec la petite Ester. Elle l'avait porté et si la jeune femme ne parvenait pas à poser les mots sur les émotions qui l'avaient traversée, Sam voyait bien que quelque chose se passait en elle. Connu pour ses dix bêtises à la minute, il avait une sensibilité concernant les autres. Il voyait l'attachement que Solveig développait pour cette enfant. Ce n'était pas le sien, mais elle en parlait comme si c'était le cas. Surtout que l'enfant semblait être en meilleure forme après ce moment. Chaque jour, la future médecin prenait un moment pour se lier à elle. Sam n'avait rien dit, avait souri et l'avait pris dans ses bras avant d'aller se griller une clope sur le balcon.

Les semaines étaient passées et si l'enfant était stable et avait passé les heures critiques, elle restait un enfant né à Downfall où ils manquaient parfois cruellement de matériel et de main d'œuvre. La vie se poursuivait à ce rythme où la jeune femme rentrait tard et Sam travaillait dans différents restaurants et autres bars qui le prenaient. Le Café Français lui offrait une stabilité et une régularité qui lui assurait un salaire correct. Et il se démenait pour montrer qu'il valait le coup. Les chats lui en voulaient un peu et se montraient particulièrement collants, mais ce n'était pas très dérangeant en dehors des moments d'intimité où il fallait les éloigner - mais ne pas les enfermer dans une autre pièce au risque de les entendre miauler à tue-tête. Il avait profité de ces temps libres pour les passer avec son frère et sa sœur, parlant de la situation et de son quotidien. L'enthousiasme de la fratrie était toujours présent et ils posaient mille et une question auxquelles il n'avait pas de réponse, mais il leur demandait de ne pas les poser à Solveig pour lui laisser un espace de tranquillité. Il avait passé un peu de temps avec Neal qui n'avait que peu de bons conseils à lui donner, mais c'était un peu désabusé qu'ils en étaient venus à la conclusion qu'il n'y aurait rien de bon pour cet enfant dans cette ville. Au final, Sam avait eu une conversation assez sérieuse, vautré dans le canapé de son bestie, une bière à la main avant que leur ami Russe ne débarque et il était rentré en pleine réflexion, gardant pour lui ses conclusions.

Ce fut quelques jours après qu'il rentra un soir, un peu tard, de son boulot au Café Français, ouvrant l'appartement et sentant un vent de propreté, quelques modifications dans leur installation. Ils auraient pu manger par terre s'ils voulaient. Sam s'arrêta, surpris et s'amusa de dire :

Oh, on a été cambriolé ?

Nul doute qu'il y avait eu du remue-ménage et si ce n'était pas dans l'appartement, c'était dans l'esprit de la jeune femme. Sam posa ses clés et vint déposer un baiser sur les lèvres de Solveig, voyant qu'elle lui tendait une bière, il la remercia d'un sourire.

Ça va, j'étais en cuisine aujourd'hui, Eddie m'a encore cassé les couilles parce qu'il se met trop la pression pour impressionner la direction. J'ai envie de l'envoyer chier, mais d'une force ! Et toi ?

Ce n'était pas la première fois qu'il parlait du chef cuisinier qui avait compris pour qui il bossait et agissait par peur. Samael comprendrait mieux s'il avait toutes les informations et n'auraient peut-être pas envie de l'envoyer chier comme il disait. Il avait verbalisé quelques fois l'envie d'avoir sa propre cuisine, s'amusant de la mixologie, mais n'étant pas sa vraie passion. La routine s'était installée dans leur vie et ils semblaient être satisfaits, car ils rentraient chez eux chaque fois et se retrouvaient, qu'importe les difficultés. Il eut un demi-sourire après avoir trinqué et bu une gorgée de bière tout deux près du comptoir de la cuisine. Il déposa la bouteille, annonçant qu'il allait se laver pour enlever les odeurs de fritures et autres qu'il avait sur lui. Et alors qu'il allait monter les escaliers, la voix de Solveig retentit lui demandant d'attendre. Il se retourna, s'arrêtant dans son mouvement et voyait la jeune femme ne plus trop savoir où se mettre, voulant lui prendre quelques minutes avant qu'il ne se douche.

Toi, t'as un truc à m'annoncer. La date de la prochaine soirée que ton boulot organise ?

Sam s'était approché et posé sur le canapé, voyant bien que ce n'était pas pour une soirée qu'elle lui avait demandé. Elle était bien plus troublée, fixant une des photos qu'il avait prise d'elle. Solveig avait autre chose à lui annoncer et il ne pouvait s'empêcher de penser à un autre homme. Son corps se figea quelques instant, imaginant le pire, se voyant déjà faire ses valises et squatter chez la fratrie. Elle hésitait, elle cherchait ses mots et était terrifiée à l'idée de lui annoncer ce qui se tramait. Le cadet de la fratrie n'osa pas bouger en attendant de voir la chute. Ester. C'était au sujet d'Ester. Son corps se détendit immédiatement, se voûtant presque de soulagement. Solveig ne voulait pas qu'elle connaisse le même système pourri que les trois bébous avaient connus.

Okay ? Avait-il murmuré ne sachant trop où elle voulait en venir.

Solveig eut besoin d'un peu de temps pour poursuivre, nerveuse, se tournant vers lui pour lui faire face. Et son discours fut un peu décousu, montrant son attachement pour ce petit bébé qui avait déjà souffert et qui n'aurait personne pour l'accueillir. Elle méritait d'avoir une belle vie et à ses mots, Sam avait simplement murmurer un "je sais" parce qu'aucun enfant ne méritait de vivre les difficultés que certains avaient vécu. Ici ou dans le Foster Care. Il posa une main sur son genou, hochant simplement de la tête, sachant déjà qu'elle aimait cet enfant et qu'elle n'était pas prête à lui dire au revoir quand elle sortirait de l'hôpital. Pour aller où ? Dans l'orphelinat qui avait brûlé vingt ans en arrière, si ce n'est plus ? Ses phrases étaient coupées car la blonde n'arrivait pas à exprimer ce qui la travaillait au plus profond d'elle-même. Solveig voulait adopter Ester. Ce qui des semaines en arrière la terrifiait, l'idée d'être un jour mère, chose à laquelle elle ne pensait pas être capable, avait disparu. Il aurait voulu dire quelque chose mais rien ne vint. Le cuistot avait ramené sa main près de lui, esquissant un maigre sourire quant à l'idée d'être prévenu sur la question de parentalité qu'ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion d'aborder. Solveig savait que ce n'était pas un projet de vie du blond, qu'il n'était pas fermé à l'idée avec une situation stable pour sortir un gosse du système, avec la bonne personne. La bonne personne, il pensait l'avoir - comme il avait à chaque fois pensé avoir eu - mais la situation et le lieu n'étaient pas propices. Sa petite amie voulait discuter de l'adoption et était prête à l'adopter seule s'il fallait. Samael eut une moue, hochant de la tête, pensif, son regard revenant vers elle.

Je m'en doutais, même si je ne pensais pas que ça serait aussi vite. Tu en parles tous les jours et depuis des semaines et au-delà de l'odeur aseptisée de l'hôpital, tu sais que ta peau sent la lotion pour bébé, là ?

Il pointa du doigt l'endroit où Ester était posée chaque jour. Une odeur légère mais tenace et pourtant douce. C'était de ça qu'il avait parlé avec son meilleur ami, préférant ne pas en parler à la fratrie pour qu'ils ne s'emballent pas. Il savait que la question finirait par être posée surtout quand il voyait la jeune femme pensive, loin de leur appartement, un sourire en coin sur quelque chose où il n'avait peut-être pas sa place. Il soupira, se leva et lui demanda :

Laisse-moi le temps de me laver, je pue vraiment le graillon. Et ne te monte pas des films en version longue pendant ce temps, j'ai besoin d'y réfléchir quelques minutes seul. Je ne serai pas long.

Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme et monta les escaliers, se glissa rapidement sous l'eau même si elle était froide et se savonna. Quelques minutes pour réfléchir d'un avenir où il n'aurait peut-être pas sa place s'il refusait. Il était redescendu dans un survet' qu'il portait chez eux, un t-shirt d'une équipe de football américain, pieds nus et les cheveux mouillés. Il retourna s'asseoir, sentant bien la pression que la jeune femme s'était mise malgré tout. Il chercha ses mots avant d'amener à la conclusion qu'il avait eu.

J'imagine que ça fait des semaines que t'y penses ? Peut-être même depuis l'autre soir ? ... J'veux pas d'enfant, mais je suis pas fermé à l'idée d'un jour adopter un gosse, je te l'ai dit l'autre jour, même si je suis plus à l'aise avec des animaux que des mômes. On n'a pas de situation stable, tu n'as pas terminé tes études, et même si le Café m'assure un salaire régulier, je ne suis pas certain de mon avenir. J'ignore les démarches ici mais je pense qu'il vaudrait mieux que tu l'adoptes seule, légalement parlant, si le mot légal a un sens ici.

Parce qu'il ne pensait pas être prêt pour ça, ne pas être à la hauteur, ne pas savoir quoi faire et craignait ne pas avoir ce truc qu'elle ne parvenait pas à décrire quand elle lui en avait parlé. Il était un très bon grand frère mais être un bon parent, ça, il l'ignorait. Et s'il ne le disait pas, au fond, il avait peur. C'était ainsi qu'il l'exprimait, en refusant d'adopter cette enfant, laissant la responsabilité à la jeune médecin. Mais il ignorait que cela amènerait des questions sur leur avenir car même si pour lui, c'était clair, l'aventure se poursuivrait, ce qu'il disait pouvait amener la confusion. Il aimait profondément Solveig comme il n'avait jamais aimé auparavant.

T'as pensé au fait de faire vivre un gosse ici ? Tu penses que c'est un environnement sain pour elle ?

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Solveig De Souza
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyVen 27 Oct - 20:00

J’ai déjà dit que j’admirais les personnes capables de dire ce qu’elles pensent et ressentent sans s’en donner un ulcère à l’estomac de nervosité ? Nan ? Hé bah voilà, c’est fait. J’aimerai pouvoir être de ces personnes qui réussissent à s'asseoir à une table, à développer leurs arguments, à dévoiler leurs pensées, à exprimer leurs doutes, leurs peurs, leur colère, sans bégayer ou s’empêtrer dans leurs propos comme je risque sans doute de le faire d’ici quelques instants. J'aurais dû écrire ce que j’ai à dire sur une feuille, ça m’aurait permis de me raccrocher à quelque chose quand ce trop plein d’émotions que je sens venir d’ici m’aurait submergée.

Je me sens nerveuse…tellement nerveuse. J’ai absolument aucune idée de comment aborder le sujet. C’est pas comme si je lui proposais un truc aussi anodin que de se faire une pizza ce soir, ou de passer la soirée chez l’un des jumeaux. J’ai conscience que ce que je m’apprête à lui demander va bouleverser nos vies, et que ça y changera à peu près… bah…tout, à vrai dire. Notre quotidien, notre dynamique, nos priorités, la façon dont on occupera notre temps libre, qu’on aura d’ailleurs sans doute bien moins qu’avant, jusqu’au loft va se retrouver affecté par cette proposition. Alors oui, oui…je la sens bien, vraiment bien, cette boule au creux de mon bide.

Je suis tellement tendue qu’à l’arrivée de Sammy, et à sa remarque, j’ai un léger mouvement de recul, alors que je regarde partout autour de nous, dans l’appart. Cambriolés ? On a été cambriolés ?

“-Quoi ? Ah bon, tu penses que…ah, j’ai compris.”

Que je me reprends presque aussitôt, à deux doigts de me frapper le front. Ouais, de l’humour, évidemment. J’aurai dû me douter que ça allait être la réponse de Sam à cette tension que je dois dégager à cet instant. Enfin…même en le sachant en avance, j’aurai pas réussi à me détendre et à me dire qu’il essaierait de me faire sourire sitôt le pas de la porte de notre chez nous franchi.

Malgré l’appréhension, ça m’intéresse vraiment de savoir comment s’est passée sa journée de travail, et si ça a été. Je sais que le chef du resto dans lequel il bosse est parfois sur son dos, et que ça a tendance à taper sur les nerfs de Sam. Comme il tarde pas à me l’expliquer, d’ailleurs. J’esquisse une petite grimace, avant d’avaler une gorgée de bière.

“-Tu devrais lui conseiller de boire un coup avant le boulot.” que je commence, avant d’aviser la bouteille dans ma main, couverte de condensation. “-Quoique…nan, mauvaise idée. Flammes, couteau, four…on va éviter de suggérer à ton collègue de picoler avant de prendre son service. Il se calmera peut-être avec le temps…”

Autant éviter les accidents débiles, on a déjà assez de taff à l’hôpital comme ça. A mon tour de lui parler de ma journée de travail, que je qualifie de routine, sans que ce soit un mensonge pour autant. Les jours se suivent, et se ressemblent bien souvent, avec les mêmes amers constats, les mêmes manques, les mêmes failles. Ce qui fait que j’ai pas besoin de m’étendre sur les détails, parce que Sam les connait déjà. Il est passé par l’hôpital de Downfall, il a vu de lui-même comment ça se passe là-bas.

Je me contente d’un petit hochement de tête quand  il pointe du doigt que j’ai quelque chose à lui annoncer, même si non, il s’agit pas de devoir lui donner la date de la prochaine soirée de boulot. J’aurai été clairement moins tendue pour ça. Ca serait bien plus simple, s’il s’agissait que de ça. Mais…on en est un peu loin. Au lieu de ça, je m'empêtre, je bégaie, j’hésite…à tel point que ça relèverait presque du miracle si Sam comprend tout mon charabia. J’aurai voulu juste…dire ce que j’avais à dire, sans tourner autour du pot. Et en même temps, je me voyais pas forcément lui lâcher un abrupt : “on adopte Ester ?” sans un minimum de préparation ou d’explication au préalable. J’arrive à aller au bout de mes pensées, même quand la main apaisante que Sam avait posée sur mon genou le quitte, y laissant une sensation de vide qui présage rien de bon.

Tournée vers lui, j’ai l’impression d’être suspendue à ses réactions, accrochée aux traits de son visage, arrimée à sa respiration. Comme si en le scrutant avec attention, je pouvais anticiper, et rendre la chute moins douloureuse, si chute il devait y avoir. Et bon…vu la façon dont Sam a retiré sa main de mon genou, je me dis que l’explosion de joie sera clairement pas pour ce soir.

“-Tu…t’en doutais ?” que je murmure en fronçant les sourcils, alors qu’il poursuit sa phrase.

Comment ça, il s’en doutait ? Comment est-ce qu’il peut s’en douter, plutôt, alors que comprendre mon attachement et admettre cette idée a été un choc pour moi-même ?
Mes doigts se portent sur cet endroit de ma peau qu’il désigne, celui où le tout petit corps d’Ester est posé presque quotidiennement, alors que j’ignorais totalement que son odeur imprégnait mon épiderme. Finalement, peut-être qu’elle est déjà bien plus présente dans notre quotidien que ce dont je me rends compte.

Sauf qu’au lieu d’avoir la discussion que j’imaginais s’enchainer à la suite de mes révélations, Sammy m’annonce qu’il a vraiment besoin de se doucher, et après un baiser sur le front, il me plante, là, sur notre canapé. Et c’est même pas comme si je pouvais râler ou lui en vouloir, je comprends bien qu’il ait besoin de réfléchir seul à cette bombe que je viens de lâcher, à cette proposition de changer notre avenir sans retour en arrière possible. Et alors que l’eau se fait entendre dans la douche, je pousse un long soupir, et renverse ma tête sur le canapé, le dossier trouvant sa place dans le creux de ma nuque. Il a enlevé sa main de mon genou, alors…j’ai pas vraiment besoin de me monter des films, que ce soit en version longue ou courte, pour me douter de quelle sera sa réponse.

Finalement, il est moins long que ce que j’avais pu redouter, et après quelques minutes, Sammy me rejoint de nouveau dans le salon, s’installant à la place qui était la sienne avant cette douche. Je voudrais pouvoir arborer une mine détendue et décontractée, mais on en est tellement loin que je suis même pas sûre de savoir comment faire. Mon regard cherche le sien, alors que lui semble à la recherche de ses mots, et la boule d’appréhension dans ma gorge gonfle encore un peu plus. Pourquoi est-ce qu’il hésiterait autant pour juste dire que oui, il veut que nous soyons les parents d’Ester ?

Pétrifiée, j’écoute les mots. Ceux que j’ai pu deviner, que j’ai redouté, que j’aurai préféré pas entendre. Je cherche pourtant pas à l’interrompre, me contentant juste de détourner le regard. De toutes façons, avec la pierre qui vient de me tomber dans l’estomac, toute envie de prononcer le moindre mot.  

“-Oh…oh.”

Voilà, c’est à peu près tout ce que j’ai en stock. Sans même m’en rendre compte, je me lève du canapé et m’éloigne un peu, allant m’abriter derrière notre plan de travail. Bras croisés sur ma poitrine, mains posées sur mes épaules, je les presse de toutes mes forces, alors que j’arpente la cuisine en essayant de contrôler les émotions contradictoires qui déferlent.

“-Très bien.”

Non, pas très bien. Pas très bien du tout, même. Pourtant, qu’est-ce que je pourrais dire d’autre ? Après tout, adopter Ester seule faisait partie des propositions que je lui ai soumises, alors je peux pas vraiment m’offusquer de sa réponse. Je crois que je me reposais un peu sur l’idée que devenir la mère de cette petite serait moins effrayant en partageant le rôle de parent avec Sam, parce que je doute pas un seul instant qu’il y aura plus d’une situation où j’aurai besoin de m’appuyer sur lui, de compter sur lui, ou de juste l’entendre me dire que ça va aller. Est-ce que j’ai vraiment les épaules pour adopter Ester seule ?

Je fronce les sourcils à la question du cuistot, et me tourne une nouvelle fois vers Sammy. Si j’ai vraiment pensé à ce que c’était, d’élever un gosse à Downfall ? Si c’est l’environnement de rêve pour voir grandir un enfant, qu’il soit le sien, ou pas ? Sérieusement ? On a eu cette conversation, il sait pourtant bien ce que j’en pense. Pourtant, quand je réponds, y’a aucune trace de colère dans mes mots, mon ton est plutôt empreint d’une lassitude dont j’ignore l’origine.

“-Bien sûr que j’y ai pensé, Samaël, tu t’imagines quoi ? Que j’ai pas retourné ça dans ma tête environ un milliard de fois avant d'évoquer le sujet avec toi ?”

Un milliard…on est encore loin du compte. J’ai tourné et tourné et tourné ça tant de fois que j’en ai perdu le compte. J’ai imaginé des tas de scénarios, parfois joyeux, souvent catastrophiques. Son refus, bien évidemment. Le refus des autorités de me laisser la garde d’Ester. La possibilité qu’elle puisse jamais quitter l’hôpital. J’ai imaginé tellement de scènes que j’en ai perdu le fil. S’il pense qu’il s’agit d’un caprice, ou d’un coup de tête, il sait même pas à quel point il est loin de la réalité.

Je me mords l’intérieur de la joue, avant de laisser échapper un soupir, comme une manière de prendre sur moi pour parvenir à me tourner une nouvelle fois vers Sammy.

“-Je…”

Je me passe une main sur le front, sans savoir si je dois aller au bout des réflexions que j’ai pu avoir en solo jusqu’à ce soir. Quand je vois ce que ça vient de donner, je sens une certaine réticence à poursuivre sur ma lancée. Et pourtant, sa question appelle à une réponse sincère, et plus posée.

“-Downfall est…effectivement loin d’être l’endroit de rêve pour élever un enfant. Il y a…la violence, et la pauvreté, cet embargo qui n’en finit plus, les moyens limités à l’hôpital alors qu’Ester aura besoin d’un suivi médical régulier…”

Je pourrais continuer d’énumérer tous les trucs pourris dans le quartier expérimental, je sais que la liste peut être longue. Mais ça finirait sans doute par être déprimant, parce que même si on arrive à sortir Ester de cette misère, y’a des tas de gosses qui continueront d’y grandir.

“-Je sais, qu’ici c’est pas l’idéal.” Et c’est pas peu de le dire. “-C’est pour ça que…je voulais qu’on discute ensemble de la possibilité de déménager à Los Angeles.”

Voilà, c’est dit. Laisser Downfall derrière nous m’est apparu comme la meilleure solution pour Ester. Et une fois de l’autre côté du Mur, si le monde entier s’offre à nous, il y a bien un endroit auquel j’ai tout de suite pensé, et qui pourrait nous accueillir pour cette nouvelle vie à trois.

“-J’ai pas la prétention de penser que tu restes ici que pour moi, mais…t’es venu à Downfall pour retrouver Ofelia, et Timmy est venu pour toi aussi, vous êtes réunis tous les trois depuis un bon moment maintenant, et…finalement, vous êtes encore tous là, et…et…cette ville va finir par tuer cette étincelle de Bisounours en vous, et ce serait le pire truc du monde. Et je sais que vos parents vous manquent énormément, alors…”

Alors Los Angeles, ça pourrait être l’endroit parfait. Même si pour ça, il faudra laisser derrière nous la vie qu’on s’est construites ici, les amis qu’on a pu s’y faire, cette deuxième famille, avec laquelle on partage aucun brin d’ADN.

“-Los Angeles regorge de pédiatres qui pourraient s’occuper du suivi d’Ester, et…je devrais pouvoir obtenir un transfert sans trop de difficultés. Et…toi…toi, tu pourrais trouver un endroit où ouvrir ce restaurant dont toi et O’ vous parlez tout le temps.” que j’ajoute, avant de lever doucement une épaule, une esquisse de sourire triste sur le visage : “-Tu vois…j’y ai un peu pensé…”

Un peu, ouais, l’espace de quelques minutes. Ou heures.

Pour autant, même si j’ai été au bout de mes réflexions, ça enlève pas le poids sur mes épaules, ça chasse pas ce froid qui gagne chaque cellule de mon corps gangrené par la peur. Je reprends ma marche forcée dans la cuisine, qui a ni l’avantage de me réchauffer, ni même celui de calmer la boule de nerfs que je suis en train de devenir. De tous les scénarios que j’ai imaginé, je dois bien admettre que la possibilité d’avoir à choisir entre Sammy et Ester s’est jamais présentée à moi, j’ai pas pensé une seule seconde que je devrais en arriver là. Et cette possibilité me donne l’impression physique, douloureuse, qu’on est en train de m’arracher un truc. Avec une appréhension que je parviens difficilement à maîtriser, je me tourne vers le blond, les sourcils haussés par la crainte des mots que je m'apprête à prononcer.

“-Et nous, Sam ?”

Je voudrais pouvoir dire que ma voix est ferme et hyper assurée quand je pose la question, que je doute pas un seul instant qu’il va dire qu’il a pas l’intention de partir là où je suis pas, que ça continuera d’être Nous, contre l’adversité, les coups durs, les complications, et tous ces trucs à la con qui m’ont toujours rebuté, mais que ce soir j’ai presque désespérement besoin d’entendre. Mais la réalité est toute autre. Elle tremble, tout comme mes lèvres que je m’empresse de plaquer l’une contre l’autre pour masquer toute la tristesse que m’inspire cette question. Ou plutôt, la réponse qu’il pourrait y donner. Je me déteste, à cet instant, de pas réussir à empêcher mes yeux de briller, et mon coeur de se serrer si fort dans ma poitrine.

“-Si j’adopte Ester toute seule…on devient quoi, nous deux ?”

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyJeu 16 Nov - 15:33

We are the lucky ones
Il avait demandé un peu de temps à la jeune femme. Le temps d'une douche, pas plus, pour réfléchir. Là où Solveig avait tergiversé pendant plusieurs semaines, à peser le pour et le contre. Cette annonce n'avait pas vraiment été une surprise. La vraie surprise était le temps qu'elle avait mis pour lui dire. Il avait repoussé au lendemain à chaque fois alors que cela leur pendait au nez. Parce que la blonde avait peur de ce rôle qu'elle ne considérait pas lui aller. Il en avait parlé à Neal, mais n'avait pas conclu que cela allait arriver. Alors, Sam lui demanda ce court temps pour prendre une douche, ôter l'odeur de friture qui l'avait suivi après sa soirée dans les cuisines du Café Français.

Une simple douche pour décider d'un avenir où il n'aurait peut-être pas sa place. Il était redescendu et il exposa calmement son point de vue. Il ne voulait pas d'enfant, mais ne serait pas fermé à l'idée d'adopter un jour si la situation lui permettait. Rationnel, Sam montrait que leur situation n'avait rien de stable. Elle faisait encore des études et le salaire du cuistot variait d'un mois à l'autre. La sécurité qu'offrait cette ville était inexistante et il préférait la voir adopter seule. Légalement. Parce que s'ils se retrouvaient dans des difficultés, l'enfant ne serait pas déchiré entre deux parents, surtout dans un monde où les hommes étaient clairement avantagés. C'était par peur qu'il parlait, peur de cet inconnu alors que la jeune femme se jetait dans cet inconnu, la boule au ventre, mais bien décidé d'aller jusqu'au bout de cette démarche. Ce n'était pas la réponse attendue par Solveig. Car cette dernière se leva, partant dans la cuisine, fuyant la conversation à sa manière. Sam la suivit du regard, s'appuyant sur le dossier du canapé pour la voir, perdu dans ses pensées.

Une boule se forma au creux de son ventre. Il doutait à cet instant. Ce n'était pas une histoire de tromperie, c'était une histoire d'amour avec une autre personne, un autre petit individu qui aurait toute sa place dans leur histoire. Et pourtant, Sam ne se sentait pas prêt pour autant de passer le cap. Comme il ne se sentait pas prêt à mettre un terme à cette histoire. Mais ce n'était pas la réponse attendue par la jeune femme. Seulement Sam ne comptait pas changer, pas quand il était question de la vie d'un enfant. Il ne l'avait jamais vu, il ne pensait pas avoir cette fibre-là quand bien même Solveig lui en parlait régulièrement si ce n'était pas quotidiennement. Il posa des choses simples, à savoir si Downfall était un bon lieu pour grandir. Les gosses s'en sortaient plus ou moins bien, mais avaient-ils vraiment un avenir ? Solveig aurait pu être en colère, lui en vouloir, lui montrer la porte d'un signe de la main, mais c'était avec lassitude qu'elle répondit. Évidemment qu'elle avait pensé à tout, elle avait réfléchi à toutes les possibilités, même celle où il n'accepterait pas. Sam hocha simplement de la tête, n'ayant rien de plus à ajouter.

Solveig hésita pourtant à poursuivre comme si elle avait compris qu'elle ne pourrait lui faire changer d'idée. Pourtant, elle trouva les mots pour expliquer son point de vue sur un avenir dans l'ex-quartier expérimental. Downfall, ville de violence et de pauvreté, que le reste du monde ignore, méprise où les soins, l'éducation sont difficile à obtenir. Ce n'était pas un restaurant, c'était des vies maintenues en vie. Seulement, Sam ne s'attendit pas à ce qu'elle envisage de quitter le quartier. Après tout, elle n'y était pas née et s'y cachait depuis de nombreuses années.

Tu veux partir ? Demanda-t-il, mais n'ayant pas besoin de réponse.

La jeune femme argumenta quant à sa présence ici. Il avait retrouvé sa sœur, même si l'histoire était sordide, son frère les avait rejoints et les voilà tous trois coincés. Sam avait perdu ses papiers mais grâce à sa famille, il avait fini par avoir de nouveau des papiers, mais pourtant, il était resté. Il n'avait plus de raison valable si ce n'est la présence d'une jolie blonde qui avait fait chavirer son cœur. Alors qu'il était proche de sa famille, la logique aurait été qu'ils partent tous les trois. Mais non, ils étaient restés. Il eut un petit rictus qu'en a l'image qu'elle avait d'eux. Des bisounours. Elle touchait du doigt une chose qui pesait aussi sur son moral. Le fait de ne pas avoir vu ses parents depuis toutes ces années. Il n'en parlait pas parce qu'il savait pourquoi il restait ici. La médecine serait meilleure là-bas pour s'assurer de la bonne santé d'Ester et lui pourrait ouvrir le restaurant qu'il avait toujours voulu avec sa sœur. Un concept qui pourrait marcher. Son frère fera les plans et les deux Montgomery pourront ne jamais se quitter. Un rêve qu'il avait mis de côté même s'il en parlait après quelques verres.

La chute arriva après alors qu'elle faisait les cent pas. Nous. De là où il était, il pouvait voir son état, les tremblements, les yeux brillants. La peur, la douleur, la tristesse. Qu'advenait-il de nous si Ester rentrait dans sa vie ?

Nous ? Y a rien qui change, dit-il le plus simplement du monde.

Ce qui aura tout le loisir de désarçonner la blonde. Il se leva pour se rapprocher d'elle, ses deux mains se posant sur ses bras, mains chaudes qui pourraient apaiser la blonde. Il était calme, simple, presque détaché de la situation alors qu'elle pesait sur ses épaules, par crainte qu'ils n'aient pas la même façon de voir les choses.

Rien ne change, Sol, je veux faire un bout de chemin avec toi, le temps que ça durera, jusqu'à ce que tu en aies marre de moi et que tu me vires à coup de pied au cul. Je t'aime Sol et ça ne change rien. Tu veux adopter Ester, fais le, même si je ne rentre pas dans l'équation. Je serai là pour toi. Et pour elle. On ne sait pas de quoi la vie sera faite et je doute qu'un couple pas marié qui adopte, ça passe. T'auras plus de chance en le faisant seule et tu auras toute autorité la concernant.

Il avait simplement posé ses mains sur ses bras, il n'avait amené aucune pression et si la jeune femme voulait s'en détacher, il ne l'empêcherait pas. Il la regardait dans les yeux, des paroles sincères sortant de sa bouche, Et s'il se défendait d'avoir réfléchi à cela plus de cinq minutes, c'était un petit mensonge. Il en avait bien discuté avec son meilleur ami. Aucune solution ne serait la meilleure.

Quant à l'idée de partir, j'y pense un peu trop régulièrement mais partir sans toi n'était pas envisageable. Mais ton père ? Je sais qu'il te cherchait à l'époque. Si tu passes la frontière, que ton nom apparaît, il te retrouvera ? T'y as pensé ? Je ne sais pas de quoi il est capable, mais est-ce qu'il pourra être un danger pour Ester, pour toi ? Est-ce que tu n'as pas intérêt à prendre un autre nom pour ne pas avoir affaire à lui ? Tu peux prendre mon nom si ça peut t'aider à être tranquille.

Avait-il seulement idée de ce qu'il était en train de proposer ? Nope.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyVen 8 Déc - 20:29

Je peux même pas dire que la conversation a pris une tournure inattendue. C’est pas le cas. Il aurait fallu, à un moment ou à un autre, parler de L.A. Parler du fait que les Bébous restent ici, alors qu’ils ont plus rien à y faire, à part encaisser les coups durs que cette ville a à offrir, à part perdre ce truc qu’ils ont en eux, et qui les classe définitivement dans la case des gentils. Parler d’un départ qui aurait dû se faire une éternité plus tôt, quand Sam avait retrouvé Ofelia. Je sais pas pourquoi il continue à s’infliger ce quartier pourri. Pourquoi ils le font tous les trois. Je sais qu’ils ont tendance à se dire que tant qu’ils sont ensemble, c’est tout ce qui compte, peu importe où ils sont, et…je comprends ce sentiment. J’aurai suivi Diego au bout du monde que je me serai toujours sentie chez moi tant qu’il était là. Mais…je me suis peut-être dit aussi, une fois ou deux -ou dix- que c’était peut-être pour moi aussi. A cause de moi. Peut-être un peu…

Alors, nan…franchement, je saute pas de joie à l’idée de quitter Downfall, nos amis, les frangines, toutes ces personnes ayant participé de près ou de loin à ma reconstruction, et à me permettre d’être celle que je suis aujourd’hui. Pourtant…les raisons pour lesquelles je serai prête à partir font que ça me rend pas triste non plus pour autant. Les sentiments sont partagés, évidemment, et pourtant, Los Angeles m’est apparu comme une évidence. Le genre d’évidence dont j’aurai fini par discuter avec Sammy, même si Ester était pas entrée dans la balance. Je sais que sa famille lui manque. Je le vois sur son visage à chaque appel qu’il reçoit de ses parents, aux minutes qui suivent la fin de la communication, à cette façon qu’il a parfois de parler d’eux. Si j’avais été moins égoïste, ou que j’avais eu moins peur, j'aurais pu aborder ça avec lui avant. Alors, pour toute réponse, j’hausse les épaules, et les laisse retomber presque aussitôt. Je veux être avec toi, que ce soit ici, ou ailleurs. Mais je le dis pas. J’en ai déjà dit assez, dévoilé assez de mes réflexions sur ce possible départ.

Mais s’il veut pas de cette vie à trois…à quel point ça remet tout ça en perspective ? Si je décide vraiment d’adopter ce petit bébé, est-ce que ça veut dire tirer un trait sur Sam, sur notre histoire, sur ce qu’il me fait ressentir ? Cette idée me noue le bide presque aussitôt, alors que j’ai l’impression qu’une main glacée s’est saisie de mon cœur, et s’amuse cruellement à le presser entre ses doigts. De tous les scénarios, celui-là serait le pire, et de loin. Je refuse de choisir entre Sam et Ester, cette simple idée me rend malade. Alors nous…qu’est-ce qu’on devient, nous, au milieu de tout ça ? Je sens mes poings se serrer, ma mâchoire se crisper, alors que mon souffle se coupe quand il ouvre les lèvres, prêt à me donner sa réponse. Une réponse qui m’arrache un froncement de sourcils, alors que je le fixe, pleine d’incompréhension, tandis qu’il se rapproche de moi, jusqu’à poser ses mains sur mes bras.

J’ai l’impression d’être suspendue à ses lèvres pendant que Sammy m’explique avec ses mots en quoi l’adoption d’Ester changera rien à notre relation, à ce qu’on a, à ce qu’on est. Face aux paroles, rassurantes, apaisantes, je laisse l’air emmagasiné dans mes poumons s’en échapper, reprenant ma respiration, alors que je sens mes yeux se fermer. Les larmes accumulées au bord de mes paupières coulent sur mes joues, que j’essuie d’un mouvement d’épaule. Rien ne change. Est-ce que, pour une fois, ça pourrait être aussi simple que ça ? Est-ce qu’on peut juste continuer à s’aimer, et…voilà ?! C’est tellement tentant, de croire que oui. Mais depuis quand est-ce que la vie est aussi simple ? Quand je rouve les yeux, ils s’accrochent aussitôt à ceux de Sam, pour plus les lâcher, comme un point d’ancrage pour garder pied avec tout ça.

Je voudrais répondre, lui dire tout ce que ses paroles m’inspirent, que c’est ce que j’espérais entendre, que ça me fait du bien même, qu’il ai dit tout ça, que je lui suis reconnaissante, que j’espère que ce chemin qu’on va faire ensemble, et qu’il a évoqué, sera long, très très long, mais c’est encore trop le foutoir dans ma tête pour ça. Ça s'embrouille, ça part dans tous les sens, au point que c’est impossible de faire le focus sur un seul truc en particulier. Moi aussi, je t’aime. A défaut de le dire avec de vrais mots, c’est tout ce que contient mon regard quand il se pose sur lui, et quand mes doigts trouvent cette main qu’il a posée sur mon bras.

Je sais pas s’il prend mon silence comme une invitation à poursuivre, mais Sam enchaîne, alors que mon attention se focalise sur lui une nouvelle fois, muselant momentanément les pensées disparates dans mon esprit. Quand il avoue qu’il pense souvent -trop régulièrement sont les mots exacts- à quitter cet endroit, je laisse échapper un “-Je sais…” dans un chuchotis, alors que ma main glisse doucement dans ses cheveux. S’ensuit une avalanche de questions, certaines qui me sont déjà venues en tête, évidemment. La perspective de quitter cette ville a immédiatement été associée au visage d’Alberto. Plutôt logique, j’imagine, quand on sait que c’est pour le fuir que je suis venue me terrer ici, pour échapper à cette pression qu’il faisait peser sur mes épaules, à ses projets d’avenir pour moi, qui collaient en rien avec les miens. Ce serait sans doute pas mensonger de dire que si l’idée de partir a été si longue à formuler, c’est en grande partie à cause de ça.

Sauf que j’ai pas vraiment l’occasion de lui expliquer les conclusions qui sont les miennes à propos de ces heures de réflexion sur mon géniteur, que Sam fait une proposition qui fait de nouveau buguer mon cerveau. Prendre son nom ? Prendre son nom, comme dans…devenir sa femme ? Je sens mes lèvres s’entrouvrirent, et pourtant, aucun mot en sort. Paralysée de la langue…y’a bien que lui qui a ce pouvoir là sur moi. Mes sourcils se froncent à leur tour, alors que si j’étais face à un miroir, je pourrais sans doute voir trente six mille émotions passer sur ma tronche à cet instant. Incompréhension, peur, surprise, et j’en passe, et au milieu de tout ça, un truc qui fait battre mon cœur un peu trop vite. “-Tu veux que je devienne…ta femme ?!” que je demande à mi-voix, sans le quitter des yeux, sans cacher non plus que sa proposition est plus qu’inattendue.

A son tour, j’ai l’impression que Sam passe par tout un tas de sentiments, certains ressemblant à s’y méprendre à ceux que je viens de traverser moi aussi, jusqu’à ce que brille dans son magnifique regard une étincelle qui ressemble à s’y méprendre à une certitude, alors qu’il me répond simplement que oui. Oui, il veut que je devienne sa femme. Putain de bordel de merde. Sa femme…genre jusqu’à ce que la mort nous sépare, dans la pauvreté, la maladie, et tous ces machins-là. Sa femme ! J’ai le cœur qui bat si vite, si fort, que je suis sûre que notre vieille voisine doit l’entendre de chez elle, malgré ses problèmes d’audition. Est-ce qu’en l’espace d’une discussion, je vais devenir mère et épouse ? Je reste silencieuse un moment, peut-être sans doute un trop long moment au regard de la situation, de la réponse qu’il doit attendre, mais je veux pas me précipiter.

Une brève inspiration m’échappe, et sans un mot, je plaque mes lèvres contre les siennes dans un élan peut-être assez mal maîtrisé et qui passerait presque pour brusque. Notre baiser est bref, mais il aurait pu durer jusqu’à demain matin que ça aurait pas encore été suffisant pour décrire au mieux ce qu’il me fait ressentir. Quand je me recule, légèrement, c’est pour poser mes avant-bras au niveau des ses épaules, les mains glissées dans ses cheveux, de part et d’autre de son visage, alors qu’un léger sourire trouve son chemin jusqu’à mes lèvres : “-Non, Sammy, je veux pas devenir ta femme.” que je réponds doucement, caressant ses joues de mes pouces. “-Te méprends pas…je suis absolument dingue de toi, tu me rends heureuse, vraiment heureuse, et j’aime ce qu’on a ensemble, je t’aime, toi. Mais…le jour où tu me feras ta demande pour de vrai, ce sera parce que…c’est ma tronche que tu veux voir tous les matins à ton réveil, que…le monde te paraîtrait sans saveur sans la chieuse que je suis dans ta vie, ou…que tu veux qu’on devienne des vieux machins tous fripés côte à côte…et ce jour-là, je te dirai “oui” sans l’ombre d’une hésitation.” Je laisse échapper un nouveau sourire, alors que mes mains attrapent son visage avec douceur. “-Mais je veux pas devenir Madame Montgomery juste pour échapper à mon père. J’ai pas envie…je veux pas qu’il soit mêlé de près ou de loin à ce qu’on vit tous les deux. Je veux pas voir son visage à lui, le jour où je te dirai que c'est toi que je choisis, et avec qui je veux finir ma vie.” que je conclus dans un léger froncement de sourcils, pas certaine que ça lui permette de comprendre exactement mon point de vue. Alberto est un putain d’enfoiré de merde. Et j’ai pas envie de l’associer au fait de devenir une Montgomery, je veux pas lui donner le pouvoir de salir un truc qui est beau, et qui me fait du bien.

Je penche légèrement le visage, réalisant que sa proposition a balayé le chaos qui régnait dans mes pensées un peu plus tôt. Une demande en mariage pour échapper à De Souza Senior, il fallait y penser. “-Par contre…t’as raison sur un point. Si on passe le mur, on peut s’attendre à voir débarquer les sbires de mon père, et quand il aura confirmation que c’est moi, lui dans la foulée. C’est presque une certitude…” que j’ajoute dans un soupir, lâchant son visage pour m’adosser au plan de travail dans une petite moue contrariée. Alberto, cet empêcheur de tourner en rond. “-Mais je m’en fiche…Enfin…j’ai plus de raison de le fuir. Il me fait plus peur, et…il a plus aucun pouvoir sur moi. Regarde-moi…j’ai…trente deux ans. J’étudie pour faire un métier qui me donne envie de me lever tous les matins, qui me passionne, et je suis douée dans ce que je fais. Je vis avec un homme merveilleux qui m’aime, et que j’aime, et avec qui je discute posément de mon envie d’adopter un bébé…Je suis épanouie, bien dans mes pompes, je me sens forte. Je suis heureuse.” J’hausse les épaules, relevant la tête vers Sam. “-Je sais qui je suis maintenant. Il peut venir, je l’attends de pied ferme.” Et possible que j’en profite pour lui dire deux ou trois vérités au passage.

Pourtant…il faut bien admettre que l’entendre me parler de mon père ravive un sentiment peu agréable au creux de mon ventre. Je le connais un peu trop bien, et je doute qu’il ait changé ses méthodes de pression depuis ma désertion. Je sais que je suis prête à lui tenir tête, je sais aussi que s’il s’approche un peu trop près de Sam, ou de sa fratrie, ça pourrait faire ressortir le pire en moi. “-Je vais demander à Alicia si elle peut me recevoir. Si juridiquement parlant, je peux faire quelque chose pour qu’il reste loin de nous, et de ta famille…” La Blackened Beauty saura me dire si une ordonnance, un bout de papier ou n’importe quoi d’autre réussira à garder Alberto à distance. La simple idée de l’imaginer près d’Ester m’hérisse les poils de la nuque.

Ester…je me rends compte que je réfléchis presque comme si elle était déjà dans notre quotidien. Et avec le recul, c’est vrai qu’elle est souvent dans mes pensées ces derniers temps. Souvent, pour pas dire tout le temps. Je peux pas m’empêcher de relever une nouvelle fois les yeux vers Sam en pensant au petit bébé sans doute en train de dormir, à quelques kilomètres d’ici. “-Sammy…t’es sûr…pour Ester ? Je sais que…” J’allais dire que ça sort de nulle part, mais…à l’entendre, c’est comme s’il s’attendait à ce que j’aborde le sujet bien avant que je le fasse ce soir. “-Même…même si tu dis que ce sera pas le cas Sam, y’a forcément des choses qui changeront. Entre nous, déjà. Ester aura besoin de beaucoup d’attention, et…de beaucoup de temps. Et elle sera là absolument tout le temps. De jour, comme de nuit, et…et les priorités seront nécessairement pas les mêmes, et…” Je laisse échapper un soupir, parce qu’énumérer tout ça contribue juste à me faire un peu plus peur, et à me demander -pour la millième fois- si je suis la mieux placée pour adopter le nourrisson. “-J’aurai besoin de toi…au moins un milliard de fois…au bas mot. Parce que…parce que j’aurai la trouille, que je vais douter, que…je me sentirai sans doute pas à la hauteur et merdique par moments.” que je lâche dans un léger sourire, en soupirant. Ça fait pas super envie, présenté comme ça. Et pourtant, c’est ce qui se passera si Ester entre dans nos vies. “-Alors…je te le redemande. T’es sûr de toi ?”

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Samael A. Montgomery
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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyMar 19 Déc - 14:58

We are the lucky ones
Une simple douche pour décider d'un avenir où il n'aurait peut-être pas sa place. C'était cette idée qui tournait en boucle dans sa tête. Ce n'était pas rien comme décision et la seule décision qu'il avait à prendre était de continuer ou non cette relation qu'il avait avec Solveig. Car la décision d'adopter cet enfant était déjà prise. Avec ou sans lui, la jeune femme le ferait. Ses parents l'avaient fait, mais c'était une décision prise parce qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant. Alors que là, il n'était pas question d'avoir un enfant, c'était pour en sauver un d'une misère assurée. Voulait-il vraiment de cet avenir ? Pourrait-il se partager ? Pourrait-il seulement avoir le droit de lui refuser cet avenir ? Avait-il le droit de se montrer égoïste ? Oui, la liberté faisait qu'il était libre d'accepter ou de refuser, mais dans son for intérieur, il ne voulait pas être de ceux qui refusaient de tendre la main. Mais devenir père ? Il était amoureux, il voulait se réveiller chaque jour auprès de la belle blonde, mais un enfant était un engagement à vie. Serait-il de ceux qui disent oui mais qui finissent par fuir, car les responsabilités sont trop grandes ?

Rien ne changerait, avait-il dit. Mais serait-ce vrai le cas ? Avait-il réellement conscience de la place que prenait un enfant dans un couple ? Non, il n'en avait pas conscience. C'était peut-être pour ça qu'il ne voulait pas s'engager dans cette histoire d'adoption. Une solution de facilité en vrai, un aveu de faiblesse. Il avait un peu peur au fond. Mais c'était une sécurité pour l'enfant qui ne sera pas ballotté chez l'un et chez l'autre. Il s'était rapproché, avait posé ses mains sur ses bras, ne les pressant pas, se montrant simplement là. Sam voyait bien qu'elle avait besoin de temps pour intégrer ses paroles, mais aussi de temps pour arriver à faire le tri à travers ses émotions. Et le contact, les mots rassurants qu'il avait posé amenèrent la jeune femme à passer une main dans les cheveux du blond après l'avoir posé sur l'une des siennes. Il profita de ce moment pour poursuivre sa réflexion, se questionnant sur le fait de partir de Downfall. Elle était venue se cacher ici-bas pour se protéger de son père. Il revenait forcément dans l'équation à partir du moment où elle sortait de la ville. Alors il proposa l'idée la plus saugrenue, à savoir, prendre son nom. Mais il ne réalisait pas la teneur de ses propos. Et vu la réaction de Solveig, l'idée était inattendue. La surprise essentiellement fut de mise, mais il ne comprenait pas. C'était une bonne idée non ? Elle passait la porte sous le nom de Montgomery et son père ne la chercherait pas. Seulement quand elle résuma son idée, les lumières s'allumèrent enfin. Sam était comme un poisson hors de l'eau lorsqu'il réalisa ce qu'il venait de demander et c'était peut-être un peu trop pour son petit cerveau. Mais ce n'était pas une si mauvaise idée non ? Ses yeux se levèrent pensif, se posant sur divers points.

Oui, dit-il avec assurance.

Mais est-ce de l'assurance ou de l'inconscience ? C'était l'instant qui faisait qu'encore une fois, il voulait se réveiller à ses côtés tous les jours. Les décisions étaient simples au fond. Il était amoureux, il était heureux à ses côtés. Mais ce n'était pas si simple. Et peut-être est-ce de la joie ou un autre sentiment qui attrape la jeune femme, mais elle l'embrassa avec force, brusque dans le mouvement, baiser auquel il répondit. Était-il certain ? Alors qu'il avait mis pendant longtemps des barrières pour éviter à ses sentiments de s'emballer. Solveig finit par rompre ce baiser, glissant les mains dans ses cheveux, restant proche, un sourire aux lèvres. Elle refusa avec douceur, ses pouces caressant les joues du blond. Après un tel baiser, il aurait dit oui à n'importe quoi. Quel était donc ce secret pour autant de maîtrise. Sam fut à moitié surpris mais garda le silence. Peut-être un peu déçu dans le fond alors que c'était certainement autant le bordel dans sa tête qu'elle. Solveig le rassura en lui affirmant qu'elle ne voulait devenir sa femme que lorsqu'il le voudra vraiment. Ainsi, il savait qu'il n'y aura aucun refus quand il lui fera une vraie demande. Parce qu'elle le voulait. Et son argumentaire fut des plus justes. Elle ne voulait pas lier son histoire à la leur. Sam sourit et déposa un baiser chaste sur les lèvres de sa belle, avant de poser son front contre le sien, les yeux fermés. Juste quelques secondes, ses mains enveloppant sa taille tandis que les siennes étaient encore sur ses joues. Dieu qu'il l'aimait.

Je comprends. Puis t'imagine, Solveig Mongtomery, ça fait SM... Ah ben merde moi aussi !

C'était un murmure, un souffle. Et une preuve qu'il n'était peut-être pas finie ou qu'il cherchait à plaisanter, à détendre l'atmosphère, car en l'espace de quelques minutes, il était question d'adoption et de mariage. Beaucoup en peu de temps. Il eut un rire léger qui ressemblait plus un pouffement qu'autre chose. Il ne parlera qu'en présence de son avocat ! Le blond éloigna sa tête de la sienne un léger sourire sur le visage alors qu'elle reprit elle-aussi son sérieux, revenant sur son père sur le fait qu'il allait débarquer dans leur vie au moment où ils allaient traverser le Mur. Mais la jeune femme était prête à l'affronter. Elle se détacha de lui, se posant contre le plan de travail, le jeune homme la suivit dans le mouvement pour se mettre à côté d'elle, l'écoutant sans broncher, glissant simplement sa main sur la sienne. Un soutien silencieux.

Je ne sais pas de quoi ton père est capable, toi seule le sais. Tu en as fait du chemin depuis ton arrivée ici et je ne doute pas que tu ne sois plus la même aujourd'hui, peut-être que ton père aussi. Peut-être que ton départ l'a poussé à changer. Ce ne sera peut-être pas le père de l'année, mais ... Enfin, tu sais mieux que quiconque ce qu'il en est.

Il posa cette idée-là sans trop savoir quoi faire. Solveig le connaissait et naïvement Sam se disait que les changements venaient aussi de l'autre côté. Peut-être que son père était mort, peut-être avait-il changé. La jeune femme le saura qu'en traversant le Mur. Mais s'il était dangereux, peut-être vaudrait-il mieux assurer leur sécurité. Mais il serait présent et la défendrait s'il faut. Une armée de Bisounours ça doit faire très peur, non ? Peut-être que ce qu'il venait de dire fit penser la Blackened Beauty a aller se renseigner chez l'avocate des Sirènes. Sam hocha simplement de la tête, le regard fixe sur un point dans le vague.

La jeune femme revint sur Ester et sur cette décision prise, pointant du doigt les changements qui allaient forcément s'opérer à l'arrivée d'un prématuré dans leur vie et des couples éclataient régulièrement quand ils n'étaient pas assez forts. Mais ils allaient travailler tous les deux et Solveig devra réduire son temps, ses gardes pour pouvoir être là avec Ester. Il pourra trouver du travail le temps de monter son entreprise avec Ofelia, sûrement aidé par Tim. Il y aura forcément des bouleversements, des hauts et des bas, des désaccords. Rien ne sera parfait, mais pourquoi pas ? Le regard toujours sur ce point fixe, il garda le silence quelques secondes alors que résonnait encore la voix de la jeune médecin. Il tourna d'abord la tête avant de lever les yeux vers elle.

Mon cœur, je ne te quitterai pas parce que tu veux adopter un enfant pour des raisons qui sont parfaitement louables. Et à l'inverse, je ne t'interdirai pas de le faire parce que je n'ai pas le droit de le faire. (il haussa les épaules, secouant doucement la tête) Et puis Tim et O' seront plus que ravis de biberonner. Ils n'attendent que ça en vrai. Tu ne seras pas seule… (Ce n'était clairement pas une assurance pour elle, mais il était vrai que les deux autres membres de la fratrie adoreraient voir son frère avec un gosse, même s'il déclarait que ce n'était pas le sien. Il leva les yeux en l'air et soupira) Alors oui, j'imagine que, que tu espérais une réponse un peu plus certaine, un grand oui, mais je reste sur des certitudes qui ne changeront pas.

Il eut un sourire face à ces certitudes, pressant un peu sa main dans la sienne.

Tu n'as pas besoin de moi pour être une superbe personne et une superbe future maman, pour être la femme que tu es aujourd'hui. Tu ne seras pas merdique, loin de là, tu seras à la hauteur. Et oui, tu auras peur, c'est sûr même, mais c'est parce que tu voudras toujours bien faire et tu feras toujours au mieux parce que tu te donnes toujours à fond. Tu n'auras pas besoin de moi en vrai, mais je serai là chaque jour pour te rappeler la sublime personne que tu es. Oh et je serai évidemment là pour changer des couches, mais surtout faire à manger. C'est tôt qu'il faut développer les papilles, même si c'est de la purée. Je te laisserai les maladies et les trucs qui sortent du nez, non parce que c'est dégueu.

Il agita le doigt au niveau de son visage, ses traits grimaçants à l'idée des horreurs qui pouvaient sortir du nez.

Je ne suis sûre de rien. Tout ce dont je suis sûre, c'est que je te veux toi. Toi dans ton entièreté. Et Ester, fait déjà partie de toi, de ton quotidien même si elle n'est pas là physiquement.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyVen 22 Déc - 18:42

S’il y a bien une chose à laquelle j’avais pas pensé en initiant cette difficile conversation, c’était que Sam me demande d’être sa femme. Je sais pas si c’est quelque chose auquel il avait déjà pensé avant ce soir. S’il a un petit écrin caché dans notre chambre, au milieu de ses boxers, s’il planifiait le moment parfait, se répétait en solo les mots qu’il voulait prononcer pour me demander ma main…ou si au contraire, il a vu là une solution qu’on aurait pu envisager pour que j’apparaisse pas dans les radars du paternel dès l’instant où on aura passé le mur. Quelle que soit la raison, les faits sont là : il me propose avec un calme olympien, comme si c’était la chose la plus normale du monde, si je veux prendre son nom de famille. Juste…comme ça.

Même si je me suis surprise plus d’une fois à m’imaginer un futur dans lequel Sam sera à mes côtés, qu’on partage ou non le même nom de famille, j’ai pas envie qu’on franchisse cette étape de cette manière là. Je comprends, que l’idée soit plus qu’envisageable. Elle nous mettrait à l’abri, tous les deux. Tous les trois, même, si je laisse mon coeur parler. Mais je veux pas que dans dix ans, en regardant en arrière, je me rappelle des raisons qui m’ont poussée à devenir une Montgomery, et d’en trouver d’autres que juste les sentiments que je ressens pour Sam, et mon envie de devenir vieille et aigrie à ses côtés. Ca a peut-être un côté égoïste, mais Alberto a déjà eu trop de pouvoir dans ma vie, j’ai pas envie de lui en donner plus.

Pour autant, la proposition de Sam me va droit au coeur, je peux pas prétendre le contraire. Je ressens un élan d’amour, de tendresse, de reconnaissance, de tellement de trucs que je me jette presque à ses lèvres pour y déposer un baiser pas très délicat. J’espère qu’il excusera cet excès de brutalité pas vraiment voulu, qui au final est simplement un élan du cœur. Enfin…j’imagine que vu la façon dont il répond à mon geste, y’a de grandes chances que ouais, il m’en tienne pas trop rigueur. Quand je m’éloigne, je vais pas bien loin. J’ai aucune envie de laisser la moindre distance entre nous, j’ai envie de le sentir près de moi, et je devine à sa façon de me garder contre lui que c’est réciproque. Avec ce que j’espère être beaucoup de douceur, je me retrouve à lui répondre que non, je veux pas devenir sa femme. Pas aujourd’hui, en tout cas. Et certainement pas comme ça. Plus tard. Quand il sera sûr de sa décision, de ses envies. J’espère juste que mes mots vont pas le blesser, parce que putain, c’est genre la dernière de mes envies.

Même si je galère toujours autant à poser des mots sur ce que je ressens, c’est pas si dur de lui expliquer les raisons qui me poussent à refuser sa demande, à lui faire part de mes réflexions. Cette fois-ci, c’est Sam qui trouve mes lèvres pour y déposer un léger baiser qui m’arrache un petit sourire, alors que mes yeux se ferment, et qu’il pose son front contre le mien. Je crois que je peux dire sans me planter que ça va, il a plutôt bien pris ma décision. Mieux, il la comprend, de son propre aveu. Et sa petite prise de conscience qui suit m’arrache un léger rire de nez, et un grand sourire. Ca c’est mon Sammy. Toujours prêt à dire des conneries dans les situations sérieuses, et à choisir l’humour pour désamorcer un truc tendu. Même si, pour le coup, ça l’était pas forcément tant que ça.

En attendant, faudrait que je trouve une vraie solution pour tenir mon géniteur aussi loin de nous que possible. J’ai pas envie d'entraîner Sam là-dedans, et immanquablement, les deux autres Bisounours. Hors de question qu’Alberto s’en approche. Ils sont tellement innocents en plus, qu’il pourrait se servir d’eux pour ses propres intérêts, et je veux leur éviter de se faire manipuler d’une manière ou d’une autre par cet enfoiré de profiteur à la con. Et si j’adopte Ester, si elle devient ma fille, il est absolument inenvisageable qu’il s’approche d’elle. Hors de question qu’il pose ne serait-ce que ses yeux sur elle. Jamais. Il doit y avoir un truc à faire, même si je sais pas encore tout à fait lequel.

Fixant nos doigts mêlés un instant, je finis par relever la tête vers Sam quand il reprend la parole, alors que je lève un sourcil aux paroles du blond, gardant le silence quelques instants suite à ses déclarations. “-Je trouve ça…un peu trop optimiste. Je le vois pas renoncer à tous ses projets, mais…qui sait…t’as peut-être raison Sammy. Même si…je suis pas certaine d’avoir envie de le savoir, parce que ça veut dire qu’il nous aura trouvé. Et que j’espère vraiment qu’il restera aussi loin de nous que possible…” Alors ouais, peut-être que c’est le moment de retourner voir Alicia, et de lui poser quelques questions sur comment je peux faire en sorte que mon paternel reste loin de notre famille. C’est presque ironique, quand je repense au fait que la première fois que j’ai été chercher ses conseils, c’était pour savoir comment me préserver de mon géniteur, de ce côté-ci du mur. Maintenant, je vais l’interroger sur comment m’en protéger, dans le reste du monde. Comme une façon de boucler la boucle.

En attendant, Alberto est pas une menace tant qu’on reste à Downfall. Enfin…je crois. Mais dans la mesure où j’ai suggéré qu’on quitte le quartier expérimental, je pouvais pas ne pas parler du grand méchant De Souza. Le regard rivé sur Sam, juste à côté de moi, je me permets d’insister une nouvelle fois, de m’assurer qu’il est bien sûr de tout ce qu’implique un bébé dans un couple. Je me dis que ça doit être différent pour les grossesses classiques, parce que ça laisse plus ou moins neuf mois aux futurs parents pour se faire à l’idée, pour s’organiser, se renseigner, préparer l’arrivée du nouveau-né, un temps précieux que nous, on aura pas. Enfin, Ester sera pas là demain, c’est sûr, mais elle fera son entrée dans notre vie sans que ce délai des neuf mois ne soit atteint. Peut-être que je pourrais présenter les choses différemment, peut-être que je devrais le faire même, mais je sais aussi qu’on a pas le temps pour enjoliver tout ça, et, j’en ai aucune envie non plus. Ce sera pas facile tous les jours, autant se mettre d’accord là-dessus dès le départ.

Alors que Sam fixe je sais pas trop quoi en face de nous, le regard perdu dans le vague, je me tourne vers lui, observant son profil alors qu’il garde le silence. Je peux pas vraiment lui en vouloir de prendre son temps pour m’adresser une réponse, alors que je lui demande s’il a envie de bouleverser toute notre vie, sans retour en arrière possible. Je m’accroche à ses yeux sitôt qu’ils rencontrent les miens, alors que je bois ses paroles, la tête inclinée face à ses mots doux. Ce petit sourire sur son visage en provoque un similaire sur le mien, alors que j’imagine la réaction des Bébous qui seront effectivement sans doute ingérables. Ce qui est à la fois très mignon…et parfaitement terrifiant. Ça me réchauffe aussi de l’intérieur de savoir qu’Ester aura ces deux-là dans sa vie.

Mes doigts s’accrochent à ceux de Sammy, alors que ses paroles me touchent en plein cœur et humidifient dangereusement mes yeux. Tain, on a pas idée de dire de si belles choses aussi. Je laisse échapper un léger rire quand il parle des papilles gustatives du nouveau-né, et de son aversion pour tout ce qui pourrait sortir d’elle, ce que je peux parfaitement comprendre. Je reste silencieuse quelques secondes, mon regard dans le sien, et rompt le contact de nos mains pour enlacer Samaël, et nicher mon visage dans son cou. “-Merci. Ça me touche comme t’as pas idée.” Même si en réalité je voudrais dire un milliard d’autres trucs qui restent coincés dans ma gorge. Genre…je t’aime, je t’aime, je t’aime.  Après l’avoir serré contre moi peut être un poil trop fort, ou trop longtemps, je finis par me détacher, les mains toujours autour de sa taille, lui adressant un petit sourire : “-Et…tu devrais faire gaffe avec ce genre de discours. Ca pourrait me faire changer d’avis concernant le fait de devenir ta femme. Surtout que…ça sonne pas si mal, Solveig Montgomery.” que j’ajoute en souriant davantage, me haussant sur la pointe des pieds pour déposer mes lèvres sur les siennes, bien plus doucement cette fois-ci. Je pourrais prendre tout le reste de la soirée pour lui dire à quel point je suis pas d’accord avec lui, mais j’ai pas envie de gâcher ce beau moment, et je préfère me dire que dans les moments plus difficiles, je pourrais repenser à cet instant pour me sentir apaisée.

Je reste proche, aussi bien par envie que par besoin, fixant le salon dans le dos du blond, et je finis par trouver ses yeux, un sourire s’épanouissant peu à peu sur mon visage. “-Je vais adopter Ester, Sam. Je vais le faire.” que je dis avec certitude, sans la moindre interrogation dans ma voix cette fois-ci, avec rien d’autre que beaucoup de conviction, parce que c’est ce que je veux, au plus profond de moi. Je vais adopter Ester, devenir sa maman, parce qu’il a raison, elle fait déjà partie de moi, et on aura une belle vie à trois. Ici, ou…ailleurs. Ouais, ailleurs, ce serait bien mieux. Je pince légèrement les lèvres, avant de prendre une longue inspiration. Il nous reste encore une décision à prendre, avant d’envisager de passer une soirée un peu plus relax, même si je suis quasiment certaine que ce soir nos pensées reviendront toujours à ce moment-là. “-Bon…partir sans moi est pas envisageable, et…rester sans toi l’est pas non plus, alors…” Je hausse les épaules, esquisse un nouveau petit sourire, avant de regarder tout autour de nous, et de revenir à Sam. “-Los Angeles ?” que j’ajoute après quelques secondes de silence en haussant les sourcils de concert avec mes épaules. Il a tout résumé de toutes façons. Tant qu’on est ensemble, on a tout ce dont on a besoin.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy   [TERMINE] We are the lucky ones x Sammy EmptyDim 7 Jan - 15:48

We are the lucky ones
L'avait-il demandé en mariage sans le savoir ? Avait-il confirmé cette intention ? Oui. Doublement oui. C'était un parfait idiot, mais un idiot amoureux. Sur le papier, c'était une bonne idée après tout, mais Solveig se montrait bien plus sage que lui. Elle ne voudrait pas se réveiller chaque matin et penser avoir dit oui pour fuir son père. Mais comment ferait-elle alors ? Après un baiser et une étreinte où leurs fronts se touchaient, il laissa une plaisanterie qui n'en était pas une. L'homme venait de réaliser ses initiales alors attendez de voir sa tête de surpris quand il comprendra que ses initiales complètes étaient S.A.M. Son monde allait exploser.

Ainsi, il faudra trouver une autre solution pour éviter que son père la retrouve et c'était un peu naïf que Sam évoqua l'idée que ce père avait peut-être changée. Après tout, Solveig avait fait du chemin depuis. Et c'était sans surprise que la jeune femme avoua que l'homme ne renoncerait pas aussi facilement même s'il y avait une infime possibilité qu'il ait pu changer. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il reste éloigné. Elle ne voulait pas le voir. Ainsi, elle irait chercher conseil chez l'avocate des Blackened Beauty. Et après avoir parlé d'Alberto De Souza, revins la question, le besoin d'une confirmation plutôt. Était-il sûr de sa décision ? Car rien ne serait plus comme avant. Et le blondinet avait forcément des doutes, mais il avait des certitudes qui ne changeaient pas. Ainsi, il déballa après un temps de réflexion, croisant le regard de la jeune femme. Leurs doigts se lient alors qu'il finit par plaisanter, vraiment écœuré par tout ce qui sort d'un nez. Sans un mot, Solveig lâcha sa main pour venir se blottir dans ses bras, sentant la chaleur de sa peau contre la sienne. Sans hésiter, Sam l'enlaça et déposa un baiser là où il put. Le premier réflexe qu'il aurait eu pour sa réponse, touchée par les mots qu'il venait de prononcer, aurait été "merci, c'est ce qu'elles disent toutes" mais il arrivait parfois que le blond ait des éclairs de génie. Garder le silence en était un.

Solveig le serra avec force comme si elle avait besoin de faire passer une vive émotion qui l'a traversé sans avoir les mots pour l'exprimer. Deuxième éclair de génie pour le blond car il aurait dit une phrase du genre "serre pas trop fort", sous-entendu qu'on ne sait pas ce qui pourrait en sortir. Mais il garda le silence pour mieux profiter de l'instant. La jeune femme s'amusa à dire que ce genre de discours pourrait la faire changer d'avis alors qu'elle déposait un baiser sur ses lèvres.

Je trouve aussi... Puis, personne ne peut me résister de toute manière.

Les éclairs de génie ne duraient pas assez longtemps malheureusement. Un sourire mutin, il l'enlaça à nouveau, lui murmurant qu'il l'aimait. Et ainsi, après un moment où il finit par la lâcher, il la laissa un peu dans ses pensées, toujours près d'elle, entendant finalement sa résolution. Solveig allait adopter Esther. Elle comptait le faire. Ce qui était une certitude pour lui au moment où elle avait émis l'hypothèse se confirmait pour la blonde. Cette certitude était un poids qui s'enlevait des épaules de la jeune femme au rythme de sa longue inspiration. Même s'il y avait encore des points sur lesquels il faudrait revenir. Notamment le lieu où ils pourraient aller. Et c'était évident que l'un comme l'autre ne laissera d'un côté ou l'autre la personne aimée. Ainsi, la jeune médecin proposait Los Angeles comme lieux pour une vie future.

Los Angeles ! Répondit-il avec un sourire.

Évidemment, ce ne sera pas pour tout de suite. Faire les demandes, se renseigner auprès de l'avocate, annoncer évidemment la nouvelle aux Bébous. Autant Ofelia sera prête à le suivre tant elle avait le cœur brisé, autant Timothy s'était engagé auprès de la mairie en tant qu'architecte. Et il n'était pas question que Sam ne parte pas en même temps que son frère, dans les semaines ou mois selon les réponses administratives. Il ne serait pas serein tant qu'ils ne seraient pas tous les quatre de l'autre côté du mur. Peut-être même qu'il ne pourrait pas partir en même temps que Solveig ou inversement. Peut-être devront-ils squatter chez ses parents le temps de trouver un logement et un travail. Ce qui ravira évidemment ses parents de les revoir et de rencontrer celle qui avait fait chavirer son cœur. Beaucoup de choses à prévoir, beaucoup d'inconnus qui font que cela ne pourra pas se passer en un claquement de doigts qu'il faudra sûrement des mois pour valider la demande d'adoption ainsi que leur départ. Autant dire qu'ils n'étaient pas encore partis et la ville risquait peut-être de ne pas vouloir laisser un médecin. Trop de choses à penser qu'il préféra effacer par un baiser et une invitation à manger un morceau. Pas impossible qu'il ne cherche à éveiller la passion de la belle également. Mais c'était un nouveau départ, tout de moins, un projet de nouveau départ.

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