[TERMINE] The f*cking butterflies x Sam

Quand il revient, caleçon en main, je tourne le visage vers lui, haussant sensiblement les sourcils à sa question, avant qu’un léger sourire vienne trouver mes lèvres : “-Ah ouais...tu te poses de sacrées questions juste après t’être envoyé en l’air…” Je souris un peu plus, avant d’attraper mon sous-vêtement, que j’enfile en me tortillant sur le canapé. “-Je vais commencer par fumer une clope, si tu veux tout savoir.” Mais au préalable, j’enfile sa chemise sans prendre le temps de la boutonner. Elle traîne juste là, et j’ai une flemme monumentale de grimper à l’étage pour trouver quelque chose à me mettre sur le dos. Le paquet est exactement là où je l’ai laissé hier soir, j’en tire une, proposant à Sam de se servir, avant d’aller sur le balcon. La barrière trouve le creux de mes reins, alors que je fixe le blond, toujours installé sur le canapé, l’avant-bras plaqué contre le ventre. “-Et toi, Sam, tu as prévu quoi aujourd’hui ?”

Sa réponse me fait sourire un peu plus, alors que je secoue à peine la tête de droite à gauche. “-Comme si c’était dans mes habitudes de te jeter à la porte de chez moi…” Je me souviens pourtant avoir fait un truc qui y ressemblait vaguement hier soir, mais je préfère éviter d’évoquer cette conversation pas très confortable qu’on a eu quelques heures plus tôt. Au lieu de quoi, j’enfile sa chemise, récupère une clope dans mon paquet, et rejoins le balcon. Sam proteste un peu quand j’enfile son vêtement, et je fais mine de l’enlever, l’épaule dénudée, alors qu’il se ravise, me disant que je peux la garder. Ça m'arrache un sourire en coin, mais je remets correctement la chemise sur mon corps, sans rien répondre. Je pourrais me balader les seins nus, c’est pas comme si ça me dérangeait. J’écoute néanmoins sa réponse, me demandant vaguement quelle heure il peut être. “-Tu sais comment marche la machine à café…” que je rétorque quand même vaguement, avant de suivre son regard, en bas de notre immeuble.

Et on reste comme ça pendant quelques longues secondes, à juste observer ce petit bout de Downfall en contrebas, chacun perdu dans nos pensées. Les miennes me ramènent à cette nuit, à notre conversation, à cet abcès qu’on a crevé avec plus ou moins de succès, à ce dénouement que j’avais même pas envisagé une seule seconde. Un peu comme si c’était un terrain défendu, un truc inatteignable, inaccessible. Même maintenant, je sais pas vraiment comment on en est arrivés là. Enfin...je sais que j’ai plus ou moins mis le feu aux poudres en embrassant son épaule, Sam s’est engouffré dans le truc en une seconde, et cette attirance qu’on a confessé ressentir l’un pour l’autre quelques instants plus tôt à fait le reste. J’ai rarement été aussi incapable de réfléchir correctement de toute ma vie, j’avais jamais ressenti une telle urgence non plus, une telle envie de sentir la peau d’une autre personne contre la mienne, et ouais...pas que la peau, on va pas se mentir. Mais au final...on en revient quand même au même…on veut pas les mêmes trucs.

Il me sort de mes pensées en se tournant vers moi, alors que je fronce les sourcils à sa question, lui répondant un très vague “-Hm ?”. On s’est dit beaucoup de choses hier soir, il faudrait qu’il essaie de se montrer un petit peu plus explicite. Il a d’ailleurs l’air de le piger tout seul, puisqu’il ne tarde pas à m’apporter quelques explications, qui me font serrer la mâchoire. Je reste à le fixer en silence quelques instants, sondant l’expression de son visage pour essayer de voir s’il plaisante, mais...non. Sam est sérieux. On ne peut plus sérieux même. Je détourne le regard pour fixer de nouveau la ville en contrebas, incapable de répondre tout de suite. On a discuté de pas mal de choses, mais...jamais on a évoqué la possibilité qu’il puisse se passer un truc entre nous, c’est juste arrivé…comme ça. Pour autant, quand mon regard retrouve son visage, j’ai l’impression que c’est pas vraiment la réponse qu’il attend, et…j’ai pas le courage de me montrer honnête. “-Bien sûr.” Merde. Je me force à inspirer, et à rester solidement campée sur mes deux jambes, quand tout mon corps me supplie juste de m’éloigner. J’ai toujours eu un petit côté lâche quand les choses deviennent compliquées.

Son regard m’a toujours pas lâchée, et j’ai vraiment pas envie qu’on se relance dans cette discussion à cœur ouvert qu’on a eu hier, sur pourquoi on peut pas être ensemble. Il a été clair sur ses arguments, y’a rien a en redire de plus. Alors je tire une nouvelle fois sur ma clope, essayant d’adopter un air détaché. “-Rien de sérieux Sam. C’est ce qu’on a dit. Tu m’as fait ton blabla habituel, je t’ai chambré sur le fait que ton discours était parfaitement bien rodé, on s’est marrés, et...tu connais la suite.” Je montre le canapé d’un signe de tête, hausse les épaules, étrangement raidies, d’un air de dire que y’a aucune raison de dramatiser, et ajoute le clou final : “-On est cool.” Sur le fait que je suis qu’une nana parmi tant d’autres, et que tout ça n’aboutira jamais à rien de sérieux.