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 Freak on a leash [PV Shaade]

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Sydney Selwood
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MessageSujet: Freak on a leash [PV Shaade]   Freak on a leash [PV Shaade] EmptyJeu 27 Juil - 3:02





❝Always want to play but you never want to lose❞
Shaade & Syd


Van Nyus. J'avais évité ce quartier depuis mon retour à Downfall. Être submergée par le travail était une bonne excuse pour ne pas mettre les pieds en dehors de l'hôpital ou mon appart'. Ironiquement j'avais aucun problème à opérer sous la mitraille et les bombes, mais revenir ici me tétanisait presque. J'avais peur de retrouver les visages de ceux que j'avais laissé derrière. Tout comme je craignais de ne retrouver personne, juste des buildings aux murs familier.

Recevoir les victimes de l'attaque du Carnival of Sins à l’hôpital, m'avait un peu ébranlé après coup. Certains souvenir que je pensais bien enfouies, étaient remonté à la surface. Faire des donations financières régulières à l'association qu'était devenu les Blackened Beauty n'était plus suffisant pour m'apaiser.

Plusieurs mois depuis mon arrivée s'étaient déjà écoulées, quand j'ai pu enfin trouver le temps de visiter le quartier. Mieux vaut tard que jamais. J'étais appréhensive de ce qui pouvait bien m'attendre. En 30 ans, le quartier avait grandit et évolué et ma mémoire avait effacé certains détails. Je fis un peu le tour du quartier en voiture. Je devais avoir l'air d'un client qui cherchait de la "compagnie" vu comment je roulais.

Je pris le Carnival of Sins comme point de repère. Je voyais bien que la sécurité s'était renforcée depuis l'attaque, même si l'ambiance du quartier était revenu peu à peu. Je reconnaissais le Diner qui faisait le coin, puis le bar qui... n'existait plus. J'avais déjà un peu fais mon enquête au préalable. J’étais donc pas surprise de voir le bar transformé en strip-club.

Un petit pincement au cœur, je gare ma voiture et ouvre ma boite à gant afin de récupérer mon arme à feu avec son holster. Je cale presque naturellement l'arme dans mon dos, au niveau de la ceinture, histoire de cacher sa présence. Non j'allais pas braquer le Diner, juste m'acheter une portion de frite. J'étais simplement devenue un poil parano avec l'attaque du Carnival of Sins, sans compter toutes les victimes d'agressions que je voyais régulièrement. Ca me rassurais d'être armée d'un petit calibre. Ce fût au pas de course que je traversai la rue jusqu'au Diner. La déco avait changé et le goût des frites était différent... Ou bien c'était moi qui étais tout simplement différente.

Un fragment de souvenir et de nostalgie guida naturellement mes pas 2 rues plus loin. Un rictus aux lèvres, une enseigne au nom familier attrapa rapidement mon regard. Le "Cherry Cream". Deux personnes faisaient le tri à la porte. Après les avoir salué, je demande poliment si Mama Drew était toujours là. Iels s'étaient un peu crispées au début avant de se détendre une fois mentionnée que j'étais simplement une vieille connaissance. L'une d'elle me regarda de la tête au pied, faisant une première évaluation. J'avais pas mis trop de pensé dans ma tenue. Un bomber noir qui cachait un débardeur crème, une paire de jean et boots noires. Iels me laissa entrer après une rapide explication des règles de la maison.

Rien n'avait vraiment changé à l'intérieur. Ca me rassura. Les mêmes tabourets au bar. Et la même silhouette qui essuyait ses verres. Il avait beau me tourner à moitié le dos, je l'avais reconnu d'un regard.

-Hey, dis-donc t'aurais pu au moins changer tes tabourets depuis le temps.

Mama Drew se tourna d'un coup vers moi. C'était bien à lui qu'on avait le culot de s'adresser ainsi ? Il fronça les sourcils en voyant ma tête qui affichait un grand sourire malicieux, et tarda pas à me replacer.

-Syd ?!

Un torrent de questions s'ensuivit. Qu'est-ce que je faisais là ? Depuis quand ? Qu'est-ce que j'avais bien pu faire de l'autre coté du mur ? J'étais fière de pouvoir dire que partie de rien, j'étais devenue docteur. Je m'installe au bar, profitant que le cabaret soit encore calme. On tente de rattraper un peu le temps perdu au tour d'un verre. Un simple club soda pour ma part. Ma mine s'assombrit en apprenant le décès de la plupart des filles de l'époque qui, tout comme moi, avaient trouvé refuge auprès de Madame Martha.

Je me sentais coupable. Coupable d'avoir survécu et elles non. Pourtant c'était pas comme si j'étais partie comme une voleuse. Mon dernier soir à Van Nyus était devenu une soirée de célébration. Les filles s'étaient cotisées pour me donner une enveloppe en plus de mes économies. J'avais promis de pas les oublier, de rester en contact autant que possible et de revenir une fois mon diplôme obtenu. Une promesse que j'avais pas vraiment tenu au fil des ans.

Mes pensées devaient transparaître sur mon visage pour une fois. Mama Drew hésita pas à me dire que j'avais bien fait de partir et changea de sujet. Il éclata de rire quand il apprit que j'avais rejoint l'armée. Moi ? La sale gosse qui ouvrait un peu trop sa gueule et qui avait du mal avec l'autorité ? Ouais dis comme ça, c'était drôle.

Avec les clients qui commençaient à affluer j'étais sur le point de partir afin de laisser Mama Drew et son staff faire leur job mais j'eu droit à une réprimande de sa part. Si je pensais pouvoir prendre la fuite comme ça j'étais pas encore née. Mon retour méritait une plus grande discussion que 10 minutes interrompues par des clients. Et puis je pouvais pas venir dans un cabaret sans avoir vu un show ou deux, ça portait malheur! J'avais pas d'autre choix que de capituler.

Mon club soda à la main, je m'installe à une petite table sur le coté pas loin de la scène, histoire d'avoir une meilleure vue. Je me débarrasse enfin de mon bomber, laissant apparaître plusieurs de mes tatouages. L'hôte de la soirée tarda pas à arrivée et chauffer la salle.




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Shaade Lux
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MessageSujet: Re: Freak on a leash [PV Shaade]   Freak on a leash [PV Shaade] EmptyLun 4 Sep - 8:13

Performer au Cherry est toujours une bouffée d’oxygène dans ma semaine. Ce n’est pas que je me bride vraiment au Carnival, mais quand même, je sais que le public n’est pas le même, et j’adapte mon répertoire. Quelques numéros sont plus décalés ou artsy, mais dans l’ensemble, j’essaie de me conformer à l’ambiance de l’établissement, d’offrir ce que les visiteurs souhaitent trouver. Le Cherry Cream est donc une sorte de récréation, un lieu où j’ai toujours eu carte blanche pour aller aussi loin que je le souhaite. Pas d’obligation d’être sensuelle, pas d’interdiction de mettre le public mal à l’aise, pas d’interdiction de tout salir, et aucun sujet hors de portée d’humour. La plupart des spectacteurs ne sont pas des mecs cis qui ne pensent qu’à ce qu’ils voudraient bien me faire, alors j’avoue que ça aide aussi à se sentir libérée.

Et puis je retrouve les copines. Les drag queens ont été ma première vraie famille, avant le Loft, avant les BB. Alors ce lieu, ça sera toujours la maison. Qui a besoin d’une figure paternelle dans sa vie, quand on a de fabuleuses queens, quand on a Mama Drew ?
En parlant de la louve, le grand black soixantenaire est occupé à inventorier l’arrière du bar quand j’arrive. Une activité qui l’occupe souvent, vu la consommation immodérée des clients comme des employés et artistes. Il rouspète toujours avec un sourire snob, en maugréant que le club finira ruiné par toutes ces folles alcooliques. Le tout en te servant un verre offert par la maison, évidemment. D’autres fois, il se plaît à dire que de toute façon, ici les gays ne sont rien d’autre que des pirates, qui aiment rester entre garçons, boire, et chercher le X.
Je glisse un bras autour de ses épaules pendant qu’il me fait claquer une bise sur la joue en m’appelant “chérie” de la manière la plus affectueuse qui soit. Même après plus de quinze ans, ça me fait toujours fondre. On passe cinq minutes à échanger sur les derniers potins du Loft, à déplorer qu’on ne s’y croise presque jamais avec nos emplois du temps respectifs, et puis je l'abandonne à ses comptages pour filer dans les coulisses.

Diva Delight est déjà à moitié en tenue, un makeup de vilaine de disney délicieusement dessiné sur son visage surmonté d’un crâne dégarni. La perruque attend sagement de parfaire l’illusion. On se tape la bise sans se toucher mais à grand renfort de “smouak smouaks” exagérés, je m’extasie sur son smoky eye, elle me demande la marque de mon jean qui me fait un cul d’enfer, bref, la routine. Je m’installe sur la place voisine et commence à mon tour ma transformation, bien qu’elle soit moins spectaculaire que celle de Christian.

Quelques heures après, j’entre en scène. Et comme toujours, cette bouffée de chaleur, d’amour et de gratitude. C’est difficile à décrire, mais l’ambiance ici n’est égale à aucune autre, même quand il y a dix personnes dans la salle, tu as envie de tout donner comme si tu étais devant un stade. L’enthousiasme est communicatif, l’amusement, la bienveillance. Parfois j’ai l’impression que je pourrais rester 3 minutes immobile sur la scène qu’ils applaudiraient et m’encourageraient quand même. La scène est sans prétention, juste une estrade à 40 cm du sol, on performe au milieu du public avec cette impression d’un bain de foule. J’imagine que ça joue sur l’expérience symbiotique.

Au milieu des spectateurs festifs, je suis une apparition dénuée de couleurs, une dame blanche qui aurait pris chair. Il y a un petit instant de silence. Il faut dire que le changement d’ambiance est assez radical après le passage de Jozette Zoli et son tutu de ballerine éméchée. Ma perruque est un chignon classieux, ma robe un exemple de simplicité immaculée. Ma peau scintille d’un givre nacré. Cils blancs et épais, lèvres glacées. Si je ne bougeais pas, on pourrait se demander si je ne suis pas une poupée de papier. Mais justement, je me fond dans mon décor. Derrière moi se tend un grand drap blanc, tenu par deux complices. Tout de noir vêtues, Diva et Violett n’ont pas l’habitude de jouer les seconds rôles. Mais elles se prêtent au jeu avec bonhomie tandis que je commence à répandre de mes mains une peinture noire sur cette toile improvisée. La peinture coule le long de mes avant-bras, entache ma robe, mon visage et tandis que la musique gagne en intensité, je semble me battre avec mes démons autant qu’avec la toile. J’en perds des lambeaux de tenue, ma robe devient de plus en plus spectrale, des bandes survivantes me transforment en squelette (mais un squelette sexy, attention). Mon corps semble par moment tomber contre le tissu, s’y accrocher, vaincue, avant de repartir de furie en furie jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucun souvenir de la blancheur initiale. Dans un dernier assaut, je m’élance et m’effondre contre la toile noire, qui m’accueille et m’enveloppe et me noie. Je disparais dans le tissu saturé d’encre que mes consoeurs ont refermé sur moi. La musique manque un battement et semble s’arrêter. Comme si tout espoir avait disparu. Juste le temps de laisser au public un instant pour se demander “ça se finit vraiment comme ça?”.

Soubresaut de vie, coup d’éclat des cymbales, des cuivres ronds et chauds. Diva et Violett s’éloignent à nouveau pour tendre la toile et semblent me propulser en avant. J'émerge comme une renaissance, multicolore, vivante. Le chignon s’est défait en une myriade de tresses de toutes les couleurs, rassemblées en queue de cheval. Les lambeaux blanchâtres ont laissé place à un body et des voiles dignes d’un carnaval de rio. Derrière moi, la toile a subi la même métamorphose, camaieu arc-en-ciel. Même mon visage est soudain plein de couleurs. Ne me demandez pas comment j’ai réussi ce tour de passe-passe, c’est un secret.
Certains y verront un symbole d’espoir, après la pluie vient le beau temps. D’autres l’image un peu kitsch de la chenille qui passe par un cocon pour devenir papillon. Les derniers, particulièrement ici, verront peut-être ça comme de la fierté LGBT, qui libère de la grisaille. Qui sait, un peu tout ça et encore plein d’autres choses.

Je finis le numéro avec un grand sourire, j’embrasse mes complices, et je prends un instant pour blaguer avec un groupe au premier rang. Toujours faire un peu de fan service. Du coin de l'œil, j’aperçois Mama donner la consigne à un collègue de nettoyer la scène, avec un air faussement ronchon. Il a l’habitude que je foute régulièrement le bordel. Et puis ça me donne l’occasion de faire le show encore quelques minutes avec le MC, lui servant de victime pour une ou deux punchlines avant de lui rendre la pareille.
Tandis que je me pavane après une nouvelle vanne, mon regard passe sur une femme tatouée que je n’ai jamais vue ici. Des nouveaux venus, il y en a, mais rarement assis seuls comme ça. Et encore plus rarement qui ressemblent à ça. Je dégaine un sourire enjôleur et un léger clin d'œil avant de distribuer mon attention au reste de la scène. J’espère qu’elle a aimé le spectacle.

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Sydney Selwood
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MessageSujet: Re: Freak on a leash [PV Shaade]   Freak on a leash [PV Shaade] EmptyJeu 7 Mar - 23:23





❝Always want to play but you never want to lose❞
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J'étais un peu perdue dans mes pensées pendant que l'hôte chauffait la salle et présentait les différents numéros. J'applaudissais machinalement. C'était pas que j'étais un public particulièrement difficile, mais je suppose que la fatigue accumulée et la nostalgie de la soirée ne me rendaient pas vraiment attentive. Quelques sourires m'étaient toutefois arrachés par Jozette Zoli avant qu'elle laisse place au numéro suivant.

Le prochain artiste à monter sur la petite scène, captiva immédiatement mon attention. Elle était hypnotique. Inconsciemment je me redresse un peu dans ma chaise. Je me perds dans les mouvements de plus en plus agités de la "dame blanche" devenue squelette à la plastique plaisante. Sa lutte contre la toile tendue résonnait étrangement avec moi. C'était plus une performance artistique qu'un simple numéro burlesque à mes yeux. J'anticipais la conclusion mais restais sur ma faim lorsque la musique se coupa. Comme probablement d'autres spectateur, j'étais perplexe...

La musique repris. Enveloppée dans le drap, elle ressorti soudainement complètement transformée. Ok, j’admettais que j'étais bien curieuse de savoir comment elle s'y était prise pour faire son tour de magique avec un public aussi proche. J'étais à peine à 2 mètres d'elle, et je n'avais strictement rien vu. Comme tout le monde j'applaudis sincèrement.

L'hôte la présenta de nouveau. Shaade Lux. C'était un nom qui lui correspondait bien. Appréciant son fan service, j'avais du mal à détacher mon regard d'elle. Elle avait quelque chose d'aussi mystérieux que magnétique. Elle savait comment jouer avec la salle, avec ses traits d'esprit qui ne perdaient pas face au MC.

Elle me lance un clin d'œil et un sourire. Game on. Un rictus aux lèvres, je n'avais pas besoin de plus d'encouragement. Quoique après mon dernier fiasco avec une certaine personne, peut-être que je devrais prendre un peu plus de recul avant de m'emballer...

Je finis mon verre et rejoint Mama Drew au bar. Il fallait au moins que "j'enquête" non ? C'était une course d'action totalement logique et innocente de se renseigner un peu plus sur une artiste aussi captivante que Shaade Lux...

-T'as des artistes intéressant...

Mes yeux se pose sur un miroir qui renvoi le reflet de Shaade derrière moi. Mama Drew suit mon regard et lève les yeux au ciel.

-T'as vraiment un type...

-Quoi ? Moi ?


J'avais beau clamer mon innocence, Mama Drew n'avait pas l'air convaincu en me servant un nouveau club soda. Je ne pensais sincèrement pas vraiment avoir de "type", j’appréciais simplement les personnes "intéressantes". Difficile de trouver d'autres points communs entre tout les êtres qui avaient traversé ma vie.

Ma curiosité avait été piquée par son apparition et sa performance qui se détachait des autres... La façon dont elle avait pris possession de la salle, devenue naturellement maîtresse des lieux... Son air joueur. Une concordance d’élément qui avait su m'intriguer et maintenir mon attention sur elle. Je réfléchissais encore à ce que je venais de voir, ce qu'elle avait voulu exprimer au-delà de ce que j'avais perçu...

Je m'interrogeais sur qui elle était, sa personnalité, ses performances artistiques futures. Mama Drew lâcha qu'elle travaillait également au Carnival Sin, une autre institution dans le quartier. Je n'avais aucun mal à croire qu'elle était populaire, sa présence faisant chavirer plus d'un cœur. Je notais d'y aller faire un tour quand elle y sera... Connaissant le publique qui y était souvent présent, elle devait faire quelque chose de complètement différent.

-Tu la connais bien, demandai-je.

Mama Drew me regarda droit dans les yeux, évaluant probablement à quel point j'avais changé et à quel point j'étais la même sale gosse d’antan. Un de mes rares grands sourires prit place sur mon visage. Il soupira et acquiesça.

-Super, du coup tu peux nous présenter.

-Honnêtement, je sais même pas à qui souhaitais bonne chance à ce stade là.


Je levais mon club soda à son honneur pour le remercier et l'invitais à boire un verre. Il ronchonna que j'étais bien généreuse de lui offrir son propre alcool.

-Attention, je suis une adulte maintenant, avec un vrai salaire et tout et tout, déclarai-je d'un air faussement sérieux en hochant la tête.

On continua de papoter un peu avant que Mama Drew soit occupé de nouveau. J'en profitais pour vérifier que je n'avais aucun appel manqué de l’hôpital. R.A.S. Tant mieux.

Toujours assise sur mon tabouret au bar, je me tourne de nouveau en direction de la scène. En dehors de rattraper le temps perdu avec Mama Drew, j'avais une nouvelle raison de m'attarder au Cherry ce soir...



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MessageSujet: Re: Freak on a leash [PV Shaade]   Freak on a leash [PV Shaade] EmptyJeu 16 Mai - 8:18

Le retour dans les coulisses est à la fois un calvaire et un abandon. Un calvaire, car il faut que j’arrive à m’arracher de la scène, et c’est toujours à regret. Si on me laissait le choix, j’y passerais toute ma vie. Après tout il ya bien des artistes contemporains qui s’exposent dans une boîte pendant des jours sans rien faire d’autre que vivre, alors… Je suis sûre qu’il y aurait un public pour mon monopole scénique. Ils pourraient m’amener à manger pour que je ne dépérisse pas, et ma performance serait ainsi conditionnée par leur participation. Mhhh… Je réfléchis à la logistique d’un tel projet et me demande si Mama Drew accepterait de me prêter sa salle pour une durée indéterminée mais une expérience artistique unique. Il faudra que je lui pitche l’idée.

C’est un abandon aussi. Quitter la scène après une performance réussie, c’est comme une cigarette après le sexe, du moins c’est l’image que j’ai. T’es là, t’es exténuée mais satisfaite. Ce qui n’est pas toujours le cas avec le sexe, soit dit en passant. Encore moins pour celles qui ont l’absurde idée de faire ça avec des hommes. Mais bon, chacun ses mauvais plans. Et puis le public qui t’acclame c’est comme un “putain t’es merveilleuse” de la personne que tu viens de faire jouir, mais décuplé au centuple.

Je m’installe devant ma glace avec un petit soupir mi nostalgique mi euphorique, adresse un sourire ravageur à mon reflet et commence méthodiquement ma detransformation. Detransformation et retransformation je devrais dire, car la nuit ne fait que commencer, je n’ai pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin. De ma tenue de scène, il ne reste bientôt plus grand chose, si ce n’est la queue de cheval et ses tresses colorées. J’aime bien leurs mouvements dès que je bouge la tête. Le carnaval de rio quant à lui retourne au placard pour laisser place au monochrome. Un body d’un orange vibrant, par dessus un pantalon et une veste de tailleur, de la meme couleur, et pour clôturer l’ensemble, un harnais.
Look:
Ce soir, on girlboss. Le makeup est on point aussi. L’extravagance de scene a été retirée pour laisser une peau nue mais lumineuse, contrastant avec le trait noir et quelque peu démesuré le long des cils, appliqué d’un geste sûr, comme une calligraphie maîtrisée. La bouche est encore rougie du maquillage appliqué et enlevé, pas besoin de plus.
Je regarde l’heure et me demande si je traîne encore un peu ici ou si je file direct, en m’interrogeant sur qui je pourrais débaucher au Carnival, qui au Loft. Satine étant AWOL depuis quelque temps, il n’y a plus vraiment d’option évidente. Je me décourage un instant avant de me reprendre. Hors de question de se laisser abattre, ce n’est pas les amis qui manquent ! Hop hop hop, je prends mon sac et je sors de là comme montée sur ressort.

De retour dans la salle, incognito ou presque, impossible de ne pas se laisser hypnotiser un instant par l’humour très camp de Diva. Je reste un moment sur le côté de la salle, le sourire aux lèvres. L’art reconnait l’art. Ses 20 ans de carrière se font sentir, l’humour roule et le rythme ne perd pas un battement. Même si certaines blagues sont devenues des running gags, impossible de s’en lasser tant sa manière de les délivrer reste savoureuse, peu importe le nombre de fois où on les entend. Je me détache du spectacle avec difficulté, mais mon regard cherche de quoi se remonter le moral. Je fais une moue boudeuse en voyant la table sur le côté désormais occupée par un couple mal assorti. Hum, mon égo en prend un petit coup, je suis presque vexée par moi-même, que mon cerveau ait suffisamment enregistré l’image de cette femme pour que mon regard la cherche en revenant dans la salle. Peut-être ai-je mis trop de temps à quitter ma tenue de scène. Peut-être avait-elle eu assez de divertissement pour un soir. Et puis j’ai toujours du mal à le concevoir, mais après tout, c’est vrai : tout le monde n’est pas automatiquement mon fan numéro 1 dès le premier regard. Parfois, ça n’arrive qu’au second.

Je hausse des épaules pour chasser la vexation et me tourne vers le bar, prête à embrasser Mama Drew avant de m’envoler vers de plus verts pâturages. Je capte son regard juste au moment où je me tourne, et aussitôt sa tête donne un léger inopinément de côté, son regard obliquant dans le même sens, tout m’orientant vers une direction où porter mes yeux Pas besoin de mots entre nous. J’écoute toujours les indications de Mother, alors, docilement, je zyeute du côté indiqué. Un sourire ne met pas longtemps à fleurir sur mes lèvres, et le grand black soupire, à moitié excédé devant mon air de reconnaissance et ma petite satisfaction de prétentieuse. Un peu plus loin au bar, l’intrigante brune repérée durant mon numéro semble réceptive au Diva’s Show.  Elle n’est pas partie. Elle est là, et c’est certain : elle m’attend. Je retourne à Mama un regard interrogateur et amusé, auquel il répond avec une moue de confirmation quelque peu judgy. Il est à deux doigts de rouler des yeux.

“On demande après toi.
-Tu as l’air surpris. Remarque… elle ne ressemble pas vraiment à mes soupirants habituels, c’est vrai que ça change. Moins bedonnant.
- Sois sage. Elle vient juste de revenir et je n’aime pas quand tu effraies la clientèle.
- Revenir hein…?”


Je jette à mon interlocuteur un regard qui réclame plus d’information, mais il ne semble pas disposer à m’abreuver, il se contente de lever un sourcil l’air de dire “did i stutter?”. Plutôt qu’une nouvelle tête, une revenante ? Me voila de plus en plus intriguée… J’ai connu le Cherry Cream depuis mon adolescence, et je ne l’ai jamais vue ici. Mama et le Cream ont donc eu une vie avant moi ? Inacceptable.
Je profite que l’attention de l’inconnue soit tournée vers la scène pour la dévisager plus attentivement. Si elle a connu le Cherry avant mon ère… J’essaie de deviner quel âge elle peut avoir, mais j’ai toujours été mauvaise à ce jeu là. Et puis pour être honnête, peu importe son âge : elle le porte bien. Avec sa tenue simple, jean, debardeur, boots, elle contraste sévèrement dans cet univers de paillettes et de glam. Elle a un petit air légèrement edgy, grunge, encore renforcé par ses tatouages. Ce style, que je pourrais trouver triste sur quelqu’un d’autre, lui va pourtant bien. Son profil est superbe. Entraperçue depuis la scène, je m’étais rendue compte qu’elle était belle, mais j’en suis un peu plus frappée encore maintenant que je peux l’observer de tout mon saoul, en douce.

Je me demande si j’apprendrais le sens derrière chaque tatouage. Voila un challenge.

“J’en prendrai soin, promis. Tu verras, elle reviendra tous les soirs…”

Mon sourire plein d’assurance le fait rire.

“Boisson ?
-Club soda.
-Flic ?
-Medecin.”


Tiens. Les gens sobres ne sont pas monnaie courante, encore moins ici. Sinon le Cherry aurait fait faillite depuis longtemps, le Carnival aussi d’ailleurs. Soit il y a un besoin de garder l’esprit clair, soit une peur de ce qui se passe si on le perd. Un passé d’addiction, peut-être ? Tant de mystère à élucider.
Une toubib… Ca non plus, ce n’est pas le cœur de cible de l’établissement. Je n’aurais pas parié la dessus, je ne sais pas pourquoi mais je l’aurais plutôt vue en femme d’action. A la voir comme ça, j’essaie de l’imaginer étudier, studieuse, le nez dans les bouquins pendant quoi… 7 ans ? Mon esprit digresse un peu. Je ne cesse d’être surprise, et je ne lui ai pas encore adressé la parole, qu’est-ce que ça va être.

Je passe derrière le comptoir tandis que Mama me croise. Il s’éloigne et je l'entend vaguement baragouiner un truc à base d’allumette rencontrant un baril de poudre.
Au passage, j’attrape une bouteille de soda, une bouteille de martini, un verre, et m’approche à pas de loup. Marrant, comme quoi j’arrive à être discrète quand je veux (je ne veux pas souvent).

Tandis qu’elle me tourne encore le dos, je refais le niveau de son verre, après tout avec du soda on peut être généreux, et puis je pose le mien qui tinte un peu contre le comptoir entre nous. Avec nonchalance, je verse un peu de martini, puis un peu de soda, visiblement concentrée sur ma tâche, comme ne prêtant pas attention à la femme face à moi, pas vraiment. Tout en tranchant une rondelle de citron pour parfaire mon verre, je demande :

“Vous appréciez le spectacle ?”

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