Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 [Terminé] Everything is blue

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyDim 17 Sep - 21:13

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022


On va pas se mentir, ça te fait quand même bizarre d'avoir à venir dans ce coin-là de Downfall plutôt qu'à Florence et la zone 33 pour causer de tout ce qui touche aux Prayers. Ouais nan, les Sinners pardon. Faut encore que tu t'habitue à tout ça. Le nouveau nom, le nouveau QG, la nouvelle cheffe… Ouais, Livia en big boss, ça te fait quand même sourire légèrement pour le coup. Même si ça te fait pas ça tout le temps faut l'avouer aussi mais bref, c'est autre chose. Quoi qu'il en soit, te voilà maintenant convoqué dans l'bureau de la patronne en tant que lieutenant des convoyeurs. Ouais, encore une chose qui te fait bizarre et à laquelle va falloir que tu t'habitue, mais bon, t'es plus à ça près.

En tout cas, t'as même pas le temps de couper le moteur de ta caisse en arrivant que tu vois déjà McCreary se diriger droit vers toi avec son air de pas content des sales jours. Ah ouais, nan, c'est vrai, c'est son air de tous les jours, t'avais zappé. Mais rien que le voir s'approcher de ta bagnole te fais déjà soupirer par anticipation de la prise de tête à venir. Vas-y, ça te soule déjà. Tu coupes le moteur et sort assez vite de ta bagnole, un air plus que blasé sur la tronche que tu ne cherches même pas à cacher au nouveau numéro deux du gang. Même si tu ne comptes pas t'éterniser à son niveau non plus, et ça non plus tu ne vas pas t'en cacher. Mais bon, en même temps, c'est Livia qui a demandé à te voir, pas lui. Et jusqu'à preuve du contraire, c'est toujours elle qui est au-dessus de lui, nan ? Niveau hiérarchie hein ? Allez pas vous faire des films ! Et merde ! Trop tard pour toi… Putain, pourquoi tu te mets à penser à ce genre de trucs maintenant ?! Et l'autre qui te lance un commentaire sur la nouvelle couleur de tes cheveux en guise de "salut" alors que tu t'en fous de son avis et que tu sais bien qu'il va te faire chier pour autre chose derrière.

- Ouais ouais, s'tu veux McCrispy ! Mais j't'écoute pas là.

Balances-tu alors que vous arrivez plus ou moins au même niveau, McCreary et toi, et sans que tu prennes la peine de t'arrêter ni même de ralentir. Ouais, tu sais parfaitement que tu viens, encore une fois, d'écorcher volontairement son nom. Ouais, tu sais aussi que tu lui manques totalement de respect et qu'il est le numéro deux des Sinner donc que ce n'est clairement pas le plus intelligent à faire. Mais honnêtement ? Tu t'en branles bien comme il faut ! Ce type ne t'a jamais vraiment respecté à part en tant que convoyeuse - et encore, t'es quasi sûre que si demain un autre conducteur pouvait te remplacer, il s'arrangerait pour te remplacer direct - alors pourquoi tu devrais le respecter de ton côté ? Et si tu l'entends continuer à te parler, voir même commencer à s'énerver en voyant que tu l'ignores totalement, derrière toi et donc en te suivant, t'en a rien à faire et tu continues ta route en direction du bureau de Livia. Pendant deux secondes, t'es presque tentée d'accélérer encore un peu le pas histoire de faire un peu plus comprendre que t'as pas envie de lui parler mais bon… Y a des limites au comportement de sale petit conne des rues, nan ? Ouais, en fait non, il n'y en a pas. Mais il y a d'autres manières de le montrer, comme tu t'apprêtes à le faire voir alors que t'arrives devant la porte du bureau de Livia. La main déjà sur la poignée après avoir tapé 2 coups rapides pour t'annoncer, tu te tournes vers McCreary tout en commençant à ouvrir la porte.

- Lalala, je t'écoute toujours paaaas.

Lui lances-tu d'un ton digne de la pire des têtes à claques - et tu le vis parfaitement bien - avant de passer la porte du bureau de Livia et la refermer sans même lui laisser le temps de te répondre. De toute façon, même s'il l'avait fait, ce n'est pas comme si t'allais l'écouter cette fois-ci alors que depuis ton arrivée, tu ne le fais pas. Même si pendant une demi-seconde, tu commences à te dire que peut-être qu'il voulait juste te prévenir que Livia était pas seule dans son bureau ? Oups ? Ouais, nan, tu balayes cette idée en moins de temps qu'il ne faut pour y avoir penser. Si ça avait été le cas, il ne t'aurait même pas laisser la possibilité d'entrer dans ce bureau. Et t'en as même la confirmation quand tu te retournes enfin pour faire face à la mexicaine, et que tu la découvre bel et bien seule dans la pièce. Enfin, seule avec toi maintenant… Vas-y, nan, stop, arrête de penser à ce genre de trucs maintenant et à ce qu'il s'est passé la dernière fois que tu t'es retrouvée seule avec elle ! Et commence pas non plus à te dire que cette fois-là, t'étais bourrée alors que là, non. Pas encore en tout cas.

- T'sais quoi ? J'crois bien qu'ton chien d'garde m'aime pas.

Te décides-tu finalement à dire, même si cela ne fait qu'une seconde ou deux que t'es dans la pièce en réalité, et avec ton sourire de petit conne tête à clause sur les lèvres. Ouais, t'es presque fière de ta conneries pour le coup. Mais ça ne doit pas l'étonner en même temps. Non seulement elle sait comment tu es mais en plus, elle est plus que bien placée pour savoir que son bras droit et toi n'êtes clairement pas les meilleurs potes du monde. Au moins, vous entrez pas non plus en guerre ouverte tous les deux mais bon, faut pas se le cacher, tu sais parfaitement que c'est uniquement pour elle que vous ne le faites pas. Et encore plus maintenant qu'elle est devenue la grande patronne. D'ailleurs, en parlant de ça…

- Au fait, j'dois t'appeler comment maintenant ? J'reste sur "Princesse" ou j'dois passer à du "Majesté" ?

Quitte à déjà être en mode sale gosse, autant le rester encore quelques instants, nan ? Et puis bon, le sourire que tu lui adresses doit bien lui faire comprendre que tu déconnes plus qu'autre chose. Même si elle te connait aussi suffisamment pour savoir que quel que soit la réponse qu'elle va te donner, ça ne va clairement pas tomber dans l'oreille d'une sourde et tu vas pas la lâcher avec tes conneries. Enfin, tu vas quand même pas lui servir du "Reine Livia, première du nom" ou un truc de ce genre mais bon… Quoi que, si jamais elle commence à plus se sentir, peut-être que ça la fera redescendre un peu de se prendre un commentaire à la con comme ça dans la tronche. On verra bien. Mais bon, de toute façon, t'es pas trop là pour causer titre avec la nouvelle big boss.

- T'voulais m'voir ?

Finis-tu par demander en redevenant quand même un peu sérieuse et revenir sur la vraie cause de ta présence dans ce bureau. Parce qu'après tout, ouais, elle a demandé à te parler, non ? Et voilà qu'en repensant à ça, tu te remets aussi à réfléchir à ce à quoi elle pourrait vouloir te parler. Par pitié que ce soit d'un putain d'excès de vitesse à la con, d'un con de nouveau chez les convoyeurs qui a fait de la merde, de ton frangin qui se démène pour faire remonter les ventes et territoires du gang, de tes cheveux devenues bleus ou même pourquoi pas de ce putain de Père Noel ! Bref, d'absolument tout, sauf de cette putain de pelle que tu lui as roulé sous l'effet de l'alcool il y a un peu plus d'un mois et demi maintenant.


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.


Dernière édition par Tegan Hargreaves le Mer 27 Déc - 22:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyJeu 21 Sep - 20:44

Les mains à plat sur son bureau, Livia posa un regard circulaire sur la pièce autour d’elle, en inspectant chaque recoin avec attention. Les lieux n’étaient en rien comparables à ceux qu’elle occupait à Florence, à son QG, l’antre de toutes ses réflexions, cet endroit où elle avait échafaudé mille stratégies, avait envisagé mille scénarios, pris mille décisions. Cet endroit qui l’avait vu prendre de la confiance en elle, gagner en maturité, et gravir les échelons des Prayers of Insanity. De secrétaire, elle était passée à avocate du puissant cartel, puis finalement numéro deux du gang, s’attachant à seconder Aaron aussi bien que possible, tâchant de rester fidèle aussi bien à ses valeurs qu'à celle de l’organisation. Ça n'avait pas toujours été une mince affaire, mais l’hispanique avait fait au mieux, en toute situation. Et puis…il y avait eu cette journée d’octobre, celle que personne n’avait vu venir, et qui avait vu s’effondrer l’empire Prayer.

Livia prit une longue inspiration qui gonfla ses poumons, et jeta un coup d'œil aux deux cartons qui étaient encore fermés, et posés contre l’un des murs de la pièce. Quelques dossiers qu’elle avait récupéré de son bureau dans la Zone 33, et avec lesquels elle espérait repartir de bon pied, et permettre aux Sinner’s Hand de se développer, une tâche dont elle s’acquittait depuis qu’elle avait repris le leadership du cartel, rassemblant les hommes et femmes prêts à poursuivre sous sa houlette. La tâche était ardue, Livia en avait plus que jamais conscience, et chaque journée révélait sa nouvelle difficulté, soulevait d’inattendus défis, découvrait de nouveaux joueurs sur le vaste échiquier Downfallien.

Si le mot d’ordre était pour l’heure de consolider les places fortes Sinners, celles héritées des Prayers of Insanity, et d’assurer de nouveau la vente de drogue dans les rues du quartier, ces deux grandes lignes de conduite n’étaient en réalité que la partie émergée de l’iceberg, bien loin de tous les détails logistiques auxquels  McCreary et elle étaient soumis depuis leur déménagement forcé à El Segundo. Même s’ils étaient bien loin des ramifications qu’avait fini par prendre le cartel dirigé par Phillmore, les Sinner avaient déjà là de quoi se faire un nouveau nom de ce côté-ci du mur. Inutile de se disperser en vengeance, et autres vendettas, pas alors qu’on les imaginaient à terre, incapables de se relever. Ils n’avaient pas de temps à perdre à prouver leurs torts à leurs adversaires, leur retour en force sur le devant de la scène suffirait pour cela.

Récupérant donc les quelques classeurs qui se trouvaient dans les cartons, Livia les feuilleta une nouvelle fois, même si leur contenu, rédigé par ses soins, n’était en rien une nouveauté pour elle. Peut-être s’assurait-elle que ça, contrairement à tout le reste, n’avait pas changé. Le premier classeur se retrouva rapidement rangé dans cette petite bibliothèque aux rayonnages encore vide, et le deuxième s’apprêtait à connaître le même sort, lorsque la porte s’ouvrit dans son dos, et que la voix de Tegan retentit presque aussitôt. Terminant ce brin de rangement pourtant à peine esquissé, l’hispanique acheva ce qu’elle était en train de faire. « -Mon chien de garde ? Tu… » commença-t-elle en se tournant vers la nouvelle arrivante, alors que son regard se posait sur Tegan. Sur Tegan, et ses cheveux bleus, pour être exacte. Les lèvres de Livia, s’entrouvrirent, bien qu’aucun mot ne les quitte, alors qu’elle semblait incapable de détourner le regard de cette couleur pétante qui masquait les cheveux d’ordinaire blonds de la mécanicienne.

Livia resta immobile quelques longues secondes, le regard accroché aux mèches bleutées, alors qu’elle tâchait de raccrocher les wagons. Une réflexion qui se solda par un brusque froncement de sourcils. « -Attends…c’est à Ethan que tu parlais, il y a quelques instants ?! » demanda-t-elle, d’une voix presque offusquée, les mains sur les hanches, alors qu’elle fixait Tegan d’un air désapprobateur. Nul doute qu’à cet instant, Livia devait ressembler à sa grand-mère, Carmen, lorsque celle-ci réprimandait l’un des enfants Aldana. « -Okay, assieds toi. Allez, ne te fais pas prier. » dit-elle en désignant l’une des deux chaises qui faisaient face à celle qu’occupait d’ordinaire la juriste. « -Bien. Je déteste l’idée de devoir te faire la morale, mais…McCreary est mon bras droit. Il a été un soutien très précieux au cours de ces dernières années, et la place qui est désormais la sienne est plus que méritée. Et…en tant que second des Sinner’s Hand, et même si je t’entends déjà me dire que ce n’est pas dans tes habitudes de respecter qui que ce soit, il va falloir que tu le respectes, lui.” commença-t-elle d’une voix neutre, la tête légèrement penchée.

Livia n’appréciait pas particulièrement ce côté moralisateur, mais elle apprécierait sans doute encore moins que Tegan se fasse taper sur les doigts par son nouveau Boss, qui n’avait définitivement pas autant de patience qu’elle. “-Je sais que l’entente entre vous n’est pas très cordiale, et je ne te demande pas de lui sauter dans les bras à chaque fois que tu le vois, mais…évite les provocations gratuites, d’accord ? Il est ton patron, ne l’oublie pas.” demanda-t-elle dans un léger froissement de sourcils, songeant déjà à ce jour où Ethan viendrait taper du poing sur son bureau en pointant du doigt l’insolence de Tegan. Comme si Livia n’était pas parfaitement bien placée pour savoir de quoi la blondinette était capable…surtout lorsqu’il s’agissait du pire.

Comme un papillon attiré par une flamme, le regard de Livia revenait sans cesse aux cheveux de son amie, la distrayant bien plus qu’elle n’aurait pu le soupçonner. Ce n’était pourtant rien d’autre qu’un changement de couleur capilaire, mais la mexicaine semblait incapable de détourner les yeux. Elle manqua de lever les yeux au ciel à la question de Tegan, une attitude qui n’était clairement pas dans ses habitudes, se contentant de souffler son dépit d’une brève expiration. A la mine amusée de la convoyeuse, Livia lui opposa son éternel air sérieux, qui contrastait pourtant avec la teneur de ses paroles. « -C'est votre Altesse Sérénissime désormais. Et si tu deviens trop insupportable, je te ferai conduire dans mon cachot. Roger, le geôlier, est un vieux moustachu sans aucun sens de l’humour, et là-bas, il n’y a ni bière, ni cigarettes…ni femmes. Te voilà avertie ! » dit-elle, pince sans rire, s’installant à son tour à son bureau.

Là, elle prit le temps de ranger les différents stylos dans un pot à crayons flambant neuf, alors qu’elle refermait son bloc notes qui contenait quelques brefs mots sur les dernières réflexions qu’avait eu la mexicaine au sujet du cartel, et tout ce qu’elle espérait faire, pour remettre le navire à flot. Tout comme cette vieille expression qui disait que Rome ne s’était pas faite en un jour, la brune savait que le chemin serait long pour sortir la tête de l’eau, et remettre le gang sur les rails. La chute des Prayers avait vu éclore d’autres petits groupes, manifestement bien décidés à entraver leur renaissance. Voilà pourquoi l’une des priorités de l’hispanique, une qu’elle n’avait partagé avec personne d’autre que McCreary, était d’en découvrir davantage sur ces concurrents. L’information était une source de pouvoir que Livia avait appris à maîtriser depuis de longues années déjà, et savoir la bonne chose sur la bonne personne ouvrait des tas de portes insoupçonnées.

Tout cela n’expliquait pas les raisons de la présence de Tegan dans le tout nouveau bureau de Livia, qui se rendit subitement compte qu’elle n’avait pas répondu aux interrogations de la blonde. Récupérant son mug dans lequel elle trouva un fond de café froid, l’hispanique avala une longue gorgée, se donnant encore quelques secondes de réflexion. Sans savoir s’il s’agissait là d’un commun accord tacite, ou s’il s’agissait plutôt d’un trou de mémoire dû à tout l’alcool ingurgité par la mécanicienne, ni l’une ni l’autre d’entre elles n’avait pris la peine d’aborder ce bref baiser échangé près de deux mois plus tôt, ce soir où Tegan avait débarqué chez la mexicaine pour lui faire un exposé en plusieurs points sur les raisons qui l’avaient poussé à lui donner ce surnom de Princesse qui lui collait à la peau.

L’avocate en elle trouvait que c’était une démonstration maladroite, et que l’argument était irrecevable, mais elle était aussi soulagée que ce baiser échangé n’ait jamais été abordé. Qui aurait-il eu à dire ? Tegan était ivre, et l’alcool l’avait poussé à ce geste inconsidéré. Voilà tout. Seulement…la proposition qu’elle s’apprêtait à lui faire conduirait nécessairement les deux Sinner’s Hand à passer davantage de temps ensemble, et Liv craignait que le sujet, qui ne manquerait pas de les mettre toutes deux mal à l’aise, revienne sur le tapis. Et en parallèle, et ce malgré sa flagrante irresponsabilité, Tegan avait toute la confiance de Livia, ce qui s’avérait plus que nécessaire pour ce qu’elle avait à lui demander. Cruel dilemme.

La tasse cogna un peu plus fort qu’elle ne l’aurait voulu sur le bureau, alors que les yeux sombres de la mexicaine se plissaient subtilement. Elle s’humecta les lèvres, alors qu’elle prenait sa décision finale. . « -Tu n’es pas sans savoir que Drew vient d’avoir un autre bébé, et que sa présence parmi nous s’est faite plus rare ces derniers temps. C’est compréhensible, bien sûr, je ne lui jette pas la pierre.” ajouta-t-elle bien rapidement dans un petit geste de la main apaisant, alors qu’elle reprenait presque aussitôt. “-Et de son côté, McCreary a trop de travail pour pouvoir se rendre aussi disponible qu’auparavant.” conclut-elle, reposant sa main à plat sur son sous-main. Tout comme elle, son bras droit croulait sous les tâches, même s’il ne lui était pas venu à l’idée de s’en plaindre une seule seconde.

Un nouveau regard sérieux glissa vers le visage de Tegan, alors que Livia haussait légèrement les sourcils. Il n’y avait pas que le nom du cartel qui avait changé, pas dans la vie de la mexicaine. Propulsée au rang de nouvelle cheffe des Sinner’s Hand, endossant les responsabilités qui allaient de pair avec ce nouveau statut, la brune n’avait pas remis les pieds dans son loft depuis la chute des Prayers, loft où seul McCreary était entré pour récupérer certaines de ses affaires. Peut-être était-ce une précaution inutile, mais une qu’elle était prête à prendre pour éviter de se retrouver avec de jolis bracelets autour des poignets, une cellule trop étroite pour son esprit.

En revanche, ce qu’elle n’avait pas pris la peine de faire, c’était de modifier son apparence physique. Une extrémité qui n’avait manifestement pas fait peur à Tegan. Et le changement, s’il était radical, était aussi particulièrement plaisant à regarder. Ca lui donnait un air pétillant indéniable, qui collait parfaitement à sa personnalité. « -Je…euh…qu’est-ce que je disais, déjà ? Ah…oui…du coup…même si je sais que ça n’entre pas vraiment dans tes attributions de lieutenant des convoyeurs, il se pourrait que j’ai besoin de tes services le temps de trouver un autre chauffeur. » expliqua-t-elle donc clairement à la convoyeuse, dévoilant la raison de sa présence dans la pièce.

Le reste de café froid disparu, alors que Livia finissait par adresser un léger sourire amusé à la jeune femme. « -Vois ça comme…une façon de se souvenir du bon vieux temps. » ajouta-t-elle dans un ton léger, pourtant à l’affût des réactions de son amie, imaginant sans peine que ce retour en arrière serait sans doute loin de lui faire plaisir. Aussi, comme pour anticiper les râleries à venir de la mécano, la mexicaine reprit rapidement la parole, levant une nouvelle fois la main pour apaiser les tensions à venir. « -Ça ne sera que temporaire, le temps pour moi de trouver une personne qui pourra s’acquitter de cette tâche à temps plein… » Ce n’était pas une priorité, pas au regard de tout ce qui était à accomplir, chaque tâche semblant plus urgente que la précédente, mais si ça devenait trop pesant pour l’ex-blondinette, elle prendrait du temps pour trouver quelqu’un pour la remplacer. « -Alors…est-ce que je peux compter sur toi ? Ne me force pas à te faire les yeux doux s’il te plait, je ne sais même pas comment on fait… » ajouta l’hispanique, alors que le coin de ses lèvres se relevait une nouvelle fois subtilement dans un léger sourire.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyLun 2 Oct - 0:58

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022


Bien sûr que tu parles de McCreary - ou l'un des multiples surnoms à la con que tu lui trouves - de qui d'autres elle veut que tu parles de cette façon ? Tu te retiens presque de ne pas le lui faire comprendre d'un geste et d'une mimique qui montrent que ça te semble pourtant évident. Mais de toute façon, tu n'as pas vraiment de le faire que Livia reprend déjà la parole pour te dire de t'asseoir de ce ton et cette manière qu'elle a quand elle va te faire la leçon. Et preuve que tu le sais très bien te voilà qui soupire en levant quelques instants la tête vers le plafond tout en attrapant quand même une des chaises pas loin de toi. T'es encore en train de la tirer vers toi et de te laisser tomber dessus de manière clairement nonchalante qu'elle est déjà en train de commencer à te faire la morale sur McPussy, le respect et bla-bla-bla… Ouais, pour pas mal d'autres personnes qui auraient commencé à te parler comme ça, tu serais déjà en train de mimer de manière ennuyer le "bla-bla-bla". Mais bon, c'est Livia là alors tu te retiens de le faire.

- Alors déjà, si, j'respecte des gens !

Commences-tu par répondre presque tout de suite après qu'elle ait fini son petit discours là. La preuve d'ailleurs, tu viens pas de lui singer le "bla-bla-bla" que t'avais en tête y a encore quelques secondes, mais ça, tu préfères le garder pour toi. Pas sûre qu'elle soit ok pour ce genre d'arguments à la con et parfaitement digne d'un Hargreaves.

- Toi, j'te respecte. Olivia aussi, j'la respectais avant sa merde, là. Et pareil pour Symea avec son caractère à la con avant qu'elle se barre. J'vous prend juste pas trop au sérieux parce qu'vous l'faites suffisamment pour deux. Et après, vous prenez la grosse tête et tout là.

Ouais bon, en vrai, pas sûr que ces arguments-là marchent, eux aussi, mais au moins, tu l'as dit. T'as pas évoqué Phillmore, c'est vrai ! Mais est-ce que t'as vraiment besoin de le faire ? Et puis bon, faut avouer que pour les rares fois où tu l'as croisé à l'époque où c'était le grand patron, THE big boss, tu faisais en sorte de pas trop l'ouvrir à tort et à travers non plus quoi. Mais bon, contrairement à McNotFunny, il avait du charisme, LUI ! Le genre de truc qui fait que ouais, même quand t'étais une putain de tête à claques d'Hargreaves, de petite frappe de la rue se cachant derrière son nombre impressionnant d'années au compteur chez les Prayers par rapport à son âge, tu fermais ta gueule quand il était là et t'écoutait quand il parlait. Même quand c'était même pas à toi qu'il parlait ! Bon, on en est pas non plus au point où tu lui aurais répondu un "oui maître" en t'inclinant devant lui et tout le bordel mais dans l'idée… Ouais, ça t'aurais presque pas choqué. Alors qu'Ethan McCheesy…

- Mais ton mec là... Nope ! J'le respecte pas en effet, et rien à foutre qu'ce soit l'nouveau Livia parce qu't'es la nouvelle Phillmore. L'respect, ça va dans les deux sens donc j'vois pas pourquoi j'respecterais un type qui me m'crache à la gueule à la moindre occas'. C'est d'ja pas mal qu'j'lui ai pas mis mon poing dans la gueule ou essuyé ma roue arrière sur son dos. Alors pour tes beaux yeux ou pas, m'en demande pas trop.

Ronchonnes-tu presque en t'enfonçant encore un peu plus dans un air boudeur autant dans le ton de ta voix que ton comportement ou même ta posture sur la chaise. Et ouais, tu viens de qualifier McNugget de mec de Livia mais en même temps, t'es pas la seule à le dire ou le penser, loin de là même. Bon en vrai, t'en sais rien et puis Livia peut bien faire ce qu'elle veut de son cul ! Ça te regarde pas… Même si tu continues de penser qu'y a quand même mieux que l'autre McBoring mais bon… Encore une fois putain, t'es qui pour donner ton avis ? Livia fait bien ce qu'elle veut, ça te regarde pas !

Enfin bref, en tout cas, il s'en est fallu de peu que tu termines pas ta dernière phrase par un éternel "Princesse" que tu continues d'utiliser pour qualifier la mexicaine. Et ce malgré les récentes disputes que ce surnom a values entre vous ces derniers temps mais bon… Tu vas pas changer une habitude que t'as depuis près de 14 ans maintenant en un foutu claquement de doigt. Ouais c'est ça, focalise-toi sur le surnom que tu donnes à la brune depuis 14 ans au lieu de faire genre que t'as remarqué ce que tu as vraiment dit dans ta dernière phrase ! D'ailleurs, presque comme pour t'assurer de pas laisser le temps à Livia de le remarquer elle aussi, voilà que t'enchaine avec une nouvelle connerie parfaitement digne de toi… En remettant ce foutu surnom sur la table pour demander s'il doit évoluer vu la nouvelle place de la mexicaine dans la hiérarchie des Sinner…. Et si tu t'attendais à ce genre de réponse de sa part d'ailleurs ! Te voilà à écarquiller légèrement des yeux, surprise par ce qu'elle te balance dans le plus grand des calmes, te redressant même légèrement sur ta chaise, tout en commençant à te mettre à ricaner, clairement amusée par les déclarations de la mexicaine. En même temps, bordel de merde, ça vaut le détour une réponse pareille !

- Ah ouais, l'cachot, carrément ? Putain, mais j'vais vraiment finir par t'appeler tout l'temps Triss Domina si t'as un délire sur les cachots maintenant.

Ricanes-tu de manière toujours aussi amusée et d'un ton montrant clairement que t'en croit rien à tout ça. Enfin, aux cachots en tout cas parce que bon, pour le coup, tu vas quand même vraiment finir par te poser des questions concernant les tendances dominatrice de la mexicaine… Wow, là encore, on s'en fout, ça te regarde pas, elle fait ce qu'elle veut, etc etc ! Sors-toi ça de la tête Hargreaves, bordel de merde !

- Et pauvre Roger, sa vie doit être si triste...

Finis-tu par ajouter assez rapidement et d’un ton faussement triste et désolé pour lui de cette vie de misère qu'il doit avoir. Mais bon, au moins, ça te permet de changer de sujets et de pensées dans ton petit crane de blondasse… Ah ouais non, plus maintenant c'est vrai. De bleuasse du coup ? Ça se dit ? Merde, tu vas quand même pas devoir te qualifier toi-même de Schtroumpfette ! Tu sais même pas comment ça s'écrit en plus !!! Et puis elle est pas blonde elle aussi en plus ? Rah putain, mais pourquoi tu commences à te poser des questions pareilles aussi ? Ouais bah c'est toujours mieux que recommencer à envisager ta boss, oui oui, ta fucking boss, en tenue full cuir avec fouet et tout l'attirail de Domina… Et merde, voilà que tu recommences à y penser maintenant… Donc ! La Schtroumpfette ! Son orthographe…

T'as pas vraiment le temps de continuer à débattre là-dessus - ou sur autres choses d'ailleurs, ouf ! - que Livia reprend déjà la parole pour commencer à te répondre sur la raison de ta présence ici. Autre que pour te faire la morale parce que "bouuuh, t'es pas gentille avec McBidule" en tout cas. Elle commence à te parler de Drew, son chauffeur habituel, et déjà, tu te mets à froncer légèrement des sourcils. Tu commences à le sentir le piège ? Oh putain de oui, ça pue l'arnaque si elle commence sur ce sujet ! Tu roules des yeux sans trop pouvoir t'en empêcher quand elle se remet à parler de McFlurry mais ton agacement et ta méfiance disparaissent bien vite. Attendez un peu, c'est bien vers tes cheveux nouvellement bleus qu'elle arrête pas de dévier le regard là ? Oh merde ! Genre c'est possible de la déconcentrer alors ? Merde, et voilà qu'elle semble complètement perdue dans son discours vu la façon dont elle reprend la parole alors que tu sens déjà un léger sourire de tête à claque de dessiner sur tes lèvres. Sérieux, t'es vraiment en train d'assister à ça ? A une déconcentration de Livia Aldana ?! Genre toi qui croyais jamais voir ça de ton vivant. Et alors que tu continues de sentir ton sourire s'agrandir un peu plus, tu le perds d'un seul coup quand t'as l'impression de te prendre une véritable douche froide en même pas une phrase de la part de la mexicaine.

- Tu t'fous d'ma gueule ?

Ouais bon, là, t'as pas vraiment pu la retenir ta question et tu te doutes déjà bien de sa réponse. Livia n'est pas du genre à se foutre de la gueule des gens alors non, elle n'est pas en train de le faire. Elle est plus que sérieuse en te demandant de revenir la conductrice de taxi que t'as été pour elle quand t'étais qu'une gosse et qu'elle venait tout juste de débarquer en ville. D'ailleurs, elle te le confirme déjà à sa façon en te disant que ce sera une façon de vous souvenir du "bon vieux temps". A quel moment c'était un bon vieux temps bordel ? Quand elle te faisait criser d'agacement avec sa façon d'être et sa putain de manie à faire semblant de pas te comprendre quand elle n'avait pas envie de te comprendre - et tu savais quand c'était le cas, elle avait toujours ce petit sourire, cette petite lueur dans le regard qui te faisait bien comprendre que si, elle avait parfaitement compris mais voulait juste te faire chier ? Ou quand tu la menaçais de la foutre dans ton coffre pour le reste de la semaine et jeter la caisse dans le port ? T'as même pas le temps de lui demander ça qu'elle enchaine déjà, encore, pour te dire que ce ne sera que temporaire et bla-bla-bla, encore une fois !

- T'fais chier sérieux ! T'sais que l'air de rien, j'ai un garage à faire tourner aussi ?

Balances-tu en te relevant d'un coup de ta chaise sous le coup des nerfs. Mais en même temps, c'est vrai bordel de merde ! T'as plus 16 ans, t'es plus cette gamine qui avait vraiment que ça à foutre de sa journée entre deux deals de ton frère où tu faisais le guet ou un vol de bagnole pour les autres convoyeurs ! Tout comme elle n'est plus cette nana de 21 ans tout juste parachutée dans une ville qu'elle connait pas et dont elle parle tout juste la langue. Tu viens de le dire, t'as un garage à faire tourner, tant pour toi que pour les Sinner vu qu'il sert encore une fois de couverture pour une partie du blanchissement d'argent du gang, des employés là-bas à gérer du coup, et en plus, maintenant qu'elle t’a catapulté lieutenant des convoyeurs, t'as aussi ces glands à gérer ! T'es d'ailleurs plus ou moins en train de lui faire la liste de tout ce que t'as déjà à faire de tes putains de journées - préférant ne pas mentionner quand même les soirées alcools, fiesta et filles vu que bon… voilà ! - en faisant presque les cent pas dans la pièce, quand tu tournes de nouveau le regard vers elle… Pour la voir de nouveau en train de fixer tes cheveux bleus plutôt que t'écouter. Ouais nan mais oh ! C'est rigolo deux secondes ça mais là, c'est genre important ce que t'es en train de dire en t'énervant un peu ! D'ailleurs, preuve que t'as plus envie de rire, tu t'arrêtes immédiatement dans tes cent pas avant de te tourner complètement vers Livia, le regard toujours posé sur elle, avant de te mettre soudainement à siffler de manière bien bruyante, de manière à être sûre de capter totalement son attention. Toi ! Et pas tes putains de cheveux !

- Hey ! Son Altesse Sérénissime Triss Domina première du nom ! Tu vas t'en r'mettre de mes cheveux ou t'vas continuer à les fixer comme ça à chaque fois ? C'est qu'du bleu hein ?

Que tu lances à l'adresse de ta patronne, l'air de rien, et d'un ton légèrement agacée malgré les conneries que tu débites. Et dire qu'il y a encore pas si longtemps, tu lui assurais que si si, tu la respectais… Mais bon, avant d'être ta patronne, c'est aussi ton amie, d'une, et de deux, c'est pas nouveau que tu as une manière bien à toi de respecter les gens. Et puis, comme tu lui as aussi dit il y a quelques instants, c'est pour t'assurer qu'elle ne prenne pas trop la grosse tête… D'où ta nouvelle manière de l'appeler ? Ouais, bon, ta gueule la petite voix hein ? On t'a pas sonné ! Et puis merde aussi là, c'est quoi son délire avec tes cheveux ? Elle a un souci avec le bleu et t'étais pas au courant depuis tout ce temps ?

Dans un soupir aussi soudain que ta montée de nerf, tu finis pourtant par te calmer. Parce que ouais, même si cette histoire te fait bien chier, tu réalises quand même que c'est du grand nawak de partir autant dans les tours pour un truc pareil. C'est pas non plus comme si elle venait de te demander de te couper la main gauche ! Faut relativiser un peu… Même si oui, clairement, ça te fait chier de retourner à la case "chauffeur de…". Et alors que pour tant d'autres, tu les aurais envoyé bouler sans autre forme de procès et avec toute ta poésie habituelle, te voilà à soupirer encore une fois en te passant une main sur le visage avant de tourner de nouveau le regard vers la brune en face de toi.

- Une semaine, tu m'entends ? J't'accorde une semaine à jouer l'taxi d'madame la reine, et après, si t'as toujours pas trouvé de d'chauffeurs, j'attends choisi un pour toi parmi les autres convoyeurs !

T'entends-tu répondre à la mexicaine en te demandant déjà si tu ne vas pas le regretter, ce putain de laisser-passer qu'elle a l'air d'avoir à ce sujet ! Bordel et dire que même Phillmore tu l'aurais sans doute envoyé chier, putain de charisme ou non… Putain de Princesse Mexicaine à la con ! Et pourquoi tu continues à sentir que ça pue cette histoire et que tu vas encore te faire avoir ? Que ça va pas durer qu'une putain de semaine comme tu viens de lui dire et que tu vas pas lui mettre un autre convoyeur derrière le volant à ta place ?


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyLun 2 Oct - 22:23

L’arrivée de Tegan se fit comme à l’accoutumée : à grand renfort de chaos. Pendant quelques secondes après que la porte du bureau de l’avocate se fut refermée sur la convoyeuse, on pouvait entendre maugréer à mi-voix de l’autre côté de celle-ci, des remarques qui, si l’on prenait la peine de tendre l’oreille, permettaient d’identifier leur auteur tant l’animosité envers la blonde était palpable. Des remarques que Livia pouvait donc attribuer à McCreary, sans l’ombre d’un doute. Malgré le visage que la blondinette offrit au plafond quand son amie lui demanda de s’installer sur une chaise, Tegan ne se fit pas prier, et s’installa de l’autre côté du bureau de l’hispanique, qui s’employa à lui préciser que la chute des Prayers of Insanity avait entraîné un chamboulement dans la hiérarchie du cartel, et que cela devait s’accompagner de quelques ajustements comportementaux de la part de la jeune femme.

Pour toute réponse à cette remarque que lança la mécanicienne sur ce respect qu’elle se targuait d’accorder aux gens, comme elle le disait si bien, Livia se contenta de pencher un peu la tête sur le côté, lui adressant une légère moue qui valait bien tous les mots du monde. La suite des paroles de la blonde arracha une nouvelle grimace à l’hispanique qui soupira légèrement en secouant la tête de droite à gauche, répétant d’un air presque incrédule : “-Je vais prendre la grosse tête…qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre…” répliqua-t-elle à son tour à voix basse, suffisamment basse pour que l’on puisse s’interroger sur le fait qu’elle soit réellement en train de s’adresser à Tegan, ou juste de laisser échapper sa réaction à ses propos. La mexicaine était tout ce qu’il y avait de plus terre à terre, les pieds ancrés au sol, et ce n’était sans doute pas demain la veille qu’elle laisserait le succès lui monter à la tête. Mais soit…elle avait appris grâce aux quatorze dernières années qu’il ne servait à rien de dire à la jumelle du chaos ce qu’elle devait faire, puisqu’elle avait tendance à faire précisément l’inverse.

Le sujet des relations entre Tegan et celui qu’elle appelait de tous les patronymes exceptés le sien semblait être sensible. Si sensible que la convoyeuse se lançait dans un nouveau monologue, arguant que le respect se devait d’être mutuel, ou de ne pas être du tout. Il semblait évident que la mécanicienne avait choisi la deuxième option. Une mimique désapprobatrice déforma quelques secondes les traits de la brune, qui leva un index entre elles : “-Ne mets ton poing dans la figure de personne, et n’essuies ta roue arrière sur le dos d’aucun Sinner, s’il te plait. Je ne pourrai pas systématiquement te défendre envers et contre tous au nom de notre relat…de notre amitié. Les règles s’appliquent également pour toi, Tegan.” rétorqua-t-elle d’un ton posé, se reprenant bien vite sur les mots employés, tâchant de garder cette expression neutre que beaucoup lui connaissaient, et qui lui avait parfois valu le surnom de robot.

Un léger soupir quitta les lèvres de la brune lorsqu’elle entendit pour la énième fois ce surnom qu’elle avait en horreur, Tegan se demandant si elle se devait de l’ajuster maintenant que Livia avait pris la tête du cartel. La réponse de la mexicaine ne tarda pas à se faire entendre, pince sans rire, quoiqu’il était évident qu’il n’y avait pas une once de sérieux dans ses propos. Malgré tout, la juriste ne tarda pas entendre le ricanement de son amie se répandre dans son bureau, alors que celle-ci lui adressait une réponse qui en d’autres termes aurait fait grincer la mexicaine. Mais pas aujourd’hui. Non, aujourd’hui, Livia se contenta de poser un léger sourire sur son visage, alors qu’elle répliquait à son tour : “-Hm…seulement en privé alors, le petit surnom.” répondit-elle, ayant compris depuis bien longtemps qu’à défaut de pouvoir battre Tegan, il valait mieux jouer à son jeu plutôt que de s’opposer à elle. D’ailleurs, quand cette dernière ne tarda pas à plaindre ce Roger imaginaire, Livia s’empressa de chasser l’air devant elle, alors que ses épaules se levaient légèrement : “-Si son sort te préoccupes à ce point, tu peux toujours aller lui tenir compagnie. Je suis certaine qu’il appréciera le geste.” poursuivit-elle sur ce même ton sérieux qui était la marque de fabrique de la brunette.

Plaisanter de ce cachot qui n’existait pas -pas encore du moins- était divertissant, mais si l’hispanique avait demandé à Tegan de venir la trouver dans son bureau, c’était pour aborder un autre sujet que les représailles auxquelles elle s’exposait si elle venait à manquer de respect à McCreary. Et vu les propos précédents qu’avait tenu son amie, il faudrait peut-être que Livia songe à la faire construire, cette fameuse cellule dans laquelle enfermer la convoyeuse. Alors, sans s’étendre en mille explications parfaitement inutiles pour que la lieutenant face à elle comprenne de quoi il était question, Livia ne tarda pas à lui expliquer qu’elle avait besoin de ses services, en tant que chauffeuse, le temps que celui qu’elle avait habituellement soit davantage disponible.

La réaction de la blonde ne tarda pas à se faire entendre, virulente, exactement comme la juriste l’avait imaginé. Aussi, au lieu de se braquer à son tour, et de rétorquer à la hauteur des propos de Tegan, Livia croisa les mains sur son bureau, et laissa la jeune femme s’énerver toute seule, se lever, et cracher tout ce qu’elle avait sur le coeur, et qui justifiait, à son sens, un refus pur et simple de la demande de l’avocate. Sans s’offusquer, la brune s’installa plus confortablement dans son fauteuil, allant jusqu’à croiser les jambes, le coude posé sur le bord du bureau, son menton planté dans sa paume. Son regard sombre suivait le trajet de la convoyeuse alors que celle-ci faisait les cent pas dans son bureau, la mexicaine prêtant une oreille plus ou moins attentive à ses arguments.

Lorsque Tegan se mit subitement à siffler, Livia s’autorisa une grimace, serrant légèrement la mâchoire quand la blonde pointa que les yeux de l’hispanique avaient tendance à s’égarer un peu trop souvent vers les cheveux de son amie. Refusant de jouer la carte de l’honnêteté, pas quand il était aussi difficilement compréhensible pour la juriste de saisir ses propres réactions face à ce changement capillaire, la mexicaine joua une nouvelle fois la carte du détachement : “-Excuse-moi…c’est juste que c’est…euh…” commença-t-elle, un pli barrant soudainement son front alors qu’elle lâchait simplement, après une brève pause : “-Joli.” conclut-elle, se raclant la gorge, alors qu’elle ne lâchait toujours Tegan du regard. Regard qui ne tarda d’ailleurs pas à faire une nouvelle volée vers les cheveux bleus de sa vis-à-vis, la brune tâchant de se reprendre aussi vite que possible.

Aussi soudainement que le volcan Tegan était entré en éruption, il se calma subitement, la colère laissant place à un long soupir que Livia devinait agacé. Elle y devina peut-être aussi une pointe de résignation. La nouvelle réplique de la jeune mécanicienne arracha un léger sourire amusé à la mexicaine, qui ne tarda pas à réagir : “-Tu m’accordes ? Woaw…mille merci votre Grâce Tegan, de m’accorder quelque chose. Tu es vraiment trop bonne avec moi.” répliqua-t-elle dans un sarcasme dont elle n’était pas coutumière, avant de reprendre une position qu’elle jugeait moins détendue, et davantage propice à la discussion. “-Tu sais, on devrait profiter de ces moments qu’on va passer en tête à tête rien que toutes les deux, pour retravailler cette notion de respect que tu clames posséder et maîtriser. Je crois qu’il faudrait faire deux ou trois révisions sur le sujet, et quelques ajustements. Trajets contre cours particuliers, tu vas adorer.” dit-elle dans un petit sourire en coin qui se figea quand des souvenirs de leur dernier tête à tête s’invitèrent dans ses pensées. Souvenirs qu’elle s’empressa de chasser d’un léger mouvement de tête, alors qu’elle détournait le regard de Tegan.

Les traits de l’hispanique retrouvèrent leur sérieux, alors que Livia posait finalement ses mains à plat sur le bureau. “-Je sais que tu estimes avoir déjà largement fait ta part en ce qui concerne le fait d’être mon chauffeur. Et je l’entends, et le comprends. Et tu as d’ailleurs sans doute raison." concéda Livia, se souvenant comme si c'était hier de toutes ces fois où la blonde avait dû l'amener à droite ou à gauche dans Downfall, lors des premières années de Liv dans le quartier expérimental. Des débuts difficiles qui ne laissaient en rien présager l'amitié qu'elles partageaient aujourd'hui. “-Ne vois pas ça comme une sorte de rétrogradation, ou quelque chose dans ce goût-là, ce n’est pas le cas. Tu conserves ton grade de lieutenant des convoyeurs, avec toutes les responsabilités et les prérogatives qui vont de pair avec ce rôle.” reprit-elle, trouvant important de préciser ce qu’il en était à la jeune femme.

Livia se lissa le front quelques brèves secondes du plat de la main, alors qu’un soupir inaudible quittait ses lèvres. “-Tout…tout à tendance à se précipiter un peu, depuis la chute des Prayers, et…il faut parer à l’urgence au milieu de l’urgence, et…tu es la première personne à qui j’ai pensé en m’imaginant enfermée dans une voiture avec quelqu’un. Enfin, je veux dire…” dit-elle en se reprenant presque aussitôt quand le sens de ses paroles sembla étrange à ses propres oreilles. “-Je sais que même si tu as le pied lourd sur l’accélérateur, et une façon de conduire bien à toi, je peux te faire confiance. Je te fais confiance, d’ailleurs. Je sais que tu n’iras pas me conduire tout droit au commissariat.” s’empressa-t-elle donc de clarifier, avant que Tegan n’interprète une nouvelle fois ses paroles. Et ça, malgré leur appartenance aux Sinners’Hand, Livia ne pouvait pas le dire de tous ses subalternes. “-Je ferai au mieux pour trouver quelqu’un pour ce poste aussi vite que possible, et minimiser mes trajets lorsque c’est envisageable.” ajouta-t-elle, comme une main tendue destinée à faire passer sa demande plus aisément, une sorte de compromis pour que leur collaboration rapprochée à venir se passe au mieux.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyDim 15 Oct - 19:40

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022


Comme si t'allais pas chercher à te défendre ne serait-ce qu'un minimum quand t'entend Livia remettre en doute ton respect pour les autres. Ouais, ok, il est particulier et bien propre à toi mais bordel, il existe quand même ! Suffit de voir la différence de comportement que t'as entre McCrayon et Livia pour s'en rendre compte. Mais bon, il semblerait que tes arguments ne marchent pas vraiment sur la mexicaine qui a clairement l'air de douter de ce que tu lui racontes. Et comme pour bien te le prouver, voilà qu'elle était déjà en train de te demander de frapper ou écraser personne comme tu l'avais plus ou moins suggérer juste avant. Si tu ne captes absolument pas son léger cafouillage à ce moment-là pour parler de votre amitié, c'est surtout parce que t'es trop occupée à soupirer en guise de réaction à ses paroles.

- Genre j'vais vraiment l'faire.

Marmonnes-tu d'un ton qui montre clairement que même si t'es la première à balancer ce genre de menace, t'es aussi la première à savoir que tu le feras pas vraiment. Et puis bordel, Livia devrait parfaitement le savoir elle aussi que t'es plus une grande gueule qu'autre chose sur ce genre de menace "extrême" vu le nombre de fois où tu lui as dit que t'allais l'enfermer dans le coffre de ta caisse il y a bien des années de ça. Elle a pourtant jamais fini dedans, ton coffre, que tu saches ! Même si ouais, c'était pas l'envie qui t'en manquait. Mais à l'époque comme aujourd'hui et malgré ton insolence quasi constante et flagrante, tu connais quand même la limite à ne pas franchir. Et ouais, même si personne a l'air de jamais trop l'avoir remarqué en dehors de ton frangin - mais sans doute parce qu'il est pareil. Pourtant, t'es quand même lieutenant des Sinner après plus de 20 ans chez les Prayers et malgré ton insolence ! Et pas au fin fond du port de Downfall avec de superbes chaussures en ciment comme cela aurait pu être le cas si tu ne la connaissais vraiment pas, cette foutue limite. Donc s'ils prenaient juste deux ou trois minutes pour réfléchir à ça, peut-être qu'eux aussi s'en rendrait compte, Livia en tête maintenant que c'était elle, El General !

D'ailleurs, en parlant de surnom pour la mexicaine, tu finis par complètement changer de sujet pour aborder celui-ci. Ou plutôt pour savoir si justement, tu te dois d'ajuster un peu l'éternel "Princesse" que tu lui sers depuis aussi longtemps que vous vous connaissez ou pas. Si tu ne peux pas t'empêcher de te mettre à ricaner à sa réponse, tu finis aussi par faire semblant de plaindre ce pauvre gusse qu'elle a inventé et qui a clairement une vie de merde à tes yeux. Et ton petit rire amusé repart de nouveau quand, quelques instants plus tard, Livia commence à te proposer de lui tenir compagnie si le cœur t'en dit.

- Ouais alors, nan merci. J'aurais trop peur d'mourir d'ennui.

Réponds-tu simplement, toujours en te marrant un peu, et en estimant ne pas avoir besoin d'en dire plus à ce sujet. Après tout, le style de vie que tu as n'est un secret pour personne et donc absolument pas pour Livia non plus. Il suffit de voir le genre de menace qu'elle t’a balancé à la tronche pour savoir qu'elle sait sur quoi taper pour te faire chier. Ce qu'elle prouve de nouveau d'ailleurs quelques instants plus tard quand vous abordez enfin la réelle raison de ta présence dans son bureau…

Si tu pètes un plomb en l'entendant te "demander" de redevenir simple chauffeur pour elle ? Bien évidemment que oui bordel de merde ! Elle s'attendait à quoi d'autre comme réaction de ta part ? En tout cas, toi, tu t'attendais pas vraiment à la voir autant perdre sa concentration sur tes cheveux devenus bleus depuis quelques jours. Une déconcentration que tu ne lui connais pas vraiment et qui, pour le coup, t'agace encore un peu plus parce que, oh ! T'es en train de râler là ! Ce serait sympa qu'elle y prête un peu attention ! Plus tard, peut-être, quand tu seras plus en train de rager sur la situation et qu'elle se déconcentre à nouveau pour se perdre dans la contemplation de tes cheveux, tu te foutras un peu de sa gueule. En tout amitié bien sûr mais hé, tu peux pas laisser passer un truc comme ça. Mais là, non, tu peux juste pas laisser passer le fait qu'elle t'écoute même pas en train de gueuler sur tout ce qui pas dans son idée toute pourrie ! Te voilà du coup à la siffler pour attirer de nouveau son attention sur ta gueule plus que sur tes cheveux, lui demandant cash ce qui la perturbe autant à ce point pour être comme ça depuis que t'es dans son bureau.

Parce que c'est… Joli ? Sérieusement ? Ah ouais, là, elle vient de bien te couper le sifflet, la Princesse mexicaine, avec cette réponse à laquelle tu t'attendais pas du tout, faut bien l'avouer. Tu sais même plus comment t'es sensée réagir à ça. Et ce que t'es sensée comprendre aussi parce que de base, c'était pas vraiment ton but premier quand tu t'es décidée pour cette teinture. Même si ouais, t'avoue toi aussi que t'es plutôt contente du résultat, que ça donne un genre qui te va bien au final et que ça fait pas dégueulasse mais… Attend, depuis quand Livia trouve un truc "joli" en dehors de ses trucs d'art auquel tu captes que dalle ? Bah au moins, ça a le mérite de t'avoir bien calmé aussi. Après ces quelques secondes de bug à regarder la brune avec un air devant largement faire comprendre que tu t'attendais pas à ce genre de réponse, tu finis par secouer légèrement la tête. Histoire de te la remettre un peu sur les épaules sans doute. En tout cas ouais, après ça, tu ne tardes pas à dire de manière plus calme que même si tu détestes cette putain d'idée, t'es ok pour lui servir de chauffer perso, mais pas plus d'une semaine ! Après, s'il le faut, tu décideras toi-même de qui mettre derrière ce foutu volant… Même si tu sais d'avance que tu ne le feras pas, mais ça, t'es pas obligée de le dire et elle est pas obligée de le savoir non plus.

De toute façon, tu te fais de nouveau engueuler par rapport à ça… Sérieux, t'es à deux doigts de lui demander ce qu'elle a t'engueulé autant aujourd'hui et pour ce genre de truc en plus mais, hé, la limite dont tu parlais tout à l'heure. A la place, tu fermes ta grande gueule - pour une fois - et laisse juste échapper une longue expiration par le nez en guise de soupir. Allez c'est bon, t'as compris, c'est toi qui prend, c'est purement arbitraire et elle te rappelle bien que t'as pas à ouvrir ta gueule pour lui répondre parce que c'est elle la cheffe. Et à part ça, elle te dit qu'elle prend pas la grosse tête, t'sais ? Bah non, c'est vrai que son foutu rôle de grande patronne, c'est tellement plus important que 14 ans d'amitié. Elle te l'expliquera sans doute pendant ses putains de cours particuliers pendant que tu seras occupée à faire la chauffeur de madame la Reine comme si t'avais de nouveau 16 piges et que t'avais évolué de 0 depuis tout ce temps, aussi bien en tant que personne qu'en tant que membre des Prayers. Pardon, des Sinner maintenant. Pour "plus de possibilités" qu'elle disait. Ouais bah là, t'as bien envie de lui répondre un "mon cul, ouais !". Mais cette foutue limite…

- Ouais, s'tu veux. J'peux aussi te servir du "Madame Aldana" ou du "Boss" toute la journée s'tu préfères.

Marmonnes-tu simplement en guise de réponse, les bras croisés sur ta poitrine et en commençant déjà à te dire que, vas-y, ferme ta gueule Hargreaves, quand elle en termine avec son délire de cours particulier. Les bras toujours croisés sur ta poitrine et la mine fermée, tu t'y tiens pourtant, à ton "ferme ta gueule Hargreaves" alors qu'elle finit par se reprendre. Pas besoin qu'elle s'explique plus que ça, t'as compris, t'as juste à fermer ta gueule et faire ce que la cheffe a dit. Même si tu peux pas t'empêcher de détourner le regard en haussant légèrement des sourcils l'espace d'une seconde, d'une façon qui veut tout dire, quand elle te dit que ce n'est pas une rétrogradation. Dans les faits peut-être mais dans la forme en tout cas, pour toi, ça en a tout l'air vu que c'était juste un peu un des premiers taff que tu faisais pour les Prayers après être passée officiellement convoyeuse : promener Madame au gré de ses envies. C'est bien ! Un lieutenant qui fait le boulot d'une recrue, t'adore le concept ! Et le respect aussi que tu vas avoir de la part des gars que tu dois diriger au passage. Mais bon, Madame la Cheffe Aldana a dit que… Alors ouais, tu fermes ta gueule et tu la laisses continuer de parler. Ton regard retourne pourtant sur elle alors que ta mâchoire se serre aussi légèrement quand elle tente de te passer de la pommade en te disant que t'es une des seules en qui elle a confiance pour ce genre de taff. Pour le coup, tu pourrais presque prendre ça pour un compliment de sa part ou un aveu sincère mais là… Bah là en fait, t'as juste bien trop les nerfs pour accorder le moindre crédit à ce qu'elle te dit. Parce que ouais, ça te fait juste l'effet de "vas-y que je te mets un peu de vaseline avant de bien t'enculer comme il faut". Vas-y, voilà que t'entend presque la voix de ton frère en train de te répondre un "hé, au moins, c'est pas à sec !" en se marrant, ce bouffon.

- Mouais… J'vois avec Drew pour toute la logistique. Histoire d'faire comme si rien changeait, boss. Et pas perturber votre emploi du temps pour si peu.

Finis-tu par lâcher d'un ton qui se veut le plus neutre possible mais dans lequel t'es bien incapable de masquer ta frustration. Et peut-être aussi un peu ta déception mais ça, même toi t'es pas encore totalement sûre de le comprendre alors bon… Quoi qu'il en soit, ouais, t'as parfaitement conscience d'être soudainement passée au vouvoiement pour t'adresser à Livia, et de l'appeler "boss" au lieu de "Princesse" ou juste par son prénom. Mais en même temps, elle t'a bien fait comprendre qu'elle voulait être considéré comme ça non ? Comme la patronne et rien d'autre. Alors voilà, tu te comportes comme elle veut que tu le fasses comme ça. Même si bordel, ça t'arrache presque la gueule de le faire. Tu te retiens aussi de pas pousser la provocation plus loin en lui faisant un salut militaire avant de tourner les talons pour sortir de son bureau. Cette foutue limite qu'ils pensent tous que tu ignores, encore et toujours. Mais en tout cas, ça t'empêche pas de bel et bien tourner les talons après ta dernière phrase pour quitter le bureau de Livia. Sans salut militaire, sans fausse révérence ou quoi que ce soit qui aurait pu avoir l'air d'une énième provocation de ta part. C'est bon, t'as compris, c'est sérieux à 600% avec elle maintenant et t'oublie le reste, message reçu. C'est McChiantos qui va être content ! Tu t'es enfin fait taper sur les doigts. Mais bon, t'as quand même une bagnole à récupérer auprès de Drew et un planning à voir avec lui. Parce que ouais, comme tu viens de le sous-entendre avant de te barrer du bureau de la mexicaine en plus de connaitre cette foutue limite, l'air de rien, t'es pro aussi quand ça concerne ce genre de truc. T'avais déjà l'intention de faire en sorte de voir avec lui pour que le changement de chauffeur se fasse sans la moindre conséquence à côté. Comme t'as toujours fait jusque-là mais que personne relève en fait, préférant pointer du doigt ton insolence. Comme d'hab' quoi…

*****

Tes nerfs, ils sont vite redescendus une fois que tu t'étais retrouvée face à la berline qui sert de bagnole pour Livia, après avoir retrouvé Drew pour discuter logistique avec lui, comme tu l'avais annoncé la veille avant de quitter le bureau de la mexicaine. Sans grande surprise au final, vu que les bagnoles et toi, c'est une grande histoire d'amour. T'as pas vraiment pu tester plus que ça la bagnole ou même contrôler le moteur, les freins et tout ça mais bon, au moins, ta discussion avec l'autre convoyeur t'avais fait un peu redescendre. Tout comme la soirée avec ton jumeau et vos potes qui avaient suivi. Et pendant laquelle tu t'es quand même bien fait charrier sur le fait de redevenir la chauffeur de Livia pendant quelques temps… Ouais bon, ça te soulait encore un peu à ce moment-là, mais déjà, ça commençait à passer un peu. Puis est arrivé le matin et le bordel qui va avec…

Déjà, qu'on se le dise, tu détestes l'idée de pas pouvoir t'habiller comme tu veux. Alors quand en plus, on te fait comprendre qu'il va falloir que tu te la joue pingouin avec le tailleur à la con là, ouais, ta mâchoire se serre de nouveau. Bordel, ce que t'es pas prête à faire pour la Princesse Mexicaine quand même ! Même si ouais, t'as pas pu t'empêcher de te la jouer un minimum provoc quand même, en faisant exprès de mettre une brassière bien noire sous ta chemise blanche imposée et en envoyant promener les trucs qu'on t'avait passé en guise de chaussures la veille. Genre tu vas porter ce genre de trucs, toi ?! Ouais, y a que 3-4 centimètres de talons à leurs putains d'escarpins - tu sembles que ça s'appelle comme ça… C'est comme ça en tout cas que la secrétaire a dit de mémoire - mais bordel, ça te suffit largement pour plus savoir marcher et te casser la gueule au premier pas que tu vas faire avec cette merde. Nan, t'es très bien en baskets à semelles plates. Hé, t'es quand même cool, t'as mis les noires que t'as, pour aller avec le reste de ton costard, et pas d'autres aux couleurs bien plus flashy. Mais bon, t'as quand même bien les nerfs de te retrouver avec la dégaine d'un pingouin ! Et à devoir attendre que le temps passe dans le garage en plus de ça, au cas où Livia ait un besoin urgent de bouger dans les 30 secondes à venir. Bon, en vrai, quand tu vois l'heure qu'il est et que t'es au courant de quand elle doit sortir pour aller où et y être à quelle heure, tu commences à soupirer un peu. Ok t'as le pied lourd sur l'accélérateur comme elle le dit si bien mais bordel, à un moment donné, faudrait peut-être penser à y aller.

Prenant sur toi et laissant échapper un nouveau soupir, tu finis par quitter l'habitacle de la berline - que t'as déjà bien adoptée pour le coup mais on verra ça plus tard - pour commencer à prendre la direction du bureau de la grande patronne. Et en oubliant pas que maintenant, c'est comme ça que tu dois la voir, en grande patronne, en rien d'autre, vu l'engueulade à laquelle t'as eu le droit la veille. Ouais, encore un truc qui te fais chier mais bon… Et voilà que la secrétaire de Livia finit par en rajouter une couche quand tu passes devant son bureau et qu'elle te demande si tu vas voir la mexicaine. Non non, t'es en train d'aller vers son bureau mais c'est juste pour le plaisir d'admirer la poignée de sa porte ! Ouais, nan, en vrai, ce sarcasme-là, tu le gardes pour toi et tu réponds positivement à l'autre jeune femme - bien moins agréable à l'œil et à la fréquentation que l'ancienne au passage mais bref. Et te voilà charger d'un colis et de deux lettres pour Livia avec la mission de les lui donner au passage. Nan mais sérieux ? Même la secrétaire te respecte plus maintenant ?! Ah bah super ! Voilà que tu sens de nouveau tes nerfs bien se tendre alors que tu finis par toquer à la porte du bureau de Livia. Et attendre bien sagement qu'elle t'invite à entrer pour le faire, comme la gentille sous-fifre que t'es sensée être maintenant qu'elle t'a bien fait comprendre que c'était ce que tu étais.

- S'vous voulez être à l'heure à vot'rendez-vous, faut qu'on parte dans les 3-4 prochaines minutes, Mam'zelle Aldana.

Que tu lances en guise de salutation en entrant dans le bureau et sans vraiment t'avancer dedans cette fois. Ouais, le vouvoiement est toujours là et le "Mam'zelle Aldana" en guise titre, c'est gratuit. Mais bon, là aussi c'est plus ou moins ce qu'elle t'a fait comprendre attendre de ta part maintenant qu'elle était la big boss, nan ? Et puis sachant très bien qu'elle n'est pas mariée - ou du moins pas encore à son McCrispy - tu te voyais mal lui donner du "Madame Aldana". Mais bref, tout ça pour dire que tu fais ton taff en lui rappelant que t'es sensée la conduire à un de ses rendez-vous dans pas longtemps et qu'il serait temps d'y penser. T'es presque sur le point de déjà ressortir du bureau quand tu te rappelles de ce que tu tiens à la main. Ça t'arrache d'ailleurs un léger grognement avant que tu ne commences à vraiment t'avancer dans la pièce.

- Et ta secrétaire m'prend aussi pour la coursière maintenant. Elle m'a demandé d't'filer ça.

Ouais, bon, le vouvoiement aura pas tenu longtemps mais c'est plus fort que toi. T'es comme ça et c'est tout, va falloir s'y faire à un moment donné. Mais bref, pour le moment, c'est pas vraiment le débat. Le temps de lâcher tes deux phrases en marmonnant un peu concernant sa secrétaire, tu te retrouves quand même au niveau du bureau de Livia, en face de cette dernière, de l'autre côté du meuble. Tu y poses rapidement le colis et les deux lettres et te voilà déjà en train de refaire quelques pas en arrière. T'écoute pas vraiment ce qu'elle est en train de dire, de nouveau un peu sur les nerfs et en te trouvant un intérêt soudain pour la déco quasi inexistante de son bureau autour de toi. Et puis bon, de toute façon, elle est déjà en train d'ouvrir son colis, non sans un soupir de ta part en songeant au fait que c'est vrai que t'es là parce que vous avez tellement tout votre temps devant vous… Et voilà qu'elle se met à feuilleter un bouquin d'après ce que tu entends maintenant. Tu commences déjà à tourner de nouveau ton regard vers elle, pesant le pour et le contre le fait de flirter de nouveau avec la limite en lui rappelant que, bordel de merde, elle a vu l'heure ? Mais à la place, tu te mets à esquisser un léger sourire en coin amusé face à ce que t'es en train de voir.

- Wouaw, j'savais pas qu'l'droit t'faisait autant d'effet. T'es toute rouge d'un coup, Princesse.

Que tu te mets déjà à ricaner légèrement, ayant décidément bien vite oublié tout le bordel de vouvoiement et tout le tralala qui va avec.


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyVen 27 Oct - 20:13

A cette remarque de son amie, les lèvres de Livia se pincèrent, comme pour éviter que ne puissent s’en échapper quelques mots qui risqueraient d’envenimer cette conversation qui ne partait déjà pas très bien. Bien sûr que Tegan était capable de le faire. La mexicaine l’avait entendu et vu plus d’une fois lorsqu’elle avait quelqu’un dans le collimateur, et dire qu’elle avait une imagination plus que fertile en matière de revanche, façon Hargreaves, n’était pas peu dire. La brune préférait l’avoir de son côté, à n’en pas douter.

Laissant un soupir las lui échapper, Livia se décida à expliquer à la jeune convoyeuse la raison de sa demande, et pourquoi c’était à elle qu’elle l’adressait, bien consciente que si elle ne pouvait pas se confier à Tegan, il n’y avait sans doute pas grand-monde avec qui elle pouvait se permettre de le faire. Ethan, à n’en pas douter, mais ils avaient passé tant de temps ensemble ces dernières semaines, qu’il savait très bien de quoi était fait le quotidien de la juriste depuis la chute des Prayers of Insanity, et connaissait les nouveaux impératifs qui étaient les siens, et auxquels elle devait répondre, au jour le jour.

Il n’était pas dans les habitudes de la mexicaine de s’étendre ainsi, ou de dévoiler ses états d’âme, et le simple fait qu’elle s’y risque, de cette manière pourtant si pudique qui la caractérisait, aurait pu mettre la puce à l’oreille de la convoyeuse concernant l’état d’esprit de Livia. Pourtant, pour toute réponse, la nouvelle dirigeante de ce cartel qu’elle s’employait à reconstruire n’entendit que de la mesquinerie, des enfantillages, une réaction qui, aussi surprenante qu’elle puisse être, eut aussi le don de lui faire éprouver une sensation à laquelle Liv n’était pas familière : la déception.

Aussi, la réaction de l’hispanique se traduisit par un haussement de sourcils, alors que ses lèvres s’entrouvraient, marquant son incrédulité. Tegan venait bien de l’appeler “Boss” et de la vouvoyer ? Le menton de la juriste se haussa sensiblement, son expression se fermant, son regard gagnant en dureté, une expression qu’elle n’avait que très rarement avec la blonde, et seulement au début de leur relation forcée, plus de dix ans plus tôt. Pour quelqu’un qui n’était pas coutumier du fait de se confier, l’expérience ne se révélait pas vraiment agréable. Il était certain que Livia n’aurait pas à coeur de tenter de la réitérer de sitôt. “-Puisque tu le prends comme ça…” rétorqua-t-elle avec fermeté, désignant la porte de la main, comme une façon d’inviter la jeune femme à l’emprunter, bien que Liv doutait que Tegan éprouve le moindre désir de s’attarder après cet épisode.

Aucune envie de rattraper la jeune convoyeuse ne traversa Livia, qui, une fois la porte close, laissa échapper un nouveau long soupir, alors que ses yeux se fermaient. Ses mains trouvèrent ses cervicales, qu’elle serra fortement entre ses doigts, comme un moyen de relâcher la tension, ou tout simplement d’ordonner ses pensées confuses. L’entrevue avec Tegan, et la conclusion à celle-ci, lui laissait un goût amer. Livia avait beau réfléchir à tout ce qui venait de s’être dit, elle ne parvenait pas à saisir comment la conversation avait pu prendre cette tournure, et cette triste conclusion. La mexicaine avait eu beau retourner cela dans sa tête en essayant de se mettre à la place de son amie, de comprendre ses réactions, de deviner ce qui avait pu se passer dans son crâne, rien n’y avait fait. Les paroles et l’attitude de Tegan lui échappaient et restaient un mystère pour la narcotrafiquante qui ne parvenait pas à mettre des mots sur ce qui s’était passé. Comment avaient-elles pu passer des boutades incluant ce Roger imaginaire, et sa geôle qui l’était tout autant, à ce ton presque sec et cette fin là, incluant vouvoiement et titre que Liv n’avait jamais cherché à avoir ?

La nuit avait gagné Downfall depuis plusieurs heures déjà, et un ciel d’encre s’étendait par-delà les petites fenêtres du bureau de Livia, qui contrastaient avec celles de cette vaste pièce qu’elle occupait à Florence. Deux brefs coups se firent entendre sur la porte, l’arrachant à l’étude de son livre de comptes, encore bien maigre. Les yeux soulignés d’une ombre foncée, l’hispanique releva la tête des notes qui s’étendaient sur le meuble pour découvrir Ethan sur le pas de la porte, les clés de sa voiture en main. Liv lui souhaita une bonne nuit, et lui proposa de prendre quelques minutes le lendemain pour échanger au sujet de l’un de leurs fournisseurs, mais il ne l’entendait pas de cette oreille. Il insista pour la reconduire chez elle, cet appartement trouvé sur le tas, où la brune se sentait en territoire étranger, et dans lequel elle n’appréciait guère de passer du temps.

Si ça n’avait tenu qu’à elle, la mexicaine aurait travaillé encore un peu, puis se serait étendue le temps de quelques heures sur le canapé de son bureau, avant de redémarrer  une nouvelle journée. Une chance pour elle que McCreary prenne davantage au sérieux que Livia ce besoin pourtant viscéral de s’octroyer une bonne nuit de sommeil. Il lui proposa de rester si elle en ressentait le besoin, une proposition que la brune balaya d’un sourire, prétextant l’envie de se coucher rapidement. Il n’en fut pourtant rien. Elle se doucha longuement, ce qui n’eut pourtant pas l’effet escompté, et la conversation qu’elle avait eu avec Tegan lui restait collée à la peau, l’accompagnant jusque dans son lit près d’une heure plus tard, où elle eut du mal à trouver le sommeil.

Pourtant, moins de dix heures plus tard, Livia était de retour au bureau, serrant entre ses doigts le café noir que McCreary avait acheté sur le chemin vers ces entrepôts qu’ils occupaient depuis leur exil de la zone 33. La journée s’annonçait chargée, à l’image de toutes celles qu’elle avait vécues depuis que la DPD avait mis un terme au cartel des Prayers of Insanity, mais il en faudrait davantage pour décourager la mexicaine. Le breuvage chaud disparut bien vite du gobelet, alors que Livia en buvait presque un second dans la foulée. Il faudrait au moins cela pour chasser sa courte nuit de repos et les réminiscences de la soirée de la veille.

Son téléphone vibra sur le bureau, alors que le nom de son contact en éclairait l’écran le temps de quelques brèves secondes. Pour éviter de se perdre dans ses pensées, Livia prit cependant le temps de rédiger ce qu’elle avait en tête, avant que tout ne s’y mélange et s’éparpille. Lorsque ce fut fait, la mexicaine s’empara du portable pour y lire la confirmation de l’heure et du lieu de l’entrevue, à laquelle elle répondit de manière tout aussi brève et concise. Il lui restait quelques brèves minutes pour tout repasser en détail une nouvelle fois, même si les préparatifs étaient bouclés depuis la veille. Livia était de ceux qui étaient toujours trop préparés plutôt que pas assez.

La juriste était en train de mettre en lieu sûr les documents sur lesquels elle était en train de travailler, dans cette armoire sécurisée dont elle possédait la clé, quand deux coups secs se firent entendre sur la porte. Elle prit néanmoins quelques secondes pour finir de faire disparaître l’objet de sa réflexion, rangea la clé dans la poche de son tailleur, alors qu’elle laissait échapper les six lettres qui donnaient l’accès à son bureau. Tegan se matérialisa alors dans l’encadrement de la porte, arrachant un froncement de sourcils à la mexicaine, sans qu’il soit possible de comprendre si c’était la façon dont son amie s’adressait à elle qui était à l’origine de cette mimique, ou les vêtements qu’elle portait…une tenue qu’elle n’avait pas anticipé, et qui allait à ravir à la blondinette. Le regard de Livia s’attarda quelques secondes sur la tenue de Tegan, avant qu’elle ne se détourne, lâchant à son tour un très peu naturel : “-Je prends bonne note de votre remarque, Mademoiselle Hargreaves.” répondit-elle, les dents serrées, piquée une nouvelle fois par le comportement de la convoyeuse, qui l’excédait.

Bien disposée à ne pas accorder davantage de son temps à Tegan tant qu’elle n’aurait pas arrêté son petit numéro de vexée, ou qu’elle soit disposée à discuter posément, Livia retourna à ses dossiers, glissant dans une pochette les photos qui lui seraient utiles pour mener à bien son rendez-vous. Si ce froid lui était difficilement tolérable, la mexicaine tâcha pourtant de ne rien en montrer, devenue experte dans l’art de faire semblant depuis bien longtemps déjà. Alors, et même si elle entendait un peu de bruit près de sa porte, indiquant que la blonde était toujours là, Livia accordait toute son attention aux papiers sur son bureau. A tel point que quand Tegan lui indiqua avoir un paquet pour elle, l’hispanique se contenta de désigner le meuble d’une main qui tenait un document : “-Vous n’avez qu’à poser cela sur le bureau. Merci.” répondit-elle, maintenant cette distance que Tegan avait cherché à imposer entre elles, et ce, même si la mécanicienne semblait avoir renoncé au vouvoiement.

Ce ne fut que lorsque la jeune femme se fut retournée pour faire une nouvelle fois face à la porte, sans doute dans le but de sortir de la pièce, que Liv consentit à relever la tête, son regard tombant sur le dos de Tegan. La mexicaine était peinée que la situation tourne ainsi, sans même qu’elle ne parvienne à expliquer ce qui c’était passé. Quatorze ans d’amitié allaient-ils prendre fin parce que la juriste avait demandé à la convoyeuse de lui venir en aide pendant une période compliquée ? Etait-ce ainsi que les liens qui les unissaient jusque-là allaient se rompre ? Le constat était pénible tant Liv trouvait cela ridicule. N’étaient-elles pas adultes ? Ne devraient-elles pas être capables de discuter de leurs divergences d’opinions, sans que l’une d’elle -dont le nom sera tut- se mette à agir de manière aussi puérile ?

Alors, pour ne pas se perdre une nouvelle fois dans des réflexions qui n’aboutiraient manifestement pas, et ne voulant pas emboîter le pas à Tegan pour lui laisser cet espace que semblait réclamer la blonde, Livia s’empressa d’ouvrir les deux enveloppes, lissant du plat de la main le pli des courriers qu’elles contenaient, avant d'attraper la petite carte scotchée sur le colis, et qui l'invitait, d'une fine écriture penchée, à se détendre un peu. Sa curiosité piquée au vif, Livia s'empressa de déchirer le papier kraft du petit colis, qui abritait un livre. L’auteur lui était inconnu, et la couverture ne parlait pas à la mexicaine, qui retourna aussitôt le bouquin pour lire le bref résumé qui se trouvait au dos : une sombre histoire de cartels, de pouvoirs, et de guerres rivales. Sans comprendre vraiment ce que cela pouvait signifier, Livia ouvrit le livre au petit bonheur la chance, prenant la lecture en cours de chapitre pour y découvrir…qu’il ne s’agissait clairement pas de droit, comme semblait le penser Tegan jusque-là.

Sans aller au bout de ce passage épicé, l’hispanique se racla la gorge, ignorant si ses joues avaient réellement rosi ou pas, alors qu’elle s’empressait de ranger le livre dans un tiroir, complètement au hasard, de son bureau. “-Tu m’as dit que qui t’avais remis ce colis ?!” demanda-t-elle d’une voix qui manquait clairement d’assurance, ne prenant pas la peine de rebondir sur les remarques de la blonde. Qui avait bien pu lui faire envoyer un livre qui racontait les histoires de cette cheffe de clan qui passait du bon temps avec son homme de main ? Un Sinners, évidemment, puisqu’ils étaient les seuls à être au courant de leur nouvelle localisation. Oh…oh, finalement, elle avait bien une idée de quelle Sinners aurait pu avoir cette idée saugrenue. “-Si c’est l’une de tes blagues, tu pourras reprendre ton livre, je ne lis pas de littérature érotique.” lâcha-t-elle avec humeur, finissant de ranger ses affaires avec peut-être un peu trop d’entrain. L’hispanique n’aurait pas été surprise qu’il s’agisse là d’une nouvelle marque de tout le respect que Tegan prétendait avoir pour elle.

Le bureau nickel, Livia récupéra son sac à main dans lequel elle fourra quelques documents, passant sans un mot devant Tegan, à qui elle laissa la porte du bureau ouverte, l’invitant à en sortir pour pouvoir le refermer à clé. Passant devant McCreary, dont l’œillade noire à l’égard de la convoyeuse ne lui échappa pas, Livia l’informa de leur départ, lui annonçant une heure de retour approximative, à partir de laquelle il pourrait se douter que sans nouvelle de sa part, hé bien…il faudrait en déduire que le rendez-vous ne s’était peut-être pas aussi bien déroulé qu’il l’aurait pu.

Se rendant droit au garage, Livia s’installa devant, côté passager, tirant de son sac son bloc-notes avant même que Tegan n’ait démarré le moteur. Elle n’avait pas besoin de relire ni d’affiner, elle tenait juste entre ses mains l’alibi parfait pour se murer dans un silence dans lequel la convoyeuse n’était pas la bienvenue. Et finalement, ce qui n’était qu’une excuse pour fuir une nouvelle confrontation avec son amie se révéla être plus qu’efficace pour qu’elle parvienne à se concentrer et adopter le bon état d’esprit pour ce rendez-vous, auquel elles arrivèrent d’ailleurs pile à l’heure. C’était dire les capacités de Tegan lorsqu’il s’agissait de flirter avec les limitations de vitesse.

Lorsque la berline s’arrêta devant le point de rendez-vous, Livia glissa un regard en biais vers son amie -ou celle qui l’était encore jusqu’à la veille- lui adressant un bref remerciement : “-Je ne devrais pas en avoir pour plus de trois quart d’heures.” expliqua-t-elle brièvement tout en se détachant, et en quittant le véhicule sans plus de renseignements. Après tout…ne s’était-elle pas entretenu la veille avec Drew au sujet de la logistique, et ce, afin de ne pas perturber l’emploi du temps de Livia ? Ainsi, l’hispanique entra dans le bâtiment, disparaissant de la vue de Tegan.

L’entretien dura un peu plus longtemps que ce qu’avait pensé la narcotrafiquante, qui en ressortit avec un léger mal de tête, et le besoin de fournir à son corps suppliant une nouvelle dose de caféine, la première chose qu’elle ferait sans doute en revenant à son bureau. La berline était là où elle l’avait laissée en partant, et perdue dans ses pensées, Livia s’engouffra rapidement dans la voiture, se dirigeant vers la place à l’arrière, celle qu’elle occupait en temps normal lorsque Drew était derrière le volant. Les sourcils à peine froncés, signe pourtant de ses intenses réflexions et contrariétés, le regard perdu sur l’extérieur, la mexicaine songeait aux conséquences de cet accord que les Sinners’Hands étaient potentiellement sur le point de signer, et qui promettait de nouvelles heures de travail…et d’insomnies.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptySam 28 Oct - 22:16

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022


Même si t'es en train de bien t'amuser du spectacle et même d'en ricaner un peu, tu réalises qu'en quatorze ans, c'est peut-être la première fois que tu vois Livia comme ça. Ou la deuxième à la rigueur mais bref, c'est clairement pas tous les jours que la mexicaine se retrouve dans un état pareil. Oh putain, et c'est quoi cette voix qu'elle a quand elle te demande qui t’a filé ce colis ? On dirait un chaton qui vient de perdre sa maman et l'appel à l'aide.

- Euh, ta secrétaire. Pourquoi ?

Lui réponds-tu de manière un poil plus sérieuse pour le coup parce que, wow, t'as pas l'habitude de la voir dans cet état, vraiment. Un peu plus et t'en serais presque à t'inquiéter pour elle. Surtout vu la dernière question qu'elle vient de te poser. T'as même commencé à froncer légèrement les sourcils sans t'en rendre totalement compte, sans doute sous le coup de l'inquiétude, quand tu commences de nouveau à ouvrir la bouche. T'es sur le point de lui demander si tout va bien justement, ce qu'il se passe et tout ça. Mais t'as pas le temps de dire le moindre mot qu'elle relève subitement un regard noir qu'elle ne t’avait plus adressé depuis une bonne dizaine d'années facile et qui te coupe nette la parole. Et presque même la respiration tant le choc est violent chez toi qui avait presque oublié ce genre de regard de sa part pour toi. De toute façon, même si cela ne t’avait pas déjà à moitié assommée mentalement, elle termine de le faire en commençant à t'accuser de tu ne sais pas trop quoi pour le coup, et avec un ton cinglant qu'elle n'avait, lui non plus, plus utilisé pour toi depuis… Pfiou, l'époque où les deux gamines que vous étiez étaient incapables de se supporter sans se prendre la tête pour tout et n'importe quoi.

- ….. Hein ?

C'est tout ce que tu trouves à répondre après plusieurs secondes de silence, et en ayant toujours absolument rien compris à ce qu'il se passait et pourquoi tu t'en prenais plein la gueule. Merde, t'es pourtant repasser au tutoiement en moins de deux secondes avec elle et au surnom ! T'as fait quoi ? C'est ça qui passe pas finalement ? Faut vraiment que tu restes au vouvoiement et au titre maintenant que Madame est la big boss ? Bordel, t'y comprend vraiment rien à cette femme ! Et elle ne se donne même pas la peine de te répondre - si tant est que "hein ?" est une question construite - pour te permettre d'essayer de comprendre un peu plus ce qu'elle te reproche au juste qu'elle quitte le bureau. Toujours en silence et en faisant la gueule. Oh putain, ça promet que tu te dis dans un soupir en serrant les dents et en prenant sur toi. En silence toi aussi - pour une putain de fois ! - et en tirant également la gueule, tu finis par la suivre pour sortir de son putain de bureau que tu commences à plus pouvoir supporter sans trop savoir pourquoi. Oh, sans doute parce que ça fait deux fois que tu rentres dedans et deux fois que vous vous engueulez, ça semble être une bonne raison, non ?

A peine en dehors du bureau et toujours en fermant ta gueule et en prenant sur toi, tu commences à te diriger vers le garage et sa putain de voiture de fonction à la con. Ouais, t'as les nerfs, mais tu viens de te faire engueuler sans comprendre pourquoi alors t'as un peu le droit, non ? Et merde, McCreepy qui est là, forcément ! Tout pour passer la meilleure journée du monde… Si tu remarques sans mal son habituel regard noir à ton égard, pour une fois, tu ne le lui rends pas. Ni ça ni même le moindre petit geste, phrase ou sourire de provocation pour lui comme t'as pourtant l'habitude de le faire quand t'as le droit à ce regard de sa part. Nan, là, t'as juste envie qu'il aille se faire bien foutre comme il faut lui aussi et qu'on te foute la paix. Sérieux, t'es même à deux doigts de planter Livia là, d'appeler un autre convoyeur pour qu'il joue les taxis à ta place et de rentrer chez toi. Ou au garage, au bar ou même chez un de tes plans culs du moment histoire de passer à autre chose et de décompresser un bon coup. Si c'est ça de bosser chez les Sinner, peut-être que t'aurais mieux fait de te faire chopper par les flics quand ils ont fait leur descente à la zone 33, sérieux.

C'est toujours en broyant du noir que tu t'installes derrière le volant de la berline de Livia. Même pas un soupir, trop énervée pour ça, et tu démarres, murer dans ton silence qui semble parfaitement aller à la mexicaine à côté de toi vu qu'elle fait genre qu'elle a besoin de se plonger dans tu ne sais quels papiers pour préparer son rendez-vous. Genre comme si tu la connaissais pas suffisamment pour savoir qu'elle doit déjà connaître tous les détails de son rendez-vous sur le bout des doigts. Bah qu'elle fasse la gueule elle aussi, c'est plus ton problème. T'en a juste marre là. Et au moins, si elle regarde pas la route, elle pourra pas te faire chier avec le fait que tu respectes pas les limitations de vitesse. Comme si tu les avais respectées un jour de toute façon, les considérant comme de simples "conseils" de vitesse à avoir. Mais bon, ça c'était une autre histoire. Entre la vitesse et ta connaissance de la ville qui te permet de prendre des chemins détournés mais t'évitant des emmerdes sur la route, tu finis par te garer pile à l'heure là où Madame Aldana devait se rendre. Tu glisses même pas un mot à ce sujet, te contentant simple de couper le moteur en lâchant - enfin - le putain de soupir que tu retiens depuis de longues minutes maintenant.

- Bien boss.

Répliques-tu simplement et d'un ton assez neutre, voire peut-être même un peu froid sans trop le vouloir, quand elle te donne une estimation du temps dont elle va avoir besoin. Tu restes encore relativement calme quelques instants, le temps qu'elle disparaisse de ton champ de vision en entrant dans le bâtiment. Et une fois plus ou moins sûre que t'es seule et tranquille dans le coin, putain, c'est le fauteuil passager qui prend la putain de patate de forain que t'envoie pour décharger toute ta colère et ta frustration. Si tu pouvais défoncer un truc là tout de suite, bordel tu le ferais sans hésitation. Mais à la place, tu peux juste pousser un putain de hurlement dans la bagnole, seule forme de violence que tu peux t'autoriser en plus de cette droite dans le fauteuil de la caisse pour le moment. T'y comprends rien à toute cette merde et putain, ça te soule au plus haut point. Tu t'accordes quelques secondes pour tenter de te calmer après avoir fini de gueuler à mort, mais aussi pour reprendre un peu ta respiration, puis tu sors de la caisse. Tu claques la portière un peu plus fort que nécessaire, faut bien le reconnaître, alors que tu sors déjà ton paquet de clope de ta poche avant de t'installer sur le capot de cette bagnole que ça y est, tu ne supportes plus non plus.

T'as déjà fumé la moitié de ta cigarette mais t'es toujours autant à bout de nerf. Mais bon, faut bien que tu trouves un moyen de la faire redescendre cette putain de pression. Et même pas possible d'aller boire un verre ou bouffer un truc pendant les 45 minutes que t'as devant toi vu que Drew t'a bien expliqué la règle de toujours rester au même endroit que la cheffe. Parce qu'on sait jamais quand elle peut avoir besoin de dégager de là ni à quelle vitesse. Après un nouveau soupir et alors que ça y est, tu termines ta clope, tu attrapes ton téléphone d’une main… Et ton paquet de clope de l'autre. Et le temps d'appeler ton garage, t'es déjà en train d'allumer une deuxième clope. Ouais, coup sur coup et alors ? Qui va te faire chier avec ça que tu lui dise de s'occuper de son cul ? Sans surprise, c'est la nana de l'accueil, Sarah, qui te répond. Elle est cool comme nana et même si elle a pas du tout un profil de mécano, elle essaye quand même de s'intéresser un peu à ce que vous faites dans le garage pour être sûre de pas dire de conneries à vos clients. Bon, des fois, elle botte en touche mais au moins, elle est franche aussi là-dessus. Et ça fait que tout le monde l'aime bien au garage, les mécanos, les clients, Kenny, toi… Bref, tu prends quand même deux trois nouvelles, savoir comment ça se passe vu que tu peux pas venir bosser cette semaine même si t'en reste la patronne. Et elle te rassure sur le fait que Mike, ton second, a parfaitement pris les choses en main et que tout tourne bien comme il faut. Tant mieux, au moins, ça te calme un peu à ce niveau-là. Tu la remercie et après une dernière plaisanterie sur une pizza à lui offrir, tu finis par raccrocher. L'air de rien, t'en a fini ta deuxième clope. T'hésite quelques instants à en allumer une troisième avant d'y renoncer, dans un nouveau soupir. Pas tout de suite en tout cas. A la place, tu passes un deuxième coup de fil. A celui qui est plus ou moins ton bras droit aussi dans la gestion des convoyeurs même s'il en a pas vraiment le titre. C'est surtout l'expérience qu'il a qui en fait ton second officieux. Vous passez aussi en revue ce qu'il y a à gérer concernant les plannings de chacun des convoyeurs du cartel, ce qu'il faut encore que vous voyiez, ce que vous devez modifier et ce genre de truc. Ok, ça aussi ça tourne bien, c'est cool. Encore un point sur lequel t'as plus besoin de t'inquiéter et de stresser. Tu raccroches peu après et là, tu te permets de jeter un coup d'œil à l'heure qu'il est. Super ! Encore trente minutes à poireauter là comme une conne. Un soupir et te voilà déjà à allumer ta troisième clope…

Bordel, ce que ça peut être long une demi-heure quand on a rien à foutre à part attendre. À un moment, t'as même envisagé la possibilité de te taper une petite sieste sur la banquette arrière. Mais bon, à la place, t'es allée ouvrir le coffre pour voir si la roue de secours est là ou sous la bagnole. Un truc que t'as zappé de regarder hier quand t'as fait un peu le tour rapide de la caisse avec Drew. C'est bien, ça t'a occupé… Une minute trente, youhou ! Un nouveau coup d'œil à l'heure sur ton téléphone et tu commences à froncer des sourcils. Ta cinquième clope sur le point de se finir entre les lèvres, ton regard quitte l'écran de ton téléphone pour se fixer sur l'entrée du bâtiment dans lequel Livia a disparu. Elle avait dit 45 minutes, ça en fait presque 50 maintenant. C'est pas normal. C'est pas le genre de nana à être à la bourre ou un truc comme ça. Sérieux, tu commences à te dire qu'il y a un truc qui pue - et nan, tu parles pas des poubelles un peu plus loin dans une ruelle qui croise celle dans laquelle t'es garée - et que Livia a peut-être des emmerdes. Et t'es sensée faire quoi si c'est le cas ? T'as bien cette petite voix dans ta tête qui te dit de chopper ton flingue dans la boite à gants et d'aller faire un putain de scandale ou de carnage pour aller la chercher et la sortir de là. Mais une autre te rappelle que t'as que 15 balles pour tout un putain de bâtiment avec tu sais pas combien de gars ! Et t'as rien d'un Jean-Claude Van Damme ou un truc de ce genre pour dégommer tout un bâtiment à toi seule. Appeler des renforts ? Ouais, génial ! T'as hâte d'entendre McChili te faire tout un sermon sur le fait d'avoir mis Livia en danger, de pas être capable de gérer et bla-bla-bla, t'as déjà arrêté de l'écouter. Même si pour t'assurer que la mexicaine va bien, tu serais capable d'en supporter quinze, des tirades de ce genre, mais allez pas leur dire, à Livia et à McChiantos. Ils en profiteraient sans doute pour bien te prendre la tête avec ça après.

Enfin bref, t'as quand même bien envie d'aller l'attraper, ton putain de flingue, quand tu vois finalement la brune sortir enfin du bâtiment. Et vu la tronche qu'elle tire, tu devines direct qu'elle a encore la tête dans son rendez-vous. Ça promet pour le retour tiens, ne peux-tu t'empêcher de te dire tout en soupirant déjà par avance avant de passer de nouveau derrière le volant. Ce n'est que quelques instants après que Livia te rejoint dans la voiture et… S'installe à l'arrière de la bagnole. Ah ouais, ok. Vous en êtes là alors. Super, parfait, c'est noté. Bordel, ça te refout les nerfs en même pas une demi-seconde pour le coup. Mais serrant de nouveau les dents, prenant sur toi, et surtout te retenant de ne pas hurler de nouveau ou fracasser ce putain de siège passager, tu mets le contact pour démarrer le moteur et dégage de là. Et toujours ce putain de silence dans la bagnole qui te mine encore plus le moral et te donne encore un peu plus envie de défoncer quelque chose pour te défouler. T'as déjà fait un bon quart du trajet retour pour ramener Madame Aldana la Boss à son bureau quand tu décides que nan, là, c'est trop.

- Putain, j'en ai marre !

Lâches-tu soudainement d'un ton bien vénère et te faisant presque sursauter toi-même dans ce putain de silence quasi religieux qui régnait dans la voiture avant ton coup de sang. Mais bon, tu t'en remets quand même bien vite vu qu'à peine ta phrase finie, tu fais soudainement déraper la bagnole dans un drift te faisant changer de direction. Deux secondes plus tard, tu t'engouffres de nouveau dans une ruelle alors que tu devrais être sur une des artères principales de la ville, mais rien à foutre. Encore deux virages dans ce labyrinthe de petites ruelles que tu connais quand même par cœur et tu finis par te garer comme ça, presque au milieu de nulle part pour quelqu'un qui n'est pas familier des lieux. Et à peine le moteur coupé et ta ceinture décrochée, tu verrouilles les portes de la bagnole, au cas où, avant de jouer avec la manette de réglage du dossier de ton fauteuil. Il ne te faut même pas une seconde pour le basculer pratiquement en position horizontale, ton appuie-tête arrivant alors pratiquement sur les genoux de la mexicaine installée derrière toi, et ta tête tranquille installée dessus étant donné que t'as complètement suivi le mouvement de ton dossier pour te retrouver toi aussi quasiment allongée. Mais au moins, comme ça, t'es certaine de capter le regard de Livia et plus ou moins l'obliger à garder le sien sur toi.

- Ok, qu'est-ce qui s'passe au juste Princesse ?

Lui demandes-tu presque aussi soudainement que tout le reste et d'un ton neutre qui n'a pratiquement rien à envier à celui qu'elle utilise la plupart du temps elle aussi.

- On peut s'dire plus d'deux phrases sans s'sauter à la gorge pour régler ces conneries ? Parce que perso, j'commence vraiment à en avoir mais vraiment ras le cul là !

Enchaînes-tu presque aussitôt, sans même lui laisser le temps de répondre à ta question. Et si le ton est moins neutre cette fois, n'arrivant pas à le rester aussi bien et aussi longtemps qu'elle, on sent quand même bien que tu cherches plus des réponses qu'à démarrer un nouveau conflit. Même si bon, niveau langage, comme d'hab' avec toi, on repassera. Mais au moins, les choses sont dites, non ?

- J'ai d'ja l'impression d'r'tourner à l'époque où j'avais 16 ans à t'transporter comme ça, comme si j'avais rien fait d'plus d'puis tout c'temps, alors si en plus on en r'vient à la relation qu'on avait à c't'époque, franchement, ça va pas l'faire pour moi.

Continues-tu d'ailleurs dans la même lignée, et en te montrant encore une fois sans doute plus honnête que tu ne le pensais toi-même au départ. Ou plutôt en en disant bien plus que tu ne voulais au départ, alors que t'avais juste l'intention de base de lui demander ce qui allait pas. Mais bon, au moins, elle pourra pas te dire que ta question sort de nulle part maintenant, pas vrai ? Ouais bah en tout cas, t'espère ! Parce que comme tu viens si bien de le dire, t'es pas sûre de vraiment avoir envie de continuer comme ça, dans ces conditions entre vous deux. Et puis bon, il vaut peut-être mieux que tu tentes de désamorcer la situation de cette façon que comme tu l’as fait la dernière fois. Parce que débarquer chez ta nouvelle patronne à 2h du matin, complètement bourrée et… Et plus être vraiment très sure ce que t'as vraiment fait ou que t'as juste "rêvée", c'est un peu moyen, nan ? Surtout vu ce que tu préfères faire comme si t'es plus vraiment sûre d'avoir bel et bien fait ou non. Ça pourrait devenir encore plus bizarre entre vous après ça si ça venait à…. Bah à se reproduire.


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyLun 30 Oct - 22:06

Les mâchoires crispées à ce “Boss” que Tegan lui lança avant qu’elle ne quitte la voiture, la mexicaine s’extirpa du véhicule sans un regard en arrière, la contrariété ayant refait surface avec une rapidité presque surprenante, trahissant le manque de patience de Livia, exacerbé par la fatigue. Elle se doutait que toute riposte ne serait pas constructive, et qu’elle n’aurait au contraire pour seul effet que d’envenimer encore davantage la situation. Cela risquait même de lui faire perdre ses moyens avant son rendez-vous. Et cela, l’hispanique ne pouvait pas se le permettre. Aussi, une fois hors de la berline, elle prit de longues inspirations censées la remettre dans un état d’esprit positif, où elle ne laisserait rien la distraire des objectifs qu’elle s’était fixé. Pas même Tegan.

Et malgré des premiers échanges où la juriste n’était clairement pas aussi à l’aise qu’elle aurait pu l’être, ses pensées la ramenant un peu trop souvent à cette boudeuse de Tegan, à quelques mètres de là, Livia parvint finalement à s’immerger totalement dans son entrevue, soulevant les points qui l’intéressaient, répondant aux interrogations qui lui étaient posées, s’occupant de défendre au mieux les intérêts des Sinners’Hand. Son implication était telle qu’elle en oublia peu à peu le reste, pour ne se préoccuper que des tenants et des aboutissants de cette rencontre, dont elle espérait beaucoup.

Aussi, une fois le rendez-vous terminé, et bien qu’elle s’était éloignée physiquement du bâtiment qui avait abrité leur réunion, l’esprit de la jeune femme y était toujours plongé. Si bien que Livia, en pleine réflexion, réagit à l’habitude, par simple réflexe, oubliant un instant Tegan derrière le volant, son propre retard quant à l’estimation de la durée du rendez-vous, alors qu’elle s’installait à l’arrière du véhicule, sans qu’il faille pour autant y voir le moindre signe de provocation de sa part. C’était simplement ainsi qu’elle faisait avec Drew, et il ne fallait y voir rien d’autre que la force de l’habitude.

Livrée à ses pensées le temps de quelques minutes, la mexicaine se décida finalement à sortir un bloc notes, sur lequel elle écrivit les grandes lignes de l’échange qui venait de se faire, les réponses de son interlocuteur, les nouvelles problématiques soulevées, auxquelles il faudrait trouver des réponses assez rapidement, avant d’envisager d’aller plus loin, s’assurant de ne rien oublier dans sa courte retranscription. Il y aurait encore beaucoup de travail, Liv en était consciente, mais cela ne suffirait pas à ce qu’elle baisse les bras.

Occupée à inscrire sur le papier le résultat de ses réflexions, Livia leva brusquement la tête à l’exclamation de la convoyeuse, se figeant lorsque celle-ci fit déraper la voiture, sans que l’hispanique ne comprenne la raison de cette manœuvre. “-Tegan !” s’exclama-t-elle vivement, une main plaquée contre la portière, pour maintenir un certain équilibre et ne pas risquer de s’écraser contre celle-ci. Interdite, la brune observa autour d’elles avec intérêt, essayant de comprendre ce qui avait provoqué la réaction de son amie, de deviner à quel danger elle tâchait de leur faire échapper.

Sauf que Liv avait beau se décrocher la tête pour regarder par les fenêtres, ou la banquette arrière, il ne lui semblait voir aucune menace qui pourrait expliquer ce brusque changement de direction opéré par Tegan. Si l’hispanique essaya de se repérer, elle n’eut pas vraiment l’occasion de comprendre où elles étaient que la blonde arrêtait la voiture au milieu de nulle part, et coupait le moteur. “-Mais qu’est-ce que…” commença-t-elle, sans pourtant aller au bout de sa question. Les sourcils de Livia se froncèrent quand elle entendit les portières se fermer, ne comprenant définitivement pas ce qu’il était en train de se passer.

Le siège du conducteur se baissa soudainement, assez pour que Tegan se retrouve presque allongée, et Livia bloquée sur son propre siège arrière, alors que le pli entre ses sourcils toujours marqué, se lissa soudainement à la question de la jeune femme. Ce qu'il se passait ?! “-...quoi ?” demanda-t-elle à mi-voix, les sourcils haussés, alors qu’il lui semblait que la convoyeuse ne l’avait pas entendu, ou qu’elle  préférait faire comme si ce n’était pas le cas. Retenant un soupir, la mexicaine prit le temps de reboucher son stylo, laissant son index glisser sur le long trait d’encre qui imprimait désormais le papier, grâce à la manœuvre de Tegan.

Prenant sur elle, même s’il semblait que cela lui coûtait, Livia resta immobile, fixant le visage de son amie, malgré l’étrangeté de la perspective, pour le moins inhabituelle. Pourtant, la mexicaine devait bien reconnaître que le ton de la blonde n’était pas aussi virulent qu’il aurait pu l’être, ou qu’il l’était encore la veille. Sec, à n’en pas douter, mais pas aussi colérique qu’il aurait pu l’être. Malgré cela, ça ne calma qu’à peine les nerfs de Livia, qui dans un soupir audible, laissa échapper : “-Tu…vraiment, Tegan ?!” quand elle entendit son amie lui dire qu’elle avait l’impression d’avoir remonté le temps, et d’être revenue plus de dix ans en arrière.

Livia se passa lentement une main sur le front, les mâchoires crispées, alors qu’il semblait clair qu’elle prenait sur elle, se retenait. Deux choix s’offraient à elle, se montrer honnête et se livrer à quelques confessions, ou prétendre que tout allait pour le mieux, et que Tegan se faisait des idées. Et quand la mexicaine repensait à la réaction de son amie la veille, quand elle avait essayé de lui faire comprendre toutes les préoccupations qui étaient les siennes ces derniers temps, et la réaction de la blonde à ses aveux, Livia n’était pas certaine d’avoir envie de retenter l’expérience. Aussi, elle se mura tout d’abord dans un épais silence qui dura de longues secondes, alors qu’elle fixait le reflet de son visage fatigué que lui renvoyait le rétroviseur.

Occupée à se livrer bataille à elle-même, Livia glissa finalement un regard autour d’elles, sur cette ruelle déserte, alors qu’elle laissait difficilement les mots quitter ses lèvres, comme si l’aveu était pénible à formuler. “-Je…je suis un peu perdue, je crois bien.” souffla-t-elle, refusant pour l’heure de reposer son regard sur la blonde, comme si cela pouvait faciliter la confession. Cela ne l’empêcha pourtant pas de gigoter légèrement sur la banquette arrière, et de se racler subtilement la gorge. “-Je…suis un peu perdue dans tes réactions. Tu souffles le chaud, le froid. J’ai l’impression de ne plus savoir sur quel pied danser.” poursuivit-elle, alors qu’il lui semblait devoir se faire violence pour accorder finalement son regard à Tegan, presque couchée sur ses genoux.

Cette proximité soudaine ne lui était pas familière, et n’augmentait que davantage la gêne que Livia ressentait à l’idée de poursuivre sur la voie qu’elle venait d’emprunter. “-Tu débarques chez moi, en pleine nuit…tu prononces plus de mots que je ne t’ai jamais entendu en prononcer depuis que nous nous connaissons, tellement de mots que je me demande toujours comment tu ne t’es pas déshydratée sur place.” commença-t-elle à exposer, sans pourtant parvenir à sourire aux mots prononcés. “-Je ne sais pas vraiment pourquoi il a fallu que ce soit ce soir-là en particulier, mais je t’ai laissé dire tout ce que tu avais à dire, et…faire tout ce que tu pensais devoir faire.” poursuivit-elle, alors que le pli sur son front refaisait son apparition.

Un nouveau silence ponctua ses paroles, une pause nécessaire pour que Livia puisse rassembler son courage, et poursuivre le but qu’elle s’était fixé. “-Et…même si je n’ai pas compris pourquoi tu as ressenti le besoin de remettre ça sur le tapis, j’ai encore moins compris pourquoi tu as jugé pertinent de conclure ta démonstration par un baiser, et en quoi cela pouvait appuyer ton plaidoyer.” admit-elle en laissant tout l’air contenu par ses poumons s’en échapper soudainement, comme si l’aveu était difficile à formuler. Et ce n’était pas bien compliqué de le comprendre, puisque ce n’était pas la teneur de leurs conversations habituelles : “-Et tu sais quoi ? Ce n’est que l’une des nombreuses choses que je ne suis pas sûre de comprendre te concernant. Même si je suppose que tu n’en as aucun souvenir, puisque…tu étais passablement alcoolisée, et que tu n’en as jamais reparlé.” poursuivit-elle, avant de laisser un bref rire de nez lui échapper, sans pour autant qu’il ne monte jusqu’à son regard. “-Nous aurions sans doute pu en reparler le matin, mais…tu as choisi de partir en douce sans que je ne sache vraiment pourquoi, alors…je ne sais pas…j’ai supposé que le sujet était clos, qu’il n’y avait rien de plus à en dire.” dit-elle en levant une épaule, alors qu’elle se laissait davantage aller contre le dossier du siège.

Même si aux yeux de Livia, c’était l’alcool qui avait agi ce soir-là, s’exprimant au travers de Tegan par ce baiser qui n’avait aucune signification, cela n’avait pas empêché la mexicaine de repenser à cette soirée, aux mots prononcés, aux explications avancées par la Sinner.
“-Et ton petit numéro d’hier soir…” poursuivit-elle sur sa lancée, alors qu’un léger rire sans joie lui échappait : “-Tu m’as servi du Boss, du Madame Aldana, tu m’as vouvoyée…” énuméra-t-elle, d’une voix qui laissait clairement entendre son incrédulité, et le fait qu’elle ne comprenait pas pourquoi son amie avait agi ainsi. “-Je sais que…sur le papier, je suis ta Boss…mais…j’espérais que ce changement de statut se ferait sans heurt pour notre amitié. Et…l’idée que ça puisse finalement ne pas être le cas me blesse.” confessa-t-elle difficilement, préférant accorder une nouvelle fois son regard à la ruelle, pour ne pas avoir à affronter les yeux bleus où pourraient se lire un quelconque jugement.

Livia prit une longue inspiration, s’humectant les lèvres comme si c’était elle, cette fois-ci, qui était déshydratée à force d’avoir tant parlé. Pour autant, elle était d’accord avec Tegan concernant le fait qu’il valait mieux crever l’abcès plutôt que de continuer à agir comme elles le faisaient, dans ces échanges en dents de scie usants. Aussi, profitant d’être lancée, la mexicaine poursuivit sur sa lancée tant que leur conversation était enfin calme, et la situation propice aux confidences. “-Et ne dit pas que tu retournes à l’époque de tes 16 ans…tu sais que c’est faux. Tu le sais…pas vrai ? Tu es le lieutenant des convoyeurs des Sinners’hand, tu diriges ton propre garage, tu as plus de responsabilités que tu n’en as jamais eu au sein de l’organisation…” argumenta-t-elle, ne comprenant même pas comment il avait pu venir en tête de Tegan de penser cela. Les faits étaient pourtant là.

Livia se plongea une nouvelle fois dans l’un de ces silences dont elle avait le secret, et qui lui permettaient d’ordonner ses pensées, de recentrer ses propos. Posant ses mains de part et d’autre de la tête de son amie, en appui sur le siège, la mexicaine se pencha légèrement en avant, comme pour donner davantage de poids aux mots qu’elle s’apprêtait à prononcer. “-Tegan…je ne chercherai jamais à dénigrer tes accomplissements pour les Prayers, et ta contribution à l’essor du cartel, même à ton échelle. Et si c’est ce que tu t’imagines, j’en suis navrée. Ce n’était pas mon intention de te faire penser cela. Si je t’ai demandé d’être lieutenant, ce n’est pas à cause de notre relation. Je reconnais ton dévouement et ton travail.” commença-t-elle, alors qu’une auréole de cheveux bruns se formait autour de sa tête, de part sa position, qui n’avait vraiment rien de naturel.

Pourtant, Livia ne se redressa pas de suite, estimant qu’elle avait bien encore une ou deux choses à ajouter, et qu’elle était disposée à partager avec elle. Elle n’était plus à ça près, après tout. “-Je n’ai pas de toi la même image que celle que tu as de toi-même. Je sais voir ta valeur. Et tu n’es cette place de parking flippante dont personne ne veut que dans ta propre tête.” acheva-t-elle, restant penchée quelques secondes de plus, avant de se redresser. Il y avait tant d’autres choses à dire, mais les mots lui manquaient, s’obstinant à rester au fond de sa gorge, de sa tête, soigneusement reclus. Pour une première ce n’était pourtant pas si mal, jugea-t-elle, même si Livia ne s’imaginait pas un seul instant que Tegan en viendrait à la conduire dans une ruelle déserte pour qu’elles puissent régler ces conneries, comme l’avait si bien dit la blondinette. Elle n’était d’ailleurs même pas sûre qu’il y avait quoi que ce soit à régler, que le temps ne se serait pas chargé de résoudre pour elles.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptySam 11 Nov - 17:32

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022


Ouais, t'ignores superbement l'exclamation de Livia quand tu fais soudainement partir la bagnole en dérapage contrôlé. De toute façon, qu'est-ce que t'aurais pu répondre à ton prénom ? "Livia !" ? Ou "ouais, vas-y, crie encore mon prénom" ? WOUAW ! Pourquoi tu penses soudainement à ce genre de réponse possible là ?! Vas-y, concentre-toi plutôt sur ta conduite là plutôt que sur les réponses plus que douteuses que tu pourrais faire à ta putain de patronne !! T'arrives plus ou moins à le faire visiblement car quelques secondes plus tard, tu finis par arrêter la caisse dans une ruelle déserte et tranquille, fermer les portières - par sécurité hein ? T'as pas l'intention de kidnapper ta boss ou un truc de ce genre - et baisser soudainement ton fauteuil pour te retrouver quasiment allongée, la tête à quelques centimètres seulement des genoux de la mexicaine. Et tu t'inquiétais de ce que tu pouvais lui répondre ? Sérieux, des fois, ta logique est vraiment cheloue.

De toute façon, tu prends même pas la peine de réellement réfléchir à ça, balançant déjà un puissant "ta gueule" à cette petite voix dans ta tête, avant de te mettre à parler. Ou plutôt à demander à Livia ce qu'il se passe au juste. Bon, sans trop de surprise, la mexicaine a pas l'air de trop comprendre où tu veux en venir - et tu t'en étonnes vu la situation ? Vraiment ? - mais sans vraiment prendre la peine de lui répondre, tu enchaines assez vite. Même si bon, vu ce que tu racontes par la suite, ça peut plus ou moins servir de réponse à la brune vu que tu lui expliques quand même un peu d'où tu sors cette question. Et vas-y qu'elle recommence à te répondre en te balançant ton prénom à la gueule. NON ! Ne repense pas à la réponse possible à ça bordel de merde ! Y a quoi qui déconne chez toi Hargreaves ?!

Et encore une fois, sans réelle surprise pour toi faut bien l'avouer, Livia se contente de soupirer et de se murer dans un silence. Et toi aussi pour le coup, le soupir en moins. Même si parfois, tu comprends rien à cette femme, depuis le temps que tu la connais, tu as quand même un peu appris des trucs sur elle. Comme le fait que si tu veux finir par avoir des réponses après ce que tu viens de lui balancer, mieux vaut que tu fermes ta grande gueule pour une fois plutôt que chercher à insister. Même si bon, au bout d'un moment, t'es quand même sur le point de craquer. T'as même l'intention de lui dire que t'as tout ton temps de ton côté et que tu repartiras pas tant que vous aurez pas réglé ça quand elle te prend te vitesse pour commencer à parler. Et t'avouer être perdue. Ah bah voilà, maintenant, c'est toi qui commences à froncer légèrement des sourcils. Genre elle, elle est perdue ? Mais nan, c'est toi qui l'es parce que tu comprends rien à ce qu'elle attend de toi ! Mais wesh, elle continue en plus alors que tout ce qu'elle est en train de dire, t'aurais pu le dire toi ! Mais c'est quoi ce bordel ? Elle est devenue télé-truc là, ceux capable de lire dans les pensées des gens, et elle essaye de te retourner le cerveau ?

Tu continues de froncer des sourcils, ayant du mal à comprendre ce qu'elle dit, jusqu'au moment où elle te parle de la fois où t'as débarqué chez elle à pas d'heure. Là, tu te détends un peu plus, sans pour autant être totalement neutre, et te retient même presque de sourire quand elle commence à se demander comment t'as pu ne pas te déshydrater. Vu le nombre de verres que t'avais bu avant de venir chez elle, il en aurait fallu plus que ça pour te déshydrater tu crois bien. Mais tout ça, tu le perds très vite pour avoir soudainement l'impression de devenir méga blanche alors que ton cœur a l'air de faire un putain de double salto suivi d'une vrille dans ton estomac avant de revenir à sa place quand elle te balance ouvertement que tu l'as embrassé. Tu sais pas trop quelle tronche tu dois faire tellement t'es sous le choc pour le coup. Pas que tu t'en souvienne pas vraiment mais surtout parce que bordel de merde, ça veut dire que tu l'as vraiment fait ? Que tu peux plus te cacher dans un déni à la con en mode "lalala, nan, je l'ai pas fait, j'l'ai juste rêvé à cause de l'alcool". Et pourquoi d'un coup t'as l'impression qu'elle te parle d'aussi loin alors qu'elle a pas bougé ?

Si tu continues d'écouter ce qu'elle te dit, t'as quand même comme l'impression d'être totalement sonnée. Ou anesthésiée, tu sais pas trop, peut-être un peu des deux. Merde, c'est ça qu'on appelle être sous le choc ? Bordel mais c'est violent ! Et voilà que soudainement, le visage de la mexicaine se retrouve à quelques centimètres du tien, ses mains encadrant ta gueule sur l'appui-tête. Ah ouais, ça aussi ça réveille l'air de rien. Tu t'y attendais pas vraiment surtout. Et encore moins après cette histoire comme quoi tu l'as bel et bien embrassé. Putain de bordel de merde. T'as roulé une pelle à Livia Aldana… WOW ! Focus Hargreaves, elle est toujours en train de te parler là alors remets toi un peu de ça, merde ! C'est quand même pas la première fois que t'embrasse une nana, loin de là même ! Et alors que tu commences tout juste à te remettre un peu les idées en place et à retrouver ta contenance, voilà qu'elle te remet une droite dans la gueule. Enfin, façon de parler hein ? Elle te frappe pas pour de vrai ! Mais sa phrase, elle, c'est l'effet que ça te fait. “Tu n’es cette place de parking flippante dont personne ne veut que dans ta propre tête.”… Si t'en es autant convaincue, que t'es cette place de parking à la con, c'est parce que jamais personne t’a dit le contraire. Bien au contraire même, on t'a toujours persuadé directement, volontairement ou non, que c'était bien le cas.

- Je…

Commences-tu à répondre sans même savoir quoi dire et d'une voix que tu reconnais à peine pour le coup. Bordel, on dirait presqu'elle est étranglée, comme si elle voulait rester coincée dans ta gorge. De toute façon, ouais, t'en reste là parce que t'as aucune foutu idée de quoi rajouter sur le coup. Ni même d'à quoi t'espérait répondre là. Livia finit pourtant par se redresser et d'un coup, t'as l'impression de respirer beaucoup mieux. Et d'avoir un peu plus de facilité aussi pour tenter de vraiment te remettre les idées en place et réorganiser tout ce merdier que t'as en tête maintenant. Bordel, elle va pouvoir se vanter d'avoir réussi là où tant d'autre ont lamentablement échoué depuis tant d'années : te laisser sans voix ! Parce que là, ouais, t'es quand même bien sur le cul - façon de parler - et t'as pas la moindre connerie de répartie qui te vient à l'esprit pour répondre. Et après encore quelques secondes comme ça, à plus trop savoir quoi dire ou quoi faire, tu finis par te racler légèrement la gorge.

- D'solée pour… Pour l'soir où j'ai débarqué chez toi complètement pétée… J'aurais jamais dû l'faire. Ni t'dire tout c'que j't'ai dit ou… Faire c'que j'ai fait.

Ok, même toi ça te fait bizarre de t'entendre aussi peu sûre de toi, aussi mal à l'aise d'un coup. Putain mais elle est passée où la grande gueule que tout le monde connait là ? Et en plus, pendant toute ta réponse super gênée d'un coup, t'es même pas capable de regarder Livia en face, ton regard se perdant à peu près partout sauf vers la zone où se trouve la mexicaine. Merde, on dirait presque que t'es cassée ! Et tu prends même pas la peine de te justifier - ou non, selon les points de vues - sur le fait de t'être cassée de chez elle avant même son réveil ce jour-là. Parce que ça te semble tellement évident que t'as toujours fonctionné comme ça avec les autres que même si t'as pas fini dans le lit de Livia - enfin si, mais tu le sais toujours pas, persuadée que t'étais dans la chambre d'amis - ou avec elle, bah t'as pas pu t'empêcher de faire la même chose. Et depuis le temps que vous vous connaissez, elle doit bien le savoir d'ailleurs que t'es ce genre de nana, non ? Même si maintenant, t'as des doutes là-dessus aussi vu ce qu'elle t'a dit il y a quelques instants. Mais est-ce que t'as vraiment envie de reparler de tout ça ? Là, pas vraiment, on va être honnête quelques instants.

- Et pour hier soir…

Commences-tu déjà, comme pour t'assurer que ouais, tu reviendras pas sur la fois où t'as débarqué chez Livia en plein milieu de la nuit. Même si là encore, tu sens toi-même à ta voix que t'es pas vraiment à l'aise. Bon, tu le sens pas vraiment qu'à ta voix, t'es pas complètement conne non plus, mais bordel, tu l'entends bien comme elle te trahit facilement cette saloperie de voix. Si tu te racles de nouveau la gorge, comme un mince espoir que ça suffit pour que tu retrouves d'un coup ta voix pleine d'assurance, tu finis pourtant par pousser un long soupir quelques instants seulement après. Et sans avoir ajouter un mot. Parce que tu sais pas trop comment t'y prendre pour expliquer ce qu'il s'est passé hier soir en arrivant à te faire comprendre. Après encore une seconde ou deux d'hésitation, tu finis par te décider à te lancer, sans la moindre animosité dans ta voix ou quoi que ce soit de ce genre.

- Tu réagirais comment toi si j'te demandais d'jouer les secrétaires pour McChili ? Oooh, t'inquiète pas, juste l'temps d'une semaine hein ? Juste parce qu'il est débordé et qu't'es tellement douée pour l'administratif comme tu l'as bien montré les premiers temps où t'étais chez les Prayers pour Aaron.

Ouais bon, t'es pas sûre d'arriver à faire comprendre que c'est juste un exemple que t'essaye de donner. En même temps, si tu recommences à jouer les connes sur ta dernière phrase en reprenant un petit ton condescendant comme même toi tu supportes pas, pas étonnant si ça repart en vrille d'ici quelques minutes. Mais bordel, en même temps, ça peut aussi bien illustrer la façon dont t'as vécu le truc, non ? Et puis tout le monde sait que t'es bien plus douée pour raconter des conneries et dire de la merde que te montrer sérieuse ou savoir t'y prendre pour expliquer ce que tu ressens. Déjà que toi-même t'as du mal à le comprendre, ce que tu ressens, parfois alors de là à te demander à le faire comprendre…

- C'est p't'être con à tes yeux mais pour moi… Ça m'fait l'même effet d'me retrouver d'nouveau à faire ton taxi perso… Comme si au final, y avait qu'toi qui avait évolué pendant tout c'temps et qu'moi bah… J'restais qu'cette gamine des rues qu'on appelait pour voler des caisses et balader une chieuse de mexicaine. Malgré tout l'reste qu't'as d'jà dit.

Finis-tu pourtant par reprendre, de nouveau en fuyant le regard de Livia et d'une voix qui te ressemble pas vraiment en temps normal. Mais bordel, tu vas devoir te répéter combien de fois sur le fait que t'es pas douée pour ce genre de chose ? Alors en plus, avec les deux uppercuts vocaux que Livia t'a mis un peu plus tôt, ça aide pas vraiment. Et ouais, t'as bien entendu ce qu'elle t'a dit quelques instants auparavant sur le fait que nan, t'es plus que ça mais t'as le droit de lui faire comprendre aussi que de ton côté, c'est pas super évident de croire à ça. Que c'est pas vraiment l'effet ressenti sur le coup. Et presque comme pour montrer que tu veux passer à autre chose ou que t'as entendu ce qu'elle t’a dit quelques minutes, tu te fais violence pour recommencer à sourire légèrement en coin tout en tournant de nouveau ton regard vers elle.

- Ca va qu'sur les deux sales gosses qu'on était, la chieuse de mexicaine a bien évolué.

Bien sûr que tu plaisantes quand tu dis ça. Enfin en partie parce que c'est quand même vrai qu'elle a bien évolué depuis votre première rencontre et la période où vous pouviez pas vous sentir toutes les deux. Mais bon, au moins, cette blague pourrie t'aide quand même un peu à reprendre ta contenance habituelle et à vraiment te remettre les yeux en face des trous. D'ailleurs tant qu'à avoir ton regard posé dans celui de la brune, t'en profites pour régler aussi un autre truc en suspend entre vous et qu'elle t'a reproché alors que bordel, toi aussi tu savais plus sur quel pied danser à ce moment-là pour reprendre ses mots.

- Et crois-moi, ça m'a bien fait chier en vrai d't'servir du Boss, Madame Aldana et du vous… Mais j'avais l'impression qu'j'étais uniquement face à la patronne hier et plus face à l'amie.

Bon, cette fois, ta voix est un peu plus "normale" on va dire. Plus proche de celle que t'as d'habitude, quand t'es bien sûre de toi et tout ce bordel quoi. A croire que ouais, ça y est, tu recommences à prendre un peu plus pied après ce moment de flottement et franchement chelou, même pour toi. Mais bon, tant que vous en êtes à vous dire les choses comme elles sont, bah t'en profite encore un peu pour le faire et le dire, que ça t’a bien foutu les boules tout ça. D'ailleurs, tant qu'à y être, t'as encore un petit truc à rajouter à ce sujet !

- Et t'aide pas des masses en plus en t'mettant à l'arrière comme ça là.

Que tu balances donc presque à la suite, mais toujours sans la moindre animosité dans la voix. Même si bon, t'es quand même pas super bien placé pour commencer à parler de ce qui aide ou pas à mettre à l'aise vu ta position actuelle. Pas sûre que Livia ait voté à un moment donné pour te retrouver avec quasiment ta tronche sur les genoux comme ça. A peine envahissante la nana…

- Mais t'inquiète, j'ai compris l'message d'hier. J'arrête d'appeler ton mec autrement qu'par son vrai nom et j'apprends à fermer un peu plus ma gueule avec la cheffe, Boss.

Enchaines-tu presque aussitôt, et avec de nouveau ton sourire de petite conne tête à claques quand tu l'appelles Boss. Oui, tu l'as clairement fait exprès et le clin d'œil complice doit bien le montrer, que tu l'as surtout fait pour l'emmerder plus qu'autre chose. Ça plus ton sourire de petite conne et ton léger ricanement amusé. Si avec tout ça elle croit encore que t'es sérieuse, va vraiment falloir que vous preniez le temps de parler de tout ça toutes les deux et pas juste comme ça, vite fait, dans une bagnole garée dans une ruelle déserte. De toute façon, avant même qu'elle puisse potentiellement t'en mettre une ou réagir autrement, tu commences déjà à redresser d'un coup ton fauteuil pour te remettre en position assise dès que t'as fini de lui faire ton clin d'œil. Nan parce que ça papote, ça papote, ça te met en PLS mentale et tout ça mais si toi t'as tout ton temps, tu te doutes bien que c'est pas vraiment le cas de Livia. Elle t'a pas justement fait comprendre hier soir qu'elle a pas vraiment le temps pour ne serait-ce que se chercher un vrai chauffeur ? Alors pour taper la discute avec toi… Pas sur ses heures de travail bordel. Même si en vrai, même avant d'être cheffe, ses heures de travail t'estimait que ça correspondait aux 24 putains d'heures qui composent une journée. De nouveau assise de façon normale derrière le volant de cette bagnole, tu finis pourtant par relever le regard pour accrocher celui de Livia à travers le rétroviseur. Et de nouveau, il n'y a plus vraiment de trace de plaisanterie dans ton regard qui s'est fait nettement plus sérieux que ces dernières secondes où tu as recommencé à devenir la Tegan Hargreaves que quasi tout le monde connait.

- Par contre, ton putain d'bouquin là, c'pas moi, ok ?! J'te rappelle qu'j'sais à peine lire alors j'vois pas pourquoi j'te f'rais un cadeau d'ce genre.

Oh nan, pas de plaisanterie à ce sujet, au contraire même, on doit facilement entendre à ta voix que l'accusation gratos là, tu l'as toujours en travers de la gorge. Comment tu viens si bien de le dire et qui n'est pas vraiment un secret, toi et la lecture, vous êtes pas vraiment potes. Tu dois avoir le niveau de lecture d'un gamin de 8 ou 9 ans grand maximum, et encore, t'es optimiste. Alors lui offrir un bouquin aussi épais et sans images ? Et de droits en plus ? Même pas en rêve ! Genre t'as que ça à foutre en plus d'aller te casser le cul à lui chercher un bouquin dans ce genre. Si tu veux lui faire un cadeau, tu taperais plus dans une autre bagnole que celle-ci - ou un sacré bon entretien et quelques travaux si elle tient vraiment à garder cette caisse là - ou un truc à picoler ou bouffer. Ça c'est plus ton genre ! Mais un livre, franchement… Tss, elle est tarée des fois cette mexicaine.


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyDim 26 Nov - 21:52

Bien sûr que la mexicaine se rendait compte qu’il leur fallait avoir une vraie discussion, afin de mettre les choses à plat, et apaiser les tensions qui faisaient crépiter l’air autour d’elles depuis la veille. C’était sans doute une nécessité si les deux Sinners voulaient préserver leur amitié. Pourtant, la toute nouvelle leader du cartel ne s’était pas imaginé que pour cela, Tegan l’amènerait dans une ruelle déserte, sans songer la prévenir de ses intentions lorsqu’elle avait fait cette grande embardée avec sa voiture, ce qui n’avait pas manqué de surprendre l’hispanique. Pour elle qui aimait tout contrôler, et ne laissait que rarement la place à l’imprévu et à la surprise dans sa vie, ne pas savoir ce qui se passait n’était que très moyennement à son goût.

Alors que la berline s'immobilisait au milieu de cette ruelle déserte, Livia regarda autour d’elle pour essayer de se repérer, ce qui fut peine perdue puisque encore presque entièrement tournées vers son rendez-vous, la brune n’avait pas vraiment fait attention à la route qu’avait empruntée Tegan. La blonde ne tarda d’ailleurs pas à coucher quasiment entièrement son siège, se retrouvant le visage presque sur les genoux de l’hispanique, qui l’observait, sourcils froncés, sans comprendre ce qu’il se passait. Alors c’était donc ici, et comme ça, que la convoyeuse voulait discuter de leurs différents ? La réaction initiale de Livia fut de pousser un soupir, et de répondre aux questions de Tegan par un silence, ce même silence qui lui était plus évident que de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait vraiment.

Pourtant, et contre toute attente, les mots trouvèrent leur chemin d’eux-mêmes, se déversant des lèvres de la latina, qui se retrouva à évoquer cette nuit où Tegan avait débarqué chez elle pour lui faire un long discours préparé sur un petit bout de papier. Une nuit au cours de laquelle la blonde l’avait embrassée, un geste qui se voulait être l’argument ultime pour appuyer sa démonstration. Un geste qui avait surtout semé l’embrouille dans l’esprit pourtant très ordonné de la juriste, qui n’avait pas su comment elle devait l’interpréter. Il lui avait d’ailleurs été impossible de poser la moindre question à ce sujet à la principale intéressée, puisqu’à son réveil, la mécanicienne avait tout bonnement disparu, entraînant avec elle toute possibilité pour Livia d’obtenir la moindre réponse à ses questions.

A présent qu’elle semblait lancée, la mexicaine poursuivit sur sa voie, évoquant la soirée de la veille, où ses échanges avec Tegan avaient été presque houleux, et formels au possible, ce qui n’arrivait entre elles que lorsque la convoyeuse cherchait à la taquiner. Or, dans ses paroles de la veille, il n’y avait aucune trace de taquinerie. Rien qu’une espèce de rancœur que Livia avait du mal à s’expliquer. Alors maintenant que la convoyeuse les avait mises face à la nécessité de discuter de ce qui se passait, l’avocate s’efforçait d’arrêter de réfléchir, et livrait simplement ce qu’elle avait sur le cœur. Une tâche peu aisée, mais nécessaire pour ne pas gâcher l’amitié qui comptait le plus à ses yeux à ce jour.

Ses mots se firent donc plus hésitants qu’ils ne l’étaient en temps normal, mais ils étaient pourtant d’une parfaite honnêteté, Livia espérant faire comprendre son point de vue malgré le manque de fluidité de ses propos. Ce fut également dans un élan de spontanéité qu’elle ne s’offrait en général que très peu souvent -pour ne pas tout simplement dire jamais- que la jeune mexicaine se pencha en avant, positionnant son visage presque au-dessus de celui de Tegan, pour lui livrer ces derniers mots qui lui trottaient dans la tête, et par lesquels elle espérait faire comprendre à son amie la façon dont elle la percevait, comme une manière sans doute maladroite de lui prouver qu’elle ne la voyait pas comme la convoyeuse se voyait elle-même, et que sa demande de la veille, de redevenir temporairement son chauffeur, n’était pas une rétrogradation.

Pourtant, alors même que c’était Tegan qui avait initié cette discussion, cette dernière resta longuement silencieuse suite aux paroles de Livia, qui ne tarda pas à hausser les sourcils quand un coup d'œil au visage de la blondinette fit naître chez elle une pointe d’inquiétude. Où était passée la Tegan grande gueule, toujours prompte à réagir, et qui avait réponse à tout ?! La mexicaine se repencha légèrement en avant pour observer davantage son amie, même s’il n’était pas bien compliqué de remarquer que la convoyeuse ne semblait pas décidée à la regarder en retour. Il semblait même que la blonde préférait éviter soigneusement le regard de l’hispanique, qui ne comprenait décidément plus rien. N’était-ce pas elle qui l’avait poussée à se confier, et à discuter de ce qui c’était passé entre elles ?

Livia s’humecta les lèvres, prête à reprendre la parole pour dire qu’au final, elles pouvaient simplement se contenter de faire comme si de rien n’était, quand Tegan sembla soudain retrouver l’usage de sa langue. Même si celle-ci semblait plus hésitante et bien moins pendue qu’en temps normal. La juriste secoua légèrement la tête aux paroles de son amie, alors qu’elle lui répondait presque aussitôt : “-Ne t’inquiètes pas. Ne va pas penser que je me suis imaginée tout et surtout n’importe quoi concernant ce baiser. Je sais très bien que ça ne voulait rien dire, et que c’est simplement l’alcool qui parlait.” dit-elle d’un ton qui se voulait entendu, chassant une mouche imaginaire devant elle. Cette dernière décennie avait appris à Livia que Teguila pouvait se montrer pleine de surprises -pas toujours très bonnes- lorsque l’alcool prenait le dessus.

Le regard de la brune se perdit une nouvelle fois sur la ruelle qu’elle pouvait voir à travers le parebrise, la vue étant dégagée par la position dans laquelle la convoyeuse s’était installée. Lorsque celle-ci évoqua finalement ce qui c’était passé la veille, toute l’attention de Livia fut de nouveau sur elle, même si Tegan semblait décidée à continuer de l’ignorer. Elle écouta établir ce qui semblait être un comparatif à la situation qu’elle avait vécu la veille, une situation dans laquelle c’était Livia qui se retrouvait à faire des tâches qui appartenaient à son passé, et desquelles elle s’était affranchie à la sueur de son front. “-C’est vrai que j’étais une sacrée bonne secrétaire.” répondit-elle, pleine de sérieux, jusqu’à ce qu’elle laisse le coin de ses lèvres s’étirer dans un petit sourire, comme une façon de faire comprendre que toute cette tension lui pesait, et qu’elle n’aspirait qu’à retrouver sa complicité avec la jeune femme.

A la suite des paroles de son amie, Livia prit une longue inspiration, alors qu’elle se sentait hocher très lentement la tête. On en revenait à ce problème que la mexicaine avait soulevé un peu plus tôt, cette image que Tegan avait d’elle-même et qui, dans le regard de l’hispanique, était pourtant fausse. Pour autant, la brune ne savait pas comment répondre à cela, parce qu’il lui semblait avoir déjà tout dit. Leur façon de voir Tegan était si différente, peut-être même à l’origine de ces incompréhensions entre elles, si bien que Livia n’avait toujours pas repris la parole lorsque la blondinette poursuivit sur sa lancée, se livrant enfin à une note d’humour, qui contrastait avec le sérieux de leurs paroles précédentes.

Pourtant, malgré le petit sourire qui perça sur les lèvres de Tegan, et ce regard qu’elle lui accordait enfin, Livia conserva son sérieux, secouant légèrement la tête : “-Si tu pouvais te voir à travers d’autres yeux que les tiens, tu verrais à quel point tu as évolué, toi aussi.” lui souffla-t-elle à mi-voix, lui adressant finalement un fin sourire, sans reprendre pour autant la liste des accomplissements de Tegan, qu’elle avait énuméré un peu plus tôt dans la conversation. “-Ce que tu ressens ne sera jamais con à mes yeux. Je suis désolée de ne pas avoir réfléchi à la façon dont tu pourrais interpréter ma demande concernant ce poste de chauffeur. Pour moi, il était acquis que tu connaissais mon point de vue te concernant, que tu savais que je ne te vois plus comme cette gamine des rues depuis longtemps déjà.” ajouta-t-elle pourtant au bout de quelques secondes, sans aller plus loin dans les arguments. Ce qui avait besoin d’être dit l’avait déjà été.

Maintenant que leurs regards s’étaient accrochés, Livia ne détourna pas son minois, contente de constater que Tegan parvenait à s’adresser de nouveau à elle comme elle le faisait en temps normal, sans cette hésitation et cette gêne qu’elle avait cru percevoir dans la voix de la blonde. On était certes loin des taquineries habituelles que la convoyeuse aimait lui adresser, et pourtant, ce semblant de mieux convenait très bien à la mexicaine, qui se sentait apaisée. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à hausser les sourcils quand Tegan lui fit remarquer à juste titre qu’elle s’était installée à l’arrière, renforçant cette impression de distance que la blonde percevait entre elles, comme une façon physique de marquer le fait que Livia était désormais aussi bien son amie que sa Boss. “-Oui, je…suis venue derrière par réflexe, à vrai dire. Je ne m’assois jamais à l’avant avec Drew. J’étais encore en train de réfléchir à ce rendez-vous.” confessa-t-elle, portant un coup d'œil aux affaires qu’elle avait sorties, et sur lesquelles elle avait commencé à travailler, mettant le temps de trajet à profit.

La suite des paroles de Tegan fit ouvrir la bouche de Livia…qui la referma deux secondes plus tard, les yeux clos, alors qu’elle laissait échapper un léger soupir impatient. “-Je ne t’ai pas demandé de fermer ta gueule, Tegan, simplement de…” Mais la brune ne termina jamais sa phrase, alors que ses yeux se rouvraient presque brusquement, et qu’elle haussait les sourcils, comme si elle venait seulement de saisir une partie des mots tout juste prononcés par son amie. Livia secoua légèrement la tête, ses yeux s’écarquillant : “-Une petite seconde ! Mon…mec…? Tu parles d’Ethan ?” demanda-t-elle, sans cacher sa surprise, interrogeant du regard la blonde. Et en même temps, de qui d’autre pouvait-elle parler, il n’y avait pas trente-six personnes qu’elle se bornait à appeler par des surnoms plutôt que par leur vrai nom.

Sans parvenir à se retenir, Livia partit dans un grand éclat de rire qui acheva de chasser la tension qui crispait son corps, alors qu’elle comprenait ce que son amie s’était imaginé. Il lui fallut plusieurs secondes pour réussir à se calmer, alors que ses yeux brillaient légèrement. “-Je connais les rumeurs qui courent sur Ethan et moi, mais je pensais que toi au moins, tu savais que ce n’était que ça…des rumeurs. McCreary n’est pas mon mec. C’est un très bel homme, c’est une certitude, il a beaucoup de charme, est très intelligent, et sa loyauté est sans faille, mais…j’ai toujours pensé que ce n’était pas une très bonne chose de mélanger le professionnel et le personnel.” expliqua-t-elle, détournant instinctivement le regard à la fin de sa phrase, alors qu’elle se raclait légèrement la gorge. Et tandis que Tegan finissait par se redresser, Livia ne put détacher son regard du rétroviseur, qui lui renvoyait le reflet de la blondinette, qui semblait bien plus détendue elle aussi.

Les sourcils de l’hispanique se froissèrent une nouvelle fois lorsque l’air sérieux de la jeune femme s’afficha dans le rétroviseur à son tour, alors que cette dernière lui expliquait une nouvelle fois qu’elle n’avait rien à voir avec ce livre qui lui avait été adressé. Une information qui laissa Livia perplexe, bien qu’elle accorde sa confiance à la convoyeuse, et ne remette pas du tout sa parole en doute. “-Je n’aurai pas dû t’accuser à tort à ce sujet sans avoir davantage d’informations en ma possession.” admit-elle, les sourcils toujours froncés, marquant sa contrariété. “-Mais si ce n’est pas toi qui me l’a offert, alors je crois que quelqu’un ne me prend pas très au sérieux à la tête des Sinner’s Hand.” soupira-t-elle de dépit, alors que sa mâchoire se serrait à l’énonciation de cette phrase. Il faudrait qu’elle demande à sa secrétaire qui lui avait remis ce fameux colis, et quelle était l’intention qui se cachait derrière ce présent qui ne la faisait pas vraiment rire, et lui faisait plutôt entrevoir qu’on remettait en cause sa légitimité à la tête du cartel.

Maintenant que son carnet de notes et son stylo avaient réintégré son sac, Livia posa sa main sur le siège passager, prenant appui sur celui-ci. “-Attention, pousse toi un peu !” lança-t-elle, alors qu’elle passait son corps de l’arrière à l’avant, envahissant pendant quelques secondes l’espace personnel de Tegan pour se faire, obligée de se pencher sur le siège conducteur pour parvenir à ses fins. L’opération réussie, l’hispanique lança un sourire à son amie, alors qu’elle attachait sa ceinture, connaissant la conduite de la blonde : “-Voilà…c’est mieux, là ?” demanda-t-elle, en référence à cette remarque précédente de Tegan sur le fait qu’elle s’était installée à l’arrière au retour de son rendez-vous.

Le sourire s’effaça peu à peu des lèvres de Livia, qui ne quitta pourtant pas du regard la jeune mécanicienne, alors qu’elle inspirait lentement : “-Tu sais…tout ça, c’est aussi nouveau pour toi que ça l’est pour moi. D’être à la tête d’un cartel, je veux dire. Il me faudra peut-être un peu de temps pour réussir à m’ajuster à ce nouveau rôle qui est le mien, mais…je ne veux pas renoncer pour autant à l’idée d’être ton…amie.” admit-elle de façon maladroite, coinçant ses cheveux derrière ses oreilles. Et il n’y avait pas de réelle raison d’y renoncer, n’est-ce pas ? Il ne tenait qu’à elles de faire en sorte que leur amitié ne pâtisse pas de cette évolution, et ce moment qu’elles venaient de passer dans la voiture leur prouvait qu’elles parvenaient aussi à échanger sur des sujets sérieux, importants, ce qui donnait bon espoir à la latina.

Le regard de la mexicaine fut une nouvelle fois attiré par la ruelle, alors qu’après un bref silence, elle reportait ses prunelles sérieuses sur la convoyeuse. “-Qu’on le veuille ou non, je suis les deux maintenant. Ton amie, et…ta cheffe. Mais il ne tient qu’à nous de faire en sorte que ça ne change en rien nos relations.” poursuivit-elle, dans une esquisse de sourire, à peine visible. La dernière chose que Livia voulait soit que son nouveau rôle l’éloigne de Tegan, et détruise cette amitié qu’aucune d’entre elles n’avait vu venir. “-Devenir cheffe n’aurait aucun intérêt si ça se fait au détriment de ce qui est important.” ajouta-t-elle en guise de conclusion, alors que sans savoir ce qui guidait réellement ses gestes, Livia s’emparait d’une mèche de cheveux bleus entre ses doigts fins. Elle la fit glisser une brève seconde entre ses phalanges, jusqu’à la libérer de son emprise, alors qu’un coin de ses lèvres se relevait légèrement. Non, vraiment…mélanger le professionnel et le personnel n’était décidément pas une bonne idée.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Tegan Hargreaves
Tegan Hargreaves
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Avatar : LoudSilence / gif profil : Royal Jester / Signa : Awona
◭ COMPTES : Emily, Sinéad & Athena
◭ MESSAGES : 256

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyDim 24 Déc - 11:10

Everything is blue
Her hairs, her smoke, her dreams - Mi-novembre 2022



Te remettre de ce putain de bluescreen mental n'est quand même pas aussi simple que tu le pensais, faut bien l'avouer. Mais en même temps, fallait voir le bluescreen que tu venais de te taper, surtout toi qui as pas vraiment l'habitude de ce genre de trucs. Mais bon, tu finis quand même par retrouver l'usage de ta langue, même si tu commences par reprendre la parole de manière assez confuse, maladroite et pas vraiment à l'aise. Pas du tout à l'aise même, faut le dire ! En tout cas, t'arrive quand même à baragouiner quelques excuses maladroites à propos de la nuit où tu t'es pointée chez Livia complètement déchirée… Et alors que tu hoches légèrement de la tête pour montrer que ouais, tu comprends, quand elle te dit que c'est bon, elle savait bien que ce baiser voulait rien dire et que c'était que l'alcool, ça te fait quand même un truc bizarre de l'entendre dire ça. Tu saurais pas trop expliqué cette sensation que t'as à ce moment-là, à ces mots-là, mais… Bah c'est quand même pas super agréable, faut bien le dire ça aussi.

Tu préfères quand même mettre ça de côté, surtout que t'y comprends pas grand-chose alors rester bloqué dessus pendant 500 ans sert à rien. Et tu reprends assez vite ta tentative d'explication en inversant un peu les rôles pour faire comprendre à la mexicaine ce que t'essayant tant bien que mal de dire. Mais quand elle se met à te balancer qu'elle était une sacrée bonne secrétaire, genre c'est normal ce genre de truc des fois, tu te mets à froncer légèrement des sourcils. T'es pas vraiment sûre de savoir comment le prendre, si elle plaisante ou pas. T'as beau la connaître depuis près de 14 ans maintenant, y a quand même des fois où t'es pas vraiment sûre de savoir si elle est en train de déconner ou pas. Et là, ça fait partie de ce genre de moment, surtout vu le "sérieux" de la conversation. Mais quand tu la vois sourire légèrement, tu laisses échapper un discret soupir de soulagement tout en te détendant. C'est bon, elle déconnait juste, tant mieux. Parce que pour être honnête, tu sais pas trop comment tu aurais réagi si elle avait été sérieuse. Mais bon, maintenant que t'es plus ou moins rassurée, tu recommences à t'expliquer comme tu le peux sur toute cette merde que vous avez faite hier. Et quand elle revient sur le fait qu'elle ne te voit clairement pas comme toi tu te vois, que ce que tu ressens est loin d'être con, que tu n'es plus la gamine des rues que tu penses être, tu gardes le silence et "baisse" même le regard. Tout en te retenant aussi de lui répondre qu'elle est bien la seule dans ce cas. Mais bon, ça ne ferait pas vraiment avancer les choses et puis… A quoi bon ? Alors autant garder le silence et passer à autre chose.

Tu le fais d'ailleurs en faisant remarquer que Livia s'est installée à l'arrière de la bagnole, te donnant encore plus l'impression de juste jouer les putains de taxi pour elle. En même temps, t'es convoyeuse ma grande alors fallait s'y attendre un peu à ce genre de trucs, même si ça fait un moment que tu transportes plus vraiment des gens. Ou rarement en tout cas. Sauf cette semaine où tu vas devoir trimballer Livia à droite ou à gauche selon ses besoins mais bon, inutile de revenir encore une fois là-dessus. De toute façon, la mexicaine est déjà en train de se justifier en te disant qu'elle a agi par habitude, s'installant toujours à l'arrière quand c'est Drew qui lui sert de chauffeur. Une chose à laquelle tu finis par hausser légèrement des épaules, faisant comme si au final, tu t'en foutais un peu, avant de finir par redresser ton fauteuil. Et toujours en parlant bien sûr, occupée alors à dire que t'avais quand même capté une partie du message, ce à quoi Livia commença à te répondre de manière presque agacée vu son ton, mais sans jamais finir sa phrase. A la place, elle se met à te demander si tu parles d'Ethan quand tu dis "ton mec".

- Bah ouais. Qui d'autre ?

Demandes-tu à ton tour avec un haussement d'épaules et un ton qui montre à quel point ça semble une évidence pour toi. Ah bah voilà que la Princesse se met à partir dans un putain de fou rire comme tu lui as que rarement entendu. Et ça, t'es sensée le prendre et le comprendre comment en fait ? Tu restes un peu perplexe le temps qu'elle se calme du coup, sachant pas trop ce que tu dois dire, faire, penser ou quoi que ce soit en fait. Même si finalement, quand elle reprend la parole, c'est pour te dire qu'elle s'attendait pas à ce que tu penses les rumeurs vraies concernant sa relation avec McChili, juste avant de se mettre à en faire son éloge. Bah oui voyons, comment tu as pu penser ça Tegan, voyons ? Lui qui est si beau, fort et intelligent, olala ! Vas-y, ça t'énerve.

- Ouais bah en même temps, tu l'as vu ? Sérieux Princesse, pas étonnant qu'il y ait autant de rumeurs sur vous deux, le gars laisse personne t'approcher ! Dès que je fais 2 pas vers ta porte, j'ai le droit à son regard de "tu vas où toi ? Qu'est-ce que tu lui veux ?". Limite je m'attends presque à le voir hurler un "SHE'S MIIIIIIINE !!!!" à toutes vos apparitions ensemble. Pire qu'un cleps de garde.

Balances-tu à ton tour, ton agacement se faisant peut-être un peu entendre dans ta voix. Au cas où la mexicaine l'ait pas capté à tes mots. Et puis, comme pour changer une nouvelle fois de sujet - parce que ouais, si tu peux éviter d'entendre à tout bout de champs que McCreepy, c'est trop le meilleur, ça te va aussi - tu reviens aussi sur cette histoire de bouquin. Des fois qu'elle ait oublié que t'as le niveau de lecture d'un gosse de 6 ans - et encore, c'est pas cool pour ce gamin - donc que t'es vraiment pas la mieux placée pour lui offrir un bouquin. Ou à la rigueur un "La mécanique pour les nuls" avec en première page un truc du genre "NON ! On ne répare pas un moteur de voiture avec du scotch !". Mais bon, pour le coup, non seulement ça a pas l'air d'être le genre de bouquins qu'elle a reçu, mais en plus, elle ne met pas longtemps à s'excuser pour t'avoir accusé comme ça. Juste avant de dire que cela veut dire par contre que quelqu'un ne la prend pas vraiment au sérieux dans son nouveau rôle de cheffe de cartel.

- Tu veux une liste ? Tu m'laisse une heure avec ta secrétaire pour qu'j'lui dicte les noms et c'est bon.

Ne peux-tu t'empêcher de lui répondre presque dans un petit ricanement et en continuant de la regarder via le rétro. Ouais bon, en vrai, pas besoin d'une heure pour ça. Mais bon, qui sait ce qu'il peut se passer avec sa nouvelle secrétaire ? Héhé... Ouais enfin bref, pas trop le moment de penser à ça Hargreaves. Surtout quand tu vois la manière dont te regarde la mexicaine maintenant. C'est vrai qu'en y réfléchissant un peu et après coup, c'était peut-être pas la réponse qu'elle attendait de ta part. Ou de qui que ce soit d'autres en fait. Dans un soupir, tu finis par te tourner vers elle pour la regarder directement dans les yeux et non plus à travers le rétro cette fois.

- T'inquiète, c'est qu'une minorité d'gens. Les vieux grincheux qui râlent parce qu't'es une femme et qu'c'est l'role d'un mec, qui pense qu't'en ai là juste parce qu'avant Ethan, tu t'tapais Aaron ou qui s'monte la tête à penser qu'tu fais exprès d'laisser Aaron en taule pour occuper sa place pendant c'temps… Mais tu les emmerdes ces cons. T’as rien à leur prouver et on a pas b'soin d'eux. Donc s'ils sont pas contents, ils ont qu'à dégager.

Personne les retiendra ! Enfin, pas toi en tout cas parce que comme tu viens si bien de le dire à Livia, tu les emmerdes. Personne leur a mis le couteau sous la gorge pour suivre Livia quand elle a annoncé la fin des Prayers et le début des Sinner alors… Qu'ils aillent tous se faire foutre. De toute façon, t'as pas vraiment le dire de rajouter autre chose ou de changer de sujet que Livia s'agite soudainement sur la banquette arrière, te demandant de te pousser avant de…

- Hey mais… T'fais quoi là ?

Balances-tu alors que la réponse te semble pourtant assez évidente étant donné qu'elle commence à escalader à moitié le petit espace entre les sièges avant, te grimpant à moitié dessus au passage - si jamais tu gênes, suffit de le dire hein ? Et le pire, c'est qu'une fois qu'elle se retrouve installée à l'avant, elle est presque fière d'elle en te demandant si c'est mieux comme ça !

- Mais… Wesh, t'as cru qu'les portes c'est là qu'pour faire joli ?

Que tu lui balances, presque indignée, pour lui répondre. Mais en même temps, c'est vrai ! Elle avait qu'à ouvrir la porte pour déverrouiller toute la bagnole vu qu'elle était à l'intérieur. Et y a large la place d'ouvrir les portes sans la cogner dans un mur ou quoi dans la ruelle où tu t'es arrêtée. Nan mais sérieux, c'est quoi ce bordel ? Pourquoi elle a agi comme tu l'aurais fait toi ? Merde, t'as une mauvaise influence sur elle en fait ! C'est pas bon pour les Sinners ça !

Elle te coupe pourtant de nouveau dans tes pensées quand elle finit par reprendre la parole pour t'avouer que tout ça, c'est autant nouveau pour elle que pour toi. Donc qu'il vous faudra sans doute un peu de temps pour faire en sorte que ça marche. Comme il t'en faudra à toi aussi pour te faire aux nouvelles règles et tout ça. Même si tu te mets à sourire légèrement quand tu l'entends dire qu'elle a pas envie de renoncer à votre amitié juste parce qu'elle est passée big boss du cartel. Si la nana de 21 piges qui venait tout juste de débarquer à Downfall entendait cette version-là d'elle-même dire ça à propos de l'ado de 16 ans, insupportable et toujours autant grande gueule 14 ans plus tard… Pas sûre que les deux gamines qu'elles étaient auraient appréciés. Et pourtant… Bah pourtant, ça fait du bien à entendre quand même, faut l'avouer. Et voilà qu'elle recommence avec tes cheveux, attrapant soudainement une de tes mèches pour commencer à jouer avec. Bon, ça dure qu'une seconde ou deux avant qu'elle la lâche en même temps que tu fais un mouvement de tête pour la reculer et t'échapper, par réflexion.

- T'as vraiment un truc avec mes cheveux bleus toi. J'te file ma teinture s'tu veux, hein ?

Lances-tu en plaisantant à moitié et avec ton sourire de petite conne au coin de tes lèvres. Mais c'est vrai que tu commences sérieusement à te dire que Livia a un truc avec la nouvelle couleur de tes cheveux, ou le bleu de manière générale peut-être ? Parce qu'entre ses bugs à répétition plus tôt, son "c'est joli" de tout à l'heure que t'as toujours pas compris et maintenant ça… Sérieux, c'est quand la dernière fois qu'elle a joué avec tes cheveux comme ça ? Aux alentours de jamais, non ? Tu secours légèrement la tête dans un signe de négation tout en retenant de justesse un petit "j'te jure" avant de te décider à enfin redémarrer la bagnole… Qui refait ce bruit qui t'emmerde au démarrage parce que même si quelqu'un comme Livia - comprendre par-là qui comprend que dalle à la beauté de la mécanique - ne doit rien entendre de particulier, toi, t'entend bien qu'il y a un truc qui cloche et qu'elle devrait pas faire ce bruit au démarrage cette bagnole. Du coup, tu soupires un peu et avant même de remettre la caisse en mouvement, tu te tournes de nouveau vers Livia.

- Bon, c'quoi la suite du programme, boss ? Parce que franchement, j'sais pas c'que Drew a foutu avec cette caisse mais elle aurait bien b'soin d'passer au garage là.

Que tu t'occupes de ce putain de bruit dans le moteur au démarrage qui va finir par te rendre cinglée sinon ! Et que t'en profite aussi un peu pour t'assurer que tout va vraiment bien parce que maintenant, avec ce bruit à la con là, t'as un peu un doute. Ok, hier tout te paraissait bon, mais t'avais fait qu'une inspection visuelle rapide du véhicule donc ça se trouve, y a des putains de soucis qui se cache… En plus de ce putain de bruit au démarrage, oui, on a compris !!

- J'te kidnappe et on y va direct ou j'attends c'soir et j'te ramène gentiment au bureau ?

Finis-tu par proposer ton regard toujours tourner vers la mexicaine désormais installée à côté de toi. Et sans avoir commencé à sortie de cette ruelle même si, quel que soit la réponse de la brune à ta droite, c'est la même route pour rattraper la rue principale la plus proche.


___________

Can't believe I could not see it all this time. Now I know why my heart wasn't satisfied. Looking back now I know it was always you.
Revenir en haut Aller en bas

Livia I. Aldana
Livia I. Aldana
SINNER'S HAND
◭ CREDITS : Murdock
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja
◭ MESSAGES : 323

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue EmptyLun 25 Déc - 21:50

Ce n’était pas gagné à l’avance, et pourtant, il n’était pas compliqué de remarquer que l’ambiance dans l’habitacle s’était apaisée, et que cette espèce d’électricité qui crépitait jusque-là s’était enfin dissolue. Livia ne pouvait nier qu’elle n’avait pas été des plus à l’aise lors du trajet jusqu’à son lieu de rendez-vous, dans ce silence oppressant. Si ça avait été Drew, ou sans doute n’importe quel autre Sinner à l’exception peut-être d’Ethan, l’absence de toute interaction n’aurait sans doute pas gêné la mexicaine. Seulement, il ne s’agissait pas de n’importe qui, et le silence entre Tegan et elle était inhabituel, peu coutumier. Si bien que, malgré cette expression neutre qu’arborait souvent la juriste, Livia se sentait tendue, et n’attendait qu’une chose : quitter la voiture.

C’était donc plutôt une bonne chose que la convoyeuse ait pris les choses en main, même si la manière de s’y prendre était un peu cavalière. Qu’importait la forme, au final, seul comptait le fond, et le fait que les deux amies arrivaient désormais à échanger presque comme elles le faisaient en temps normal, sans ces piques et cette hostilité qui avaient germé entre elles depuis la veille. Tegan avait eu raison, quelques explications s’imposaient, et elles devaient échanger sur cette situation, nouvelle pour l’une, comme pour l’autre. Et il n’y avait pas à dire, ça apaisait les tensions. Ça déchargeait l’esprit. Ça faisait du bien.

Même si la tension s’était apaisée, Livia ne tarda pas à ressentir une nouvelle flambée d’impatience aux nouvelles paroles de son amie. Mais bon sang ! Quand avait-elle demandé à Tegan qu’elle ferme sa gueule, comme elle le disait si bien ? Et pourquoi s’obstinait-elle à l’appeler Boss ?! Et…mais…quoi ?! Une phrase venait de s’illuminer subitement dans son esprit, des mots prononcés par Tegan à peine quelques secondes plus tôt. Mais de quel mec parlait-elle donc ? La réponse provoqua un long éclat de rire incontrôlé chez l’hispanique, qui relâchait ainsi tout ce qu’elle avait accumulé depuis la veille. Elle parvint à reprendre son sérieux tant bien que mal, sa tête se hochant face aux paroles de la mécanicienne qui explosait maintenant qu’elles avaient évoqué le bras droit de Livia.

Cette dernière, bien qu’elle accorda toute son attention à son amie, ne put empêcher son sourire de s’étirer une nouvelle fois, alors qu’elle répondait : “-Ah oui…rien que ça ?! Mon chien de garde ? Tu n’as pas l’impression d’exagérer un peu, là ?” demanda-t-elle, le regard légèrement plissé par la malice, ne jugeant pas utile de lui expliquer que ce n’était pas du tout ce qu’elle s’imaginait. “-Ethan est protecteur envers moi, autant que je le suis envers lui. C’est…normal. On a évolué au sein des Prayers côte à côte, et on n’en serait sans doute pas là où on en est l’un sans l’autre. Mais c’est juste ça…une forte amitié, et beaucoup de respect.” expliqua-t-elle, alors qu’elle troquait la malice contre ce sérieux qui lui collait à la peau, comme une seconde nature. La toute nouvelle leader des Sinners devait beaucoup à Ethan, la réciproque était vraie également, si bien qu’elle avait immédiatement pensé à lui pour l’épauler dans ce nouveau rôle.

Tiens…maintenant qu’elle y songeait, lui saurait peut-être ce que c’était, que cette histoire de livre. Même si elle savait parfaitement qu’il n’était pas à l’origine de cette blague douteuse -car oui, malgré les rumeurs, Ethan disposait bien d’un certain sens de l’humour- il avait peut-être entendu quelques informations à la dérobée, ici ou là. Enfin oui, bien sûr que sa secrétaire était peut-être également au courant de quelque chose, même si, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, la proposition de la jeune femme renfrogna Livia :
“-Ah…génial. Proposition intéressante, mais…je me passerai de la liste, je te remercie. Je pourrais néanmoins faire savoir à ma secrétaire que tu la trouves à ton goût, si tu le souhaites.” répondit-elle d’un ton plus fermé qu’elle ne l’aurait pensé, alors qu’un léger soupir quittait ses lèvres, et qu’elle se retenait de se pincer l’arête du nez dans un geste excédé. A croire que Tegan avait un truc pour toutes les femmes qui travaillaient un jour ou l’autre comme secrétaire pour Livia.

En attendant, la question restait en suspens, tout comme l’identité de ce petit plaisantin qui se sentait investi d’un humour plus que douteux, et que Livia ne goûtait pas. Pour autant, ce n’était pas vraiment une surprise, la mexicaine savait pertinemment qu’elle avait des détracteurs, et ce depuis son arrivée au cartel. Autant dire que maintenant qu’elle en avait pris la tête, lesdits détracteurs n’avaient pas changé d’avis, sans doute loin de là. Alors que son visage s’était détourné pour fixer la ruelle, tandis que ses méninges s’activaient sur la découverte de ce petit rat, le regard de Livia se dirigea une nouvelle fois vers la blondinette, qui reprenait la parole.

L’attention de l’hispanique se focalisa sur les mots prononcés, qui lui tirèrent une grimace, malgré l’intention qui était tout autre. C’était frustrant, à un point inimaginable, de se dire que malgré tout ce qu’elle avait pu accomplir, malgré son dévouement aux Prayers, malgré son implication sans faille, certains se bornaient à croire que ce n’était qu’en usant de ses charmes que la mexicaine en était arrivée là, et non parce qu’elle s’était données les moyens d’y parvenir, en travaillant dur, sans relâche. Bien sûr, la brune savait qu’elle ne faisait pas l’unanimité, et qu'elle ne la ferait jamais, et ce n’était pas vraiment un souci. Pour autant, et contrairement aux paroles de Tegan, elle avait besoin de ces hommes et femmes là aussi. La chute des Prayers of Insanity avait rendu leur situation précaire, et leurs rangs s’étaient largement clairsemés. “-Je voudrais que tout soit si simple que ça…juste leur dire que je les emmerde, et continuer comme si de rien n’était…” souffla-t-elle à mi-voix, d’un ton empreint de lassitude, alors qu’un bref sourire sans joie faisait une apparition sur ses lèvres.

En attendant, il semblait bien que l’abcès était crevé, et que les choses allaient mieux entre elles, maintenant qu’elles avaient vidé leurs sacs, chacune de leur côté. Et il n’y avait pas à dire, le poids sur les épaules de Livia s’était envolé. Rester derrière n’avait aucun intérêt, ça n’avait d’ailleurs pas vraiment été une réelle décision, plutôt un réflexe, comme elle l’avait expliqué à Tegan. Si bien que, prévenant plus ou moins la blonde de ses intentions, la juriste gagna la place passager à l’avant, se frayant un chemin entre les sièges. Une manoeuvre que n’avait manifestement pas anticipé la mécanicienne, qui sembla s’offusquer, alors qu’un sourire trouvait les lèvres de Livia, qui rétorqua d’un ton malicieux : “-Hé bien…je reprends ma place devant, je pensais que ça se voyait !”

Et maintenant qu’elle était devant, aux côtés de son amie, la mexicaine se rendait compte qu’il y avait bien quelque chose qu’elle souhaitait ajouter, et qu’elle aurait sans doute dû aborder un peu plus tôt, lorsqu’elles en étaient encore à faire part de leur ressenti. Alors, malgré sa maladresse, et une certaine hésitation, Livia expliqua tant bien que mal que toute cette situation était aussi nouvelle pour Tegan qu’elle l’était pour elle, et qu’il lui faudrait peut-être quelques ajustements pour que leur amitié puisse coexister avec son nouveau rôle. Et elle ne voyait pas pourquoi ça ne pourrait pas fonctionner, si elles y mettaient toutes les deux du leur. Après tout, elles venaient bien de se prouver mutuellement qu’elles parvenaient à avoir une discussion sérieuse lorsque cela était nécessaire. Il leur faudrait simplement réussir à aborder le sujet avant que la situation ne s’envenime comme ça avait été le cas hier soir.

L’argumentaire de Livia s’accompagna d’un geste qui était tout sauf prémédité, et qu’elle n’avait jamais eu à l’attention de Tegan, dont elle venait d’emprisonner l’une des mèches de cheveux, la faisait glisser entre ses doigts. Un geste qui les étonna toutes les deux, bien que la mexicaine tâcha de conserver la mine neutre que beaucoup lui connaissaient. La proposition de la blondinette de lui donner sa teinture arracha un très léger sourire en coin à Livia, qui secoua légèrement la tête. “-Non, merci…” souffla-t-elle, sans préciser que la voir débarquer avec des cheveux bleus ne manquerait pas de ravir ses détracteurs, qui y verraient là une nouvelle raison de la critiquer. Le regard sombre glissa une nouvelle fois sur les cheveux courts de son amie, alors qu’elle finissait par se racler légèrement la gorge. “-C’est à toi, que ça va bien.” ajouta-t-elle, avant de se détourner pour s’installer au fond du siège, le dos bien calé.

Alors que l’hispanique s’occupait de boucler sa ceinture, et que le moteur redémarrait, l’avocate s’entendit dire qu’il semblait nécessaire que la voiture fasse un tour par un garage, ce qui ne manqua pas de l’interpeller. “-Pardon ? Tu crois que la voiture à un souci ? Drew avait pourtant l’air de toujours bien s’en occuper.” demanda-t-elle dans un léger froncement de sourcils, tendant l’oreille, comme pour essayer de percevoir ce qui semblait interpeller Tegan, et la poussait à vouloir amener la voiture dans son garage. Un coup d'œil à sa montre, et quelques secondes de réflexion plus tard, Livia reprenait : “-J’ai de quoi travailler sur moi, alors…on peut aller à ton garage directement si tu juges que c’est nécessaire. Je vais prévenir mon mec chien de garde qui saute à la gorge de tout le monde quand ça me concerne que je ne repasserai pas par le bureau aujourd’hui…” ajouta-t-elle, sans pouvoir retenir un petit sourire malicieux, dégainant son téléphone malgré les ronchonneries de Tegan, qui passa encore une bonne partie du trajet à râler contre McCreary, ses manières, son attitude, sa tronche, toute sa personne. Il n’y avait pas à dire, Livia sentait qu’elle allait adorer se retrouver entre ces deux-là à l’avenir et jouer les arbitres plus d’une fois.

___________
❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: [Terminé] Everything is blue   [Terminé] Everything is blue Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé] Everything is blue
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [TERMINE] Why are you here
» [TERMINE] Should have known better
» [TERMINE] What am I to think of all this now ~
» [TERMINE] [-18] When the sun goes down ~ Aaron
» [TERMINE] Spotlight

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: 【 Gone insane, but the Memory remains 】 :: Yesterday Don't Mean Shit-