Sujet: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Mer 19 Juil - 22:22
A shot of vodka and two aspirines, please
Non sans un soupir, tu es bien contente d'entendre enfin le claquement du marteau du juge pour clore ce procès. Un coup d'œil à ta montre te fais savoir que tu es vraiment en retard pour la suite de ta soirée. Soirée bien commencée d'ailleurs, mais peu importe. Au moins, tu sais que tu peux clore ce dossier maintenant que ce membre des anciens Prayers of Sins - ou du moins ce qu'il en reste - va bel et bien finir derrière les barreaux. Dommage que ce ne soit pas leur avocate, Aldana, mais tu restes optimiste sur le fait de réussir à la coincer elle aussi un jour ou l'autre.
Quoi qu'il en soit, tu es attendue ailleurs, et ce depuis un bon quart d'heure déjà. Tu rassembles donc tes affaires tout en réglant les derniers détails, puis quelques minutes plus tard, tu quittes enfin la salle du tribunal. Mais pas encore le tribunal en lui-même vu que tu remontes rapidement dans ton bureau, quelques étages plus haut, pour y laisser tes affaires. Et si tu envisages durant quelques secondes l'idée de te changer, tu finis par très vite laisser tomber cette idée. Déjà parce que tu n'as pas de quoi le faire, ce qui est plus que bloquant, et en plus parce que tu es déjà suffisamment en retard comme ça. Alors autant ne pas l'être encore plus en passant chez toi pour quelque chose comme ça. Et puis de toute façon, ce n'était pas comme si tu en avais réellement besoin. Alors autant éviter d'aggraver ton retard et te dépêcher de rejoindre celles qui t'attendent depuis… Oh merde, depuis trente minutes maintenant d'après ta montre.
Au final, tu pousses la porte du bar avec quarante-cinq minutes de retard sur l'heure prévue. Ou l'heure habituelle devrais-tu dire vu que c'est presque devenu comme une sorte de rituel entre vous de se faire ce genre de soirée dans ce bar, une fois par semaine. Et tu ne mets pas longtemps pour reconnaitre celles qui t'attendent, à votre table habituelle ne peux-tu t'empêcher de penser durant quelques instants. Parfait, pas besoin de perdre encore un peu plus de temps à les chercher dans ce cas te dis-tu alors que tu es déjà en train de te diriger vers elles.
- Je suis en retard, je sais ! Mais j'ai bien cru que ce procès en finirait jamais.
Finis-tuu par lâcher quand tu arrives au niveau de la table qu'occupe déjà Anja et Rachel, une autre lieutenant de la DPD mais travaillant aux Crimes Majeurs pour sa part, en guise de salutation et en te laissant déjà tomber sur la banquette libre la plus proche. Oui, tout le monde sait que tu n'es pas du genre à avoir beaucoup d'amis, loin de là même. Mais contre tout attente - et surtout concernant Anja étant donné que tu connais son passé de ripou - tu as fini quand même par te lier d'amitié pour ces deux femmes. Est-ce qu'on évoquera le fait que tu les as rencontré à travers le boulot ? Non, autant ne pas enfoncer une porte déjà ouverte, elles savent toutes les deux aussi bien que toi qu'en dehors de ton boulot, tu n'as pas vraiment de vie… Une chose sur laquelle elles n'hésitent d'ailleurs pas à te chambrer un peu, même si c'est souvent vers toi qu'elles se tournent en premier quand elles en ont besoin pour un de leurs dossiers.
Quoi qu'il en soit, tu es à peine installée qu'une des serveuses du bar est déjà là pour prendre ta commande… Et celle des deux autres femmes sans doute étant donné que tu remarques assez vite que leurs verres sont déjà vides. Mais bon, vu le retard que tu as, tu te doutes bien qu'elles ne t'ont pas attendu pour commencer. Et heureusement d'ailleurs, sinon elles auraient sans doute été insupportables à propos de ça.
- Une pression s'il vous plait. Ambrée. En 50.
Que tu demandes sans la moindre hésitation quand ton tour arrive, surtout concernant la taille de ton verre de bière. La serveuse hoche simplement de la tête à la fin de ta commande avant de récapituler rapidement pour s'assurer qu'elle a bien mémorisé les trois verres demandés puis s'éloigne de vous pour aller s'occuper de ça. Et en te tournant de nouveau vers tes deux amies, tu notes rapidement le regard qu'elles ont sur toi mais ça ne t'étonne pas. Tu n'es pas vraiment connue comme la plus grosse buveuse d'alcool de vois trois, loin de là même. En général, tu tournes plus au soft ou aux cocktails légers qu'à la bière ou des boissons encore plus fortes.
- Sans commentaire, ok ?
Leur lances-tu simplement dans un soupir qui semble clairement faire comprendre que ouais, tu viens de passer une sacrée journée de merde et que t'en as bien besoin, de cette bière. Mais bon, tu n'as pas non plus forcément envie d'en parler plus que ça, surtout ce soir et avec elles. Même si la plupart de vos conversations vous ramènent souvent au boulot, autant attendre encore un peu avant que ce soit le cas. D'autant plus qu'Anja et Rachel avaient l'air en pleine conversation déjà que tu es arrivée alors autant ne pas les couper dans leur élan et simplement faire en sorte de rattraper ton retard.
- Bon, j'ai raté quoi du coup ?
Demandes-tu en terminant de t'installer confortablement à ta place. Et histoire aussi de commencer à décompresser un peu et à profiter de ta soirée tranquille avec ces deux autres femmes. T'en as tellement besoin que tu en es presque à espérer qu'une des deux a un bon potin ou un truc de ce genre sous le coude alors qu'en temps normal, ce n'est pas vraiment ton genre. Toi, t'es plutôt celle qui en est la cible, des potins et rumeurs, et dans 99% des cas pour des histoires complètement fausses alors…
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Dernière édition par Sinéad Alder le Sam 4 Mai - 15:06, édité 1 fois
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Mer 16 Aoû - 21:42
Pieds sur le tableau de bord, un sachet de chips ouvert sur les cuisses, et un café dans la main, je reporte soigneusement sur un carnet tout ce qui se passe, et notamment les allées et venues, dans ce petit restaurant qu’on est en train de surveiller. Je sens le regard d’Ericka sur moi, elle qui ne valide absolument pas le mélange chips/café, et pour toute réponse, j’en attrape une nouvelle et la fait craquer bruyamment entre mes dents, sans pouvoir retenir un sourire en coin, alors qu’elle me répond par un long soupir faussement excédé. J’allais renouveler la provocation quand je sens son coude s’enfoncer dans mes côtes, alors qu’elle fait un geste du menton vers le bâtiment, à quelques mètres de notre voiture. Il n’y avait pas besoin, pourtant.
Ce qu’elle a vu, je l’ai repéré aussi, et mes pieds sont de nouveau sur le tapis de sol, boisson et encas posés dans la boîte à gants ouverte, et l’appareil photo entre mes mains. Le petit “clic” caractéristique trahit les clichés que je prends, presque en rafale, alors qu’un grand type blond, capuche sur la tête, entre dans le restaurant, non sans jeter un petit coup d'œil autour de lui. Des types qui marchaient derrière lui, un entre à sa suite, alors que le troisième reste sur le trottoir, et se met à fumer une clope, arborant une attitude décontractée tellement bien feinte qu’une personne peu observatrice ne remarquerait pas qu’il est surtout occupé à scanner les alentours avec attention.
Après de longues heures de planque sans la moindre touche, voilà que notre patience est récompensée. Le trio reste là une dizaine de minutes environ, et repart comme il est arrivé, nos suspects remontant dans leur voiture avant de s’éloigner à une allure normale, comme pour éveiller d’attirer l’attention. Et tandis qu’ils s’éloignent, Ericka me tend la main pour récupérer l’appareil photo et jeter un coup d'œil à nos clichés du jour. Un sourire ravi finit par trouver ses traits, et si en temps normal j’évite de jubiler, je ne tarde pas à sourire à mon tour, bien consciente de l’avancée que l’on vient de faire. Alors oui, bien sûr, cela ne fait que renforcer nos soupçons initiaux, mais cela nous conforte surtout dans l’idée que ce restaurant est affilié à l’un des gangs qui sont dans nos radars.
Voir tomber les Prayers of Insanity n’a servi de leçons à aucun d’entre eux. Bien au contraire, il semble que la chute du principal cartel de la vie ait surtout encouragé les plus petits à se battre pour prendre de l’importance sur les ruines encore fumantes de leur plus grand ennemi. C’est une tâche sans fin. Mais je sais avec certitude que cela ne dérange vraiment aucun d’entre nous, et que la brigade travaille d’arrache-pied dans cette lutte contre les gangs qui gangrènent Downfall. Nous restons encore près d’une heure trente devant le restaurant, au-delà de la limite des horaires classiques de bureau dont ni elle ni moi n’avons rien à faire, et finalement, le bon sens nous pousse à reprendre la route, pour rejoindre la station de police. Enfin…le bon sens, et la soirée filles prévue depuis quelques temps déjà.
J’aurai adoré qu’Ericka se joigne à Rachel et moi pour cette virée à Inglewood prévue avec Sinead, mais les relations entre les deux n’étant toujours pas au beau fixe, la lieutenant préfère éviter de pourrir l’ambiance. Ericka part donc de son côté, nous soufflant dans un sourire de ne rien faire qu’elle ne ferait pas, et quelques minutes plus tard, le temps pour Rachel de finir un rapport, et pour moi de boire un café, nous voilà en route, déjà en retard de cinq minutes par rapport à l’horaire de rendez-vous prévu. Pour autant, et sans que cela ne surprenne aucune de nous, Madame Justice n’est pas encore arrivée quand nous débarquons au bar, et qu’Hank nous désigne d’un geste de la main cette table qui nous accueille presque systématiquement quand on vient ici.
Il ne faut pas longtemps pour qu’on vienne chercher notre commande, et quelques minutes de plus, et chacune de nous se retrouve avec un verre devant elle. Rachel et moi ne venant pas du même service, on passe les premières minutes de notre soirée à parler boulot, comme bien souvent d’ailleurs. Elle me parle de ses dernières affaires en cours - on s’emmerde jamais aux Crimes majeurs- et je finis par en faire de même en lui parlant de notre planque, et de ce qu’on espère en tirer. La brune me promet de se renseigner auprès de ses indics, histoire de voir si elle arrive à avoir des informations qu’Ericka, Cillian ou d’autres collègues n’auraient pas eu, n’importe quoi, tant que ça nous conforte dans l’idée qu’on n’est pas en train de perdre notre temps en surveillant le mauvais poisson. Mais je suis sûre que ce n’est pas le cas. J’ai un bon instinct, et il me crie qu’on est sur la bonne voie.
Je viens tout juste de descendre la dernière gorgée de mon deuxième verre quand son altesse Sinead nous fait enfin grâce de sa présence, et je manque de m’étouffer quand l’alcool passe dans ma gorge. “-Boum ! 47 minutes et 32 secondes ! Aboule le fric Carter !” que je dis un poil trop bruyamment en tapant du plat de la main sur la table, alors que l’assistante du procureur prend place à son tour. Rachel pousse un long soupir alors qu’un billet de vingt dollars quitte son portefeuille pour venir trouver sa place dans le mien. Parier sur le retard de Miss Justice est devenu une habitude entre la flic et moi, tantôt gagné par l’une ou par l’autre. En général, celle qui gagne paie la première tournée…qu’on a bu y’a déjà un moment.
A son tour, la rouquine prend commande, et si Rachel fait les gros yeux en l’entendant, je me contente de mon côté de hausser les épaules, et de commander une nouvelle bière. De toutes façons, elle a bien dit pas de commentaire, non ? Alors autant ne pas aller vers les sujets qu’elle préférerait soigneusement éviter. Au lieu de quoi, je rebondis presque immédiatement sur la question posée par la juriste, un grand sourire sur le visage. “-Rachel a une touche ! Tu vois le type au bar avec la chemise à carreaux ? Il lui a offert son verre…et oui, elle a préféré rester ici avec moi, plutôt que d’aller faire la causette !” que j’ajoute sans retenir un soupir et un regard sans équivoque à ma collègue. C’est vrai quoi ! Elle qui se plaint toujours d’être célibataire aurait dû foncer. Et elle sait très bien que je m'accommode parfaitement du fait de rester seule, et que je ne lui en aurait pas voulu.
Sauf que Rachel n’a vraiment pas l’air décidée à se simplifier la vie, et malgré plusieurs regards au type assis un peu plus loin, elle reste obstinément installée à notre table, alors que nos boissons arrivent déjà. “-Bon, et toi, tu veux pas tenter ta chance ? Il a l’air de ne plus trop savoir où donner de la tête depuis que tu es arrivée !” que j’ajoute avec un grand sourire malin à l’attention de Sinead, qui n’aime pas vraiment qu’on parle de sa vie privée. Ou plutôt de son absence de vie privée, mais c’est presque du pareil au même. J’allais ajouter autre chose pour taquiner la rouquine, mais suis coupée dans mon élan par l’arrivée d’un nouvel individu, qui se dirige droit vers Don Juan, et lui fait un de ces checks dont les hommes ont le secret. Il me faut quelques secondes pour réussir à additionner 2+2 et à comprendre ce qui me chiffonne dans cette vision. “-Hm…laissez tomber les filles. Ce type est ami avec Manny Ortega, un petit dealer local. Clairement pas le meilleur parti de cette ville !” que je lâche dans une petite moue, me détournant des deux hommes pour me consacrer à mes deux amies. “-Alors…quoi de neuf Miss Justice ? Les méchants te donnent pas trop de fil à retordre ?”
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 16 Sep - 19:12
A shot of vodka and two aspirines, please
Si tu ne dis rien par rapport à cette histoire de pari entre les deux flics sur ton retard, et que cela ne t’étonne pas vraiment non plus, ce n'est pas pour autant que tu en penses moins. D'ailleurs, cela doit assez vite se comprendre au regard fusillant que tu leur lance. Mais qui est tout aussi vite oublié, voir même ignoré par tes deux amies qui ne t'ont visiblement pas attendu pour commencer à profiter de la soirée. En même temps, vu ton retard, tu ne peux pas vraiment leur en vouloir. A peine installée, tu passes déjà ta commande. Et sans la moindre hésitation ce soir alors que tu commandes une pinte de bière ! Pour t'assurer que personne ne fasse de commentaire malgré ta demande - car tu as bien remarqué l'expression de Rachel - tu enchaînes presque aussitôt sur une question. Heureusement, tu peux compter sur l'entrain de la blonde pour te répondre presque du tac-au-tac et te désigner l'homme installé au bar duquel elle parle. Et avec qui elle est vraiment en train de tenter de de caser à peine quelques secondes après ? En prenant un prétexte que tu juges totalement bidon et faux en plus pour justifier sa tentative !
- Ahahah, non merci, je passe mon tour.
Réponds-tu à Anja avec un faux rire alors qu'on vous apporte déjà vos verres. Et non sans un regard vers l'homme qu'elle te désignait aussi, quand même. Autant regarder quand même au cas où, même si tu avais déjà l'idée de refuser quoi que tu vois au bar.
- Pas le temps pour ces conneries.
Ne tardes-tu pas à ajouter en marmonnant en attrapant déjà ta pinte de bière pour en prendre une gorgée. Surtout qu'Anja ne met pas longtemps à reprendre la parole pour vous dire, à Rachel et toi, d'oublier ce type. Comme si ce n'était pas déjà fait de ta part… Mais bon, pour le coup, tu te retiens quand même de faire ce commentaire à voix haute. Ou même de proposer de profiter que ce petit dealer local soit là pour l'arrêter, car tu es plus que bien placée pour savoir que malheureusement, cela ne marche pas comme ça et que ce n'est pas aussi facile pour t'assurer qu'il finisse derrière les barreaux. Tu te permets quand même de laisser échapper un soupir à la place, non sans reprendre presque tout de suite après une deuxième gorgée de ta bière. Et la blonde semble d'ailleurs en profiter pour te lancer une nouvelle question… Qui te donne presque envie de soupirer de nouveau pour le coup.
- Mon verre vaut pas toutes les réponses du monde ?
Te contentes-tu pourtant de dire, d'un ton qu'on peut facilement deviner comme totalement blasé, alors que tu reposes ledit verre devant toi. Et que tu n'arrives pas à te retenir plus longtemps pour lâcher un long et profond soupir tout en te laissant aller contre le dossier de la banquette sur laquelle tu es installée. Il manquerait plus que tu reprennes une longue gorgée de ta bière pour faire penser que tu es à deux doigts de te pendre à cause du désespoir vu ton état ce soir. Même si pour le coup, si on t'en fait la réflexion, tu mettras sans doute ça sur le compte de la fatigue… Et de la désillusion chronique que tu vis depuis ton arrivée dans cette foutue ville.
- Sérieusement, j'en peux plus ! Dès que je pense réussir à mettre un gros poisson derrière les barreaux pour un bon moment, y a toujours un truc qui merde. Toujours ! A se demander parfois à quoi ça serve qu'on bosse vous et moi.
T'épanches-tu finalement, d'un ton qui commence vraiment à faire penser que finalement, l'hypothèse d'une dépression n'est pas si stupide que ça. Non, tu n'as pas le temps de l'être, dépressive ! Et puis ça ne va pas avec ton caractère, ce n'est pas pour toi ce genre de truc. Oui, le déni a du bon parfois… Mais qu'importe ! Pour l'heure, tu en as juste ras le bol de la tournure que prend ton boulot et qui ne correspond pas à celle que tu veux lui donner, et tu es fatiguée. Rien de plus. Et puis tu n'as pas forcément envie de plomber l'ambiance ce soir alors que vous êtes là pour vous détendre et mettre toutes ces emmerdes derrière vous justement. Ne serait-ce que le temps d'une soirée par semaine.
- Mais bon, on est pas là pour déprimer toute la soirée à cause du boulot, nan ? Sauf si vous voulez me voir picoler toute la soirée mais bon, je pense qu'on a mieux à faire quand même.
Finis-tu par dire en essayant de te reprendre un peu, et vraiment laisser tous tes états d'âme derrière toi le temps que durera cette soirée avec les deux fliquettes. Même si l'échange de regard entre elles quand tu évoques le fait de finir par boire toute la soirée ne t'inspire pas vraiment confiance. Hen, les garces ! Elles ne vont quand même pas s'allier pour te faire boire plus que de raisons alors que tu ne tiens déjà pas énormément l'alcool ? Toi qui les prenais pour des amies ! Tes rares amies d'ailleurs mais bon, ça, c'est encore une autre histoire.
- Nan mais sinon, en dehors du type au bar qu'on veut pas Rachel et moi et du boulot, personne n'a rien à raconter ?
Relances-tu en te redressant déjà et en attrapant d'une main ton verre de bière. Tu n'oses pas trop demander à Anja où ça en est avec sa femme histoire de ne pas encore empirer les choses côté soirée de la déprime si de ce côté aussi, ça a empiré. Au pire, tu te dis qu'elle en parlera sans doute d'elle-même si jamais elle en ressent le besoin. Et dans le cas contraire et bien, cela veut dire que ce ne sont pas tes affaires, même si ça concerne en partie ton amie.
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Ven 22 Sep - 22:20
Rachel et moi n’avons pas cru un seul instant que Sinéad serait là à l’heure ce soir. Elle ne l’a jamais été, ou très rarement, et j’imagine sans peine que c’est la voir débarquer à l’heure prévue qui nous aurait davantage inquiétées. Toutes les trois, on a trop souvent fait passer notre travail avant à peu près…tout le reste. J’aime quand même à penser que depuis ces dix dernières années -voire même un poil plus- j’ai quand même réussi à faire passer Remy avant tout le reste, mon insigne et mon arme inclus. Etre mariée à une femme qui exprime la même dévotion à son propre travail, ça facilite grandement les choses, on ne va pas se mentir. Ca nous a évité des tas de disputes sur ces longues heures passées au commissariat, ou à la caserne, sur les gardes ou les shifts pas prévus qu’on s’engage à remplir malgré tout en l’absence d’un ou une collègue, sur les blessures que l’une ou l’autre à pu se faire dans l’exercice de ses fonctions -même si on ronchonne un bon moment quand on se retrouve à mettre à zéro notre décompte des jours qui passent sans visites à l’hôpital. Tiens…peut-être que c’est pour ça qu’on se dispute pour un oui ou pour un non maintenant, parce qu’on n’a pas pris le temps de le faire sur des sujets qui font d’ordinaire grincer les autres couples. Faudrait peut-être évoquer le sujet avec cette psy qu’on consulte, la prochaine fois qu’on la voit.
L’air las sur le visage de Miss Justice nous pousse à échanger, ma collègue et moi, un regard un peu surpris, qui s’accentue encore davantage quand on l’entend commander sa boisson. Sinéad a beau ne pas forcément transpirer la bonne humeur ou la joie de vivre en temps normal, ce soir, il semble qu’elle ait encore moins envie de sourire que d’habitude. Ce qui j’espère, va changer au cours de la soirée. Et s’il faut l’aider un peu pour la détendre, elle pourra compter sur nous pour ça. Elle sait bien qu’on est toujours partantes pour une soirée déconnade. La rouquine s’enquiert de savoir ce qu’elle a loupé en arrivant en retard, et pour éviter de lui avouer qu’on a surtout passé de longues minutes à parler boulot, je préfère embrayer sur cet homme au bar qui n’a pas arrêté de lancer des regards dans notre direction, à la plus grande indifférence de Rachel. Enfin, indifférence…je crois qu’elle voulait surtout ne pas me laisser toute seule, ce qui, vraiment, ne m’aurait pas dérangé, ou n’aurait pas déclenché de guerre ouverte entre nous.
Je plaisante donc à ce sujet, indiquant à Sinéad que Monsieur a l’air tout bouleversé par son arrivée, et absolument pas dérangé par l’idée d’aborder une amie de celle qu’il avait dans son viseur quelques brefs instants plus tôt. C’était pourtant sans compter sur l’arrivée de ce petit dealer à la noix, qui malgré plusieurs gardes à vue, continue ses petits actes de délinquance, en se moquant bien de nous au passage. A la réponse acerbe et un poil déprimante de Sinéad, je fronce aussitôt les sourcils, balayant ses mots d’un revers de la main. “-Hé, Grincheuse ! Ce ne sont pas des conneries. L’amour, ça peut être vraiment beau.” Oui, je sais…c’est moi qui dit ça, dans la situation qui est la mienne. Je le pense vraiment, sinon je ne prendrais pas la peine d’ouvrir la bouche pour le dire, mais ça ne ressemble pas forcément au genre d’affirmations que je balance haut et fort en temps normal.
Puisqu’il semble clair que ni Rachel ni Sinéad ne va quitter la table pour espérer une compagnie plus agréable, ou une manière de conclure cette journée différente, je finis par m’intéresser à la juriste, la sentant particulièrement à cran ce soir. Un fait qu’elle ne tarde pas à confirmer, m’envoyant sur les roses comme elle sait si bien le faire. Une chance pour notre amitié, la susceptibilité doit être le dernier de mes défauts, si bien que la plupart du temps -un peu comme ce soir- ça me passe au-dessus de la tête, et je ne prends pas ses mots de façon personnelle. Je me contente de hausser légèrement les sourcils, et d’avaler une gorgée de ma propre bière, alors que Sinéad s’occupe de vider brusquement tout l’air de ses poumons, au point que je ne sais pas si elle soupire simplement, ou nous adresse un appel à l’aide silencieux. Et finalement, elle finit par cracher le morceau, et raconter ce qu’elle a sur le cœur, et qui la rend si peu enjouée ce soir.
Rachel y va de son commentaire apaisant, elle qui a toujours l’habitude de voir le verre plus plein que vide, et qui s’improvise parfois maître Yoda de la positivité. De mon côté, je finis par froncer le nez, avant de lever les épaules : “-Ne sois pas trop dure. Tu as besoin que je te rafraichisse la mémoire sur ce qui est arrivé il n’y a pas si longtemps au cartel le plus important de cette ville ?” que je demande de façon rhétorique, sachant très bien qu’il n’y a pas besoin d’évoquer la chute des Prayers of Insanity. La charge de travail quotidienne qu’on se traîne encore toutes fait qu’on ne risque pas d’oublier de sitôt. “-Sin, je sais que c'est frustrant. On passe par là aussi, quand on se retrouve à arrêter le même type plusieurs fois parce qu’on n’arrive pas à faire en sorte qu’il reste en taule. Ici, tout est plus…compliqué.” que je conclus maladroitement dans un soupir, sans pouvoir retenir un coup d'œil vers le fameux Many Ortega, qui boit impunément une bière, à quelques mètres de deux flics et de la future procureure de Downfall. “-Hé…deux pas en avant, et un pas en arrière, c’est toujours un pas en avant. On progresse. Lentement, mais on y arrive.” que j’ajoute, alors que Rachel me pousse gentiment de l’épaule, en me disant qu’elle commence à déteindre sur moi, et qu’elle se sent vachement fière. J’esquisse une moue amusée, même si son trait d’humour ne parvient pas à chasser le pli inquiet sur mon front.
Ma bière a tendance à disparaître un peu trop vite de ma chope ce soir, à croire qu’elle est trouée, ou quelque chose comme ça. Cette fois-ci, mon sourire se fait plus spontané quand Sinéad reprend la parole, alors que je rigole un peu, même si je me retiens de dire que la seule qui déprime ici, c’est elle : “-Oh quoi…ce serait si terrible que ça, de picoler toute la soirée ? On a toutes besoin de se détendre, et on mérite ces verres.” que j’ajoute, en désignant nos trois boissons de l’index. On pourrait faire autre chose, c’est vrai, pour se détendre. De mon côté, j’aime courir et aller à la salle de sport, mais ce n’est pas forcément le cas de tout le monde. Et puis…au moins, la bière ne pose pas de question. La bière est compréhensive. La bière apaise tellement de maux. “-Mais en vrai, tu sais que si tu as besoin d’évacuer, tu peux y aller…dis-toi qu’il n’y a rien que Rachel et moi n’ayons pas déjà entendu au cours de l’un de nos interrogatoires !” Je penche légèrement le visage à destination de la rouquine, en me disant que si elle a besoin de décompresser, ou de s’épancher, elle peut y aller sans souci. Même si nos boulots ne sont pas les mêmes -il faut beaucoup trop réfléchir dans le sien- ils n’en demeurent pas moins complémentaires, et on comprendra sans doute très bien tout ce qu’elle aura à cœur de nous confier.
Et puis…on ne va pas se mentir. Pour les trois femmes dévouées à leur métier que nous sommes, discuter de nos affaires au cours de nos soirées ce ne serait pas une nouveauté, loin de là. J’ai déjà eu des fulgurances concernant mes enquêtes -les mêmes qui font tour à tour sourire ou râler Remy- au cours de nos conversations, ou envisagé d’appréhender une affaire d’une manière totalement différente après une soirée avec ces deux-là. Ajoutons à ça le fait qu’on voit parfois des trucs pas vraiment drôles ou réjouissants, et que le besoin d’en parler pour évacuer se fasse ressentir, et…oui, vraiment, on parle très souvent boulot au cours de nos soirées, c’est un fait.
Pourtant, à la proposition de Sinéad de parler d’autre chose, je ne retiens pas un léger ricanement désabusé, secouant la tête alors que je réponds presque du tac au tac : “-Pas le type du bar, et pas le boulot, je vois…du coup, tu préfères qu’on aborde la presque disparition de Remington du logement marital, nos disputes à répétition, le fait que ma femme ne m’ait pas touché depuis tellement de semaines que j’ai arrêté de les compter, ou nos séances foireuses chez cette psy qui va finir par pomper tout notre blé ?” que je propose dans un sourire, comme s’il s’agissait simplement de la pluie et du beau temps, et non tout simplement de la fin de mon mariage. Après tout, mes problèmes conjugaux avec Remy ne datent pas d’hier, et les filles sont parfaitement au courant de l’évolution -désastreuse- de la situation. “-Non, vraiment, dis-moi ! Je suis ouverte à tout type de discussion, alors allons-y !” que j’ajoute, surjouant tout cet entrain que j’ai pu mettre dans ma voix, alors que verbaliser tout ça me donne plus envie d’hurler que n’importe quoi d’autre. Et pourtant, si ça peut détourner Sinéad de cette profonde lassitude qu’elle semble ressentir, et lui changer les idées, je serai malgré tout prête à discuter de tous ces sujets qui me donnent l’impression de mourir à petit feu, n’importe quoi, si ça peut aider.
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 7 Oct - 22:50
A shot of vodka and two aspirines, please
Es-tu vraiment surprise qu'après ta réflexion sur l'amour, Anja te reprenne immédiatement à ce sujet ? Pas vraiment. Depuis le temps, tu as bien compris qu'elle est en réalité une grande romantique derrière ses airs de grosse dure à cuire. Et même quand son mariage avec sa pompière prend l'eau comme c'est encore le cas d'après les dernières infos que tu as d'elle à ce sujet. Alors pour le coup, ne voulant pas rentrer dans un débat là-dessus avec ton amie, et surtout ce soir, tu te contentes de soupirer longuement, comme pour abdiquer.
- Peut-être, mais je suis visiblement pas faite pour ça… Et de toute façon, j'ai pas le temps alors, on s'en fout.
Commentes-tu avant d'enchaîner assez rapidement sur une conclusion avant de prendre une nouvelle gorgée de ta bière. Comme si Rachel et Anja avaient besoin de ça pour comprendre que tu n'avais pas vraiment envie de te lancer sur une grande conversation à ce sujet. Et puis de toute façon, comment auriez-vous pu avoir une grande conversation sur ta vie sentimentale alors qu'elle rivalise avec le Désert de Gobi depuis plusieurs années en termes de population ?
De toute façon, vous finissez vite par changer de sujet… Pour en arborer un tout aussi frustrant à ton avis, surtout ce soir et vu la journée de merde que tu viens de passer. Mais tu peux compter sur tes deux amies pour tenter de te remonter le moral à ce sujet. Et là où tu t'attendais surtout à entendre une grande tirade de la part de Rachel, l'éternelle optimiste de votre petit groupe, tu es pourtant toute aussi surprise qu'elle quand tu vois que cette fois, c'est Anja qui s'en charge.
- Mais… Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Anja Fredriksen-Lancaster ?
Lances-tu en plaisantant, un faux air très sérieux sur le visage malgré tout mais ton fin sourire te trahissant quand même. La blonde n'a pas vraiment le temps de te répondre pour le coup car c'est bien Rachel qui reprend la parole pour commencer à presque se féliciter de commencer à déteindre un peu sur l'autre flic. Une chose qui t'arrache d'ailleurs un léger rire amusé, te rappelant pendant quelques secondes à ce moment-là pourquoi tu es bien contente d'avoir quand même pu les rejoindre ici ce soir, malgré ton retard. Même si la déprime semble assez vite reprendre ses droits sur toi, juste avant qu'Anja suggère que le fait de boire toute la soirée reste un bon plan et que vous les avez largement mérités, ces verres.
- Oui enfin, je te rappelle qu'il me suffit de 2 verres pour être déjà pratiquement ivre alors boire toute la soirée… Pas sûre qu'on soit prête pour ça, vous deux comme moi.
Répliques-tu assez rapidement et d'un ton encore légèrement râleur sur ta première phrase. Mais c'est vrai que tu tiens mal l'alcool ! Tu le sais, elles le savent et le nier ne servirait absolument à rien. Et même si tu tentes de plaisanter légèrement au moment de dire ta dernière phrase, il y a quand même une part de vrai là-dedans. Toi qui n’as jamais vraiment fait la fête comme beaucoup d'autres pendant ta période étudiante et qui ne fait jamais vraiment d'excès à cause de ta faible résistance à l'alcool, tu ne connais pas vraiment ta version de toi complètement ivre. Et tu es donc incapable de dire à quoi les filles doivent éventuellement se préparer si vous partez réellement sur cette voie là ce soir car toi-même, tu ne sais absolument pas comment tu vas être si jamais tu dépasses ton 4eme verre, qui est ta dernière et grande limite.
Rachel fait à son tour un commentaire sur le fait que peu importe, tu peux compter sur Anja et elle, quel que soit l'état dans lequel tu finis ce soir. Un commentaire qui t'arrache un léger sourire de remerciement à l'adresse des deux lieutenants de la DPD, avant que vous ne changiez de nouveau de sujet… Pour justement essayer de trouver un sujet de conversation qui ne soit pas frustrant. Enfin, même si Anja se met à proposer de parler de sa femme et son mariage qui prend vraiment de plus en plus l'eau d'après ses révélations de ce soir. Il suffit de voir l'état de la blonde, le choc peiné qui se lit facilement sur le visage de Rachel et le malaise qui monte en toi pour comprendre que non, ce sujet-là aussi est à éviter ce soir.
- Je propose qu'on évite le sujet Remy aussi ce soir… Sauf si tu veux qu'on bitche sur votre psy, ta femme, les deux ou n'importe qui d'autres pour accompagner nos verres ?
Lances-tu sans même comprendre ce qui te prend au moment de proposer de jouer les commères pour balancer des saloperies sur d'autres aux filles. Un coup d'œil à ta pinte, déjà quasiment vide, et tu commences à comprendre d'où ça semble venir en fait. Non, décidément, tu as bu trop vite et dès le départ. Alors entre la fatigue, le fait que tu n'as pas grand-chose dans l'estomac et ta résistance presque anecdotique à l'alcool…
- Bah alors, madame l'assistante du procureur ? On se lâche totalement ?
Plaisante déjà Rachel, comme en échos avec tes pensées et en ne cherchant même pas à cacher son amusement et ses rires. Même si une part de toi peut largement la comprendre vu qu'effectivement, ce genre de chose ne te ressemble pas en temps normal.
- Hého ! C'est vous qui voulez que je picole, alors assumez !
Râles-tu plus pour la forme qu'autre chose pour le coup. Et d'ailleurs, cela doit facilement ce soir au fait que tu es déjà en train de lever la main pour appeler un serveur. Parce qu'un rapidement coup d'œil aux verres de tes deux amies te permet de voir qu'il n'y a pas que ton verre qui est presque vide. Oui, toi, Sinead Alder, tu es vraiment sur le point de recommander un verre sans même qu'une des deux - voire les deux en même temps - femmes face à toi n'insisterai au moins un peu au moment de recommander un verre elles ! Mais en même temps, Anja n'a pas dit que vous les méritez ces verres ? Et puis il faut bien que tu payes ta tournée aussi pour rattraper ton retard.
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 21 Oct - 16:40
Elle n’a pas le temps pour l’amour, que rétorque Sinead, sans que ce soit réellement une surprise pour autant. Si je pourrais trouver à redire sur sa déclaration, je garde pourtant les lèvres closes. Je le pense vraiment quand je dis que l’amour, ça peut être très beau. Ça a un côté exaltant, qui donne cette impression incroyable de se sentir invincible, de pouvoir tout affronter, d’être capable de tout faire. Quand tout va bien, l’amour, c’est épanouissant. Sauf que je me sentirai moyennement légitime de lui dire tout ça, alors que mon mariage prend l’eau -et ce n’est pas peu de le dire- et que je n’ai plus ressenti cette chaleur bien caractéristique quand mon regard se pose sur Remy depuis quelques semaines déjà. Cette simple constatation me fait serrer la mâchoire, alors que je préfère boire une gorgée de bière pour noyer le poisson.
Je grimace une seconde, pesant dans la balance les arguments visant à lui dire qu’il n’y a pas de raison qu’elle ne soit pas faite pour ça. Pourquoi le serait-elle moins qu’une autre femme ? Moins que Rachel, ou moi ? Même si, une fois encore, je ne suis clairement pas un exemple en la matière. Et cette histoire de ne pas avoir le temps ? Du baratin. Une façon de se protéger, j’en mettrai ma main à couper. C’est vrai, de quand date la dernière fois qu’elle s’est essayé à une relation amoureuse suivie pour de vrai ? Comme beaucoup d’autres personnes, Sin se cache derrière son travail, sans que je sache tout à fait pourquoi. Peur de s’attacher, de tomber vraiment amoureuse, de se casser la gueule ? Tout ça en même temps ? Ca, ce serait plutôt le travail de cette psy qu’on paie une fortune, sans vraiment de résultat. J’espère juste que mon amie ne se réveillera pas un jour dans trente ans, en se sentant terriblement seule, et en regrettant les choix de vie qui auront été les siens.
Pourtant, je devine au lourd soupir qui quitte les lèvres de Madame l’assistante du Procureur qu’elle souhaiterait classer le sujet plutôt que de poursuivre dans cette voie-là. Alors, en réprimant un de mon côté, de soupir, je finis par hausser les épaules, répliquant d’un ton similaire au sien : “-Très bien. Message parfaitement reçu, votre Honneur. J’arrête de t’embêter avec ça. J’attendrais que tu sois dans de meilleures dispositions pour poursuivre mon argumentaire !” que je rétorque dans un clin d'œil, une façon de lui faire comprendre que si le sujet est clos pour ce soir, il ne le sera peut-être pas éternellement. Et même si ça fait partie de ces sujets que Sinead n’aime pas aborder, être amie avec quelqu’un, c’est aussi parler les trucs qui sont moins évidents à dire, ou à entendre.
Décidément, il n’est pas compliqué de voir que Sin n’est pas au mieux de sa forme ce soir. Et Rachel et moi, en comprenons bien les raisons. Malgré notre travail, les preuves, notre détermination -et j’en passe- ce n’est parfois pas suffisant pour que les méchants restent en prison, et ne retournent pas dans les rues de Downfall, pour y commettre d’autres délits et crimes. Je comprends sa frustration, mais je regrette qu’elle puisse prendre une telle importance dans la vie de la petite rouquine, que je n’ai jamais vue aussi blasée qu’aujourd’hui. Alors oui, bien sûr que je vais tout faire pour lui remonter le moral ! Même si pour ça, je dois faire ce genre de discours que nous réserve d’ordinaire Rachel. Un fait qui ne passe pas inaperçu aux yeux des filles, qui se font un plaisir de me taquiner. C’est de bonne guerre, ce qui ne m’empêche pas de lever les yeux au ciel. “-Oh, ça va ! J’apprends à trouver le positif dans les petites choses. On ne va pas en faire toute une histoire, quand même !” que je bougonne aux paroles de Rachel qui se dit ravie d’avoir déteint sur moi, tout sourire fuyant mon visage quand c’est Sin qui réenchérit. “-Ah nan…c’est Fredriksen et Lancaster, maintenant. Pas de commentaire.” que j’ajoute dans un léger mouvement de la main. Nan vraiment, aucun commentaire sur le sujet.
Finalement, picoler toute la soirée plutôt que déprimer est un programme plus que tentant. Enfin, de mon côté, je suis prête à signer, et je crois que Rachel aussi. Celle qui est la plus hésitante, c’est Sinead, qui a autant de résistance à l’alcool qu’une écolière. Maintenant que cette possibilité est évoquée, je dois bien admettre qu’elle me tente pas mal, boire, pour mettre de côté tout le reste. Bon, pas au point d’oublier mon prénom, ou ce qu’on aura fait au cours de la soirée, mais assez pour oublier tous les trucs bien merdiques qu’on a déjà brièvement -mais suffisamment- évoqués. “-Te dégonfles pas Alder !” que je la taquine dans un sourire malicieux, même si Sin sait très bien que je ne chercherai jamais à la faire boire contre son gré. Je pointe juste le fait qu’on aurait toutes bien besoin de détente ce soir, et que puisque s’envoyer en l’air pour décompresser ne semble être au programme pour aucune d’entre nous, il nous faut bien un plan B.
Quand la rouquine nous relance sur le fait qu’aucune de nous n’ait rien à raconter à part le travail, j’évoque presque spontanément mes problèmes conjugaux. Puisque la plupart du temps, quand je ne suis pas au commissariat, je suis à la maison, cela réduit assez le nombre de sujets de conversation potentiels. Et bon…à la manière dont je présente les choses, les filles peuvent bien se douter toutes seules que non, je n’ai pas du tout envie d’évoquer avec elles la fin de mon mariage. Merci…mais non merci. Même si je sais qu’elles se montreraient hyper attentives et à l’écoute, là n’est pas le problème. Je n’ai juste pas envie de me lancer là-dedans, pas ce soir. Si bien que quand Sin, comme si elle lisait dans mes pensées, propose d’éviter le sujet Remy, comme elle le dit si bien, je claque des doigts et pointe un index vers elle, comme une façon de dire que je marche, et je porte mon verre pour avaler une longue, longue gorgée de bière.
Une gorgée qui manque de peu de m’assassiner, puisque l’alcool fait presque une fausse route quand j’entends les paroles de la rousse. A la manière de Rachel, je fixe Sinead avec de gros yeux quand je l’entends proposer de raconter des petits potins, quelque chose qu’on n’a pas vraiment l’habitude de faire. Ça reste amusant, et totalement inattendu également, d’entendre la jeune juriste proposer cela. “-Bien que la proposition soit aussi tentante que surprenante, je vais passer mon tour. Je n’ai envie de penser ni à l’une ni à l’autre ce soir !” que j’admets pourtant dans une grimace, avant de pousser un léger soupir, aussitôt suivi d’un sourire furtif : “-Même si, maintenant que tu as évoqué cette possibilité, je serai assez curieuse de t’entendre cancaner.” que je la taquine un peu, l’imaginant mal en colporteuse de ragots ou simple médisante.
Nos sourcils se lèvent de concert, à Rachel et moi, quand on voit Sinead se manifester pour commander une autre tournée, et alors que le serveur repart avec la liste de ce qu’il doit nous servir, ma collègue se gargarise de son influence sur l’assistante du procureur, qui à ce rythme, finira par rouler sous la table. Je rectifie. Vu notre rythme, à toutes, je crois que c’est à trois qu’on finira par rouler sous cette foutue table. Les verres se sont vidés au rythme de nos conversations, Rachel se chargeant cette fois-ci de les faire remplir à nouveau. Et tandis qu’elle boit une gorgée de la bière toute fraîche qui se pose devant elle, elle tape subitement du plat de la main sur la table, m’arrachant aussitôt un haussement de sourcils surpris : “-Je sais ce qu’on peut faire !” Je jette un coup d'œil vers Sinead, avant de reporter mon regard sur l’autre policière, dont le regard brille presque d’excitation. “-Mais de quoi tu parles ?” Pour toute réponse, elle éclate d’un long rire, avant de se pencher en avant, comme si elle allait nous confier un secret, et de nous proposer de nous montrer comment elle s’y était prise pour se venger de son ex, qui s’était trompé de maison, de lit, de copine, un soir. Et bon sang, ça s’annonce épique.
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Dim 29 Oct - 10:20
A shot of vodka and two aspirines, please
Comme toujours lorsqu'on tente d'une manière ou d'une autre d'aborder le sujet de ta vie sentimentale, tu tentes détourner le sujet, puis de botter en touche tout en utilisant des arguments tout prêts mais qui te conviennent très bien. Mais bien sûr, face à une éternelle romantique comme Anja malgré tout ce qu'il se passe dans sa vie et ses allures de flic blasée, tu n'as pas beaucoup de chance d'y arriver. Et vu la journée bien pourrie que tu as passée aujourd'hui, tu te passerais plus que volontiers d'un débat avec ton amie, quelques soient ses arguments, les tiens et la légitimité de chacune ou sa conviction. Une chose que la blonde semble comprendre d'elle-même car elle finit par accepter de remettre à plus tard le débat. Oui, à plus tard, ça aussi elle te le fait bien comprendre avec un sourire et un clin d'œil complice qui ne laisse pas de doute possible à ce sujet. Tu n'en as pas fini avec elle, c'est sûr. Mais tu ne peux quand même pas t'empêcher de lui adresser un sourire de remerciement et légèrement amusé aussi par son entêtement.
- Parfait. Audience reportée à une date ultérieure à déterminer.
Conclus-tu alors d'un ton qui montre tout aussi clairement que son sourire que tu as bien compris qu'en effet, tu n'as pas fini de l'entendre chercher à te convaincre. Mais étant donné qu'elle a accepté de laisser tomber pour ce soir, tu ne peux t'empêcher d'avoir l'impression de lui en devoir une. Tout comme tu n'as pas pu t'empêcher de plaisanter un peu en utilisant un jargon purement judiciaire pour dire que tu notais bien le fait qu'elle allait revenir à la charge un jour ou l'autre. S'il y a bien une chose que tu as appris sur Anja depuis que vous vous connaissez, c'est que cette femme n'est pas du genre à lâcher l'affaire si facilement, bien au contraire ! Et si parfois c'est un véritable atout pour les femmes de justice que vous êtes, d'autre fois cela se retourne bien contre toi, comme tu l'as découvert depuis qu'elle cherche inlassablement à te faire parler de ta vie sentimentale inexistante et te convaincre de lui laisser une place dans ta vie justement. Et non, l'argument comme quoi tu es mariée à ton boulot n'a jamais marché avec elle !
Ça te fait même penser à la réponse qu'elle t’avait donné la première fois que tu as tenté cet argument avec elle : le fait qu'elle aussi était mariée à son boulot, mais aussi et en même temps à une autre femme, la polygamie ne comptant pas quand on parlait du travail. Sur le coup, ça t'avait bien laissé sans voix, incapable de trouver quoi répondre à ça. Mais aujourd'hui, tu en riais. Enfin, disons plutôt qu'avant que les choses ne commencent à dégénérer dans le mariage de ton amie, tu en riais. Pour de vrai, aujourd'hui, tu trouves juste que tout cela est un terrible gâchis. Et si tu avais déjà éprouvé plusieurs fois l'envie d'aller bien enguirlander cette Remy comme il se doit pour tout ça, les brèves mais parfaitement claires confessions d'Anja de ce soir te donne encore plus envie d'aller secouer un peu cette pompière pour lui faire ouvrir les yeux. Oui, bon, tu sais bien que ce n'est pas totalement juste au final pour l'autre femme car tu n'as qu'un son de cloche. Et du fait de ton métier, tu ne sais que trop bien l'importance d'avoir les deux versions pour être capable de véritable jugée d'une histoire, mais Anja reste ton amie ! Et des amis, tu n'en as pas beaucoup, tu n'as aucun mal à le reconnaitre. Alors forcément, tu ne peux que prendre son parti dans cette histoire. Et encore plus quand elle en rajoute une couche, un peu plus tard, par rapport à une histoire de "Fredriksen et Lancaster" qu'elle ne veut même pas commenter et qui t'arrache une légère grimace. Si elle réagit comme ça, tu te doutes bien que cela veut dire que c'est Remy qui doit les avoir présentées comme ça ou un truc de ce genre et que cela a bien plus toucher la blonde qu'elle ne veut le montrer ce soir. Il suffit d'entendre ce commentaire de sa part pour le comprendre…
Mais bon, vous pliant à sa volonté, ni Rachel ni toi ne rebondissez là-dessus, vous contentant simplement d'échanger un regard et une légère mine mal à l'aise pour votre amie. Même si bien vite, vous vous tournez de nouveau vers la blonde et que tu te mets à dire que finalement, picoler toute la soirée est peut-être votre meilleur plan. Bon, entre temps, tu as quand même bien rappelé à tes amies que tu n'as aucun foutu résistance à l'alcool, malgré ton ascendance irlandaise assez évidente vu ta chevelure rousse naturellement et ton prénom, et tous les clichés qu'on peut bien entendre sur la soi-disant immunité à l'alcool des Irish. Il faut croire que le jour de la distribution de ce gène-là, tu étais absente ! Mais bref, te voilà à commander une nouvelle tournée sous la surprise de Rachel et les encouragements d'Anja qui semble bien déterminée à te voir rouler sous la table d'ici une vingtaine de minutes à ce rythme. Oui, quand tu dis que tu n'as aucune résistance à l'alcool, tu n'exagères rien ! Et d'ailleurs, l'alcool doit déjà commencer à te monter un peu à la tête car te voilà à proposer de faire ta commère avec les filles. Une chose qui semble bien amusée Rachel alors qu'Anja rejette poliment l'idée de parler de sa femme et sa psy, mais avoue être curieuse de t'entendre te livrer aux ragots et autres commentaires de ce genre.
- Nan mais tu crois sérieusement que je sais faire ? Je comptais sur vous pour m'apprendre ce soir !
Balances-tu comme réponse d'un ton presque indignée qu'elles n'aient même pas compris ça ! Bon, en même temps, il faut bien avouer qu'elles n'ont pas plus que toi le pouvoir de lire dans les pensées des autres. Mais quand même ! On parle de toi là, elles auraient bien dû se douter un peu que t'as aucune idée de comment on fait. Comment devenir la cible des ragots en tout genre, oh ça oui, tu sais faire ! Tu pourrais même sans doute écrire un livre là-dessus vu tout ce qui se raconte encore sur Woodrow et toi au bureau, même autant de temps après sa mort. Bon, loin de toi aussi l'idée de sous-entendre que tes deux amies sont de sacrées commères, au contraire même. Mais tu penses quand même - peut être à tort d'ailleurs - qu'elles doivent être bien plus à l'aise et expérimentées dans ce domaine que toi. Chose assez facile par ailleurs mais autant garder ça pour toi, tu viens déjà de le faire comprendre dans ta réponse à Anja.
Quoi qu'il en soit, la conversation continue entre vous, et dans la bonne humeur et les rires même si cela semblait mal parti au départ. Mais il semble tout aussi évident que vous devez un peu ça à l'alcool aussi, le niveau de vos verres baissant à une vitesse que tu pourrais juger comme impressionnante ou inquiétante, au choix, si tu étais en état d'y faire un tant soit peu attention. Tu n'as de toute façon même pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, de protester ou quoi que ce soit que Rachel prend ta suite pour payer une nouvelle tournée. Et te voilà même à être contente de ça en lâchant un "ouaaais ! Une autre pinte !" qui trahit facilement le faire que oui, définitivement, l'alcool commence à te monter à la tête. Une chose qui n'échappe pas à tes deux amies - heureusement d'un autre côté quand on connaît leur métier à l'une et l'autre ! - et qui les fait même bien rire. Rachel se permet même de lâcher un commentaire comme quoi, oui, "Madame l'assistante du procureur", comme elle t'appelle parfois pour bien insister là-dessus, se lâche complètement ce soir.
- Madame l'assistante du procureur en a ras le bol de tous ces connards et veut juste boire tranquille et rigoler avec ses amies ce soir !
Répliques-tu simplement et toujours avec ce ton trahissant un peu ton alcoolémie mais dont tu as l'air de t'en foutre un peu ce soir. Preuve sans doute que l'alcool est déjà en train de bien embrumer ton cerveau. Mais qu'importe ! Vous avez décidé de vous soulez ce soir, non ? Alors c'est bon, tu es juste en avance sur les deux pour ça, et ce, malgré ton retard à l'arrivée au bar. Dans d'autres circonstances, tu aurais presque pu mettre ça sur le dos de l'efficacité mais pour ce coup-ci, tout le monde sait parfaitement que ça n'a rien à voir. Et quelques instants après, voilà que vos nouveaux verres se retrouvaient poser sur la table par la même serveuse que plus tôt dans la soirée. C'est drôle ça, que tu commences à te dire, c'est toujours un gars qui vient prendre vos commandes mais une femme qui vous l'apporte… Normalement, ce n’est pas toujours la même personne qui s'occupe d'une table. Ooooooh, peut-être que le serveur veut tenter sa chance avec une des deux flics ! Ou la serveuse ? OU LES DEUX ?! Heeeen, faut que tu parles de ta découverte aux filles ! Mais après ta nouvelle gorgée de bière. Que tu n’as pas le temps de finir avant que Rachel ne tape soudainement de la main sur la table, vous prenant totalement par surprise Anja et toi, et te faisant même sursauter.
- Oh naaan, ma bière.
Te plains-tu d'une voix digne d'une enfant de cinq ans qui vient de faire tomber sa glace sur le trottoir quand tu reposes ton verre sur la table et que tu découvres que dans ton sursaut, tu en as renversé un peu sur ladite table. Mais déjà trop dans son idée, Rachel t'ignore complètement et balance qu'elle sait ce que vous pouvez faire. En recommander une autre ? Ah non, vu le regard qu'Anja te lance, tu n'es pas vraiment sûre que ce soit ça la bonne réponse. Et l'autre policière se faisant désirer, la blonde ne tarde pas à lui demander de quoi elle parle. Rachel se met alors à exploser de rire avant de se pencher en avant en prenant un air et un ton complotiste pour nous raconter la façon dont elle s'était vengée de son ex infidèle. Si tu écoutes avec une certaine attention, un peu floutée par l'alcool mais quand même attentive, tu n'es pas sûre de tout comprendre quand même. Enfin si, tu comprends bien que c'est une histoire de pneu crevé et de colle ultra forte mise sur la cuvette des WC mais…
- Attends, j'crois que j'ai pas tout suivi… Remy a couché avec la psy ?
Que tu demandes subitement, n'arrivant pas trop à voir pourquoi vous en veniez à parler d'un infidèle pour vous vengez de la femme d'Anja et de leur psy. Nan, Remy n'avait quand même pas osé faire un truc pareil ?! En tout cas, et sans même laisser le temps à Rachel ou Anja de te répondre, tu prends déjà un air des plus scandalisés tout en te tournant d'un coup vers la blonde.
- Mais pourquoi tu me l'a pas dit ?!
Enchaines-tu d'un ton montrant clairement que tu es outrée ! Mais bien plus par le comportement de la femme de ton amie que par le fait qu'elle ne te l'ait pas dit. C'est un putain de scandale ! Mais bon, bien vite, elles te répondent que non, ce n’est pas ça du tout ! En tout cas, pas que sache la blonde. Et même si tu es pour le moment bien trop embrumée par l'alcool, tu espères quand même dans un coin encore sobre de ton esprit que tu n'as pas transmis de mauvaises idées ou des choses de ce genre à ton amie. Elle n'a clairement pas besoin de ça en ce moment.
- Aaaaaaah, d'accoooord. Oh bah je préfère ça quand même.
Te calmes-tu alors d'un seul coup, soulagée, commençant même à prendre de nouveau ton verre pour boire une nouvelle gorgée. Mais tu te contentes simplement d'attraper ton verre avant de reprendre la parole, de nouveau avec ton air un peu perplexe.
- Mais attend, j'ai pas tout compris du coup. On veut crever les pneus de qui ? De Remy ou de la psy ?
Non parce que là, ce n'est pas vraiment clair pour toi. Et puis l'espace d'une demi-seconde, tu te rappelles même que la femme d'Anja est pompière, donc premier secours, et tu as soudainement un doute. Ce n'est pas un truc qui est interdit par la loi de faire un truc comme ça qui pourrait retarder un premier secours ? Ou même de crever tout simplement les pneus de quelqu'un ? Hé, vous êtes quand mêmes flics et assistante procureur ! Ça craint si jamais vous vous faites prendre à faire des conneries de ce genre, non ? Mais tu n'as pas vraiment le temps de t'interroger plus que ça à ce sujet que tu vois déjà Rachel se mettre à hausser des épaules avant de te répondre.
- Oh ça, je laisse Anja décider. Mais ça peut être les deux si tu veux.
Dit-elle tout en se tournant vers la blonde, se mettant même à lui adresser un sourire presque sadique à l'évocation de la possibilité de faire coup double, si on peut dire. Et toi, au lieu de commencer à partager tes doutes sur si vous faites bien de vous lancer dans une idée de ce genre ou pas, te voilà à te tourner aussi vers Anja pour attendre sa réponse. Au diable le fait de savoir si vous pouvez avoir des ennuis ou pas ! Vous êtes flics et assistante proc' ! Vous allez bien pouvoir vous en tirer facilement pour quelques malheureux pneus crevés, non ? Après tout, y a bien des connards de dealeurs qui s'en sortent alors… Il suffit simplement de pas vous faire prendre, c'est tout. Oh merde, est-ce que tu viens de rencontrer Sinead l'ado rebelle qui sommeille en toi ?
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Mer 8 Nov - 22:12
J’ai toujours énormément apprécié ces instants que l’on passe toutes les trois, autour d’une pinte -ou quatre. Même si on y aborde nécessairement le travail, ce qui n’est pas si étonnant quand on considère le fait que Rachel et moi partageons le même uniforme et travaillons en collaboration étroite avec Sinead, mes amies et moi y trouvons là l’occasion de parler aussi de choses plus personnelles, comme le feraient n’importe quelles personnes partageant une amitié.
Pourtant, ce soir, ce qui aurait dû être une soirée détendue et relaxante semble être en passe de devenir un véritable défouloir, et le concentré de nos récriminations. Frustration, colère, ras le bol semblent être de la partie, alors que je suis pourtant certaine qu’aucune de nous ne les a invités. C’est pourtant aussi au cours de ces soirées qu’on a l’occasion de discuter de ce qui se passe dans nos vies, le bon, comme le moins bon, ce qui nous apporte de la joie, nous révolte, ou nous arrache quelques larmes. Je ne peux pas nier que leur précieux avis m’a plus d’une fois apporté le calme et le réconfort dont je ne soupçonnais même pas avoir besoin. Et pour ça, il n’a fallu rien faire de plus que…discuter.
Un peu comme ce soir, qui réunit trois des choses que je préfère dans cette foutue ville : mes amies et la binouze. Et finalement, ce n’est pas si difficile d’oublier toutes les petites contrariétés du quotidien, et de juste profiter de l’instant présent, avec les filles. Il faut dire que l’alcool, ou peut-être simplement la vitesse à laquelle il disparaît, aide passablement à occulter tout ce qui ne se trouve pas dans cette pièce, ou juste à côté de nous. Et même si au final, Rachel et moi nous révélons de piètres professeures en ce qui concerne le fait d’apprendre à Sinead comment raconter des ragots -parce que c’est loin d’être notre activité préférée- ce n’est pas si grave que ça. Ce n’est pas comme si nous comptions en faire notre nouvelle activité de groupe pour nos soirées à venir. Les commérages, ce n’est pas vraiment notre tasse de thé, et je doute qu’on puisse se découvrir des talents innés en la matière, même en s'entraînant dur.
Au final, la conversation part un peu dans tous les sens, et ce n’est pas plus mal. On n’a plus besoin de parler du fait que malgré tout notre dur labeur, nos efforts, les heures passées sur tell ou telle affaire, les criminels ont parfois tendance à s’en sortir un peu trop bien, ce qui est particulièrement blasant, et nous donne le sentiment cuisant de brasser de l’air pour rien. On n’a plus besoin non plus d’évoquer le désastre que devient mon mariage, mon histoire d’amour qui s’effrite entre mes doigts sans que je parvienne à faire quoi que ce soit pour empêcher la catastrophe d’arriver. C’est frustrant, d’avoir l’impression de faire exactement ce qu’il faut, et de pourtant avoir le sentiment de foncer droit dans le mur, sans rien pouvoir faire d’autre que d’être spectatrice. Et que je parle des affaires de Sin, ou de mon mariage, le constat reste incroyablement amer.
Alors oui, si boire un peu trop permet d’éloigner ces pensées négatives, je suis prête à commander une autre tournée, sans même hésiter une seule seconde ! Ah non…autant pour moi, c’est Rachel qui se charge de faire remplir nos verres de nouveau, alors que je tente de garder le fil de ce que j’ai bu jusqu’à maintenant. Je crois qu’il va nous falloir un taxi pour rentrer, parce que je doute que l’une de nous soit encore en état de ramener les autres chez elle. Sinead a largement dépassé ce qu’elle boit d’habitude, ce qui s’entend, et se voit, et Rachel a les yeux plus brillants que jamais, et un sourire qui va finir par lui donner des courbatures à la mâchoire. Oh…je ne pense pas être dans un meilleur état, parce que je me sens bien guillerette aussi, comme si tout me passait au-dessus de la tête, ou n’avait que peu d’importance. Et ce n’est vraiment pas déplaisant comme sensation. Je me laisse même aller à ricaner face à la réaction enthousiaste de Sinead à l’idée qu’une autre pinte sera bientôt posée devant elle, alors que les paroles de mon amie touchent aussitôt la fibre vindicative qui sommeille en moi : “-Ouais !! A bas les connards !” que je dis en tapant du poing sur la table, faisant s’éparpiller les coques des pistaches décortiquées plus tôt dans la soirée. Oh tiens, ça me fait penser que j’en mangerai bien une ou deux de plus.
Et sans surprise, ça devient trois ou quatre…ou un peu plus, je perds le fil. C’est addictif ces machins-là. Je pourrais m’amuser à les compter, puisque je suis en train de reconstituer la silhouette d’une arme à feu avec les coques. Un flingue qui se disperse quand Rachel tape de la main sur la table, nous arrachant, Sin et moi, à nos occupations respectives. “-Héééé…et mes pistaches !” que je dis en écho aux paroles de la rouquine, tâchant de rassembler les coques éparses, avec la ferme intention de réparer ça. Non mais ça ne va pas, de gâcher comme ça de l’Art ! Je me renfrogne deux secondes -pas plus- totalement interpellée par les paroles de notre amie. Pourquoi est-ce qu’elle veut nous parler de comment elle s’est vengée de cet enfoiré qui n’a pas su garder sa nouille dans son pantalon ?!
Et au fur et à mesure qu’elle nous explique sa vengeance, ça commence à faire sens dans mon esprit, alors que mes sourcils se haussent de surprise au récit que nous fait la policière face à nous. Hé bah dis donc…c’est qu’elle cache bien son jeu Rachel, et je n’aurai jamais pu l’imaginer revancharde à ce point, planquée derrière la carrosserie d’une voiture pour en taillader les pneus. Et la découvrir ainsi me fait bien rire, je dois l’admettre. Des pneus crevés…c’est tordu. Mais alors mettre de la colle sur la cuvette des toilettes, c’est encore pire que ça. Et maintenant, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer Remy, engluée sur nos WC, obligée d’appeler ses collègues à la rescousse pour venir la tirer de là. C’est sadique…oh ouais, si sadique.
Toute occupée que je suis à laisser les images affluer dans mon esprit, je chope la question de Sinead au vol, alors qu’une moue choquée se pose instantanément sur mon visage à ses mots : “-Nooooooooon ? Elle a fait ça ?!” que je demande, incrédule, sans comprendre vraiment pourquoi j’ai chaud aux joues, tout à coup. Je regarde la juriste sans comprendre quand elle me demande pourquoi je lui ai rien dit. Pourquoi je n’ai pas dit quoi ? “-Quoi ? Mais nan, Remy ne ferait jamais ça ! Ni avec la psy, ni avec personne d’autre.” Je crois. Non, je sais. Remy ne ferait jamais ça. Même en étant très fâchée, en ayant plus aucun sentiment pour moi, en m’en voulant à mort. J’aime à croire que même si le bâteau prend tellement l’eau qu’on est mouillées jusqu’aux genoux, ma femme ne ferait jamais quelque chose d’aussi…impardonnable. Même au plus bas du bas, aucune de nous ne ferait jamais ça à l’autre, parce qu’on sait tout le mal que ça lui ferait, et c’est impensable. Se faire mal gratuitement, je ne crois pas que ce soit fait pour nous.
Je m’occupe donc d’expliquer peut-être un peu trop longuement aux filles pourquoi je n’ai aucun doute quant à la fidélité de Remy, et au fait qu’elle ne fréquente personne d’autre…même si elle ne partage plus notre lit non plus. Est-ce que je me rends compte que le plaidoyer en faveur de la fidélité de ma femme est un peu trop long, et contient sans doute beaucoup trop de mots…? Pas un seul instant, pas alors qu’à grand renfort d’argument je défends celle qui est encore à ce jour ma partenaire. Ce qui fait qu’effectivement, quand Sinead me demande de qui on est censées crever les pneus, j’admets avoir un moment de doute. C’est vrai ça…c’est une bonne question. “-Non…j’ai une meilleure idée !” que je dis à mon tour avec un air de conspiratrice, avant d’héler le serveur, malgré ma chope encore à moitié pleine : “-Une vodka-Martini, s’il vous plaît. Mélangée au shaker, pas à la cuillère !” que je demande poliment, alors que Rachel éclate de rire. Bah quoi…? Quitte à faire un truc illégal, autant le faire en toute discrétion, comme le ferait n’importe quel agent secret, non ?
Le serveur me fixe longuement, comme s’il s’attendait à ce que je dise que je plaisante, ou quelque chose dans ce goût là, mais comme la phrase n’arrive jamais, il finit par s’éloigner pour aller préparer la boisson alcoolisée censée me conférer la même aisance que James Bond pour mener à bien cette mission qu’on s’apprête à accepter. “-Crever un pneu, ce n’est pas une bonne idée. C’est…agressif. Ca fait genre…tu m’as crevé le coeur, alors je te crève les pneus ! Tu vois…c’est violent.” que je dis, penchée vers les filles. Oh, c’est bien le but, me précise Rachel, que je m’empresse d’arrêter d’une main tendue vers elle, avant de poursuivre : “-Des autocollants partout sur la voiture, c’est moins méchant, non…? Ou des post-it…c’est bien, les post-it. On pourra même écrire des petits mots dessus !” Et on pourra les emprunter l’air de rien au poste de police, où il y en a des tas dans les réserves. Vandalisme et vol le même soir, c’est parfait !
Ma boisson arrive, et je m’empresse d’en boire une gorgée avant de grimacer. Ce n’était clairement pas ce que j’imaginais niveau goût…un peu étrange, ce James Bond. Mais ma foi, si c’est la potion magique à toute mission réussie, je suis prête à infliger cela à mes papilles gustatives. “-Haaaaan. Non. Je sais. Finissez vos verres, vite !” Et joignant le geste à la parole, je termine ma vodka-Martini qui va sans doute me faire voir des étoiles d’ici peu vu la vitesse à laquelle j’ai bu la boisson alcoolisée, et laissant un billet sur la table, au milieu des verres et des coques de pistaches, je récupère ma veste, et quitte le bar, m’imaginant que les filles seront sur mes traces.
Trouver la deuxième manche de ma veste me semble être une mission impossible, et je tourne sur moi-même une paire de fois en agitant le bras dans le vide, jusqu’à ce que Rachel, presque hilare, m’aide à ma tâche. “-Okay…pas de voiture pour nous ce soir.” Une chance, le poste de police n’est qu’à quelques rues, et ça nous laissera peut-être l’occasion de rafraîchir nos pensées…même si j’ai un sérieux doute sur cette dernière hypothèse. Le chemin jusqu’au commissariat est un périple à lui tout seul, fait de presque chutes, et de tas de fous rires, et une fois arrivées devant, je me tourne vers les filles, les yeux écarquillés : “-Sssssssssshhhhhhhh. Vous allez nous faire repérer. Il faut qu’on ait l'air…sobres.” Ce qui ne sera pas forcément évident, j’en conviens. Je lisse mon haut du plat de mes mains, essaie d’ordonner mes cheveux, et le menton haut, j’entre dans le commissariat.
Maintenant que nous sommes là, au milieu de nos collègues, j’admets avoir de sérieux doutes sur la solidité du plan évoqué. Qu’est-ce qu’on est venues faire là, déjà ? Ah oui, la réserve ! Une chance, elle se trouve au rez-de-chaussée, et on peut facilement esquiver les policiers en uniformes du coin, en empruntant un couloir plus que désert. L’homme de ménage est là, et sans savoir pourquoi, sa présence me pousse à ouvrir la première porte à portée de main, et à m’engouffrer dedans, attrapant Sinead par le bras pour la pousser au même empressement que moi. Une fois la porte close, qui doit à peine étouffer le rire de Rachel, j’allume la lumière, et découvre…une salle qui doit servir à ranger tout et n’importe quoi. Des gilets jaunes, des panneaux de signalisation, des cônes…et ce qui attire immédiatement mon regard.
Sans prononcer le moindre mot, je me dirige vers l’étagère du fond, attrape le carton, et l’exhibe en me tournant, un grand sourire sur le visage : “-J’ai trouvé !!” Et non sans une pointe de fierté, je penche vers elle la boîte ouverte qui contient des boules de Noël, des guirlandes, des bombes de fausse neige. Je suis sûre qu’avec ça, et notre esprit créatif, on va réussir à customiser comme jamais la voiture de Remy. Pourquoi on fait ça ? Je n’en ai plus la moindre idée. Mais la raison ne me semble déjà plus si importante alors que Rachel attrape l’une des guirlandes pour s’en faire une écharpe de diva, dont elle se drape le cou d’un air théâtral.
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 11 Nov - 20:48
A shot of vodka and two aspirines, please
Toi qui voulais profiter de ta soirée avec les filles pour tenter de décompresser un peu de l'enfer que tu as l'impression de vivre depuis quelques semaines, tu sembles surtout avoir trouvé du réconfort dans l'alcool. Alors même que tu sais parfaitement ne pas le tenir mais bon… Entre ton moral au fond des chaussettes et les encouragements plus ou moins sages de Rachel et Anja, te voilà avec une nième pinte devant toi, à ne même plus vraiment savoir combien tu en as bu. Mais clairement beaucoup trop pour être encore sobre. Oh non, là, il est évident pour toi que tu as même largement dépassé le stade de "joyeuse" ou "pompette". C'est déjà presque un foutu miracle que tu aies conscience de ça ! Par contre, tu n'arrives plus trop à tout suivre là, il faut l'avouer. Si bien qu'au moment où Rachel se met à s'exclamer qu'elle sait comment venger Anja, tu as un moment de doute. Sa femme l'a trompé ? AVEC LA PSY ?! Naaaaaaaaaaaan ! Elle n'aurait pas osé quand même ? Mais ivre comme tu es, tu ne peux pas t'empêcher de poser quand même la question à voix haute. Une question à laquelle la réaction de la blonde fait que tu doutes encore plus. Heeeen ! Si, elle a osé ? VENGEANCE !!!!! Ah non, c'est bon. Les filles te calment déjà en te disant que non, pas besoin de s'enflammer, ce n'est pas arrivé. Bon, ça va alors, on annule la vengeance. Ah non ? Olala, mais tu n'arrives vraiment plus à suivre quoi que ce soit en fait là. Tu vas peut-être ralentir un peu sur la bière et retourner à la grenadine toi. C'est bien aussi la grenadine. Ça ne fait pas mal à la tête…
Oh non, Anja aussi a une idée. Même si tu ne sais presque même plus de quoi vous parlez et pourquoi vous cherchez des idées. Rololo, t'as vraiment beaucoup trop bu Alder ! Quoi qu'il en soit, la blonde ne tarde pas à interpeler de nouveau le serveur et là, tu te dis qu'en fait, tu vas mourir ! Comment elle peut encore vouloir boire alors que t'arrives tellement pas à les suivre Rachel et elle que ta dernière pinte est encore au trois-quarts pleine ? Heeen, mais la sienne aussi est encore à moitié remplie ! C'est quoi cette arnaque. Si elle commande un soft, c'est décidé, tu lui offres un shampooing avec son reste de bière ! Voilà ! En plus il parait que c'est bon pour les cheveux et avec sa chevelure blonde de princesse là, il faut en prendre soin. Ah non, elle commande… Une vodka-Martini ? Mais elle s'est prise pour James Bond - ou Jane Bond en l'occurrence - ou quoi ?
- Oh nan, c'est pas bon ça. Elle est pourrie ton idée.
Râles-tu alors même que le serveur tourne les talons et en attrapant déjà ta pinte avant de t'enfoncer contre la banquette. Comme si ça pouvait protéger ton verre contre le mélange préféré de ce satané espion anglais de fiction et que tu n'as jamais aimé… Le cocktail comme l'espion, tu tiens à le préciser ! Même si tout le monde s'en fout sans doute. Et attendant que son nouveau verre n'arrive, la blonde reprend le même air de conspiratrice qu'avait Rachel quelques instants auparavant pour commencer à vous exposer sa vraie idée. Et pas celle de se commander un cocktail tout pourri.
- Mais c'est super chiant à enlever aussi…. Aaaaah, mais c'est ça l'idée du couuuup !
Commentes-tu au départ, juste avant de réaliser que oui, justement, c'est le fait que ce soit aussi chiant et long à enlever qui est l'idée. Et si tu essayes de tapoter ton nez avec ton index pour montrer que oui, tu as compris, tu le rates allègrement ton nez. Bon sang, oui, tu vas arrêter la bière pour ce soir et rester au jus de fruits ! Et là-dessus, le verre d'Anja arrive. Il suffit que tu voies sa tête pour comprendre qu'elle non plus, elle ne l'aime pas ce mélange "so british". Tu noies ton envie de lui dire "je te l'avais bien dit" avec une nouvelle gorgée de bière… Avant de te rappeler que tu avais dit que tu arrêtais l'alcool pour ce soir. Décidément, oui, il est plus que temps pour toi de ralentir. Mais tu n'as pas vraiment le temps de te faire plus que le penser qu'Anja reprend déjà la parole. Pour vous dire à Rachel et toi de finir au plus vite votre verre.
- Quoi ? Mais plus vite que ça, je vomis !
Lances-tu dans un aveu que tu ne pensais pas sortir un jour. Et si Rachel ne semble pas avoir ce problème, tu te contentes de boire plus ou moins vite encore deux gorgées avant de simplement abandonner l'idée de finir ta pinte et donc l'abandonner elle aussi sur la table. Mais bon, les filles sont déjà en train de se diriger droit vers la sortie alors que tu es encore en train de te demander si tu vas réussir à tenir sur tes jambes. C'est un peu compliqué et tu titubes bien mais en soit, ça va. Enfin, c'est en tout cas ce que tu crois alors que, contrairement à Anja, tu arrives à mettre assez facilement ta veste toi… Bon, ok ! Vous n'avez pas fait cinq mètres dehors que Rachel te fait remarquer qu'elle est à l'envers mais bon… Ce n'est qu'un détail, pas vrai ? Non ? Bon, d'accord ! Si tu la retires à contrecœur tout en râlant sur le fait qu'il fait froid, tu peux heureusement compter sur l'aide de Rachel pour t'aider à la remettre et correctement cette fois. Et tout le reste du chemin te semble aussi périlleux que comique tant vous riez pour tout et n'importe quoi. Jusqu'au moment où vous arrivez enfin devant le commissariat et que tu entends Anja vous dire de vous faire discrètes et surtout de faire comme si vous étiez sobres.
- Tssss t'as cru que parce que j'ai deux gouttes de sang irlandais et un prénom de là-bas, j'suis capable d'être aussi sobre qu'eux après autant de bière ?
Ne peux-tu t'empêcher de râler de nouveau alors que la blonde essaye de se recoiffer ou un truc comme ça alors que Rachel se met à pouffer en t'entendant. Non mais c'est vrai aussi ! Tu es très loin du stéréotype sur les Irlandais qu'on te rabâche régulièrement dès qu'on apprend ton prénom, son origine ou le fait que oui, tu as genre quelques gouttes de sang irlandais bien mélangé à celui américain depuis les générations. Et non, le fait d'être naturellement aussi rousse n'est pas un bonus pour le reste des gènes irlandais ! Mais bon, vous finissez quand même par entrer dans le commissariat. Sans faire les malignes par contre, loin de là, alors que vous avancez en essayant de vous faire les plus silencieuses possible dans les couloirs. Pour le coup, tu ne connais pas assez le bâtiment pour vraiment savoir où Anja vous guide alors même si tu es côté d'elle, très légèrement en retrait, tu la suis l'air de rien. Quand soudainement, elle se met à te pousser violemment dans un placard à côté de là où vous passez.
- Hééééééééééééé !! Quoi que tu dises, t'es encore mariée j'te signale !
T'indignes-tu soudainement sans trop même savoir pourquoi tu te mets à penser à un truc pareil. Mais bon, clairement, cela amuse Rachel qui ferme la porte derrière vous et semble presque sur le point de partir dans un véritable fou rire. Non mais aussi, on te prend par surprise pour te pousser dans un placard ! Ça ne se fait pas ! Enfin bref, la lumière est rapidement allumée alors que tu découvres l'intérieur de ce débarras qui semble être juste là pour laisser pas mal de choses s'entasser là sans trop d'ordres ou de rangements. Aïe, voilà que ton esprit maniaque commence à se manifester pour exprimer son mépris d'un tel désordre. Même si les vapeurs d'alcool aident quand même à le garder encore un peu endormi mais chuuuut, il ne faut pas le dire. Et avant que tu ne puisses commencer à te demander comment mieux organiser tout ce bazar ou même faire une réflexion à ce sujet, voilà qu'Anja s'exclame fièrement avoir trouvé ce qu'elle cherchait. Juste avant de vous montrer tout aussi fièrement un carton rempli de… Décoration de Noël ?
- J'comprends plus rien. On devait pas prendre des post-it ?
Demandes-tu de nouveau alors que Rachel est déjà en train de s'improviser une écharpe avec une des guirlandes électriques. Non, vraiment, tu ne suis absolument plus rien à toute cette histoire. Après ce soir, l'alcool et toi, c'est fini ! C'est décidé ! Enfin… Au moins jusqu'à la prochaine soirée avec les filles en réalité même si tu essayes toujours de t'auto-convaincre que non, tu ne cèderas pas la prochaine fois.
- Heeeen les filles, attendez ! Faut trop que je passe aux WC !
Balances-tu soudain dans leur direction alors que les deux flics sont déjà en train de s'assurer qu'il y a tout ce qu'il faut dans ce carton et si elles ne peuvent pas trouver d'autres choses sympathiques ailleurs. Mais là, tu t'en fous un peu de ce qu'elles cherchent ou ce qu'elles veulent en faire, il faut vraiment que tu ailles aux toilettes si tu ne veux pas te faire dessus. Bon sang, tu avais presque oublié cet autre effet secondaire de la bière, le fait de donner autant envie de pisser !
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Ven 8 Déc - 20:32
On le sait, pourtant, que quand on est toutes les trois, ça peut facilement partir en vrilles. Surtout si un peu -ou beaucoup, au choix- d’alcool se glisse entre nous. En plus, on a cette fâcheuse tendance à partir dans la surenchère, ce qui n’aide pas du tout à rester calmes et maîtresses de nous-mêmes. Alors ouais, possible que quand Rachel parle d’une éventuelle vengeance, ça titille un côté de moi dont je n’ai pas l’habitude, et dont je suis pas hyper fière…mais qui a tendance à s’emballer un peu trop à la suggestion que fait mon amie. Me venger de quoi ? Je n’ai même plus les idées assez claires pour le savoir, ou pour m’attarder deux secondes sur les conséquences que pourrait avoir cette petite vendetta personnelle. On ne va pas se mentir, l’idée de l’autre flic assise autour de cette table est…folle. Vraiment…vraiment dingue, ouais. La mienne est plus soft. Moins…permanente. Même si, quand j’aurai dégrisé, je me rendrais compte aussi que ma petite idée est aussi vachement puérile. Enfantine au possible. Bon enfant, dirait Rachel pour que ce soit moins violent, mais le fond reste le même.
Je ne sais pas d’où affluent les idées, mais elles sont bien là, et je m’empresse de commander la boisson qui me semble être la plus appropriée pour ce que je m’apprête à proposer, une mission de la plus haute importance, que j’accepte évidemment sans la moindre hésitation. Le serveur me lance un drôle de regard quand je lui fais part de ma demande, mais je n’ai pas le temps de m’attarder sur sa réaction, que je suis déjà penchée vers les filles pour leur faire part de ce qui me semble pourtant être une idée géniale. Merci la bière, merci l’alcool, merci à ma bêtise, merci à mon cœur brisé qui me dicte de faire n’importe quoi, et merci à ma raison qui m’a quittée, me poussant à céder à mes envies sans réfléchir plus loin que le bout de mon nez.
Voilà comment je me retrouve à leur expliquer que crever un pneu, ça ne va pas le faire, et que je préférerai un truc un poil plus soft. Comme refaire entièrement la déco de la voiture de Remy avec toute une armée de post-its, superposés les uns sur les autres. Je ne peux pas ravaler mon grand sourire fier à cette idée, et qui s’étire encore plus quand Sinead fait remarquer à très juste titre que c’est le genre de chose qui va être très chiant à enlever : “-BOUYAAAAH !” que je dis en claquant ensemble mon pouce et mon majeur, avant de la désigner de mon index. Ce que veulent dire cette gestuelle et ce mot ? Aucune idée. Mais je les trouvais parfaitement adaptés à la situation quand je les ai laissé s’exprimer. Oh oui, ça va être particulièrement chiant. Et quand je pense à la patience de Remy, je me dis que c’est le plan parfait.
Voilà pourquoi j’ai plus que hâte de le mettre à exécution, et que je dis aux filles d’avaler leurs verres fissa, pour qu’on puisse se sauver. Une demande que j’applique à moi-même, alors que je termine ma vodka-Martini absolument dégueulasse, fermant les yeux une seconde quand l’alcool descend. Non, vraiment, il a de drôles de goûts ce James Bond ! C’est la remarque de la rouquine qui me fait rouvrir les yeux, alors que je lui lance un regard entendu : “-Personne ne vomit ! C’est du gâchis, alors tu ravales !” Je m’attarderai sur la délicatesse de ma suggestion plus tard, demain matin sans doute même, si je m’en souviens. Pour l’heure, je suis trop occupée à batailler avec ma veste, à l’enfiler tant bien que mal, et à tenter de quitter le bar aussi dignement que possible.
En temps normal, j’aurai sans doute proposé qu’on évite comme la peste les endroits qu’on fréquente habituellement, histoire de conserver un minimum de crédibilité si on venait à rencontrer des personnes qu’on connaît. Du travail, par exemple. Pourtant, c’est droit vers le commissariat que je nous conduis, alors même que nos pas sont plutôt incertains, et qu’on rigole tellement qu’on doit nous entendre depuis l’autre bout de Downfall. Jamais le chemin jusqu’au poste de police ne m’a semblé aussi long et compliqué, mais on y arrive enfin, alors que je me tourne vers les filles pour leur demander de faire profil bas, d’éviter de crier sur tous les toits qu’on est bourrées comme jamais. Précautions inutiles, parce que je suis certaine qu’il suffirait qu’on prononce le moindre mot pour que la vérité éclate au grand jour.
Je me tourne donc vers mes deux amies avec un aplomb fait à 90% de bière, et après un regard à l’une, puis à l’autre, je leur demande de faire semblant que tout va bien au moins deux minutes, histoire qu’on ne se fasse pas arrêter dans notre plan aussitôt le seuil du commissariat franchi. Il nous suffit juste de faire semblant d’être parfaitement sobres et en pleine maîtrise de nos moyens le temps de quelques instants, ça devrait le faire, non…? Ah ben…non, apparemment, si j’en crois Sinead. Ah non…on ne va pas lâcher l’affaire si près du but, pas alors que la victoire nous tend les bras, et qu’on a galéré à venir jusqu’ici sans en perdre une au passage, ou qu’une autre se blesse dangereusement.
Mes pas me ramènent dans sa direction, et je m’arrête devant elle, vraiment devant elle. Tellement devant elle qu’elle pourrait crier que j’envahis son espace perso et qu’elle serait dans le vrai. Mes mains se posent sur ses épaules, et les pressent, sans même savoir si j’y mets trop de force, ou pas. “-Bien sûr, que tu en es capable. Tu es une irlandaise, peu importe le nombre de gouttes de sang de là-bas qu’il y a dans ce tout petit corps. Alors tu vas y arriver, Alder. Ce n’est pas du sang que les irlandais ont dans leurs veines, mais de la bière ! Rends tes ancêtres fiers !” Est-ce que je la secoue un peu pour appuyer mes propos, en oubliant que ladite bière doit faire flop flop dans son bide à cet instant précis ? Possible. Mais je ne m’en rends pas compte, et après un nouveau regard déterminé, je la fixe droit dans les yeux, et brandit une nouvelle fois mon index : “-T’as ça dans le sang, Poil de carotte, alors vas-y ma fille !” Et ma main part s’écraser sur son postérieur dans une tape qui se veut encourageante. La vérité ? C’est que là, tout de suite, je ne me rends pas compte de ce nom que je viens vraiment d’employer, ni de la claque sur ses fesses, et je ne manquerai pas de m’excuser une bonne centaine de fois auprès de Sinead si ce souvenir se rappelle à moi dans les jours qui viennent.
En attendant, le plan ne va pas se faire tout seul, et après m’être refait une beauté, ou un truc qui y ressemble, on entre dans le poste de police avec autant d’aplomb qu’on puisse en avoir avec plusieurs verres dans le nez. Je ne prends pas la peine de tenter de faire la conversation à qui que ce soit, je sais que le moindre mot qui quitterait mes lèvres serait aussi traître et révélateur que si je criais sur les toits que je suis torchée. Alors pour éviter ça, je file tout droit vers un endroit bien précis, la réserve où on pourra trouver une montagne de post-its à coller sur la bagnole de Remington. Le plan aurait presque pu se dérouler sans anicroche -tient, j’utilise des mots sympas quand je suis bourrée- si l’homme de ménage n'avait pas débarqué de nulle part, faisant couler dans mes veines une bonne dose de stress soudain. Une presque panique qui me pousse à attraper le bras de Sinead pour entrer dans la première pièce qui passe par là, dans laquelle il fait aussi noir qu’en enfer. Enfin, je crois que c’est ça, l’expression.
Je manque de peu de tomber en me prenant les pieds dans un truc qui traîne par terre, et si j’entends la remarque de Sinead, c’est surtout le rire de Rachel qui m’irrite. Elle ne pourrait pas chercher l’interrupteur plutôt que de rigoler comme ça ?! Quoique…maintenant que je prends la peine de m’attarder plus de deux secondes sur les mots de la rouquine, c’est vrai qu’il y a de quoi rire. “-Ne te fais pas d’idées Alder. Tu ne pourrais pas tenir ma cadence.” que je glousse comme une imbécile -que je deviens manifestement quand mon taux d’alcoolémie a atteint un certain degré- avant de me détourner pour regarder autour de nous. Bon…ce n’est pas la réserve que je convoitais…mais je me rends rapidement compte que finalement, l’endroit en question n'est pas si mal, et a un potentiel inouï. Et tandis que mon regard fouille la pièce, et que je finis par la traverser, un sourire diabolique trouve mes lèvres. Oh ouais…on est au bon endroit, il n’y a pas à dire.
Mes lèvres sont toujours étirées quand je me retourne vers les filles pour leur montrer le carton qui déborde de décorations de Noël, qui au final sont parfaites pour mon plan. Remy peut être une vraie Grinch quand elle s’y met…et c’est dit avec tout l’amour qu’il me reste pour elle au fond du cœur. Ce qui en soit n’est pas peu dire. Alors oui, cette idée m’enthousiasme un peu trop, je dois bien le reconnaître. A tel point que j’avais presque oublier les post-its que Sin mentionne à l’instant même. Si mes mains n'étaient pas occupées à tenir le carton, j’aurai pu me taper le front, mais je suis trop occupée pour ça, et me contente d’un : “-J’avais totalement zappé. Je pourrais t’embrasser pour me l’avoir rappelé. Amicalement hein. Sur la joue. Parce que je te rappelle que légalement, je suis encore mariée.” Et bien sûr que ça a son importance. Si je suis certaine que Remington n’ira jamais me tromper avec qui que ce soit, elle sait aussi que je ne ferai jamais un truc comme ça. “-Je vais aller en chercher dans la réserve. Restez ici.” Et je fourre le carton dans les bras de Rachel sans douceur, avant de me diriger vers la porte, que j’entrouve tout doucement, en me prenant pour la ninja que je ne suis clairement pas ce soir.
J’allais me faufiler dans le couloir, quand la voix de Sinead dans mon dos me fait me retourner d’un coup, et refermer la porte sur le couloir désert. “-Sérieusement ? Tu ne peux pas te retenir ? Je ne sais pas moi…serre les fesses ? Tu feras dans un buisson quand on aura quitté le commissariat !” que je dis avec beaucoup trop de sérieux, comprenant à son regard que non, elle ne peut pas se retenir. “-Chaque minute qu’on passe ici augmente les risques de se faire choper. Je vous rappelle qu’on n’est pas pompettes, nan, on est booooouuuurrééééées. Même pas la peine de souffler dans un éthylotest pour qu’on se fasse griller.” Et en même temps…est-ce que c’est une raison suffisante pour laisser Alder se faire dessus ? Bien sûr que non.
Je me retrouve donc à soupirer fortement par le nez pour marquer ma désapprobation, et m’approche de Rachel, qui pour une raison qui m’échappe, continue de se bidonner : “-Bon…tu l’accompagnes aux WC pendant que je vais voler des post-its. Enfin les emprunter…sans retour. Je suis flic, bien sûr que je respecte la loi.” que je dis avant de m’éclipser dans le couloir pour mener à bien ma propre quête. Quelques mètres plus loin, je trouve donc la réserve, ouverte, et y entre en catimini sans allumer la lumière, me contentant de la torche de mon téléphone, histoire que ma présence entre ces murs soit encore plus suspecte si quelqu’un entre dans la pièce au même moment. Je mets rapidement la main sur deux paquets de posts-its qui disparaissent dans les poches de mon jean, et sur des surligneurs qui nous permettront de faire des petits dessins ou d’écrire des mots -pas si- doux sur les morceaux de papier, avant de les coller sur le parebrise et les fenêtres de Remy.
Mon butin caché sur moi, j’éteins la lampe torche de mon téléphone, souffle un grand coup pour mieux revêtir mon air innocent, et retrouve le couloir dans lequel j’étais quelques instants plus tôt. Les toilettes devraient se trouver quelques mètres par là-bas, et je ne tarde pas à en pousser la porte avant de me figer quand je vois Rachel, le corps à moitié passé par la petite fenêtre battante qui donne sur le parking, contorsionnée comme je ne savais même pas qu’elle était capable de le faire, les jambes et le bassin encore dans la pièce alors que le reste de son corps a déjà quitté le commissariat. “-Mais…qu’est-ce que vous faites ?!” Et alors que ma collègue part dans un énième fou rire, je l’entends me dire entre deux éclats qu’elle a entendu du bruit, qu’elle a paniqué…et qu’il est fort possible maintenant qu’elle soit coincée. Décidément…cette soirée ne fait qu’aller de pire en pire.
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Dim 24 Déc - 11:13
A shot of vodka and two aspirines, please
Est-ce que tu es vraiment en train de parler de tes deux gouttes et demie de sang irlandais et de ton prénom originaire du même pays pour dire que tu ne tiens pas du tout l'alcool ? OUI ! Et tu l'assumes ! Parce que tu n'es que trop bien placé pour connaître tous les clichés et raccourcis que les gens peuvent faire par rapport aux Irlandais alors pour une fois, casser un peu les codes, ça fait du bien. Et puis qu'on se le dise aussi ! Oui, tu as un prénom irlandais, oui tu corriges pratiquement tout le monde sur sa réelle prononciation - c'est shi putain, pas si, ce n’est pas SI compliqué ! - mais ce n'est pas pour autant que tu parles le gaélique, que t'es plus qu'une descendante d'irlandais sans savoir depuis combien de générations les Alder n'y ont pas foutu un pied en réalité et ce genre de chose. Bref, autant dire que tu es très loin du délire que peuvent avoir certains à se prétendre irlandais parce qu'un lointain ancêtre est né dans la banlieue de Dublin et qu'ils ont encore un nom de famille originaire de là-bas. Voilà tout ce que tu as d'irlandais toi, c'est le prénom et le gène de la rousseur. Ça s'arrête là. Alors forcément, quand Anja commence à te dire que t'as de la bière à la place du sang et que tu dois rendre fière tes ancêtres, tu ne peux pas t'empêcher de renâcler.
- Rêve pas, j'suis déjà une déception depuis longtemps pour mes ancêtres à ce niveau.
Ricanes-tu encore en lui répondant, parfaitement à l'aise avec le fait que tu ne tiennes pas l'alcool. En même temps, vu ton état actuel, affirmer le contraire aurait été plus que compliquer si tu souhaites rester encore un minimum crédible aux yeux de tes amies. Et un peu collègues aussi par moment mais ce soir, tu préfères occulter cette partie-là. Il vaut mieux. Enfin, tout ça, tu l'oublies quand même assez vite quand tu sens soudainement la main d'Anja claquer sur ton cul... Bah oui, disons les mots, merde ! Elle vient de te mettre une putain de claquasse au cul ! A laquelle tu t'entends quand même répondre un "héééé !!!" scandalisé ! Mais bon, il semblerait que la blonde n'en ait strictement rien à faire étant donné que tu peux déjà la voir entrer dans le commissariat.
Et vous voilà donc toutes les trois, aussi alcoolisées que le fut de bière que vous avez bien dû entamer au bar tout à l'heure, à essayer de vous faire les plus discrètes possibles dans les couloirs du commissariat. En tout cas, tu es persuadée que vous l'êtes, discrètes, mais c'est potentiellement l'alcool qui parle aussi alors bon… On va dire que tu remets ton jugement à plus tard. Quand tu ne sais pas trop ce qui lui prend, d'un seul coup, Anja te saute pratiquement dessus en te poussant dans un putain de placard. Non mais sérieux, elle a quoi avec toi ce soir ? Tu ne ressembles pourtant absolument pas à sa femme ! D'ailleurs, tu ne tardes pas trop à lui faire un commentaire sur le fait qu'elle soit toujours mariée. Et bien sûr, elle ne peut pas s'empêcher de te suivre dans ta connerie première, en gloussant bien sûr, ce qui te fais rire à ton tour.
- Ahah, j'pourrais te surprendre Fredriksen.
… Attend…. C'est bien toi qui viens de répondre ça là ? T'es sûre que ce n’est pas plutôt Rachel qui a sorti une connerie de ce genre ? Oh bordel mais depuis quand tu balances des trucs aussi salaces toi, même pour rire ? Non, décidément, soit tu as beaucoup trop bu pour ce soir, soit tu passes bien trop de temps avec Anja et Rachel… Ou peut-être un peu des deux mais en tout cas, c'est n'importe quoi ! Ça ne va pas de répondre des trucs pareils, même pour rire ? Mais ce n'est pas toi ça ! Il faut que tu te calmes ! … Mais au fait, pourquoi vous êtes là déjà ? Ah bah voilà, t'as déjà oublié. Pourquoi vous êtes là et pourquoi tu étais en train de t'engueuler toi-même mentalement il y a quelques instants si jamais vous vous posez vraiment la question.
Bon, apparemment, tout n'est pas perdu : Rachel et Anja se rappellent très bien ce que vous faites dans ce… Placard, réserve, tu ne sais pas trop mais ce n'est clairement pas un salon ou un bureau. Tu les laisses donc à leur fouille tout en faisant mine de chercher toi aussi, même si tu n'as pas la moindre idée de ce que vous cherchez. Ta dignité peut-être ? Ah non, c'est vrai, elle est restée au bar elle. Ah si ! Tu finis vaguement par te souvenir qu'il était question de post-it quand d'un coup, Anja vous montre une guirlande de noël, toute fière d'elle. Et alors que tu lui fais remarquer que ce n'est pas ce que vous étiez venues chercher - ou alors, tu as raté un épisode dont tu te souviens plus - elle recommence avec ses trucs bizarres là, à vouloir t'embrasser. Amicalement, heureusement ! Mais bon, quoi qu'il en soit, alors qu'elle commence à vous dire de rester là Rachel et toi, tu finis par lui dire ouvertement que tu as besoin de passer aux toilettes. Et plus ou moins urgemment d'ailleurs, plus étant ton option préférée. Attend, elle est vraiment en train de commencer à t'envoyer bouler là-dessus là ? A te dire de te retenir et d'attendre pour faire ça dans un putain de buisson ? Mais… Elle est sérieuse là ? Pour des putains de post-it à la con ? Oh bah voilà, elle t’a énervé.
- Tu crois que je t'en parlerais si je pouvais encore me retenir ?! J'ai l'habitude de passer des journées entières dans une salle d'audience, j'connais la capacité de ma putain de vessie Fredriksen ! Alors s'tu veux pas que je me venge sur ton prochain dossier, laisse-moi aller pisser !!
Que tu commences aussitôt à te rebeller, ne faisant plus vraiment gaffe à ton volume sonore alors que Rachel tente, entre deux rires, de faire un "chuuut" à peu près compréhensible et crédible. Non mais en même temps, elle t'énerve là, la blonde ! Si elle n'est pas contente, suffisait qu'elle vous accorde deux petites minutes avec Rachel avant de partir du bar pour que vous faisiez rapidement un tour aux WC à titre préventif ! Oui, tu ne tiens pas l'alcool, oui, tu ne bois pas souvent mais oui aussi, tu sais que la bière, ça fait pisser ! Et tu commences presque à te préparer à continuer à la menacer de manière plus ou moins convaincante quand elle finit pourtant par demander à Rachel de t'accompagner aux WC pendant qu'elle va chercher les post-it. Ah bah quand même ! Merci !
Bon, en vrai, oui, tu la remercie rapidement avant qu'elle ne file dans le couloir. Et vous ne tardez pas à l'imiter Rachel et toi mais pour partir dans une tout autre direction que la sienne. Là encore, tu as l'impression que c'est toute une aventure pour rejoindre les WC des femmes, pourtant pas si loin que ça à cet étage. Mais vous accomplissez la mission "rejoindre les chiottes sans se faire repérer" avec succès quand même. Discrètement, ça, tu ne sais pas vraiment mais vous y êtes et personne ne vous a vu apparemment alors ça compte comme une victoire, non ? Et ce n'est que maintenant que vous y êtes, aux WC, que Rachel te remercie d'avoir tapé ta petite crise tout à l'heure à Anja parce qu'en vrai, elle aussi avait vraiment envie d'aller aux toilettes… Oh la traitresse !! Elle n’aurait pas pu le dire plus tôt ?! Mais bon, vous y réfléchirez plus tard, vous n'êtes pas là que pour faire chier la blonde partie en mission post-it !
Première à ressortir de la cabine que tu occupais encore quelques secondes plus tôt, tu commences quand même à te moquer un peu de Rachel et du temps qu'elle met. Pour toute réponse, tu l'entends de nouveau se mettre à rire en t'expliquant comme elle peut que c'est sa ceinture qui voulait pas coopérer. Est-ce que tu viens de balancer tout haut qu'au moins, elle sait que sa ceinture est visiblement prête à protéger sa vertu des gros connards ? Vu le fou rire dans lequel vous partez toutes les deux, il faut croire que oui. Tu as même besoin de prendre appuie sur le mur des lavabos pour pas tomber au sol à force de rire là. Et alors que tu entends enfin la chasse d'eau de Rachel se déclencher, tu l'entends aussi se mettre soudainement à paniquer et à dire qu'on vous a trouvé. Et toi, tu fais quoi ? Bah tu paniques aussi ! Et tu fais ce qu'elle te dit ! Donc tu grimpes déjà - comment, ne t’en as pas la moindre idée mais apparemment la peur te rend vachement plus habile que quand t'es sobre - sur le lavabo pour sortir par la fenêtre juste au-dessus. Comme t'as dit de le faire Rachel, qui sort à son tour de sa cabine en finissant de reboucler sa ceinture et en courant pour te rejoindre alors que t'as déjà commencé à te glisser par la fenêtre… Bon, est-ce qu'on évoque la façon dont tu t'écrases comme une merde au sol de l'autre côté de la fenêtre ? Ouais bon, tu n’avais pas trop prévu que c'était à cette hauteur en fait, ayant un peu oublié que le bâtiment était surélevé de trois marches par rapport à la rue. Et Rachel ? Elle est où ? Oh merde, elle est coincée. Mais comment elle a fait son compte ? Elle n’en sait rien qu'elle te répond, juste avant de t'avouer, en riant qu'elle croit qu'en fait, c'est juste le bruit de la chasse d'eau qui l'a faite paniqué et qu'il y a personne. QUOI ?! Tu viens de t'éclater au sol et elle se retrouve le cul coincé dans une fenêtre à cause d'une putain de chasse d'eau ? Ah bah la voilà qui recommence à rire… Et mais, c'est la voix d'Anja que t'entend de l'autre côté de la fenêtre ?
- Elle a paniqué à cause de la chasse d'eau !!
Lances-tu d'une voix assez forte pour espérer te faire entendre par la blonde, mais pas trop non plus pour pas alerter tout le quartier. Même si tu n'es pas sûre que l'autre flic t'aies entendu vu le fou rire dans lequel repart déjà Rachel. En même temps, qui se met à paniquer à cause du bruit d'une chasse d'eau ? Ah bah, vous apparemment. Mais bon, il faudrait quand même voir pour décoincer Rachel de là, non ?
- Je peux pas l'aider, j'suis trop petite !
Lances-tu de nouveau, en espérant que cette fois, Anja aie vraiment pu t'entendre par-dessus le rire de Rachel qui repart de plus bel quand elle te voit sautiller sur place pour essayer de lui attraper les poignets et la tirer vers toi. Bah oui, tu es petite et tu l'emmerdes, cette grande perche. Toi au moins, tu ne restes pas bloquée à travers une fenêtre ! Non mais oh ! Bon allez, ce n'est pas tout ça mais il faut quand même trouver un moyen de la libérer maintenant. Et tu ne sais pas trop ce que Anja fait mais tu n'as même pas le temps d'essayer de trouver quelque chose sur lequel grimper pour aider l'autre flic que Rachel se met déjà à te tomber dessus. Et bien sûr, inutile de dire que du coup, tu retombes encore au sol alors que Rachel repart encore dans un fou rire. Le temps que vous vous releviez tant bien que mal, Anja vous a déjà rejoint. En passant par la fenêtre elle aussi ou en faisant le tour du bâtiment ? Oula, ce n'est pas à toi qu'il faut demander ça ! Que tu tiennes encore debout après toutes ces aventures est presque un miracle en soit alors…
- Sérieusement, rappelez-moi pourquoi je vous ai suivi ?
Finis-tu pourtant par marmonner, même pas sûre d'être convaincue toi-même par tes quelques secondes à râler ainsi. Et forcément, Rachel ne se fait pas prier pour se mettre à rire de nouveau, se tournant vers toi pour te répondre sur le ton de l'évidence absolue.
Réponds-tu après quelques secondes de réflexions et en finissant par hausser les épaules. Ce n'est un secret pour personne que tu n'es absolument pas la plus douée pour te faire des amis, loin de là même. Alors peut-être que d'autres se seraient vexés à la réponse de Rachel mais en réalité, tu sais bien au fond de toi que ce qu'elle a dit est quand même vrai. Tu l'as avoué toi-même ! Pragmatisme, alcool, le mélange des deux ? Tu n’en sais rien mais ouais, tu l'acceptes. De toute façon, ce n'est pas en te mettant à te rouler par terre au milieu de ce parking en faisant un caprice que ça changera les choses.
- Bon et maintenant on fait quoi ?
Demandes-tu en te tournant de nouveau vers Anja. De toute façon, c'était elle la cheffe de cette expédition conneries, non ?
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Jeu 28 Déc - 22:03
Est-ce que c’était une bonne idée de nous séparer, et de laisser les filles partir de leur côté, vu leur alcoolémie respective ? J’aimerai bien dire que oui, avec conviction et tout ça, mais il me suffit d’entendre Rachel se bidonner en lançant des “chuuuuuuuuut” tout sauf discrets à Sinéad pour savoir que ce n’était pas vraiment l’idée du siècle. Tant pis, maintenant c’est fait. Elles vont aux toilettes, et moi je vais chercher ces foutus post-its à coller sur la voiture de ma future ex-femme. Une chance, ils sont exactement là où je pensais les trouver, et je m’occupe de prendre plusieurs paquets de différentes couleurs que je glisse dans mes poches, avant de me glisser aussi discrètement que possible dans le couloir après avoir vérifié qu’il ne s’y trouvait personne.
La voie étant libre, je me faufile à pas de loup dans la direction empruntée par mes deux amies, croisant les doigts pour ne croiser aucun agent en uniforme, aucun lieutenant, personne pour attester que je ne suis pas vraiment la Anja Fredriksen-Lancaster qu’ils ont l’habitude de côtoyer au quotidien. Autant dire que si j’ai déjà fait quelques soirées avec mes collègues, j’ai toujours veillé à éviter d’en arriver au point de me rouler sous la table, comme c’est presque le cas ce soir. Et j’aimerai beaucoup conserver cette image encore longtemps. Pour toujours même, si c’est possible. Donc…faire profil bas, ça me semble être la seule possibilité, et je compte mener à bien ma mission, jusqu’à ce qu’on soit ressorties du commissariat.
Sauf que voilà…à peine la porte des WC ouverte que je me retrouve à fixer la scène devant moi, les yeux écarquillés, la bouche s’ouvrant aussitôt pour demander aux deux autres ce qu’elles sont en train de faire, et pourquoi la moitié inférieure du corps de Rachel se trouve dans cette pièce…mais pas sa tête. Et bon sang, où est Sin ?! Je me retrouve à ouvrir toutes les portes des cabines, sans trouver la rouquine derrière pour autant. Je sais qu’elle est petite, mais quand même…il n’y a pas trente six endroits où elle pourrait se cacher. Et pourquoi est-ce que Rachel continue de se bidonner comme ça ? Elle ne se rend pas compte de la situation délicate dans laquelle elle se trouve ? Je me rapproche d’elle, et donc de la fenêtre, entendant alors la petite voix de l’adjointe du procureur de l’autre côté du mur. Mais bon sang…elle aussi, a joué les acrobates ?! Bon…au moins, elle a l’air de s’y être mieux pris que notre amie, qui pour une raison que j’ignore, continue de rire à gorge déployée : “-Sin ? Ça va, t’as rien ?!” que je demande d’une voix forte, tout en espérant que la rouquine pourra m’entendre, et surtout, qu’aucune policière n’aura besoin d’utiliser ces toilettes.
En attendant, il va quand même falloir trouver un moyen de décrocher Rachel de son perchoir…même s’il faudrait déjà que je comprenne pourquoi elle est coincée comme ça. Me rapprochant donc, je me retrouve penchée en avant, les jambes pliées, à essayer de regarder sous le bide de mon amie, jusqu’à ce que j’y vois enfin plus clair. “-C’est ta ceinture ! Elle est coincée dans le mécanisme de la fenêtre.” Et pendant la longue minute qui suit, je me retrouve à tirer, trifouiller, pousser, bidouiller juste sous Rachel, pour essayer de débloquer la ceinture. Bon sang, il faut vraiment que personne n’entre dans la pièce à cet instant, parce que je n’oserai même pas imaginer ce que l’on pourrait penser. “-Y’a rien à faire, elle ne bouge pas !” que je peste encore un peu, avant de finir par lâcher un gros soupir. “-Bon, Rachel, arrête de rire deux secondes, et ne bouge plus. Je vais couper ta ceinture.” Et alors qu’elle se lance dans un tas de protestations, à base de mots que je l’avais jamais entendu prononcer et qui agresseraient les oreilles d’une bonne soeur -ou la feraient rougir, au choix- je fais comme si je n’entendais rien, et glisse mon couteau dans sa ceinture, lame vers le plafond.
Le cuir ne résiste pas à l’agression et après quelques secondes de plus, je réussis à la dégager, enfin. “-Attention à l'atterrissage !” Et sans lui laisser le temps de réagir, je plaque mes mains sur ses fesses et la pousse de toutes mes forces, alors qu’elle repart dans un fou rire, à peine interrompu d’un “aoutch”, avant qu’elle ne reparte de plus belle. Hé bah…le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a l’alcool plus que joyeux. Je prends appui sur le bord de la fenêtre et me hisse à la force de mes bras, assez pour passer ma tête par l’ouverture, et aviser les deux femmes par terre : “-Mais vous foutez quoi sur l’herbe ? Debout ! J’arrive, et on se sauve, on a trop traîné ici, on va finir par se faire gauler !” que je lance, même si je ne suis pas certaine d’avoir été entendue, vu la façon dont Rachel se roule par terre en expliquant qu’elle passe la meilleure soirée de sa vie. Hé bah…elle n'a pas dû beaucoup s’amuser jusqu’à maintenant !
Je redescends, prends le soin de refermer la fenêtre pour couvrir notre passage, et repars comme si de rien n’était. Est-ce que j’en profite pour faire une petite pause moi aussi…? Oui, possible. Est-ce que je le dirai à Sin ? Nope, on va éviter. La leprechaun va encore monter sur ses grands chevaux et me menacer en l’air de foirer un de mes dossiers. Une fois, ça m’a suffit. Quoiqu’il en soit, je repars aussi vite que possible, aussi discrète qu’un coup de vent -en tout cas c’est mon impression- et retrouve les filles dehors, arrivant à temps pour entendre la rouquine demander pourquoi elle nous a suivi. “-Et aussi, parce qu’on est géniales !” que j’ajoute dans un grand sourire, avant de rendre à Rachel sa ceinture coupée en deux. “-C’est bon ? Plus personne n’a envie de faire pipi au risque de foirer notre petite mission ?! C’est bon pour toi, Mini-vessie ?” que j’ajoute en me tournant vers la juriste, les yeux légèrement plissés.
Et à la question de mon amie sur ce qu’on fait maintenant, je sors d’un air triomphal tous les post-its que j’avais fourré dans ma poche, alors que je lui adresse mon plus beau sourire : “-On va trouver la caisse de ma femme !” Est-ce que j’ai oublié les guirlandes de Noël ? Ouais, possible. Pour ma défense, les fesses et les jambes de Rachel dépassant de la fenêtre ont été une distraction suffisante pour que ça me sorte de la tête. Et je n’y pense pas davantage alors que je nous dirige d’un bon pas vers la caserne, laissant l’autre policière dans mon dos faire un monologue sur l’amour qu’elle portait à sa ceinture, qu’elle adorait, qui était sa ceinture préférée, et qu’elle ne me le pardonnera jamais, et j’arrête d’écouter, trop occupée à passer mon bras autour des épaules de Sinead pour lui dire que c’est mon irlandaise préférée, et que je ne dirai à personne qu’elle a une toute petite vessie qui n’encaisse pas les litres de bière que ses ancêtres buvaient.
Je ne sais ni combien de temps on met à arriver aux abords de la caserne, ni même comment on fait pour réussir à y arriver sans perdre l’une de nous trois en route, ou que l’une de nous se torde violemment une cheville en tombant d’un trottoir. Ce qui est une sacrée victoire. “-Elle est là !!!” que je m’emporte un peu trop bruyamment en repérant la voiture de Remy, vers laquelle je m’avance en sautillant presque. Les filles arrivent à ma hauteur, et je les attrape par les poignets, les tirant vers le trottoir dans mon mouvement, pendant que je m’accroupis pour nous planquer derrière la carrosserie. Roh zut…et voilà que Rachel se lance dans un énième fou rire en nous appelant les ninjas de l’ombre, ou je ne sais pas quoi. “-Mais chuuuuuuuuuteuh. Rachel, tu vas nous faire repérer !” que j’ajoute en essayant de plaquer ma main sur sa bouche…en vain. En me la lèche, me la mords, et je préfère l’enlever d’un air dégoûté avant qu’elle aille plus loin.
Quand les rires sont taris, du moins pour l’instant, je lui adresse un regard sévère, ou quelque chose qui est censé vaguement y ressembler, et après quelques secondes de plus, je me relève pour plonger les mains dans mes poches, et en sortir les post-its. “-Ah, les voilà !” que je les exhibe d’un air triomphal, en ôtant déjà un premier que je m’apprête à poser sur le toit du pick-up, avant de m’arrêter net dans mon geste. De l’autre côté de la rue, par la fenêtre éclairée de la caserne, je distingue clairement Remy, en pleine discussion avec Cruz. Elle a l’air si sérieuse, dans sa tenue, les traits fermés, presque tirés. Ouais, la gnôle me donne la vision d’un aigle il faut croire. Je ne sais pas de quoi ils discutent, ni ce qu’à pu lui dire son collègue et ami, mais elle se met soudainement à rire, sa tête légèrement rejetée en arrière, et…ça me fait des trucs insupportables dans le ventre. Ca me fait aussi dessoûler à la vitesse de l’éclair. “-Putain…” que je dis dans un souffle, sans la quitter du regard. Et merde...nan, vraiment, je n’ai pas envie de devenir ce genre d’ex, qui se planque derrière une voiture pour espionner sa partenaire.
Je m’accroupis une nouvelle fois, avant de finalement m’assoir carrément par terre, en soupirant une nouvelle fois. “-Je suis sûre qu’elle va partir.” que je lâche du bout des lèvres, rangeant les post-its dans ma poche, et levant les mains au ciel d’un geste défaitiste : “-Elle est venue ici pour moi…alors…maintenant que c’est la fin…pourquoi est-ce qu’elle resterait ? Sa famille de cœur…sa seule famille maintenant, est à Los Angeles, alors…pourquoi continuer à s’infliger Downfall ?” que je demande à voix haute, même si je n’attends aucune réponse de la part de mes amies. Pas besoin…je sais ce qu’il en est. “-Alors voilà…elle va partir, c’est sûr…et moi je vais rester toute seule ici.” Hé bah dis donc…c’est les montagnes russes, cette beuverie. Je sens la main de Rachel me tapoter l’épaule -à la manière d’un patpat maladroit- et je ne remarque pas qu’elle a piqué le couteau dans la poche de ma veste avant d’entendre un long “pfffffuit” et de voir son air satisfait. Mais putain !! “-Rachel !!! Mais pourquoi t’as fait ça ? On avait dit qu'on ne crevait pas de pneus finalement !!!” Elle glousse pendant que je lui retire le couteau des mains, avant de lever les épaules et de nous balancer l’explication la plus pourrie qui soit : “-Bah quoi…? Comme ça, au moins, elle partira pas.” Et elle ricane de plus belle alors que je ferme les yeux et lance un regard impuissant à Sinead, à deux doigts de lui renvoyer sa question précédente. Et maintenant, on fait quoi ?!
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 17 Fév - 16:23
A shot of vodka and two aspirines, please
Non, sincèrement, cette soirée tourne au grand n'importe quoi ! Tu le sais bien, tu en as conscience… Mais ton état d'ébriété ne te permet pourtant pas d'essayer de calmer un peu les choses et de remettre un peu de sérieux là-dedans. D'autant plus que tu n'es absolument pas aidé par l'état d'Anja et Rachel, ayant encore plus bu que toi, et le fait que Rachel se retrouve à moitié coincée pour passer à travers la fenêtre des toilettes des femmes du commissariat… Oui, c'est vraiment n'importe quoi ! Et on en parle du fait que tu sois en train d'essayer de te faire entendre d'Anja, à l'intérieur du bâtiment, pour lui faire comprendre que Rachel a flippé à cause de la chasse d'eau qu'elle a elle-même tiré et tu as fait peur aussi par extension, expliquant de façon bien bancale mais pourtant véridique cette situation complètement lunaire dans laquelle vous vous retrouvez ? Bah, de toute façon, tu n'es pas sûre que la blonde t’ait entendu. Tout comme tu ne comprends même pas ce qu'elle dit, entendant sa voix mais pas assez pour reconnaître des mots.
En tout cas, elle finit par trouver un moyen de décoincer enfin Rachel, toujours morte de rire, et qui finit par t'atterrir à moitié dessus en recommençant déjà à se bidonner. C'est fou comme elle se marre bien plus qu'Anja et toi réunies ce soir. Les joies de l'alcool dirons-nous, quand tu seras assez sobre pour réellement tout percuter. Quoi qu'il en soit, vous vous retrouvez là toutes les deux à devoir attendre que la blonde vous rejoigne à l'extérieur… Même si pendant quelques secondes, tu te prends à espérer quand même qu'elle est un peu plus lucide que vous deux et qu'elle va faire le tour pour passer par la porte du commissariat et pas par cette foutue fenêtre. Mais non, ça va, y en a au moins une de vous trois qui continue à réfléchir un peu - et à peu près si tu te rappelles quand même de son grand projet vous ayant mené ici - et elle arrive bien à votre niveau par le chemin "normal" pour ça… Juste avant de vous demander ce que vous foutez encore par terre Rachel et toi.
- On cherche notre dignité. Au cas où elle se soit planquée là.
Balances-tu presque du tac-au-tac d'un ton sarcastique qui te ressemble assez, il est vrai… Mais pas forcément pour sortir ce genre de sarcasme là en fait, il faut bien l'avouer. Es-tu réellement surprise d'entendre Rachel repartir presque aussitôt dans un grand rire ? Pas vraiment. Tu as même une soudaine envie de violence pour la pousser et la faire taire mais bon… Tu te connais bien trop pour savoir que c'est une très mauvaise idée de céder à cette envie. Etant donné que déjà parfaitement sobre, tu serais capable de te faire mal toi en la bousculant, alors ivre, c'est un coup à finir face à Remy bien plus vite que prévue : parce que tes amies auront appelé les pompiers en te voyant t'étaler de tout ton long parterre, le nez en sang et sans doute cassé…
Tu te retiens donc et vous finissez même par vous relevez alors que la blonde semble plus que décidé à mener à terme son plan contre sa femme. Ou future ex-femme ? Attend, tu as un doute d'un coup, tu ne sais plus où ça en est tout cette histoire. De toute façon, tu n'as pas vraiment le temps d'y réfléchir plus que ça - et tant mieux sans doute vu ton état - que la voix d'Anja s'élève déjà encore une fois pour… Te retraiter de mini-vessie. Ok, cette fois, tu n'as pas le temps de te retenir, même si tu n'es pas physiquement parlant violente. Tu te contentes juste de lui adresser directement un doigt d'honneur de manière assez énervée.
- Et lui, il est mini ?
Lances-tu d'un ton tout aussi énervé que ton geste et ton expression, bien agacée par tout ça alors que tu sais parfaitement qu'elles en ont toutes les deux profiter aussi ! Mais bon, voilà que Rachel se met déjà à pouffer encore, coupant directement la moindre possibilité d'apparition de tension entre vous.
- Peut-être plus petit que le gode-ceinture de Remy.
Qu'elle se met même à te répondre en continuant de pouffer de rire comme une ado attardée - que tu commences presque à te dire qu'elle est, dans cet état - et te faisant déjà ouvrir la bouche de façon choquée. Mais déjà, ton expression tout aussi choquée disparait de ton visage alors que tu plaques tes mains sur tes oreilles et te met même à fermer les yeux sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Dans le doute dires-tu si on te pose la question, mais tu verras ça plus tard.
- J'veux pas savoir. Je veux pas savoir. Je veux pas savoir, lalalalalala.
Scandes-tu alors en te mettant presque à chantonner sur la dernière partie de tes paroles. Mais oui, clairement, tu ne veux rien savoir de la vie sexuelle du mariage de ton amie. Tu aimes beaucoup Anja mais il y a des limites et celle-ci en est clairement une ! Bon, malgré tes mains sur tes oreilles et ton pseudo mantra, tu entends quand même parfaitement le rire de Rachel. Signe que ton petit manège ne sert pas à grand-chose, raison pour laquelle tu finis donc par rouvrir les yeux tout en baissant tes bras. Non mais sérieusement… Cette soirée vire vraiment en n'importe quoi !
Comment vous finissez par arriver à la caserne à laquelle Remy est affectée sans qu'aucune de vous trois ne se casse la figure ou une cheville ? Franchement, tu n'en as pas la moindre idée tant cela semble relever du miracle à ce niveau. Mais bon, tu ne vas pas t'en plaindre pour autant, loin de là même. En tout cas, vous voilà face à cette caserne, à vous cacher comme vous pouvez derrière la carrosserie de la voiture qu'Anja voulait absolument trouver depuis votre départ du bar. Il faut bien avouer que tu n'as pas trop tout suivi sur le comment du pourquoi vous vous retrouver à vous cacher alors qu'il te semblait que vous deviez faire… Quoi au juste ? Mince, tu ne sais plus. Mais pas vous cachez, ça, tu t'en rappelles quand même un minimum ! Ce changement de programme soudain doit avoir quelque chose à voir avec le changement soudain d'humeur d'Anja, bien plus morose que quelques instants auparavant et en train de vous dire à Rachel et toi qu'elle est certaine que Remy va quitter la ville dès la fin de leur mariage. Tu gardes le silence à cette déclaration, pas vraiment douée pour ce genre de situation ou pour donner des conseils de couples que tu sois sobre ou non. Mais quand tu vois Rachel se mettre à lui tapoter de façon réconfortante l'épaule, tu te dis qu'il faudrait quand même que tu fasses ou dise quelque chose toi aussi.
- Pas forcément… Peut-être que Downfall reste une option intéressante pour sa carrière ?
Suggères-tu alors, de manière clairement hésitante. Et prouvant allègrement à quel point ce genre de situation n'est pas du tout ta zone de confort, très loin de là même. Mais bon, tu as quand même tenté quelque chose, non ? Et tu pourrais même prendre ta situation professionnelle comme argument pour ce que tu viens de dire, même si tu y renonces assez vite. Déjà parce que vous n'êtes absolument pas dans les même branches professionnelles, Remy et toi, et qu'en plus, non, ce n'est pas vraiment le moment de sortir un "regarde, moi par exemple". Tu es complètement nulle pour réconforter les gens, c'est vrai, mais tu n'es pas complètement stupide non plus ! Et de toute façon, même si tu aurais voulu le faire, poussée par l'alcool à continuer dans la lignée du grand n'importe quoi, tu n'aurais pas eu le temps de le faire. Pourquoi ? Parce que voilà que l'attention d'Anja et la tienne sont attirées vers le bruit caractéristique d'un pneu en train de se dégonfler… Et voilà que tu as de nouveau ton expression choquée sur le visage alors que tu percutes tout juste que Rachel vient vraiment de crever le pneu le plus proche d'elle de la voiture de Remy. Et si la blonde réagit plus vite que toi, la réponse que Rachel lui lance te remet déjà les idées en place.
- Mais nom de dieu, Rachel !! T'es flic ou une putain de petite racaille ? Tu sais que je pourrais demander à Anja de te coffrer pour ça ?
Bon, en vrai, tu n'en es pas sûre à 100% de ce que tu viens de dire mais tu peux clairement plaider le fait d'empêcher un secouriste de pouvoir se déplacer, la dégradation d'un bien d'autrui ou même tout simplement le vandalisme ! Et ça continue à la faire rire en plus ! Mais elle se fout vraiment de votre gueule ou quoi ? Tu es presque sur le point de le lui demander de manière assez directe - enfin, à ta façon quand même mais dans ta tête, ça reste de façon cash quand même - mais vous êtes déjà interrompu par une voix masculine qui a l'air de tenter de vous interpeler. Un coup d'œil rapide par-dessus le capot et tu comprends tout de suite que oui, vous êtes bel et bien repéré. Mais pas étonnant en même temps avec les grands éclats de rire de Rachel et ses conneries !
- Merde, courreeeeeeeez !!
Lances-tu quand même aux deux autres avant de te redresser dieu seul sait comment sans te vautrer au sol au passage. Pour ce qui est de courir pour fuir… Disons que tu fais ce que tu peux mais qu'il est évident qu'alcoolisée comme tu es, c'est là encore un autre miracle que tu ne t'étales pas au sol à chaque pas que tu fais. Et pour la direction à suivre, et bien heureusement qu'Anja est devant toi parce que tu n'as pas la moindre idée d'où tu vas là. Et le rire de Rachel dans ton dos qui te donne envie de lui faire un croche-patte au passage… Mais on en revient au fait que si tu te laisses aller à cette idée, et que tu tentes vraiment de faire ça, c'est toi qui vas tomber, te casser le bras et peut-être même te tordre la cheville au passage.
Tu ne sais pas trop combien de temps vous courrez comme ça - enfin, si on peut appeler ça courir mais ça ouvre un autre débat - ni même si vous avez fui loin ou pas, mais vous finissez quand même enfin par vous arrêter. Tant mieux parce que tu n'es clairement pas faite pour la course, vraiment ! Et bizarrement, on dirait que vous n'avez pas été suivie dans votre fuite… Mais tant mieux là aussi, non ? En tout cas, tu en profites pour reprendre ton souffle avant de te tourner vers tes deux amies avec un regard bien énervé pour le coup… Ou du moins, qui doit y ressembler un tant soit peu si l'alcool ne s'en mêle pas trop et rend ton regard plus bizarre que noir.
- Sérieux les filles, c'est la dernière soirée que je fais avec vous ! J'ai pour ambitions de devenir Procureure de Downfall, moi ! Pas de finir en prison en vous suivant dans votre connerie !
Oui t'es énervée ! Et il y a de quoi, non ? Et bien sûr, Rachel qui se remet déjà à rire de ton coup de nerf alors que c'est clairement elle qui, à ton avis, pourrait vous faire finir toutes les trois en garde à vue. Mais comment une femme pareille a réussi à avoir un badge de police. Remarque, ça peut expliquer certains problèmes dans la DPD. Ou c'est toi qui es beaucoup trop…. Trop toi en fait.
- Ouais mais t'aurais vu ta tête tout à l'heure.
Qu'elle te répond déjà et toujours en riant alors que tu la regardes sans trop savoir comment toi, tu dois réagir. Si tu as comme l'impression que tes gènes de furie irlandaise pourraient se réveiller d'un seul coup dans ce genre de situation, tu gardes quand même à l'esprit le fait que tu te retrouverais sans doute blessée toi aussi dans ton pétage de plomb. Alors pour le moment, oui, une part de toi est quand même contente que ton esprit soit à moitié anesthésié par l'alcool.
Workaholic ••• Forgetting yourself at work, drowning in cases, pushing you emotions away... It's so much easier.
Anja Fredriksen-Lancaster
POLICE
◭ CREDITS : Syndrome
◭ COMPTES : Solveig, Priya, Livia & Andrea
◭ MESSAGES : 123
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Mar 30 Avr - 23:19
A quel moment est-ce que la soirée est partie en vrilles, exactement ? Je me souviens de notre arrivée au bar, à Rachel et moi, et qu’on a peut-être commencé à fêter la fin de journée de travail avec un peu trop d’enthousiasme en attendant l’arrivée de Sinead. Combien de verres est-ce qu’on a bu ? J’ai arrêté de compter…et c’est peut-être exactement pour cette raison qu’on se retrouve comme ça, les filles vautrées dans l’herbe, et les idées si embrouillées que ça relève presque du miracle qu’on soit arrivées jusqu’ici en un seul morceau, sans qu’il ne soit arrivé la moindre catastrophe. Enfin bon…je ne compte évidemment pas le sort de la ceinture de Rachel dans le lot, parce que j’ai encore du mal à comprendre comment elle a pu se retrouver comme ça, le cul en l’air, bloquée comme elle l’était. “-Ta dignité ? Je crois que tu l’as oublié au bar, à côté de celle de Rachel.” que je réponds, aidant mon amie à se relever, alors qu’elle continue de pouffer comme si la situation était absolument hilarante.
Maintenant qu’on est de nouveau au complet, et sur la terre ferme, je fais un rapide état des lieux de notre mauvaise troupe, et vérifie que rien ne pourra plus nous éloigner de notre but premier, et surtout pas des envies pressantes. La réaction de Sinead, ou plutôt ce majeur qu’elle m’adresse, m’arrache un froncement de sourcils, alors que je rétorque immédiatement : “-Arrête avec tes propositions indécentes, je te rappelle que je suis mariée.” Mais ma réplique sonne creux à côté de celle de Rachel qui pour le coup, me fait ouvrir la bouche dans une mimique presque choquée. Hé bah celle-là, je ne l’avais pas vu venir…et j’imagine que la rouquine non plus, si j’en crois sa réaction presque enfantine qui consiste à se boucher les oreilles et à fermer les yeux. “-Oh ça va, Sainte Nitouche ! Plus de dix ans de mariage…tu crois qu’on se contente de se regarder dans le blanc des yeux en se tenant par la main ?!” Je lève légèrement les yeux au ciel, mais me détourne presque aussitôt des deux autres pour regarder autour de nous. Ah ouais, voilà…faut partir par là-bas !
On se remet donc en route, de façon chaotique, désordonnée, et tout sauf discrète. Même si, concernant ce dernier point, c’est surtout Rachel qui se montre incapable de se déplacer sans rire, trébucher, et lâcher des remarques pas très fines dont elle se souviendra probablement plus demain matin. Malgré le bancal de notre expédition, je suis la première surprise de constater qu’on est arrivées à destination quand je repère la voiture de Remington, garée devant la caserne. Si le plan est simple, il ne me faut rien de plus que la distinguer de l’autre côté de la rue, en pleine conversation, pour qu’il me sorte de la tête, et qu’il ne reste plus que…que quoi, d’ailleurs ? De la mélancolie ? De la nostalgie ? Une peur viscérale qui m’étouffe au point que je ne parviens pas à retenir mes pensées, et que je les exprime à voix haute devant mes amies, sans retenue ? Ah…quoi que…c’est peut-être la bière qui fait ça.
Mais quoi qu’il en soit, le constat est là. Amer. Douloureux. Remy va partir. Je suis sa seule famille, ici à Downfall. Enfin, si on excepte sa famille de boulot, évidemment, vu qu’elle considère certains de ses collègues et subalternes comme tel. Mais sa vraie famille, sa famille de cœur, nos filleuls…rien ne l’empêchera de retourner vivre à Los Angeles auprès d’eux. Cette pensée me fait déssoûler plus vite que n’importe quelle douche froide, et maintenant, je pense juste à rentrer pour m’enfiler un truc qui chassera la froide vérité et me plongera de nouveau dans un bienheureux brouillard d’où sont exclues ce genre de pensées négatives. Je sens la main que Rachel fait peser maladroitement sur mon épaule, et tourne un visage blasé vers Sinead qui ne se donne pas trop de mal pour me consoler, ce dont je ne peux pourtant pas la blâmer. Il n’y a rien de plus à en dire, point final.
Je sens venir le genre de gros soupir qui prend à la gorge…et qui y reste coincé quand j’entends le bruit que fait le pneu de Remy, tout juste lacéré par Rachel. Je récupère de ses mains la lame qu’elle m’a chipé pour accomplir son méfait, et l’engueule déjà comme la sale gosse qu’elle vient d’être. Sinead en rajoute une couche, manifestement aussi énervée que moi par le comportement irresponsable de notre amie. “-Mais ouais, Rachel ! Je suis à deux doigts de te passer les menottes, bordel!” que je lâche en soufflant mon mécontentement, alors que l’intéressée continue de glousser : “-Oh oui, s’il te plait lieutenant Fredriksen, passe moi les menottes !” Je ferme les yeux de dépit face à cette réaction, et me promets de faire davantage attention à la consommation de notre amie la prochaine fois qu’on sort. Si Rachel n’est pas du genre à boire plus que de raison, ce soir il est clair qu’elle a largement dépassé ses limites…et j’espère que ça ne cache rien de plus qu’un simple laisser aller de sa part.
De toutes façons, ce n’est pas comme si j’avais l’occasion de lui demander ce qui lui a pris, ni pourquoi elle a fait exactement ce qu’on a dit qu’on ne ferait pas, et pourquoi elle trouve ça aussi hilarant, alors que ça ne l’est pas. Non, là…là, il faut qu’on court. Vite. Et loin. Sans se casser la gueule, ce serait bien. Sans en perdre une en cours de route, ce serait encore mieux. Je ne sais pas combien de temps on court, je sais juste que ça me semble durer une éternité, et que je manque de m’étaler plusieurs fois sur le trottoir Downfallien quand je me retourne pour vérifier que mes amies sont toujours derrière moi, et que toute l’unité de pompiers de ma femme n’est pas en train de nous courir après. Et puisque je constate que ce n’est pas le cas, je finis par ralentir l’allure, jusqu’à m’arrêter complètement, essoufflée, les filles sur mes traces.
Sinead et Rachel me rejoignent à leur tour, à quelques instants d’intervalle, et je devine à l’expression crispée de notre amie juriste qu’elle n’a pas vraiment apprécié la petite démonstration de ma collègue. D’ailleurs, elle ne tarde pas à lâcher l’une de ces remarques que j’attribue sans hésiter une seule seconde comme une réponse à la situation, et non pas un réel désir de couper les ponts avec nous. Oh et bordel, Rachel qui ne fait rien pour arranger la situation, avec ses remarques. “-Okay, calme toi le Leprechaun en colère. Même bourrée jusqu’à la moelle, Rachel t’allonge avec une main dans le dos…” que je dis dans un soupir, avant de me rendre compte de la teneur de mes propos, et leur incroyable indélicatesse : “-Excuse-moi, ce n’était pas censé sonner comme ça. Mais si ça t’intéresse, je t'entraîne quand tu veux pour remédier à ce détail, et vous réglerez ça sur un ring en bonne et due forme.” que j’ajoute en lui adressant un sourire entendu. Je ne voulais pas la dénigrer, ou appuyer sur le fait que Rachel sait comment maîtriser un individu grâce à notre métier. Je voulais simplement éviter que la situation parte davantage en vrilles. Et…si si, connaissant les filles, c’est plus que possible. Surtout quand il semble clair que ma camarade de police n’a plus aucune limite ce soir.
Maintenant que j’ai retrouvé mon souffle, et que je suis certaine que Sinead ne va pas malencontreusement claquer sa main contre la joue de Rachel, je prends le temps de regarder autour de nous, pour me repérer. Ah tiens…si ce n’est pas parfait, ça. “-On est près de chez toi. On te raccompagne. On te fera appeler un taxi de là-bas si tu veux.” que j’ajoute à destination de la rouquine après m’être rendu compte que Rachel habite à quelques rues d’ici. On a bien parcouru une bonne partie de la ville, à pied ou en courant, on n’est plus à quelques miles près.
De mon côté, je crois que je vais passer la nuit avec elle, parce que j’ai comme la certitude que demain matin risque d’être un peu compliqué pour la brune…et peut-être aussi que je ne suis pas super pressée de me retrouver face à ma compagne dont le pneu vient tout juste d’être bousillé par ma collègue. Le fait que mon portable ne soit pas déjà en train de sonner me laisse pourtant penser que Remy ne sait pas que je suis liée, de loin, à son pneu à plat. Ca me laissera quelques heures de répit pour trouver une explication à ma présence devant sa caserne, et comment, ce qui devait être une petite plaisanterie innocente, a fini par nous échapper totalement. Et bon sang, ça, ce n’est pas gagné !
Sujet: Re: [TERMINE] A shot of vodka and two aspirines, please Sam 4 Mai - 15:05
A shot of vodka and two aspirines, please
Plus de doute, cette soirée est complètement partie en vrille au moment même où tu as mis un pied dans ce foutu bar pour rejoindre tes deux amies. Tu n'as plus trop de doute là-dessus quand tu vois, de manière un peu floue à cause de l'alcool, votre degré d'alcoolémie justement. Et les conneries que vous vous retrouvez à faire et à dire en étant presque persuadés que tout était parfaitement normal alors que… Bah non !! Vous êtes quand même lieutenant de la DPD pour deux d'entre vous et assistante du procureur pour la troisième ! Et voilà que vous continuez d'ailleurs à le faire, Rachel sortant encore une débilité plus grosse qu'elle et qui te fais réagir de manière assez surprenante c'est vrai. Infantile d'après les propos d'Anja qui réagit à son tour, alors que tu te retiens de lui adresser un nouveau doigt d'honneur.
- Mais vous faites bien ce que vous voulez, tant que ça continue de pas me regarder !
Que tu préfères balancer à la place, histoire de bien lui faire comprendre que tu te fous royalement de ce qu'elle fait de son cul et que tu aimerais que cela continue comme ça. C'est Rachel qui veut toujours tout savoir dans les détails, pas toi ! Qu'elles te traitent de Sainte Nitouche si elles veulent, de frigide ou de tu sais quel autre surnom de ce genre encore qu'on t'as filé tout au long de ta vie d'adulte. Mais tu ne cours juste pas après le cul, préférant de loin te concentrer sur des choses qui te semblent bien plus importantes que ça.
De toute manière, tu n'as pas vraiment le temps - ni l'envie d'ailleurs - de te lancer dans un grand discours à ce sujet que vous bougez de nouveau. Comment diable est-ce que vous avez réussi à rejoindre la caserne à laquelle est affectée la femme d'Anja ? Tu n'en as pas la moindre foutue idée et c'est vrai que demain matin, quand tu auras décuvée, tu vas sans doute parler de miracle à ce sujet. Mais en tout cas, vous y voilà, devant la caserne et juste à côté de la voiture de Remy. Et vous n'avez même pas le temps de commencer vraiment à faire la blague stupide que vous aviez en tête - et que tu as d'ailleurs déjà oublié, mais ceci n'est qu'un détail - que la blonde à côté de toi semble soudainement douter de… Oula, de beaucoup trop de chose pour que tu arrives à tout suivre ou même à trouver une réponse vraiment adaptée à la situation. Surtout que tous ceux qui te côtoient le savent bien : le social, ce n'est absolument pas trop truc ! De toute manière, Rachel attire encore une fois l'attention sur elle avant que tu puisses faire quoi que ce soit de plus… Autre que l'engueuler en comprenant ce qu'elle vient de faire. Et bien sûr, elle est tellement bourrée qu'elle continue à prendre tout ça pour une vaste plaisanterie, commençant presque même à faire du rentre dedans à Anja en se marrant.
La course effrénée qui suit ne semble pas suffire pour autant pour calmer Rachel ou même faire baisser ne serait-ce qu'un peu son taux d'alcoolémie. Il suffit de voir la manière dont elle continue de glousser de rire en sortant ses conneries. Et alors que tu sens de plus en plus monter en toi l'envie de la claquer, Anja ne tarde pas à intervenir pour calmer les choses. Enfin, plutôt pour limite t'insulter pour te dissuader de frapper Rachel. Ça marche plutôt bien, maintenant, c'est elle que tu hésites à gifler. Même si elle s'excuse quelques secondes plus tard en essayant de s'expliquer comme elle peut et même te proposer de t'apprendre à te battre pour régler tes comptes avec Rachel dans le ring.
- Ça ira, merci…
Lâches-tu à la place de manière assez sèche et presque même venimeuse pour le coup. Parce qu'en vrai, tu bouillonnes de ne pas répondre autre chose de bien moins sympathique. Comme le fait que tu n'étais peut-être pas la plus adroite de vous trois, que tu n'es pas formée comme elles à maitriser des gens pour bosser mais que contrairement à elles, tu as passé 12 ans en foyer. Et que l'air de rien, même si ça n'a rien d'académique, de loyale ou de fair-play, très loin de là même, tu sais parfaitement te défendre de manière particulièrement fourbe s'il le faut. Pas le choix après tout quand on connait ce genre de situation. Mais tu n'as absolument pas envie de remettre ça sur la table, de reparler de cette pseudo enfance de merde que tu as connu et qui risque de vite te faire avoir l'alcool encore plus désagréable que tu ne commences à l'avoir.
De toute façon, une fois encore, Anja fait en sorte de détourner de nouveau votre attention à Rachel et toi et à changer de sujet. Notamment en faisant remarquer que votre drôle de mission - si tant est qu'on puisse appeler ça ainsi - a fini par vous ramenez assez près de là où habite Rachel. Et pendant que la blonde continue de parler et d'expliquer le plan qui lui vient à l'esprit pour la suite de la soirée, et qui consiste judicieusement à ce que vous rentriez chez vous, tu prends le temps de regarder un peu plus les rues autour de toi. Ah oui, c'est vrai, ça y est, tu vois toi aussi où vous êtes maintenant. Et effectivement, tu n'es plus très loin de ton appart' toi aussi.
- Non t'inquiète, pas besoin. Je suis pas très loin non plus. Je serais plus vite chez moi à pied qu'à attendre un taxi.
Réponds-tu assez rapidement et de manière totalement neutre cette fois. A croire que tu as commencé à décuver un peu, suffisamment en tout cas pour recommencer à vraiment garder le contrôle sur tes émotions. En réalité, tu as surtout envie de te retrouver un peu seule maintenant, sans doute bien plus touchée par les paroles d'Anja quelques instants auparavant que tu ne veux bien l'admettre ou même le montrer. Tu finis quand même par tourner de nouveau le regard vers ton amie, bien que gardant une expression assez neutre sur le visage cette fois encore.
- Fais gaffe qu'elle ne fasse pas de nouvelles conneries jusqu'à chez elle.
As-tu vraiment besoin de préciser que tu parles de Rachel alors qu'elle les enchaîne depuis le début de la soirée ? Tu pars du principe que non. Après tout, comme elle te l'a si subtilement rappeler, elles sont de la police. Donc ce genre de déduction devrait être dans leurs cordes. Et voilà, tu commences à te faire amère et désagréable. Preuve que tu fais mieux de te taire et de garder tout ça pour toi en t'assurant de rester seule dans les minutes à venir. Et jusqu'à demain matin même, il vaut mieux. Voire demain après-midi, tu en jureras à ton réveil. Quoi qu'il en soit, tu adresses un dernier salut aux deux lieutenants, leur assurant que tout va bien, que tu n'as pas beaucoup de chemin à faire et que vous n'êtes pas dans un quartier de la ville qui craint - ce qui est suffisamment rare pour bien le rappeler d'ailleurs, tu en conviens. Et là-dessus, continuant à te faire assez neutre et détachée, tu finis par t'éclipser à ton tour dans une autre rue, prenant la direction de ton appartement. Tu attendras d'y être, certaine d'être seule à ce moment-là, pour voir si tu ressens le besoin de te lâcher émotionnellement parlant ou pas. Même si pour l'instant, tu penses que tu as surtout besoin de t'allonger dans ton lit et de dormir, histoire de mettre cette soirée de côté.