[TERMINE / RP COMMUN 7.1] Our downfall is a preparation for your up-rise

Isolée dans un coin de la pièce, Livia avait donné ses ordres par sms, qui bien que ce n’était pas le moyen le plus aisé pour communiquer dans une situation telle que celle qu’ils connaissaient actuellement, lui assurait de ne pas mettre ses hommes en danger, en les confrontant à une conversation téléphonique audible par les personnes aux alentours. Plusieurs autres messages furent envoyés aux Prayers s’étant glissés dans la foule, et bientôt, la rumeur fut lancée qu’un bâtiment proche du cortège abriterait cette nourriture réclamée à corps et à cri par la foule. Ou du moins, une majorité de la foule, estimait Livia, qui avait suggéré cette stratégie pour disperser les émeutiers, et pouvoir dissocier ceux qui battaient le pavé animés par la faim, ou ceux qui étaient venus en découdre avec les Prayers.

Son téléphone sonna, affichant l’identité de son interlocuteur, qui arracha un bref froncement de sourcils à la juriste. A l’autre bout du fil, Aaron et de nouveaux ordres que la jeune femme s’empressa de suivre, aussitôt le téléphone raccroché. A son tour, elle quitta la salle de réunion d’urgence pour rejoindre son équipe de filature, leur expliquant la stratégie adoptée, et répétant le désir du Boss que tout visage s’approchant de leur QG soit photographié. Ils se mirent rapidement en route avec leur matériel pour aller se poster en hauteur, et immortaliser le portrait de ceux qui venaient frapper à leurs portes, quand bien même le travail était fastidieux, et prendrait de longues minutes.

Les pas de la juriste la conduisirent finalement dans son bureau, pour un bref arrêt, à peine le temps d’attraper le dossier constitué au fil des semaines, des mois, sur ces ennemis qui décidaient aujourd’hui d’agir. Attrapant un ordinateur portable, Livia retrouva la salle de réunion quelques instants à peine après qu’Aaron y soit retourné à son tour, et prit place sur un coin de table, ouvrant le pc face à elle. Son regard sombre se tourna vers Georgia lorsque cette dernière prit la parole, mais ne s’y figea pas longtemps, le portable vibrant une nouvelle fois dans sa main accaparant toute son attention. “-En effet, on me rapporte que l’entrepôt est bien en train d’être vidé de son contenu, et les manifestants venus se servir quittent la zone. La foule s’est dispersée, mais les émeutiers restent encore nombreux, et devraient arriver d’ici quelques minutes.” souffla-t-elle en levant le nez de son écran, taisant les dires de McCreary sur les dégradations subies. Ce n’était pas le plus urgent à ses yeux, et une fois leurs biens endommagés, que pouvaient-ils y faire dans l’immédiat ? Rien, alors autant concentrer leur énergie, et leurs réflexions, sur un sujet plus urgent.

Une pastille rouge clignota sur le pc devant elle, poussant une nouvelle fois Livia à quitter du regard les Prayers pour pianoter sur le clavier et afficher ce qui l’intéressait. “-Les premières photographies des manifestants proches commencent à arriver…” reprit-elle, cliquant encore quelques fois sur l’ordinateur, avant que l’imprimante se mette à cracher plusieurs clichés, que Liv s’empressa d’aller récupérer, pour les étaler sur la table, à côté du dossier concernant les Rats. “-Quels sont tes ordres si on identifie des Rats dans l’immédiat ? Doit-on les faire extraire de la foule ?” demanda-t-elle en relevant la tête vers Aaron, les sourcils haussés, alors que la pastille s’affichait de nouveau sur le pc de la juriste, indiquant l’arrivée de nouvelles photographies. D’un geste du menton vers l’ordinateur, elle demanda silencieusement à l’un des hommes à sa gauche de lancer les nouvelles impressions, qui trouvèrent leur place à côté des précédentes, épaississant la complexité de leur tâche de reconnaissance.

L’imprimante crachait les clichés pris à peine quelques instants plus tôt par ses équipes, Livia se hâtant de les étaler sur la table, aux yeux de tous. De par ses recherches précédentes, elle ne doutait pas qu’elle parviendrait à identifier certains des Rats cachés parmi la foule d’émeutiers, même si le travail serait sans doute fastidieux, au vu du nombre de visages qu’il fallait observer, et identifier. Mais s’il y avait bien une chose que la juriste était, c’était être acharnée, même face à une tâche qui paraissait pourtant rebutante. Elle leva le visage vers Aaron lorsqu’il annonça qu’aucune action ne devait être entreprise dans l’immédiat contre ceux qui avaient savamment orchestré cette manifestation, afin d’éviter que les Prayers ne finissent pointés du doigt, une décision qu’elle approuva d’un simple hochement de tête.

La pluie battait désormais avec régularité les fenêtres de leur cellule de crise, alors qu’en contrebas, dans les rues autour d’eux, les leurs se heurtaient aux plus déterminés des émeutiers, ceux venus pour se battre, et faire saigner. Leurs défenses étaient pourtant solides, quoique éprouvées malgré tout par la détermination des manifestants, Rats en tête. Le portable de l’hispanique vibra une nouvelle fois, alors que McCreary lui annonçait finalement qu’il quittait la foule pour se planquer, alors que les premiers uniformes apparaissaient, aussi bien ceux de la police que de l’armée. L’information fit serrer les dents de Livia, qui tourna finalement le visage vers Olivia lorsque cette dernière leur fit part des arrestations qui étaient déjà en cours, civils, Rats, Prayers se faisaient passer les menottes de manière aléatoire. “-Evidemment. Ils n’allaient pas passer à côté d’une si belle occasion de venir mettre le nez ici.” siffla-t-elle d’un ton dur, avant de tourner son visage vers Aaron une nouvelle fois.

Que faire face à leur déploiement dans leur territoire ? La réponse première qui venait en tête à la mexicaine n’était pas la plus raisonnable, si bien que Livia garda les lèvres closes. Les forces de l’ordre venaient mettre leur nez dans une manifestation qui était presque sous contrôle, à Florence, chez eux. L’idée lui faisait grincer des dents, et s’il n’était pas question des civils encore présents, des leurs déjà arrêtés, ou blessés, la brune aurait choisi une réponse adaptée à cet affront : avec la manière forte. Sauf que là, il lui semblait qu’ils étaient pieds et poings liés. “-Je ne suis pas certaine qu’on puisse faire quoi que ce soit dans l’immédiat. Ils ont sans doute arrêté des hommes à nous dans le lot. Nous avons sans doute aussi des blessés, des hommes encore présents dans ce qu’il reste de la foule. Et il reste beaucoup de civils dans nos rues. Nous ne sommes pas assez bien organisés en ce moment même pour les contraindre à faire demi-tour, ou nous opposer à leur présence sans bain de sang.” répondit-elle en fronçant les sourcils, les bras se croisant sur sa poitrine, alors que son attention se tournait finalement vers Aaron, qui aurait le fin mot dans cette histoire. Quelle que soit sa décision, Livia savait que cette journée ne resterait pas sans conséquence, et que longues seraient les heures de réflexion pour éviter qu’une telle situation se reproduise.