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 Apprendre de nos erreurs x Emily

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Anja Fredriksen-Lancaster
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MessageSujet: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptySam 7 Oct - 11:16

Yeux plissés, une fesse posée sur le bord de mon bureau, j’écoute avec attention Yates nous donner des pistes à exploiter concernant de potentiels nouveaux clans, gangs, cartels, groupes en émergence dans cette bonne vieille ville rassurante qu’est Downfall. Aucune certitude sur ce qui se passe dans nos rues, mais c’est justement là qu’on intervient. Pour faire le tri, voir ce qu’il en est réellement, dépatouiller le vrai, du faux. Une chance qu’aucun d’entre nous n’ait réellement pensé un jour que la chute de ces foutus Prayers of Insanity amènerait subitement la paix et le calme dans le quartier expérimental. Des indices, ici et là, nous font penser que la place vacante laissée par le cartel géré par Phillmore n’est pas restée vide bien longtemps. Et tout notre travail est de surveiller ça de près, de mettre des noms et des visages sur ces changements dans l’échiquier de la vie Downfallienne. Quelques heures de boulot en perspective.

Je ne suis pas mécontente que la journée soit finie, et je sais d’avance que mon cerveau, bien planqué dans mon crâne, va cogiter dur à tout ça dans les heures qui viennent. C’est toujours comme ça, quand de nouvelles informations émergent dans une affaire, ou qu’un nouveau dossier voit le jour. Même ailleurs qu’au bureau, je reste lieutenant jusqu’au bout des ongles, incapable de mettre en veille mes pensées. Je salue Erika et Cillian en train de discuter près de ce grand paperboard sur lequel se trouvent nos maigres pistes, et quelques instants plus tard, je me retrouve devant le commissariat, farfouillant dans mes poches pour y trouver les clés de la voiture dans laquelle je m’installe, non sans laisser échapper un long bâillement.

Pour autant, je n’arrive pas à me décider à tourner la clé dans le contact, à démarrer, et à rentrer chez nous. Chez nous. Cet endroit qui n’est désormais plus que quelques murs et un toit, plutôt qu’un foyer, la scène de nos disputes, le témoin de la fin de notre mariage, la porte que je passais autrefois avec enthousiasme en sachant ma femme derrière, et dont la simple vision m’arrache désormais un frisson d’appréhension. A ces pensées, à la simple idée de rentrer, je pourrais jurer sentir tous les poils de ma nuque se hérisser, et chaque fibre de mon corps se contracter. Même me répéter qu’il ne s’agit que d’une mauvaise passe n’a plus le moindre effet, pas quand ladite mauvaise passe dure depuis si longtemps. Pesant mes différentes options, je laisse mon regard traîner dans la rue autour du commissariat, m’interrogeant sur la meilleure chose à faire…celle qui ne coïncide absolument pas avec celle dont j’ai envie.

Mes réflexions sont interrompues par le téléphone qui vibre dans la poche de ma veste, et je sens ma gorge se serrer quand je vois le prénom qui s’affiche sur l’écran. Remy. Je prends une longue inspiration, et ouvre le sms, court et expéditif, dans lequel elle m’informe qu’elle est encore à la maison, mais qu’elle passera la nuit au casino. Je ne retiens pas un de ces rires sans joies que je souffle par le nez, mettant en veille le téléphone que je balance sans plus de considération sur le siège passager. Finalement, ce message était exactement le signe que j’attendais, et sans plus une once d’hésitation, je démarre la voiture, et m’éloigne du commissariat sans même un regard dans le rétroviseur. L’idée de rentrer n’est plus si tentante que ça, maintenant que je sais que ma chère épouse se trouve à la maison. Je sais bien qu’il ne faut pas se leurrer, la seule raison qui explique que la pompier m’ait envoyé un sms, c’est pour me prévenir de ce qui risque de se passer si je rentre tout de suite. Encore plus de disputes, cette tension glaciale et éprouvante, quand ce n’est pas purement et simplement cette ignorance blessante. Trouver une occupation pour quelques heures devrait largement être faisable…et j’ai d’ailleurs bien ma petite idée sur l’occupation en question.

Au lieu de rentrer dans l’antre de la fin de notre relation, je me dirige vers un endroit où personne ne m’attend, mais qui représente pourtant bien des possibilités. The night is still young, comme on dit. Le trajet jusqu’à Van Nuys se passe aussi bien que possible, et je me gare quand je trouve une place vide, pas contre l’idée de marcher un peu pour me dégourdir les jambes, et m’éclaircir les idées. Quelques centaines de mètres me séparent du point de contrôle gardé par ces Amazones des temps modernes à l’air revêche, les gardiennes de ce quartier aux mains des Blackened Beauty, chargées de filtrer les entrées, de s’assurer que les canailles n’entrent pas dans le coin.

J’avise une jeune femme au physique atypique, d’une beauté singulière, et lui adresse un signe de tête, alors que les deux petites nanas à ses côtés s’avancent dans ma direction. “-Mesdames. Serait-il possible de rencontrer Mme Bates. Emily.” que je précise sans doute tout à fait inutilement, les mains enfoncées dans ma veste en cuir. Mon index caresse ma plaque, et après quelques brèves secondes de flottement, je finis par la brandir, pour jouer cartes sur table, et ne pas me présenter sous de faux prétextes. Je sais l'accueil réservé aux flics ici, je sais les difficultés que rencontrent les uniformes, même quand ils ont les meilleures intentions du monde. Et franchement…comment en vouloir à ces femmes qu’on a maltraitées, assassinées, bafouées. L’affaire Gallagher est lourde de séquelles, et a laissé des blessures qui ne sont pas prêtes de guérir. “-Lieutenant Fredriksen.” que je précise donc, exhibant bien la plaque, pour qu’elles puissent la lire si elles le souhaitent.

Mon insigne retourne sagement dans ma poche, alors que je sens les commissures de mes lèvres se relever dans un léger sourire. “-Je n’ai pas d’intention hostile.” que je commence, avant de me stopper, fermant les yeux devant ce manque évident de jugeote. “-Et si quelqu’un avait des intentions hostiles, c’est probablement ce qu’il dirait.” que je rétorque en soupirant avant de lever les mains devant moi : “-Je voudrais juste…discuter. Ce n’est pas plus compliqué que ça.” Hé bah pour une première impression, je suis sûre que ces jeunes femmes doivent vraiment avoir apprécié mon petit numéro. Je pince les lèvres, réfléchissant à ce que je pourrais dire pour arranger ces présentations qui auraient vraiment pu se passer mieux si j’avais un peu préparé mon intervention.

Je sens les bords de ma plaque dans ma poche, et je dois bien admettre que pendant quelques instants, je suis très fortement tentée par l’idée de faire demi-tour, et de réessayer un autre jour. Je serai peut-être dans de meilleures dispositions, et…elles aussi avec un peu de chance. Je ne suis pas sûre d’être un exemple d’amabilité tous les jours, mais celle avec cet air pincé à l’air de jouer dans une catégorie encore au-dessus de la mienne. Je laisse échapper un soupir, avant balayer une nouvelle fois l’air entre nous d’un geste de la main : “-Bon, vous savez quoi…” Mais je n’ai pas le temps de finir que l’une d’entre elles me coupe la parole d’un très cordial : “-Amenez-vous.”, avant de se détourner, comme si elle s’attendait à ce que je marche dans ses pas, et la suive sans rien dire.

Ce que j’aurai sans doute fait, si la demoiselle à l’air pincé ne s’était pas interposée, le regard braqué sur l’arme que je porte à la ceinture, sagement rangée dans son holster. “-Elle y restera. Comme je l’ai dit, je veux juste discuter. Je n’ai pas besoin de mon arme pour ça.” Je soutiens son regard sans ciller, même si je sens ma patience s’émousser à chaque seconde qui passe. Je parviens quand même à entendre la toute petite voix au fond de ma tête qui me dit que je suis en territoire Blackened, et que froisser ces jeunes femmes ne rendrait que plus difficile mes possibilités de parvenir un jour à parler à cette Emily. Un dernier coup d'œil, et la brunette se décale alors que je lui adresse un léger signe de tête. “-Merci.” De m’avoir fait perdre du temps pour rien. Mais ça je ne le dis pas, évidemment.

Au lieu de ça, je suis l’autre Amazone, alors qu’elle m’entraîne dans les rues du quartier, sans m’adresser la parole une seule fois. Elle ne se retourne même pas pour vérifier que je la suis bien, que je n’ai pas tenté d’échapper à son escorte. Je profite donc de ce court trajet pour observer autour de nous, tâchant de me repérer dans ce quartier que je ne connais pas très bien. Il faut dire que je n’ai pas vraiment l’habitude de venir y traîner, même si mes pas m’ont déjà trainés ici le temps de quelques soirées. Lorsqu’elle s’arrête enfin devant un bâtiment, je n’ai droit qu’à un signe pour me montrer la porte d’entrée du bâtiment, signe que j’interprète comme une invitation.

Me voilà donc entrée dans le bâtiment, à me faire de nouveau escorter dans les couloirs de ce qui semble être une armurerie. Occupée à observer autour de moi, je ne remarque la présence de l’impressionnante cheffe de la sécurité des Blackened Beauty qu’en entendant le : “-C’est elle.” simple et expéditif que sa subalterne lui adresse, avant de nous laisser en tête à tête, Emily Bates et moi. Il faut dire qu’elle ne prend pas de risque. N’importe qui doit sans doute y réfléchir à deux fois avant de lui chercher des noises. Moi y compris. “-Madame Bates, lieutenant Fredriksen. Auriez-vous quelques instants pour…une simple discussion, à vrai dire.” que j’admets au bout d’un bref silence. Parce qu’au final, ce n’est que ça. Une conversation, rien de plus.

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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptySam 14 Oct - 23:12

Apprendre de nos erreurs


Ça fait plusieurs mois maintenant que je suis sortie de cette foutue prison dans laquelle je me suis retrouvée après ce qu'il s'est passé au Carnival et tout ce bordel. Plusieurs mois de séjour là-bas aussi qui ne m'ont étonnamment pas plus marqué que ça, je dois le dire. En même temps, Tara doit avoir raison : vu mon amabilité, ma carrure et mes compétences en combat, c'est clair que je ne suis pas vraiment la nana qu'on se dit pouvoir emmerder indéfiniment sans réplique de ma part. Je mentirais en disant que certaines autres taulardes n'ont pas cherché à me tester les premiers jours mais bizarrement, on m'a vite foutu la paix. Et puis finalement, Alicia avait trouvé le moyen de me sortir de là-bas pour me faire revenir à Van Nuys… Où depuis mon séjour en prison, on cherchait encore moins souvent à jouer avec mes nerfs. Lien de cause à effet ? Peut-être. Après tout, le fait que j'ai fait pas mal de muscu pendant ce petit séjour derrière les barreaux et pris de facto un peu plus de muscles doit jouer. Ça et le fait qu'il semblerait que j'ai encore moins de patience qu'avant… Et on ne parlera même pas de mon manque total de tact ou de diplomatie qui s'est encore un peu plus accentué. Mais je suis quand même plus que contente d'être de retour chez moi, à Van Nuys, dans l'armurerie du clan. En plus, Tara a bien géré les choses en mon absence, même si ça reste encore un peu tendue entre nous deux. Je crois qu'elle ne m'a toujours pas vraiment pardonné le mouv' de ma part qui m'a mené en prison sans la prévenir. Mais bon, on sait très bien toutes les deux que si c'était à refaire, à chaque fois, je ferais la même chose.

En tout cas, les choses reprennent petit à petit leur cours normal dans le quartier et maintenant que les filles m'ont bien fait comprendre, à leur manière, qu'elles étaient contentes de me savoir de nouveau là, nous aussi on reprend petit à petit nos habitudes. Bien sûr, la menace Gallagher ne plane plus autant qu'avant sur le quartier, même si l'autre connard de Firth est toujours en cavale et que j'ai une balle à son nom à lui aussi sur moi. Mais on essaye quand même de continuer d'assurer un maximum la sécurité du quartier, de ses habitants et des filles qui bossent dans la rue. Ça nous réussit plutôt bien pour le moment, faut l'avouer. Mais peut-être parce que j'ai encore du mal à totalement relâcher la pression, me disant qu'à tout moment, Firth peut tenter de faire le con une dernière fois. Ou pire, que l'autre enfoiré de Gallagher trouve un moyen pour finalement s'en sortir sans rien d'autre qu'une tape sur les doigts. Parano, moi ? Peut-être, mais je préfère me dire que c'est en partie pour ça que les filles du quartier sont quand même relativement en sécurité.

Quoi qu'il en soit, la dernière séance d'entrainement de la journée terminée, les armes ayant déjà été nettoyées et contrôlées, je me décide à me pencher un peu sur le planning de patrouille et de qui assure quel entrainement pour les prochaines semaines. Un truc assez chiant que je n'aime pas faire, je le reconnais sans problème et tout le monde dans l'équipe de sécurité le sait. Mais bon, il faut bien le faire ! Et comme là, je n'ai plus grand-chose à faire de plus pour aujourd'hui, autant m'en occuper pour m'en débarrasser pour quelques temps encore. Je suis en train de bien me prendre la tête sur ce foutu planning, même si je l'ai déjà rempli à moitié, quand une des filles gérant les entrées dans le quartier me téléphone. Me doutant tout de suite que quelque chose ne va pas, je décroche immédiatement. Pour qu'on commence à me dire qu'une flic demande à me parler. De quoi me faire soupirer et me demander ce qu'elle peut bien me vouloir. C'est sans doute la curiosité qui me pousse à lui répondre de la laisser passer et de la ramener ici. Même si je commence un peu à le regretter à l'instant même où je raccroche. Mais trop tard maintenant.

Et moins d'un petit quart d'heure plus tard, voilà que je peux voir entrer celle qui m'a appelé peu avant, suivi par une blonde que je devine immédiatement être la flic en question. En même temps, je pourrais presque dire qu'elle a la gueule de l'emploi mais bon… Parait que le délit de faciès, ce n'est pas très cool. Quoi qu'il en soit, l'autre fille de la sécurité me signale rapidement et sans fioriture que oui, c'est bien elle la flic qui demandait à me voir. Et dès que c'est fait, elle nous laisse déjà, la flic et moi. Si je garde le silence au départ, cela ne m'empêche pas de l'observer pour essayer de la jauger au mieux. Et remarquer aussi qu'on lui a laissé son arme, ce qui ne me plait pas des masses. Ok, on est littéralement chez moi dans cette armurerie et je n'aurais aucun mal à trouver de quoi lui répondre si jamais elle se décide à dégainer mais bordel… Vu les antécédents qu'on a avec les flics ici, et encore plus en tant que filles de la sécurité de Van Nuys, je me demande sérieusement comment elles ont pu accepter de lui laisser son putain de flingue. Mais mon regard revient pourtant rapidement vers elle quand elle commence à se présenter… Juste avant de me dire qu'elle veut juste discuter.

- Ah parce que maintenant, vous voulez discuter ?

Ne puis-je m'empêcher de marmonner de façon parfaitement sarcastique. Et en me demandant aussi si elle n'est pas en train de bien se foutre de ma gueule. Elle a quand même un sacré culot cette Fredriksen pour se pointer chez nous, les Blackened, avec tout le passif qu'on a avec ses copains les flics, et me sortir un truc de ce genre. Et me voilà à croiser les bras sur mon torse, de manière encore moins amicale que quelques instants auparavant. Comme si j'allais me montrer amicale avec un flic… Même Holloway n'a pas eu le droit à ce genre de privilège de ma part alors que c'est peut-être un des seuls types de la DPD qui a réussi à obtenir mon respect pour s'être bouger le cul concernant Gallagher.

- Et vous voulez discuter de quoi, Lieutenant ? Des 14 femmes que vos potes ont tués en toute impunité pendant plusieurs années ? Du fait que même pendant qu'on se fait prendre en otage par ces mêmes potes, vous ne daignez envoyer qu'une pauvre petite unité du SWAT pour intervenir ? Du fait que Firth soit toujours dans la nature ? Ou peut-être du procès de Gallagher qui traine toujours en longueur comme si vos chefs cherchaient un moyen de jouer la montre pour le sortir de toute cette merde avec juste un "c'est pas bien" ?

Ai-je vraiment besoin de préciser que je montre une fois de plus des plus sarcastiques ? Mais en même temps, à quoi d'autre s'attendait-elle au juste ? A moins que ce ne soit une nouvelle à Donwfall, ignorant complètement le passif plus que chargé entre nos deux clans. Ou qu'elle vit dans le monde des bisounours peut-être, comme la jeune fliquette que je vois souvent trainer dans le coin.

- Vous étonnez pas que les flics soient plus que mal vu dans ce quartier.

Lui balance-je en me passant du sarcasme cette fois-ci tant ce que je suis en train de dire me semble pourtant évident.

- Et si c'est de mon propre passage en prison que vous voulez parler, j'ai rien à dire là-dessus. Je suis pas en conditionnel donc…

Achève-je pourtant, là encore sans me montrer particulièrement caustique ou quoi que ce soit et en commençant enfin à bouger un peu. Juste pour ranger rapidement les feuilles me servant pour faire le planning étalées sur la table devant moi. On est dans mon antre et je sais donc que, même si elle a gardé son arme, je garde un certain avantage sur elle. Est-ce pour ça que je me décide quand même à lui laisser une chance de "discuter" un peu plus comme elle dit ou est-ce que je dois encore ça à cette foutue curiosité qui semble aussi s'être légèrement développée chez moi durant mon passage en prison ? Mouais, bah finalement que ce petit séjour en taule m'a plus marqué que je ne le pense mais pas forcément de la façon dont tout le monde s'attend en général de ce genre de truc.

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— Fighter
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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptySam 21 Oct - 16:37

En tant que flic, et en commençant à cumuler beaucoup d’années de boulot à mon actif, j’ai été confrontée à pas mal de trucs. Des trucs un peu étranges, parfois vaguement tordus, inquiétants à de nombreuses reprises, trop souvent tristes. Et je ne compte plus non plus le nombre d’affaires révoltantes qui se sont glissées sur mon chemin. Même maintenant que je suis à la BSEI. Pas besoin de bosser aux mœurs ou à la criminelle pour être marquée par une affaire, pour qu’une scène ne se grave pas de manière un peu trop indélébile sur vos rétines. Même avec les paupières closes. Je ne sais pas si je me suis endurcie à force de fouler des scènes des crimes, ou si j’arrive à fouler des scènes de crimes parce que je me suis endurcie. C’est le dilemme de la poule et de l'œuf, mais à une autre échelle. Je sais  pourtant que, quelle que soit l’affaire sur laquelle j’ai pu bosser, j’ai fini par apprendre à faire confiance à ce truc qu’on appelle l’instinct. Cette petite voix, qui résonne dans la tête, et qui attire mon attention sur d’infimes détails sur lesquels je ne me serai peut-être pas arrêtée en temps normal. Il m’a aidé plus d’une fois…mais il n’est pourtant pas infaillible évidemment. J’ai appris à l’écouter, à lui faire confiance, à lui accorder le crédit qu’il mérite…et à me maudir quand je vais dans la direction opposée à celle qu’il me montre. Un peu comme en ce moment, quand je foule le bitume de Van Nuys, en sachant que la plaque à ma ceinture m’y désigne comme une ennemie.

On m’introduit auprès de cette Emily Bates, et…ma foi, on ne peut pas vraiment dire qu’elle irradie de chaleur ou de sympathie. La première impression est même tout l’inverse. Je suis sûre qu’il fait moins froid en Antarctique. Comme si on pouvait douter que ma présence dans son quartier est loin de lui faire plaisir, la Blackened Beauty face à moi croise les bras sur sa poitrine, une façon de marquer encore plus la distance entre nous, d’ériger des barrières pourtant déjà bien perceptibles. Je ne relève pas cette première salve qu’elle envoie, comme une façon qu’elle a de s’étonner de mon timing, du fait que c’est maintenant que je veux discuter. Je devine sans peine qu’elle nous a tous mis, nous les flics de Downfall, dans le même panier, et qu’on porte tous sur nos épaules le poids des actions de Gallagher et de sa bande. Je ne peux même pas l’en blâmer. Et je n’en suis pas vraiment surprise non plus, Luke m’en avait touché quelques mots lorsque j’étais venue m’entretenir avec lui, peu avant son départ. Leur instinct de survie a rendu ces femmes méfiantes, renfermées sur leur sororité, prêtes à tout pour défendre les leurs.

Si bien que quand Bates envoie la seconde rafale, je n’en suis pas davantage étonnée. Je m’y étais préparée, à ce qu’elle morde d’entrée de jeu. Un peu prévisible, la Blackened. Si bien que je ne m’en formalise pas, et reste droite dans mes fondations. Je sais pourquoi je suis là, et si elle a besoin de se défouler quelques minutes pour qu’on réussisse à avoir une conversation posée, elle peut y aller. Je ne ressens aucune culpabilité face aux mots prononcés. De la peine, des regrets, oui, évidemment. Mais je n’ai jamais appartenu à la bande de Gallagher, jamais pressé la détente sur l’une de ces Sirènes, jamais cherché à leur nuire non plus. Est-ce suffisant pour me dédouaner des actes de mes confrères ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je ne sais pas ce que j’aurai pu faire de mieux, ou faire de plus. Mais j’imagine aussi facilement que c’est avec ce genre de raisonnement que des situations pourries peuvent stagner presque éternellement.

Pour éviter d’en venir à croiser les bras sur ma poitrine, parfait miroir d’Emily, je glisse les mains dans les poches de ma veste, avant de finalement les laisser retomber le long de mon corps. Mon instinct, ce fameux, me dicte qu’il vaudrait mieux que Bates puisse voir mes mains à tout instant, ou plutôt le fait que je n’ai rien dedans, que je ne représente aucune menace. Je ne suis pas là pour ça, même si elle n’en sait rien, puisqu’elle préfère continuer à mordre que de se décider à me laisser expliquer les raisons de ma présence. “-De rien de tout ça, à vrai dire.” que je réponds de manière assez laconique quand j’ai enfin l’occasion d’en placer une, laissant mon regard glisser sur la pièce autour de nous, découvrant ce qui fait son quotidien de cheffe de la sécurité.

Maintenant qu’il semblerait qu’elle me laisse enfin parler un peu, je me tourne une nouvelle fois vers elle, sans la moindre trace d’animosité sur le visage, ou ressentiment face à la dureté de ses propos. “-Je pourrais me répandre en excuses pour ce qui est arrivé à vos Soeurs, mais je ne suis pas venue pour ça. Je suis sincèrement navrée des pertes qui ont été les vôtres, bien que je suis certaine que vous n’en croirez pas un mot. Malgré mes regrets pour la façon dont le cas de Gallagher a été traité, je ne suis pas venue ici pour faire un mea culpa au nom de mes collègues, je ne parle qu’en mon nom propre. Je ne suis pas la pote de Gallagher, pas davantage de ses sbires, je n’ai pas les pouvoirs nécessaires pour ordonner quelque raid que ce soit, ou mobiliser des unités, et croyez bien que Firth fait partie des hommes les plus recherchés de Downfall. Ce rat a trouvé une souricière d’où il est difficile de l’extraire.” que je finis par expliquer posément, sans prononcer un seul mot plus haut que l’autre. Non pas que je pense que ça puisse faire une différence. Je ne pense pas qu’il soit si aisé de la faire changer d’avis sur un sujet, mais concernant sa haine des policiers, je ne me fais absolument aucune illusion.

Je finis néanmoins par hausser les épaules, pas décidée à me laisser impressionner par cette montagne d’amabilité…et de muscles. Pour ce qui est du procès de Gallagher et consorts, peut-être traînerait il un peu moins s’il était plus aisé de recueillir le témoignage des Blackened Beauties prêtes à le faire plonger. L’assistante du procureur Alder à toutes les peines du monde à avancer de par le silence de ses amies Sirènes. Si elle m’estime complice de Gallagher pour les crimes qu’il a commis simplement parce que nous partageons un uniforme, de là à penser que ses sœurs le sont de par leur refus de témoigner, et leur silence, il n’y a qu’un pas. Un pas que je ne franchirai pas, évidemment. Taper davantage sur les victimes n’est pas dans ma façon de faire.

Je lève pourtant une main apaisante entre nous avant de lui laisser l’opportunité de tenter de m’assassiner verbalement une nouvelle fois : “-Inutile de mordre une nouvelle fois.” Parce que je suis certaine que c’est ce qu’elle s’apprêtait à faire. Ressasser encore cette sordide affaire, où la DPD se retrouve accusée de tous les maux. Et je n’ai clairement pas envie de lui donner une nouvelle raison de taper un peu plus sur les flics. Elle nous déteste déjà bien assez comme ça. Elles, même. “-Je ne peux pas revenir en arrière, et empêcher Gallagher de tuer et agresser vos Soeurs. Croyez bien que si j’étais en mesure de le faire, il y a bien longtemps que j’aurai changé de nombreuses choses autour de moi.” Ces quatorze meurtres, l’ascension des Prayers of Insanity, ma collaboration forcée avec Kendricks qui a causé tant de torts à mon mariage. “-Mais je peux être là maintenant, et…à l’avenir.” Je suis sûre qu’elle est en train de se demander c’est quoi mon problème. Je le vois à son regard, à cette lueur qui y brille, et qui me laisse penser qu’elle me prend pour une tarée. “-La DPD aurait dû prendre l’affaire Gallagher au sérieux bien avant. Dès ses prémices, à vrai dire. Peut-être que ça aurait pu sauver vos amies, peut-être pas, on ne le saura jamais. Mais tout comme vous, j’aimerai tout faire pour que ça n’arrive plus jamais.” Plus de passages à tabac. Plus de meurtres. Plus d’impunité pour les uniformes qui viennent fouler le pavé du quartier rouge pour y commettre crimes et délits.

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Emily Bates
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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptyLun 6 Nov - 11:18

Apprendre de nos erreurs


Je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté que cette flic entre dans le quartier et encore moins qu'on la conduise jusqu'à moi comme elle l'a demandé à son arrivée. Parce que c'est une femme et pas un homme ? Par curiosité ? Peut-être un peu des deux ? Je n’en sais foutrement rien. Ce que je sais par contre, c'est que je dois me retenir pour pas lui coller mon poing dans la tronche. Femme ou pas, elle a vraiment tout de la flic : l'arrogance et la condescendance de ceux qui se pensent au-dessus des autres, meilleurs qu'eux, juste à cause d'un badge à la con. Badge que je lui ferais bien bouffer d'ailleurs. Et encore plus quand elle en rajoute une couche niveau condescendance en me parlant comme si j'étais qu'une sale gosse qui fait sa petite crise de colère. C'est bon, je viens de la mettre dans la catégorie "pouffiasse" sans autre forme de procès.

Malgré tout, quand elle évoque Firth et sa "souricière dont il est dur de le déloger", je ne peux retenir un bref rire de nez purement sarcastique. Bah voyons, comme par hasard. Elle veut vraiment me faire croire ça alors qu'il m'a fallu que 3 jours pour savoir où ce bâtard se planquait grâce aux infos récoltées par les filles auprès de leurs clients. J'ai presque envie de pousser l'audace jusqu'à lui demander si ça serait si compliqué que ça de me retrouver si j'étais à la place de cet enfoiré de Firth ou si la encore, monsieur le connard bénéficie de son totem d'immunité en tant que flic. De toute façon, même si j'avais voulu le faire, elle se met déjà à lever la main en se la jouant gardienne de la paix d'une arrogance folle pour quelqu'un qui n'est clairement pas en territoire allié. Et tout ça pour être une nouvelle fois hautaine en me disant de ne pas mordre… Oh non ma grande, ce n'est pas mordre que j'ai envie de faire là, crois-moi. La mâchoire serrée et le regard toujours aussi peu amical, je laisse finir Madame la morale sans pour autant accorder plus de poids que ça à ses propos. A quoi bon de toute façon ? Elle agit encore et toujours comme tous les flics de cette ville de merde et considère donc qu'elle a forcément raison et que les autres ont tort même s’ils ne veulent pas le reconnaître. Mais si elle veut jouer à ça…

- Dites-moi, Lieutenant Fredriksen…

Finis-je par dire une fois qu'elle a visiblement fini son petit speech et en prenant presque le même ton qu'elle quelques instants auparavant. A savoir qui se veut neutre mais qui transpire le dédain pour l'autre. Mais au moins, je ne mords plus.

- Si pendant six putains de longues années, mes filles et moi, on s'était amusée à buter certains de vos collègues avant de venir nous réfugier ici, et prétexter une zone de non droit de la ville ou une connerie de ce genre pour ne pas être inquiétées de nos crimes. Et si après tout ça, on en était venu à prendre tellement confiance qu'on aurait pris d'assaut votre précieux commissariat… Vous auriez envie de parler de maintenant et de l'avenir avec une autre Blackened autour d'un café et sans mordre comme vous dites ? En toute honnêteté.

Qu'elle ose donc me répondre que oui. Qu'elle ose continuer sur la voie de la condescendance qu'elle semble si bien maîtriser. Mais sans doute que oui, après tout madame est là pour nous démontrer qu'elle est meilleure que nous, non ? Dans un soupir, je décide pourtant de lui dire merde si elle est vraiment là pour jouer à ça. Et même si je commence enfin à décroiser les bras et à me mettre en mouvement, je reste sur l'idée que si jamais cette blonde continue sur la voie sur laquelle elle semble s'être engagée, je ne vais pas me gêner de la faire dégager de là, et en vitesse. Alors espérons que je me trompe sur cette nana ou qu'elle comprenne que là, elle se plante complètement avec moi si elle espère faire ami-ami pour une raison ou une autre avec la sécurité des Blackened. Et pourtant, cela ne m'empêche pas de me déplacer vers le meuble dans lequel on range nos bouteilles avec Holly, Tara et les quelques filles de la sécurité au courant de ça. Comme quoi, je peux presque être sympa parfois. Mais juste presque, qu'on ne commence pas à croire que je veux devenir pote avec cette flic.

- Ça fait un moment qu'on a compris que notre présent et notre avenir, il fallait le prévoir sans la DPD. Parce qu'on a bien trop souffert à cause d'elle et qu'elle en avait strictement rien à battre. Même si certains de vos mauvais éléments commencent à se faire taper sur les doigts après toutes ces années d'impunité. Parce que ouais, c'est comme ça qu'on le voit venir ici. Une tape sur les doigts, 5 minutes au coin, et c'est bon, ces connards pourront revenir avec vos petits badges et vos petits uniformes qui vont bien. Alors vos excuses ou non, c'est pas que je m'en fous mais c'est surtout que je sais ce qu'elles valent. Comme la valeur des vies des filles d'ici pour vos supérieurs : pas grand-chose.

Cette fois, il n'y a plus vraiment de sarcasme ou de quoi que ce soit dans ma voix. Juste un terrible réalisme et un fatalisme qui s'accordent un peu trop bien à mon ton neutre pour ne pas laisser de doute. Ouais, on a largement appris à faire sans la DPD depuis un moment dans le quartier, et même à faire contre eux pour s'en protéger. La preuve avec la façon dont elle a été traitée à son entrée du quartier alors même qu'elle ne venait pas de manière menaçante ou quoi que ce soit qui puisse laisser penser qu'elle venait chercher la merde. A part son putain de badge de flic de la DPD. Et preuve de combien tout ça semble être devenu un quotidien aussi banal que tragique pour certains, je lui balance tout ça en ouvrant le placard à alcool de l'armurerie avant d'en sortir deux verres et une bouteille de whisky. Je ne relève le regard vers elle qu'au moment d'annoncer la valeur de nos vies, à Van Nuys, selon les "grandes pontes" de cette ville de merde. Juste avant de faire glisser un des deux verres, servi bien sûr, vers elle.

- Le seul flic qui s'est vraiment bougé le cul pour nous, le seul en qui j'ai presque réussi à avoir confiance, il a fini par se tirer lui aussi. Avouez quand même que ça donne une putain d'impression que même lui a fini par jeter l'éponge, nan ?

Ouais bon, ok, cette fois, le sarcasme est clairement de retour dans ma voix au moment où je parle du départ d'Holloway. Mais en même temps, je ne me vois pas vraiment aborder le sujet avec des ballons et des confettis. J'ai beau avoir été une des dernières à accepter de parler à ce flic, il faut bien avouer qu'il avait fini par presque gagner ma confiance au moment de la prise d'otage au Carnival, quand on s'était retrouvé bloqué à l'extérieur des lieux avec comme but commun d'y entrer pour sauver le plus de filles possibles et arrêter d'une manière ou d'une autre ce connard de Gallagher. Bon, certes, lui cherchait plus à lui passer les menottes et moi à lui mettre une balle dans le crane mais au final, l'un ou l'autre l'aurait arrêté. La deuxième option m'aurait juste sans doute coûté bien plus que 5-6 mois de prison. Alors ouais, le voir partir avant même que le procès de Gallagher commence, ça ne fait que renforcer les impressions qu'ont la plupart des filles du quartier, et moi dans le lot, de toute cette histoire et que j'ai partagé à cette Fredriksen pour lui faire comprendre cette haine et cette méfiance qu'on a pour les gens de son espèce. Holloway a abandonné parce que même lui a compris que ça ne servirait à rien. Qu'on allait juste leur dire un "c'est pas bien !" en agitant un doigt à ces salopards avant de le punir quelques mois, histoire de faire bien dans l'opinion publique, avant de les relâcher dans la rue, avec badge et uniforme de flic tout propre tout neuf, une fois que l'histoire se sera tassée. Et je suis sur le point de boire une gorgée du verre que je me suis servie, histoire de faire passer toute l'amertume que cette histoire m'a refilé, je remarque la façon dont la flic regarde le verre que j'ai fait glisser vers elle quelques instants plus tôt. Comme s'il allait se jeter sur elle d'une seconde à l'autre pour la tuer ou un truc de ce genre. De quoi me tirer un léger ricanement.

- Relax. Le poison c'est pas mon genre.

Annonce-je alors, une nouvelle fois de manière parfaitement sarcastique. Et juste avant de prendre cette foutue gorgée de whisky en la regardant droit dans les yeux, presque comme pour lui prouver que la boisson est sans danger. Enfin, à part si c'est l'alcool qu'elle craint mais bon, ça c'est encore une autre histoire. De toute façon, vu l'endroit où on se trouve, le flingue accroché sous la table entre nous et à portée de main pour moi qu'elle n'a sans doute pas encore remarqué et la façon dont je l'ai accueilli, je pense qu'elle n'a pas de doute sur le fait qu'effectivement, le poison n'est pas mon genre. Après tout, elle l'a dit elle-même : je mords. Mais je n'ai pas une morsure de serpent qui empoisonne pour autant. J'ai bien plus la morsure d'un grand félin qui cherche à viser la carotide ou à couper un tendon pour empêcher la fuite et tuer rapidement ma proie.

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Anja Fredriksen-Lancaster
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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptyVen 8 Déc - 20:33

J’aurai pu être n’importe où à cette heure-ci, puisque d’après mon contrat de travail, je suis censée avoir raccroché ma casquette de flic pour redevenir une simple citoyenne de cette chère bonne ville qu’est Downfall. Je pourrais être n’importe où, à faire n’importe quoi, avec n’importe qui, et pourtant, j’ai choisi de venir ici, à Van Nuys, où je savais que je me ferai maltraiter -au moins verbalement- par la cheffe de la sécurité des Blackened Beauties. Un côté maso, dites-vous ? Peut-être bien, je l’admets volontiers. Peut-être tout simplement la volonté de faire mieux, à défaut de pouvoir simplement réécrire l’histoire.

Je relève légèrement les sourcils quand elle m’interpelle par mon grade et mon nom de famille, de la façon la plus formelle qui soit, et je devine sans peine que la suite ne sera pas agréable. Pourtant, je ne détourne pas le regard, ne cherche pas à l’arrêter, et me contente de lui prêter une oreille attentive, d'accueillir tout ce venin qu’elle s’imagine sans doute être en droit de me cracher au visage. Elle peut. Encore plus si ça la soulage, ou si ça peut aider dans ma démarche. J’ai les épaules solides, je peux encaisser. Dans la liste des sujets épineux qui me plombent le moral ces derniers temps, où qu’elle tape, Bates ne fera jamais aussi mal que certaines autres choses.

Alors, je ne bronche pas quand de son ton doucereux, Emily réécrit l’histoire, place les Blackened Beauties en qualité de bourreaux, et les flics en celle de martyrs. Je ne réagis pas davantage quand elle évoque une possible prise d’otages du commissariat, à l’instar de celui que ses sœurs et elle ont vécu au cabaret du quartier rouge. Mon sourcil se soulève de quelques autres millimètres à sa question, alors que je prends une longue inspiration qui s’accompagne d’une légère moue. “-En toute honnêteté ?” que je redemande, alors que son signe de tête entérine la question. Difficile à dire.

Je fais pourtant l’effort de me poser réellement la question, et de ne pas me jeter presque immédiatement sur la réponse qui me vient spontanément en tête. “-En toute honnêteté, Mademoiselle Bates, je ne sais pas. Je sais que je ressentirai une rancœur évidente envers la Blackened Beauty qui s’adressera à moi, et…que je ne serai pas forcément des plus sympathiques, c’est une certitude. Mais…” Parce que oui, évidemment qu’il y a un “mais”, ce serait trop facile sinon. Je reste silencieuse quelques secondes, m’humectant légèrement les lèvres, avant de poursuivre à mi-voix : “-Mon métier m’a appris à faire la part des choses. Ou plutôt…à faire la distinction entre les gens que je rencontre. Je croise des criminels tous les jours. J’en interroge certains, prouve la culpabilité d’autres, et j’en passe. J’ai plus d’une fois mis des personnes dans le même panier, en me basant sur de simples faits, des observations, des conclusions que j’ai tiré seule. Et avec le temps…j’ai compris que tout n’était pas que blanc ou que noir, et que même si je tombe sur cinquante pommes pourries, je dois laisser le bénéfice du doute à la cinquante et unième.” que je réponds en plissant légèrement les yeux, sans savoir si j’ai réellement réussi à lui transmettre ma façon de voir les choses. A cause de mon boulot, je pourrais partir du principe que tout le monde est pourri, et bon sang, c’est parfois tellement tentant. Mais je sais que ce n’est pas le cas. Et heureusement.

Et au fond…tant pis si elle espérait simplement que je réponde “oui”, pour mieux me sauter à la gorge avec ses paroles tranchantes, et me botter la bouche à défaut de me botter le cul. Même si je ne doute pas qu’elle soit aisément en mesure de faire les deux, encore plus sur son terrain de jeu. Bates finit par se détourner pour farfouiller dans je ne sais quoi, et si la prudence aurait voulu que je surveille attentivement ses faits et gestes -juste au cas où- j’en profite en réalité pour regarder autour de moi, et découvrir davantage la pièce. Qu’elle soit en train de mettre la main ou non sur une arme n’a que peu d’importance au final, si les Blackened Beauty ont décidé que je ne quitterai pas leur quartier, il y a fort à parier que je ne le ferai pas. Mais je ne m’en alarme pas. Je ne suis pas venue en ennemie, même si elle semble penser que toute la DPD est corrompue jusqu’à la moelle, que nous sommes de grands oppresseurs désireux de leur nuire, au cas où le carnage fait par Gallagher et compagnie ces dernières années n’ait pas assez rougi le bitume de Van Nuys.

La cheffe de la sécurité des Blackened Beauties m’arrache à mon observation des lieux, alors que par automatisme, mon regard se porte sur elle une nouvelle fois. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a la rancune tenace, cette Bates, et si je suis tentée de lui dire qu’elle radote dans sa façon de nous mettre tous dans le même foutu panier, je ravale mes paroles, peu désireuse de mettre de l’huile sur le feu. A quoi est-ce que ça servirait, si ce n’est à envenimer encore un peu plus la situation ? Je ne suis pas venue essayer de la faire changer d’avis sur nous, ni redorer le blason de la police, ce serait peine perdue, et tout aussi plaisante que soit sa compagnie, je n’ai pas de temps à perdre pour rien, ni de salive à gaspiller en paroles vaines. J’ai appris à mon plus grand regret que lutter contre des moulins à vent est une activité on ne peut plus épuisante, et c’est un combat que j’ai déjà l’impression de mener au quotidien, avec ma chère et tendre. Une seule bataille à la fois, merci bien.

Je me passe légèrement la langue sur mes lèvres, alors que mon regard se plisse légèrement aux paroles employées par Bates. Non…pas ses paroles. Son ton, plutôt. Celui qu’elle emploie pour me faire part de ce qu’elle pense, ou ressent, de sa conviction vraiment profonde qu’on n’en a rien à faire de sa vie, et de celle de ses sœurs. Pour le coup, ça m’arrache un léger froncement de sourcils, et ce qui pourrait s’apparenter à un léger pincement au cœur. “-Rien ne vous oblige à me croire, et je sais que vous aurez plutôt tendance à ne pas le faire, mais…beaucoup de mes collègues espèrent voir ces fumiers passer un long moment derrière des barreaux. Mon amie, l’assistante du procureur Alder, y travaille avec assiduité. Et j’ai confiance en son acharnement pour parvenir à mettre le plus possible de ces connards en prison.” que j’ajoute en oubliant de mâcher mes mots. Qu’importe, autant me montrer sans artifice si ça peut aider à ce qu’elle ait plus envie de me lacérer la gorge avec ses dents. “-Je ne suis pas mes supérieurs. Et je ne partage pas ce point de vue que vous pensez qu’ils ont. Mais une fois encore…je peux comprendre que c’est ce que vous vous imaginez. Que personne n’en a rien à faire de vous. Mais ce n’est pas mon cas.” Je pourrais lui dire que je suis désolée pour ça aussi. Je voudrais le faire. Mais ce serait de vaines paroles, alors je vais juste me contenter de les penser très fort.

Je suis chacun de ses mouvements des yeux, alors qu’elle récupère deux verres, et une bouteille de ce qui doit être du scotch. Peut-être du whisky. L’initiative m’étonne, même si je n’en laisse rien paraître sur mon visage, même s’il me faut faire preuve de plus de retenue que je ne l’aurai imaginé quand elle fait glisser l’un des verres remplis vers moi. Pourtant, je ne m’en empare pas tout de suite, détachant mon attention du liquide ambré pour la reporter sur Bates, qui a repris la parole. Je me sens esquisser un pauvre sourire sans joie quand elle évoque Holloway, alors que ma tête se secoue légèrement : “-Croyez-le ou non, mais…certaines affaires pèsent plus que d’autres sur les épaules des flics que nous sommes. Il ne m’appartient pas de parler pour Luke, mais…je sais qu’il veut voir Gallagher et ses enfoirés de chiens pourrir en taule. Il a été loin pour s’en assurer.” que j’ajoute, reportant mon regard d’Emily vers ce verre qui ne semble attendre que moi.

Un léger ricanement de sa part me pousse une nouvelle fois à relever la tête vers la Blackened Beauty, alors que sa remarque m’arrache un léger sourire en coin, qui s’étire un peu plus quand elle boit de cet alcool qu’elle nous a servi, comme une façon de me prouver qu’en effet, il ne contient aucun poison. “-A vrai dire…je me demandais surtout si un seul verre serait suffisant.” que je rétorque avant de m’emparer dudit verre, dont je bois une longue gorgée, avant de presque enchaîner aussitôt avec une seconde, plus petite. Et tandis que l’alcool imprègne ma langue, mon palais, et picote ma gorge, je repose mon regard sur Bates, et son air fermé. “-Je ne m’attendais pas à être accueillie à bras ouverts.” Et pour le coup, on peut dire que je n’ai pas été déçue à ce sujet. “-Mais même en sachant ça, ça me semblait important de venir jusqu’ici, et de dire ce que j’avais à dire. A vous de voir maintenant ce que vous en faites, Bates.” que j’ajoute en levant légèrement les épaules, sans rien ajouter d’autre. De toutes façons, il semble clair qu’elle n’est pas le genre de nana à se laisser attendrir par de jolis mots. Ce qui en soit tombe plutôt bien, parce que les grands discours, ce n’est vraiment pas pour moi.

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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptyDim 24 Déc - 11:19

Apprendre de nos erreurs


Par moment, je me demande presque laquelle de nous deux est la plus sourde tant cette Fredriksen ne veut pas en démordre. Ou même s'empêcher d'intervenir quand tout ce que je lui demande, c'est d'écouter ce que j'ai à dire. Après tout, la DPD nous doit bien ça, nous écouter, après tout ce temps à faire comme si on n'existait que lorsqu'il fallait nous en mettre plein la gueule d'une manière ou d'une autre. Mais au moins, même si elle a quand fini par rajouter ce "mais" qui sonne comme si tout le reste avant ne comptait pas, elle n'a pas osé me répondre que si, elle aurait été toute mignonne et toute gentille avec moi si l'histoire et les rôles étaient inversés. Au moins une qui semble avoir un minimum de couilles dans cette DPD à la con. Même si bordel de merde, je dois vraiment prendre sur moi et régulièrement serrées la mâchoire pour ne pas lui répondre sur bien des choses et lui dire réellement ce que je pense. Mais au moins, on ne pourra pas me reprocher de ne pas lui laisser une chance de se défendre. Bien que je ne sois clairement pas d'accord avec la plupart de ses arguments mais je le garde pour moi… A l'exception des quelques fois où je n'arrive pas à retenir un léger ricanement sarcastique.

Bon, entre temps, je me permets quand même de temps en temps de reprendre la parole pour continuer mon propre argumentaire. Tant bien que mal en tout cas. Mais un signe quand même qu'elle ne va sans doute pas finir par se faire dégager de là avec de grands coups de pieds dans le cul pour lui donner de l'élan, c'est que je finis par sortir deux verres et ma bouteille de whisky. Je suis déjà en train de la servir quand on en arrive à parler de Holloway et de son départ. Et quand elle me dit qu'il est allé très loin pour pouvoir arrêter Gallagher et ses chiens, je ne peux pas retenir un nouveau ricanement sarcastique.

- Normal. C'était lui, la cinquante et unième pomme pour nous.

Lâches-je d'un ton aussi sarcastique que mon ricanement précédent et en reprenant volontairement sa métaphore de la pomme. Et c'est vrai que même si je ne lui avais pas fait totalement confiance, il était quand même le seul flic que j'avais autorisé à se balader dans le quartier sans trop de souci et sans trop de surveillance de la part de mes filles. De toute façon, je savais aussi parfaitement que la plupart du temps, Skye était là à le suivre plus ou moins de loin quand il était dans le quartier alors… Quoi qu'il en soit, le deuxième verre de whisky finit par changer de mains, même s'il faut un peu de temps à la blonde pour le prendre. Le temps que je prenne moi-même une première gorgée de mon verre pour lui prouver que non, je ne compte pas l'empoisonner avec ça.

- Ce que j'en fais ? J'en prends notes. Mais pour le moment, c'est à peu près tout, Fredriksen.

Et c'est déjà pas mal en soit, me retiens-je tout juste d'ajouter. Je reste encore quelques secondes à la fixer, en silence après avoir lâcher ma réponse avant de détourner mon regard l'espace d'un soupir, parfaitement audible. Et voilà que je commence à jouer de manière assez distraite avec mon verre, sans y faire gaffe, alors que mon regard se pose de nouveau dans celui bien plus clair de la flic face à moi.

- Vous avez parlé de tous vos collègues qui souhaitent que Gallagher et ses connards finissent en taule mais… Où ils étaient, ces collègues, pendant ces 7 dernières années au juste ?

Je sais que je m'étais dit que j'allais garder ça pour moi, que ça ne servait à rien de se répéter étant donné que personne ne prenait réellement la peine de nous écouter, nous les sales putes de Van Nuys mais… Mais ça a fini par être plus fort que moi, par trop me bouffer de l'intérieur pour que je ne lâche pas enfin ce que j'ai sur le cœur. Parce que je commence à sérieusement en avoir marre moi aussi de les voir continuer de détourner le regard et se boucher les oreilles pour faire comme si de rien n'était avant de nous servir leurs discours moralisateurs à la con comme quoi, non, ils ne nous oublient. Non, juste ils nous ignorent ou nous méprisent. Concrètement, je ne suis même pas sûre de savoir moi-même ce qui est le pire. Même si pour ce coup-là, mon ton n'est pas aussi agressif que les fois précédentes. Juste terriblement neutre et factuel. Un nouveau soupir de ma part, et une légère hésitation à prendre une nouvelle gorgée de whisky mais à laquelle je finis par renoncer avant de, déjà, reprendre la parole.

- Pour être claire, le "vous" qui va suivre est général et pas pour vous personnellement mais… Quand vous préférez regarder ailleurs pendant tout ce temps, pendant que les cinquante pommes dans le panier sont en train de pourrir et de mettre à feu et à sang tout un quartier, sans agir, en laissant faire… Comment est-ce que vous voulez qu'on puisse avoir confiance en vous et qu'on pense sincèrement que vous vous intéressez à nous ?

Pourquoi je m’acharne à me répéter à ce sujet alors que je sais déjà d'avance qu'elle va continuer à répondre la même chose qu'avant ? "Nan mais on est pas tous pareils". Ouais, la preuve, il n'y a que Holloway qui s'est vraiment bougé le cul pendant que tous les autres continuaient à faire comme si de rien n'était et continuent à vivre dans le déni. Mais il faudrait que je les traite comme j'ai traité Holloway ? Parce que subitement, ils se manifestent comme quoi ils n'étaient pas d'accord ? Ils ne croient pas que c'est un peu trop tard pour ça ou leur mépris pour nous est tellement fort qu'ils ont réussi à s'autopersuader que nan, c'est bon, ça va passer ? Et voilà, je m'énerve de nouveau et cela doit se voir à la façon dont je reprends mon verre pour en prendre une gorgée. Avant de le reposer de manière un peu plus brutale que nécessaire sur le plan de travail entre cette Fredriksen et moi.

- Je ne vous ferais pas l'affront de vous réciter le nom des quatorze femmes que Gallagher à tuer, ni même la date à laquelle elles ont été tués. J'ose espérer au fond de moi que vous les connaissez déjà avant de venir ici parler d'une paix entre la DPD et les Blackened. Mais qu'on soit claire sur une dernière chose Fredriksen…

Continues-je tout en me mettant déjà à ouvrir un tiroir de mon côté. Et sans même avoir besoin de détourner mon regard de la blonde en face de moi pour savoir ce que j'ai besoin d'attraper dans ce foutu tiroir, ne connaissait que trop bien son emplacement pour l'avoir sortie si souvent avec un espoir qui s'est toujours révélé vain au final. Je viens tout juste de prononcer le nom de la lieutenant que déjà, je manipule sans même chercher à m'en cacher le chargeur d'un Baretta 92. De mon Beretta 92FS, même s'il est inutile pour le coup que la blonde le sache.

- Ces filles sont mortes sous la garde de ma mère adoptive ou la mienne ! Donc non, le ressentiment ne partira jamais avec juste quelques discours mielleux ou même le fait de foutre ce bâtard au fond d'une cellule jusqu'à la fin de sa vie. Parce que d'une certaine manière, c'est devenu personnel.

Reprends-je assez rapidement et toujours en manipulant le chargeur que j'ai en mains pour en faire sortir une balle. Une balle que je fais glisser vers la blonde au moment où je lui dis que c'est devenu personnel pour moi, comme pour bien l'illustrer. Il suffira qu'elle voie le nom de Gallagher gravée dessus pour le comprendre. Et encore, je ne lui présenterais pas celui avec le nom de Firth que j'ai aussi en réserve dans ce même tiroir. Peut-être que je me trompe totalement et qu'elle n'en a strictement rien à foutre comme beaucoup de ses collègues, mais une part de moi ose quand même se mettre à espérer qu'elle allait comprendre ce côté personnel que j'ai avec cette affaire. Outre le fait que j'ai fait de la taule pour protéger mes filles par rapport à l'enlèvement d'Ullman, reste que ouais, c'était sous ma garde, sous ma responsabilité que ce connard a fait tant de mal aux miennes et a fait couler tant de sang.

- Même si pour le fait de le foutre définitivement en taule, ce sera déjà un premier pas vers cet apaisement que vous souhaitez. Parce qu'une première action de la part des vôtres pour montrer qu'effectivement, même si elles ont bien regardé ailleurs pendant tout ce temps, les pommes ne sont pas toutes pourries ou parties.

Enchaine-je pourtant assez rapidement. Et je me retiens même de rappeler combien c'est long, sept putains d'années… A la place, je finis par simplement récupérer la balle pour la remettre dans le chargeur, qui finit lui aussi par retourner dans son tiroir. Un tiroir que je referme là encore un peu plus brutalement que nécessaire, je l'avoue, avant d'attraper de nouveau mon verre pour le vider cette fois. Et ce n'est qu'en le reposant devant moi et en relevant une nouvelle fois le regard vers la flic en face de moi que je reprends une dernière fois la parole, et toujours de manière neutre et factuelle.

- Du temps et des actions. Voilà ce qu'il nous faudra. A vous aussi de voir ce que vous en faites, Fredriksen.

Tout en disant ça, j'attrape la bouteille de whisky que j'avais laissé sorti exprès. Et sans même lui demander quoi que ce soit, je remplis de nouveau son verre avant de faire la même chose avec le mien. Je repose alors la bouteille et rapidement, je reprends mon verre en faisant mine de porter un toast à ce que je viens tout juste de dire avant de vider de moitié mon verre.

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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptyMar 9 Jan - 22:00

C’est vrai que parfois, ce serait tentant. Simplement ranger les gens dans la colonne des gentils, ou des méchants. Sauf que mon boulot, du moins c’est ainsi que je vois les choses, m’a permis de comprendre que le monde ne se compose pas que de blanc ou de noir, mais d’une multitude de nuances de gris, plus ou moins clair, plus ou moins foncé. J’ai appris aussi qu’on ne pouvait pas mettre toutes les personnes dans le même panier, au risque de passer à côté de certaines choses. Ce tous les mêmes, je l’ai entendu des tas de fois, à des tas d’occasions différentes, mais ce n’est que maintenant que je comprends qu’il ne faut jamais se fier à cette généralisation, et que j’ai pu le faire bien trop souvent par le passé. C’est peut-être aussi à cause de ça que j’accepte toujours de donner une seconde chance même aux personnes qui ne méritent absolument pas cette opportunité.

Nous voilà donc avec deux verres de whisky, et si cette Emily a l’air de penser que je l’imagine avoir versé de l’arsenic ou je ne sais quel autre poison dedans, c’est plutôt une autre préoccupation qui m’anime quand mon regard se pose sur le liquide ambré, celle de laisser la tentation de tout noyer au fond du verre le temps d’une soirée prendre le dessus, d’y noyer toutes ces questions sans réponse, toute cette frustration, tout cette colère qui couve, juste là, sous la surface. Assurément, elle aurait pu tout aussi bien vider la moitié de la bouteille dans le verre. Oh non, je ne crains pas un seul instant que mes lèvres puissent entrer en contact avec le moindre grain de mort aux rats. Je lis aisément dans son regard déterminé, dans toute cette férocité qui se dégage d’elle, dans son attitude combative que cette Bates serait plutôt du genre à planter son regard dans le mien pour m’envoyer dans l’au-delà sans chercher à cacher un seul instant ses intentions. Et je dois dire que j’apprécie ça.

A sa remarque, je sens mes sourcils se lever légèrement, et finalement, je hoche doucement la tête. En prendre note, au fond, ce n’est déjà pas si mal. Est-ce que je devrais lui dire que c’est déjà mieux que ce que j’imaginais en arrivant ici ? Quelque chose me dit qu’il n’y a pas besoin de creuser davantage le sujet. Après tout, je viens bien d’avouer que je ne m’attendais pas à être accueillie à bras ouverts, et j’ai été plutôt servie de ce côté-là, même si vu le profil qui m’a été dressé de Bates, je me serai plutôt méfiée si elle m’avait laissée entrer dans son quartier avec un grand sourire aux lèvres et une accolade amicale. “-Je ne m’attendais pas à mieux, et je saurai m’en contenter.” que je rétorque néanmoins, quand elle m’annonce qu’elle en prend note. Je n’en demande pas plus, qu’elle se souvienne simplement que se trouve dans un bureau mal éclairé du commissariat de Downfall une lieutenant fatiguée qui sera prête à lui tendre la main, à elle et ses sœurs, si le besoin s’en fait sentir.

Alors qu’elle me questionne sur ce qu’on avait manifestement de mieux à faire ces sept dernières années quand ses frangines et elles se faisaient lyncher, la brune face à moi me fixe longuement, et je soutiens son regard, sans songer une seule seconde à le détourner. Pourquoi faire ? Je ne veux pas qu’elle interprète ça comme un aveu de faiblesse, alors que ma présence n’a pas pour but d’enlaidir encore davantage les relations entre la DPD et les Blackened Beauties. D’ailleurs, je ne suis pas vraiment ici au nom de mes collègues, c’est plutôt une démarche personnelle, même si elle engage bien mon uniforme et mon badge. Son soupir ne m’émeut pas, pas plus qu’il ne me crispe. Je crois que je comprends la lassitude qu’Emily laisse exprimer à cet instant, même si je n’ai jamais vécu sa situation, et que je ne m’imagine pas une seule seconde dans ses baskets, ce que je n’aurai pas l’affront de lui affirmer.

La simple réponse à ce qu’on foutait ces sept dernières années m’inspire une légère grimace, alors que j’avale une gorgée de ce whisky qu’elle nous a servi. Je m’humecte légèrement les lèvres, alors qu’un soupir quitte mes lèvres à son tour, bien que passant inaperçu, avant de reprendre, prudemment : “-Je ne sais pas si l’information a été rendue publique, mais…ce fumier avait fédéré pas mal de collègues autour de lui, de divers services. Suffisamment pour que ses actes passent entre les mailles du filet à de trop nombreuses occasions. Je…j’avoue que je ne sais pas du tout ce qu’on peut dire à quelqu’un pour le convaincre de rejoindre une bande de meurtriers, mais…il faut croire que Gallagher avait les mots.” Des mots, des intentions qui me dépassent, clairement. “-Quoiqu’il en soit, ces enfoirés étaient bien organisés. Trop. Et…les quelques fois où des preuves ont pu être trouvées contre eux, elles ont mystérieusement disparues avant même d’arriver aux labos où elles devaient être analysées. Les rares pistes qui auraient pu être exploitées ont été effacées à la source, rendant plus que compliqué le fait de remonter jusqu’à ces enfoirés, de ne serait-ce que mettre un nom sur ces suspects. C’est à la ténacité d’Holloway qu’on doit leur présence en taule.” que j’essaie d’expliquer, le regard légèrement dans le vague, en repensant à tout ça. Une sacrée organisation, au but tellement malsain que ça me dépasse encore. Et ce n’est plus si secret que ça de toutes façons. “-Je ne cherche d’excuse à personne, loin de là. La DPD  a laissé traîner ce massacre tellement longtemps que ce serait indécent de chercher à en trouver.” Bref, une affaire rondement menée, aussi ignoble puisse-t-elle être.

Je sens mes lèvres se pincer en une fine ligne désapprobatrice, repensant effectivement aux années qui viennent de s’écouler. “-Je comprends votre méfiance Bates…vraiment. Je ne le dis pas simplement pour vous mettre dans ma poche, ou…vous caresser dans le sens du poil. Je le pense sincèrement. Je comprends qu’il soit impossible d’accorder sa confiance, pas davantage son pardon après ce qui s’est passé ici.” Je sens mes dents presser quelques secondes ma lèvre inférieure, alors que les mots affluent dans mon esprit, et que je cherche une façon convenable de les tourner, pour ne pas froisser davantage la Blackened face à moi. “-Vous voulez protéger vos amies, vos sœurs, votre quartier, et c’est normal. Mais acceptez aussi l’idée que vous n’avez pas à le faire seule, plus maintenant, et c’est tout autant normal que certaines personnes extérieures à votre association refusent de laisser ça se produire une nouvelle fois, et sont réellement prêtes à être présentes si malheureusement le besoin s’en faisait sentir.” Voilà, c’est dit. Des tas de mots qui auraient pu se résumer en une poignée, mais ils sont sortis, et sans doute mieux là, à flotter autour de nous qu’à se répéter sans fin dans ma tête.

Un simple signe du menton, c’est l’unique réponse que je me sens prête à lui fournir quand elle me parle de ces quatorze prénoms que j’ai retenu, comme autant de leçons à apprendre, pour ne plus jamais reproduire les mêmes erreurs. Inutile qu’elle les prononce, en effet…même si je comprendrais aussi qu’elle le fasse, pour qu’on ne les oublie jamais. En revanche, elle a toute mon attention quand Emily prend le parti de rajouter encore quelques mots, une dernière chose, comme elle le dit si bien. Mon regard se pose sur son visage, ne le quittant pas même quand j’entends le bruit d’objets parmi lesquels on farfouille, alors qu’elle doit chercher quelque chose de précis. Quelques secondes de plus, et je devine dans sa main le chargeur d’une arme à feu, ce que Bates semblait chercher tout ce temps. Quoi…une nouvelle menace, après tout ce que je viens de lui dire concernant le but de ma présence ici ?

Je retiens un soupir frustré et préfère me taire, devinant que l’ouvrir maintenant ne jouerait clairement pas en ma faveur, et au lieu de ça, j’attrape la balle qu’elle a placée entre nous deux, comme un message qu’elle m’adresse. Le projectile n’est même pas si froid entre mes doigts fins, et si j’écoute toujours la jeune Blackened Beauty avec beaucoup d’attention, je la quitte cependant des yeux pour accorder un regard intéressé à la balle, devinant que si elle l’a posé là, à mon entière destination, ce n’est pas pour rien. Je ne suis donc pas surprise d’y lire le nom de Gallagher, sur lequel je passe le bout de mon index. Bien sûr que c’est devenu personnel. C’est le contraire qui aurait été sacrément étonnant. Et pas trop crédible, du peu que me renvoie la teigne face à moi. “-Laissez à la DPD l’occasion de nettoyer sa merde, et de réparer ses torts. Même si ce ne sera jamais suffisant au regard de tout ce que vous avez enduré.” que je lui réponds, en écho à cette même envie qui brûle en nous, de voir ce chien crever derrière les barreaux du seul endroit qu’il mérite : une cellule miteuse. Je finis par lui rendre la balle du bout des doigts, ne me retenant pas d’ajouter : “-Mais s’il vous plait, Emily…ne donnez pas satisfaction à ce fumier en vous faisant envoyer en taule vous aussi. Il vous a trop pris, à votre sororité, pour le laisser emporter ça aussi avec lui.” que j’ajoute, alors que le morceau de métal létal change de main. Inutile de lui dire qu’elle sera bien plus utile à ses sœurs ici que derrière des barreaux, je suis sûre qu’elle en est parfaitement au courant.

Du temps et des actions. Une bagatelle. Pourtant deux choses indispensables et nécessaires que personne ne peut lui refuser. Leur refuser. Nos verres se retrouvent remplis de nouveau, sans que je ne tente quoi que ce soit pour me dérober à sa proposition. N’avais-je pas dit qu’il faudrait bien plus qu’une seule tournée pour affronter tout ça ?! Ce que j’en fais, de leurs besoins ? C’est simple. “-Du temps et des actions. J’en prends note, Bates.” que je réponds dans un léger hochement de tête, reprenant volontairement ces mots qu’elle a eu à mon attention quelques minutes plus tôt. Je ne peux faire que ça. Respecter sa demande est vraiment le moins que je puisse faire. Et si je sais qu’une paix est impossible, du moins l’immédiat, j’estime que ce n’est pas si mal pour espérer le début d’une trêve.

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Emily Bates
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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptySam 17 Fév - 16:16

Apprendre de nos erreurs


Je reste pas mal sur la défensive en présence de cette flic, quel que soit l'intensité avec laquelle elle veut me prouver sa bonne foi. Mais quoi de plus normal vu le passif entre la DPD et mon clan ? Même elle le reconnait sans le moindre souci. Elle a déjà obtenu une victoire sur le fait que je prenne note de tout ce qu'elle a pu me dire durant notre petite conversation bien tendue, et elle n'hésite pas à m'avouer qu'elle ne s'attendait pas à plus. Tant mieux. Parce qu'il aurait été compliqué d'avoir plus que cela de ma part. Même si je ne la laisse pas vraiment profiter de son petit succès avant de lui demander sans détour ce qu'a bien pu foutre tout le reste de la DPD, celle qu'elle m'assure ne pas être d'accord avec Gallagher et ses actions, pendant qu'on vivait limite un enfer ici, mes sœurs et moi. Elle prend quand même quelques secondes, et une gorgée de courage liquide - pardon, de whisky - avant de me répondre.

Corruption, graissage de pattes et intimidation. Dois-je vraiment être surprise de ce genre de défense dans une ville comme Downfall ? Tsss, tout ça me donne juste envie de foutre le feu au commissariat encore une fois histoire de se débarrasser de ce ramassis de mange-merdes… Mais bon, parait qu'il y a des gens biens quand même chez eux. Le nom de Holloway me le rappelle d'ailleurs, alors que concernant cette Fredriksen, je n'ai pas encore vraiment tranché. Mais au moins, elle a gagné le droit d'avoir le bénéfice du doute à son sujet, et c'est déjà pas mal. Bien plus que la plupart de ses collègues en tout cas.

- Plus c’est gros, plus ça passe.

Finis-je pourtant par grommeler, plus pour moi que pour elle, concernant toute cette affaire d'étouffements de la part de Gallagher jusque dans la DPD elle-même. Pour noyer autant mon amertume que mon soupir, je prends à mon tour une nouvelle gorgée de whisky. Ça aide toujours à mieux faire passer les choses comme m'avait dit Holly la première fois qu'elle m'en avait servi un verre. Mais je n'ai pas vraiment le temps de me montrer plus nostalgique que ça que la blonde de l'autre côté du plan de travail reprend déjà la parole. Pour me rappeler encore une fois qu'elle comprend ma méfiance… Mais ! Ouais, toujours ce foutu "mais" qui fais aussitôt oublier tout ce que la personne a pu dire avant parce qu'on sait que c'est souvent du vent ou un moyen d'amener en douceur la pilule de ce putain de "mais" à avaler. Mais il va falloir que j'accepte l'idée que mes filles et moi n'avons plus à nous assurer seules de la sécurité du quartier. Si je ne pars pas dans un franc fou rire sarcastique, je laisse quand même échapper un bref pouffement dans le même style.

- Et vous, il va falloir que vous acceptiez l’idée que personne dans ce quartier se sentira à l’aise et encore moins en sécurité, si vos potes en uniforme s’y baladent sans qu’on soit avec eux et plus nombreuses qu’eux. Pas après tout ce qu’il s’est passé.

Réplique-je presque du tac-au-tac sans même avoir besoin de réfléchir pour savoir que ouais, lever le tri aux entrées du quartier pour empêcher la plupart des flics d'y entrer ferait un sacré scandale au sein de ma communauté. Aussi bien des Blackened que des habitants du coin qui compte sur nous pour assurer aussi leur sécurité. La blessure est bien trop profonde, mais aussi bien trop fraîche entre les habitants de Van Nuys et ces salopards pour qu'on puisse faire comme si de rien n'était. Et comme pour preuve de ça, je commence à fouiller dans l'un de mes tiroirs pour en sortir une balle littéralement gravée au nom de Gallagher.

Là encore, la balle est bien vite rangée une fois qu'elle me la rend. Et encore une fois, la blonde m'invite à laisser la DPD gérer cette affaire. Peut-être pense-t-elle qu'utiliser mon prénom me calmerait plus facilement ou me ferait plus facilement accepter cette idée mais c'est mal me connaître. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir pour ça de toute façon étant donné qu'on ne se connait que depuis quoi ? Dix minutes à tout casser ? Et encore, peut-être moins. Quoi qu'il en soit, si je compte bel et bien laisser la DPD s'occuper de cette merde parce qu'ils l'ont mise hors de portée de mon flingue, ce n'est pas pour autant que je compte rester sagement dans mon coin et oublier toute cette histoire. Qu'ils tentent seulement d'étouffer encore un peu plus cette histoire pour voir… Mais là encore, je n'ai pas le temps d'organiser plus que cela un plan dans cette idée qu'un nouveau ricanement m'échappe. Ne pas faire de taule à cause de ces cons qu'elle me dit ?

- Trop tard pour ça. Mais vous devez déjà le savoir, non ?

Là encore, ma réponse ne se fait pas attendre bien longtemps. Mais en même temps, il y a de quoi ricaner de façon sarcastique, non ? La manière dont je me suis rendue aux flics avec Ullman et la raison pour laquelle j'ai fait plusieurs mois de prisons doivent bien être connus par les membres de la DPD après tout. Ouais, je suis déjà passée par la case "taule" à cause de ces cons et même si ces quelques mois m'ont largement suffit, une autre part de moi semble quand même parfaitement prête à en faire plus si cela peut assurer la sécurité de mes sœurs et des habitants du quartier. Mais pour le coup, je préfère quand même garder ça pour moi, me doutant bien que cela ne serait pas vraiment du gout de cette Fredriksen.

Je finis quand même par lui dire que c'est surtout par les actes et en laissant du temps à Van Nuys et ses habitants que les choses s'amélioreront peut-être avec la DPD. Même si ce n'est pas gagné, loin de là même. Mais après sept ans à vivre tout ça, est-ce que cela est vraiment étonnant ? En tout cas, je finis quand même par avoir un léger sourire en coin, et pas sarcastique cette fois, quand elle reprend mes mots pour me dire qu'elle en prend note.

- Bien…

Pas besoin de dire plus que ça, pas vrai ? De toute façon, je ne vois pas grand-chose à rajouter maintenant que le plus gros a été dit. On est encore loin d'être les meilleures amies du monde et on ne le sera sans doute jamais, mais au moins, elle peut sortir du quartier sans risquer sa vie. De là à dire qu'elle pourra y revenir avec autant de facilité que Holloway quand j'avais donné le feu vert pour ça, on n'y est pas encore non plus. Mais comme déjà dit, au moins, elle a gagné le bénéfice du doute me concernant. J'attrape déjà la bouteille de whisky pour aller la ranger quand je finis par reprendre la parole par-dessus mon épaule.

- Oh et Holloway le savait grâce à ma petite sœur mais vous sans doute pas alors… Évitez d’arriver sur ma droite si je ne sais pas que vous êtes là. Je ne suis pas appareillée de cette oreille et j’ai tendance à mal réagir quand on me prend par surprise. Certaines de mes sœurs l’ont appris au dépend de leur nez.

Je ne prends pas la peine de lui montrer mon appareil auditif installée à mon oreille gauche, je pars du principe que c'est parfaitement compréhensible à travers ce que je viens de lui dire. Et si certains verraient sans doute dans mes propos une sorte d'aveu de ma faiblesse, c'est surtout une mise en garde de mon point de vue. Qu'elle ne soit pas surprise si jamais je venais à la cogner sans qu'elle ne comprenne pourquoi si jamais elle arrivait par ma droite comme je viens de l'expliquer. Ça ne serait pas terrible par rapport aux légers progrès qu'on a fait aujourd'hui si je lui cassais le nez en guise de bonjour la prochaine fois qu'on serait amené à se croiser.

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MessageSujet: Re: Apprendre de nos erreurs x Emily   Apprendre de nos erreurs x Emily EmptyMer 1 Mai - 12:22

Plus c’est gros, plus ça passe. Ca pourrait résumer parfaitement des heures et des heures d’interrogatoires, où on nous a servi des histoires à dormir debout, si improbables qu’on se demande encore, avec les collègues, comment nos suspects ont pu penser qu’elles pourraient passer, ou même être un tant soit peu crédibles. Fut un temps, Ericka avait même commencé à en répertorier certaines, persuadée qu’elle tenait là l’idée parfaite pour un foutu bouquin, au succès indéniable. Mais chaque histoire avait fini par être plus tordue, invraisemblable, sombre que la précédente, et elle avait lâché l’affaire, non sans une certaine amertume, se rendant compte que l’Humain était capable du pire, surtout quand il s’agissait de sauver sa peau. Que ce soit au détriment d'autres n’importait que peu.

Et Gallagher l’avait prouvé, lui aussi. Même maintenant, même après des tas de conversations à son sujet, de débats parfois houleux, d’intenses réflexions, je ne sais toujours pas comment il a pu rallier autant de policiers dans ses rangs, et les convaincre de le suivre dans ce chemin parsemé de sang, de blessures, de cadavres. Je sais que l’argent est un puissant moteur de conviction. Et je sais aussi un peu trop bien que le pouvoir l’est également. Il me suffit de repenser à ma première promotion pour m’en souvenir parfaitement. Les bons mots, dans la bonne bouche, et il n’avait pas fallu beaucoup plus à ce sale enfoiré pour obtenir des soutiens, des partisans, des acolytes de débauche. Autant de connards à foutre derrière les barreaux et qui doivent répondre de leurs crimes. Si certains autres membres de la DPD ont pu tenter de leur trouver des excuses, d’atténuer les charges qui pèsent sur eux, d’autres -dont moi- sont d’avis qu’ils doivent payer. Chacun d’entre eux. Ils ont perdu le droit d’être traités comme des flics après ce qu’ils ont fait, et ne sont rien de plus que des criminels comme les autres.

Sauf que dire tout ça…je ne suis pas bien certaine que ça changerait la façon dont Bates pourrait me percevoir, moi, ou les autres flics qui pensent de la même manière. Je m’en fous un peu, au final. Je ne suis pas là pour qu’elle m’apprécie. Pas là davantage pour m’en faire une amie. Simplement une alliée. Ce qui, en soit, n’est pas non plus une mince affaire. Tout dans son comportement, ses regards, ses mots, me fait comprendre que le chemin sera long -bien bien long- avant qu’on n’en arrive là, mais…ça ne me décourage pas pour autant. Même ces réactions un poil exaspérantes qu’elle peut avoir, comme ce rire pincé, dégoulinant de sarcasme, ne parviennent pas à me crisper. Je sais pourquoi je suis là. J’accepte de me heurter à son scepticisme, à sa méfiance, à sa colère. Je ne suis pas en terrain conquis, j’en ai parfaitement conscience, je n’ai encore rien fait pour mériter son respect, encore moins sa confiance, rien d’autre que…parler. Et je pense que nous savons toutes les deux comme les mots peuvent être éphémères. Le simple fait qu’elle ait déjà accepté de m’écouter est sans doute une victoire en soi.

Néanmoins, face aux mots qu’elle me renvoie, parfaitement légitimes, je m’empresse de lever la main entre nous, comme une façon de tempérer les choses : “-Rassurez-vous, je n’ai pas la bêtise de penser que ça pourrait être une bonne idée d’envoyer des policiers en uniforme dans vos rues. Ou des policiers tout court, d’ailleurs.” Vos rues. Comme une façon d’admettre à voix haute que Van Nuy n’est pas vraiment un territoire Downfallien, mais bien aux mains des Blackened Beauties, qui en ont fait leur chez elles. “-Je suis convaincue que vous n’avez pas besoin de nous pour assurer la sécurité de vos sœurs et des habitants du quartier rouge…quand personne ne cherche à s’en prendre à vous, j’entends. Je me doute que vous êtes capables de beaucoup de choses, avec…tout ça.” que j’ajoute, en désignant ses bras musclés qui trahissent un entraînement sans doute quotidien, puis l’armurerie autour de nous. “-Mais si la situation le nécessite, pour une raison ou une autre, et si vous l’acceptez, je répondrai présente.” que je termine, dans un regard entendu, en redressant légèrement les épaules. Parler pour mes collègues est difficile, impossible, même si certains répondront présents aussi, je le sais.

A nos mots se succèdent les bruits de quelqu’un qui farfouille à la recherche d’un objet précis, objet qui ne tarde pas à être posé entre nous dans la forme d’une balle que j’attrape entre mes doigts pour y lire le nom de Gallagher, comme une promesse silencieuse de ce qui lui arrivera si Bates parvient à mettre en oeuvre ses projets. Ce qui, je l’espère, n’arrivera pas. Car si cet enfoiré se fait buter, bien qu’il le mérite pleinement, c’est elle qui finira derrière les barreaux. Une fois encore, elle oppose à mes mots ce ricanement suffisant qui me crispe pourtant à peine, alors que je rétorque en secouant légèrement la tête en réponse : “-Vous savez comme moi que je ne parle simplement d’un passage de quelques mois en taule. Vous y resterez des années…loin de votre sororité. De leur sécurité qui vous tient tant à cœur.” que j’ajoute, alors que la balle change de main pour retrouver celle de la Blackened Beauty, qui la fait disparaître de nouveau. Inutile d’offrir à Gallagher cette nouvelle victoire sur un plateau, parce qu’il la prendra, sans l’ombre d’une hésitation, se l’appropriera, s’en délectera même.

Finalement, la sentence ne tarde pas à tomber, en deux mots, pas si simples. Du temps, et des actions. Voilà ce qui serait un bon début vers une ébauche de réconciliation entre les Blackened Beauties et la DPD. Et je ne tarde pas à répondre, en reprenant les mots prononcés un peu plus tôt par Bates, que j’en prends bonne note. Ce n’est pas comme si une autre possibilité s’offrait à moi, de toutes manières. Je parviens à retenir in extremis un haussement de sourcils surpris quand je discerne l’ombre d’un foutu sourire sur le visage de la jeune femme face à moi, qui pour une fois, ne m’adresse pas l’un de ses petits rires sarcastiques. J’imagine qu’on peut appeler ça un progrès. Et je m’en contenterai, lui adressant un léger signe de tête pour toute réponse.

La bouteille de whisky disparaît, et je prends ce geste pour ce qu’il est : une prise de congé. Nous nous sommes de toutes façons dit tout ce qui avait besoin d’être dit dans l’immédiat, et lui laisser le temps de digérer et cogiter mes paroles me semble désormais nécessaire. Je termine mon verre d’alcool, relevant un sourcil quand elle me parle d’un souci d’audition qui a causé des fractures de nez, et entends dans ses mots ce qui n’est pas prononcé à haute voix : la possibilité d’une future possible rencontre. “-J’éviterai d’arriver par votre droite. Merci de la précision.” que je réponds sincèrement, reposant le verre sur le plan de travail, avant de sortir de ma poche une petite carte qui porte mon nom et mon numéro de portable. Inutile de lui redire qu’elle peut se sentir libre de l’utiliser à sa guise…même si j’espère quand même que ce ne sera pas pour cracher et jeter simplement son chewing-gum. “-Merci pour votre temps, Bates. Et…à une prochaine fois.” que j’ajoute dans un regard entendu, avant de m’avancer vers la sortie.

Une de ses sœurs m’attend sur le trottoir, et je ne songe pas à m’offusquer une seule seconde quand elle annonce d’un ton froid qu’elle va me raccompagner jusqu’aux postes de sécurité qui leur servent à filtrer les entrées dans le quartier rouge. Je n’avais pas la bêtise de penser que je serai accueillie à bras ouverts dans un bar du coin, mais j’admets que l’idée n’aurait pas été mauvaise, et qu’un verre aurait été plus que bienvenu. Nous marchons côte à côte dans un silence tendu qu’aucune de nous ne cherche à rompre, comme un accord tacite que nous aurions passé quand je suis sortie de l’armurerie, et enfin, la Blackened Beauty ralentit le pas, et me laisse m’éloigner sans un mot. Je ne lui adresse rien d’autre qu’un signe de tête et un remerciement, et retrouve mon véhicule, garé un peu plus loin.

Ce n’est que derrière mon volant que je m’autorise un long soupir, qui semble vider tout l’air contenu dans mes poumons. Je me rends compte que j’étais peut-être un peu plus tendue que ce que j’ai pu laisser paraître, sachant pertinemment comme l’enjeu de cet entretien était important, et ce qui pourrait en découler. Et au final…même si la DPD et les Blackened Beauties sont loin d’être prêts à se tomber dans les bras, ce qui est parfaitement légitime, j’espère pourtant qu’on est sur la bonne voie. Et je peux dire sans l’ombre d’une hésitation que je suis plus que prête à tout faire pour y arriver.

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