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| These fighting words - avec Livia Aldana | |
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Aaron D. PhillmoreHORS LA LOI◭ CREDITS : avatar : syndrome + gifs : tumblr ◭ COMPTES : Sohan Ellroy + Cornelia Madden + Sintra Shinohara + Alec Blackwell ◭ MESSAGES : 14939
| Sujet: These fighting words - avec Livia Aldana Sam 17 Fév - 12:44 | |
| These fighting words - Mardi 19 septembre 2023, 4:30 pm -Les semelles de ses basquettes couinèrent sur le revêtement usé du gymnase de Pelican Bay. Verrouillant sa cheville droite afin de confirmer son appui, Aaron raidit son corps, étira son bras et propulsa avec force le ballon en direction de la cage de but de handball de l’adversaire. A la simple vue de ce mouvement, Jake s’exclama, enthousiaste, anticipant la réussite de ce tir. Puis un coup de sifflet de l’arbitre confirma que le but était bien marqué. Se mêlèrent alors aux jappements satisfaits de ses coéquipiers les grommellements des adversaires. Aaron se laissa aller à un sourire réjoui et se replaça sur le terrain de jeu, prêt à se démarquer à nouveau. Le jeu était tendu. Il leur restait, avec son équipe, deux minutes pour garder l’avantage et remporter le match. La rencontre terminée et les muscles raidis par l’effort physique fourni, Phillmore s’approcha des bancs, saisit une serviette pour essuyer la sueur qui perlait sur son front, puis s’empara d’une gourde d’eau dont il acheva ce qu’elle contenait. Jake s’était avancé vers lui, et signala sa présence en lui frappant amicalement le dos. Les deux hommes se félicitèrent, et étendirent leurs congratulations à leurs coéquipiers. Les adversaires furent également remerciés pour la qualité de jeu de ce match qu’ils venaient de disputer. Deux surveillants entrèrent alors dans le gymnase et appelèrent les détenus. Ils devaient réintégrer leur bâtiment. Serviette en travers de l’épaule, Aaron se rangea en file indienne derrière Jake. Or au moment de passer la porte déverrouillée, le surveillant lui imposa de s’arrêter d’une main sur le torse. « Parloir avocat pour toi Phillmore ». Plissant légèrement les sourcils, l’ex-Prayer suivit un troisième surveillant qui se tenait dans le couloir, chargé de l’escorter. Cela faisait maintenant bientôt douze mois qu’il avait été incarcéré dans le cadre d’une détention provisoire à Pelican Bay. La juridiction downwfallien désirant le jugé détenu, Aaron avait vu sa demande de mise en liberté, soutenue par son avocate en avril 2023, refusée. Comme prévu, les procureurs et magistrats instructeurs avaient voulu faire jouer le temps, afin de compléter un dossier demeurant trop vide de preuves directes. En appui sur les textes de loi, Aldana avait réussi à imposer au tribunal qu’il positionne une date de procès rapidement. Les chefs d’inculpation pour lesquels des preuves suffisantes avaient été réunies ne permettaient pas de maintenir l’accusé plus d’une année en détention préventive. Le procès avait donc été fixé le jeudi 28 et le vendredi 29 septembre 2023. Son extraction aurait lieu dans la nuit du mardi au mercredi, avec pour heure d’arrivée prévue, 6:00 p.m au quartier le plus sécurisé de la prison militaire d’Inglewood. Franchissant pas moins d’une dizaine de sas, Aaron parvint aux parloirs avocats. Il fut invité à prendre place dans la pièce 3, où Livia Aldana l’attendait. Le narcotrafiquant tenta d’arranger ses cheveux et sa barbe, dont l’ordre avait été agité par la sueur, et passa la porte de l’espèce de boxe, aveugle de toute fenêtre, dans lequel l’hispanique était effectivement présente. « Bonjour Livia, comment vas-tu ? Je me suis inquiété de ne pas te voir. » En effet, lors de leur dernier parloir, qui s’était tenu peu avant l’été, l’avocate s’était engagée à revenir au début du mois de septembre afin de préparer avec lui le procès à venir et finaliser leurs lignes de défense. « Je craignais qu’il te soit arrivé quelque chose. » Livia avait repris la tête des Prayers of Insanity, renommant le cartel les Sinners’Hand. Parvenue à une position de pouvoir, elle mettait nécessairement sa vie en danger. Aaron savait que de nouvelles organisations s’étaient formées à Downfall, et que certaines d’entre elles souhaitaient voir toute trace du cartel être effacée. « Je suis désolé de me présenter ainsi… Je n’étais pas averti de ta venue. » Voir un visage familier réconforta le narcotrafiquant. Cela faisait près de trois mois qu’il était resté sans nouvelles, à l’exception de documents judiciaires qui méritaient sa signature. Il avait ainsi pu suivre les démarches réalisées par Aldana et les associés de son cabinet d’avocats. Aussi, Aaron attendait plutôt de cette entrevue d’avoir des nouvelles de l’ascension de son amie, et surtout, d’India. Père et fille avaient décidé de n’avoir aucun contact, afin d’éviter que la jeune femme soit ennuyée. Ils s’étaient donc vus à la seule occasion d’un unique parloir, en avril. India - enfin Abigail Elkins - lui avait fait la surprise. Sa fille lui avait raconté le voyage entrepris, l’incarcération de son père en dehors de Downfall lui ayant donné un prétexte pour elle-aussi en franchir le Mur. Ils avaient convenu que Livia serait leur intermédiaire, Phillmore plaçant une confiance suffisante en la juriste pour lui donner un accès direct à sa vie personnelle. Toutefois, malgré son impatience, Aaron se contraignit à un silence afin de laisser à Livia l’opportunité de répondre à sa première question : comment allait-elle ? (c)syndrome - Extraits du RP India/Aaron, avril 2023, à Pelican Bay : éléments sur la détention d’Aaron:
Quand il était arrivé à Pelican Bay, le Prayer avait suscité pas mal de curiosité de la part des autres détenus. Aaron n’avait rien dit de son affaire, mais il n’avait pas pu empêcher des hypothèses d’être élaborées. Jusqu’à présent, deux se faisaient concurrence : il était soit un trafiquant de drogues soit un assassin. Les deux étaient justes, et c’était peut-être pour cela qu’aucune arrivait à s’imposer comme plus crédible que l’autre. Néanmoins, son silence avait irrité les grands noms de la détention, tout comme son refus d’intégrer l’un des clans. Cinq jours après son arrivée, il s’était battu avec un certain Winchester, meurtrier multirécidiviste qui avait la « fâcheuse manie de cogner à mort les connards », comme il le revendiquait avec son accent suintant de ruralité. Aaron était rapidement parvenu à prendre le dessus, mais s’était fait arracher une partie de son tatouage sur le bras gauche par un lame de rasoir montée sur une brosse à dent. Il avait laissé le redneck pour mort, à la suite d’un coup de poing donné au visage. Mais Winchester s’en était sorti après deux semaines de coma, puis avait été transféré pour raison disciplinaire. Phillmore avait quant à lui fait un mois d’isolement.
Sa bonne conduite avec les surveillants et tous les personnels de la détention lui valut des conditions d’incarcération confortables. Il fut intégré à un bâtiment dit « de confiance », où seuls les détenus au bon comportement étaient admis et pouvaient bénéficier d’avantages, comme travailler. Aaron avait fini à la bibliothèque, où il aidait Cathy - une vieille femme qui refusait de partir à la retraite -, à tenir les rayons de livres. Il avait également pu maintenir une activité physique, que ce soit sur la cour de promenade où des poids étaient laissées aux détenus, ou en ayant accès deux fois par semaine au gymnase. Il s’était mis au handball. Son voisin de cellule, Jake, – puisque l’encellulement était de rigueur dans les bâtiments de haute sécurité – l’avait initié à ce sport.
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India lui demanda à son tour si lui avait besoin de quelque chose. « Non. Enfin, si. J’aimerai que tu acceptes de donner de tes nouvelles à Livia pour qu’elle me les transmette lors de nos parloirs. Je ferai de même. Sinon, ne t’inquiète pas pour moi. J’ai des mandats réguliers qui me permettent de cantiner de quoi cuisiner. Et que je te disais, j’ai la chance de pouvoir passer pas mal de temps hors de cellule, à la bibliothèque, en promenade ou au gymnase. D’ailleurs, je me suis mis au handball, et il paraitrait que je ne suis pas mauvais. » Il eut un bref rire. Et puisqu’il leur restait moins de dix minutes de parloir-visite à partager, Aaron voulait qu’ils se quittent avec le sourire et l’illusion que la vie pourrait continuer les quatorze prochains mois dans une certaine sérénité.
Dernière édition par Aaron D. Phillmore le Jeu 16 Mai - 12:46, édité 1 fois |
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Livia I. AldanaSINNER'S HAND◭ CREDITS : Murdock ◭ COMPTES : Solveig, Priya, Andrea & Anja ◭ MESSAGES : 329
| Sujet: Re: These fighting words - avec Livia Aldana Mer 1 Mai - 22:27 | |
| Une tasse de café froid depuis bien longtemps à quelques centimètres de sa main, Livia faisait tinter en rythme le bout de son stylo contre le bois verni de son bureau. Son regard, pourtant, semblait bien loin, alors qu’elle fixait un point invisible, quelque part au-dessus de la porte, les méninges carburant dans son esprit rarement au repos. Il fallait dire que ce mot, repos, ne faisait pas vraiment partie de son vocabulaire. Si elle n’était pas physiquement occupée à aller à un rendez-vous ou à un autre, à se rendre aux labos pour vérifier que tout s’y déroulait bien, à rencontrer des partenaires, anciens ou en devenir, son esprit prenait le relais dès que la mexicaine s’autorisait le moindre temps mort. Silencieuse, concentrée, elle se perdait alors en mille réflexions sur leurs prochains mouvements, des objectifs qu’elle escomptait bien voir réaliser dans les mois à venir, des ententes à nouer qui pourraient leur être profitables pour mener à bien leurs projets.
Si Livia n’avait pas imaginé une seule seconde que diriger un cartel était un long fleuve tranquille, elle en avait désormais la preuve, ses obligations de leader s’invitant à chaque instant de sa vie. Non pas que cela puisse être réellement dérangeant ou une nouveauté, puisque pendant de très -trop- nombreuses années, la mexicaine ne s’était pas laissée aller à autre chose que d’être une workaholic, véritable bourreau de travail qui enchaînait les heures derrière son bureau, sans que cela ne la dérange ou ne l’émeuve un seul instant. La juriste ne savait que trop bien pourquoi elle s’investissait autant, les échelons qu’elle voulait se voir gravir, la place qu’elle pensait mériter, ne renonçant à aucun sacrifice pour cela. Et force était de constater, confortablement assise sur son fauteuil, que Livia avait atteint ses objectifs.
Pourtant, aujourd’hui, ce n’était pas en tant que cheffe de cartel qu’elle se triturait les méninges, et relisait les mots couchés sur les feuillets devant elle. Aujourd’hui, elle était de nouveau maître Aldana, prête à défendre bec et ongles celui qui avait été son leader, et qui demeurait son ami, malgré la distance entre eux. Les événements d’avril encore coincés dans sa gorge sonnaient comme un échec aux oreilles de la mexicaine, bien que la décision n’avait surpris ni Phillmore, ni son acolyte juriste. Cette décision les avait même confortés dans leur idée de la façon dont le cas de l’ancien chef du cartel Downfallien serait mené, et conformément à leurs échanges, l’avocate avait pu obtenir du tribunal qu’une date de procès soit fixée rapidement, bien que cela imposait également une deadline à la préparation de la défense d’Aaron.
Les deux coups frappés sur le chambranle lui firent relever la tête alors que la silhouette de McCreary occupait bientôt tout le cadre de la porte, restée ouverte. Il n’eut besoin d’aucun mot pour que la brune comprenne le pourquoi de son arrivée, et, rassemblant ses affaires pour les faire glisser dans son sac, Livia quitta la pièce, qu’elle referma avec soin derrière elle, et s’élança sur les traces de son second. Ils profitèrent du trajet jusqu’au lieu de détention de Phillmore, en dehors de Downfall, pour qu’elle lui répète une énième fois leur stratégie, les arguments qui seraient avancés, la façon dont ils comptaient s’opposer à chaque prétendue preuve qui serait amenée pour prouver la culpabilité d’Aaron. Ethan se plia à l’exercice sans broncher, comme bien souvent, bien qu’il ne possédait lui-même aucune connaissance en la matière, mais il avait appris, avec les années, à pousser Livia dans ses réflexions, à chercher ce qu’il aimait appeler la petite bête.
La silhouette massive du centre carcéral se dessina à travers les vitres de la voiture, et tandis que la jeune femme ôtait sa ceinture, son regard ne se détacha pas du bâtiment. Il lui semblait que cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’était pas venue, et Livia secoua légèrement la tête, comme pour chasser cet étrange sentiment de culpabilité d’avoir failli à son devoir. La brune se plia aux mesures de sécurité sans rechigner, passant sous le détecteur de métaux tandis qu’on se chargeait de vérifier que son sac ne contenait rien qui ne soit pas conforme au règlement. Comme si elle aurait pu songer à commettre une telle imprudence quelques jours avant que soit déplacé Phillmore, et que le procès commence.
Ses affaires récupérées, Livia emboîta le pas d’un jeune gardien qui la guida à travers le dédale de couloirs, faisant retenir un petit bip sonore à chaque fois que son badge leur donnait accès à la suite de leur périple. Finalement, il ouvrit la porte d’une petite salle presque austère, s’effaça pour laisser entrer l’avocate, et annonça que son client serait là d’ici quelques instants. Un simple hochement de tête accueillit cette remarque, et alors qu’il la laissait, Livia prit place sur l’une des chaises inconfortables, croisant les mains devant elle pour les poser sur la surface froide de la table, alors qu’elle attendait avec patience l’arrivée d’Aaron, qui ne tarda pas à le rejoindre.
Par réflexe, la mexicaine se leva pour accueillir Phillmore, laissant un instant son regard glisser sur la silhouette de l’ancien chef de clan, dans le simple but de jauger de sa forme physique. Et il semblait se porter plus bien, ce qui arracha à la juriste une moue appréciatrice. Livia s’installa une nouvelle fois en même temps qu’Aaron, prenant place face à lui. “-Bonjour Aaron.” commença-t-elle, la moue se transformant en légère grimace aux paroles de son ami, alors qu’elle secouait doucement la tête. “-Je suis navrée de t’avoir inquiétée. Pour être honnête, j’ai été occupée, et je n’ai surtout pas vu le temps passer. Mais rassures-toi, j’ai évidemment malgré tout pris le temps nécessaire pour préparer notre entretien.” dit-elle en sortant ses affaires de son sac, sans perdre de temps.
Pourtant, tout juste redressée, Livia ne tarda pas à hausser légèrement les sourcils, alors qu’elle entendait son vis-à-vis s’excuser de sa tenue, des propos qu’elle balaya d’un léger sourire. “-Ce n’est pas bien grave, ça ne devrait pas nous empêcher de travailler.” répondit-elle sobrement, s’autorisant une nouvelle inspection visuelle un peu plus longue que la précédente, et qui s’acheva par un simple constat : “-Tu as l’air…en forme.” lâcha l’avocate sans masquer sa satisfaction, alors qu’elle joignait une nouvelle fois ses mains sur la table. “-Comment se passe ton incarcération ?” ne tarda d’ailleurs pas à demander l’hispanique, comme pour l’entendre la rassurer sur ses conditions de détention. ___________ ❝ wild beasts wearing human skins❞ Estamos hechos de la misma materia que los sueños - Spoiler:
RESPECT ! DOWNFALL AWARDS 2023
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Aaron D. PhillmoreHORS LA LOI◭ CREDITS : avatar : syndrome + gifs : tumblr ◭ COMPTES : Sohan Ellroy + Cornelia Madden + Sintra Shinohara + Alec Blackwell ◭ MESSAGES : 14939
| Sujet: Re: These fighting words - avec Livia Aldana Jeu 16 Mai - 12:44 | |
| These fighting words - Mardi 19 septembre 2023, 4:30 pm -Client et conseil se faisaient face, quelque peu raides. Aaron demeura debout une dizaine de secondes, légèrement figé, car suspendu dans son mouvement. Il avait avancé un pied dans la direction de celle qui était aussi son associée et son amie, un élan d’enthousiasme et de tendresse ayant enflammé sa psyché. Au final, peu importait ce que Livia allait lui annoncer concernant la préparation de sa défense et le procès prévu dans une quinzaine de jours, le trafiquant était simplement soulagé et satisfait de voir la jeune femme en état de se présenter à lui. Il s’était sincèrement inquiété pour elle. D’ailleurs, il nota que les responsabilités avaient creusé les traits de son visage. Si Livia avait toujours eu cet air soucieux, avec le temps, il semblait s’être durci, assombri. Se retranchant derrière une pudeur – parfois gênée - avec laquelle chacun coexistait depuis l’assassinat de Pedro Aldana, Phillmore renonça à se rapprocher, désengagea son pied et en changea l’axe pour assoir sa grande silhouette sur une chaise en plastique. Celle-ci grinça puis craqua, comme pestant du soudan poids imposé, puis accepta de légèrement s’assouplir quand son hôte enfonça ses muscles encore contractés contre le dossier. Livia l’imita et s’assit à son tour, avec une toute autre élégance. L’hispanique s’excusa d’avoir pu l’inquiéter. Elle invoqua une charge de travail qui ne lui avait pas permis de saisir comme elle le souhaitait la temporalité qu’ils partageaient. Elle voulut cependant se montrer rassurante et affirma avoir préparé cet entretien. Un rictus fendit les lèvres du narcotrafiquant. Il s’abstint de lui rétorquer qu’à aucun moment son anxiété n’avait eu attrait à un sentiment de délaissement. D’un, Aaron lui vouait une totale confiance en qualité de conseil. Et de deux, les dernières semaines, dans l’intervalle avec le dernier parloir-avocat qu’ils avaient eu, il avait signé plusieurs documents communiqués par le service du greffe ; documents de procédure - plutôt engageants d’ailleurs - rédigés avec en haut de page le nom du cabinet d’avocats de Livia, chargé de sa défense. Le sérieux de son amie arracha un sourire plus franc au détenu. Aldana le détailla, invitée à constater l’état annoncé comme négligé de sa présentation. Elle en conclut, satisfaite, qu’il semblait bien se porter. Puis un haussement parcourut les épaules d’Aaron quand la jeune femme lui demanda comment se déroulait sa détention. « Je fais en sorte qu’elle se passe bien. Je n’ai pas eu de nouveaux incidents disciplinaires. J’ai intégré un groupe plutôt stable de détenus : il n’y a plus d’enjeux de pouvoir. Chacun a sa place, et ses affinités. C’est tranquille. » Quand il était arrivé en détention, Phillmore avait été provoqué par un autre détenu, qui s’était imposé en leader du groupe de détenu du quartier B4, au regard de sa tendance décomplexée à l’ultra-violence. Aaron s’était alors défendu, après avoir évité de justesse de se prendre un coup de lame dans le thorax. Il avait rapidement pris le dessus et réduit Winchester à l’inconscience. On l’avait sanctionné d’un mois d’isolement. Le second incident s’était déroulé peu après qu’India lui ait rendu visite. L’un de ses codétenus du bâtiment « de confiance » avait spéculé avec vulgarité sur la nature du parloir-visiteur qu’Aaron avait eu. Il prétendait avoir été également dans les parloirs à ce moment-là, et avoir pu « mater la poulette et son daron ». Le narcotrafiquant avait pris sur lui, ignorant pendant plusieurs jours les insinuations et le harcèlement de Morris. Or, ses fixations sur la sexualité du Prayer avait fini par excéder sa patience. Aaron l’avait soulevé par le col, plaqué contre un mur et menacé de mort ; ce dont s’était plaint le détenu intimidé. Finalement, la commission avait décidé de maintenir Aaron dans le bâtiment « de confiance », et de le punir d’un avertissement disciplinaire avec sursis, tandis que Morris avait été transféré dans un autre bâtiment, les autres détenus s’étant plaints de ses propos déplacés, grossiers et injurieux incessants. « Je continue de travailler à la bibliothèque, les mardis et jeudis matin. » ajouta-t-il, à la manière d’un enfant qui raconte ses journée à un parent. Les postes à la bibliothèque étaient généralement réservés aux auteurs de violences sexuelles. Aussi, l’administration avait hésité à lui accorder une place, craignant qu’il en profite pour s’en prendre aux « pointeurs » et autres violeurs d’enfants. Or, bien qu’il condamnât fermement ce genre d’actes, Aaron savait qu’il ne lui appartenait pas de faire justice lui-même. Il avait donc fait le choix de les ignorer. Et aucun incident n’était à déplorer. « Et on a réussi à monter deux équipes de hand’. » Ainsi synthétiser son quotidien éveilla en lui une légère gêne. Phillmore réalisa qu’il était complètement déconnecté du monde dans lequel vivait son amie, et que malgré les barreaux qui bridaient sa liberté, il était finalement peut-être plus libre qu’elle. Son visage se fit alors plus grave : « Après, il est difficile de saisir dans la boucle des routines imposées une quelconque continuité dans le temps... Les jours se succèdent et se ressemblent. Pourtant, je sens que quelque chose change en moi, mais je n’arrive pas à définir quoi ni de quelle façon ... C’est étrange… » La déshumanisation induite et voulue par le système carcéral rongeait les psychés et abolissait les subjectivités. Par moment, Phillmore avait l’impression désagréable de s’éloigner de lui-même, de perdre contact avec l’homme qu’il pensait être, et d’observer avec sidération un inconnu. « Enfin, peu importe. Et toi, comment vas-tu ? » Aaron jugea nécessaire d’insister, n’ayant pas trouvé la réponse donnée précédemment satisfaisante. La cernant d’un regard concerné, il voulait savoir si elle embrassait ses nouvelles responsabilités avec ambition et envie. Et surtout, si Livia tenait le coup. (c)syndrome |
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| Sujet: Re: These fighting words - avec Livia Aldana | |
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