[TERMINE / RP COMMUN 6.1] Down on your knees

Je me disais bien aussi, que ça se passait trop bien. Pour évacuer un peu les tensions, on avait juste décidé avec Pix’, d’aller boire un coup. Et ça nous avait paru logique de retourner au bar où tout avait commencé… recommencé entre nous. Je sais, ça pourrait être un peu glauque selon le point de vue où on se place, mais en vrai, pas tant. Enfin okay, je l’avais payée au début et tout mais… bref. C’était pas glauque. Juste sympa de se retrouver à papoter avec la barmaid, de saluer quelques têtes connues et de garder le bras passé autour de la taille de ma chérie. Une vague impression d’être normal, dans un monde qui l’est pas du tout.

Je vais pas mentir, on boit un peu mais, vu que je déteste perdre le contrôle et que ça me fait penser à ma mère, j’évite d’accepter tous les verres qu’on peut m’offrir. Y a quand même pas mal de filles qui viennent se moquer gentiment de moi quand Pix’ me présente et j’ai un peu le sentiment de faire une première sortie officielle, alors que c’est pas la première fois qu’on vient tous les deux ici. Ptet en tant que couple ouais, je saurais pas dire.

En tout cas, ça se passait bien donc. Je me rappelais pas m’être marré autant en soirée depuis longtemps. Avoir dansé, en essayant de pas me focaliser sur le fait que la plupart des filles sont payées pour aguicher les mecs qui les entourent. Une façon comme une autre de gagner sa vie à entendre Pix’. Rien de plus. J’ai encore un peu de mal avec le concept ouais, même si ma copine est une ex-prostituée donc. Et que ma mère ferait encore le tapin si elle le pouvait pour une bouteille.

Alors, forcément, quand je vois les flics débarquer en masse, je me dis bien que c’est pas pour venir profiter de la soirée. D’instinct, je cherche Mackenzie qui est près du bar, à papoter avec une serveuse, avant de me faire bousculer par un des flics qui me souffle de faire gaffe à moi, que je pourrais être embarqué pour sollicitation de prostituée. La bonne blague. Je me rapproche tant bien que mal de ma blonde pour poser une main sur son épaule, regardant autour de moi avant de souffler, à mi-voix. « Vous savez pourquoi ils débarquent ? » Pour le moment, j’ai l’impression que tout le monde se regarde un peu en chien de faïence, comme si les uns attendaient que les autres fassent un faux-pas. Et, même si ce sont les amies, les collègues de ma chère et tendre, j’ai pas spécialement envie qu’elle se retrouve entre deux feux.

J’étais possiblement un peu angoissée par cette soirée. Non que j’ai prévu le débarquement des gros durs, mais c’était notre première vraie sortie en tant que couple. Et je parle pas juste d’aller chercher une pizza ou de se balader main dans la main. Non, c’était la première vraie sortie dans un endroit connu, avec des gens que l’on connaît, surtout moi en l’occurrence. Bon certes, dans un sens, on aurait pu choisir d’aller ailleurs, parce que ça pouvait pas mal compliquer les choses, mais d’un autre côté, sans ça, je l’aurais jamais croisé. On se serait pas retrouvés, et on en serait pas là. Donc c’est en quelque sorte un juste retour des choses de venir ici, de commencer par ici.

Il a pas eu l’air de vraiment se rendre compte de ma nervosité, et c’est tant mieux, il l’aurait sans doute mal interprété. Mais si certaines filles ont régulièrement eu des copains/copines, plus ou moins sérieusement, ça n’a jamais été mon cas. C’est le premier. Le seul. Alors oui, ça fait un peu présentation officielle à la famille, et c’est pas mal stressant. C’est important. T’as beau savoir que tout va bien se passer, que les filles l’apprécient déjà, qu’il est super gentil avec elle, y a toujours un risque. Genre le mec relou qui te demande combien c’est. La serveuse le rembarre avant que je ne le fasse, avant que Kenan n’ait pu entendre vu qu’il n’est pas juste à côté, mais quand même…

Mais non, en vrai, c’est une chouette soirée. On a ri, on a bu un peu, on a ri de nouveau, on a dansé. Et je me sens bien.
Jusqu’à ce que l’inquiétude et la tension qui avaient disparues petit à petit ne reviennent de plein fouet. Si je fronce les sourcils en voyant les premiers flics rentrer, je me fige totalement en voyant leur nombre.  Je plisse les yeux quand le connard en chef présente son papier et donne ses ordres. Respire. Je cherche Kenan du regard, laissant filer un soupir silencieux en sentant sa main sur moi, même si je reste toujours aussi tendue. Les descentes de ce genre, c’était déjà pas bon avant, mais maintenant ? « Ils veulent donner un coup de pied dans la fourmilière. » Je souffle ces mots en bougeant à peine les lèvres et je me tourne un peu vers Kenan, sans élever plus le ton. « Montrer qui est le chef et que ce qu’on a construit ne vaut rien. » Je le dévisage en serrant les poings. Calme. Pas de conneries. Sinon ça va partir en vrille et ce serait mauvais. Et pour les filles, et pour toi… Et pour Kenan qui partira au quart de tour, et ça, ce serait encore pire. Allez respire.

Je me tends aux propos de Mackenzie, mâchoires contractées et je murmure, plus pour moi-même qu’autre chose. « Ces connards ont pas le cran d’aller taper là où ils pourraient avoir mal… » Et ça m’insupporte. Je me demande, l’espace d’une seconde, ce que je serais devenu si j’étais pas parti. Et je me rends compte que je serais probablement pas beaucoup mieux loti que Kenneth au final, que toutes ces injustices m’auraient fait péter les plombs depuis longtemps. Mon regard s’attarde sur quelques autres filles que j’ai déjà croisées, des amies – ou plus – de Mackenzie et j’ai un soupir silencieux. Tout le monde sait qu’il faut pas faire de vagues, qu’il faut courber le dos en espérant que ça passe.

Sauf que ça finira jamais par passer. Je sais, j’ai fait pareil dans ma vie perso et ça marche jamais ce genre d’attitude.

Je fronce les sourcils quand je vois un des types monter sur une estrade pour choper le poignet d’une fille. Ma main serre l’épaule de ma blonde avant que je me rapproche du comptoir. Je sais, je sais, je ferais mieux de faire profil bas et de me faire tout petit. Mais en soit, plus j’y réfléchis, plus je me dis que rien ne m’interdit de venir ici sur mon temps libre. Et puis, au pire, je connais bien les cellules des militaires, question d’habitude. Je me campe à côté de Grace et mon regard accroche celui du flic. Je fais une tête de plus que lui, ça aide pas mal à avoir un minimum d’aplomb. Et ce genre de mecs m’a jamais fait peur de toute façon. Des petits roquets frustrés qui passent leurs nerfs sur des filles qui ont rien demandé, qui font ce qu’elles peuvent pour survivre dans un monde où on leur fait pas le moindre cadeau. Je sais, j’ai été élevé par l’une d’entre elles, je suis tombé amoureux de l’une d’entre elles. « On vous a posé une question. Est-ce qu’on pourrait savoir ce que vous recherchez ? Ce club a des activités parfaitement légales, le strip-tease n’est pas interdit aux dernières nouvelles. » Evidemment, j’ai parfaitement ignoré sa demande de me mettre à genoux. S’il veut que je le fasse, il devra employer la manière forte et s’il le fait, pour une fois, je saurais utiliser mes relations comme il faut tiens. Rien que pour voir la tête de mon vieux quand je lui dirais où est-ce que ça a pu arriver. Même s'il est pas le seul que je peux contacter.

Tout le monde se fige, tout le monde attend. Certains, les nouveaux, ceux qui ne nous connaissent pas, ces flics qui se pensent tout puissants, s’imaginent peut-être que la peur a pris le dessus. Mais ceux-là ne savent pas regarder. Sinon ils verraient la colère dans les regards. L’indignation, le mépris et cette profonde colère qui ne cesse de croître.
Je suis Grace du regard, regard qui se fait plus dur à les entendre rire. Pas tous, mais trop pour espérer pouvoir calmer le jeu. Et puis, ai-je envie de le calmer au final en les voyant faire ? Et surtout, on sait toutes que c’est encore et toujours le même jeu.

Je me crispe, ma main allant agripper celle de Kenan sur mon épaule, et j’inspire profondément. Je peux même pas dire que je me sente soulagée de ne plus être parmi "leurs cibles" vu que c’est faux. Je suis une femme, je fais partie de ces "putes". Quoi que je dise ou fasse, cela ne changera rien à leurs yeux. Ni aux miens. Jamais je ne me sentirais pas comme l’une d’elles. Jamais je ne me sentirais moins concernée, plus tranquillisée. Elles sont mes amies, ma famille. Ça change quoi, d’avoir un boulot différent ? Je fixe un instant Joy. Parce que même avec elle, ils auront le même comportement. Eux ne sont que des connards misogynes lâches et minables, qui ne se sentent puissants qu’en tapant sur des femmes fragiles et désarmées. Fragiles tu parles.
Heureusement, ils sont pas tous comme eux. Je retiens un sourire quand Kenan rejoint Grace. Ignorant autant que lui son ordre méprisable, je fais un pas vers eux.

« Peut-on savoir sur quelles suppositions vous pensez pouvoir trouver des prostituées ici ? Et concernant le reste, aux dernières nouvelles, le strip-tease est effectivement un exercice autorisé dans ce pays et cet état. » Mon regard erre parmi les flics présents et j’ai une grimace narquoise. « Et certains de vos hommes doivent être au courant, étant donné que plusieurs visages sont des habitués des lieux. » Je le fixe de nouveau, le menton relevé, reprenant d’une voix beaucoup trop posée. « Je ne suis donc pas certaine de comprendre ni l’objet de ce mandat, ni vos demandes. Je ne doute pas des intentions forts louables du procureur Woodrow, mais il s’agit manifestement d’une erreur. L’association des Blackened Beauty ne manquera pas de prendre contact avec lui pour répondre aux interrogations et demandes qu’il pourrait avoir. Nous sommes là pour ça après tout. » Je me tourne vers celui qui tient la blonde, notant la présence d’Eden dans le coin – c’est pas trop le moment de prendre rendez-vous pour son tatouage hein ? – et je le dévisage, la mâchoire crispée. « Relâchez-là maintenant. » Je m’impressionne moi-même à parler si calmement dis donc.

Down on your knees

Eden & la guerre

Eh ben, ça sentait pas la rose cette histoire. Ça puait même carrément la merde. Eden balaya la salle du regard et repéra sa jolie tatoueuse en train de tenir tête à un Cowboy. Pas sûre que c'était une bonne idée, mais il fallait avouer que dans d'autres circonstances, elle aurait trouvé cette résistance plutôt excitante.
Elle, en revanche, n'avait pas envie de tenir tête à qui que ce soit. Elle avait plutôt l'intention de se barrer sans se faire arrêter, et s'il fallait donner en pâture quelques-uns de ces culs qu'elle appréciait tant, elle n'hésiterait pas. Sa gueule avant tout, après tout. Pas question de finir ses jours en taule pour se la joeur gentlewoman devant une paire de jambes.
L'autre flic, près du bar, venait de s'époumoner pour que tout le monde se foute au sol. Il était quand même bien, ce vieux temps où les flics avaient autant d'autorité qu'un escargot aplatit par le pneu d'une mercedes sur l'autoroute. Maintenant que la ville leur avait donné un peu de reconnaissance, ils se pavanaient sans trop avoir peur de se faire trouer le bide. Alors qu'au fond, ils finiraient tous par se faire virer d'ici, demain, dans un mois, dans un an. Downfall les vomirait de ses rues sans qu'ils aient le temps de dire « pute ».
Et en parlant de pute, Eliott tentait d'asseoir un peu plus son autorité en demandant au grand barbu de laisser la demoiselle tranquille. Barbie, elle, commençait à chialer à côté du molosse qui allait bien finir par lui péter le poignet. Eh ben, grosse ambiance hein.

Eden fit quelques pas de côté, en voyant certaines silhouettes s'exécuter et se foutre à genoux. Elle comptait bien jouer le jeu jusqu'à ramper au fond de la salle et se tirer par derrière. Mais en attendant, voilà qu'elle se retrouvait bien emmerdée : son flingue était moyennement dissimulé sous sa veste, et le fait de se pencher n'allait pas aider à le planquer. C'était plutôt craignos, en pleine descente de keufs, non ?
Oui.
On est bien d'accord.

Lentement, Eden choisit l'option de se baisser, et de s'adosser au canapé afin de masquer au mieux son dos où l'arme, à demi recouverte par sa veste, était accrochée.

Heureusement pour elle, personne ne sembla rien remarquer.
Voilà qui lui serait fort utile si les choses venaient à dégénérer.

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Spoiler:

Dire que j’aime pas ça serait un doux euphémisme. Je me retiens de pas leur foncer dessus et je me rends compte à quel point j’aurais pu être de l’autre côté de la barrière si j’étais jamais parti. J’ai une pensée pour Kenneth avant de faire ce que je peux, ce que je pense juste, pour aider les filles. Même si je me doute bien que ça va mal se passer, j’espère juste que ce sera pas si catastrophique que ça.

… ouais, ouais, je suis un incurable optimiste. Je me fige quand ce connard me répond, mon regard accrochant le sien et laissant bien voir que je me laisse pas intimider par une merde pareille. Et je me contente de secouer la tête quand il me dit de partir, restant bien campé sur mes positions. « Je compte aller nulle part. Je suis venu boire un verre avec ma compagne, que je sache, c’est pas illégal ça. » Mon garçon… il est sérieux ce connard ? Je sens mes mâchoires qui se contractent alors que j’ai une vague envie de lui montrer que je pourrais encastrer sa tête contre le comptoir sans le moindre souci. Qu’il essaie de se battre avec un marines qui s’entraine des heures par jour pour être un truc genre l’élite de l’élite de je sais pas quoi. Bref, j’ai plein de défauts et je suis loin de suivre tout le temps les ordres au boulot, mais ça, je gère. Même si j’aimerais autant éviter d’en arriver là.

Je suis Mackenzie des yeux quand elle s’approche du flic, me tendant instantanément quand elle prend la parole, même si j’ai une petite pointe de fierté à l’écouter parler. Qui servira à que dalle, j’en suis bien conscient. Mais ça empêche rien. Et je souffle, les dents serrées. « Et y a rien qui vous dérange de venir profiter des filles pour les arrêter le lendemain ? » Paie tes forces de l’ordre. Tu m’étonnes que les gens ici aient qu’une envie, c’est de les envoyer péter et de pas leur obéir. J’ai un temps alors que l’autre connard continue de jouer à celui qui a la plus grosse et par faire croire qu’il a de l’autorité, à croire qu’il a vraiment un truc à compenser, mais, quand il se rapproche un peu trop de Mackenzie, je m’avance, posant ma main dans le dos de la jeune femme alors que je me plante juste à côté d’elle. Qu’il essaie de trop l’approcher ou de la toucher, là, je répondrais clairement plus de rien.

Je n’ai jamais été adepte de la violence. Le truc de Moira, et d’autres, œil ou œil et toutes ces conneries, j’ai jamais vraiment adhéré. Ça ne marche jamais, ça empire toujours la situation, et au final tout le monde est perdant, surtout nous. Je sais bien pourtant, qu’ici, c’est la norme et que beaucoup ne comprennent que comme ça. Comme ceux qui nous font face visiblement. Enfin, si ça vient d’eux, c’est légitime. Mais en voyant ce genre de connards, je peux difficilement ne pas imaginer ce que ça me ferait de leur coller un pain. Ou de laisser Kenan le faire plutôt, lui il ferait mal. Bref.

Je grince des dents, comme Grace, comme d’autres, et ma mâchoire se crispe alors qu’on essaie encore tous de calmer le jeu et de pas se laisser emporter. De notre côté du moins, lui, il prend visiblement son pied comme pas permis. Je plisse les yeux quand il s’adresse à Kenan, retenant difficilement un rire. Mon garçon. Et les clients qui paient et entretiennent le système, qui profitent des services offerts, ne sont jamais concernés. Ouais, c’est surprenant. J’inspire profondément et redresse la tête pour lui offrir mon plus beau sourire. « Je suppose donc que vous avez des témoignages ou des preuves à charges dans ce sens n’est-ce pas ? Si vous êtes aussi sûr de vous concernant les femmes que vous accusez, vous ne verrez donc pas d’objections à ce que je note vos noms – vous y compris puisque vous vous comprenez parmi ces clients – et que nous les fassions parvenir à M Woodrow ainsi qu’à nos avocats ? Après tout, la prostitution est interdite aux États-Unis il est vrai.  » Je hausse une épaule et mon sourire s’agrandit. « Mais vous devez également savoir que chaque partie est incriminée. Client comme prostituée. Ils encourent les mêmes peines aux yeux de la loi. »

Je me crispe quand il se rapproche de moi, réaction à peine atténuée par la présence de Kenan dans mon dos. Mais ce n’est pas de la peur, c’est de la colère. Je sais que c’est ce qu’il cherche, je sais que je ne devrais pas entrer dans son jeu, pas plus que je ne l’ai déjà fait. Mais…

Mon sourire se fait mauvais alors que je lui rends son regard sans ciller. « Vous confondez lieutenant. Les chiens obéissent à leur maître, se mettent à japper comme des roquets quand ils ont peur et remuent la queue de contentement, quand bien même est-elle minuscule. » Je tourne la tête, passant rapidement en revue les personnes présentes. « Si vous voulez rester dans le canidé, je parlerais plutôt de louves. » Je le fixe de nouveau, toujours en souriant. « Vous savez, ces animaux sauvages, celles qui protègent les leurs et leur tanière contre les chiens. »

Down on your knees

Eden & la guerre

Ça puait sacrément du cul cette histoire. Entre les Amazones qui, cette fois, refusaient de poser le genoux à terre, les héros du jour et les cowboys en manque de reconnaissance, ça foutait une sale ambiance !
Eden, elle, avait choisi de faire profil bas. Pas envie de crever dans un bar, aussi sympathiques soient les serveuses. Pourtant, alors qu'elle avait respecté les ordres, ELLE, on venait quand même la faire chier. Oui parce qu'elle le voyait arriver, l'autre gland - littéralement, vu le moule-bite que portait le flic qui allait avec. Elle le voyait, donc, la regarder avec méfiance tout en se rapprochant. Sérieusement ? Alors qu'elle l'avait jouée gentille petite fille obéissante ? Il voulait pas plutôt continuer de cracher sur les putes ? Parce qu'elle les appréciait, Eden, mais elle s'appréciait quand même un peu plus. Alors si quelqu'un devait avoir des emmerdes, elle espérait autant que ce soit une autre qu'elle.

Toujours les genoux collés au sol, elle fit mine d'être concentrée sur l'embrouille qui se jouait au bar. Entre Eliott qui lâchait pas l'affaire, son prince prêt à leur sauter à la gorge et la blonde qui se la jouait avocate, le tout sur fonds de larmes de BB, y'avait de quoi se divertir, et elle espérait bien que le flic allait reporter son attention sur eux. Ça commençait même à discuter torture, ce qui aurait pu arracher un sourire à Eden si elle n'était pas surveillée d'aussi prêt par l'autre con en uniforme. Depuis quand les chiens de Downfall étaient connus pour respecter la loi ? C'était drôle ça. Ils étaient sans doute les meilleurs pour faire de la merde et violer les règles qu'ils imposaient à coups de poings.

Et alors qu'elle philosophait sur la bonté du poulet Downfollien, le gland – qu'elle avait presque oublié- lui ordonna de se relever. « Lentement », qu'il précisa, le regard gras. Un vrai chiken wings celui-là : pas encore arrivé que ça puait déjà la vieille graisse. Tout de même peu convaincue par un Happy End, à ce stade-là, elle reprit de la hauteur en faisant attention à bouger le plus lentement possible, pour que son flingue reste tranquillement caché sous sa veste. Elle garda le silence, consciente qu'un rien pouvait foutre le feu aux poudres, et retint un regard écoeuré lorsqu'il se colla derrière elle. « On va fouiller tout ça... »

C'était prévisible.
Restait plus qu'à se tenir prête à réagir, s'il mettait la main où il ne fallait pas...

***

#Dé n°1

1 à 4 : il trouve l'arme

5 et 6 : Gros boloss, il s'arrête sur ses seins histoire de les peloter trois minutes. Puis il se colle face à elle avec sa tête de cul, et lance un « danse pour moi. » amusé. Il va pas être déçu du voyage celui-là.

#Dé n°2 : si 1 à 4 au premier jet

1 : Eden sent que ça pue, et prend les devants. D'une main habile, elle se retourne et chope le bras armé du cowboy. Ça part vite en baston, échange de coups de poing. Un coup part sans qu'elle n'ait le temps de vérifier si quelqu'un est touché, et se planque derrière un canapé pour éviter de se faire descendre. Elle est désarmée.

2 – 3  : Eden sent que ça pue, et prend les devants. D'une main habile, elle se retourne et chope le bras armé du cowboy qui, bien vite, se retrouve avec un canon sous la gorge.

4 – 5  : Eden sent que ça pue, et prend les devants. D'une main habile, elle se retourne et chope le bras armé du cowboy. Ça part vite en baston, l'arme glisse sur le sol, au pied d'une jolie demoiselle... qui s'en saisit ( @Mackenzie ? Solveig ? PNJ ? ).

6 : Eden sent que ça pue, et prend les devants. D'une main habile, elle se retourne et chope le bras armé du cowboy. Ça part vite en baston, et le coup part tout seul  : le flic meurt sur le coup. Ses potes sortent tous leurs armes, et se mettent à vociférer des trucs qu'elle ne prend pas la peine avant de se planquer derrière une colonne en pierre. Si les filles veulent éviter d'être un dommage collatéral, elle ferait mieux d'en faire autant...

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Spoiler:

J’ai beau être furieux, je peux pas m’empêcher de ressentir une pointe de fierté en écoutant Pixie. Elle a pas sa langue dans sa poche, c’est clair, même si j’ai peur que ça lui porte préjudice. Mais, à la réflexion, ça pourrait vraiment être pire ? Et je vois leurs flingues en me disant que oui, ça pourrait vraiment être la merde si l’un de nous met un orteil en dehors de la ligne. Et j’ai beau être du genre rebelle, j’ai beau avoir eu mon lot d’emmerdes, hors de question d’être celui qui fera le pas de trop.

Et je garde mon regard rivé sur ce connard, dont l’assurance me donne quand même sérieusement envie de l’encastrer contre un mur. Des mecs comme ça, j’en ai croisé des tas et ils sont tous pareils. Demain il viendra se taper une de ces filles qu’il arrête et, le pire, c’est que ça lui paraitra normal. J’attrape le bras de Mack’ et je souffle, dans un murmure à peine audible. « Ils cherchent toutes les raisons possibles pour que ça dérape, faut pas leur donner ce plaisir. Si ça doit partir en couilles, faut que ça vienne d’eux, que ce soit eux les responsables. » Parce que sinon, ce sera double punition pour elles et je sais que Pixie en est consciente. Mon regard accroche un instant celui de Solveig et ensuite celui de Grace. Et je secoue la tête, comme pour essayer de les inciter à obtempérer. Si elles finissent toutes au tour, demain, ce sera encore pire. Là au moins, elles peuvent essayer de récupérer leurs amies et se débrouiller autrement pour éviter que ça recommence.

Même si ouais, je suis bien conscient que ce sera beaucoup plus facile à dire qu’à faire. J’entraine Mack’ vers son amie, histoire qu’on fasse front commun et, au cas, que je puisse les protéger si ça dégénère, parce que ouais, même si ce connard sait qu’il a raison, j’ai quand même vu que je l’intimidais quand même un peu. « Faites pas de connerie les filles. » Ouais, ouais, c’est moi qui dis ça. Comme quoi, tout peut arriver hein. C’est Josh qui serait fier de moi. Mais putain, m’écraser, je déteste ça. Le pire ? C’est que je vois pas quoi faire d’autre. Je me suis jamais senti aussi désemparé que ça. Et j’ose même pas imaginer ce qui trotte dans leur tête à elles. Alors j’assiste sans rien dire aux arrestations, soupirant en silence.

Mes poings se serrent alors que je dévisage cette pourriture qui se croit intouchable. Et qui l’est sans doute pour le moment. La loi est de son côté. Quel truc de merde. Ça me donne envie de gerber. Et de lui coller mon poing dans la gueule pour effacer ce rictus méprisable. Je suis tellement tendue que j’en ai mal au dos, et ça empire quand j’en vois certains tripoter des filles. « Et donc, vos hommes ont le droit de tripoter les clients du bar maintenant ? » Je fixe Eden et le flic qu’elle se coltine. Je ravale les insultes qui me viennent encore, jetant un coup d’œil à Sol.

Pas de discussion.

Je cille quand Kenan m’attrape le bras, avant de lui rendre un regard incrédule. Comment il veut qu’on laisse faire ça ? Que je laisse faire ça ? Elles sont… On est toutes censées être protégées, se protéger les unes les autres non ? Ouais, je sais, j’ai déjà fait un certain nombre de séjours en taule. Je grimace en y pensant. Si ce connard le savait, que j’ai arrêté ou non, ça changerait que dalle.
Et je sais qu’il a raison, je me le répète depuis leur arrivée. Je sais. On doit pas déraper. Ça pourrait tellement mal tourner… Mais… Je le suis, retrouvant Solveig que j’attrape d’une main. Il a raison. Elles vont faire un saut en prison et on les fera sortir et… Ma mâchoire se crispe alors que je me souviens de certains de ces ‘séjours’. Non, je veux pas. Elles ont pas à subir ça. Je m’appuie contre Kenant en fermant les yeux, parlant sur le même ton que lui. « Tu veux qu’on les laisse faire ? Nous traiter comme ça ? » Comme si on était moins que rien ? J’agrippe sa main avec force. Des photos. On peut prendre des photos. Non, ils vont démolir les appareils, et nous avec. Mais le dérapage viendrait d’eux. N’importe quoi. « Et les danseuses ont des contrats de travail, ce ne sont pas des prostituées quoi qu’ils en soient, vous n’avez rien pour les arrêter, alors arrêtez vos conneries maintenant ! »

N’empêche, aucun de nous n’a vraiment écouté ce qu’il disait. Aucun de nous n’est à genoux, et il peut toujours crever pour que je le fasse.