Event #4.3 - Omen : Hells Bells [SUJET - Premier volet]

Résumé:

Hells Bells

Event

A la mairie

Mère Nature avait cessé de déployer sa colère. Il n'y avait plus que les pleurs et le soulagement qui se faisaient entendre autour d'eux. Harper était là, peut-être bien trop calme pour une telle situation, mais en tant qu'ancien médecin, la jeune femme avait appris à maîtriser ses émotions. Il faut dire que son état émotionnel actuel n'était pas des plus évidents. Une certaine résignation s'était fait sentir en elle ainsi qu'une fatalité évidente. Profiter du présent sans se soucier du lendemain même si cela signifier faire des choses dont on ne serait pas forcément fier. Un Carpe Diem bien amer pour le médecin légiste qui, vérifiait l'état d'un patient, bel et bien vivant, qui ne manquait pas de répartie ironique (@Axel L. Malone).

" C'est pas souvent. Merci. "

« C'est toujours ça de gagné ici. » Fit-elle en toute simplicité. L'atmosphère des lieux la frappait autant que l'évidence de cette désolation. Hier encore, tout était normal, en tout cas, pas plus de désastre que de coutume. De plus enfermée à la morgue, la jeune femme se satisfaisait de la compagnie des cadavres qui demandent autant de soin et de minutie que le commun des vivants. Harper se dit qu'elle aura énormément de travail après cette journée et que de l'aide sera plus que nécessaire pour identifier les cadavres qui viendront passer un moment avec elle. Le nombre doit sans doute dépasser l'indécence et pas qu'à Downfall. Mère Nature peut être tellement impitoyable autant que le destin et la Faucheuse. Pas de différence, quand il s'agit de faire éclater son courroux. Ce choix qui paraît si injuste lorsque le calme et la raison ont réussi à gagner l'esprit des gens. Autant dire que ce soit le cas en ce moment de par les plaintes qui s'élevaient dans la mairie pour les chanceux qui ont réussi à rejoindre cet endroit.

Cependant, ce n'était que le début d'une course qui ne connaîtrait que de fin que lorsque les choses seraient plus ou moins rentrées dans l'ordre. Enfin, si ce mot avait encore un sens quelconque pour cet endroit qui supportait mal ce terme pour ne vivre que dans le chaos. Une chose qui, étrangement, rassurait le médecin légiste dont l'esprit était plutôt en adéquation avec dernier.

- Harper, tu vas bien aussi ? Tu es dans un sale état et … C’est quoi ce sang ?

Harper pose un regard sur son bras et hausse les épaules. « Une rencontre un peu ardue avec le bitume suivi d'un quiproquo avec l'éclatement du vitrine. C'est plus impressionnant que cela en a l'air. » Fit-elle en usant d'une répartie un peu comique pour alléger le stress bien lisible de Rachel.

- Viens, je t’emmène dans la grande salle. Il faut que tu désinfectes cela.

« Ce n'est rien, je t'assure. » Mais à quoi bon le lui dire si déjà Rachel l'entraînait à sa suite. Guidant le médecin légiste vers la grande salle pour entamer les premiers soins pour ce bras en mauvais état, mais ce n'était pas pire que pour d'autres. Harper pouvait se qualifier de chanceuse, la mort lui refusait à nouveau ce droit au repos, de rejoindre sa petite fille. A croise que la Faucheuse tenait bien trop à son existence désuète, de luxure et fataliste pour la conduire vers ce que le médecin légiste considère comme une libération.

- Vous ! Venez aussi ! On a besoin de désinfecter vos blessures et même si elles sont superficielles.

« J'ai comme l'impression qu'on n'y échappera pas. » Fit Harper à l'homme qui était plus opérationnel qu'elle et qui, au moins, avait eu le temps de s'occuper de d'autres blessés. Finalement, il n'y avait pas que des corrompus ici. Oh, bien sûr, Downfall n'abritait pas que de mauvaises âmes, il y avait de rares exceptions, mais cela semblait aussi rare que de l'or.

Cependant, l'arrivée du mare et époux coupa court à ce petit trio, Harper préféra ne pas rester proche d'une discussion qui lui rappelait sa propre solitude, bien qu'elle se sentait heureuse pour Rachel. La médecin légiste ne pouvait pas souhaiter, même à son pire ennemi la perte qu'elle a elle-même subi. C'est bien trop atroce. Sans un mot, elle se contenta dans un premier temps d'essuyer le sang de son bras et de vérifier qu'aucun bout de verre ne s'était insinué dans la chair. Chanceuse comme peut l'être Harper, ce n'était pas le cas, alors, elle désinfecta sa plaie usant d'un linge propre pour se faire un bandage. Étant médecin, elle se mit à s'occuper des blessés sachant très comment faire. La jeune femme répartie les gens par cas. C'est horrible, car tous souhaitaient des soins, mais certains pouvaient attendre plus que d'autres. Une simple égratignure n'avait pas le même impact qu'un bras cassé où l'on pouvait voir un morceau d'os sortir de la chair.

L'urgence n'était pas un terme inconnu pour Harper, elle l'avait très bien connu dans son ancienne vie. Son efficacité était palpable autant que son calme qui pouvait aider. Elle revint vers Rachel et le maire estimant qu'elle devait un rapport pour les aider.

« Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai effectué les premières constatations. J'ai réparti les blessés dans un ordre précis, à savoir qu'à votre gauche il y a les blessures mineures et à droite, les plus importantes. J'ai fait ce que j'ai pu, mais faut emmener les blessés les plus graves à l'hôpital, je vois mal une possibilité d'opération dans une des salles de la mairie. » Fit Harper en regardant les époux Cleveland l'un après l'autre. « Pardon monsieur le maire, je suis Harper Lewis, le nouveau médecin légiste. » Fit-elle en serrant brièvement la main de ce dernier. « Je sais que la situation est critique, mais il faut trouver un moyen pour permettre les blessés de gagner l'hôpital. Il serait peut-être plus efficace de laisser la mairie ouverte pour les cas plus légers, cela empêchera les urgences d'être trop bondés et de se concentrer sur les cas importants. Je veux bien aider ici sans problème. » C'est horrible à dire, mais les morts pourront attendre. Harper préfère éviter un débordement supplémentaire de la morgue.

(c)syndrome

Résumé:

Résumé:

EVENT #4.1HELLS BELLS

Dans cet état d’inconscience, la jeune femme se sentait ballottée à un rythme qui lui semblait rapide. Des voix résonnaient, lointaines mais pourtant proches, des mains l’empêchaient de tomber, maintenue fermement. Sa cheville la lançait et des tambours frappaient au rythme de son cœur à l’arrière de son crâne. Nouvelle inconscience. Un œil s’ouvrit puis l’autre. India était à même le sol, son corps frissonnait sans même comprendre pourquoi il réagissait ainsi. En regardant autour d’elle, elle découvrit le corps inanimé de la chirurgienne déposée à ses côtés. Tout son être se figea à cette vision, sa respiration se bloqua et sa gorge de serra, ne parvenant qu’à lâcher un cri venant du cœur.

LUKA !

La douleur disparut à cette vision, trouvant la force nécessaire pour se rapprocher d’elle, s’écorchant les jambes au passage, abîmant sa petite robe évasée rouge. Tremblante comme jamais, la jeune femme, le visage blême, parvint à sentir son pouls qui battait normalement. Bien que sa peau soit pâle, rien ne lui indiquait un problème interne au premier signe. Elle attrapa son visage, essayant de la réveiller, ne pouvant contrôler les spasmes qui happaient son corps. L’Unbroken redressa le buste de la chirurgienne pour la prendre dans ses bras et la bercer contre elle, plus perdue que jamais. Elle voulait que son père soit là. Elle voulait qu’il la réconforte, qu’il lui dise que tout ira bien.

Luka … C’est moi … Réponds-moi, s’il te plait … Réponds-moi. Ça va aller.... Dis-moi quelque chose. Ne m’abandonne pas, s’il te plaît, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de Toi…

Et la jeune Phillmore continua ses paroles, cherchant à se rassurer elle-même. D’une main tremblante, elle attrapa son téléphone et appela à nouveau son père, tombant immédiatement sur son répondeur. Cela réveilla un peu plus ses angoisses, laissant un message vocal, n’arrivant pas à prononcer une phase complète sans bégayer, le suppliant de la rappeler, lui parlant de Luka, du tremblement dans un discours décousu de sens. Elle se rendait compte à cet instant qu’elle pouvait tout perdre. Son père, sa mère substitution et en relevant la tête, elle ne voyait pas le dispensaire. Là où il aurait dû être, il n’y avait que des ruines. Deux murs tenaient encore mais le reste s’était effondré.

Je vais aller à l’hôpital, avait-elle dit à son père avant de raccrocher, puis s’adressa à Luka. Tout va bien se passer, je te le promets.

En résumé:

C’est quand même le bordel. Je vois des gens blessés qui cèdent à la panique, d’autres qui essaient tant bien que mal d’en aider d’autres. Alors, je fais comme eux, essayant de me concentrer sur ceux qui ont l’air d’avoir du mal à se déplacer. Parce que la terre semble enfin avoir fini de vouloir tout foutre en l’air. J’avoue, ça a réveillé de vieux souvenirs et pas les meilleurs. Pourtant, je vois déjà ceux qui sont en état commencer à s’activer. Ce qui a toujours fait la force de Downfall, d’aussi loin que je me souvienne. Et qui fait enrager les gens de l’extérieur. Cette capacité de se relever, tout de suite après la chute, avec la ténacité d’un pittbull qui ne veut pas lâcher sa proie. C’est ce qui a permis à cette ville de survivre à tout. Même au pire. Autant dire que c’est pas un petit tremblement de terre qui bousille la moitié des immeubles qui va les avoir.

J’ai un sourire malgré moi en voyant que ça, ça ne changera jamais, alors que j’aide une vieille dame à boitiller jusqu’à la mairie. Visiblement, ça s’active bien de ce côté-là et j’hésite un instant à repartir en direction de ce qui nous tient lieu de caserne pour essayer de voir si je peux me rendre utile là-bas. Je suppose qu’ils vont pas tarder à rameuter tout le monde, mais une part de moi a envie de voir si, au cas où, je pourrais pas croiser un visage connu. Ouais, je sais, reconnaître quelqu’un après 15 ans, ça relève du miracle. Ou croire que je peux y arriver, de la stupidité. Mais je peux pas m’en empêcher.

Alors, forcément, une fois à la mairie, quand j’entends certains des blessés, s’agiter en désignant le maire et sa femme plus loin, je peux pas m’empêcher de jeter un regard curieux dans leur direction. Est-ce que j’en connais un des deux ? Est-ce qu’ils viennent eux aussi de Downfall ? Est-ce que j’aurais dû prendre le temps de me renseigner ? … ouais, probablement. A rajouter dans la liste de mes ratés pré-retour. Et non, je le vis pas super bien. J’essaie de me faire discret à la regarder mais je suis pas super d’être vraiment efficace. Je continue quand même de m’occuper, aidant les blessés à se déplacer, me faisant rassurant devant certaines mines paniquées. Je suis plutôt doué pour ça, pour dédramatiser. Faut dire qu’avec tout ce que j’ai vu, j’ai fini par relativiser. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Pour autant, je garde un œil et une oreille en direction du petit groupe qui entoure le maire.

Et, quand… le nouveau médecin légiste donc, se rapproche du maire, je peux pas m’empêcher d’écouter avec plus d’attention. Je me relève et je me rapproche d’eux, incapable de faire comme si de rien était. « Désolé, je me même probablement de ce qui me regarde pas… sûrement même… mais y a un truc qui ressemble à un bus scolaire dans la rue. Je suppose qu’il doit encore rouler. Ce serait l’idéal pour amener les plus grièvement blessés à l’hôpital. Si madame me désigne les prioritaires, je dois pouvoir trouver deux trois volontaires pour les installer dedans et les emmener là-bas. Et aider à … ce que ça reste calme dehors. » Parce que si tout le monde se ramène, ça va finir par devenir compliqué. Enfin, j’espère que non quand même. Même si on serait plus à ça près. Enfin, tant que c’est vraiment terminé avec les tremblements de terre et que rien ne va nous tomber sur la gueule, on va dire que ça va bien se passer. J’espère. Hem.

Spoiler:

Résumé:

EVENT #4.1HELLS BELLS

Cinq secondes, c’est tout ce qu’elle devait lui accorder. Cinq petites secondes. Luka lui avait raconté cette histoire après une situation de stress. Compter jusqu’à cinq, laisser la peur l’envahir pendant ce laps de temps puis dominer le tout et reprendre le travail, le fil de ses pensées qui ne serait plus maîtrisé par cette peur envahissante. India était dépassée par la situation mais pas le temps de réfléchir sur les conséquences que cela allait donner à sa vie maintenant, il y avait plus important. Elle ferma les yeux, berçant encore la chirurgienne dans ses bras.

Un… Deux… Trois… Quatre … Cinq, murmura-t-elle laissant cette émotion prendre tout son être pour disparaître lorsqu’elle rouvrit les yeux.

Quelques personnes étaient apparues à la vue du corps inconscient de la chirurgienne, quelques junkies, des blessés réguliers du Fight Club qui venaient se faire recoudre, des paumés qui habitaient à quelques rues de là. Le dispensaire était pour eux un lieu familier pour eux et les actions menées par la chirurgienne reconnue par eux. Elle était respectée et appréciée. Et dans les pattes de cette grande femme, la jeune femme qui n’était jamais très loin, qui avait appris, elle aussi à se faire respecter avec du temps et de la patience. C’était pourtant un no man’s land mais elle était plus en sécurité ici qu’ailleurs. Encore assise sur le sol, la jeune femme appela certaines personnes pour s’assurer que tout allait bien pour eux et pour leur famille. India n’avait pas l’âme d’un leader mais elle prit les devants, demandant à certains, au cœur accroché, de déblayer les décombres pour sortir les corps et peut-être les rares vivants. Deux visages familiers apparurent non loin. Eleonore, une jeune femme et amie qui travaillait au dispensaire depuis une bonne année maintenant et Mike, légende du fight club, co-fondateur du dispensaire et son protecteur. Elle aurait aimé qu’il prenne le relais mais son regard se riva avec émotion vers Luka puis vers sa fille de substitution. Il n’y eut aucun mot entre eux, seulement une évidence.

Mike attrapa avec délicatesse le corps de la chirurgienne, cette seule famille qu’il possédait, ne laissant pas le temps à la jeune femme de se relever pour le suivre. Il partait déjà, prenant la direction de l’hôpital. Il en avait la force, même s’il devait crever pour ça. India se releva, s’assura que tout irait bien, croisant le regard de la jeune femme qui l’avait sauvée ainsi que l’homme qu’elles avaient rencontré. Libre à eux de bouger. Elle leur fit un signe de tête pour les remercier, pour les inviter et elle tourna les talons, essayant de rattraper l’homme déjà loin devant, claudiquant à cause de sa cheville, foulée et déjà bien fragilisé par de nombreux antécédents.

La route fut silencieuse mais ils parvinrent après presque deux longues heures, à rejoindre l’hôpital, trouvant régulièrement des voitures abandonnées pour arriver à faire plusieurs kilomètres, l’abandonnant dès que le chemin était impossible, n’hésitant pas à briser les vitres lorsque c’était nécessaire. Pas de pitié.

L’hôpital est submergé. Les blessés sont assis à même le sol, des cris, des pleurs explosent de toute part. Ce lieu a tenu bon malgré quelques fissures qui apparaissent. Les générateurs de secours assurent la vie à ceux qui sont plongés dans le coma. Les soignants répartissent les blessés par ordre de priorité, d’urgence. Pour certains, ce n'est que des contusions, mais les cachets, les injections vont bientôt manquer à ce rythme.

Un médecin que les deux du dispensaire reconnaisse, vient à leur rencontre et font passer en priorité la chirurgienne qui lui trouve une place pour l’ausculter. Les examens s’enchaînent rapidement et il détecta rapidement un trauma crânien et un hématome est détecté, envoyant la chirurgienne directement au bloc opératoire. Ils refusèrent qu’ils assistent le chirurgien dans cette intervention, proposant à la place d’attendre ou de donner un coup de main aux autres soignants. Entre temps, son père la rappela et après un bref échange chargé d’émotion, elle poussa un soupir de soulagement. Ne pouvant rester en place, une fois sa cheville sanglée par un strap, elle rejoignit un infirmier qu’elle avait déjà vu pour prendre en charge des malades. La peur était partie.

En résumé:

J’attends la réaction de la femme que j’ai interpellée, me retenant de me dandiner sur place comme un gosse qui se demande s’il a pas dit une connerie. Si j’ai un sourire qui me vient spontanément quand elle dit que c’est une excellente idée, j’ai pas le temps de lire mon prénom que son mec, tout du moins je suppose, ou alors elle a des relations chelou avec les gens… bref, j’en étais où ? Ah oui, son mec donc… n’a pas l’air de vouloir la laisser partir. Je lève un index pour signaler qu’on peut toujours trouver des chaussures mais visiblement, elle a pas besoin d’aide pour le remettre à sa place. « On peut choper des baskets sur le chemin si vous voulez. Ca sera clairement pas la partie la plus compliquée de l’expédition. » Et j’ajoute, alors que je la suis des yeux. « Kenan donc. Je m’appelle Kenan. » Je me retiens difficilement de l’appeler m’dame alors qu’elle doit avoir peu ou prou mon âge, mais que voulez-vous, l’autorité, les réflexes, tout ça tout ça.

Et je hoche la tête au reste de ses propos. « Naturellement. Une fois les blessés déposés, je pourrais faire des aller-retours si besoin. Comme ça le coin peut servir de premier tri au lieu d’envoyer tout le monde à l’hosto. Je suppose qu’il aura pas besoin d’être surchargé pour rien avec des gens qui ont juste besoin de souffler un peu. » Je désigne quelques personnes qui semblent très légèrement blessées mais qui ont en effet l’air de vouloir parler à des gens, se confier, les toucher, juste se rappeler qu’ils sont en vie quoi. En gros.

J’ai pas vraiment le temps d’ajouter quoi que ce soit que l’effet de l’annonce se fait sentir. Ca commence à bouger dans tous les sens et j’ai un regard en direction de Rachel Cleveland avec une grimace. « Ouais, va falloir faire le tri, sinon l’hôpital pourra jamais gérer. » Je me frotte l’arrière du crâne en parlant, avant d’aviser deux personnes qui ont l’air de savoir un peu plus ce qu’elles font là. Et je leur explique brièvement qu’il va falloir s’y mettre, séparer les vrais blessés des autres pour éviter les mouvements de foule inutiles. Je crois que ça marche pas trop mal et que je me fais entendre. En tout cas, il ne faut que quelques minutes pour qu’il y ait assez de monde pour remplir les trois quarts du bus scolaire. « On se garde de la place pour ceux qu’on trouvera sur le chemin m’dame. » Ouais, j’ai pas pu me retenir cette fois.

Et je commence à charger les plus grièvement blessés dans le bus, aidé par les quelques personnes valides qui ne sont pas en train de paniquer dans tous les sens. Quand le dernier est installé, je m’installe au volant, trifouillant les fils quelques minutes avant d’entendre le moteur ronronner. Et je fixe la jeune femme en prenant une grande inspiration. « En espérant que la route soit en état, sinon on est bons pour finir à pied. » Mais on va essayer d’être optimiste. Le ciel nous est pas tombé sur la tête, c’est plutôt une bonne chose non ? Et puis, au pire, si ça foire, on trouvera bien de quoi improviser.

Spoiler:

Hells Bells

Event

A la mairie

Maintenant que les blessées étaient répartis, les responsables pouvaient voir d'un peu plus près les conséquences humaines qu'ont engendrés les tremblements successifs. La médecin légiste espérait vraiment que tout soit terminé pour qu'ils puissent tenter de s'occuper des victimes. Ici, la plus grande partie des gens se plaignait à cause de la peur. C'est vrai que la douleur devait couvrir leur corps, mais il y avait plus grave. Même Harper se considérait comme une victime mineure. La blessure ne saignait presque plus désormais et le sang avait à présent séché. Il fallait maintenant penser à transporter les blessés jusqu'à l'hôpital et voir s'il y en avait en cours de route également. Serrant simplement la main du maire, la jeune femme esquissa un sourire tout en commentant qu'elle ne faisait que son travail. Avant de s'occuper des morts, la médecin s'était chargée des vivants et heureusement, son savoir l'aidait en cet instant. Même si, enfermé dans la morgue, elle s'était habituée au silence des lieux. Beaucoup étaient effrayés par un tel endroit, mais pas Harper, qui voit en la mort, une nouvelle étape après la vie. Même si celle de sa fille lui paraissait bien injuste.

Heureusement, une personne les tira de leurs réflexions quant au souci du transport des blessés. C'était une excellente idée et dans ce genre de cas, même si rudimentaire, un bus scolaire restait un bon moyen pour ramener les blessés à l'hôpital. En tout cas, ils feront de leur mieux.

Laissant le couple discuter sur le point plutôt épineux de Rachel qui veut les accompagner. Harper regarde autour d'elle. Il y avait du monde, mais heureusement, elle avait fait un premier pas pour que le premier voyage ne se fasse pas dans le chaos le plus total.

« Le premier tri est fait, mais ce sont les autres qui m'inquiètent. Parfois, il y a des petites contestations voir de légères émeutes. Certains se croyant plus blessés que d'autres. » Le nombre ne gênait pas en soit Harper, elle avait déjà fait face à des urgences liées à des carambolages ou même des fusillades, mais dans un lieu hospitalier, la sécurité est présente contrairement à ici.

« Je crois qu'il faudrait instaurer quelques personnes aptes pour une première sécurité et d'autres pour le soin de patients les moins graves. Et surtout mettre les enfants dans une pièce différente avec un ou une responsable. Mieux vaut leur éviter les horreurs ou les débordements qu'il pourrait y avoir. »

Harper gardait la tête froide malgré l'importance de la situation. Mais elle y a été entraîné, et ce, dans un très bon hôpital. Alors, la procédure à suivre couler de sa bouche et de ses agissements comment un ruisseau poursuivant sa course.

« Je me propose de vous accompagner. Les blessés du bus sont plus graves que ceux d'ici. Je pourrais m'en charger le temps du trajet. » Cela serait plus judicieux que de rester ici. « Il me semble avoir vu une ou deux infirmières de l'hôpital, elles pourront sans aucun doute se charger des blessés mineures et sans doute faire le tri. » Harper pointe alors deux femmes qui se chargeaient de quelques blessés. « Elles sont là-bas. »

Par la suite, Harper laissa Rachel faire son discours intimant le silence à une assemblée pétrifiée, mais encore bordé de logique pour écouter les paroles de la femme du maire.

Et aussi rapidement que le discours fut fait, Harper aida Kenan à transporter les blessés avec d'autre volontaire. La médecin donnant les directives pour certaines personnes qui demandait de prendre plus de précautions que d'autre.

« En espérant que la route soit en état, sinon on est bons pour finir à pied. »

Arrivant à hauteur du conducteur, Harper regarde la route. On ne peut pas dire qu'elle soit des plus sécurisés, mais au moins, il y avait de la place pour faire circuler au moins ce bus. « Rouler à allure réduite surtout. »

(c)syndrome

Résumé:

Hells Bells

Event

Je suppose que la situation aurait pu être pire. Un tremblement de terre, au moins, c’est naturel… Pour ce qu’on en sait. Et puis, même finir par tomber sur eux n’est pas si grave. Après tout, mon immeuble aurait pu s’effondrer avec moi dedans par exemple. Ou j’aurais pu tomber sur ma mère. Ou on aurait pu se prendre une tornade avec des requins qui nous boufferaient en tombant. Ouais, je m’en sors pas si mal finalement, et je peux bien supporter la présence des autres. Je fixe un instant le flic, avant de lui faire mon plus beau sourire sans rien ajouter. Ma grâce, qu’est-ce qu’il faut pas entendre. Je sais, je l’ai cherché, mais j’y suis pour rien, à cette heure-ci, normalement, je dors moi. Le principal étant qu’il aide à dégager Kenneth de là, parce que oui, il est quand même un peu plus costaud que moi on est d’accord. Même l’autre gringalet l’est sans doute plus que moi… Quoique, on dirait pas, mais je me débrouille pas si mal et… ouais, on s’en fout. Bon, j’en rajoute une couche, avec l’aide de Lucie, c’est ça son nom ? Je sais plus, bref, de la nana. Oh, il aime pas qu’on l’appelle par son prénom. Trop de familiarités sans doute faudrait voir à pas être souillée par le bas peuple. « Inspecteur Firth. » Onctuosité effrontée et exagérée, mais toujours avec le sourire, il a l’air de bien l’aimer mon sourire, presque autant que mon cul je pense.

Et ils finissent par réussir à lever la dernière pierre, qui doit être plus lourde que moi ou presque, et par dégager entièrement le blessé. Que le flic connaît, sans forcément l’apprécier. Ça m’aurait étonné. En même temps, un flic et le chef des brigands… Je retiens un grimace, et comme je me cogne totalement qu’il sache que je le connaisse, je m’agenouille à côté pour voir un peu mieux. J’aurais pas dû certes, et je dois blanchir un peu en voyant l’état de sa jambe. Pas que la vue du sang m’insupporte, mais là, c’est quand même le niveau au-dessus. Mais je ne vomis pas, un bon point pour moi. Je hausse un sourcil quand l’autre, Tom donc, prend la parole. Les secours ? Je regarde autour de nous d’un air sceptique, mais j’ajoute rien. Je suis sage. Après tout, ils ont peut-être besoin de se dire que tout va rentrer dans l’ordre rapidement. Mais je sais pas, moi, je me dis que si secours il y a, ils seront bien trop occupés ailleurs, genre dans les endroits « importants » de Downfall. Mais bon…
Mais le pire dans tout ça, c’est que l’inspecteur Firth parvient à m’arracher un sourire amusé, un vrai j’entends, quand il répond à ma connerie. « Femme blanche possède agesse et lucidité, malgré sa couleur de cheveux. Transport me semble bonne idée. » Même s’il va douiller à mort, et qu’on risque de faire peut-être pire que mieux… Mais si on doit attendre ici qu’un providentiel secours ne vienne, on y sera encore la semaine prochaine.
D’accord, le pire, c’est qu’il attrape ma main pour la poser sur la blessure… ou juste à côté du moins. J’écarquille les yeux et le dévisage. « Alors je veux pas faire ma chochotte, et l’empêcher de saigner, c’est bien… Mais faudrait lui mettre une attelle plutôt, histoire de pouvoir le déplacer sans qu’il ne tombe dans les pommes et sans qu’on le perde… » Je regarde autour de moi et désigne une plaque d’alu, sans doute le vestige d’un toit, à Caleb. « Ça pour le transporter, faudrait le fixer sur les barres de fer. Et toi, meurs pas. » Je désobéis au petit chef et m’éloigne juste le temps de récupérer deux espèces de planches pour les poser de chaque côté de la jambe de Kenneth. « Il me faudrait un bout de tissu pour les attacher. Non, je ne me mettrais pas à poil pour ça et oui, un de vos tshirt fera parfaitement l’affaires messieurs. » Bon, en parlant, j’appuie de nouveau sur la blessure, mais pas trop, j’ai lu je sais pas où qu’en fait un garrot, c’est dangereux et que c’est pas bien… Bref.

Je fronce les sourcils en les écoutant et je secoue la tête. « Pas de tel, désolée, j’ai mis des chaussures et des fringues, c’est déjà pas mal… » Mon ventre se met évidemment à gargouiller, même si c’est pas le moment, la faute aux brownies ça, et je jette un coup d’œil autour de nous. « Le parking. J’irai chercher des secours… il est pas le seul à en avoir besoin, et comme vous dites, sans transport, on pourra pas faire grand-chose de plus… » Je regarde Lucie. « Tu saurais trouver de l’eau et à manger ? Des brownies ou autres, mais de l’eau surtout ? Ou on l’emmène derrière et on va chercher ensemble, secours, transport, etc, je sais pas trop... »

D’accord, on va tâcher d’ignorer la boule qui me prend à la gorge là, alors que mes neurones finissent par émerger et que je me rends compte de l’étendue des dégâts et du nombre de morts probables. Mais ça va aller. Evidemment.

(c)syndrome

Résumé:

Hells Bells

Event

Quelque part entre le Big Nowhere et Inglewood

C'est bien Caleb, de prendre la situation en main comme un vrai flic le ferait. J'en serais presque impressionné, si je commençais pas à tourner de l'oeil à cause de la douleur, et du sang perdu. Le bougre appuie sur ma plaie à la jambe pour empêcher le sang de gicler, et ça a au moins le mérite de renfoncer un peu l'os dans la chair. Putain, j'ai mal ! Mais je serre les dents, tous les muscles de mon corps sont contractés à cause de la douleur, pourtant je ne cèderai pas à l'envie de hurler. J'suis un bonhomme, bordel ! Je les laisse s'organiser sans dire quoi que ce soit. De toute façon, qu'est-ce que je pourrais faire, à par me plaindre ? J'enrage d'être dans cette situation, j'aurais préféré être celui qui aide. Surtout que j'ai tout sauf envie d'être redevable une fois de plus envers ce con de Firth.

Mon regard se tourne vers Mack, qui finit par le remplacer pour empêcher ma blessure à la jambe de saloper un peu plus le sol, et malgré la douleur lancinante, je lui souris en lui murmurant :

"Ça fait plaisir de te voir, Eliott, même si j'aurais préféré de meilleures circonstances."

Puis mon regard se pose sur chacun de mes sauveurs.

"Va pour le parking. On devrait bien trouver une bagnole pas trop amochée que le Sergent Firth pourra réquisitionner."

Disant ça, je lui adresse mon sourire le plus hypocrite. Puis mon cerveau réalise que j'ai toujours pas pu avoir de nouvelle de Cassandra. Intérieurement, et même si j'ai jamais été élu l'homme le plus croyant du monde, je me mets à prier pour qu'elle aille bien, qu'il ne lui soit rien arrivé. Je sais pas comment je réagirais si je la perdais. Mon sourire moqueur retombe bien vite à cette sombre idée, et ma jambe n'est qu'un lointain écho des précédents événements.

"Faut que j'appelle Cassie, j'ai besoin de savoir comment elle va."

Je dis ça surtout à moi-même, dans un murmure, mais c'est bien possible que certains à côté de moi l'aient entendu. Mon regard vagabonde autour de moi, et s'arrête sur mon portable en miettes. Bordel ! J'étouffe un juron avant de voir un peu plus loin, sur le bitume, près d'un corps qui semble sans vie, un portable qui a l'air en bon état. Là, je m'adresse à la blonde qui m'a l'air un peu cinglée.

"Hey, Blondie, tu pourrais m'apporter le portable qui est là bas, steuplais ? J'ai un coup de fil urgent à passer." En espérant que les antennes du réseau ne soient pas HS...

(c)syndrome

En bref:

Résumé:

Résumé:

Résumé:

L’avantage d’être dans l’armée, c’est de jamais paniquer en cas de crise. Faut bien que ça serve à quelque chose même si là, dans l’immédiat, je vais pas me vanter d’en faire partie. On verra le moment venu je suppose. De toute façon, faudra bien qu’on revienne à un moment ou à un autre filer un coup de main et je nous vois mal bailler aux corneilles alors que la moitié des immeubles va pas tarder à menacer de s’effondrer si c’est pas déjà le cas.

En tout cas, l’autre qui l’air d’être un médecin ou pas loin, a aussi l’air de savoir ce qu’elle fait. Et, plus important, elle aide à calmer le jeu en donnant des directives précises. J’avoue, je suis plutôt content de me rendre utile, de pouvoir aider sans pour autant avoir une idée de la gravité de la situation. Il va falloir que je reparte à la base assez vite, histoire de pouvoir en savoir plus et de voir comment on pourra aider les gens. Si tant est que ce soient les ordres qu’on va nous donner. Le contraire serait étonnant mais j’ai quand même un doute mine de rien.

Je me concentre sur la route et, aux propos de la jeune femme, je hoche la tête, sourcils froncés alors que je me concentre sur les obstacles possibles. « On va faire ça. Et je vais éviter de parler des crevasses causées par le tremblement de terre, ça risquerais de nous porter la poisse. » J’arrive à avoir un sourire malicieux, surtout aux propos de Rachel Cleveland. « Je m’en voudrais de manquer d’optimisme. » Et j’appuie sur l’accélérateur, soulagé que le bus ait démarré sans le moindre problème. Même si, quand le gosse se met à crier, je me rends compte qu’il va falloir faire vraiment plus vite que ce que j’aurais cru. « Et merde… »

J’essaie de pas faire d’embardée mais, bien évidemment, c’est plus compliqué que prévu. Il m’arrive piler des freins une ou deux fois, laissant échapper des volées de jurons à chaque fois et des « désolé ! » derrière moi. Jusqu’à arriver devant l’hôpital sans que personne ait, au final, besoin de me dire où je dois aller. J’espère que c’est pas trop flag de voir que je connais le chemin et que j’ai pas eu un seul instant d’hésitation. Et j’ai un soupir de soulagement quand on s’arrête devant l’entrée des urgences. « Il est toujours debout. Ca c’est une bonne nouvelle. » Et j’éteins le moteur avant de me tourner vers Harper. « Doc, dites-moi qui je descends en priorité. » Je m’exécute à ses demandes et je finis par me planter devant Rachel, hésitant un instant avant de souffler, m’assurant que personne ne nous écoute. « Ecoutez… je suis de l’armée. » Je lève une main vers elle pour l’empêcher de commencer à protester et je reprends, un peu plus rapidement. « Je sais que vous ne voulez pas de nous. Mais vous allez avoir besoin de toute l’aide disponible. Je viendrais avec des hommes, des vivres et du matériel dans quelques jours. Pour aider. Sans contrepartie, sans demande. Essayez juste de… préparer les autres pour pas qu’on soit accueillis à coups de pierres, ce serait mieux. » Je grimace un sourire avant d’aviser un civil qui a l’air de bien tenir sur ses deux jambes et de lui lancer les clés du bus. « Hey toi ! Tu vas retourner à la mairie, y a du monde qui t’attend. » Il hoche la tête, la mine un peu hagarde et s’exécute sans demander son reste. Quand je veux, je peux faire preuve d’autorité comme quoi. Et je me tourne une dernière fois vers Rachel. « Je dois y aller, on va bientôt m’appeler si c’est pas déjà fait. » Et j’ai une espèce de salut militaire à son égard avant de m’éloigner rapidement. Je sens que les prochaines journées vont être longues, très longues. Mais au moins, on est en vie, c’est déjà ça non ?

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