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 Latinos do it that way

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D. Athena Reyes
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MessageSujet: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 14 Oct - 16:08

Latinos do it that way


Des traditions, il y en a toujours eu dans les familles. Et la famille Reyes-Espinoza n'y faisait pas exception, loin de là même. Les grands barbecues familiaux du dimanche en faisaient bien parti, même si ce n'était pas non plus tous les dimanches. Et que même s'ils appelaient quand même ça "le barbecue du dimanche" il arrivait parfois qu'aucun grill ne soit allumé durant le repas familial. C'était juste un prétexte pour que la famille se rassemble et passe du temps ensemble. D'aussi loin que se souvenait Athena, ou plutôt Daniela pour aujourd'hui, elle avait toujours connu cette tradition qui continuait encore aujourd'hui. Et qu'elle faisait même en sorte de perpétrer étant donné que ses enfants aussi connaissaient ça depuis leur naissance. Esteban avait même été annoncé lors d'un de ces barbecues alors…

Sa voiture garée pas loin de chez sa sœur Ana, chez qui se passait le repas de cette semaine, elle n'eut même pas le temps de défaire sa ceinture que son fils était déjà dehors à se précipiter chez sa tante. D'accord, ils étaient un peu en retard mais quand même ! Pas besoin de filer de cette façon. Même si la métisse se doutait déjà que l'adolescent avait juste envie de retrouver ses cousins - enfin, ses cousins à elle en fait, mais vu l'écart d'âge entre Bennie, Sofia et ses enfants, c'était plus comme leurs cousins à eux - ou son grand-père. Une réflexion qui lui arracha malgré tout un léger sourire alors qu'Amaya râlait déjà du comportement de son frère et demandait ce qu'elle devait prendre. Oui, une autre tradition à cette tradition familiale était de ne pas venir les mains vides. Chacun avait l'habitude de ramener un petit quelque chose pour participer un peu à l'organisation et au repas. Grande famille certes mais avec une bourse assez petite malgré tout alors ils faisaient comme il pouvait.

Esteban n'avait même pas laissé le portail donnant sur le jardin d'Ana ouvert, faisant râler sa mère cette fois-ci. Le plat d'empanadas prêtes à être mise au four à la main, Athena se mit à saluer tous les membres de sa famille déjà présents et installés dans le jardin de sa sœur, à savoir ses parents, ses deux tantes, son oncle, quelques amis de la famille - et membres de cœur de la famille, par extension - et les jeunes Bennie et Sofia justement. Déjà bien occupés plus loin dans le jardin avec Esteban, sans la moindre surprise pour Athena. Elle entendit bien évidemment sa mère faire encore un commentaire sur le fait qu'Amaya devenait de plus en plus belle, faisant immédiatement sourire l'adolescente, et voilà que chacun s'échangeait déjà quelques banalités.

- Ta colocataire n'est pas là ?

Finit par lui demander son père alors qu'il fallut quelques secondes à Athena pour comprendre de qui il était en train de parler. Puis, elle eut un léger soupir de lassitude en captant parfaitement. D'autant plus que le regard de son père adoptif semblant chercher une rouquine à grande gueule sur les pas de sa fille aînée l'aida un peu.

- Nan, Maddy a du travail aujourd'hui.

Répondit presque du tac-au-tac la métisse dans son soupir et en se retenant fortement de ne pas ni s'énerver, ni se pincer l'arête du nez avec les doigts pour essayer d'encaisser ce nouveau commentaire. Ses parents et leur interminable déni quant à sa relation avec l'irlandaise. Cela commençait à devenir assez pénible pour elle, il fallait bien l'avouer. Et elle comprenait parfaitement du coup que, même si elle faisait parfaitement bien mine de s'en foutre complètement de ça, Maddy préfère rester avec sa famille à elle, ses frères, devant un foutu match de rugby, des bières et des pizzas. Des Irlandais dans leur plus beau cliché. Même si elle ne se voyait pas vraiment répondre à ses parents "non, elle en a juste marre que vous continuiez à faire comme si on n'était pas en couple toutes les deux !". Et puis, connaissant Maddy, il y avait en réalité de forte chance aussi que The Man soit attendu quelque part aujourd'hui, pour une affaire ou une autre. Dont Athena serait rapidement au courant aussi si jamais cela la concernait ou que c'était une affaire de la première importance pour les Brawlings.

- Madre de dios, un dimanche ? Elle se fait exploiter la pauvre.

S'indigna presque sa tante, sa voix ramenant déjà Athena au présent et tirant un léger sourire à la métisse. Ça faisait toujours plaisir de sentir le soutien de sa tante, qui n'était pas dans le déni concernant la relation entre sa nièce et la rouquine, elle ! Comme à peu près toute la famille en réalité, en dehors de ses parents mais bon, c'était comme ça. Amaya était déjà en train de répondre à la place de sa mère sur le fait que c'était ça d'être propriétaire d'un bar, non sans une certaine fierté dans la voix qui étonna légèrement Dani pour le coup. Alors comme ça, sa fille admirait Maddy ? Et bien il faudrait peut-être que les deux Reyes aient une petite conversation mère-fille à ce sujet se dit rapidement Athena, encore une fois avec un léger sourire, avant que la voix de sa mère cette fois ne la rappelle au présent.

- Tes sœurs et ta cousine sont dans la cuisine.

Oh, vu le ton que venait d'utiliser Alba Reyes, il n'y avait pas le moindre doute possible : Ana, Lucia et Andy devaient s'être liguées ensemble pour dégager en beauté le trio des tias comme elles l'appelaient de la cuisine. Ce qu'Athena pouvait parfaitement comprendre de la part de sa sœur, ne sachant que trop bien combien sa mère pouvait être chiante et envahissante dès qu'elle était dans une cuisine. Son plat toujours dans les mains, un léger sourire de remerciement à l'adresse de sa mère, Athena se dirigeait déjà vers l'intérieur de la petite maison pour rejoindre ses sœurs et sa cousine dans la cuisine. Et même si elle connaissait parfaitement la maison, elle ne put s'empêcher de penser durant quelques secondes qu'il lui aurait suffi de suivre les rires et les éclats de voix des trois autres Reyes-Espinoza pour trouver la cuisine dans le cas contraire. Pourtant, c'est avec un long et profond soupir exaspéré qu'elle entra dans la pièce, posant son plat où elle le pouvait dans la pièce déjà bien encombrée de préparatifs et préparations culinaires.

- Ma colocataire, sérieux ! Papa a encore appelé Maddy "ma colocataire". J'en ai marre de leur déni.

Balança presque immédiatement Athena à l'attention de ses sœurs et de sa cousine d'un ton montrant bien qu'effectivement, elle commençait à en avoir un peu marre du comportement de ses parents. Bon, elle espérait quand même qu'elle ne cassait pas totalement l'ambiance dans la pièce mais elle avait quand même besoin aussi de relâcher tout ça et de râler à ce sujet. D'autant plus qu'elle connaissait suffisamment ses deux sœurs et sa cousine pour savoir que la bonne ambiance serait rapidement de retour.

- Surtout que ça fait plus de 3 ans maintenant que vous êtes ensemble.

Ne tarda pas à rajouter Amaya dans le dos de sa mère et en entrant elle aussi dans la pièce, prenant Athena par surprise d'ailleurs, n'ayant pas fait attention au fait que sa fille l'avait suivi dans la cuisine. Mais bon, cela faisait quand même un peu plaisir à la métisse d'entendre sa fille prendre sa défense concernant Maddy. Elle savait déjà que ses enfants n'avaient aucun souci avec la rouquine et la relation entre elles mais cela faisait toujours du bien d'entendre ce genre de chose dans ce genre de situation.


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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 21 Oct - 13:01

Dimaaaaaaaaanche !! Ce jour où las abuelas, madres, y tias s’en vont à l’église pour assister à une messe interminable, alors que nous, les jeunes, on a tout le loisir de traîner pour se préparer au repas dominical. Même si on est dimanche et que dimanche c'est clairement censé être le jour du jogging, du chignon qui part dans tous les sens, et de la tronche de travers, tout le monde fait quand même un petit effort ce jour-là : les bijoux sont de sortie, les jupes aussi et il arrive même qu'on voit quelques traces de maquillage sur le visage de l'une ou l'autre des cousines. Même moi je veux bien jouer le jeu, c’est pour dire. Voilà comment je me retrouve à tenter de discipliner les boucles autour de mon visage, un combat que je mène avec assiduité depuis presque toujours, avant d’enfiler une petite robe légère à fleurs. Hailey se retrouve avec le torchon de vaisselle en pleine tronche quand elle a la délicatesse de me traiter d’Amish et de me demander si je vais aller aux champs cueillir des fleurs. La garce. Elle a de la chance que je me vexe pas facilement, et que les remarques sur mon physique me passent largement au-dessus de la tête.

Je me contente donc de rire, et de rentrer un peu dans son jeu, alors que j’évoque ce barbecue à venir, sortant le plat d’arroz con gandules, dont j’ai eu le plus grand mal à trouver tous les ingrédients. Et je parle même pas du prix. C’est marrant cette habitude de faire gaffe à chaque dollar que je dépense pour moi, de peser le pour et le contre comme si j’étais en train de faire l’achat du siècle, mais de me montrer vachement moins regardante quand c’est pour les petits, ou pour un repas de famille. Je dois quand même bien admettre que ces derniers temps, mes finances se portent relativement mieux. Je sais pas si ça vient de la coloc, des pourboires que je me fais au Fight club, ou de ces boulots que me confie Kenny et qui me permettent à la fois de rembourser ma dette et de renflouer un peu mes propres caisses, mais ça fait du bien au portefeuille, y’a pas à dire. Même si une bonne partie de cet argent va à mes parents, qui dépensent sans fin pour le traitement de Bennie.

Mon plat de riz et moi on finit par quitter l’appart dans lequel on vit pour grimper dans la caisse de Raoul, et prendre la route. Ça fait si longtemps que mon frère s’est barré, et que je l’utilise cette bagnole, que je pourrais dire que c’est la mienne, mais…j’y arrive pas encore, sans même savoir pourquoi. C’est pas comme si je m’attendais à le voir revenir d’un jour à l’autre, et à réclamer ce qui est pourtant à lui. Le trajet est court jusqu’à chez Ana, et il suffit de jeter un œil aux voitures déjà garées autour de la maison pour deviner qui est déjà arrivé, et qui va se faire désirer encore un peu. Bennie me saute dans les bras à peine un pied posé dans le jardin, manquant de peu de faire éclater le plat de riz par terre. Mais je peux même pas lui en vouloir. Et pendant que je fais le tour pour saluer tout le monde, il se met à me raconter sa semaine dans les moindres détails, m’expliquant ce qu’il a fait à l’école, au basket, avec ses copains, et j’en passe. Je suis contente de voir notre père, et je sais que lui aussi à cette façon maladroite qu’il a de me prendre dans ses bras pour me serrer brièvement contre lui. Il faut dire qu’avec ses horaires de boulot décalés, la plupart du temps, on fait que se croiser, les quelques fois où on arrive à se voir quoi.

Ma mère, elle, est dans la cuisine avec mes cousines, la tia et la abuela, et il faut rien d’autres qu’un regard échangé entre nous trois, les plus jeunes, pour qu’on escorte nos mères et leur propre mère, en dehors de la cuisine. Tant de monde dans la cuisine, ça va beaucoup trop piailler…et ça va surtout nous empêcher d’aborder des sujets que les mamas ont sans doute pas trop envie d’entendre. Voilà comment on se retrouve à parler potins, mecs -évidemment- et autres petites histoires du quotidien. Si j’ai l’occasion de voir Lucia assez régulièrement maintenant que je bosse au Fight club géré par Maddy et Athy, j’ai un peu moins l’occasion de voir Ana, ce qui fait qu’on a toujours des tonnes de trucs à se dire les fois où on se voit. Un peu comme ces séries qui commencent par “previously dans…”, on refait le point sur ce qui est nouveau ou ce qui a changé dans nos humbles petites existences.

Je suis occupée à couper poivrons et oignons pour les brochettes quand Athena -Dani ici- fait son apparition, les mains chargées de ces empanadas auxquelles j’ai songé toute la semaine. Sauf qu’à peine arrivée, Athy laisse déjà exploser sa colère, et quand j’entends de quoi il s’agit, je comprends bien pourquoi elle a les nerfs. Lucia et moi échangeons un regard, elle qui a les mains dans la salade de patates, et la même grimace se dessine sur nos visages. Je sais que j’aurai sans doute jamais les bons mots pour répondre à ce genre de cas de figure, parce que mes parents ont beau avoir leur lot de défauts, je crois pas qu’ils me diraient la moitié de ce qu’Athy a dû entendre depuis le début de sa relation avec Maddy. M’essuyant les mains à un torchon, je récupère des mains de la cousine son plat, et lui colle à la place le verre de rhum arrangé que Lucia m’a servi à mon arrivée, enserrant brièvement ses épaules de mon bras libre : “-Tiens, t’en as plus besoin que moi.” que je dis, en fourrant le plat dans le four déjà chaud.

Je me retourne pour aviser de nouveau la métisse, haussant les épaules : “-Soirée chez moi dans la semaine, okay ? Et dis à Maddy que si elle est pas là, bah…je viens la chercher.” que je commence me rapprochant d’Amaya. “-Mais dis lui de façon délicate hein, pas genre menace…possible que le tour de bras de ta nana me fasse un peu flipper. Et lui dis pas que j’ai dit ça, steuplait !” que j’ajoute dans un sourire, avant de poser une main sur l’épaule de ma petite cousine : “-Tu pourrais arrêter de grandir, toi ? T’es bientôt plus grande que moi !” Ce qui, en soit, n’est pas si exceptionnel que ça, mais passons. “-Et je parle même pas de ce minois.” que j’ajoute dans un clin d'œil, avant de lui tendre à elle aussi un verre de limonade fait par la abuela. J’en reviens toujours pas qu’on ai fêté sa quinceañera y’a pas si longtemps, alors qu’hier encore elle était haute comme trois pommes. Le temps passe si vite…eeettt oui, je me rends compte que c’est ce que disent les vieux.

Je retourne m’occuper des légumes qui vont pas se découper tous seuls, alors que Lucia est déjà en train d’expliquer aux filles ce qu’il reste à faire pour finir de tout préparer. Couteau en main, je me décale un peu pour laisser de la place à Athena sur la table, alors que je lui lance un regard en biais : “-Ana était en train de me raconter le dernier épisode de cette merveilleuse série qu’est sa vie !” que je dis dans un sourire, en attrapant un autre poivron. Au moins, elle a des choses à raconter. Si j’avais eu dix dollars à chaque fois que ma réponse a été “la routine”, je serai devenue riche. Enfin…un peu moins pauvre, plutôt. “-Et toi, quoi de neuf depuis jeudi ?” que j’ajoute à l’attention de ma cousine dans un sourire malicieux, parce qu’on se voit assez souvent pour que je sois relativement vite au courant de ce qui se passe dans sa petite vie. Enfin…ce que cette cachotière accepte de me dire évidemment, même s’il m’est jamais venue à l’idée de poser la moindre question sur les activités illégales du Fight club.

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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 28 Oct - 9:45

Latinos do it that way



A peine arrivée chez sa sœur et après l'accueil de son père adoptif - ou plutôt à cause de son petit commentaire concernant Maddy - Daniela ne tarda pas à débarquer dans la cuisine avec sa colère sur les talons. Et sa fille aussi bien sûr mais c'était l'adolescente qui l'avait suivi pour ce coup-ci. Bref, autant dire que la métisse fit une entrée assez remarquée dans la cuisine de sa sœur mais était un peu trop énervée pour le coup pour réellement s'en soucier. Elle s'excuserait auprès de ses sœurs et sa cousine plus tard si elle venait de casser l'ambiance… Même si Andrea ne tarda pas à la rassurer un peu sur la chose en prenant le plat qu'Athena avait dans les mains pour y mettre un verre de rhum arrangé. Et rien qu'à l'odeur, elle devina aussitôt que c'était celui fait par sa plus jeune sœur. Bien qu'elle ne voyait pas vraiment pourquoi Ana aurait eu un autre rhum arrangé que celui de famille chez elle, mais bref.

- Gracias.

Répondit-elle quand même à sa cousine, déjà en train d'enfourner son plat, et juste avant qu'Athena ne se permette de vider cul sec le verre qu'elle avait en main. De quoi s'attirer bien sûr un petit rire amusé de la part de Lucia, faisant part aussi du fait d'être ravie de voir qu'elles aimaient toujours autant son alcool. En même temps, il y avait de quoi vu ce que sa petite sœur était capable de faire avec le bon matos pour distiller ce qu'elle voulait ! Ce n'était pas pour rien qu'Athena lui avait proposé de bosser pour les Brawling et leur réseau de contrefaçon d'alcool ! Mais Dani n'eut même pas le temps de répondre à sa sœur qu'Andy lui passait déjà un bras autour des épaules en les invitant, Maddy et elle, à passer une soirée chez elle dans la semaine. Une proposition qui tira un léger sourire à la métisse, avant que ce même sourire ne s'élargisse un peu plus en entendant la suite des paroles de sa cousine concernant sa compagne, les menaces, les bras de l'irlandaise et tout ça. Mais c'est vrai qu'Athena la comprenait un peu, ne connaissait que trop bien justement le tour de bras de "colocataire" de lit.

Et là encore, la métisse n'eut pas vraiment le temps de répondre à l'invitation de sa cousine que cette dernière se tournait déjà vers Amaya. Non sans provoquer quelques rires de la part des trois sœurs Reyes, Ana poussant même jusqu'à rappeler que ce n'était pas bien dur de rattraper la taille d'Andy, la jeune Espinoza passa de la taille de sa petite cousine à la beauté d'Amaya… Une chose qui fit bien sûr sourire l'adolescente et la faisant aussi légèrement rougir même si elle commençait aussi à s'habituer un peu trop à ça. Entre sa grand-mère, les tias d'Athena mais aussi celles d'Amaya, autant dire que tout le monde dans la famille semblait d'accord sur le fait que la jeune fille - pardon, jeune femme maintenant qu'elle avait fêté sa quinceañera - devenait un peu plus belle chaque jour. Bien sûr, Athena ne put non plus retenir un léger sourire fier de ça, on parlait de sa fille après tout. Mais elle avait aussi bien remarqué que son aînée faisait encore un peu plus attention à elle depuis quelques mois qu'auparavant… Et ayant elle aussi été une ado de l'âge de sa fille malgré tout ce que cette dernière pouvait penser, elle ne savait que trop bien ce que cela voulait dire.

- T'inquiète pas pour Maddy. Ce sera dit comme étant une invitation.

Finit pourtant par enfin répondre Athena à sa cousine concernant l'invitation, et toujours avec un sourire sur les lèvres. Parfois, même elle trouvait assez fou la facilité avec laquelle ses sœurs et Andy arrivaient à lui rendre le sourire alors qu'elle était sur les nerfs quelques instants auparavant. Reposant le verre vide qu'elle avait toujours en main sur un petit espace encore libre sur la table, elle poussa quand même un soupir avant de continuer sa réponse.

- Mais ça risque d'être compliqué pour nous. Avec le bar et tout ça à gérer…

Oui, autant ne pas rajouter un mot concernant les Brawling Profits là-dedans. Après tout, dans cette pièce, il n'y avait que Lucia qui était réellement au courant de la place de sa demi-sœur aînée dans ce nouveau clan. Andy se doutait peut-être de l'implication de Maddy dedans, surtout vu le nombre de Brawling présent au Fight Club et tout ce bordel, mais jusqu’à maintenant, Athena avait réussi à garder quand même secret le fait qu'elle était elle aussi une des têtes pensantes du clan. En tout cas, si sa cousine avait des soupçons, elle n'avait jamais rien confirmé, se contentant de prendre pour excuse Maddy et son titre de propriété du Fight Club, ainsi que le rôle de gérante du bar de la métisse, pour justifier le fait que les membres de ce clan avaient tendance à lui obéir quand elle leur donner des ordres. Et elle n'avait pas la moindre envie de parler de ça ou de confirmer quoi que ce soit aujourd'hui, dans la cuisine de sa sœur, et encore plus avec cette dernière plus ou moins ignorante de tout ça !

- Moi par contre, j'peux venir quand tu veux.

Se fit soudainement entendre la voix d'Amaya, un peu trop enthousiaste du point de vue de sa mère qui tourna immédiatement le regard vers elle. Et le regard noir qu'Athena adressa à sa fille sembla parfaitement suffire comme réponse à l'adolescente vu que cette dernière ne tarda pas à soupirer longuement, sous le rire étouffé de ses tantes qui se pensaient sans doute discrètes.

- Roooh allez ! S'te plait mama.

Tenta bien évidemment de la supplier Amaya mais si cela n'atténua pas le moins du monde le regard qu'était en train de lui porter sa mère. Croyait-elle réellement que cela allait suffire pour convaincre la métisse ? D'accord, Amaya n'était pas du genre "fille à problème" comme pouvait l'être une bonne partie des adolescentes de son âge dans un quartier comme Skid Row - et comme l'avait été Athena elle-même à une époque. Et on parlait d'une soirée chez Andrea, donc un minimum contrôlée. Mais ce n'était quand même pas des raisons pour partir du principe que la métisse serait forcément d'accord et qu'il n'y avait pas besoin de voir avec elle.

- On en reparlera plus tard.

Finit pourtant par couper court Daniela d'un ton sans appel qui fit bien comprendre à sa fille que si elle cherchait à insister, ce serait se tirer une balle dans le pied. Et vu le soupir que lâcha l'adolescente, il n'y avait pas besoin d'avoir fait d'études pour comprendre qu'elle l'avait parfaitement compris. Elle connaissait sa mère et sa façon de fonctionner de tout façon alors… Bien que boudant un peu, Amaya finit pourtant par se tourner vers Lucia pour savoir ce qu'elle pouvait faire pour aider alors que sa tante était déjà en train d'énumérer tout ce qu'il restait à faire. De son côté, Athena ne tarda pas à attraper aussi un couteau pour se joindre à Andrea à la découpe des légumes encore entiers. Et à peine installée à côté de sa cousine, elle se mit à sourire de nouveau en entendant cette dernière commenter la télénovela qu'était parfois la vie d'Ana quand elle la racontait - avec un poil d'exagération et de dramatisation bien sûr mais c'était ce qui faisait le charme des télénovelas, non ?

- Ça change des nôtres.

Répliqua pourtant Athena dans un léger rire complice, ne sachant trop bien ce que c'était que de ne pas avoir grand-chose à raconter en réalité comme Andrea. Même si pour le cas de la métisse, c'était surtout qu'elle ne pouvait pas trop en raconter si elle ne voulait pas mêler sa famille aux affaires des Brawlings, ou même avoir à subir leurs commentaires et jugements par rapport à ce clan où elle s'était retrouvée parmi les têtes pensantes sans vraiment chercher à l'être ou à le faire. Elle qui détestait tant les gangs pour tout ce qu'ils lui avaient pris, cela restait une belle ironie après tout. Mais elle restait quand même persuadée au fond d'elle qu'au final, et même si cela lui faisait mal de l'admettre, le meilleur moyen de lutter contre ces gangs étaient via un autre gang, ou un clan comme elle préférait l'appeler pour le différencier des autres. Et à la nouvelle question d'Andy, sur ce qu'il y avait de nouveau dans sa vie depuis jeudi soir, dernière fois qu'elles s'étaient vu, elle ne put retenir un léger soupir.

- Oh pas grand-chose… A part le fait que ma fille pense pouvoir me cacher le fait d'avoir un petit copain.

Balança-t-elle en haussant suffisamment la voix pour être sûre d'être entendue de toutes les Reyes-Espinoza dans la cuisine à sa dernière phrase. Et sans même lever le regard du poivron qu'elle était en train de découper à ce moment-là.

- Mamaaaaa !!!

S'éleva aussitôt la voix indignée d'Amaya au milieu d'un concert de "houuuu" de la part de ses deux tantes. Ce ne fut qu'à ce moment-là que Dani daigna relever le regard de son poivron pour se tourner vers sa fille avec un léger sourire qui voulait tout dire sur le visage. Oh oui, elle devait sans doute la détester à cet instant précis d'avoir balancé ce genre d'infos en présence d'Ana, Lucia et Andy mais… Elle s'y ferait. Après tout, toutes les autres femmes présentes dans cette cuisine avaient eu à subir ce genre de moment particulièrement gênant et pénible de la part de leurs mères, au milieu là aussi des tantes, cousines et parfois même d'abuelita. Qui l'air de rien, n'était pas la dernière à avoir plein de question à poser, et pas forcément juste pour connaître le prénom de l'heureux élu. Sacrée abuelita. Bref, c'était plus ou moins un passage obligé dans la vie des femmes Reyes-Espinoza, qu'Amaya veuille le vivre ou non. Elle n'avait qu'à voir ça comme une autre tradition familiale.


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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptyDim 29 Oct - 19:13

Les repas de famille du dimanche se passent le plus souvent dans une bonne ambiance générale. Y’a un fond musical plutôt sympa -comprenez par là de la musique latino- on plaisante, on prend des nouvelles les uns des autres, c’est dans ces moments-là qu’on a droit aux annonces de bonnes nouvelles, qu’il s’agisse d’un nouveau boulot, ou d’une grossesse, et les plus âgés finissent souvent par raconter des anecdotes de leur jeunesse, les rares d’entre eux à avoir connu Puerto Rico nous parlent de la vie là-bas, d’endroits qu’on connaîtra pas, de rues qu’on foulera jamais. Ils y ont connu la même pauvreté qu’on a ici, et pourtant, ils s’en plaignent jamais, évoquant une espèce de solidarité qu’on s’efforce de recréer dans la famille. J’aime bien ces repas, parce qu’ils permettent de savoir d’où on vient, au cas où on pourrait avoir la mauvaise idée de l’oublier.

Même si la bonne humeur y est légion, il arrive quand même de temps en temps que les mamas se liguent entre elles pour taquiner leurs progénitures, se risquant à de rares occasions à piquer leurs filles et fils, sur ces sujets bien relou qu’aiment aborder les mamans -et leurs propres mères- et qui tournent généralement autour de fiançailles, de date de mariage, ou de bébés. C’est le cercle sans fin. Quand t’es seule, on te harcèle pour savoir quand tu ramèneras un mec au repas du dimanche. Quand tu te risques à en amener un, on te tanne pour savoir quand il fera sa demande -sa demande, ouais, au cas où tu puisses avoir un quelconque pouvoir sur ça. Quand la jolie bague orne ton annulaire, on te fait chier jusqu’à ce que tu donnes une date de mariage, où les mamas se mêleront des préparatifs, donneront leurs avis sur tout -surtout quand on le demande pas-, et voudront être présentes à chaque étape. Quand t’es enfin mariée, on te demande à quand le bébé, et t’as à peine accouché, ton corps s’est même pas encore remis totalement de la déferlante d’hormones qu’il s’est pris dans la tronche, qu’on te demande à quand le petit deuxième. Raaaaaah. L’angoisse. Cercle sans fin. Enfin, même si de mon côté, j’en suis encore qu’à l’étape une du cercle, quand on me demande à peu près tous les mois où j’en suis avec les mecs, parce quand même, franchement, j’ai presque 30 ans, et je vis toujours avec ma meilleure amie.

Si ces moments-là finissent irrémédiablement par arriver sur le tapis, je crois qu’on s’y est faites, les cousines et moi. C’est comme un espèce de rituel à la con, et si ça fait chier, parce que la question est toujours posée devant tous les tios y tias, on prend sur nous. C’est juste un moment à passer, et même quand on fait bien comprendre que ça nous soûle, on y échappe jamais. A quoi bon lutter alors ? Et même s’il arrive que quelques remarques désagréables puissent se faire entendre, qu’on évitera d’appeler critiques tout simplement, en général elles arrivent pas au moins avant le dessert, histoire de pas plomber l’ambiance tout de suite. Une note d’information que le tio a pas l’air d’avoir lu avant d’arriver. Sérieux, quelle idée de commencer comme ça ?

Alors ouais, je comprends qu’Athy soit bien énervée quand elle débarque dans la cuisine, parce que ça doit pas être le genre de remarques qu’on est ravies d’entendre de la bouche de l’un de ses parents. Et puis bon…on parle pas d’une petite amourette de quelques semaines, mais d’une relation qui dure depuis plusieurs années déjà. Je sais pas trop ce que ça a de si compliqué à accepter le ou la partenaire de son enfant, mais j’entends d’ici qu’on va me répondre que comme j’ai pas de gosse, je sais pas de quoi je parle, et que du coup, je suis pas très légitime pour donner mon avis. J’en aurai peut-être un jour. A vrai dire…j’aimerai bien, même si c’est impossible de savoir quel genre de mère je serai.

Le verre dans la main de ma cousine se retrouve vide en un clin d'œil, et je lance un regard en biais à Lucia en haussant légèrement les sourcils. Ouais, c’est clair qu’elle en avait vachement plus besoin que moi ! On discute un peu, et je crois pouvoir dire que la colère d’Athena s’estompe peu à peu à notre contact, ce dont je suis plus que ravie. Je prends pas le temps de consulter Hailey quant à cette soirée que je suggère de faire chez nous, parce que je sais qu’elle est toujours partante pour ça, et je finis par proposer à mes cousines de venir un soir à l’appart. Ça me permettra de leur montrer mon nouveau chez moi par la même occasion !

J’exagère à mort ma gestuelle quand je me passe la main sur le front d’un air soulagé en entendant Athena dire qu’elle fera pas part de ma maladresse à sa chérie, même si au fond, je me dis que Maddy me botterait pas vraiment le cul juste parce que je trouve son tour de bras impressionnant. En revanche, je suis vachement moins surprise d’entendre que malgré mon invitation, Dani doute de la possibilité qu’elles puissent se libérer le temps d’une soirée. Ca pour une surprise ! “-Ah ouais…le bar et tout ça, évidemment…” que je me mets donc à marmonner dans mon coin, avant de soupirer et de prendre sur moi pour poser un sourire qui se veut compréhensif sur mon visage. C’est pas bien compliqué de deviner que ça veut dire qu’entre leurs activités et mon emploi du temps bien chargé, c’est pas demain la veille qu’on va pouvoir se faire une soirée, chez moi ou ailleurs.

Heureusement, je peux compter sur la mignonnerie de ma petite cousine pour chasser cette légère contrariété qui m’a saisie, elle qui, à l’inverse de sa mère, se dit prête à venir passer la soirée à l’appart quand je le veux. J’assiste à l’échange entre les deux Reyes, regard noir d’un côté et moue qui se veut ultra attendrissante de l’autre, un combat clairement inégal. Après ces brefs échanges qui passent davantage par le non-verbal que par les mots, je finis quand même par me tourner vers Amaya, lui adressant un petit clin d’œil au passage :“-Tu seras toujours la bienvenue chez moi…quand ta mama sera d’accord !” que j’ajoute après une brève pause.

Ouais, parce qu’on va éviter qu’Amaya vienne chez moi sans que sa mère soit au courant. J’ai absolument aucune envie, genre zéro, de me retrouver face à la colère d’ourse de Dani. De lionne ? De louve ? Merde, je sais plus c’est quel animal qu’on utilise pour parler de ces mères capables de déchirer quelqu’un en deux quand on menace leurs petits. Mais ouais, j’imagine tellement facilement ma cousine faire ce genre de choses si on va à l’encontre de l’une de ses directives. Donc oui, bien sûr qu’Amaya est plus que la bienvenue chez Hailey et moi, une fois que sa mère aura donné son accord. Elle peut même y dormir, ça me ferait hyper plaisir de l’avoir à la maison un petit moment.

En attendant, toute cette nourriture va pas se préparer toute seule, et on finit par s’y remettre, Athy venant me donner un coup de main pour découper les légumes. Je me retrouve à hocher vigoureusement la tête quand elle pointe le fait que la vie d’Ana est vachement plus mouvementée que la nôtre -vachement, vachement plus, putain- et quand on pense à celle que je mène, c’est un constat pas trop difficile à faire. Je pense pouvoir dire sans trop me tromper que Daniela doit avoir une vie bien plus remplie que la mienne, surtout si on pense à toutes ces choses qui doivent se passer en douce au Fight club, mais je préfère pas m’engager sur ce terrain là. “-Au moins…on perd pas le fil de ce qui nous arrive réciproquement !” que je réponds d’un ton amusé à ma cousine, avec qui il me suffit la plupart du temps de juste répondre “comme d’hab” quand elle me demande ce qu’il y a de neuf dans ma vie.

Enfin…pour le coup, on s’est vues jeudi, le soir où j’ai bossé au Fight club, et c’était y’a pas assez longtemps pour qu’elle ai pu vivre un milliard de trucs exaltants. Enfin…de mon côté, en tout cas, il s’est pas passé grand-chose. J’ai bossé au Diner, et…voilà, c’est à peu près tout. On en fait vite le tour. Sauf que faut bien admettre que si je m’attendais à une réponse de la part de Dani c’était clairement pas à celle que nous donne la métisse, comme s’il s’agissait du truc le plus anodin du monde. Je retiens pas un grand “haaaaaaaaan”, qui fait écho aux réactions de mes cousines, toutes aussi choquées que nous. “-Je vais aller fermer la porte avant qu’une tia débarque !” parce qu’autant dire que si nous on risque de poser des tas de questions, ce sera rien en comparaison à ce dont elles, elles sont capables.

Et avant même que j’ai eu le temps d’aller jusqu’à la porte, Lucia et Ana sont déjà en train de bombarder la gamine de tout un tas de demandes, le prénom, l’âge, la rencontre,...tout y passe, alors qu’Amaya semble se ratatiner un peu plus à chaque question. Elle bafouille, hésite, a les joues si rouges qu’on pourrait cuire les brochettes dessus, et il est pas compliqué de deviner qu’elle préférerait être ailleurs. On apprend malgré tout entre deux marmonnements que Dylan est dans la même classe qu’Amaya depuis deux ans, aime le basket, fait de la guitare, que cette petite histoire dure depuis presque un mois, avant qu’elle se tourne chacune de ses tantes avec un regard à la limite de la supplication. Ce qui me fait sourire en coin, on va pas se mentir.

Si bien que je finis par poser mes mains sur les épaules de ma petite cousine, derrière elle, en lâchant à l’attention des adultes : “-Laissez là respirer ! Regardez, on dirait qu’elle va tomber dans les pommes, avec toutes vos questions !” Comme si j’en avais pas posé, moi, des questions. J’en profite pour mettre un plat dans les mains de l’adolescente, glissant à son oreille avec pas mal de théâtralité : “-Fuuuiiis !” Ce qu’elle hésite pas à faire, quittant la cuisine presque en courant, comme si la gazinière avait pris feu. Ses tantes éclatent de rire tandis que le dos fuyant s’éloigne de plus en plus, jusqu’à disparaître de notre vue, alors que je me tourne vers Daniela en levant une épaule : “-Même ta fille a une vie plus trépidante que la mienne !” que je dis d’un ton faussement navré en secouant légèrement la tête, tout en retournant à mes légumes, qui vont pas se découper tout seuls. Et alors que Lucia lui demande comment elle a appris la nouvelle, j’enchaine presque aussitôt, avec une autre question : “-Alors…tu vis ça comment ?” que je résiste pas à lui demander dans un nouveau sourire en coin, toujours la première prête à taquiner ma cousine. Et connaissant Ana et Lucia, je sais que je serai pas la dernière à évoquer le sujet aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 11 Nov - 17:28

Latinos do it that way


Il n'était pas difficile pour Athena de voir la réaction de sa cousine sur le fait que cela allait sans doute être compliquée pour Maddy et elle de se libérer une soirée. Déception, scepticisme ou un peu des deux, la métisse n'était pas vraiment sûre, mais il était quand même évident que cela faisait chier, d'une manière ou d'une autre Andy. En même temps, il fallait avouer que vu leurs plannings bien chargés à l'une et l'autre, trouver un soir où elles étaient dispos toutes les deux relevaient presque du défi.  Même si la fille d'Athena ne tarda pas à se porter volontaire pour remplacer sa mère concernant l'invitation d'Andy. Une chose qui lui vaudra d'ailleurs tout aussi rapidement un regard noir de la part de Daniela, qui faillit le tourner vers sa cousine durant une demi-seconde, juste avant que cette dernière ne précise que ce sera ok que lorsqu'Athena le sera aussi. Ouais, la métisse préférait quand même ça…

Athena finit pourtant par reporter son attention sur les légumes qu'elles devaient encore découpés si on en croyait la liste de Lucia. Profitant d'être à côté d'Andy, les deux cousines reprirent bien assez vite leurs conversations, sur le fait surtout de ne pas avoir vraiment de nouveauté à raconter dans leur vie en dehors de "la routine", "comme d'habitude" ou ce genre de réponse toutes faites. Et même si elles prirent la peine de plaisanter durant quelques secondes sur le fait que la vie d'Ana ressemblait parfois à une véritable télénovela, Athena ne tarda pas à lâcher une véritable bombe. Et qui fit bien évidemment largement réagir les autres femmes présentes dans la pièce, sa fille y comprit même si ce n'était pas du tout de la même manière que ses tantes et sa grande cousine. Et Andrea alla vite fermer la porte de la cuisine pour s'assurer que la génération précédente de femmes ne se rajoutent pas à l'interrogatoire qu'Amaya allait inévitablement subir de la part des autres Reyes-Espinoza présentes. Une chose qui continuait de faire légèrement sourire Athena, amusée de toute la situation mais en profitant bien aussi pour glaner enfin quelques informations, même si elle gardait le silence total pendant tout ce temps.

Et encore une fois, ce fut Andrea qui vint en aide à Amaya en lui donnant une excuse parfaite pour fuir la cuisine. D'ailleurs, les trois sœurs Reyes ne purent s'empêcher de rire en entendant leur cousine dire les choses presque texto à l'adolescente qui ne se fit pas prier pour disparaitre en vitesse. Si Athena suivit quand même sa fille du regard quelques instants avec un léger pincement au cœur de culpabilité de lui avoir fait vivre un moment aussi gênant, cela lui passa bien assez vite en se rappelant que chacune des 4 latinas dans cette pièce avaient également vécu ce genre de moment, plusieurs fois même, durant leurs adolescences et leurs premières années "d'adultes" sans que cela ne les traumatise plus que cela en réalité. Alors autant entretenir un peu cette tradition familiale. Et puis elle aurait tout le temps de discuter de ça avec Amaya en tête à tête plus tard dans la journée si jamais elle sentait que l'adolescente était vraiment vexée ou braquée à cause de ça. Les adolescents, de nos jours… Elle n'eut pourtant pas vraiment le temps de philosopher plus que ça avec elle-même que la voix de Lucia se fit de nouveau apprendre pour lui demander comment elle avait appris ça, vite suivie par celle d'Andy lui demandant comment elle prenait la nouvelle. Ah, elle n'avait pas anticipé qu'après la fille, ce serait la mère qui aurait le droit à un interrogatoire en règles, même si pour le coup, cela la faisait bien plus sourire qu'autre chose.

- Disons que je commence à comprendre vachement de trucs sur ce que nous ont fait vivre les tias et mamas. Genre ce genre de bombe lâchée au milieu des autres pour en apprendre un peu plus.

Commença par répondre Athena, en finissant de couper son poivron et sans relever le regard vers les autres latinas dans la cuisine. En même temps, vu tout ce qu'elle avait pu apprendre en quelques minutes seulement grâce à l'aide de ses sœurs et sans avoir forcément à se battre avec sa fille pour le savoir, pas étonnant que leurs mères aient usé de la même technique avec elle. Parce que si elle pouvait se vanter de leur ressemblance physique à Amaya et elle, il fallait aussi avouer que mentalement aussi, son aînée était aussi têtue et hargneuse qu'elle par moment. Donc autant dire que les interrogatoires entre mère et fille ne se passaient que très rarement sans que cela ne vire à la dispute ouverte. Pour ne pas dire jamais en fait. Alors que face à ses tantes et sa grande cousine, Amaya semblait nettement plus coopérative pour répondre… A moins que ce ne soit le fait d'être prise ainsi en embuscade qui faisait cela, comme avait pu le ressentir Daniela près de deux décennies auparavant quand elle était à la place de sa fille. Quoi qu'il en soit, Athena finit par relever le regard vers ses sœurs et sa cousine avec toujours un léger sourire amusé sur les lèvres.

- Ou même la façon qu'on pensait surnaturelle qu'elles avaient de deviner quand on avait quelqu'un. En fait non, c'est pas surnaturel. C'est juste qu'on est absolument pas discrète quand on a cet âge même si on croit que si.

Oh ça, elle ne s'en rappelait que trop bien aussi, le nombre de fois où entre elles, sœurs et cousines s'étaient demandé comment leurs mères avaient pu savoir qu'elles sortaient avec quelqu'un alors qu'elles étaient, selon elles à l'époque, super discrètes et le cachaient trop bien. Maintenant qu'elle était de l'autre côté de la barrière si on peut dire, elle ne pouvait s'empêcher de se moquer d'elle-même adolescente et des trois autres latinas autour d'elle : non ! Elles n'étaient absolument pas super discrètes et trop fortes pour cacher ce genre de trucs, bien au contraire ! Et indirectement, elle répondait de cette manière à sa plus jeune sœur sur la façon dont elle l'avait découvert : à cause des signes évidents que sa fille pensait être ultra discret.

Mais bien sûr, elle n'eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu'Ana ne put s'empêcher de rebondir là-dessus pour taquiner sa petite sœur sur le fait que ce n'était un secret pour personne que Lucia n'était pas du tout discrète. Chose qui fit immédiatement réagir la plus jeune de la fratrie Reyes, sous les rires des autres bien sûr. Même si là aussi Athena ne dit rien, elle me put s'empêcher de penser à combien sa sœur avait tort concernant Lucia l'implication de cette dernière dans les Brawling sans que le reste de la famille, Ana y comprit, ne soit au courant. Pour eux, elle bossait simplement au Fight Club et sa partie brasserie et c'était tout. Mais bon, ceci était une autre histoire. De toute façon, ben vite la conversation reprit et les questions aussi. Avec de nouveau Lucia, sans réelle surprise pour Dani, qui lui demanda à ce moment-là si elle n'avait pas trop peur non plus pour Amaya et tout ce que cela pouvait impliquer qu'elle sorte avec quelqu'un.

- Tant qu'elle ne tombe pas enceinte. Je suis bien trop jeune pour être grand-mère.

Plaisanta-t-elle légèrement en sortant sa deuxième phrase. Même si derrière la blague, Daniela sous-entendait aussi que sa fille était encore bien trop jeune pour devenir mère. Et elle était suffisamment bien placée pour le dire vu qu'elle l'avait quand même eu relativement jeune, même si moins que ne l'était son aînée actuellement. Attrapant cette fois-ci un avocat - Lucia n'avait pas parlé de guacamole à faire ? - la métisse poussa un léger soupir après sa petite blague avant de commencer à se concentrer sur le fruit qu'elle avait en main.

- Mais bon… Vu qu'il y a une chance sur deux que ma fille ait un peu trop pris exemple sur moi et sorte avec une fille, je suis peut-être tranquille à ce niveau-là.

Lâcha-t-elle de nouveau sur un ton parfaitement neutre et comme si elle parlait de la météo. Oh non, décidément, elle avait bien trop pris de sa propre mère elle aussi pour être capable de lâcher des bombes de ce genre de manière si détachée. Même s'il ne lui fallut que quelques secondes avant qu'elle ne se mette de nouveau à sourire face à la réaction de ses sœurs et de sa cousine. Et surtout face à Ana qui lui assurait qu'effectivement, elle tenait bien trop de leur mère pour faire ce genre de chose et que Lucia criait presque au scandale : soit la plus âgée des quatre latinas en avait trop dit, soit pas assez. Et après s'être permise un léger rire amusé, le regard toujours posé sur l'avocat qu'elle était en train de peler et découper, Athena finit donc par reprendre la parole, optant ainsi pour le fait de ne pas en avoir assez dit si elle écoutait sa plus jeune sœur.

- J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer une de ses amies il y a deux ou trois mois. Elle était venue à la maison pour bosser avec Amaya sur je ne sais plus quoi pour l'école. Mais elle m'a dit joué au basket depuis plusieurs années et elle s'appelait comment ? Dylan !

Raconta-t-elle alors, finissant par ne relever le regard vers les autres jeunes femmes qu'au moment de lâcher le prénom de l'amie en question. Prénom qui allait sans doute dire quelques choses aux trois autres latinas vu que c'était celui que sa fille avait donné quand elle avait été interrogée sur la personne avec qui elle sortait. Bon, en réalité, Athena n'était pas sûre du tout qu'il s'agissait de la même Dylan et que ce n'était peut-être qu'une coïncidence, qu'il y avait aussi un Dylan dans la classe de sa fille mais étant donné qu'elle n'en avait pas entendu parler jusqu'à maintenant, de cette version masculine, elle avait quelques doutes pour le coup.


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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 25 Nov - 18:15

Cette situation, on l’a toutes vécue. Le regard perçant des tias qui nous lâche pas, pas davantage que celui de mama, alors que les questions commencent, pleuvent, et s’arrêtent plus. Et une qui demande un prénom, une autre un âge, et abuelita qui demande si on est bien traitées. Chaque mot prononcé est analysé, chaque réaction décortiquée, et on est pressées comme des citrons jusqu’au verdict final des femmes de la famille. Je sais pas exactement combien de fois je suis passée par cette discussion…même si le mot interrogatoire serait plus adapté à la situation. Oh ouais, c’était pas les moments que j’ai le plus kiffé de mon adolescence, ou même de ma jeune vie d’adulte.

Je me rappelle comme si c’était hier de l’hilarité des grandes personnes de la pièce, pendant que je me décomposais de gêne, et que j’aurai préféré pouvoir rentrer dans un trou de souris et disparaître. Maintenant que c’est moi, l’adulte, je comprends pas pourquoi je me sentais aussi vexée après ces moments-là. Je me rends compte qu’au-delà du fait que c’était pas toujours très agréable, je me dis que ça devait être le moyen de nos mères pour chercher à s’assurer que malgré notre petite amourette, on fasse pas n’importe quoi, avec n’importe qui…ou qu’il nous arrive pas de bricoles. Est-ce que c’est maladroit ? Ouais, sans doute un peu. Est-ce que ça aurait été davantage constructif de faire ça en tête à tête avec nos mamans ? Peut-être aussi. Mais c’est pas comme ça qu’on fait, chez les Reyes-Espinoza.

Du coup…ouais, c’était presque couru d’avance qu’Amaya allait passer par là à son tour un jour. Ca nous est arrivé à toutes…même à Sofia, qui préfère étonnamment rester dehors avec les autres adultes que venir faire des petits potins avec nous. Je sais pas s’il faut trouver ça marrant, ou pas, de se dire que Bennie passera sans doute jamais par cette étape, parce que lui, c’est un bonhomme. Même si en réalité, il y a de fortes chances qu’il finisse par subir le mien, d’interrogatoire, le jour où une petite nana aura retenu son attention. Han…nan, en fait je préfère pas imaginer le jour où mon frère aura une petite chérie, parce que clairement, je suis pas prête à le voir grandir autant que ça. J’ai un sourire qui m’échappe quand j’imagine la tête de bébé qu’à encore Bennie, et essaie de me rassurer en me disant que j’ai le temps de voir venir ce jour.

En attendant que ce jour arrive -ou pas- je préfère me concentrer sur Amaya qui se fait cuisiner par ses tantes, et peut-être un peu éventuellement, ma complicité. Je l’ai jamais vu avec les joues aussi rouges, et possible que ça m’arrache un soupçon de culpabilité. Même l’idée de me dire qu’on est toutes passées par là, que c’est juste un rite de passage dans notre famille suffit pas à le chasser. A voir son air, il est clair que le moment a assez duré, et que la gamine voudrait se trouver n’importe où ailleurs. Ce que je peux comprendre. C’est pour ça que je chope le premier plat posé là, et le fourre entre les mains de ma petite cousine, lui offrant une porte de sortie à son interrogatoire. Une porte qu’elle s’empresse de prendre, presque en courant. Sa fuite désespérée est accompagnée de plusieurs rires, ceux de ses tantes et de sa mère, et Amaya disparaît bientôt de nos champs de vision, sans doute en train de nous maudir.

Maintenant que la fille est partie, il nous reste la mère pour continuer cette conversation, et faire ce que nos mamas ont dû faire à chaque fois qu’on s’est sauvé la queue entre les jambes : faire un debrief. C’est comme ça que Lucia tarde pas à demander comment elle a appris qu’Amaya avait un petit copain, et que j’enchaine rapidement en lui demandant si elle le vit bien. J’imagine que ça doit être un truc, en tant que mère, de se rendre compte que sa fille vit sa première amourette. Même si en soit, rien indique qu’il s’agisse vraiment de la première, et qu’Amaya a pas déjà eu de petit copain avant ce Dylan. Je me demande comment je le prendrais, si cette situation m’arrivait un jour. Enfin, même si pour savoir comment je prendrais la nouvelle quand ma fille adolescente aura un amoureux, il me manque quand même un truc essentiel : avoir une fille.

C’est pas vraiment le moment d’y penser, alors je refourgue tout ça au fond de ma tête pour écouter les réponses d’Athena, alors qu’un léger sourire étire peu à peu mes lèvres. “-C’est quand même vachement sadique comme méthode…” que je réponds à sa remarque, en secouant légèrement la tête. Et heureusement qu’aucune de nous est vraiment rancunière, sinon ça aurait pu jeter un certain froid. C’est presque marrant, cette idée que l’union fait la force jusque dans les familles, quand il s’agit de cuisiner une ado pour lui faire cracher ses plus inavouables secrets. “-Quoi ? Comment ça, on est pas discrètes ?! Bien sûr que si ! Je reste persuadée que quand une Reyes-Espinoza devient maman, les anciennes lui font part d’un rituel vaudou ultra top secret qui vient de chez nous, et c’est comme ça que vous devinez ! Et t’es obligée de garder le secret parce que les mamas font trop peur !” que je dis en secouant la tête, comme si j’y croyais vraiment. Nan parce sérieux…j’ai vraiment toujours eu l’impression d’avoir été la plus discrète du monde.

Un trait qu’on semblait avoir en commun, Lucia et moi. C’est marrant, ça me renvoie des années en arrière, enfermée dans la chambre de l’une ou de l’autre, à passer des heures à discuter de tel ou tel mec, de ses yeux, de ses abdos, de la taille de ses biceps, et à rigoler comme des idiotes, à faire des foutus scénarios qu’on a jamais pris la peine d’essayer de mettre en oeuvre. Et c’est pas plus mal…Putain, heureusement que la mâturité est passée par là, et que j’ai compris que tout ça, c’était loin d’être le plus important chez un mec. Je retiens pas un sourire amusé à l’attention de ma cousine, me demandant si les mêmes souvenirs lui sont venus en tête, ceux des deux gamines que nous étions jusqu’à y a pas si longtemps.

Un léger sourire étire mes lèvres quand Dani continue sur sa lancée, alors qu’elle semble faire le voeu qu’Amaya ne tombe pas enceinte jeune, comme sa mère avait pu l’être étant une toute jeune femme. Mon sourire gagne en intensité, alors que je joue la carte de la provocation d’un léger : “-Abuelita Daniela…moi j’aime bien !” que je dis en m’éloignant un peu vu qu’elle tient un couteau dans la main, et que je tiens un minimum à ma vie, tout aussi monotone puisse-t-elle être. De toutes façons, Amaya est encore un petit bébé, elle peut pas en avoir un elle-même, c’est…impossible.

Je tourne le dos aux filles quelques instants le temps de fouiller dans les placards, et d’en sortir autant d’assiettes qu’il y aura de personnes autour de la table, et de faire de même avec les verres. L’un d’entre eux manque d’ailleurs de m’échapper des mains quand je me retourne un peu vivement à la suite des paroles d’Athy, qui semble penser que l’adolescente fréquente une jeune femme, elle aussi. Mon “-Hein ?!” se perd au milieu des réactions des tantes d’Amaya qui réclament plus d’explications, davantage de détails, qui râlent ouvertement sur le fait que l’aînée du groupe se la joue presque sadique sur ce coup. J’ai pas besoin de m’offusquer puisque Lucia et Ana s’en occupent, mais l’information est assez grosse pour que pendant quelques instants, je pense à autre chose que les couverts que je suis censée récupérer dans les tiroirs.

Ben ça…y’a bien une chose qu’il faut accorder à Athy c’est qu’elle sait comment s’y prendre pour maintenir le suspense, et en dire juste ce qu’il faut pour titiller la curiosité. A l’instar de mes cousines, j’ai envie d’en entendre plus, même si on aura réellement le vrai fin mot de l’histoire que quand Amaya l’aura décidé. Et quand les explications sortent de la bouche de la métisse, je laisse échapper un “-Oooh…ah ouais.” J’avoue que ça fait pas mal d’indices pour appuyer l’hypothèse d’Athena. Je lève légèrement les yeux au ciel sans pouvoir retenir un petit sourire en coin quand je vois le petit effet qu’elle a voulu donner à ses confessions, un effet plutôt réussi.

Garçon ou fille, au final…ça fait peu de différences. Ça en fait pas pour moi, et je doute que ça en fasse pour Athy. Tant que la petite est bien traitée et en sécurité, perso ça me va. “-Elle était bien, cette gamine que t’as rencontré ?” que je demande quand même par-dessus les piaillements de Lucia et Ana qui semblent en plein débat, et surexcitée comme des puces. Et en même temps, je comprends pourquoi. “-Notre petite Amaya qui grandit si vite…” que je lâche en portant la main à ma poitrine d’un air théâtral, même si pour le coup, constater une nouvelle fois à quel point elle a pu grandir, ça fait vraiment bizarre. Je crois pas être prête à ce qu’il en soit de même pour mes cadets…et pourtant, je sais aussi que j’aurai pas mon mot à dire, et qu’avant que j’ai le temps de dire ouf, ils seront devenus grands, eux aussi.

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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptyDim 24 Déc - 11:18

Latinos do it that way


Devait-elle vraiment être surprise d'entre sa plus jeune sœur et sa cousine largement protester quand elle leur dit qu'elles n'étaient clairement pas aussi discrètes qu'elles ne le pensaient à l'époque ? Pas vraiment. D'autant plus qu'elle avait à faire là à deux des femmes les plus entêtées de la famille, et oui, c'était elle qui était en train de dire ça. Et bien sûr, quand Andy commença à donner ce qui semblait être, pour elle, la vérité concernant ces soi-disant superpouvoirs de mama, Athena ne put retenir un léger rire amusé. Surtout en entendant Lucia répliquer que c'était effectivement la meilleure explication possible. Décidément, ces deux-là…

- Bah fais un gosse et tu le sauras.

Finit alors par simplement répliquer la métisse, d'un ton tout aussi amusé que le sourire qu'elle continuait d'arborer. Un sourire qui s'étira assez rapidement et encore un peu plus alors qu'elle entendait déjà sa sœur protester une nouvelle fois à ce sujet. Elle n'avait pas quelqu'un pour servir de père qu'elle balança d'ailleurs comme argument se voulant infaillible à ce moment-là. Et qui l'était plus ou moins, il fallait le reconnaitre mais bon… Là n'était pas vraiment le débat.

Mais cela fonctionna quand même un minimum pour que les deux plus jeunes femmes dans cette cuisine ne reviennent pas tout de suite à la charge. D'autant plus que l'aînée du groupe ne tarda pas à changer elle-même le sujet en revenant à celui d'origine. A savoir le fait que sa fille sorte avec quelqu'un et les conséquences que cela pouvait bien avoir. Bien sûr, quand elle évoqua la possibilité de voir Amaya tomber enceinte, une option qui ne l'enchantait absolument pas vu l'âge de sa fille, Andy ne se fit pas prier pour faire un commentaire dans la même lignée que celui d'Athena : humoristique. Enfin, pour les autres en tout cas car il fallait bien avouer que Daniela n'était pas vraiment fan de l'idée d'être appelé abuelita si jeune et si tôt. Pour le coup, elle commençait même presque à comprendre sa propre mère le jour où elle lui avait annoncé être enceinte de son premier enfant, même si à cette époque, elle avait déjà 5 ans de plus que sa fille aujourd'hui. Tournant son regard mécontent vers sa cousine, sans qu'il soit vraiment noir pour autant, elle se mit à tchipper pour bien faire comprendre que non, elle, elle n'aimait pas l'idée. Une chose qu'elle était la seule dans la famille à savoir faire et qu'elle ne faisait que très rarement pour le coup, comme si cela marquait encore un peu plus la différence entre le reste de sa famille et elle et ses origines paternelles différentes. Mais bon, elle pouvait quand même remercier son père biologique pour lui avoir appris ce petit truc typique des afro-américains.

De toute façon, Daniela finit par annoncer que vu les soupçons qu'elle avait sur l'identité de ce Dylan, le risque de voir tomber Amaya enceinte accidentellement était nul. Et pour cause, il fallait plutôt dire cette que ce pour désigner la personne avec qui sa fille sortait peut-être. Bien sûr, le fait qu'elle énonce les indices qu'elle avait pour lui faire penser ça ne tarda pas à faire réagir aussi bien ses sœurs que sa cousine mais c'était un peu le but aussi, non ? Athena ne put s'empêcher malgré tout de ressentir un certain soulagement face à la réaction des trois autres Reyes-Espinoza présentes dans la pièc, les voyant plus excitées par cette info que scandalisées comme cela aurait pu être le cas avec leurs parents. Une preuve sans doute que leur génération à elles n'avaient pas autant de mal avec l'homosexualité que celle de leurs parents, ou que le fait qu'Athena soit déjà engagée dans une relation avec une autre femme avait prouvé qu'il n'y avait rien de terrible à ce propos. Tant qu'elle pouvait s'assurer que sa fille n'aurait pas à subir le genre de commentaires qu'elle avait essuyé de la part de son père adoptif à propos de Maddy à son arrivée, cela convenait à Athena. Et presque comme pour confirmer tout ça, voilà qu'Andy demandait à Athena, au milieu des commentaires de ses sœurs, si celle qu'elle soupçonnait d'être la petite amie de sa fille était bien.

- Ca va, elle avait l'air d'avoir la tête sur les épaules. Mais bon, faudrait que je lui parle un peu plus que quelques minutes pour m'en assurer.

Répliqua la métisse tout en haussant légèrement des épaules en commençant sa première phrase. Mais il était vrai qu'il faudrait qu'elle s'assure d'en savoir un peu plus sur cette Dylan… Ou sur la personne avec qui sortait sa fille si ce n'était pas cette gamine qu'elle avait en tête. Amaya ralerait sans doute à ce sujet, elle n'avait même aucun doute là-dessus, ayant eu son âge elle aussi, mais maintenant qu'elle était dans le rôle de la mère dans cette situation, oh oui, elle ne comprenait que trop bien les inquiétudes qu'avaient pu avoir la sienne à l'époque. Surtout vu la façon dont elle avait commencé à tourner quand elle avait l'âge de sa fille. Mais elle n'eut pas vraiment le temps de philosopher plus que cela à ce sujet que la voix de sa cousine l'arrachait déjà à ses pensées et la faisait sourire. Oh oui, Amaya grandissait trop vite…

- M'en parle pas… Et je te parle même pas d'Esteban qui commence à vouloir se la jouer "homme de la maison" et à rouler des mécaniques.

Si elle le disait avec le sourire et d'un ton amusé pour le moment, il fallait bien avouer qu'à d'autres moments, ce comportement de la part de son fils lui faisait bien rouler des yeux et grincer des dents. Heureusement que Maddy savait comment vite le faire redescendre parce qu'Athena avait souvent envie d'avoir recours au bon vieux taquet à l'arrière du crâne pour le faire. Et elle épargnera bien sûr aux trois autres les autres choses qui prouvaient que son fils aussi avait bien grandi. Elles avaient toutes des frères dans cette cuisine donc elles devaient déjà se douter de certaines choses.

- Faites des gosses qu'ils disaient.

Marmonna-t-elle d'un ton faussement exaspéré. Même s'il fallait bien avouer qu'il y avait quand même une part de vrai un peu mais bon, étant la seule mère dans la pièce, autant ne pas le dire trop fort non plus pour ne pas dégouter ses sœurs ou sa cousine au cas où elles veuillent elles aussi le devenir un jour. Mais histoire de rajouter quand même un peu de dramatique dans sa déclaration, elle se resservit rapidement du rhum dans son verre avant de le vider d'un coup. Non, il n'y avait vraiment rien à dire, elles étaient toutes très douées pour le côté théâtral par moment dans cette famille.


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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptyMar 9 Jan - 21:55

Nope, j’adhère pas. Bien sûr que si, on était discrètes. On faisait toujours hyper gaffe, avec Lucia. On avait même pris l’habitude de donner des surnoms aux personnes dont on parlait, notamment quand lesdites personnes étaient des mecs. Impossible qu’on se soit fait gauler par nos mamas. Alors ouais, plutôt que d’envisager le fait qu’il est peut-être éventuellement un peu possible que la discrétion et nous, ça ait fait deux, je préfère miser sur la culture de Puerto Rico dans laquelle ont baigné nos mères respectives, et un quelconque rituel que la abuelita, pratiquante, aurait pu leur transmettre. Ah ! Et voilà que Lucia est d’accord avec moi sur ce point !

Quand pour toute réponse à nos spéculations Athena nous balance de faire un gosse pour découvrir ce grand secret par nous-même, je retiens pas une grimace et me tourne vers ma cousine en la pointant de l’index : “-Elle s’adressait à toi là !” Elle se renfrogne deux secondes alors que je laisse échapper un léger ricanement. Avoir des enfants ? Bien sûr que j’y ai pensé à l’aube de mes trente ans…mais je préférerai justifier cette décision autrement qu’en disant que c’est pour percer ce grand secret de famille que les Reyes-Espinoza se transmettent de génération en génération depuis bah…sans doute un moment déjà quoi. Je suis pas pressée de le découvrir, ceci dit. Je sais que c’est pas le moment. Enfin, outre le fait qu’il me manque la moitié des ingrédients pour faire ledit enfant, j’ai pas vraiment la situation la plus stable qui soit, à cumuler des tas de boulots pour boucler mes fins de mois et aider mes parents à joindre les deux bouts. Et sans que je sois vraiment surprise, j’entends Lucia prononcer à l’attention de sa sœur les mêmes arguments que ceux qui se bousculent dans ma tête.

Enfin ouais, on peut pas dire le contraire, on a toutes été, un jour ou l’autre, à la place d’Amaya aujourd’hui : le centre d’attention des tias, à devoir répondre à tellement de questions qu’on finissait presque par douter de notre propre prénom. Même si, vu la façon dont on vient de faire subir ça à l’adolescente, faut croire qu’aucune d’entre nous a jamais vraiment été traumatisée par ces passages à la casserole. Est-ce que les mamas débattaient entre elles après leur petit méfait, façon débrief de la victoire d’avoir donné à leurs filles l’envie de s’enfermer dans leur chambre pour les prochaines semaines ? Possible, ouais. Je suis sûre que ça éveillerait des tas de souvenirs et beaucoup de nostalgie si on leur disait qu’on venait de refaire la même chose qu’elles, sur Amaya. Même si, en avouant ça, on jetterait aussi la gamine entre les mains de ces enquêtrices du tonnerre.

Amaya a un petit copain. Je pensais pas que ça me ferait ce petit truc au fond du bide, cette étincelle qui me fait à la fois sourire et m’horrifie en même temps. Enfin, m’horrifie…le mot est un peu exagéré. Ca me fait sourire parce que bah…c’est la vie, et qu’elle s’est fait gauler par sa mère qui a balancé l’info au milieu de ses tantes, en sachant les remous que ça causerait. Et ça me flippe parce que putain…je me rends compte dans ces moments-là de la vitesse à laquelle le temps défile. Je me rends compte que la petite gamine que je gardais, à qui je faisais des tresses, et que je suppliais de pas le dire à sa mère quand je lui filais un bonbon a grandi. Vraiment grandi. Et que ouais, ça va pas s’arrêter en si bon chemin. Et ce qui est le cas pour Amaya l’est aussi évidemment pour Sofia et Bennie. Ça a un côté terrifiant de se dire que ces crevettes que j’ai tenu dans mes bras ont plus rien du mini format qu’ils étaient. Bon, et quand je vois comment grandit mon petit frère, je me dis qu’il tardera sans doute pas à me dépasser. Je sais pas d’où vient cet élan qui me donnerait presque envie d’aller les serrer dans mes bras à les étouffer, mais je le refoule, en me disant que c’est juste la vie, et que ça me passera.

Et puis bon…pas sûre que les cousines me laisseraient filer vu la teneur de notre conversation. Et tandis que Dani nous lance qu’elle se sent pas prête à devenir grand-mère, je peux bien évidemment pas m’empêcher de l’emmerder un peu. C’est normal, entre nous. C’est plutôt si je le fais pas, qu’il faut se poser des questions, et se demander si tout va bien. Elle me lance un regard qui me permet de comprendre que malgré sa réaction, elle va pas me sauter à la gorge dans la seconde en me disant de retirer ça tout de suite, et je me retrouve donc à lui faire le genre de sourire de tête à claque que je peux avoir de temps en temps. C’est de bonne guerre, comme on dit par chez nous, de sauter sur le moindre prétexte pour se lancer des taquineries à tout bout de champ. C’est jamais méchant de toutes façons, et heureusement. Ca pourrait devenir apocalyptique une telle concentration de latinas vénères au même endroit.

Une nouvelle fois, Athena balance une autre de ces bombes dont elle a le secret, laissant entendre que le petit copain serait en fait une petite copine. Ma réaction passerait presque inaperçue au milieu de celles de ses sœurs, et qui m’arrachent une mimique amusée. Bien sûr que tout comme elles, j’ai envie d’en savoir plus sur cette information là, m’étonnant presque que Dani ait mis si longtemps à la lâcher. Les décibels montent rapidement du côté de Lucia et Ana, mais c’est pas la colère qui parle c’est plutôt l’étonnement, le ravissement, la surprise, j’en sais trop rien, mais elles parlent pour douze, et je les connais assez pour savoir que dans ces moments-là, le meilleur moyen de pas se faire happer par leur conversation, où elles finissent toujours par demander ton avis, c’est de se faire toute petite.

Du coup, je profite que mes deux cousines soient lancées en plein débat pour me tourner vers Athy, et lui demander son ressenti concernant cette gamine qui est venue un jour chez elle pour faire un devoir. Hé hé…la fameuse excuse du devoir commun. A sa réponse, je me sens hocher la tête lentement, sans m’en faire pour autant. J’ai aucun doute sur le fait que ma cousine va faire ce qu’il faut pour s'assurer que notre bébé Amaya, plus si bébé que ça du coup, soit tombée sur une personne qui saura la mériter. “-Je te suggérerais bien de l’inviter à venir passer un dimanche midi avec nous, mais…” Je grimace ouvertement, avant de céder la place à un sourire franc sur mes lèvres : “-On peut pas lui souhaiter ça. Pas tout de suite. Amaya et cette Dylan se feraient teeeellement cuisiner par nos mamas.” que j’ajoute, en secouant légèrement la tête d’un air plus amusé qu’autre chose. Si j’ai jamais eu à soumettre qui que ce soit à ce rituel, j’imagine sans peine comme ça doit être impressionnant de débarquer aux repas Reyes-Espinoza pour la première fois, et y rencontrer toute la famille, en sachant que le repas prendra des allures d’interrogatoire.

Mon sourire est toujours bien présent sur mes lèvres quand j’entends mes cousines poursuivre leur conversation animée, alors que je continue de sortir les verres, puis les couverts. Va bientôt falloir que l’abuelita trouve un autre set de six, si chacun finit par ramener copain ou copine. Je glisse une œillade vers Dani, et lâche une énième taquinerie, qui au fond en est pas vraiment une. La gamine a vraiment grandi, de toutes les façons dont il est possible de le faire. A cette remarque sur Esteban, un léger rire m’échappe, alors que je devine que ça doit aussi être quelque chose à vivre au quotidien, autant de changements. “-Hé ! Peut-être que c’est pas Amaya qui te fera grand-mère avant l’âge, finalement !” que je lâche, avant de reculer vivement quand j’ai de nouveau droit à son regard. “-Ca va, je te taquine, m’arrache pas les yeux tout de suite, j’en ai encore besoin.” que j’ajoute, sans me départir de mon sourire amusé.

Un sourire qui s’agrandit à cette remarque presque dépitée que lance Dani, et qui sonne pas réaliste du tout entre ses lèvres. “-Quelle idée aussi, de les avoir écoutés !” que je réponds presque aussitôt, avant de lui demander de m’ouvrir la porte que je franchis les bras chargés des assiettes sur lesquelles sont posées les couverts. J’ai tout juste posé un pied dans le jardin que la tia me demande pourquoi sa petite fille est fâchée, et ce qu’on a fait pour la faire bouder comme ça. Et c’est vrai que quand je vois Amaya aux côtés de Sofia, chacune avec ses écouteurs enfoncés dans les oreilles, et cet air renfrogné, je peux pas retenir un léger sourire amusé. “-Nada tia. Tu sais bien que y’a pas plus innocentes que nous.” Surtout quand on est ensemble. Je le dis pas, ça sonnerait encore plus faux. Et ma tante y croirait encore moins.

Je pose toute la vaisselle sur la table en sachant que les autres adultes se chargeront bien vite de mettre une assiette devant chaque chaise, et je vais chercher la suite dans la cuisine, y retrouvant mes cousines. “-Je crois que ta fille est vexée au moins jusqu’à la fin de la journée. Et ta mère m’a déjà demandé ce qu’on avait fait à cette pauvre enfant pour la mettre dans cet état…” que je glisse dans un sourire à Athy, en m’emparant des fourchettes et des couteaux que je pose près de la porte, pour les emporter au prochain passage. “-Elle s’est isolée avec Sofia, façon ados rebelles qui en veulent à la Terre entière. Enfin, ce serait plus crédible si elles étaient pas assises sur les balançoires des petits. On était comme ça aussi, à leur âge ?!” que je demande, plutôt sérieuse, en pensant à ce changement dans le caractère de ma cadette au cours de ces deux dernières années. Je sais que la disparition de Raoul y est pour beaucoup, même si je devine aussi que c’est autre chose. Un truc que Sofia nie en bloc, bien évidemment.

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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptySam 17 Fév - 16:27

Latinos do it that way


Sans surprise pour Daniela ou même Ana vu l'échange de regard qu'eurent les deux sœurs, il ne fallut pas longtemps aux deux plus jeunes pour s'insurger à l'idée d'avoir des enfants. Et à se chamailler à ce sujet aussi mais bon, inutile de le préciser ça, pas vrai ? Même si bien vite, la conversation entre les Reyes-Espinoza et Athena ne tarda pas à lâcher une autre bombe. A savoir ses soupçons sur le fait que sa fille sorte avec une autre adolescente. Et s'il y avait bien une chose que la métisse tenait à coup sûr et de manière indéniable de sa mère, c'était l'art de faire monter la tension juste avant de lâcher ce genre d'infos. Donc oui, elle savait déjà au moment de le dire que son annonce allait surprendre et lancer des débats entre les autres femmes présentes. C'était d'ailleurs bien le cas entre ses deux sœurs alors qu'Andy se tournait déjà vers sa cousine pour plaisanter sur le fait d'inviter cette Dylan à un repas de famille pour laisser leurs mères et tantes s'occuper de cuisiner les deux adolescentes. Une idée qui fit sourire Athena bien sûr, mais qu'elle savait aussi bien que sa cousine être une mauvaise idée pour la santé mentale de ces deux pauvres gamines. Donc oui, l'idée de commencer par inviter Dylan juste chez Maddy et Athena pour laisser le soin à la métisse de mener un premier interrogatoire à la sauce Espinoza-Reyes sans les traumatiser tout de suite était bien meilleure.

- Ouais, je compte déjà les cuisiner moi avant de les lâcher au milieu des mamas y tias.

Confirma-t-elle-même verbalement à sa cousine, un sourire amusé toujours sur les lèvres et une pointe de plaisanterie dans la voix. Bien que chacune des femmes présentes dans cette cuisine sache parfaitement qu'il n'y avait qu'un pas à faire pour Daniela pour passer de la plaisanterie à la planification de ce genre de chose. Mais avant de se mettre à le faire, son attention fut de nouveau détournée par la conversation qu'elle avait avec ses sœurs et sa cousine, en venant à dire qu'Amaya n'était pas la seule à grandir. Ce à quoi, bien évidemment, Andrea ne put s'empêcher de lui répondre en la taquinant une nouvelle fois sur la possibilité qu'elle devienne grand-mère plus vite que prévu. Ce qui lui valut un regard noir de la part de la métisse bien évidemment ! Mais en même temps, à quoi d'autres s'attendait-elle réellement ? A rien d'autre visiblement vu la réponse qu'elle donnait déjà à Athena. Et bien si elle ne voulait pas recevoir ce genre de regard, qu'elle ne fasse pas ce genre de blague aussi ! Même si peu de temps après, la métisse soupira en faisant un commentaire sur le fait d'avoir des enfants. Devait-elle vraiment être surprise d'entendre encore une fois sa cousine l'ouvrir à ce sujet ? Oh, depuis le temps qu'elle la connaissait - donc littéralement depuis la naissance d'Andrea -, non.

- Je sais pas si tu te rappelles, mais Amaya n'était pas vraiment prévue au départ.

Lança-t-elle quand même à l'adresse de l'Espinoza qui était déjà en train de sortir de la cuisine pour commencer à apporter la vaisselle aux autres installés à table. Une réponse qui fit au moins rire ses sœurs, se mettant à parler de leurs souvenirs de l'époque où Athena s'était découverte enceinte de sa fille justement et de la façon dont elle avait gueulé qu'elle allait tuer Alvaro. Un souvenir qui fit également apparaître un sourire sur le visage de la métisse, mais un sourire un peu plus amer en se rappelant comment avait fini le père de ses enfants… Même s'il était vrai qu'à l'époque, elle avait eu envie de lui défoncer la tronche. Elle lui avait d'ailleurs cassé le nez d'un coup de poing bien placé en guise de bonjour juste avant de lui balancer qu'il avait réussi à la foutre enceinte puis repartir furax. Le pauvre… Et dire qu'il avait pourtant été si heureux de la demander en mariage et de lui assurer qu'il serait toujours là pour assumer son rôle de père. Et merde, voilà ! Athena avait besoin d'un verre maintenant. Voir peut-être même d'une bouteille. Et en plus, Maddy qui n'était pas là pour l'aider à faire passer cette vague de malaise…

Le retour d'Andy dans la cuisine, toujours toute sourire et amusée d'un rien, aida pourtant Athena à sortir rapidement de son petit moment de moins bien. Si elle commença par simplement rouler des yeux en entendant que sa fille se comportait typiquement comme une ado en train de bouder, elle se mit pourtant à sourire - et sans même avoir besoin de le faire - quand sa cousine demanda si elles avaient été pareilles à l'âge d'Amaya et de Sofia.

- Lucia et toi, vous étiez les pires !

Balança presque aussitôt la métisse, assez vite appuyée par Ana qui se mit à confirmer tout en hochant vigoureusement de la tête. De quoi faire de nouveau réellement rire l'aînée des quatre latinas alors que sa plus jeune sœur était déjà en train de crier au complot, à la conspiration et au coup monté - oui, Lucia et l'art du toujours plus - alors que son autre sœur lui répondait déjà en citant des exemples. Et ça, des souvenirs des bouderies des deux plus jeunes, Ana et Daniela en avaient des tas ! Mais rien de plus normal étant donné qu'elles avaient tendance à faire la gueule avec l'autre par solidarité quand l'une des deux se mettait à faire la tête. L'avantage qu'elles avaient d'être aussi proches en âge mais également aussi complices l'une avec l'autre par rapport aux deux autres. Et encore, personne dans cette cuisine n'évoquait les frères et cousins qui n'étaient plus là aujourd'hui mais qui avaient eu leur lot de comportement typiquement adolescent à cette époque.

Quoi qu'il en soit, Andy ayant déjà attraper les couverts, et Ana le plateau avec les verres - non sans avoir dit à Lucia qu'il serait sans doute plus prudent que ce soit la plus âgée des deux qui s'occupe de ça -, elles finirent par repartir toutes les quatre vers le jardin pour rejoindre le reste de leur famille, les deux autres Reyes portant des saladiers contenant déjà les différentes entrées prêtes. Personne n'évoqua le miracle de voir Lucia poser les deux saladiers qu'elle avait tenu à prendre pour ce voyage sur la table sans en renverser un seul sur le trajet, sans doute par peur de la voir se mettre à bouder elle aussi et rejoindre sa nièce et sa cousine vers les balançoires pour critiquer tout le monde. Mais il fallait quand même souligner le miracle que c'était. Même si on pouvait compter sur tia Elena pour aider à limiter les dégâts quand elle lui avait dit de lui en passer un pour le mettre plus loin sur la grande tablée installée dans le jardin. Quoi qu'il en soit, Athena venait à son tour d'en poser un et se déplaçait maintenant avec le deuxième le long de la table pour le poser plus loin quand elle tourna le regard vers les deux adolescentes occupées à maudire la Terre entière.

- Les filles, à table !

Lança-t-elle dans leur direction. Et même si les deux adolescentes firent mine de traîner un peu des pieds et de continuer à bouder, elles ne se le firent quand même pas répéter pour venir s'installer à table. Le plus loin possible de sa mère pour Amaya bien sûr, histoire de bien faire comprendre qu'elle lui en voulait, et Sofia à ses côtés pour montrer qu'elle la soutenait ! Oh tiens, pendant une demi-seconde, Athena eu l'impression de voir mini-Lucia et mini-Andy. Une chose qu'elle ne semblait pas être la seule à penser d'ailleurs vu l'échange de regard complice qu'elle eut avec Ana deux seconde plus tard, un sourire aux lèvres des deux sœurs.

Le temps de faire un autre aller-retour pour chercher ce qu'il manquait en cuisine et couper les feux devant l'être ou au moins les baisser un peu, voilà que toute la tablée était installée derrière une assiette et que chacun se faisait les plats d'une personne à une autre pour se servir. Le tout au rythme des conversations en tout genre bien évidemment, allant de l'échange de petites astuces culinaires pour les femmes aux avis sur les derniers matchs de foot pour les padres y tios. En passant bien sûr par les nouvelles des uns et des autres ou les derniers potins du quartier - ou de Van Nuys si c'est tia Elena qui les raconte. Et vint justement le moment où Elena se tourna soudainement vers Amaya pour lui demander si elle avait un petit copain, ce qui était bien de son âge après tout. Une question qui attira aussitôt l'attention d'Athena sur sa fille… Qui elle, lui laissait un regard panique et l'appelant clairement au secours alors que quelques instants auparavant encore, elle faisait mine de la détester pour les dix prochaines années. Aaaah, les ados…

- Tia, fit semblant de presque s'insurger Athena qu'on pose ce genre de question à sa fille. Amaya préfère se concentrer sur ses études pour le moment. Pas sur les garçons.

Un mensonge bien évidemment, ou du moins en partie, et Athena le savait parfaitement. Mais même si elle avait livré Amaya à Ana, Lucia et Andy, elle ne savait que trop bien aussi à quel point ses tantes à elle étaient d'un tout autre niveau. Alors oui, bien sûr qu'elle protégeait sa fille, qui semblait soulager de la réponse de la métisse, la remerciant d'un regard. Daniela lui répondit d'un clin d'œil discret alors qu'Elena était déjà en train de dire que c'était très bien aussi, que les études étaient importantes et qu'Amaya avait encore le temps de penser aux garçons. Bref, sauvetage réussi et Athena ne put s'empêcher de sourire légèrement en coin en voyant sur sa fille semblait déjà lui avoir redonné quelque point. Même si elle ne savait pas pourquoi, mais la métisse sentait quand même venir gros comme une maison le fait que son autre tante ou même sa mère n'en profite pour "attaquer" soudainement ses sœurs et sa cousine à ce sujet. Oups ?


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Andrea Espinoza
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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptyMar 19 Mar - 22:21

Un repas de dimanche en famille serait pas aussi réussi s’il était pas accompagné de ce genre de bombe, qui fait toujours son petit effet. Et la façon dont Daniela a présenté ça y est pas pour rien. Il suffit que je me tourne vers mes cousines pour savoir que la nouvelle les surprend autant que moi, et qu’on partage presque aussitôt la même curiosité, ce même besoin, presque vital, d’en savoir encore plus. Bon, à priori, on pourra pas vraiment compter sur Amaya, qui s’est déjà sauvée de la cuisine pour échapper à ce moment, qui l’a autant surprise que nous, puisque sa mère l’avait pas prévenue de ses soupçons. Au final, ce que ce ou cette Dylan a entre les jambes m’importe au final bien peu, tant que la mini Reyes est traitée avec tout le respect qu’elle mérite.

Enfin ouais, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce serait vraiment pas un cadeau de jeter cet autre ado au milieu de nos mamas respectives, au cours de l’un de nos fameux repas dominical. Bon, en même temps, dimanche ou pas dimanche, l’issue serait sans doute la même, et rimera plus avec interrogatoire en bonne et due forme qu’avec agréable conversation autour de grillades et autres mets de chez nous. Et même si je connais le caractère de ma cousine, dont je partage quelques traits, je sais aussi qu’elle aura bien plus de tact avec les deux adolescentes que nos génitrices en auront jamais. Même si bon, quand je l’entends utiliser le mot “cuisiner”, j’imagine que ça en dit déjà bien assez long sur le genre de moments que vont passer Amaya et son amie, et ouais, peut-être que l’espace d’une ou deux secondes, je me dis que j’aimerai pas être à leur place.

Même si on est toutes passées par là à un moment ou à un autre, et qu’importe nos âges respectifs, ça reste un de ces instants où t’as beau avoir tes frères et soeurs et tes cousines juste là, à côté de toi, tu te retrouves quand même le centre d’attention de trop de paires d’yeux qui te scrutent avec attention tandis que les questions tombent, que les matriarches Espinoza-Reyes cherchent les failles dans les récits -et les trouvent, bordel- et étudient les moindres de nos réactions, de nos joues rougies par la gêne à nos regards fuyants. Et savoir qu’elles vont ensuite faire un débrief, bien loin de nos oreilles, ajoute encore à la pénibilité du moment. Enfin, pour ma part, ça fait une éternité que je suis pas passée par là, et franchement, même si j’y accorde aujourd’hui bien moins importance, presque pas même pas à vrai dire, je peux pas dire que ça me manque. J’aime bien l’idée que mon jardin secret le reste, et qu’on évite de débattre en famille pour savoir si mon mec a le droit de continuer à le rester ou pas.

Enfin, avec tout ça, la table va pas se mettre toute seule, et on va pas se mentir, mon ventre commence à gargouiller face à tous ces plats et l’odeur alléchante qui s’en détache. J’évite souvent de prendre un petit déjeuner le dimanche matin -le litre de café compte évidemment pas- parce que je sais que les repas en famille sont de ceux où on se remplit bien la panse avec tout ce qui a été préparé par les uns et par les autres. Et quand je regarde autour de moi, je me dis que ce dimanche fera pas exception aux autres.

J’ai à peine mis le pied dehors pour apporter les couverts et les assiettes que mon regard se pose sur Sofia et Amaya, exilées dans un coin du jardin, sur les balançoires, en train d’écouter leur musique, coupées du reste de la famille. Je retiens pas une grimace, même si l'interpellation de mama Reyes m’empêche de trop m’étendre sur ce que j’ai sous les yeux. Allons donc ! Et voilà que les adultes sont directement pointées du doigt par la féroce grand-mère d’Amaya, qui se demande déjà ce qu’on a fait à sa petite fille. Rien d’autre que la taquiner sur sa potentielle vie amoureuse, pas de quoi fouetter un chat ! Enfin…je peux aussi comprendre que l’ado se soit un peu crispée que le sujet soit abordé devant ses tantes et moi, même si elle devrait se douter qu’on pensait pas à mal du tout…et que les mamas seront bien plus impitoyables.

Je rentre me mettre à l’abri de la tonne de question que la tia s’apprête à me faire pleuvoir dessus, et peux pas m’empêcher de laisser échapper un commentaire sur le fait qu’on a peut-être bousculé un peu trop Amaya, qui boude désormais avec Sofia, l’activité préférée de ma soeur ces derniers temps. Et quelle n’a pas été mon erreur de demander si on était pareilles à leurs âges, et d’entendre aussitôt Dani me répondre que Lucia et moi on était les pires, une affirmation aussitôt reprise par Ana, alors que ma plus jeune cousine et moi échangeons un regard outré. Trois, deux, un, et c’est parti : “-HEIN ?! Mais pas du tout ! C’est n’importe quoi ! On était les plus sages. Les plus mignonnes ! Les rayons de soleil de cette famille !” Nos voix, à Lucia et moi, s'emmêlent, s’élèvent, se superposent, bref, c’est une joyeuse cacophonie alors qu’on se défend face aux accusations de nos aînées.

Et par dessus notre maigre défense, voilà qu’Ana se met à sortir des tas d’exemples de ses poches, comme si elle les avait gardé là, juste au chaud, prête à nous les balancer à la première occasion : “-Mais normal, Raoul avait piqué notre ballon ! T’as raison, c’est un complot !” que je rétorque en interpellant directement Lucia : “-Viens ! Filons d’ici, ça pue le coup monté ! Dans cinq secondes elles vont commencer à faire la liste de toutes les affaires qu’on a empruntées et oublié de rendre !” que je dis en mimant des guillemets sur le mot “oublier” avant de passer le bras autour des épaules de ma cousine, sans plus pouvoir retenir mon sourire.

Ah ouais, ils sont sympas pour ça aussi, les dimanches. Ressasser des tas de souvenirs, et en faire de nouveaux. Bien sûr qu’on s’est pas vexé avec Lucia, on est plus ces gamines au caractère imprévisible qu’il nous est arrivé d’être par le passé. Bon, on peut pas dire non plus qu’on est devenues hyper posées, et qu’on ferait mentir toute personne disant que les latinos ont un caractère assez prompt à l’énervement, je dis juste qu’on a changé. Qu’on a grandi. Mûri.

Au final, on finit par se retrouver tous autour de la table. Je résiste pas à l’envie d’étreindre brièvement mon père avant de m'asseoir entre Bennie et Lucia, alors que les plats passent de main en main, et que les assiettes se remplissent bien vite. Et là où on aurait pu s’attendre à ce que chacun fonde sur sa nourriture, et qu’on entende plus que le bruit des couverts s’entrechoquant, c’est bien mal connaître notre famille. Ça parle recettes de cuisine, ça parle potins, ça parle matchs de foot, et ça parle nouvelle recette de rhum arrangé alors que Lucia a toute mon attention de goûteuse officielle. Je suis en train de hocher la tête avec conviction à ses paroles, portant mon verre pour en boire quelques gorgées, quand la tia Elena est la première à lancer les hostilités, même si aucune des femmes de cette famille présente ça comme ça.

Amaya est la première à faire les frais de la curiosité de notre tante, et si Lucia et moi échangeons rapidement un bref regard, on voit aussi bien vite l’appel au secours silencieux qu’adresse la gamine à sa maman, qui répond présente aussitôt pour la sortir de là. Enfournant un morceau de tortilla dans ma bouche, j’écoute avec attention la réponse de Dani, alors que les regards de toutes les mamas y tias sont tournés vers Amaya, qui donnerait sans doute tout ce qu’elle a pour se laisser glisser sous la table et disparaître. Elena a l’air de trouver que la réponse de la métisse est acceptable, et pendant cinq minutes, on entend plus que les mères déblatérer sur l’importance des études, des diplômes, et toutes ces conneries-là. De nouveau, je peux pas retenir un coup d'œil vers Lucia alors que je lève les yeux au ciel en secouant légèrement la tête, me retenant de rappeler que les Reyes-Espinoza sont pas des plus connus pour leur assiduité sur les bancs de l’école. Et la fac ? N’en parlons même pas. On nous a vite rabâché les oreilles avec la nécessité de travailler vite, d’avoir vite un salaire, pour aider la famille.

Quand elles ont fini de raconter leurs bêtises, tous les visages convergent vers Sofia, comme si les madres partageaient qu’un seul cerveau, et c’est à la fois flippant et fascinant. Disons…50/50. Sauf que Sofia est Sofia, et qu’elle redresse le menton face à cette oeillade collective, regardant tour à tour chacune des femmes présente autour de la table de ce regard noir qu’on lui connait désormais trop bien, cette lueur de “allez y, osez” qui y brille de mille feux. Et putain, je peux pas dire, je suis carrément fière de la voir tenir tête à nos mères et tantes comme ça, sans trembler une seule seconde. Cette gosse a un foutu caractère, mais il est pas encore né celui qui lui cherchera des poux sans que Sofia se défende. Je retiens pas un léger ricanement face au comportement de ma frangine qui, l’air de rien, fini par attraper son verre de soda et continuer son repas comme si elle avait pas été le centre de l’attention trois secondes plus tôt.

Sauf que ouais, autour d’une table de commères avides de nouveautés, c’était la dernière chose à faire. Je sens le coude de Lucia s’enfoncer doucement dans mes côtes, ce qui me détourne quelques instants de mon assiette, alors que mon regard se tourne vers ma cousine, puis vers la gauche quand je suis le sien. Et c’est là que je les découvre, les trop nombreuses paires d’yeux occupées à me scruter, alors que je me retiens de lever les yeux au ciel. Voilà, j’aurai du être une sœur fière et silencieuse. Bien évidemment qu’il leur faut leur dose, à ces droguées du ragot, et qu’elles iront bien mieux quand elles auront soit de nouvelles infos croustillantes à se mettre sous la dent, soit l’opportunité de faire la morale à l’une d’entre nous. Et je peux bien me sacrifier pour la team.

Aussi, je lève un index, coupant court aux intentions des unes et des autres, prends le temps de mastiquer ma bouchée, avant de répondre : “-Non, je n’ai pas de petit copain. Oui, c’est laaaaargement de mon âge, inutile de revenir sur le sujet, je n’ai pas oublié depuis la dernière fois que vous avez cru bon de me faire cette piqûre de rappel. Non, abuela ce n’est pas de l’insolence, et oui, peut-être qu’un jour, moi aussi je songerai à faire de mama une grand-mère, même si je n’ai même pas trente ans, et encore de longues années devant moi pour y penser, même si bien sûr, vous avez raison, le temps passe, mes ovaires sont en train de se dessécher à l’intérieur de moi, et que plus j’attendrai, moins je voudrais d’un homme dans ma vie.” que j’énumère d’une traite, avant de prendre une grande inspiration. “-Ça va, j’ai répondu à tout ? Vous savez quoi, on a qu’à dire que je me concentre sur mes études moi aussi.” que j’ajoute, filant à mon tour un coup de coude dans les côtes de ma voisine quand elle fait mine de pouffer à son tour. Elle a pas retenu la leçon, bordel ?! Faut pas avoir de réaction ici, sinon, on est direct dans le viseur des mamas !

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MessageSujet: Re: Latinos do it that way   Latinos do it that way EmptyJeu 28 Mar - 23:03

Latinos do it that way


Bien évidemment, les deux plus jeunes Reyes-Espinoza de la pièce ne tardèrent pas à se rebeller et à s'exclamer que les deux plus âgées ne faisaient qu'exagérer ou même inventer les anecdotes qu'elles étaient en train de raconter. Et bien sûr, d'un simple échange de regard, Athena et Ana mirent tous les pseudo-arguments des deux autres de côté, dans la catégorie "non recevables". Un dimanche comme un autre en fait dans cette grande famille aussi turbulente qu'aimante.

Mais maintenant que tout - ou presque - est prêt, elles n’ont plus vraiment d’excuses pour ne rester qu’entre elles dans la cuisine, à se raconter les derniers potins ou à débattre sur le calme des deux dernières durant leur enfance et leur adolescence. D’autant plus que l’aînée du groupe connaissait très bien la mauvaise foi dont ses cadettes pouvaient faire preuve pour tenter de se justifier ou de se dédouaner. Si bien que quelques instants plus tard seulement, voilà Daniela en train d’appeler sa fille et sa cousine - et si, malgré la différence d’âge entre Sofia et elle - pour passer à table avec le reste de la famille.

Là encore, l’animation est au rendez-vous entre les discussions qui se lancent, les plats qui se passent de mains en mains, les mamas qui demandent telles ou telles recettes… Même s'il ne faut pas longtemps pour que les mamas ne s'intéressent plus vraiment aux diverses recettes des plats qui passent d'un bout de la table à un autre mais plutôt aux vies sentimentales des unes et des autres. Bien que leur attention se tourna avant tout et surtout sur Amaya, le prenant aussitôt comme cible pour la plus grande panique du moment de l'adolescente. Au point que cette dernière oublia presque aussitôt qu'elle en voulait à sa mère pour chercher de l'aide du regard vers elle. Et bien sûr qu'Athena répondit présente à la détresse de sa fille, ne tardant pas à renvoyer les mamas et leurs curiosités ailleurs en utilisant un argument que même elles ne pouvaient réfuter. Pour preuves d'ailleurs, elles se mirent presque à débattre de combien effectivement, les études étaient importantes, alors que Daniela croisait le regard de ses sœurs et de sa cousine avec un sourire amusé au coin des lèvres. D'un simple regard, la métisse avait parfaitement compris qu'elles pensaient exactement la même chose qu'elle : que c'était assez comique de les entendre dire ça quand on savait que personne dans cette famille n'avait dépassé le lycée. Et encore, quand ils l'avaient terminé…

Mais bien vite, la curiosité des trois mamas se fit plus forte et elles ne tardèrent pas à tourner leur regard vers l'autre adolescente en âge d'avoir ses premiers émois amoureux : Sofia. Même si cette dernière se mit presque à les défier du regard d'oser poser la question que tout le monde savait en train de brûler les lèvres des trois sœurs commères. Une réaction qui fait pouffer aussi bien sa sœur que ses cousines, Athena dans le lot. Et si elle sait qu'elle n'a rien à craindre de ce côté, la métisse entendant assez vite Ana arrêter ça, comme pour s'assurer de ne pas attirer l'attention sur elle. Une chose qui marche étonnamment pour le coup, mais sans doute parce qu'Andy n'a pas pensé à faire la même chose et s'est donc faite tout de suite repérer par les mamas. Qui décide de répondre au trio infernal, contrairement à sa sœur, mais en se lançant dans une tirade qui fait apparaître des sourires amusés sur les visages de Daniela et Ana, se retenant toutes les deux du mieux possible pour ne pas se mettre à rire, comme Lucia un peu plus loin d’ailleurs. Mais quand leur cousine achève son monologue en reprenant l’argument utilisé par Athena pour défendre sa fille, ça en est trop pour la plus jeune de la fratrie Reyes, qui se met déjà à rire avant même qu’elle ne le réalise. Et le coup de coude que lui envoie Andrea dans les côtes ne semble pas suffire à la calmer, attirant bien évidemment le regard des mamas sur elle.

Lucia le remarqua vite, les yeux braqués sur elle, mais il lui fallut quand même encore quelques secondes pour se calmer totalement. Puis, se raclant la gorge comme si cela pouvait l’aider à reprendre son sérieux, elle en profita également pour se redresser légèrement, affichant déjà ce petit air que ses deux sœurs ne lui connaissaient que trop bien. Celui qu’elle avait quand elle s’apprêtait à sortir une dinguerie avec tout l’aplomb et l’assurance qu’elle pouvait avoir.

- J'envisage de faire comme Dani et de me trouver une nana.

Balança-t-elle alors, de but en blanc, et provoquant immédiatement une réaction chez toutes les autres personnes autour de la table. Si Athena manqua de peu de s’étouffer avec son verre, elle n’eut pas la moindre difficulté à voir ses enfants se mettre à pouffer de rire avec Sofia et Bennie. Ils n’étaient pas les seuls d’ailleurs, la métisse pouvait clairement voir le sourire amusé de ses deux tantes à cette réponse alors que sa mère, elle, n’avait pas l’air de trop savoir comment prendre ça. Son père par contre, autant dire qu’il tirait une tête de six pieds de long depuis la réponse de sa plus jeune fille. Une chose qu'Ana vit autant que les autres mais dû sentir qu'il fallait vite désamorcer la situation avant que cela ne parte en vrille. Raison sans doute pour laquelle elle prit de court les mamas pour relancer la conversation en demandant comment ça se passait à l'école pour les quatre enfants autour de la table.

Et bien vite, l'ambiance se fit de nouveau plus détendue durant le reste du repas. Ouf. Même s'ils eurent droit à un concert de soupir agacé de la part des quatre enfants quand il leur fut demandé - de façon à ne pas pouvoir refuser, bien sûr - de débarrasser la table une fois le repas terminé. Ils le firent quand même, en trainer des pieds et en râlant, comme toujours, mais, comme toujours également, ils le firent bel et bien. Le temps pour les sœurs et leur cousine de faire la vaisselle et de terminer de tout ranger, le tout en papotant encore de tout et rien, pendant que les mamas avaient repris leurs échanges de potins dans le jardin et que le reste de la famille s'occupait aussi dans la bonne ambiance. Athena venait d'ailleurs tout juste de s'essuyer les mains après avoir fini sa partie de la vaisselle quand elle reçut un message de la part de Maddy. Un coup d'œil rapide pour savoir si c'était du perso ou par rapport au clan et déjà, la métisse savait qu'il fallait qu'elle décolle d'ici assez vite pour rejoindre sa compagne. Rien de bien grave mais malheureusement, son rôle chez les Brawling Profits ne prenait pas de dimanche, lui.

- Bon, je crois qu'on va pas tarder nous.

Annonça-t-elle simplement à ses sœurs et à sa cousine en rangeant son téléphone portable dans la poche de son jeans. Le temps de trouver une excuse qui puisse passer, de rappeler à Esteban qui décidait dans cette famille - elle bien évidemment ! - et de rappeler à sa mère qu'elles n'avaient qu'une semaine à patienter avant de se revoir, et encore, si la métisse ne passait pas chez ses parents dans la semaine, et déjà Athena était sur le départ, comme elle l'avait annoncé. Bien sûr que le reste de sa famille avait râlé un peu de la voir partir si tôt après le repas mais d'un autre côté, elle savait qu'ils ne lui en voudraient pas longtemps. D'autant plus que c'était une famille unie, ce qui ne laissait pas de doute possible sur le fait qu'ils pourraient la revoir rapidement, tout comme ses enfants, et sans avoir besoin d'attendre des mois et des mois pour ça. Non, la semaine prochaine suffirait pour l'attente.


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the woman behind "The Man"
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