[TERMINE / RP COMMUN 6.2] Love at the first fright

Résumé:

love at the first fright

le 14 février 2021, à Van Nyus

Un sentiment de panique commençait à pénétrer sa psyché tandis qu'Elsa tirait sur son bras pour le traîner sur la piste de danse. Cependant, la proposition du quasi-trentenaire d'immortaliser cette soirée en un cliché interrompit la Blackened Beauty dans son élan. Elle eut quelques secondes de flottement ; secondes qui parurent durer une éternité. Oz profita néanmoins de cet instant pour arracher son bras des griffes vernies de Reed. Il jeta ensuite un regard désespéré autour de lui, et réalisa qu'il avait attiré l'attention de ses amis. Kenan avait l'air quelque peu sceptique quant à cette scène dont il était le témoin, et Pixie l'imitait, tous deux un sourcil arqué. Ils échangeaient des mots que Sohan, bien trop loin, ne put saisir. Quant à la Marine, elle l'observait, surprise d'abord, avant de se laisser aller à un rictus cruel. Le type à son bras eut une moue désapprobatrice. Qu'étaient-ils en train de dire ? Se moquaient-ils de lui ? Non, jamais Pixie ne permettrait ça ! Peut-être qu'ils s'inquiétaient pour lui alors... ?
Sohan ne put spéculer plus longtemps sur les pensées et paroles qui animaient le quatuor. Sam avait perçu la détresse dans sa voix et son regard, et il encouragea les deux amis à aller prendre une photo. Elsa se rangea à son avis, étonnamment peu contrariée et contrariante. Peut-être parce qu'elle savait que même si Sohan tentait de gagner du temps, elle finirait par le traîner sur la piste de danse. Elle lui laissait juste un bref sursis qui ne changerait strictement rien à l'issue de ces cinq prochaines minutes. Ils partirent donc faire cette fameuse photo, et le cliché qui les figea pour l'éternité fut... fabuleux. Elsa ne s'en remettait pas de tant de beauté ainsi condensée dans leurs deux êtres.

Puis ce qui devait arriver arriva. Or, ses résistances des précédentes minutes à aller sacrifier toute fierté sur cette foutue piste de danse s'étaient étiolées. Alors Reed put le tirer sur la piste où ils retrouvèrent le cuistot.
Sam était euphorique, et son entrain déteignit sur Oz. Le jeune homme braquait régulièrement ses yeux globuleux sur son futur meilleur ami. Peut-être était-ce la MDMA qui lui insultant une telle envie de franche et sincère amitié, mais toujours était-il que Sohan voulait lui faire plaisir. Alors il bougea son corps de façon étrange, mal coordonnée et en décalage avec la musique. Pourtant, son oreille était habituée à entendre les lignes de rythme, mais il se sentait incapable de discipliner ses mouvements. Son corps lui appartenait de moins en moins.

Oz perdit rapidement la notion du temps. Sam finit par leur annoncer – péniblement – qu'il avait besoin de s'asseoir. Ellroy hocha avec vigueur la tête, ce qui fit trembler l'univers. Un sentiment de nausée écrasa alors son estomac. Il continua de danser, espérant faire passer cette sensation qui s'accrocha à ses tripes. Quelque peu blême, il finit par gueuler à l'oreille d'Elsa : « Je ne me sens pas bien. Je vais me chercher de l'eau. Tu veux que je te ramène quelque chose ? » Parler lui fit réaliser qu'il avait une sacrée pâteuse et le souffle court. La commande prise, Sohan rejoignit le bar d'un pas lourd. Il ne comprenait pas comment le cachet d'ecstasy avalé quatre heure plus tôt pouvait encore lui faire un tel effet. Il se sentait en pleine montée.

Les deux gobelets en main, Ellroy repartit en direction d'Elsa. Une silhouette familière lui fit soudainement face, l'air agressif. Une décharge de peur irradia le corps du jeune homme qui eut un pas de recul.

(c)syndrome

Spoiler:

love at the first fright

Saint-Valentin trop pipou à Van Nuys

Elsa n'était pas même arrivée sur la piste de danse qu'elle commençait déjà à sauter sur place, jusqu'à ce que Sohan la coupe dans son élan. Depuis quand il aimait se faire prendre en photo celui-là ? Elle hésita, le regard moitié mort posé entre les corps en mouvement. Danser c'était quand même grave cool, et elle sentait que ses muscles en avaient besoin. Mais comment dire non à l'idée de capturer Oz avec une fausse moustache et un nez de clown ? Hein ? Comment ?!
"Okaaaay allons-y !". Changement de direction, donc. Elsa attrapa à nouveau le nouveau de bras de son pote pour filer en direction du photographe, laissant le cuisinier seul sur la piste. Il avait l'air de s'en carrer la nouille.
Evidemment, Elsa plongea les deux mains dans le bac plein d'accessoires en tout genre, choisissant avec soin ce qu'elle allait se foutre sur la tronche : un chapeau de paille et un nez lumineux. Sans vraiment lui demander son avis, elle sauta au cou de Sohan pour y accrocher un collier de fleurs, et lui colla une vieille moustache en travers de la bouche. "On est PAR-FAITS", lâcha-t-elle, ébahie par tant de beauté.
Un joli souvenir d'une soirée qui serait - elle en était certaine - mémorable.

De retour au milieu des corps en mouvement, Elsa laissa enfin libre cours à ses talents de danseuse, qui consistaient principalement à bouger dans tous les sens et à sauter sur place. Même Sohan finit par se prêter au jeu, le regard rivé sur le beau gosse qui trainait avec eux. Il voulait le pécho ou quoi ?
Sans doute, vu qu'il s'empressa de se tirer lorsque Sam choisit d'aller poser son cul. Super les potes. "Ouais, le même punch que t'a'l'heure s'teuplaît, le truc fort là !".
Qu'ils se barrent ! Elle n'avait besoin de personne pour s'amuser ! Et vu comme la dévorait du regard le mec en cravate bleu, elle devait être rayonnante. Voyant que le terrain était dégagé, il s'approcha sans discrétion, et lui glissa un mot à l'oreille qui lui arracha un sourire. ça sentait le bon plan à dix kilomètres.
Bim, échange de numéro, sourire charmeur et rendez-vous fixé pour le samedi suivant : Elsa avait remporté le gros lot. Elle avait bien gagné le droit de trinquer en l'honneur de ce joli contrat. Mais comment trinquer sans verre, hein ? Il s'était perdu Oz ? C'était pas comme si y'avait qu'une seule pièce dans cette putain de salle ! Incroyable comme il fallait tout faire soit-même...
Légèrement agacée, Elsa retrouva Sam, toujours le cul posé sur une chaise. Ils lui servaient à quoi tous ces muscles si c'était pour passer son temps à rien faire ? "Dis, t'as pas vu Sohan ? Il est parti me chercher à boire mais il est jamais revenu !".

Le con.

code by bat'phanie

Spoiler:

Bon, on va pas se focaliser sur ce connard. Ou sur les éventuels autres que je pourrais croiser hein. Parce qu’en fait, tout roule. Genre vraiment. Au top. Ce cocktail est vraiment super bon. Et je suis de trop bonne humeur. Mes amis sont là, ma copine est là. Tout le monde est là. C’est cool. C’est hyper cool. Je bois la fin de mon verre d’une traite, un large sourire flottant sur mes lèvres alors que je continue de parler avec mes copains.

Et je crois, je suis pas sûr hein, que je commence à parler un peu trop vite. Encore plus que d’habitude. Je le vois bien à la tête de Josh qu’il y a un truc qui cloche. Ptet que j’oublie quelques mots dans mes phrases mais, tant qu’on me comprend c’est le principal non ? Remarquez, même si on me comprend pas, c’est pas grave. Parce que c’est cool. C’est la fête. Et on s’amuse. Ca arrive pas souvent en plus, alors, faut en pro-fi-ter.

Je suis sur le point de proposer à Pixie d’aller danser, parce que danser, c’est cool. Ca permet de bouger dans tous les sens, et c’est cool de bouger. J’aime bien. Sauf que j’ai un remake de koala qui me saute au cou. Woooow c’est qui ça déjà ? J’ai pas trop le temps de rebrancher mes deux neurones qu’elle se met à me parler, genre super contente. Je parle aussi vite qu’elle ? J’sais plus. Et je la connais d’où déjà ? Elle s’appelle comment ? Darla ? Carla ? Sarla ? Nan, c’est pas un vrai prénom ça. Carla ! Ouais, c’est ça. Je crois. Enfin, on s’en fout. C’est cool. Et j’écoute qu’à moitié ce qu’elle me raconte, alors que j’essaie de me rappeler d’où je la connais. Oh, c’est pas la meuf que j’ai empêché de se faire prendre à parti par un militaire un peu trop zélé ? Ouaaaais. C’est ça. Ptain, je suis TROP doué. « Hééééé la forme …rla ? » Avec un peu de bol, avec le bruit, elle entendra pas que j’ai oublié la moitié de son prénom. Le talent, je vous le dis. En tout cas, j’me rappelle rapidement son obsession pour les chats. Et le machin pour décorer les bouquins là. Le truc inutile qui me rendrait dingue au bout de cinq minutes. Ah. Mon verre est vide. Fait chier. « Blablablablaaa ». Et blaaaa ! Je crois que c’est à peu près ce qu’elle dit. Sans me lâcher le bras d’ailleurs. Sauf que j’en ai besoin de mon bras !

Elle finit par me glisser sa carte de visite dans la poche. Elle bosse dans la sécurité. Okay. Cool. Et elle m’embrasse sur la joue avant de filer. Oh tiens. C’est Michelle en fait son prénom. Hum. Tant pis. De toute façon, je me suis déjà tourné, téléphone en main. Parce que Josh va… DANSER. Ca, c’est encore plus cool.

Spoiler:

Ma mâchoire se crispe et je me retiens le gifler, j’aurais sans doute plus mal que lui. Quel connard. Si je bous intérieurement, je le laisse filer sans rien ajouter, finissant mon verre d’une traite.
Et il est sacrément bon ce cocktail quand même !

Je lance un regard à Triss quand elle parle de Sohan. « Il est pas ridicule, perché ouais, mais… C’est Sohan. » On touche pas à Sohan. Ni à Kenan.
C’est marrant tiens, leur nom finissent pareil !

Je papillonne des cils et récupère un verre plein. Kenan a soudainement l’air encore plus… survolté que d’habitude. Enfin dans le bon sens pour le coup, mais c’est bizarre quand même non ?

Enfin bref. Je me fais apostropher par un petit groupe, qui commence à me parler de mes dessins. Je mets quelques secondes à raccrocher les wagons et à comprendre de quoi ils parlent. Wow. Ils ont l’air sérieux en plus quand ils me refilent des cartes de visites avant de partir ailleurs. Okay. Cool. Merci ? Je me tourne pour avoir l’avis de Kenan – on sait jamais que j’ai loupé un truc – pour voir une nana lui sauter dessus. Evidemment je me renfrogne, sourcils froncés et tout.

Mais n’empêche, il fait chaud un peu non ? Je regarde mon verre, que j’ai de nouveau vidé en papotant avec ces fans inespérés. De l’eau serait peut-être bien. Hum. Et je me fige alors que je me reçois un verre – pas rempli d’eau – au visage. Je n’ai pas le temps de réagir et d’engueuler la personne qu’elle a déjà disparu. Mais sérieusement ? C’est pas vrai, c’est abusé quand même, heureusement que c’est arrivé maintenant et pas avant que je tombe sur les autres et…
Je grogne quand je suis de nouveau bousculée, et ma main attrape le bras qui se barrait avec ma pochette. « Hééé ! Tu crois quoi gamine ! J’ai fait ça quand j’avais la moitié de ton âge ! Arrête tes conneries et dégage maintenant ! » Non mais sérieux ? Le verre suffit pas, faut que… Putain mais j’ai même pas de tunes, c’est mes pilules et du maquillage ! Ah en parlant de maquillage, faudrait que j’aille voir à quel point je ressemble à rien là non ?

A défaut, j’attrape un verre qui passait par là, le vidant pour me calmer un peu les nerfs. Et j’ai toujours chaud. J’ai pas bu tant que ça pourtant… Je fais quelques pas avant de jurer de nouveau. J’ai vraiment la tête qui tourne et je me sens pas hyper bien. « Kenan ? » Je me retourne sans le voir. Il est sans doute avec cette pétasse. Et c’est qui elle d’abord ? Et de quel droit il me fait des scènes alors qu’il se fait tripoter devant tout le monde ? Si je lui en colle une, ça ira mieux ? Je sais pas trop auquel des deux… Les deux ? Les deux c’est bien.

Et je reconnais enfin des silhouettes. Sauf que je crois que j’arrive pas vraiment à les atteindre. « Zavez vu… » Je tourne sur moi-même, le cherchant tout en parlant – tiens, je me demande si je suis aussi pâle en vrai que dans ce miroir ? – et j’aurais pas dû bouger aussi vite. Ma main attrape le bras de Josh. Ou Josh m’attrape quand mes jambes cèdent, je sais pas trop. Toujours est-il que ça marche pas des masses et que je me retrouve à terre… qu’on se retrouve à terre… Et que je continue de me sentir mal.  

Spoiler:

Une jeune biche égarée ? Certainement pas. Plutôt une professionnelle en puissance. Il connaissait bien le couplet, il aurait peut-être même droit à une petite gâterie avant qu'elle lui présente la note pour la suite ! Elles savaient y faire ces catins ! Quel mec refuserait de payer alors qu'il était au bord de l'explosion ? Aucun, ou du moins, pas toi. Payer pour baiser, c'était pas quelque chose qui te dérangeait, c'était même bonnard. Parce que quand tu payais, il y avait obligation de résultat, tu te sentais légitime à assouvir tes fantasmes les plus tordues. T'avais payé le droit d'utiliser son corps, elles ne pouvaient pas se dérober souvent il suffisait de juste rallonger un peu la mise de départ et c'était plié. Est-ce que tu comptais passer à la caisse ? À voir.
Alors qu'elle te tenait le bras tout en déblatérant un flot continue de paroles dont t'avais pas grand chose à foutre, tu sentis que ton pardessus était légèrement tiré en arrière, subtil, mais suffisamment marqué pour que tu te retournes et que tu puisses saisir la main du voleur. De la voleuse en l’occurrence. Sauf qu'elle arriva à se dégager, profitant du fait que tu avais une nana à l'autre bras. Tu ramassa ton portefeuille qui était tombé et le temps de te redresser, la voleuse avait disparut. Tu la chercha du regard mais la belette qui était à ton bras te souffla une meilleure idée afin de dissiper la contrariété qui te prenait les tripes. Oui, tu aurais voulu te la faire cette petite voleuse, mais t'arriverais jamais à la retrouver dans la cohue générale, autant aller se faire sucer. « Passe devant je te suis ». T'en profite pour lui coller une main au cul, c'était ferme et moelleux à la fois, tu te régalais par avance de se petit cul que t'avais bien l'intention de claquer !

Te faire embarquer comme ça par une tapineuse des B.B, c'était pas ce qu'il y avait de plus sécurisant, tu le sais, mais tu comptais pas la suivre trop loin non plus. Il y avait du monde, les toilettes n'étaient guère loin, c'était trop risqué de tenter quoi que ce soit contre toi ici, aussi proche de tout se monde, elles n'étaient pas tupide. Non, elle n'était pas stupide, mais la haine qu'elles te vouent est bien plus grande que tu ne l'imagines.
Te voilà désormais dans les toilettes et tu commences à avoir un début d’érection, tu ne gênes plus pour tripoter le cul de la petite salope qui te tire jusque dans une cabine de chiottes par la ceinture. Elle était déterminée semblait-il. « Fais ça bien, comme une grande fille ! Si je sens une dent tu peux dire adieu au pourboire ! » Elle te souris et sans même fermer la porte de la cabine, elle te baisse ton Levis, le caleçon tombe aussi. Ta verge est tendue bien droite, prête à recevoir le traitement qu'elle mérite lorsque la porte des toilettes s'ouvre. « Merde, ferme la... » T'as pas le temps de comprendre, la petite catin se relève et te pousse. La scène,toi, avec pantalon et caleçon sur les genoux, tu pars en arrière, impossible de te rattraper, tes pieds sont entravés par les fringues, mais t'as les mains de libre et t’arrive à tomber sur les chiottes, assis. « À quoi tu joues salope? ». Bordel, un traquenard t'aurais dû te méfier d'avantage. Elle n'est pas toute seule, trois nanas venaient de débarquer, bien vêtu, des participantes à la soirée sans aucun doute. Mais cagoulés et armés. Poing américain, batte de base-ball et club de golf. Le but était clair. Te faire la fête ! Sans même prononcer un mot, elles passèrent à l'action.

T'avais un avantage, la cabine était trop petite pour qu'elles t'attaquent à trois, c'est ce qui te permit d'ailleurs de les repousser pendant un temps. Ça et le fait qu'elles avaient pas des armes super adaptés pour un endroit si petit. Tu pris tout de même un premier coup de batte dans les côtes, t'arrive à te relever malgré ça, toujours entravés au niveau des pieds, tu te défendis avec une certaine vaillance, t'arriva même à coller deux bonnes droites à l'une d'entre elle qui s’effondra presque, mais le coup de poing américain qui te cueillit en plein visage eu raison de ta combativité. Tu t'écroules, le nez en sang, cassé sans aucun doute et tu prends une avalanche de coup sur la gueule. Les coups tu connais ça, tu te mets en boule, les mains sur la tête, le coup de batte que tu reçois dans les côtes  te fais tourner de l'oeil, probablement de la casse à ce niveau là aussi. Le plus humiliant pour toi, c'est pas les coups, c'est d'être sur le sol des chiottes, dans les éclaboussures de pisses de tout les connards qui sont passés avant, défroqué, à te faire passer à tabac par cette bande de salope. Combien cela dura ? Tu ne sais pas, tu es désormais dans les vapes, tout est flou, la seule chose qui est clair, c'est la signature du designer du chiotte devant toi, Jacob Delafon.

Spoiler:

Spoiler:

Plus la soirée avance et plus je me détends. C’est un sentiment un peu étrange… C’est ça, cela ne m’est pas familier. Je me rends compte que je suis toujours un peu sur le qui vive, toujours guindé et que je ne sais pas lâcher prise. Mais là, soit c’est l’environnement, soit les personnes qui m’entourent soit… la boisson ? Mais en tous les cas, ma vigilance baisse, mes barrières s’écroulent et je me surprends à sourire, sans même vraiment savoir pourquoi. Par contre, à l’opposé de moi, il y a Kenan qui semble avoir pris de l’ecstasy ou je ne sais quoi et qui est complètement speed. Il me fatigue rien qu’à le regarder en fait. Une nana vient se pendre après lui et cela me fait rire un peu bêtement. Même l’idée de danser ne me semble plus si horrible au final.

Mais même si mes réflexes sont un peu émoussés, je vois quand même que Pixie a pas l’air en très grande forme. Il y a beaucoup d’agitation autour de nous. Je passe une bonne soirée, on ne pourrait pas se détendre un peu ? Et Triss à côté qui ne sait plus boire correctement. Ce qui me fait sourire, parce qu’elle offre un tableau fort comique quand même. « C’est pas ta bouche qui en fait ? » Sauf que Triss a l’air d’avoir un vrai souci finalement. Mais je ne parviens même pas à m’en inquiéter. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Alors que j’avance, et me tourne vers Triss pour lui parler, j’ai Pixie à côté qui m’agrippe, attirant mon attention à son tour alors qu’elle devient un poids mort. Et merde, elle peut pas s’évanouir sur son mec en fait ?

Je ne sais pas trop comment tout cela se goupille, mais clairement, nous faisons preuve d’une absence de réflexe à toute épreuve et je me retrouve par terre, évitant de justesse par une pirouette digne d’un gymnaste de m’étaler sur Pixie. Non en vrai, ça doit ressembler à deux potes bourrés qui font un twister. Et elle a perdu. J’ai entendu un craquement étrange, dont je n’identifie pas encore la source, tant que je suis à terre. « Hey, Eliott, quand on sait pas boire, on boit pas. » Je lui tapote le visage. Je suis médecin quand même. « Vous pouvez pas me laisser profiter de la soirée ? » Il est où mon verre ? Ah bah… Il est éclaté à côté, évidemment, je n’ai pas réussi à le sauver. Génial. « Eliott, tu m’entends ? » Je soupire. Je retire ma veste et la roule en boule pour la caler sous les chevilles de la jeune femme, afin qu’elle ai les jambes surélevées. Je prends son pouls, très rapide. Je regarde ses pupilles, légèrement dilatées. On dirait qu’elle est droguée. Ah… Je tente alors de me relever, mais c’est un échec quand je prend appui sur ma jambe gauche. Incrédule, je lève le bas de mon pantalon et avise les dégats. « Merde… Kenan, va falloir me porteeeeeeer. » Et en fait… ben c’est pas grave. Et ça, c’est pas normal.

Spoiler:

Love at the first fright

« Je connais déjà mon avenir : mon avenir, c’est toi. » – Aladdin.~

Tout était parfait. Difficile de croire que les choses auraient pu se passer autrement, étant donné qu'elle avait tout prévu et, bien évidemment, tout s'était déroulé selon son plan. Elle aurait fait une organisatrice de soirée exceptionnelle, dans une autre vie. Là, elle se contentait de créer un grand tableau, un tableau vivant. Certaines âmes commencèrent à danser avec plus de souplesse, plus d'intensité. D'autres riaient sans trop boire, perdaient doucement le fil de leur réalité. Salome, elle, était simplement assise à une table, large sourire d'un rouge éclatant, profitant de la vue. La drogue réussissait mal à certains organismes mais, dans l'ensemble, le résultait était plutôt beau à voir. Et encore, ils n'en étaient qu'au début de cette douce expérience.

Son regard dériva sur les corps en mouvement, et se posa un long moment sur celui de son prince. Surprise de la soirée, elle n'avait pas l'intention d'en rester là. Elle attendait simplement le bon moment pour attaquer. Et c'est lorsqu'enfin il s'assit sur une chaise non loin d'elle que Salome décida de le rejoindre. « Bonsoir », lança-t-elle sobrement, la démarche féline. Elle opta pour un siège face à lui, et croisa élégamment les jambes. « Je ne m'attendais pas à te trouver ici. J'espère que la soirée est.. à ton goût ? », il avait bu, c'était certain. Mais la taille de ses pupilles laissait penser que ce n'était pas l'alcool qui attaquait son sang. Il avait le regard égaré de ceux qui voient une idée brillante traverser leur esprit sans pour autant réellement réussir à s'en saisir. Peut-être qu'elle pourrait tourner cette consommation surprise de GHB à son avantage. Après tout, cette soirée était-là pour qu'ils puissent faire des folies, non ?
Charmeuse, elle quitta son trône et contourna la table pour se glisser à coté de lui. Ses doigts vinrent caresser délicatement sa joue pour élever son menton et forcer son regard à croiser le sien. « Je peux  rendre ta soirée encore plus agréable, Magicien. Je peux rendre ta nuit mémorable ». Elle murmura ses mots, le visage à quelques centimètres du sien, avant de se relever pour le laisser y méditer. Il était évident qu'il voulait d'elle, il la dévorait des yeux depuis le premier jour, mais elle préférait ménager son effet, faire monter la tension. Elle se glissa tout de même dans son dos, et laissa doucement ses mains glisser sur ses épaules, puis ses bras. Ses lèvres atterrirent sur sa joue, et elle choisit ce moment-là pour s’éclipser. « Je reviens dans quelques minutes pour honorer ma promesse ». Après tout, il avait déjà dit oui : il n'avait pas besoin de mots pour ça, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert.

Accompagnée de cette démarche toujours aussi particulière, Salome traversa la pièce en direction des escaliers qui menaient aux toilettes. Elle se retourna un instant, simplement pour admirer son œuvre. Son génie créateur avait encore frappé, et c'était émouvant. Elle aurait presque pu verser une larme si celle-ci ne risquait pas de compromettre son mascara.
Un groupe de putes à la tenue inadaptée – aucune classes, ces femmes-là – manqua de lui faire rater une marche, alors qu'elle arrivant en haut des escaliers. Etaient-elles à ce point en manque d'alcool pour se ruer vers la grande salle comme une bande de collégiennes ? Sans doute.
Mais ce n'est qu'en poussant la porte qu'elle comprit la raison de leur fuite. Un homme gisait au sol, la bite à l'air et la gueule en sang. Ne leur avait-on jamais appris à travailler proprement ?
Salome s'approcha d'un pas lent et contempla la scène, impassible. Il avait l'air KO. Elle enjamba son corps encastré dans l'espace réduit des toilettes, le bruit de ses talons claquant sur le carrelage. Elle prit soin d'éviter de se salir avec du sang, évidemment. Son visage se pencha au dessus du sien, et elle dit simplement : « Eh bien, elles ne vous ont pas loupé. ».
S'il voulait qu'elle l'aide, qu'il montre un signe de vie. Elle n'allait pas se salir les mains pour un mec déjà mort.  

(c) Miss Pie

résumé:

tenue:

Résumé:

love at the first fright

le 14 février 2021, à Van Nyus

Oz eut une latence. De bien vingt secondes. Figé dans un nul part quelque peu sidérant, il réintégra brutalement la réalité lorsqu'il sentit la pression d'une main refermée sur sa cravate l'attirer vers ce visage qu'il avait tenté d'occulter. Les verres qu'il tenait de ses mains molles lui échappèrent et vinrent arroser le sol autour d'eux. Une moue débile étira alors les lèvres du quasi-trentenaire. « Salut ? » L'attention dont ils faisaient tous les deux l'objet retint la nana qui le tenait à la gorge de lui en foutre une. Cependant, Sohan se vit mourir plusieurs fois dans ses yeux. D'un chuchotement tout à fait bruyant, elle lui fit vriller les tympans. « Putain Ellroy, t'as jamais ramené la thune. » Oz haussa les épaules par réflexe, et sentit alors son corps être attiré contre celui de... Merde, c'était quoi son prénom déjà ? « Du coup, on va profiter de ces joyeuses retrouvailles pour que tu me rembourses. Avec les intérêts, ça va banquer Ellroy ! » Sohan tenta d'attraper un regard secourable autour de lui, mais personne pour le sortir de cette mauvaise passe. Kenan s'était perdu dans d'autres bras que ceux de Pixie, tandis que celle-ci, en compagnie de la marine et de l'autre gars se défonçaient littéralement sur la piste de danse. Pas très loin, Sam s'agitait sur la piste de danse, dans un état d'extase avancé. Et ce, sous le regard d'Elsa qui semblait passablement...

La nana le contraignit à refaire la focale sur elle. Elle articulait quelque chose mais Oz n'en percevait le sens, ni même le son. Sa réalité grésillait terriblement et tanguait. Un spasme nauséeux le fit convulser et eut le mérite de faire reculer sa créancière. « Tu me dégueules dessus Ellroy, j'te coupe les couilles ». Sohan leva un main désolée tandis qu'il apposait l'autre sur son ventre. Il tenait une sacré gerbe. Ce n'était pas normal. Tout comme cette sensation qui se confirmait, inquiétante et massive : celle que son corps ne lui appartenait plus vraiment.
Inspirant des bouffées d'air bruyamment, Oz tentait de ravaler sa nausée. Sa main glissa de son ventre jusqu'à la poche de son pantalon pour en sortir son portefeuille. La nana qui arracha des mains le vieux morceau de cuir pourri, et eut d'ailleurs une moue écœurée en réalisant l'état de l'objet. Elle n'eut pas à ouvrir la fermeture éclair, le portefeuille étant éventré par-ci et là. Ses doigts tirèrent vingt dollars. Elle jeta le reste de cuir et de monnaie à la gueule de Sohan. « J'vais devoir te prendre ta veste et tes pompes pour compléter. » Sidéré, le jeune homme tenta à nouveau un regard à l'assemblée. Tous semblaient dans un état second et en avaient clairement rien à battre de lui et de ses emmerdes. « O-ok » consentit-il, son sens de l'obéissance toujours aussi vif.

Et alors qu'il se penchait pour enlever sa chaussure gauche, il fut projeté en arrière, soufflé par une vague d'air brûlant, dans un grondement assourdissant.

(c)syndrome

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Saint-Valentin trop pipou à Van Nuys

Elsa commençait à sentir les effets de l'alcool. Elle avait chaud, le sourire facile et l'équilibre précaire. Ce punch était vraiment fort... Peut-être qu'elle devait se rabattre sur un truc plus fruité, genre ce que buvait Sohan tout à l'heure ? Et en parlant du loup, il était introuvable.
En désespoir de cause, elle s'approcha de Sam. Elle n'aimait pas être sans ses potes. Elle se sentait complètement abandonnée. Franchement, Oz, c'était vraiment pas cool ! Le cuistot, qui avait vraiment l'air de s'en carrer la nouille, pointa le doigt dans une direction. Elle était sûre qu'il avait désigné un endroit au pif pour qu'elle arrête de la saouler, mais dans le doute elle leva le nez à la recherche du visage désiré. Et comme prévu, elle ne réussit pas à accrocher la silhouette de son pote. Sam, lui, en profita pour se barrer et défier quelqu'un pour un... défilé ? Quoi ? Mais il était vraiment atteint lui en vrai. Il était sympa, pas de souci là-dessus, mais il en tenait quand même une sacrée couche ! D'ailleurs, maintenant qu'elle y faisait attention, c'était pas le seul à être complètement perché.
Elle balaya la salle du regard et aperçut un mec avec une seule jambe, étalé au sol avec un autre. Plusieurs personnes dansaient avec une vitalité hors norme, d'autres étaient hilares, et d'autres, encore, gerbaient dans un coin.
Elle en avait fait des soirées, Elsa. Et elle en avait bu de l'alcool ! Mais là, clairement, c'était pas de l'ivresse. Elle s'y connaissait suffisamment en rave party pour reconnaître des gens complètement défoncés quand elle en voyait. Il s'était passé quoi, au juste ?

L'intensité de Sam montait encore d'un cran. Elsa le regarda, stupéfaite, se mouvoir torse nu au milieu d'une audience plus ou moins captivée. Mais l'audience semblait tout aussi perchée que lui. Comment est-ce qu'ils avaient tous pu se shooter en même temps ? Et sans qu'elle le remarque ! Genre, soirée drogue et elle était exclue ? C'était quoi ce bordel ?
Oscillant entre la vexation et le malaise, Elsa finit par reconnaître Sohan. Il était près du bar, avec une meuf qu'elle ne reconnaissait pas. Elle venait de lui tirer son porte feuille. Ok. Elle avait vraiment pas la gueule d'une voleuse, et connaissant son pote, ça puait la vieille embrouille. Voilà que maintenant il enlevait sa veste et... Ses chaussures ?
Fallait qu'elle intervienne. En plus il avait peut-être capté, lui aussi, qu'il se passait un truc vraiment bizarre...
« SOHAN ! », qu'elle gueula au milieu de la pièce, sa voix encore trop couverte par la musique. Et alors qu'elle quittait la scène de défilé du cuistot pour rejoindre le bar, un souffle chaud la coupa en plein élan. A la manière d'une poupée en plastique, Elsa fut projetée au loin et s'écrasa au sol, grimaçant sous le choc. Bordel que c'était dur un carrelage. Allongée sur le dos, elle gardait les yeux clos, l'esprit ensuqué par le sifflement sourd qu'avait provoqué l'explosion au creux de ses tympans.

code by bat'phanie

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Non mais c’est toujours aussi cool. Enfin… la musique est quand même vachement forte non ? Je saurais pas trop dire, mais en même temps, on s’en fout ! Parce que ouais, il se passe un truc TROP cool. J’vois Pix’, Triss et Josh qui dansent ensemble. Alors ouais, forcément, je commence à chercher mon portable pour filmer la scène, je manque de le faire tomber deux ou trois fois et je me marre. Putain, je serais un super jongleur en vrai. Enfin, je crois. En tout cas, je l’ai pas fait tomber. Du coup, je suis doué. Voilà. Et toc.

J’en étais où moi ? Wow, pourquoi mon verre est encore vide déjà ? … euh… il est où mon verre en fait ? Parce que ouais, j’ai pas trois mains jusqu’à preuve du contraire. Et j’ai le téléphone dans les deux mains. On sait jamais, des fois qu’il essaierait de s’échapper. Bon. Comment on filme déjà ? Ah non, ça, c’est le selfie. Je fais un large sourire alors que je me prends donc tout seul en photo, avant de commencer à filmer tant bien que mal les copains. Sauf que ma femme se pète la gueule. « Piiiiix’ tu fais quoi là ? » Je parle un peu vite là non ? Enfin, encore plus que d’habitude.

Je penche la tête sur le côté alors que je regarde Triss qui a l’air d’être un pantin désarticulé. Bah moi je vous le dis, c’est super chelou. « J’savais que t’étais pas douée pour danser, mais quand même, t’abuse ! » Et là, c’est le drame. Pix’ se relève pas, Josh lui parle avant de me lâcher que… va falloir le porter. « Merde… » Je bats des cils, essayant dans les brumes abyssales qu’est devenu mon cerveau de piger la gravité de la situation. Pixie par terre. Josh qui peut pas marcher. Triss qui a plus l’air de piger ce que veut dire le mot coordination – ce qui est pas terrible pour une tireuse d’élite, je vous le dis.

Et j’essaie d’ordonner tout ça, de passer cet état de nerfs inhabituel chez moi, sans grand succès. Je suis toujours un peu plus loin, juste à côté des tables. Et j’ai dû gueuler un peu pour qu’ils m’entendent tiens. Sauf qu’il y a autre chose. Une odeur de… gaz ? Vous saviez que le gaz de base était inodore et qu’on a rajouté une odeur pour qu’on soit prévenu quand ça va être le drame ?

… ouais bah là, c’est l’idée. Parce que juste après, c’est l’explosion.

Spoiler:

A un moment, je me demanderai à quel moment ça a dérapé comme ça. à un moment, je me demanderai comment ça a pu dérapé comme ça alors qu’on a tout organisé nous-mêmes. Mais pas là, on est d’accord. Là, j’ai l’impression d’avoir des bulles à la place des neurones et je suis incapable de réfléchir. J’ai chaud et je crois que j’ai un peu de mal à respirer. Sans doute pour ça que je tombe d’ailleurs. En entraînant involontairement Josh dans ma chute.

Mais en vrai, au final, on est pas si mal. A terre j’entends. Au moins, ça tangue un peu moins et puis, le sol est plutôt frais. Il doit être dégueulasse mais il est frais. Je grogne quand on essaie de me rappeler à l’ordre, et qu’on m’engueule. Pourquoi on m’emmerde ? Mais sérieusement, ils veulent pas me laisser ? « Hé, on me touche pas. J’ai un copain, c’est un Marine’s, il va vous péter la gueule ! » J’ouvre les yeux, grimaçant en me rendant compte que finalement mon cœur tambourine toujours. Non, ça vaut mieux je crois. Hum. Mais c’était mieux les yeux fermés. Ah, et j’ai des points noirs devant les yeux alors que je tourne la tête. De mieux en mieux. « Ah. Josh. » Captain Obvious. Ah oui, c’est sur lui que je suis tombée. Je l’écarte un peu de moi en grommelant de nouveau, m’asseyant en fronçant les sourcils. « Jsuis pas sourde. Je… » Je cligne des yeux. « Qu’est-ce t’as fait à ta jambe ? » Sourcil levés, interrogateurs, je le regarde quand il appelle Kenan. Ah. Il est là-bas.  
Je souris, même si je me dis que je devrais froncer les sourcils pour une raison qui m’échappe, et je tends la main vers lui pour qu’il vienne m’aider.

Sauf qu’il vient pas. Sauf qu’à la place je le vois voler, lui et d’autres, alors qu’une explosion a lieu derrière lui. Et le temps semble ralenti, comme dans tout ces moments de merde, le temps que votre cerveau fasse le lien et comprenne ce qu’il s’est passé. Le mien a pas trop l’air décidé là. Mais au moins, je me sens moins vaseuse. L’adrénaline ? Peut-être ouais. Un bourdonnement de fond s’est rajouté au reste, et j’ai l’impression d’avoir la tête sous l’eau quand je crie son prénom.

« Bouge pas. » Conseil utile à Josh. Je parviens à me mettre à quatre pattes, et à me relever avec plus ou moins de facilités, et me précipite vers Kenan, oblitérant un peu tout le reste. Pourtant c’est pas le seul. Et les autres, je les connais aussi non ? Merde, y avait qui ? Okay. C’était une mauvaise idée. Je vacille alors qu’un nouveau vertige me prend et m’oblige à fermer les yeux quelques secondes. Fait chaud en plus bordel ! Mais ça va, j’y arrive et m’agenouille – façon élégante de dire que je tombe presque – à côté de lui. « Kenan ? Allez debout ! Arrête de faire le con. On doit… » On doit faire quoi d’ailleurs ?
Je relève la tête pour voir les flammes se propager. Ah c’est pour ça qu’il fait chaud peut-être… Sans doute. Ah ! « On doit sortir ! » Et les autres aussi et… Merde, j’ai envie de vomir maintenant.

Spoiler:

Combien de temps tu restes étalés sur le sol ? Tu ne sais plus, t'as perdu quelque peu la notion du temps, t'as la tête qui tourne, une envie de gerber, t'es encore assez lucide pour reconnaître les signes d'une petite commotion. T'essaie même de te redresser mais tu ne sembles pas en avoir la force, pas maintenant, ça tournait trop.
C'est un stimuli externe qui te donne le coup de fouet nécessaire pour reconnecter un peu les neurones. Un claquement de talon sur le sol. Est-ce qu'elles venaient t'achever ? Tu devais agir ! Le temps que tu penses à tous ça, une nana te surplombe. Elle était bonasse. C'est important de le souligner, mais là, tu t'en foutais quand même et tu t'en voulais presque d'avoir cette réflexion à un moment pareil. L'autre réaction qui te débecte, c'est ta réaction défensive, tu lèves les bras automatiquement, pour éviter un nouveau coup. Après tout, elle était peut-être vraiment là pour l'achever. Tu te recroqueville donc légèrement, tes bras levés devant ton visage manquent de fermeté, tu t'affiches comme une victime. T'es dégueulasse. Plus tard tu te mettras des gifles pour ça, mais là, t'en avais rien à foutre. C'est à ce moment-là qu'elle te parle. Visiblement, elle va pas te faire la peau. Tu laisses échapper un soupire de soulagement et tu te redresse pour t'adosser à la paroi des toilettes. Tu tourne tête sur le côté pour cracher le mélange de salive et de sang qui inonde ta bouche. La vue de cette femme te pousse à te bouger, tu vas pas rester prostré là indéfiniment comme une grosse merde, non ? Tu prends appuie sur la cuvette des chiottes et tu te redresse tant bien que mal. Tu te paye même le luxe de te relever sans l'aide de la nana, par contre, une fois debout, t'es pris de vertige et c'est seulement grâce à l'aide de la brunette que tu t’effondres pas. Elle regrettera peut-être son geste, vu que t'as main sale à laisser une tâche sur sa jolie robe.

Tes pas te conduisent jusqu'au lavabo, tu l'allumes et tu entreprend de te passer la tête sous l'eau, histoire de te rafraîchir les idées et te débarrasser du sang qui commence à sécher. « Merci pour le coup de main. » Tu bois un coup, pour te débarrasser du goût du sang et le goût de gerbe qui remonte. Ça fait du bien, t’arrive de nouveau à penser clairement. « Je vais me les faire ces pétasses ! Tu sais par où elles sont partis ? »

Voilà, tu redeviens un peu toi même, fini le rôle de victime des minutes précédentes, ta mâchoire bien que douloureuse est serré, tes traits contractés et ton regard, déterminé. Tu vas pas hésiter à en dépecer une vivante pour la faire parler. Et d'ailleurs, la brunette, c'était qui ? L'une d'entre elles ? Non, sinon, elle ne serait pas venue de la sorte, si ? Ce serait tordu, même pour elles.
Tu t'apprêtes à lui poser la question lorsqu'une explosion retentit, faisant trembler le sol et te faisant perdre quelque peu l'équilibre. « C'est quoi ce bordel ? »
Réflexe, tu portes la main à ta hanche, mais pas de flingue. Tu te diriges vers la sortie des chiottes et tu ouvres la porte.
Tu te retournes vers la nana en blanc, une lueur orangée émanant du couloir se reflète sur ton visage qui affiche un air grave : « Faut qu'on bouge et vite ».

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« Ben réponds alors. » Elle est mignonne à m’envoyer bouler alors que madame fait un malaise et se raccroche à moi. Et pète ma prothèse au passage. Cela ne va pas être très pratique pour danser du coup, on est bien d’accord. « La prothèse a lâché, t’es une fausse maigre. » Je sais que je suis contrarié. Que je devrais l’être. Que la situation est grave et qu’en temps normal, j’aurais déjà pété une crise à ce sujet, de mauvaise humeur et ensuite je me serais renfrogné et j’aurais quitté la soirée. Mais là, je ne peux qu’appeler Kenan, pour lui demander de me porter, parce que ça va être galère et j’ai l’impression que je ne peux compter ni sur Eliott, ni sur Triss. D’ailleurs, Triss est très bizarre depuis un moment.

Elle se relève alors et semble décidée à aller chercher Kenan qui fait je ne sais pas trop quoi. C’est sa copine qui m’a pété la jambe, alors il peut bien venir m’aider quand même. Triss semble penser la même chose. Elle ne se risque pas à m’aider. En même temps, elle a du mal à viser, c’est étrange. En temps normal, elle m’aurait aidé sans trop de soucis, même si elle est plus petite et plus légère que moi, elle reste une Marine’s, elle a de la force, mais là… Je la vois relever sa robe et dévoiler ses jolies jambes et j’oublie ma situation, béat devant ce beau spectacle.

Mais cela ne dure pas, quand j’entends brutalement une explosion. Machinalement, je m’aplatis, parce que je connais bien ça… Pour aussitôt me redresser et aviser les corps au sol. « TRISS ! » Merde… merde, merde, merde. Et Elliott, qui me dit de ne pas bouger. Je crois que je lui jette un regard noir. Et Kenan, il est où ? Il était encore plus près…

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Love at the first fright

« Je connais déjà mon avenir : mon avenir, c’est toi. » – Aladdin.~

L'homme, au sol, n'était pas mort. Encadré par ses talons, il se mit à gesticuler, à grogner et, visiblement, à essayer de se relever. Il n'avait pas l'air de demander de l'aide, et Salome n'avait de toute façon pas prévu de proposer. Certainement pas avec la gueule en sang qu'il se traînait, en tout cas. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour générer tant de haine de la part des putains ? Une réflexion qu'elle enterra rapidement, parce qu'elle n'en avait, au fond, rien à foutre. Elle recula d'un pas alors que l'autre tentait de se redresser. C'était pas gagné. Mais là encore, ce n'était en rien son problème, et elle n'était pas venue ici pour jouer les bons samaritains, mais bien pour se refaire une beauté et attirer sa cible dans son lit. Mais alors que l'inconnu avait à peine retrouvé une position verticale, voilà qu'il se mit à tanguer. Par réflexe, coincée dans cette cabine exigüe, Salome tendit ses mains. Elle voulait le repousser, l'éloigner à tout prix de ses sublimes apparats, mais il se trouve qu'elle l'avait finalement aidé. A ses dépends.
Stabilisé, il se dirigea vers les lavabos. Elle lui emboita le pas, le regard accroché à cette trace rougeâtre qu'il avait laissé sur le tissu de sa robe hors de prix. « C'est pas vrai ! », murmura-t-elle, contrariée. Elle aurait mieux fait de l'ignorer, de le laisser comater tranquillement entre les gouttes de pisse de ces toilettes bas de gamme ! Ça aurait au moins épargné un drame de plus : la mort de sa robe blanche.
Elle ne releva les yeux que pour attraper, à travers le miroir, le regard de l'homme qui l'avait salie. Pas de réaction pour ce « coup de main » non désiré qui lui avait coûté trop cher, mais elle arqua un sourcil à sa deuxième question. Il la prenait pour un GPS ? « Par les escaliers ? », lâcha-t-elle, agacée. Tout cela venait salement contrarier ses plans. Son regard s'attarda toutefois sur le visage de l'inconnu, bien amoché. Il y avait quelque chose dans son regard qui l’intrigua. Sans doute la haine, ou bien la détermination. Peut-être même quelque chose de plus sombre, de plus profond, qui fit écho aux vibrations de sa propre psyché. L'espace d'une seconde, elle aurait presque oublié qu'elle le méprisait pour avoir osé poser une main sale sur la pureté qu'elle portait sur son corps.

Puis il y eut un bruit sourd, la ramenant brutalement à une dérangeante réalité.

Salome perdit légèrement l'équilibre, s'appuyant contre le rebord du lavabo pour s'assurer une stabilité. Plus rapide, l'autre ouvrit la porte les séparant de la salle principale : une lueur rouge orangée dansait sur les murs, accompagnée d'une odeur de souffre. Son visage trahissait sa surprise : c'était quoi, ça ? Ça ne faisait pas partie de son plan. «  Et pour aller où ? ». Elle s'approcha de quelque pas : le chemin semblait complètement obstrué : hors de question qu'elle risque sa vie, bien trop précieuse, en passant par là. Par réflexe, elle s'approcha de la fenêtre et s'y pencha. Pas beaucoup plus rassurant non plus. « Bon, Rambo, j'espère que t'es doué en acrobatie parce que je ne vois pas d'autres issues que le feu ou la fenêtre ». Elle fut prise d'un long vertige, et son cœur accéléra. L'idée d'être coincée ici ne lui plaisait absolument pas. Il était hors de question qu'elle meurt ce soir.
Elle était bien trop jeune, bien trop belle et bien trop talentueuse pour ça. Qu'adviendrait-il du monde, si elle n'était plus là pour le rendre plus doux ?

« Eh bien, on dirait que l'enfer m'a rattrapée », murmura-t-elle, en hommage à toutes ces fois où on lui avait souhaité d'aller y brûler.  

(c) Miss Pie

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