Tea time

Esquissant un sourire franc, Sintra salua Kenta et mit fin à l’appel. Le cadet Shinohara était parti pendant près de trois mois au Japon rejoindre le clan familial afin de rendre des comptes à son père, et de projeter la suite des opérations à Downfall. Bien que ce sentiment ne fût pas franchement vif, la coréenne commençait à sentir l’absence de son mari. En des heures tardives, alors qu’elle se couchait dans le lit conjugal, sa présence pouvait lui manquer. Sintra rationalisait alors ce qu’elle éprouvait, non sans une certaine honte. Elle se refusait à imaginer la moindre dépendance vis-à-vis de cet homme qui avait su susciter son affection. Était-ce par pitié et intérêt qu’elle s’était attachée à lui ? Son orgueil tendait à le penser. Mais Sintra n’était pas complètement dupe. Elle savait qu’autre chose s’animait en elle ; il était le seul à avoir fait naître en elle des élans de tendresse. Quand il reviendrait, par bateau, dans une semaine, elle l’attendrait sur le quai, impatiente de l’enlacer avec une douceur qui lui était rare.
Son regard glissa sur la surface du bureau et buta sur la petite horloge qui y trônait. Nastya allait bientôt franchir le seuil du Lucid Dream pour venir boire le thé. Etirant sa fine silhouette, Sintra lissa rapidement son kimono aux tons beige et cendres - sur lequel deux loups étaient représentés – et quitta ses appartements, au troisième étage, pour se rendre au rez-de-chaussée. Sanaé - une employée pour laquelle Sintra avait un certain respect – avait préparé le salon privé où les deux femmes d’influence se verraient. Le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage étaient accessibles aux clients lambda, bien trop indignes de leur présence. C’était d’ailleurs ce mépris pour l’autre qui les avait rapprochées, alors que chacune errait, l’âme en peine, dans les rares endroits huppés et raffinés de ce dépotoir. Leur élégance, armée de leur « exotisme », en faisait des femmes remarquables car remarquées. Leur dédain commun pour les américains les avait donc encouragées à s’adresser la parole, pour échanger, non sans un manque de réserve, sur la douleur de devoir ici paraître. Puis, chacune perçut rapidement dans les sous-entendus de l’autre les activités qui les occupaient. Toute deux femmes de trafiquants, il leur avait été confié le soin de la gestion de l’exploitation des corps. Aujourd’hui, Sintra ne gérait plus que deux filles. Les quatre autres employées du Lucid Dream n’étaient chargées que de servir les clients, de préparer le thé et d’entretenir l’établissement. Sanaé et Haru étaient responsables du bien-être des clients qui désiraient être accompagnés durant leur chasse du dragon. La coréenne pouvait également encore faire transaction de son corps, quand l’enjeu était suffisant et contribuait à atteindre ses ambitions. Kenta savait que sa femme recourait à de tels moyens, mais il faisait confiance en son jugement. La sérénité de l’affection qu’ils se vouaient apaisait toute angoisse et éventuelle jalousie : il n’avait que l’autre, tout le reste n’étant qu’éphémère et insignifiant.

Comme à l’accoutumée, la russe était en retard. Sintra honora de sa présence les clients des salons du rez-de-chaussée, saluant avec un sourire commercial les habitués aux portefeuilles épais. Rina, positionnée à l’accueil, vint la chercher alors qu’elle versait le thé à Benedict Moore, un promoteur immobilier cherchant des biens à Fallenwalk et lorgnant ostensiblement sur Little Tokyo. Entretenir la sympathie de cet homme était une tâche à laquelle Sintra s’astreignait personnellement. Quand Rina lui annonça l’arrivée de Nastya, la coréenne se retira poliment, sortit du salon et retrouva la russe dans le hall. Un sourire gagna ses lèvres alors que Reznikov se félicita d’être enfin là. « Quel honneur Madame. » Le sarcasme animait régulièrement leur propos, d’autant qu’elles avaient l’habitude d’y recourir sans vraiment s’inquiéter de savoir si elles froisseraient la susceptibilité de l’autre. Shinohara présenta l’escalier de la main, et suivit son invitée jusqu’au second étage. Elle informa Rina qu’elle ne devait pas être dérangée.

Parvenues au second palier, la coréenne fit un signe de la tête à Yuji qui interpréta parfaitement ce qu’il signifiait. L’homme salua Nastya d’un mouvement de buste, puis s’éloigna pour se poster près de l’escalier. Personne n’était censé, même pas les employées de la fumerie, monter jusqu’ici. Yuji s’en assurerait.
Fermant la porte du salon privé derrière elle, Sintra s’avança vers un fauteuil et y posa son séant. Face à elle, son amie se scandalisa d’avoir dû donner de son temps pour régler un problème qui n’aurait pas dû en être un. L’une de ses filles était tombée enceinte, et avait invoqué son désir de garder l’enfant en se comparant à Nastya. Un bref rire amusé échappa à la coréenne qui se figurait assez nettement la scène. La slave condamna les manières des américaines, et remercia ensuite l’asiatique pour l’efficacité des drogues fournies sur le tempérament de ses filles. « Si je peux aider, c’est toujours avec plaisir Nastya. Tu le sais bien, beaucoup espèrent se sortir de leur condition en ayant un enfant. Mais elles oublient souvent qu’il ne leur rapportera rien, et qu’il sera même une entaille dans leur budget. Leur égoïsme naïf les pousse à condamner une seconde vie… Certaines le comprennent et renoncent. Pour les autres… » Le visage de Sintra s’assombrit. « Il faut les priver de ce qu’elles prennent pour un droit. » Au-delà des grossesses intempestives à interrompre, il y avait également les avortements désirés à gérer. Et cela représentait un coût financier et psychologique important. Atteindre à la fertilité de ces femmes était alors une stratégie qui leur évitait, à elles et Shinohara, bien des problèmes. « J’espère en tout cas que le thé et ma compagnie apaiseront ton humeur. »

La discussion ayant été amorcée par des préoccupations que peu partageaient, Nastya se laissa aller à des conventions plus communes. « En effet, aujourd’hui, la fréquentation est plus importante que d’habitude. J’imagine que nombreux sont ceux qui souhaitent se départir quelques instants de leur réalité » commenta Sintra avant de demander : « Que souhaites-tu boire ? » Une fois les désirs de son invitée précisés, la coréenne interpella Sanaé. Cette dernière était montée au second étage moins d’une minute après les deux femmes, afin d’être présente au moment où la commande serait à passer. La jeune japonaise entra dans le salon, invitée à le faire, puis repartit une fois chargée de préparer le thé désiré. « Je me sens assez lasse en ce moment. Downfall semble piégée dans une temporalité qui, d’une mollesse aliénante, fige mes élans. Rien n’avance au rythme nécessaire… » enchaîna Sintra, flegmatique. Afin de savoir si Nastya ressentait les choses de la même manière, l’épouse Shinohara observa son amie d’un regard vidé de tout élan. Elle ne partageait pas facilement ses états d’âme, trouvant généralement son interlocuteur incapable d’en saisir les fondements. Mais la jeune femme russe était des rares qui pouvaient la comprendre.

Nastya lui faisait l’honneur de sa présence. Et bien que Sintra se fut permis de le préciser avec une pointe de sarcasme, elle savait qu’elle révélait ainsi un élément de réalité : avoir l’intérêt et l’amitié de la Russe était un privilège dont peu pouvait se targuer. Shinohara conduisit ensuite son invitée jusqu’au salon privé préparé par Sanaé et gardé par Yugi.
A peine furent-elles installées que Nastya décida de justifier son retard et de se dégager de toute responsabilité : son retard n’était pas de son fait, pas directement du moins. Elle avait été retenue par un ennui avec sa marchandise, à savoir une grossesse inopinée. Scandalisée, la blonde chercha l’approbation de son amie. Et Sintra se rangea en effet du côté de la proxénète, condamnant fermement le désir des femmes dont elles contrôlaient le corps de vouloir y abriter un enfant, ainsi que l’espoir futile de lendemains meilleurs. Quelle naïveté, quel égoïsme, quelle stupidité . Shinohara acquiesça, confirmant partager le même mépris que son amie pour ce genre de rêveries inconscientes. La coréenne alla cependant plus loin, sous-entendant que la stérilisation était une solution à considérer. Ce à quoi Nastya réagit, questionnant ouvertement ce que son hôte avait couvert d’implicite. Shinohara eut un rictus tandis que son invitée se délesta d’un soupir agacé et fatigué. « Je pense juste qu’il ne faut pas leur laisser le choix. Tu peux mettre des contraceptifs dans l’eau ou la nourriture que tu leur donnes. Mais c’est une solution rentable seulement à court-terme. Je ne sais pas combien de temps tu gardes tes filles. Sinon, nous avons à Little Tokyo une chirurgienne... »
Sintra espérait que ce problème n’emboliserait pas leur discussion. Si parler affaires et « filles » ne dérangeait pas la coréenne, elle appréciait toutefois pouvoir le faire avec une amie disposée. Elle avait déjà vue Nastya contrariée, et elle refusait de recevoir la moindre attaque à la place d’un ou d’une autre. Or, la Russe s’apaisa rapidement et répondit à son hôte qu’elle saurait savourer le thé offert et sa compagnie, et ainsi soulager son humeur. Elle souligna à ce titre la qualité plus qu’acceptable du répondant de son amie : il lui plaisait de pouvoir discuter avec elle. Un plaisir partagé.

Interrogée par Reznikov sur ses affaires, la coréenne confirma ce qu’elle avait observé et relevé : Le Lucid Dream connaissait une fréquentation en hausse. La déprise du cartel sur la fumerie avait permis aux Shinohara d’œuvrer avec plus de largesses. Sintra avait séduit une nouvelle clientèle, dont des partenaires en devenir au regard d’intérêts qui pouvaient converger. Elle avait également soigné l’image de sa fumerie, de l’opium qu’elle y vendait et des drogues de synthèse qu’elle proposait, attirant ainsi dans ses salons une population d’artistes et autres grands penseurs en mal d’être et avides de vivre à travers le voile de leur psyché. Sintra releva la remarque de son amie concernant la clientèle downfallienne d’un léger mouvement d’épaules. Elle-même appréciait recourir aux drogues de synthèse, plus ou moins dissociatives, pour changer son regard sur le monde, mais dans des quantités toujours raisonnables pour garder l’ascendant sur la réalité. Nastya ignorait son penchant, le sujet n’ayant jamais été abordé et la coréenne présageant de l’avis de la slave sur une telle consommation. Aussi, en resteraient-elles au thé. « Hum, je crois me rappeler : un thé noir, avec de la bergamote et des agrumes ? C’est notre thé russe revisité me semble-t-il. »

Sanaé quitta la pièce, autorisée à y revenir qu’une fois la théière prête. Sintra avait aligné son choix sur celui de son invitée, s’étant lassée de tous les thés proposés au Lucid Dream. D’ailleurs, cette lassitude s’étendait au-delà de sa carte. Se laissant aller à la confidence, l’épouse Shinohara exprima son désarroi quant à cette ville qui semblait figée dans le temps, de la façon la plus insatisfaisante qui soit. Nastya souscrivit à son point de vue, se libérant d’un énième soupir. Elle-aussi sentait sa psyché éprouvée par la temporalité de l’ex-quartier expérimental. Dans un effort d’empathie qui lui était rare, Reznikov compatit, avant d’invoquer Kenta et son opinion sur le sujet. Sintra soupira à son tour : « Kenta est patient. De fait, il m’accuse d’être impatiente, et peut-être un peu trop présomptueuse. Mais il a raison : le plateau de jeu n’est pas le mien, mais cette ville, avec ses règles et ses tours de jeu… Et puis, je pense que ce rythme lui convient : c’est un observateur… » Joignant ses mains, la coréenne poursuivit, avec flegme : « Il revient à la fin du mois. » Sintra tenta néanmoins d’égayer son visage d’un léger sourire, sincèrement enthousiaste quant aux nouvelles perspectives offertes : « Toutefois, avec la chute du cartel, les cartes du jeu ont été rebattues. » Et elle espérait bien pouvoir miser au prochain tour de jeu qui s’offrirait.

« Sinon, comment va ta fille ? Tu… tu l’as mise à l’école ? » L’âge de la gamine ne lui revenait pas. Shinohara ne retenait pas ce genre de détails, tant l’idée d’avoir un enfant la sidérait, et répugnait. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait pousser une femme à se réduire à son statut de génitrice puis de mère. Un enfant ne représentait que des entraves. Sintra força donc un sourire, ne s’intéressant pas tant à la fille de Nastya qu’à la manière dont son amie occupait son rôle de mère dans une ville comme Downfall.

Les deux femmes avaient pris place dans le salon privé qu’utilisait les Shinohara pour recevoir leurs invités de marque. Nastya Reznikova se distinguait en effet de la fange downfallienne, puisqu’elle avait su capter l’intérêt de la coréenne. Une amitié explicite les unissait. Cependant, l’affection qu’elles se portaient n’était pas inconditionnelle. Toutes les deux femmes d’affaire à l’ambition débordante, Nastya et Sintra savaient qu’elles pourraient un jour devoir s’affronter. Une idée qui ne déplaisait pas forcément à l’asiatique. Toujours était-il qu’elles pouvaient pour le moment jouir d’une entente sincère.

La russe se scandalisait de la stupidité de ses filles. Sintra acquiesça, éprouvant le même mépris pour les rêves de maternité qui pouvaient distraire celles qui se prostituaient. Radicale – comme souvent -, la coréenne prôna la solution onéreuse, mais néanmoins efficace, de la contraception à leur insu, voire de la stérilisation. Des frais dont Nastya ne souhaitait pas s’acquitter, jugeant sa marchandise trop rapidement périssable pour engager une telle somme d’argent. Sintra approuva alors à nouveau les dires de son amie, les appuyant d’un léger rictus complice. Elle comprenait son point de vue et adhérait à la réponse finalement choisie par la proxénète : faire de cette fille un exemple. Une stratégie en effet efficace, à laquelle Shinohara recourait également quand il paraissait nécessaire de réaffirmer la violence et suzeraineté de son autorité.

Malgré les soupirs qui agitaient son invitée, cette dernière parvint à de se distancier de cette contrariété qui avait également tendu les traits de son visage. Adoucie, Nastya salua la qualité du thé, se félicitant de retrouver dans ce salon japonais des influences russes. Incontestablement les plus nobles et prestigieuses qui soit. Un sourire complice étira les lèvres teintes en rouge de la coréenne. Malgré un orgueil prononcé, Sintra ne se permettait pas d’affirmer avec autant d’aisance et de désinvolture sa supposée supériorité. Ayant longtemps œuvrer dans l’ombre du mépris des hommes qui l’entouraient, elle avait appris à se parer d’une assurance discrète et élégante. Reznikova ne faisait quant à elle aucun effort pour ménager les egos, contre lesquels elle préférait se heurter plutôt que les caresser. Sa suffisance avait même quelque chose de vulgaire aux yeux de son amie. Mais Nastya et ses opinions tranchées l’amusaient plus qu’elles ne l’indisposaient. Son manque de réserve la divertissait.  

Malgré des affaires plutôt fructueuses, Sintra avoua s’impatienter. Elle n’avait que faire de l’argent. Ce qu’elle désirait, c’était l’influence. Mais Kenta souhaitait qu’ils fassent profil bas encore quelques temps. Non sans que ça ne lui coûte de le reconnaître, l’épouse Shinohara présenta la patience de son mari comme plus appropriée que l’empressement auquel elle aimerait céder. Nastya approuva à son tour la posture de Kenta, ce qui piqua la gérante du Lucid Dream. Elle n’aimait pas se sentir disqualifiée, renvoyée à ses erreurs de jugement. Une moue crispant brièvement son visage, Sintra, offensée, rétorqua, d’un ton plus sec qu’elle ne l’aurait voulu : « Il préfère le shōgi. Mais le but est le même : mettre en échec et mat le roi adverse. Vous pourriez aussi tenter une partie de jeu de go. J’ai également appris à y jouer, et à savoir quand gagner et quand perdre. Si tu ne connais pas, je pourrai t’expliquer les règles. » Vendue comme « courtisane » selon le modèle de la geisha cultivée et adroite, la coréenne avait développé plusieurs talents pour plaire aux hommes dont elle devait satisfaire la compagnie. Certains aimaient jouer contre elle, dans une sorte de préliminaires où il s’agissait, par le jeu, de la dominer ou d’être dominé. Dans tous les cas, Shinohara avait saturé de sous-entendus sa réponse. A Nastya d’en tirer, ou non, ses propres interprétations.  

Puis, reprenant le contrôle de de sa voix, la coréenne s’intéressa à son tour à la vie de famille de son invitée, et plus particulièrement à sa fille. Elle demanda des nouvelles de la petite Lilya, et interrogea sa mère sur ses choix en termes de scolarisation. Elle imaginait mal la Russe mêler son sang à l’engeance downfallienne. Pourtant, Nastya n’avait pas eu d’autres choix. Comme toujours, la jeune femme veilla à bien distinguer les qualités exceptionnelles cette fois-ci de sa fille du reste de l’humanité. La fierté enflammait son regard. « Et un professeur particulier ? » suggéra Shinohara, cependant consciente que l’option avait certainement déjà été considérée par le couple. « Ce doit être difficile pour toi de ne pas l’élever au pays. » Simple supposition, que la blonde saurait reprendre si son amie se méprenait.

Sans transition, la soudaine curiosité de la russe pour le corps de la coréenne ouvrit une autre discussion. Sintra se laissa aller à un sourire de façade. Elle n’était pas sûre des intentions de son invitée. Cherchait-elle encore à la diminuer en évoquant son esthétique factice, prête à vanter sa beauté naturelle ? Préférant laisser s’étendre quelques secondes avant de répondre, Shinohara fut distraite par deux coups donnés à la porte. « Entre Sanaé. » L’employée apparut dans l’encadrement, dont elle franchit le seuil d’un pas feutré. Elle déposa sur la table basse qui séparait les deux femmes un plateau contenant une théière raffinée en terre cuite, deux tasses élégamment décorées, et une coupelle de sucre. Sans un mot, elle se retira après s’être inclinée et avoir marqué son respect.
« Non, pas vraiment » finit par répondre la coréenne, pensive. Un client s’était acharné sur son visage alors qu’elle n’avait que dix-sept car elle avait refusé une pratique sexuelle non convenue. De la chirurgie réparatrice avait été nécessaire afin de faire disparaître les traces des coups portés. Sintra y avait alors vu l’occasion de façonner la femme qu’elle voulait devenir. « Je voulais faire de mon corps une diversion. » Soutenant avec aplomb le regard de son amie, Shinohara voulut sonder sa réaction, n’ayant toujours pas saisi ce qui se cachait derrière cette interrogation qui ne pouvait pas être anodine. « Pourquoi cette question ? » Il semblait peu probable que Nastya considère cette option pour son corps – qu’elle devait juger parfaitement parfait. Alors autant lui demander la raison de sa curiosité, même si l’asiatique n’excluait pas que Reznikova lui mente. Leur amitié ne les empêchait pas de se permettre de juger l’autre.