Event #5.1. - This vengeance is justice, and justice will be done [SUJET]

A peine le temps de souffler que je dois à nouveau jouer des coudes et de ma matraque pour me faire un chemin, pour ne pas à nouveau me retrouver à terre. Et je déteste ça putain.
On dit qu’on s’habitue à tout. On dit aussi que tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces ou pour parvenir à ses fins. Et dans l’absolu je suis carrément d’accord, je suis la première à user de mon sourire pour obtenir ce que je veux, tout comme je me suis faite depuis longtemps à l’idée que vendre son corps revient au même que vendre des aspirateurs. Et en ayant grandit ici, à Downfall, avec des parents plus que douteux, au milieu de la violence et de la rage, je me dis que cette colère et cette rébellion devraient être mienne. Oh, je suis en colère, j’ai autant envie de vivre et d’obtenir cette foutue liberté que n’importe qui d’autre. Mais cette brutalité, j’ai du mal. J’ai appris à me défendre, et je le fais plutôt bien visiblement, rendant les coups sans même y réfléchir. Pourtant, j’arrive pas à m’y faire. C’est pas pour rien que je me tiens loin de ce genre de merde en général. C’est même pas par peur de me prendre des coups ou pire, c’est juste…  j’ai l’impression de perdre tout ce qui importe dans ce déchaînement de hargne et fureur.

Ouais, je philosopherais plus tard. Non pas que j’y pense vraiment alors que je repousse et finis par mettre à terre un énième flic, et je sursaute, me retournant vivement en entendant un coup de feu. Qui ne m’atteint pas évidemment sinon je ne serais pas si vive on est d’accord. Et je me fige alors que le rouquin que je tentais d’atteindre réplique en abattant le flic… après s’être pris la balle qui m’était destinée. Je le fixe, les yeux écarquillés, le cœur tambourinant trop rapidement, et je cille.

« Merci. »

Je regarde sa jambe, essayant vainement d’oublier le sang qui coule de sa blessure comme celui qui se répand autour de la tête du flic, mais il me devance en prenant la parole. Partir. Ça c’est une idée qu’elle est bonne. Surtout en voyant la fumée sortir du bâtiment derrière nous, surtout en entendant les cris repartir de plus belle. Je regarde autour de moi, prête à lui proposer mon aide pour repartir, après tout, il a été blessé en me protégeant, mais il semble déjà ailleurs. Et je ne vois plus Kenneth non plus, ni aucun visage qui me dise quelque chose.
Je serre la matraque, continuant d’esquiver les derniers flics pour me sortir de là et rentrer chez moi. J’irai dénombrer les bleus et les côtes fêlées sous une douche chaude.

Spoiler: