Event #5.1. - This vengeance is justice, and justice will be done [SUJET]

Je savais bien que ce serait un plan pourri. C'en est un, et pas des moindres. J'aurais dû refuser ou me barrer dès que j'ai su où ce serait, mais je suis un peu conne… Et je voulais pas laisser Suzy toute seule avec eux… Et ils payaient bien accessoirement, alors je suis passée outre les doutes et cette putain de petite voix qu'il faudra un jour que j'apprenne à écouter vu comme elle a souvent raison.

Je récupère mon sac après m'être rhabillée à la va-vite, et je les regarde une seconde en soupirant. C'est fou comme les mecs peuvent être cons quand ils sont en groupe. Enfin plus encore que quand ils sont seuls… Encore s'ils avaient su quoi faire de deux filles, mais non, visiblement c'était trop demander. C'est pas la première fois ni la dernière, je sais bien, mais ce genre d'arrangement laisse assez de possibilités pour s'amuser en général. Ce qui semble avoir été leur cas en vérité, tant mie
ux donc… Ça avait été un peu laborieux et avait demandé un peu trop d'exagérations de notre côté, mais bon seul compte le résultat non ?

Je fais signe à Suzy qui sort sans un regard en arrière, et je récupère les billets supplémentaires qui traînent. C'était pas pour nous, mais ils avaient qu'à les ranger, et de toute manière, ils sont beaucoup trop en train de s'emporter tout seuls pour s'en rendre compte. Et c'est bien pour ça que j'accélère le pas, entraînant la petite avec moi, pour m'éloigner… Sauf que les bruits de fond deviennent plus forts et qu'on va finir par se retrouver au milieu de ce que je voulais éviter. Je grimace et bifurque pour essayer de retrouver un coin plus safe, mais c'est un peu peine perdue. C'était franchement pas le soir à traîner dans le coin bordel. J'inspire avant de lui sourire pour la rassurer, et de l'entraîner plus loin. Tout ira bien. Ou pas on est d'accord...

expédition punitive

Toute la journée, j'ai fait que penser à cette soirée d'Halloween. Contrairement aux autres années, j'ai pas prévu de me murger avec des potes et des gonzesses, à boire, danser, fumer et baiser tout mon saoul. Non, au lieu de ça, j'ai décidé de participer à ce qui allait être une véritable purge d'Inglewood. On a décidé d'y aller ensemble, quelques Rats et moi. Cassie a bien essayé de me dissuader de participer à l'événement, prétextant que j'étais l'ennemi public numéro un et que c'était du suicide de me rendre dans la gueule du loup. Je lui ai ri au nez avant d'enfiler mon masque blanc sur lequel j'avais écrit "GOD" sur le front. Non pas que je me prenne pour Dieu, c'est plutôt parce que ce soir, c'est la justice divine qui va frapper, et elle va frapper fort, et elle va faire mal, et les autorités de Los Angeles vont se mordre les doigts d'être venus nous envahir. Ce soir, ça va saigner...

Je suis devant le Palais de Justice à l'heure dite, mon masque sur le visage pour ne pas être reconnu. Ca fonctionne plutôt bien, personne ne semble me remarquer, au milieu de la foule. On est nombreux à être venus, masqués, armés et dangereux. de mon côté, j'ai décidé d'emporter le couteau avec lequel j'ai planté Cleveland, c'est devenu mon objet fétiche, depuis ce jour-là. Mais je ne compte pas seulement sur lui, j'ai aussi un poing américain, un Berreta 9mm et un sac rempli de quelques cocktails molotov faits spécialement pour l'occasion. Pour l'heure, c'est mon poing américain que j'enfile. Je l'ai baptisé "Casse-gueule", parce qu'il va en briser, des mâchoires, ce soir. Un sourire se dessine sur mon visage alors qu'un fumigène fend l'air pour atterrir au milieu de nous. C'est le signal. Aussitôt, je fond sur un flic en uniforme et abats mon poing sur lui, lui démolissant le nez dans un craquement satisfaisant. Une mêlée s'engage, entre émeutiers, forces de l'ordre et simples passants pris au milieu. Mais quoi ? Ici, à Inglewood, personne n'est innocent. ils vont tous subir le courroux divin, par ma main, et par mes poings.

Mon masque est déjà taché de sang quand l'arcade d'une de mes victimes explose. Je repousse d'un coup de pieds le blessé avant de me retourner vers le suivant. Derrière mon masque, un sourire carnassier s'étend, et une lueur de folie brille dans mon regard.

"POUR DOWNFALL !!!" Je hurle, et bientôt mon cri est repris en choeur par les purgeurs, au milieu des cris de rage, de haine et de douleur.

(c)syndrome

En bref:

expédition punitive

« Pour Downfall ». La clameur prend rapidement de l'ampleur. Mais quelque chose sonne faux. Je ne suis pas là pour la ville. Cette expédition punitive est juste un prétexte ; une excuse qui soldera ma conscience de toute culpabilité, pour peu que j'en éprouve. Je suis un imposteur parmi d'autres. Malgré les visages masqués, je devine une exaltation animale animer les corps qui s'agitent autour de moi. Eux aussi sont là pour mettre leur violence au service de la ville. C'est en tout cas ce qu'ils diront, mentant aux autres et à eux-même. Car je ne perçois ici ni l'aura de la révolte, ni celle de l'anarchie. J'assiste à une ébullition chaotique qui ne sauraient répondre à une quelconque organisation ou stratégie. C'est juste une émeute. Un agglomérat d'anonymes dénués de toute réelle conviction politique et assujettis à une bestialité primaire. On est une meute de chiens prêts à tout pour défendre son territoire, tout simplement parce que c'est codé dans nos gênes, et qu'on échappe jamais à son instinct animal.
Tout en poussant un hurlement de loup derrière mon masque, j'arme mon coude et vise, dans l'interstice entre le casque et l'armure anti-émeute, la gorge de mon premier condé. Le type s'effondre sans un bruit. Incapable de me départir de mon éternel rictus carnassier, je ramasse la matraque télescopique et reprends ma course en direction du Palais de Justice.

Les portes du tribunal viennent d'être forcées lorsque j'en franchis le seuil. La loi du Talion est prête à être appliquée. Plusieurs heurts éclatent entre les condés et leurs bourreaux. Le fil de mes pensées s'estompe pour ne devenir qu'un grondement sourd. Je masse les cervicales d'un flic avant de m'occuper des rotules de son collègue. Mes yeux recherchent avidement une nouvelle gorge à frapper. Or, je suis déconcentré et avalé par un mouvement de foule qui me force à avancer.
Pressé contre un mur, je tente de sortir de cette mélasse humaine qui m'englue. Casques anti-émeute et masques d'émeutiers se confondent. Le poing serré autour de la batte, je frappe indistinctement les corps qui m'oppressent. Une fois recraché par la foule, j'emprunte un escalier. La détonation froide d'un coup de feu recouvre alors le brouhaha du hall puis crée une étrange seconde de silence. Tout le monde sait qu'à présent Inglewood pourra tirer à vue.

Je m'enquille deux étages, trois condés au cul. M'engouffrant dans un long couloir ponctué de portes, je distancie d'une dizaine de mètres mes compagnons de jeu. D'un coup de pied, je force la porte du bureau d'un enculé de juge d'instruction. Les murs sont tapissés d'armoires gavées de dossiers. J'attrape une bonbonne d'aérosol dans mon sac et allume un briquet. Un coup de matraque s'abat alors contre mes reins. Projeté en avant, j'échoue sur le bureau en verre et métal du juge. Et tandis que je plisse les yeux, prêt à recevoir un second coup, j'entends une âme fiévreuse appeler les condés à crever de sa main.

(c)syndrome

En résumé:

Suzy se tend à côté de moi, se figeant alors qu’aucune de ces ruelles n’est vide et que je ne parviens pas à nous sortir de là. Ça m’apprendra à être sympa et à accepter ce que je savais être une connerie monumentale, même si j’avais espéré passer entre les mailles et pouvoir sortir de la zone avant le lâcher de taureaux. Idiote ouais, c’est peu de le dire.


Et j’entends les premiers coups avant même de les voir, il est trop tard pour espérer sortir de là sans soucis, là-dessus on est d’accord, et ça me donne juste envie de tous les tabasser sans distinction. Alors ouais, je suis d’accord avec eux, ouais, Downfall ne se laissera pas faire et L.A. doit dégager, mais quand je les regarde, je me dis qu’on est dans une sacrée merde. Parce que putain, je suis quand même pas la seule à me rendre compte que c’est totalement con et que ça n’aboutira qu’à une situation pire ? Pire pour nous j’entends. On a beau vouloir se battre et être indépendants et toutes ces conneries, on parle des Etats-Unis, et accessoirement du reste du monde, contre nous. À chaque fois qu’on a voulu frapper et reprendre ce qui était à nous, ça c’est fini en bains de sang et autres bombardements sur nos gueules. Donc je comprends, et je suis Moïra sur le "Oeil pour œil, vie pour vie", mais prétendre récupérer notre ville comme ça, c’est totalement insensé.

Et puis, surtout, ils ont beau gueuler "Pour Downfall" comme un appel ou un avertissement, c’est juste une excuse de merde pour tabasser des flics et soulager leur conscience de la violence qu’ils laissent jaillir. Politique mon cul. Ils feraient mieux d’assumer cette brutalité et cette fureur plutôt que de chercher des excuses à la con.


J’ai renoncé a essayé d’aller contre la foule, m’efforçant uniquement de nous tenir éloignées de la ligne de front pour le moment, essayant de trouver une porte de sortie, ou au minimum de quoi nous défendre, parce que là, c’est un peu la misère. Suzy me suit, serrant mon bras à me faire mal, mais je peux difficilement lui en vouloir. C’est qu’une gamine, même si j’ai que quelques années de plus qu’elle en vrai, elle a toujours l’air tellement naïve que s’en est flippant… Mais les mecs aiment bien et… On s’en fout, c’est pas le moment.

Je ramasse une matraque, sans chercher à trouver le flic qui devrait y être rattaché, et je sens la main de Suzy se détacher de moi. J’ai à peine le temps de me retourner que je la vois entrainée loin de moi, l’air encore plus effrayé qu’avant. Et merde. Je sais pas combien de temps je mets, la cherchant du regard, me prenant des coups qui ne m’étaient pas forcément adressés, en en donnant aussi pour me dégager de là. C’est toujours le problème avec les trucs du genre, tout se mélange, trop de bruits, trop de cris, trop de coups.


Je raffermis ma prise sur la matraque, soufflant alors que le gros de la foule se dirige vers le palais et le tribunal. Là où elle doit être donc. Merde. J’essuie distraitement le coin de mes lèvres, grimaçant en goûtant le sang. Je vais passer des heures à devoir camoufler tout ça demain, fait chier. Je stoppe ma course en la voyant, au sol, recroquevillée sur elle-même. j’arrive même pas à voir si elle respire encore.

résultat du dé:

Je me précipite vers elle, sans prendre garde au reste – je sais, pas la peine de le dire on ne se refait pas – et je ne vois même pas le coup arriver. Enfin si. Je vois les bottes et la tenue, mais j’ai pas le temps de réagir, que je sens mon épaule partir plus vite que le reste de mon corps, la douleur fusant en même temps que le hurlement qui m’échappe. Le monde se teinte de points rouges et noirs alors que je tombe, et j’inspire profondément. Super, je vais me faire tabasser en même temps qu’elle. Tu parles d’une héroïne…

expédition punitive

Inlassablement, j'avance, distribuant des baffes et des torgnoles à droite et à gauche, au moindre morceau de tissu bleu que je croise. Les flics sont ma cible principale, l'armée est plus inaccessible, pour le moment. Le sang m'aveugle, le mien, le leur. Mes instincts ont pris le dessus, ma réflexion semble s'être envolée, je ne suis plus qu'une machine à frapper, et à tuer. Le sang appelle le sang, la violence appelle la violence.

Alors que j'achevais de mettre à terre un des hommes de Prentiss, mon regard est attiré par une chevelure blonde que je connais bien. Elliot ?! Bon Dieu, mais qu'est-ce que Mack fait ici ???!!! J'essaye de m'approcher d'elle, mais la marée humaine de sueur et de sang l'entraîne déjà loin de moi, au plus près des marches du palais de justice. Jouant des coudes, des poings et des pieds, j'arrive tant bien que mal à me frayer un chemin jusqu'à elle. Pile au moment où un flic abat son arme sur elle. Je raffermis ma prise sur mon poing américain alors que je vois la jolie blonde s'effondrer en hurlant, et je bondis sur son assaillant...

Résultat des dés:

... Mais je suis arrêté dans mon élan par un autre poulet qui m'arrive sur le côté. Son ombre dans mon champ de vision me pousse à me déporter sur le côté et lever mon bras pour me protéger. Le coup m'atteint à l'avant-bras gauche, mais pas aussi fort que je le craignais. Je serre les dents, encaisse la douleur en grimaçant, puis me jette sur lui pour lui faire ravaler ses dents.Sa mâchoire se brise dans un craquement satisfaisant, et je le laisse aux bons soins de la foule en furie pour lui préférer l'agresseur de mon amie. Je m'approche, imposant, je le dépasse d'une bonne tête. Ma main sur son épaule le force à se retourner vers moi, et mon poing le cueille au plexus. Heureusement pour lui, il porte un pare-barre qui amortit un peu le coup de poing. Et un casque anti-émeute, qui me complique la tâche pour le frapper au visage. Pourtant je ne me prive pas de le rouer de coup, un combat s'en suit entre nous deux, lui furieux d'avoir été interrompu, et moi défendant la vie de mon amie.

(c)syndrome

En bref:

expédition punitive

J’attends le coup venir, les mâchoires serrées. Mais le condé se fait désirer. Presque impatient, je hasarde un coup d’œil par-dessus mon épaule. Une nouvelle silhouette est venue se joindre à nous. Et le flic lui réserve un accueil des plus chaleureux. Tandis que la matraque qui m’était destinée défigure notre nouvel arrivant, je profite de la diversion pour saisir tout ce qui, à portée de main, pourrait être détourné en arme. Une multitude de stylos s’offre à moi, dont un semble en métal. Je le décapuchonne, et découvre non sans un certain plaisir une plume d’encre. Satisfait, et lourdement armé, je glisse sur le bureau et passe de l’autre côté afin de m’offrir une vue imprenable sur la scène en cours.
Le condé se dresse au-dessus d’un corps vautré au sol. Malgré le foulard qu’elle écrase sur sa gueule, je reconnais alors Eden. Elle ne pouvait pas rater ce genre de petites fiestas. Pourtant, je m’étonne de la voir ici, avec moi. Puis la surprise cède sous l’effet d’une vague de soulagement. L’esprit maculé par une écume revigorante et même exaltante, j’appréhende la suite des évènements d’une toute autre façon.

Le téléphone du juge d’instruction J.F. Matthew traverse la pièce avec allure avant de frapper le dos du flic. Celui-ci m’accorde un regard haineux à travers sa visière. Je me laisse gagner par un sourire provocateur et invite le gars à me rejoindre d’un bref geste de la main. Il hésite, comprenant qu’il risque d’être pris d’ici très peu de temps en sandwich. Une nouvelle silhouette en armure apparaît brutalement dans l’encadrement de la porte, matraque au poing. Abandonnant Eden au dernier arrivé, le condé se jette sur moi. Le stylo plume toujours en main, je m’élance à mon tour, prêt à offrir à cet enculé une danse dont il ne réchappera pas.
Alors qu’il lève le bras et arme son coup, je plante la plume dans son aisselle. Celle-ci s’enfonce plus profondément que je ne l’aurai espéré dans sa chair. Le mec beugle quelque chose, un truc rendu incompréhensible par la douleur et la colère. J’enlace ensuite le condé et tournoie avec lui afin qu’on échange nos places, et qu’il se retrouve dos à la fenêtre. Les veines saturées par l’adrénaline, je pousse violemment le condé en arrière. Il heurte une première fois la grande vitre. Mais le double-vitrage ne bouge pas. Avec un élan furieux, je saute à nouveau sur le flic.

Lancer de dé:

Je croise à nouveau le regard du condé à travers sa visière. Prévisible. Je suis trop prévisible. Ma vision m'obscurcit soudainement tandis que je bascule en arrière. Un éclair de douleur me fend le visage en deux, et m'arrache un couinement vaincu.

(c)syndrome

En résumé:

J’arrive tant bien que mal à amortir ma chute, de mon bras valide. Enfin disons que ma tête ne fait pas office de punching ball sur le sol, ce qui est déjà bien. Je reprends ma respiration, la douleur envahissant tout le côté gauche de mon corps, alors que mon bras droit commence à remonter au-dessus de ma tête par réflexe. Pour me protéger d’un coup qui ne vient pas. J’ouvre les yeux, pour voir le flic me tourner le dos, sans s’acharner davantage sur moi ou Suzy. Ils sont où les autres d’ailleurs ? On s’en fout, je vais pas attendre pour savoir le pourquoi du comment. Je me tourne vers Suzy qui respire encore, qui souffle mon nom, même si ses blessures sont pas jolies à voir. Elle est consciente, c’est le principal. Faut que je la sorte de là.
Et je vois Kenneth. J’ai un sourire, plus féroce que séducteur à n’en pas douter, et je me force à me relever. D’abord à genoux, alors que je m'applique à respirer calmement, à faire refluer la douleur. Ça je sais faire, j’ai déjà fait, je pleurerais après. Ou pas. Pour le moment, je laisse la colère et la rage prendre le pas sur le reste. Colère alimentée par la vision de Kenneth qui se fait tabasser, sans doute en voulant m’aider, colère alimenté par Aidrian que j’aperçois à son tour, au sol.
Debout. Je me relève, attrapant la matraque que j’avais lâché dans ma chute. Je cille un instant, resserrant ma prise sur mon arme.

Spoiler:

Sans réfléchir, je me dirige vers le plus proche, vers Kenneth. Et on sera pas trop de deux pour aider Aidrian. Et ces idiots sont tellement concentrés l’un sur l’autre qu’ils ne me voient pas arriver, alors que je suis juste à côté. Prenant autant d’élan que possible, ma matraque part et va rencontrer la mâchoire du flic, faisant basculer sa tête en arrière dans un craquement sonore. Craquement qui me soulève un peu le cœur, mais je n’ai pas le temps de m’y attarder.
Je dévisage Kenneth, avec un sourire en coin. « On dirait que c’est la demoiselle qui sauve le preux chevalier. Tu survivras ? » Je jette un coup d’œil à Suzy qu’une silhouette relève et emmène. Je fais un signe de tête en reconnaissant une des BB. Bien. Elle ira bien. Mon attention se reporte sur Kenneth. « Merci. » Je lui désigne Aidrian en me dirigeant vers lui, le regard toujours noir. « Faut que je lui sauve la vie aussi.  »

Spoiler:

expédition punitive

Les coups pleuvent, autant mes poings sur la tronche du flic face à moi que sa matraque sur la mienne. Je sens certains de mes os de fêler, peut-être même se briser, mais la douleur est vite mise de côté par l'adrénaline qui parcourt mes veines alors que je lui porte un coup plus violent que les autres, qui le déstabilise... Et qui laisse une ouverture pour une matraque inconnue qui l'achève dans un craquement satisfaisant. Je chancelle sur mes jambes, le sang de mes arcades ouvertes coulant à moitié dans mes yeux, et je reconnais mon sauveur. Enfin ma sauveuse, Eliott. Je hoche la tête à sa question, en souriant, et reprends mon souffle un instant avant de repartir à la charge, direction une tête rousse un peu plus loin.

"Merci pour ton aide, Eliott." Je lui lance, sincère.

Dans le combat, j'ai perdu mon poing américain. Il a dû glisser de mon poing à cause du sang et s'est perdu dans la foule. Pas grave, je tire de ma ceinture la matra... Merde, elle est où, celle là ? Je regarde partout, aucun signe de la matraque que j'avais ramené. Bon, tant pis, aux grands mots les grands remèdes. Je dégaine mon fidèle couteau, celui-là même qui a servi à tuer Jack Cleveland, et dans un rugissement je me jette à la gorge d'un flic pour le planter entre deux côtes. Le sang coule alors que le poulet grogne de douleur et s'effondre. J'ai certainement eu la chance de toucher un organe vital.

Plus qu'un seul flic qui s'attaque au rouquin. Mon sourire s'élargit alors que je saute sur l'homme en uniforme, lame en avant.

Résultat des dés:

A croire que l'homme a des yeux derrière la tête, des réflexes surhumains ou j'sais pas quoi. Alors que j'avais parfaitement calculé mon coup, il arrive à esquiver mon attaque, et ma lame fend le vide à l'endroit exact où il était il y a encore une fraction de seconde. C'est la cohue, les cris de douleur et de colère se mêlent, la sueur, le sang et la mort dominent les marches du palais de Justice. Je suis ballotté de tous les côtés, et éloigné d'Eliott et du roux, contre mon gré. Je tente de crier à la blonde de s'enfuir, mais ma voix se perd au milieu des autres. Eliott est maintenant seule face au dernier assaillant de l'homme qu'elle essaye de sauver. Et moi ? Je ne sais pas où je suis, ni où je vais, mais j'y vais.

(c)syndrome

En bref:

expédition punitive

Reculant de quelques pas chancelant, je porte une main offensée à ce qu’il reste de mon nez. Les élancements de douleur m’arrachent plusieurs hoquets engorgés de sang. Encore trouble, ma vision est constellée de points noirs aux halos flous. Pourtant, je n’arrive toujours pas à accepter l’idée que je suis dans le camp des perdants et sacrément dans la merde.
De ma main libre, je tâtonne dans le vide à la recherche d’un truc, n’importe quoi, tant que je peux l’utiliser contre cet enculé de condé. Je brasse l’air, en vain. Une décharge de colère sature mon esprit déjà bien comprimé par l’excitation. Ce connard doit crever. Maintenant.

Soudain, une forme passe non loin de moi et vient percuter la masse toute aussi floue du flic. La vitre émet un bref soupir avant d’éclater. Un rictus satisfait fend mes lèvres maquillées d’hémoglobine. J’adresse un regard trouble à Eden, enfin, ce que j’en devine. Et alors que je me hasarde même à la féliciter d’un pouce levé, je me sens brutalement entraîné en arrière.
Étranglés par le col de mon sweat, mes mots restent bloqués dans ma gorge au stade de gémissements. Mes bras s’agitent, à la recherche d’équilibre. Un frisson glacé de peur me paralyse alors les jambes lorsque je réalise que mon dernier pas en marche arrière forcée se fait dans le vide. Pris d’un vertige angoissé, mes sens s’engourdissent et abandonnent mon corps à l’impuissance d’une chute contre laquelle je ne peux plus rien.

Je ne saurai dire s’il s’est écoulé un instant éternel ou une éternité instantanée. La respiration courte et sifflante, je fixe les ténèbres, incapable de deviner les ombres qui y ondoient. Des acouphènes stridents m’assourdissent, et me maintiennent dans un chaos de plus en plus profond. Je me sens comme brisé, le corps émietté. J’ai tellement mal que j’en deviens incapable de ressentir la douleur. Les préludes nébuleux de l’inconscience s’offrent à moi, me promettant une résurrection si j’en accepte le repos. Une explosion blanche m’aveugle brutalement alors que je sens mon souffle se tarir en de maigres filets d’air tremblant.
Un amas d’ombres s’est aggloméré autour de moi. Elles essayent de me parler, mais le sens de leurs mots est cryptique. Je leur dis de se casser, silencieusement, devenu muet. Le poids qui pèse sur ma poitrine finit par m’arracher une violente et douloureuse expiration. Puis, plus rien.

(c)syndrome

Spoiler: