- Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous.

"Ho merci à vous"

Avec un sourire aux lèvres, je serre la main de l'homme avant qu'il ne monte dans sa voiture sur le parking de l'hôtel. J'ai récemment acquis l'armurerie à Fallenwalk, mais certaines de mes transactions se déroulent ici. Il y a des individus qui ne peuvent pas se permettre d'afficher leur présence dans une armurerie en plein jour. L'homme qui s'en va, je l'ai déjà accueilli là-bas. Il a pu essayer les armes que je propose dans le stand de tir en arrière-salle, prendre le temps de réfléchir à sa commande, et c'est ici qu'il est venu la finaliser. Avec quelques billets verts en poche, dans une semaine ou deux, il recevra sa commande, et moi, le reste de l'argent.
Il n'est pas le premier de la journée à venir me rendre visite. D'autres arrivent pour échanger leurs vieilles armes endommagées, et en retour, je leur offre une réduction sur un modèle neuf. Certains veulent me consulter pour personnaliser leurs armes existantes, récupérer leur commande habituelle de munitions, effectuer des réglages, et bien plus encore. Mon métier va au-delà de la simple distribution d'armes à feu. Ce lieu offre une discrétion appréciée par certains pour mener à bien leurs échanges, et simultanément, ils peuvent profiter des services d'une demoiselle, générant ainsi des revenus supplémentaires.
Le trafic d'armes peut être moins lucratif que celui de stupéfiants, mais je n'ai aucun mal à générer un salaire mensuel plus que satisfaisant en quelques ventes.

Je fais demi-tour et pénètre à l'intérieur de l'hôtel pour retrouver ma femme, probablement dans son bureau à cette heure-ci. Si elle n'a pas eu à s'occuper d'une fille, elle devrait y être – cela ne fait pas si longtemps que je l'ai quittée.
Actuellement, l'armurerie pour les ventes légales est supervisée par l'un de mes associés. Pour ma part, j'ai le privilège de pouvoir choisir mon lieu de travail au jour le jour, en fonction des affaires à traiter.

Arrivé devant la porte du bureau, j'ai la politesse de frapper. Attendant quelques secondes, j'actionne enfin la poignée pour entrer.

- Encore une vente de Ghost Gun, nous sommes sur un bon mois..

Avec l'acquisition de l'armurerie, tout devient plus simple. Je peux obtenir légalement des pièces de mécanisme d'armes, ce qui réduit les risques et les coûts liés aux importations. Par ailleurs, je suis désormais en mesure de produire moi-même certaines pièces en plastique, éliminant ainsi le besoin d'importer des armes complètes, mais seulement des composants d'armes. En cas de vol, cela devient inutile pour les voleurs, et en cas de fouille par les forces de l'ordre, les colis n'ont aucune valeur, étant donné que les armes ne sont absolument pas complètes et donc inoffensives.

- J'ai fait en sorte qu'il s'offre une fille en plus avant, alors autant te dire que les négociations ont été un jeu d'enfant.

Petit rire moqueur. Je suis un homme qui manie habilement les sensibilités des autres. Et oui, il faut tirer parti de toutes les stratégies que la vie met à notre disposition. Une petite pipe de la part d'une charmante jeune femme avant la rencontre, et voilà que le client se détend suffisamment pour délier un peu plus les cordons de sa bourse, en signe de reconnaissance pour la générosité du service.

-J'ai un peu de temps devant moi, as-tu besoin de quelque chose, Любимая?

Même si je n'avais pas de temps devant moi, selon sa demande, cela passerait avant beaucoup de choses.

Qui avait dit qu’être maquerelle était de tout repos ? Celui qui avait dit cela, n’avait jamais eu a gérer une bande de prostituée. Aujourd’hui elle avait dut sommer a une de ses filles de prendre soin d’elle et surtout d’améliorer son hygiène, dit a une autre d’arrêter  de mal parler a tout les clients, car si certain aimer cela, d’autre non et elle avait aussi du avoir une conversation avec une des filles qui avait vraiment cru qu’elle pourrait se mettre en grève. Comme si elles avaient le droit de faire grève. Comme si elles décidaient de leur sort. Non mais ces américaines, elles ne se prenaient vraiment pas pour n’importe qui.  C’est donc un peu agacer qu’elle avait regagner son bureau. Elle avait retrouver son sourire quand Randy était passer la voir en vitesse avant son rendez vous. Juste quelques minutes passer avec cet homme lui suffisait pour retrouver le sourire. Mais une fois qu’elle fut a nouveau seule, elle le perdit instantanément.   Elle soupira en ouvrant son livre de compte pour le mettre un peu a jour. Elle avait du mal a ce concentrer, elle avait outre ses petits soucis avec ses filles, quelque chose qui lui trottait dans la tête.   Cette gamine qu’elle avait aborder un jour.  Ca tourner en boucle dans son esprits. C’était assez étrange, ce genre de chose ne lui était que rarement arriver et elle avait horreur de cela.  Elle soupira, elle n’arrivait définitivement pas a ce concentrer sur les comptes.

Après avoir appeler son frère pour qu’il aille chercher a manger, pour elle mais aussi pour Randy, car elle savait qu’il finirait par repasser par ici, elle essaya de se remettre a son travail. La paperasse, rien de plus ennuyant. Heureusement, bientôt elle entendit quelque coup a sa porte. Elle lança l’autorisation d’entrer en russe et releva ses grand yeux bleu sur l’homme qui rentrait dans le bureau.   Un sourire  se posa sur ses lèvres en l’écoutant parler. Souvent elle le regardait cet homme et elle se disait qu’elle avait bien fait de miser sur lui. Elle avait bien fait de convaincre sa famille de l’accepter comme un des leurs. Elle avait vraiment bien fait de poser un jour les yeux sur lui et ne jamais les en détacher.  Il était efficace, il était doué, il avait un très bon contacte avec les clients. Il était fait pour ce travail. Avec eux les affaires marchaient comme sur des roulette et le beau-père de Nastya était plus que ravis. Il se féliciter souvent d’avoir penser a envoyer le couple a Donwfall, et Nastya prenait sur elle pour ne pas lui rappeler que l’idée n’était pas réellement de lui.    Elle sourit encore plus quand il dit qu’il avait fait appel a une fille avant les négociation. L’avantage de venir ici pour négocier, il avait les filles  a porter de main. C’était réellement un plus pour les affaires. « Oh très bien, elle viendra me le dire de toute manière. » Dit elle simplement.

Elle se leva de sa chaise quand il lui demanda si elle avait besoin de quelque chose. Elle n’était pas assez dégoulinante d’amour pour lui répondre un romantique « j’ai besoin de toi » mais elle s’approcha de lui en souriant et alla doucement poser une main sur sa joue, puis ses lèvres sur les siennes. « Dimitri est aller nous chercher a manger au Diner. » Dit elle avant de s’adosser a son bureau en lui faisant fasse. « Je lui est dit de prendre comme d’habitude pour toi. » Elle lui sourit. « Tu voudrais manger avec moi, Любимый* ? »  Elle tourna la tête pour regarder l’heure sur son téléphone. Son frère ne devrait pas tarder a revenir.  Si Randy décider de dire non, il pourrait prendre quand même sa commande. «  Il faudrait que je te parle de quelque chose. » Elle le regarda un instant, restant silencieuse. Puis elle se tourna a nouveau juste pour attraper son téléphone. Elle ouvrit la galerie photo et agrandit une photo d’une jolie fille, chatain, des grand yeux clair, un beau sourire. On pouvait aisément deviner qu’elle n’avait pas tout a fait vingt ans encore. Elle tendit le téléphone a son mari, cette fois elle avait l’air sérieux. Elle n’avait plus de sourire sur les lèvres. « Qu’es ce que tu en pense ? Elle est jolie non ? » Qu’elle demanda en l’observant regarder la photo. « J’ai commencer a bien sympathiser avec elle… » Elle marqua une nouvelle pause. « Elle a dix huit ans. » Qu’elle dit simplement d’un ton presque tremblant.  Ca la troublait surement bien plus que ce qu’elle ne pourrait penser. Il le verait surement vite, depuis le temps ils se connaissaient bien. Parfois même trop bien.

Tout ce que font les filles, je sais qu'elles rendent compte à Nastya. Elles accomplissent parfois des tâches pour moi, que ce soit nettoyer, assembler ou détruire ce qui concerne les armes, elles m'aident même à faciliter des négociations. Même si elles le font en suivant mes ordres, elles savent que leur chef principal reste Nastya. Même moi, lorsque j'utilise ces petites mains, je veille à ce que cela n'empiète pas sur le travail que Nastya leur demande. De même, les gros bras qui travaillent principalement pour les armes, bien sûr qu'ils viennent en aide à Nastya en cas de besoin, mais ils savent que leurs ordres viennent principalement de moi. Tout ce petit monde travaille ensemble en connaissant leurs priorités. Ça fonctionne très bien jusqu'à présent, en même temps, nous avons mis en place tout ce système en veillant à ce qu'il fonctionne harmonieusement.

Les gestes tendres de Nastya me donnent toujours le sourire. Je passe brièvement ma main dans son dos alors qu'elle m'embrasse.

- Parfait.
Autant ce simple baiser que le fait d'avoir pensé à prendre à manger pour moi.
- Bien sûr que je vais manger avec toi.

Son regard devient ensuite un peu plus sérieux alors qu'elle dit avoir quelque chose à me dire. Je hoche la tête en plissant les yeux légèrement, pour lui montrer que je suis tout ouïe. Je la laisse chercher dans son téléphone avant de me le tendre. Je l'attrape et regarde la photo, jouant un peu avec le zoom sur l'image pour avoir différents points de vue et me faire une idée concrète pour répondre aux questions qui viennent ensuite

- Elle est jolie, en effet. Trés jolie même.

Je n'ai pas peur de vanter le physique d'une autre femme devant la mienne. Elle sait que mon point de vue est purement esthétique. Il y a d'autres femmes qui travaillent pour elle que je trouve physiquement intelligentes, mais elle sait que je ne quitterais ma petite famille pour rien au monde.

Quand le silence tombe, j'ai l'impression que l'atmosphère s'assombrit d'un coup. Je sais d'où elle vient, je sais à quoi cette annonce peut lui faire penser.

- Elle est majeure dans beaucoup de pays et si elle semble partante pour travailler dans cet univers, c'est tout bénéf'.

Même si nous devons vendre un peu de rêve pour attirer des filles dans nos filets, nous ne les forçons à rien. Nous leur ouvrons simplement les yeux sur la "facilité" de gagner de l'argent de cette manière.
Il est vrai que j'ai moins d'empathie que Nastya sur certains sujets concernant les filles. Il y a des choses importantes pour les filles que je ne comprends qu'à moitié. Même depuis que je suis père, il y a des choses que je trouve inconcevables pour ma fille, mais pour d'autres femmes, ça ne me gêne pas tant que ça. Je n'arrive pas à me projeter, à comprendre la psychologie qui se cache derrière certains actes.
Lui rappeler que les filles qui arrivent ici sont volontaires, c'est le mieux que je puisse faire pour la rassurer, pour tenter de faire passer ce détail qui semble la tracasser.

- Elle sait déjà ce qui l'attend parmi nous ?

Si cette annonce d'emploi est difficile à faire, d'autres peuvent s'en charger. Des filles qui se sentent bien ici pourront finir de la convaincre si elle doute. Nastya le sait aussi bien que moi.

- Elle ferait un bon atout pour le motel, mais il y a plein d'autres poissons dans l'océan.

Des filles plus âgées qui paraissent parfois plus jeunes, on peut en trouver. Il faut être rentable, penser au business, mais il ne faut pas se rendre mal pour ça non plus. La décision finale lui revient, c'est elle qui décide qui peut ou non rejoindre ses rangs. Je ne peux que souligner des faits qu'elle connaît déjà.
Je ne peux que la soutenir, lui faire comprendre que si elle laisse tomber cette opportunité, je ne lui en voudrais pas.

- Ou je pourrais la faire travailler pour moi quelques mois, le temps qu'elle comprenne d'elle-même les autres opportunités qu'elle peut avoir.

Et peut-être le temps qu'elle prenne un an de plus, si cela peut rendre la chose plus facile.