{Lovegia} - Un verre pour commencer

Elle était belle, si belle, avec une peau si douce qu'on dirait une peau de clémentine, mais elle ne serait pas comme l'autre blackened beauty que tu avais pu croiser ici avant celle avec qui tu étais plus que proche. Victoria Nors, tel était son patronyme, était devenue un fantôme, sans doute parce qu'elle avait trouvé l'herbe plus verte de l'autre côté du mur, assurément même. Elle y aspirait depuis un moment, mais tel n'est pas encore ton but. Tu es ici pour certaines choses, et tu ne peux pas clore ta mission de cette façon là. Pourtant, cela n'a pas été l'envie qui manquait de l'embarquer avec toi de l'autre côté et de vivre votre vie d'une autre façon. Tu pensais pouvoir trouver une autre personne à son niveau, mais tu as fait erreur. Sa beauté est atypique, sublime, d'une originalité sans fin, mais son coeur est bien plus meurtri que tu ne le pensais. Elle est devenue insensible, elle n'est qu'un robot, une poupée qui obéit aux ordres qu'on lui donne. Tu voulais pourtant être douce avec elle, gentille, mais elle n'en veut pas, elle s'en fout, elle s'en fiche, tu es là pour passer un moment avec elle, et à la fin de la soirée, quoiqu'il se soit passé, tu passeras à la banque pour lui donner son du, et basta. Tu es allée dans la bonne direction, mais elle ne le veut pas, pas du tout. Peut être que tu aurais du agir différemment pour la mettre en valeur, et lui faire comprendre qu'avec toi, elle pourrait en avoir plus que ce qu'elle a, mais non, elle n'est qu'un chiffre, et toi tu es le petit billet qui va bien, rien de plus. C'est dommage mais c'est comme ça. Ainsi donc, tu vas y aller en douceur, mais tu profiteras plus de son corps que tu ne l'aurais voulu en la choisissant elle, car tu avais envie de la connaitre, avant de devenir plus proche d'elle. Elle ne veut pas que tu la connaissais, ses barrières sont bien trop grandes, les remparts sont épais pour que tu n'atteignes pas à son coeur, à peine as tu égratigné son esprit d'ailleurs. Mais il en est comme ça. Ce n'est pas avec cette rencontre là que tu pourras faire changer les choses, et tu crains de ne pas avoir le temps de développer quelques choses de plus. Tu es comme les autres, elle te le fait bien comprendre, et mine de rien, ça jette un peu un froid mais tu n'en montres rien, ou presque. Tu ne vas pas brusquement changer de fusil d'épaules, mais tu vas opter pour du charnel, du purement physique, plutôt que trop de parlottes puisque c'est ce qu'elle veut. Tu verras bien la prochaine fois, si prochaine fois il y a. Qui te dit qu'elle voudra à nouveau de toi ? Si c'est le cas, tu ne te montreras pas trop insistante, et puis qui sait ce qui se sera passé à Downfall d'ici là ? Alors tu optes pour un langage plus cru, mais même ça, ça l'amuse la Lyn. Ce n'est pas une cause perdue, mais elle est si abimée par le quartier, ça t'attriste, tu ne peux pas t'imaginer tout ce qu'elle a du subir, même si dans un sens, elle l'a choisi quand même un peu, mais voilà. La vie ne mérite pas qu'elle soit brisée de cette façon là, mais il en est ainsi. Tu jouerais la carte de la douceur tout en profitant de ce corps si magnifiquement formé.

" Je crois comprendre qu'un peu de douceur ne te ferait pas de mal quand même, alors on va y aller de cette façon, peut être que tu trouveras ça plus agréable si le plaisir est partagé. "

Parce que oui, même si tu profiterais de son corps, tu saurais lui donner une juste récompense même si elle ne le désire pas plus que ça, même si elle ne le demande même pas, toi aussi tu joueras de tes doigts habiles pour que ça soit donnant donnant, tout en douceur, sans que ça ne lui fasse trop de mal même si comme elle disait, elle en avait vu d'autres. Tu sentais néanmoins que la conversation que tu tentais vainement de mener, justement, ne mènerait à rien. Elle te pensait hors sujet, hors contexte, non légitime, tu ne pouvais donc rien lui apporter à ce niveau là. Dans l'absolu, tu n'avais effectivement jamais fait ce métier, mais tu étais à Downfall depuis suffisamment longtemps pour la comprendre. Tu avais assez observer, mais bon, tu n'insisterais pas d'avantage, respectant son souhait. Le sujet était donc clos, et tu parlais d'un de tes rêves, celui de Georgia, pas le véritable d'Olivia évidemment, mais ça elle ne pouvait pas le savoir, ils étaient rares ceux qui le savait, si rares que du côté de Downfall, il n'y avait quasi plus personne qui était au courant. Tu avais perdu la trace de celles et ceux qui savaient. Mais même les rêves, elle semblait les avoir oublié Lyn, sa vie semblait n'être que tristesse et tourment, à donner son corps à n'importe qui pour "survivre". Elle ne pensait plus à elle. Elle semblait être si mal en point que tu allais avoir du mal à la réparer, non seulement parce qu'elle ne le voulait pas, mais aussi parce que tu n'étais qu'une inconnue pour elle.

" Nous verrons bien. L'espoir fait vivre, même si ici à Downfall, nous sommes plus en mode survie qu'en mode vie. Mais je crois que tu connais bien la mécanique. "

Tu buvais une grande gorgée de ton verre le finissant alors. Et tu t'approchais d'elle. Tu voulais apprendre à la connaître, tu voulais avant tout parler, mais elle ne voulait pas faire ça, elle voulait juste se faire baiser comme une mal propre. Alors oui, tu ferais cet acte avec elle, mais tu serais plus respectueuse que les autres, tu pouvais au moins lui donner ça puisqu'elle ne voulait pas du reste. Et donc, tu prenais sa main pour y déposer un doux baiser, comme si le ballet allait commencer.

Est ce que tu connaissais vraiment la douceur Georgia ? Oui, tu la connaissais, tu avais aimé la cajoler de l'autre côté du mur, mais ici, tu n'en avais pas vu beaucoup, alors tu te disais que tu pourrais en faire profiter la belle Lyn au regard atypique, à la beauté incroyable, que si tu le pouvais, tu la voudrais seulement pour toi. Ton coeur aimerait en avoir une autre mais elle, elle est si particulière, tu aimerais pouvoir apprendre à la connaître réellement, connaître ses fêlures, ce qui fait que ce soir, elle est Lyn et pas une autre, ce qui l'a amené à être une Blackened Beauty qui donne son âme à chaque client. Les choses ne sont pas faciles, elles ne sont pas simples, et tu aimerais pouvoir les lui simplifier, mais elle ne le veut pas, elle ne le désire pas le moins du monde à vrai dire. Ainsi, ne connaissant pas la douceur, elle ne te dit pas non, elle veut bien que tu essayes. Néanmoins, elle se pose une question, se rabaissant grandement par la même occasion.

" Tu n'es pas une pute voyons. Vous n'êtes pas obligées d'agir de la sorte si vous ne le désirez pas. Et puis, au Carnival, vous êtes quand même un peu plus distinguées que ça. Tu es loin d'être ce que tu décris, tu sais. "

Non, elle n'est pas une pute, et si tu viens ici pour t'envoyer en l'air, c'est que tu en as envie, et tu aimes que ça soit fait à ta façon, pour que le plaisir puisse être partagé, elle comme toi. Même si dans l'absolu, c'est toi qui dirige, toi qui doit obtenir le plaisir ultime, elle a droit à sa part du gâteau aussi. Elle ne voulait pas que tu apprennes à la connaître, tu ne voulais pas qu'elle passe une mauvaise soirée, et donc, tu avais décidée de ne pas insister là dessus, par respect pour elle, puisque tu en avais. Et donc, tu lui faisais un petit baise main, signe que le bal des corps allait commencer. Et rapidement, elle demanda : Où ? Tu en souriais.

" Nous avons le temps, tu ne crois pas mais nous pouvons nous amuser dans chaque recoin de ce bel appartement, histoire de faire durer le plaisir si cela te convient évidemment. "

Sauf si elle ne voulait pas que cela dure trop longtemps, qu'après avoir fait joujou avec ton clitoris, elle reparte au Carnival pour se trouver un autre client, une autre cliente peut être, qui sait ? Ainsi, après ce baise main venu d'une autre époque, tu la faisais s'approcher de toi, la faisant tourner sur elle-même comme dans une danse afin que son corps de rapproche considérablement du tien, et que tu déposes un premier baiser dans son cou, tout en douceur donc.

C'était triste de voir qu'elle se rabaissait de la sorte, car au delà d'un métier qu'elle a choisi de faire, d'un mode de vie, elle est bien plus qu'un corps qu'on baise sans plus de cérémonie la belle Lyn. Tu avais tenté de lui faire comprendre, mais, tes mots n'arrivaient pas à atteindre leur cible, car il faudrait sans doute plus qu'une seule soirée entre vous pour lui redonner ses lettres de noblesses. Tu n'insisterais pas sur les points qui la fâchaient, qui faisaient tâches sur son poitrail. Son rire voulait tout dire, dans son esprit, son coeur, elle n'était rien de plus que ceci, et son discours le prouvait. Elle était ironique, elle préférait en rire, parce qu'elle pensait ne savoir faire que ça, ne valoir rien de plus, or c'était tout le contraire, et toi, tu savais voir au delà des apparences qu'elle se donnait, de la vie qu'elle avait pu avoir, une vie sans doute triste, difficile par moment, ne lui laissant pas le choix que d'être cette blackened beauty donnant de son corps pour le plaisir de ses clients. Pour elle, tu n'étais qu'une cliente de plus, sans doute un peu étrange, car ta vision du monde n'était pas la même que celle de Lyn ici présente. Mais toi, tu viens de l'autre côté du mur, tu sais que tout n'est pas aussi difficile qu'il n'y parait, même ici à dire vrai. Tu l'écoutais donc parler, et tu en souriais toi aussi finalement. Sa mère faisait déjà ça, alors elle n'arrivait pas à avoir une autre ambition, à se dire qu'elle pourrait faire autres choses que ceci. Pourtant, tu voyais en elle un vrai potentiel, une actrice au physique atypique mais terriblement charmeur avec ses gobilles à en rendre jalouses de nombreuses. Mais si tu venais à lui dire, elle en rigolerait encore et encore, elle n'était qu'une péripatéticienne après tout, rien de plus, c'était même génétique à en croire ce qu'elle disait, ce qui n'avait absolument pas de sens, mais elle s'en était persuadée depuis trop longtemps pour lui faire croire autres choses. Est ce que tu y arriverais ? Tu ne saurais dire, mais tu as cerné le personnage, tu sas qu'il faudra du temps pour lui faire comprendre qu'elle vaut mieux que ça. Tu ne veux pas la sauver, tu veux juste lui ouvrir les yeux sur le monde, sur ce qu'elle peut faire, que tous ici présents ne sont pas d'infames raclures qui n'en veulent qu'à son physique. Elle te disait donc que tu avais le temps, que ça te coûterait simplement plus cher, rien de plus, alors tu agirais sur elle en douceur, comme tu le lui avais pis pour que la partie soit la plus plaisante possible pour elle. Ainsi, après un premier baiser dans son cou, tes lèvres venaient trouver les siennes, doucement, avec la douceur que tu lui avais annoncée. Tu allais profiter puisqu'elle le désirait, mais tu espérais qu'elle en profiterait aussi, histoire que la réciproque de ce plaisir donné soit là.

Tu ne voulais pas qu'elle te pense comme les autres, mais tu ne savais pas si tu avais réussi à le lui faire comprendre, que pour toi, elle n'était pas juste un corps, juste quelqu'un avec qui prendre du plaisir, mais qu'elle était bien plus que ça, car tu voulais qu'elle puisse en prendre elle aussi. Ce ne devait pas être aussi simple que ça, l'habitude sans doute de donner de sa personne sans plus de cérémonie. Mais tu l'avais bien compris, elle n'est pas encore prête pour s'ouvrir à toi, en dehors de ses jambes évidemment, il faudra du temps pour que cette proximité se fasse, que vous puissiez discuter un peu, puis vous amuser ensuite, que l'amusement soit secondaire, la cerise sur le gâteau pour ainsi dire. Avait-elle l'habitude des femmes ? Cela ne semblait pas la déranger outre mesure, mais le sexe restait du sexe après tout, peu importe l'enveloppe en face. Quoiqu'il en soit, le plaisir avait été là, elle avait rempli son rôle, et contrairement à d'autres, tu avais essayé de lui renvoyer la pareille. Est ce que cela lui avait plu ? Difficile à dire, elle te servait des mots qui semblaient avoir presque été appris par coeur, comme pour satisfaire le client, comme pour lui faire comprendre que le tout avait été agréable alors que ce n'est pas forcément le cas, rarement le cas même sans doute. Mais tu ne pouvais pas lui en vouloir, la partie avait été agréable pour toi, c'était ce qui comptait. Tu avais fait preuve de douceur comme promis, mais il lui en faudrait plus pour qu'elle l'apprécie à sa juste valeur. Et donc, elle enfila son peignoir noir, recouvrant son magnifique corps pour aller en direction de la douche. Tu te mordais la lèvre inférieure, tu avais furieusement envie de la rejoindre, passant le gant de toilette sur son corps, comme pour prendre soin de cette poupée de porcelaine, mais tu ne disais rien, pas cette fois, peut être une prochaine, quand elle aura compris que tu ne lui veux pas de mal, juste son bien à elle, contrairement aux autres clients. Non, tu ne désirais pas être si spéciale à ses yeux, tu étais juste toi, une jeune femme au coeur d'or qui voulait le bien de tous les habitants de Downfall. Tu avais fait le choix de Lyn, et tu ne le regrettais pas, pour le moment. Ainsi donc, une fois sous la douche, tu reprenais tes vêtements sur le dos, attendant son retour, un verre à la main comme elle avait pu te le conseiller, sans obligation bien entendu. Elle espérait que tout cela puisse t'avoir convenu, mais si c'était le cas, est ce que cela lui avait convenu à elle avant tout ? Non, la question ne se posait pas, elle ne faisait que son travail, n'est ce pas ? Tu lui poseras la question la prochaine fois, car oui, il allait y en avoir des fois prochaines. Alors en guise de réponse à sa question, tu hochais la tête positivement avec un petit sourire. Ainsi donc, tu posais quelques billets sur la table, avant de t'approcher d'elle et de poser un baiser sur sa joue, presque tout en pudeur.

" Oui, on se reverra bientôt Lyn. J'espère que la soirée a été agréable pour toi, comme elle l'a été pour moi. A bientôt. "

Tu posais ta main sur son épaule, avant de tourner les talons et de sortir de l'appartement, un sourire aux lèvres, le sentiment que les choses s'étaient passées presque comme tu l'avais voulu. Il en faudra plus pour percer cette carapace, mais tu y crois, tu sais que c'est possible.