[TERMINE / RP COMMUN 7.1] Your downfall is a preparation for our up-rise

Je ne suis pas sûr que rester à l’avant du cortège, là où on pourra être bien repérés en cas de problèmes, soit une idée très pertinente. Pourtant, c’est là que nous nous retrouvons avec Harper, sans bien le vouloir pour être parfaitement honnête. L’anonymat de la foule m’aurait davantage convenu, surtout après nos déconvenues de la dernière manifestation.

Je vois quelques visages qu’il me semble reconnaitre au premier abord, avant que la foule ne les engouffre. Et je ne sais pas si j’ai envie de voir certaines de ces personnes, alors qu’elles symboliseraient tout ce qu’on a voulu mettre de côté. Serrant un peu les doigts d’Harper quand j’entends les premiers éclats de verre au loin, j’ai un bref soupir. « Des casseurs. Evidemment. » Il ne fallait pas non plus espérer qu’ils soient absents de l’équation. Mais à voir ce qu’ils ciblent, je me dis que ça va plus loin. Trop ? Difficile à dire. « Ca va déraper. » J’en suis persuadé. La tension semble comme augmenter à mesure que nous avançons, poussés par la foule. J’ai perdu de vue depuis longtemps les quelques Rats qui ont quitté le cortège et je me demande à quel point ça va être conséquent d’ici.

« Y a des putains de traitres parmi nous. On l’sait, on vous voit. » Entendu à la volée, au point que je me demande si je ne l’ai pas entendu, alors que je vois l’éclat d’une lame briller du coin de l’œil. Et je tire Harper un peu plus loin, pour par réflexe qu’autre chose, alors que des insultes fusent de part et d’autre. Ca se bouscule un peu, au point qu’un homme finit par terre mais, heureusement, il est rapidement ramassé avant de se faire piétiner. A chaque mètre parcouru, j’ai l’impression d’être une cocotte-minute sur le point de se mettre à siffler. Une fois de plus, j’entends qu’on souffle à mon oreille, sans que je sois réellement capable de trouver d’où ça vient. « Les Rats sont pas morts, quoi qu’vous pensiez. Et vous allez vite le voir. » Un regard vers Harper, pour être sûr qu’elle aussi l’a entendu. Ou alors, j’ai rêvé. On dirait autant une menace qu’une promesse. Et l’appréhension monte encore un cran.

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Je ne peux que hausser les épaules aux questions de Triss. Je trouve cela tout aussi stupide qu’elle, mais ce n’est pas la première fois qu’un truc du genre se produirait. « Je pense pas que ça continuera à… bien se passer. » Je pince les lèvres en regardant autour de moi, m’éloignant des traces de poudre colorée pour continuer à avancer. Ayant remarqué la façon dont Triss tient mon jean, je saisis tout simplement sa main pour ne pas la perdre dans la foule et continuer à avancer. Petit à petit, l’atmosphère se délite. Ce sont des signes imperceptibles, mais qui, mis bout à bout, montrent les limites d’une manifestation pacifique. Parce qu’il y a toujours des petits malins pour venir foutre le bordel, casser du flic et des vitrines. C’est immuable. Que cela soit à Los Angeles ou à Downfall. Et cela ne manque bien sûr pas.

Des rumeurs se font entendre, des cris. Sans que je ne parvienne à déceler exactement quoi, alors qu’il me semble avoir plus de monde. Et surtout, tout commence à se désordonner, alors que des petits groupes se forment, s’éloignent, pour mieux se saisir de projectiles improvisés pour venir exploser les vitrines ou les fenêtres. D’autres se sont saisis de bombes de peintures et commencent à taguer les murs. L’a nervosité gagne peu à peu l’énorme colonne de manifestants. Et qu’est-ce que nous sommes venus faire ici au juste ? Déjà, la violence monte crescendo, des projectiles enflammés émergent. Des feux également, de poubelles, de journaux, des fumées épaisses et noires… Je resserre mon emprise sur Triss, inconscient du malheureux qui s’est fait tabasser à l’arrière, mais craignant tout de même pour nous. J’entends des éclats de voix sur les flics. « Ca dégénère… On devrait peut-être s’éclipser. » Et potentiellement prévenir les autorités et les secours. Même si j’ai un doute sur l’envie des autorités de se mêler à ça en fait.

Je me fige pourtant alors que je repère un visage familier. L’homme, dans la trentaine, est un habitué de l’Oasis via son fils, qui présente des troubles de l’apprentissage. Entre autre. Pas très aimable d’ailleurs, le courant ne passe pas avec moi. Il ne sait pas que je suis militaire et heureusement, mais sa présence me tend. A fréquenter Kenan et la population de Downfall avec plus d’assiduité, il est des secrets qui sont éventés. Et les enfants parlent beaucoup. D’anciens gangs sont toujours là, bien cachés. Les Rats. Et si ils sont ici… Les casseurs sont-ils des rats aussi, qui ont décidé de semer le chaos ? « Tu vois le type là bas ? » Je l’indique du menton à Triss. « C’est un membre d’un gang, et pas qui travaille main dans la main avec les Prayers… Sa présence ici n’augure rien de bon. »

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Ça avait bien commencé dans le calme et un semblant de bonne humeur, comme bons nombres de manifestations. Malheureusement, l’ambiance change et devient de plus en plus tendue et délicate. Enfin, malheureusement, je n’en qui pas sûre. Depuis le temps, je sais que les marches tranquilles, ça ne sert à rien. Ça n’a jamais servi contre les militaires, les autorités, ça ne servira à rien contre les Prayers. Pourtant, je suis là oui. Parce que j’espère toujours. C’est stupide je sais bien.

Je serre les dents alors que des éclats de voix se font entendre. Si ce n’est que ça, ça n’est pas vraiment alarmant. Des bris et des coups s’ensuivent rapidement, mais je ne m’en formalise pas trop pour le moment. En partie parce que Riley est là, ce qui est totalement absurde comme raisonnement étant donné qu’il ne s’est jamais réellement battu, mais passons. Et en partie parce qu’il n’y a pas si longtemps, j’étais du côté des casseurs… Paradoxalement, je devrais donc savoir que ça peut très très vite dégénérer comme le dit si bien Riley.

Je grimace et lui lance un regard. « Ce ne sont pas les simples casseurs qui m’inquiètent. » Je regarde autour de nous en me mordillant la lèvre. Beaucoup trop de gens masqués. Ce n’est pas bon quand les gens cherchent à cacher leur identité. Qu’ils soient flics ou infiltrés ou… « J’ai entendu oui. » Les Rats ne sont pas morts. Mon regard se perd de nouveau autour de nous et je stoppe, forçant Riley à s’arrêter à mes côtés. « Merde. » Plusieurs personnes nous dépassent, et je recommence à marcher par réflexe. « Fergusson. Il y a Fergusson là-bas. » Et si lui est là, ça signifie en effet que les membres les plus virulents des Rats, des Unbroken aussi, sont présents. Et ça, ce n’est vraiment pas bon…

Même si j’attends la suite avec un peu trop d’impatience. Je fais des efforts, mais il ne faut pas trop m’en demander non plus. Enfin, je n'ai pas envie non plus envie de voir de nouveaux morts et blessés.

Je soupire et entraîne Riley avec moi. « Viens. » On arrive plus ou moins facilement jusqu'à l'homme que j'ai repéré, et j'inspire profondément. « Salut. ça faisait longtemps... Qu'est-ce que tu fais ici ? » Je tente même un sourire. Si ce n'est pas des efforts.

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Me laisser kiffer l'année du dragon avec mon mec n'était pas possible hein ? Fallait toujours qu'il y ai un gravier dans le moulin a grain...Sérieusement ! Etant militaire, je suis habituée a déceler les changements d'humeur, même subtils. Déjà que j'étais pas jouasse de base, là, je sentais la tension grimper doucement mais surement.

Ce genre de manifestation abrite toujours son lot de casseurs et braqueurs en tout genre. Ca, ça change pas de n'importe où aux Etats Unis, Down Fall n'échappait pas a la règle. Seul petit soucis, c'est qu'ici, on ne risquait pas de voir débarquer le SWATT pour calmer tout ce beau monde. Non, le service de sécurité de la ville était aussi corrompue qu'un gingembre qui a pourrie. Bon peut être pas jusqu'à la moelle mais bon. J'enroule mes doigts autour de ceux de Josh quand il me détache de sa ceinture. J'ai très envie de prendre mon flingue mais je sais aussi que ce serait donner un signal un peu trop violent...Même si je doute que l'ambiance devienne une joyeuse salsa friendly tout d'un coup... Je sursaute un peu quand j'entends une vitre exploser pas loin et je fronce les sourcils. « Je ne suis pas contre...Mon index me démange et ce serait une mauvaise idée de sortir une arme là maintenant. » On l'aura compris, je ne suis pas une diplomate... Mais nous extirper de la foule ni vu ni connu sera plus difficile que prévu si j'en juge par le mouvement de celle ci. Elle nous repousse sans cesse au centre...

Je me hausse sur la pointe des pieds pour voir l'homme que me décrit Josh. « Ca n'aurait rien d'étonnant, rien de tel qu'une couverture de paille pour pouvoir allumer la mèche...Personne ne cherchera de coupable, tu sais comment ça marche... » Ouais on l'avait assez vu, ici comme ailleurs...Sauf qu'ici, c'était plus mortel qu'ailleurs.

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Un bref hochement à la remarque d’Harper. Vrai que les casseurs sont vraiment le cadet de mes soucis, même si j’ai peur des incidences au niveau des blessés. Et je sens que je vais bifurquer directement en direction des urgences après cette petite virée. Si tant est que je ne me retrouve pas là-bas parce que je suis blessé. Une grimace à cette pensée, avant que je ne lève un sourcil au reste de ses paroles. « Quoi ? » Fergusson ? Et merde. Ca n’augure vraiment rien de bon là.  Pour autant, hors de question de lui montrer que sa présence m’inquiète, ça lui ferait beaucoup trop plaisir.

« Vraiment ? » Elle veut réellement qu’on aille lui parler ? Je roule des yeux, soufflant entre mes dents un « Harper… » qu’elle n’entendra pas. Ou qu’elle ignorera totalement. Enfin bref. J’entends des cris de part et d’autre, plus loin dans le cortège, mais je n’arrive pas à voir ce qui se passe, quand bien même j’essaie de me mettre sur la pointe des pieds. C’est peine perdue, la foule est trop dense pour ça. « Fergusson… je ne suis pas étonné de te voir non plus. » Soufflé d’un ton plus sec que lui. Je n’ai jamais caché mon animosité envers les Rats et leur volonté de continuer à agir dans la violence. « Eveiller les consciences ? Ou faire taire celles qui ne vont pas dans votre sens ? » Il esquisse de nouveau son sourire qui me donne envie de lui faire ravaler ces dents, alors que le mouvement de foule continue de nous entrainer en avant. Un sursaut quand les premières bornes d’eau explosent et je fronce les sourcils. « … on vient pour montrer qu’il n’y a pas que des gens qui ont envie que tout dérape. Et qu’il y a une autre option à la violence. » Je le vois rouler des yeux. « Encore le même discours Emerson. Tu sais, il marchait pas l’an dernier, il marchera pas une fois de plus. Tu sais qu’ils répondront qu’à la violence Emerson. La petite le savait même avant toi. Pas vrai ? » Il fixe Harper, alors qu’il se met à jouer avec un zippo dans la main. « Tout va exploser encore une fois Emerson. Et tu pourras pas dire cette fois que t’étais pas prévenu. »

Un nouveau regard à Harper, alors que je cherche des yeux, sans succès, d’autres têtes connues des Rats. Ca me plait de moins en moins. Si tant est qu’à un moment, cette petite sortie m’ait vraiment parue pertinente.

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« Très mauvaise. » Je confirme d’un hochement de tête, tendu. Surtout quand je reconnais un type, ce qui ne me dit rien qui vaille. Je préfère qu’il ne me voit pas d’ailleurs, et c’est un miracle que cela ne se produise pas avec ma haute taille, mais il est trop occupé de son côté pour sonder la foule, alors que Triss commente à mes côtés. Je le vois qui se saisit d’un talkie walkie et communique avec. Je fronce les sourcils, donnant un cou de coude à Triss pour qu’elle voit aussi. Avec qui communique-t-il ? Sur le qui-vive, je décide de m’éloigner, ne souhaitant pas spécialement qu’il me voit, tandis que je traîne la jeune femme dans mon sillage.

Mais les choses vont de mal en pis alors que je vois un mec se faire trainer violemment et… rouer de coups, tout simplement, par une foule complètement déchainée. Pour le simple motif d’être un flic alors que je les entends hurler leur haine et leur colère contre les figures d’autorité. Mes doigts se crispent dans ceux de Triss alors que je me retiens d’y aller… Je sais qu’en l’état actuel des choses, je ne peux pas l’aider… Trop de monde. Nous sommes seuls, complètement. L’homme discutait avec une femme brune qui n’a sans doute pas compris ce qu’il se passait.

Une fois que les chiens ont fini de se déchaîner, je vais jusqu’à l’homme. Ils sont déjà partis en quête d’une autre proie. Je soupire, posant un genou à terre pour tenter de prendre le pouls de cet homme… Mort. C’est un massacre et mon visage se ferme alors que je me relève. Cela va trop loin, je me décide de prévenir les autorités alors qu’il y a déjà un mort… Peut-être davantage. Sans compter les casses.

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Est-ce que je peux vraiment me poser en défenseuse de la paix et des démarches pacifiques ? Bien sur que non. Je ne leurrerais personne, pas même moi. Surtout pas moi. Mais j’essaie. J’essaie de faire avancer les choses par d’autres voies, les voies légales, politiques, pacifiques donc. Et je confirme que c’est bien chiant. Et pas vraiment probant jusqu’à présent. Mais d’un point de vue objectif, ça ne l’était pas vraiment non plus quand je faisais partie des Unbrokens, alors…

Je hoche la tête, entraînant Riley avec moi sans trop lui laisser le temps ou la possibilité de refuser. Non, je n’ai pas envie d’entrer dans un débat avec lui concernant le bon sens de cette démarche. Et puis, c’est bien Fergusson le chef de file des extrémistes restants non ? Alors s’il est là, lui qui a toujours craché sur je cite ‘ces actions minables des sans-couilles et des faibles’, ce n’est certainement pas pour scander de jolis slogans. Je grimace quand il m’appelle à nouveau petite, mais je ne relève pas, ça lui ferait bien trop plaisir.

Riley prend la parole alors que je regarde autour de moi, mon regard croisant celui de l’un des partisans de Fergusson, qui était parti avec lui lors de la séparation des Unbrokens. Et ça commence. Ils attaquent les bornes d’eau. De quoi priver la ville et ses habitants, tout en empêchant les pompiers d’intervenir en cas de problèmes. C’est génial. Je relève la tête et le fixe quand il me prend à partie, ne détournant pas les yeux sans pour autant oser regarder Riley. Parce qu’il a raison. Ma mâchoire se crispe et j’inspire profondément.
« Oui, peut-être qu’ils n’entendront que la violence. » Je lance un coup d’œil à Riley, avant de revenir vers Fergusson. « Mais encore une fois, ils en sortiront vainqueur. Et devine qui sera accusé ? Même s’ils ne sont plus censés exister, ce sera les Unbrokens, ou les Rats. Vous perdrez le peu de soutien qu’on peut encore avoir. Regarde autour de nous bordel ! Ce sont des civils, des innocents ! » Je m’arrête momentanément en me plaçant face à lui. « Tu sais ce que je ferais à la place des Prayers quand tout aura pété, qu’il y aura des blessés et des morts ? J’offrirais des médocs, je viderais les stocks d’eau et de nourriture, en guise de bonne volonté, pour aider ceux qui ont été tant blessés et meurtris par ces actes terroristes inconsidérés et méprisables. » Je secoue la tête et je le dévisage. « Je sais que t’es qu’un gros con égocentrique Fergusson, mais tu n’es pas idiot bon sang ! Empêche-les d'aller trop loin, empêche-les de tuer des innocents ! »

« Écoute petite, j'aimais bien ton père, mais pousse pas trop le bouchon. Je fais rien de mal. Je suis là pour manifester pacifiquement. » Il me repousse et recommence à marcher, son putain de sourire de retour. « Et y a aucun innocent ici. Regarde autour de toi. C'est en train d'exploser de partout. Tes innocents demandent que ça, la violence fait partie de nous, pas vrai ? »

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