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 Memento quod vixisti

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Kyoran Gweria
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MessageSujet: Memento quod vixisti   Memento quod vixisti EmptyDim 3 Avr - 16:50


Diablo Swing...


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Kyoran Gweria
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MessageSujet: Re: Memento quod vixisti   Memento quod vixisti EmptyDim 3 Avr - 17:18


We suck


Young Blood


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Les deux adolescents se faufilèrent à travers les couloirs calmes, leurs rires légers fissurant un silence qui se refermait derrière eux. Il n’y avait personne pour les entendre ici. Tous les adultes étaient dans la salle de réception. Les invités étaient nombreux en cette fin de journée. On n’avait guère de temps pour surveiller la jeune maîtresse de maison. Et qu’importe le compagnon qu’elle s’était choisi ce jour-là, on n’avait pas de temps pour lui non plus. On entendait les échos des conversations, loin derrière. Leur fuite passait de pièces en couloir, et c’est elle qui l'entraînait, toujours plus loin. Fabian la suivait en souriant par anticipation, sans trop savoir où elle le menait. Il était grand pour son âge, un beau blond comme elle n’en avait jamais eu. La décision avait été rude cet après-midi, il y avait beaucoup de choix. Le fils Odd Gabriel lui avait lancé des œillades brûlantes qui avaient bien failli l’emporter. Mais à l’héritier de riche famille qui aurait sans doute eu toutes les approbations de son père, elle avait préféré l’air humble et malicieux du jeune jardinier. Un simple employé de maison. Il n’était au service de la famille que depuis une semaine, mais il s’était montré jusqu’à présent difficile à atteindre, prudent, ne répondant pas à ses avances pourtant loin d’être subtiles. Et évidemment, la jeune fille n’avait pu supporter pareille offense. Elle avait profité de l’agitation de la maisonnée pour créer une toute autre agitation chez le jeune homme. Elle avait confisqué pour lui quelques flûtes de champagne auxquelles il n’aurait jamais dû goûter et l’alcool ajouté à l’audace de sa tenue, l’ivresse fut bientôt totale.

Il avait suffit d’attendre ensuite la bonne opportunité pour se glisser loin des regards, et bientôt, toutes ses volontés seraient consommées. Les mains du garçon étaient déjà calleuses malgré son jeune âge, elle pouvait sentir leur rudesse sous sa paume. Deux épidermes que tout opposait, destinés à rester éloignés. Mais elle avait à cœur de contrarier l’univers. Elle n’avait qu’une hâte, sentir ses doigts se glisser plus loin, à l’aventure. Kyoran avait bien l’intention de le prendre de court en étant plus pressée que lui. Bientôt, une porte se referma pour protéger leurs jeux adolescents.

Ils s’égarèrent ensuite quelque temps dans les jardins humides puis la serre les avait avalés dans sa chaleur moite, bulle protectrice et étouffante. Fabian adorait cet endroit. Il connaissait chaque plante par son nom latin, expliquant à une Kyoran à demi-attentive les propriétés de chacune. La demoiselle l’écoutait comme on écoute une énigmatique chanson dont on ne comprend pas les paroles. Elle n’avait que faire de toutes ces connaissances botaniques. Seul le sensible l'intéressait. Elle laissait ses bras frôler les feuilles fraîches tandis qu’elle se penchait pour enfouir son visage contre des pétales entêtants. Elle n’avait pas besoin de connaître l’espèce de cette plante ou les propriétés médicinales de telle autre. Leurs odeurs, leurs teintes lui suffisaient.
Bientôt ses doigts se lassèrent des protégées pour préférer leur protecteur, son nez glissant contre sa gorge pour cueillir d’autres senteurs. Ses odeurs, ses teintes lui suffisaient.

Ils ne revinrent à la surface qu’en début de soirée. Par sécurité, ils décidèrent de ne pas faire leur retour en simultané. Elle irait la première. Ils se sentaient si malins…
Elle ne réenfila ses chaussures qu’en dépassant le dernier angle avant de revenir à la grande salle. La jeune fille se félicita en constatant que son absence n’avait pas été remarquée, mais bientôt une part d’elle-même s’en vexerait quelque peu, ses prunelles grises cherchant des soupirs soulagés de la voir à nouveau. Elle accrocha les iris noirs d’Idryss Odd Gabriel et ils restèrent dans cet affrontement quelques secondes avant que le garçon reporte son attention sur la femme avec laquelle il discutait, une amie de son père. Aussi vite que ça, Fabian fut oublié, au profit d’un trophée qui semblait momentanément plus difficile à obtenir. Trop accaparée par ce nouveau défi, elle ne réalisa que le lendemain matin que le jardinier n’était finalement jamais réapparu à la soirée.

La nuit fut malheureusement moins agréable qu’elle ne l’aurait voulu. Vexée de la froideur qu’Idryss lui avait réservée à son retour, elle avait mal dormi. La demoiselle s’éclipsa de sa chambre au petit matin. Pieds nus et dans ses vêtements de nuit, la jeune fille avait traversé la pelouse à pas rapides, frissonnante. La rosée menaçait de la faire glisser à chaque pas, mais elle tirait du réconfort en pensant à sa destination. Elle avait besoin d’une victoire facile, elle avait besoin d’attention.
Mais elle ne trouva ni l’un ni l’autre dans le cœur verdoyant. Seulement de la froideur, et un nouveau parfum.

Le corps était gonflé au pied de l’heliconia temptress. Les grosses excroissances florissantes tombaient sur lui, comme de grosses larmes rouges. Non, plutôt comme des becs de charognards. Aux aguets, attendant que la chair refroidisse. Kyoran, totalement fascinée par la scène, ne put que s’approcher. Elle n’identifia Fabian qu’à quelques pas. Il ne restait rien du joli blond. Son visage carré était cabossé de piqûres difformes, mangeant ces lèvres qu’elle avait dévorées la veille. Les paupières étaient tenues closes par les boursouflures.
La coupable était là, immobile sur une feuille immense. Petite, mais plus vénéneuse que la plupart de ses grandes sœurs, plus vénéneuse que ne le serait jamais Kyoran, même des années après cet épisode. Elle avait seulement eu à mordre la main qui s’était risquée trop près. Le poison avait fait le reste, tandis qu’elle n’avait plus eu qu’à parcourir ce corps rendu immobile. La malmignatte, ou latrodectus. Cette serre renfermait décidément trop de noms latins. Son corps noir ponctué de tâches rouges semblait attendre Kyoran, au repos.

L’adolescente avait quitté la serre sans un mot, terrifiée, pétrifiée par cette vision. Elle regagna sa chambre aussi discrètement qu’elle l’avait quittée, n’osant dire à personne ce qu’elle avait trouvé. Elle avait l’impression de sentir l’insecte grimper sur chaque centimètre de sa peau, et aucune douche ne parvint à la libérer totalement de cette sensation. Elle se glissa dans son lit, ne descendit pas pour le petit déjeuner ni pour le déjeuner, forçant les servantes à s’inquiéter. Le médecin lui diagnostiqua un bon gros rhume, et elle resta alitée pour trois jours, refusant de quitter sa chambre. On s’étonna qu’elle ait attrapé froid en cette saison, mais l’inquiétude s’arrêta là. Ça aurait pu être plus grave : on n’osait imaginer si la petite maîtresse avait été piquée à la place du garçon. Un tel drame…
Une des cuisinières l’avait trouvé cet après-midi là, à peu près à l’heure où le docteur auscultait sa jeune patiente. On parlait d’un horrible accident, personne ne comprenait comment l’araignée venimeuse avait réussi à s’échapper de son vivarium. L’immense vitrine abritée dans un coin de la serre fut auscultée elle aussi, sans trouver de faille. On installa à la demande de Maes un deuxième vitrage par sécurité. Le patriarche se disait désolé de voir que sa passion pour les arachnées avait coûté la vie au jeune employé.
Mais de ce jour là, Kyoran eut l’impression que son père chérissait encore plus ses affreuses créatures.


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