[TERMINE / EVENT #4.2] - Here we come, Reach For Your Gun

HERE WE COME

REACH FOR YOUR GUN

En décembre 2016, le clan des Forsaken Dragons a été démantelé par les autorités en place. Asuna Kazuko a été arrêtée et condamnée à titre d'exemple, laissant Little Tokyo orpheline. Ennemis héréditaires des Dragons, les Prayers of Insanity ont aussitôt annexé une partie du quartier. Or, les Baneshadows voyaient eux-aussi en Little Tokyo une extension non négligeable de leur territoire offrant un accès stratégique au Mur et à l'océan. Les enjeux sont tels que les futurs propriétaires de l'appendice des Triades prendra à coup sûr l'aval sur son rival. Prayers of Insanity et Baneshadows sont sur le pied de guerre.

Depuis maintenant plus d'un an, Little Tokyo souffre d'une guerre silencieuse mais meurtrière. Aidrain O'Leary, promu Capo et assisté par June Campbell, est chargé de maintenir l'influence des Prayers of Insanity au sein du quartier asiatique. Le gang a réussi à infiltrer les anciens réseaux de distribution des Forsaken Dragons, reprenant ainsi le trafic d'opiacés originellement tenu par Kazuko et sa clique nippone. Or, les Prayers of Insanity ne sont pas encore maîtres des lieux.
La majorité des propriétés du quartier est détenue par William Evans, un promoteur immobilier proche de Jack Cleveland. Les transactions effectuées ont permis l'arrivée progressive des Baneshadows, et la cohabitation devient de plus en plus compliquée. Llyod Hawkins est alors chargé d’asseoir l’autorité des Baneshadows à Little Tokyo. Le Capo bénéficiait, au temps des Forsaken Dragons, d'accords commerciaux sur fond d'une relation d'intérêt avec Kazuko. Un secret qui aurait du en rester un...
En février 2018, les Prayers of Insanity apprennent l'existence de Hawkins et de son influence à Little Tokyo. Ils décident alors de s'ôter cette épine du pied : une mission de nettoyage prend pour cible le Capo Hawkins et quelques autres Baneshadows, détruisant les derniers remparts d'une trêve tacite déjà mal en point. Or, la cible échappe à sa mort de justesse, mais le contrôle de la zone est repris par les Prayers of Insanity. Les hommes de Cleveland refusent de laisser cet énième affront impuni et décident de répliquer dès le lendemain.

Samedi 10 mars, 20h. Little Tokyo s'embrase.

De façon très concrète:

here we come, reach for your gun

prayers versus shadows

Holloway avait fini par lui être utile. Et cette soudaine utilité offrait à son indic la prolongation de son sursis avec mise à l'épreuve. La jeune femme lui avait appris qu'un certain Hawkins s'était attribué le rôle d'ambassadeur Baneshadows à Little Tokyo. Il créchait dans l'un des nombreux immeubles encore détenus par Evans. Le Capo organisait depuis son appartement l'insidieuse et progressive occupation du quartier nippon par le clan de Cleveland. Quelques semaines auparavant Aaron s'était entretenu avec le Lieutenant Campbell. June lui avait, avec une grande honnêteté, décrit les difficultés auxquelles se heurtaient les Prayers of Insanity sur place. La population locale coopérait de force, et toute en mauvaise volonté. D'autre part, de plus en plus de Baneshadows occupaient le port de Little Tokyo et s'infiltraient au cœur du quartier. O'Leary et Campbell peinaient à asseoir l'autorité du gang, et Aaron leur avait fourni des moyens supplémentaires sans consulter Flynn. Le leader des Prayers of Insanity avait ouvertement affiché son soutien aux Unbroken. Depuis, il semblait plus accaparé par le combat de ces insoumis que le combat de ses hommes et la survie de son propre clan. Aaron méprisait la radicalité des actions de ces insurgés utopistes. L'homme s'inscrivait plutôt dans la veine pacifiste défendue par Luka Gilmore. Mais là n'était pas le sujet. D'autant que, le Second avait conscience qu'on ne pouvait mener deux guerres conjointement, et il avait fait le choix de recentrer l'attention de ses troupes sur Little Tokyo et sa nécessaire annexion. L'information que venait de lui apprendre Holloway tombait à point nommé.

Assis à l'arrière d'une berline aux vitres fumées, Aaron regarda les devantures colorées des épiceries et restaurants défiler. Ruth O'Connaugh l'accompagnait. Ils devaient rejoindre dans un premier temps Campbell et O'Leary qui s'affairaient déjà chez Hawkins. Ensuite, ils rencontreraient un ancien Lieutenant des Forsaken Dragons, Kazu Inumaki. Les Prayers tentaient de reprendre le trafic d'opiacés qui avait permis au clan de Kazuko de gagner en influence. L'ex-lieutenant devait s'assurer qu'une partie du trafic de drogues des Prayers of Insanity transiterait à présent par Little Tokyo, sans qu'aucune perte ne soit à déplorer. Ruth était là pour vérifier la qualité de la marchandise, et anticiper la construction d'un petit laboratoire dans le quartier nippon.
Les enjeux étaient donc trop important pour qu'Aaron demeure à la Zone 33 et qu'il se contente de messagers. Sa présence - qu'il espérait remarquée - devait signifier que Little Tokyo appartenait dorénavant aux Prayers of Insanity. Si Hawkins avait échappé à son exécution la veille, il avait été forcé d'abandonner son Q.G. Aaron espérait y trouver de nouvelles informations qui, compromettantes, lui permettrait de refouler les Baneshadows à l'extérieur du quartier asiatique. Le Prayer travaillait déjà à comment révéler au grand public comment le Maire de la ville achetait - à un prix généreusement bradé par un ami - des immeubles pour y « loger » des Baneshadows. Une nouvelle affaire de corruption qui finirait de parfaire le désaveu actuel dans lequel sombrait le Maire de Downfall et de saper son autorité.

(c)syndrome

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Prayers & Banshadows

« If you want war, I'll give you war. »

Encore une histoire dont elle se serait bien passé. C’est tout ce qui pouvait passer par la tête d’Antonia. Encore une histoire liée à l’imbécilité d’un seul homme. Et elle commençait à en avoir ras le bol. Elle prends une longue inspiration. Pour éviter l’ulcère, elle était aller courir jusqu’à l’épuisement la veille au soir, impossible de fermer l’oeil. Tout avait été préparé pour être au pied de guerre dès le matin. A la première heure, Little Tokyo s’embrase.

C’est à l’avant d’un van de marque allemande, que l’on retrouve l’italienne qui ne peut s’empêcher de pester en italien alors qu’elle conduit vers le quartier qui semblait être l’objet de toutes les convoitises. Seules les femmes de Van Nuys semblaient s’en laver les mains. Elles avaient bien raison. Antonia aurait préféré s’occuper comme à son habitude des cargaisons, et de la marchandise d'armes. Mais cette fois ci, encore une fois, elle devait faire une entrave à sa routine parfaitement huilée. Pour subir encore et une fois, une politique qu’elle n’avait pas choisi. Mais, la fierté italienne l’obligeait à rendre au centuple ce qui était arrivé à son collègue. Armée jusqu’au dent, elle qui habituellement cachait ses armes derrières des vestes, et des vêtements.. et dans son dos, le van était une artillerie lourde en devenir, elle était passée dans chacun des différents points de ralliement pour les Baneshadows. C’était au moins l’avantage, qu’ils avaient quand elle passait la première rue du quartier. L’atmosphère tendue était palpable, le quartier était en passe de devenir le théatre d’un très probable bain de sang. La belle italienne avait la rage, et elle s’emplissait de frustration, tant elle trouvait cette situation absolument ridicule. Mais si les Prayers voulaient en découdre… Elle leur ferait honneur.

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Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Même pas vingt-quatre heures qu'on a fait une descente ici, et c'est déjà le bordel. Hier, avec l'italien Ezio De Monti, nous sommes venus dans cet immeuble, ancien restaurant abandonné, pour y affronter une bande de Baneshadows. L'un d'eux, un Capo du nom de Hawkins, nous a échappé. Et à coup sûr, il est parti se plaindre à ses supérieurs de notre attaque. Bah, au moins ça aura le mérite de faire un peu bouger les choses.

Monsieur Phillmore doit nous rejoindre, O'Leary et moi, pendant que nous retournons sans dessus dessous la planque des chiens chiens de Cleveland. A la recherche de quoi ? De la moindre petite parcelle d'information qui pourrait nous faire connaître les plans de ces bâtards concernant Little Tokyo. Impossible de nier que c'est un quartier stratégique, aussi bien pour eux que pour nous. Mais hey, on était là les premiers.

J'ai réussi à convaincre un ancien Lieutenant de Kazuko de rencontrer mon boss. Le but étant de récupérer Little Tokyo des mains des anciens Dragons en évitant le bain de sang, si possible. En gros, leur graisser la patte pour les rendre dociles. Le jap' a accepté la rencontre, et après nous avoir rejoints chez Hawkins, Monsieur Phillmore doit retrouver l'asiatique dans l'une de nos planques. Il faut espérer que tout se passe bien, mais je n'y crois pas vraiment. J'ai un mauvais pressentiment, vous savez ce genre de tiraillement dans l'estomac qui ne laisse rien présager de bon. Je resterai sur le qui-vive, de toute façon. O'Leary est mon supérieur ici, ce sera à lui de tout expliquer à notre boss.

(c)syndrome

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Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Tout était allé très rapidement. Ruth s’était préparé dans la hâte, le minimum nécessaire afin de tester un traffic d’opiacé, ce qui se résumait à une mallette. Elle ne pourrait pas avoir de résultats aussi fiable qu’en laboratoire en testant les échantillons sur place, mais après tout, rien ne lui interdisait de refaire des examens plus approfondi par la suite. Et c’est sans aucun doute ce qu’elle allait faire.
Dans la voiture, la chimiste s’était vu donné une arme par son supérieur, rien de bien coquet, inaperçu sous sa veste. Si on lui avait donné, c’est qu’on estimait la précaution nécessaire à prendre. Ruth se rappelait encore de l’état dans lequel June était arrivée une nuit, après son excursion nocturne dans le quartier de little tokyo.
Depuis septembre dernier, lors de la manifestions violente, la blessure de la chimiste avait bien guérie, ne laissant qu’un point de la taille d’un pois. Elle avait eu de la chance, ce jour là.

Tout ce qu’elle savait, c’était que sa présence avait été requise afin d’évaluer les lieux pour un nouveaux laboratoire, ainsi que des tests à effectuer sur de la marchandise, ce qui se résumait à des prélèvement d’échantillons. Sur place.
Aaron et elle retrouverait June et Aidrian, le reste, elle ne s’en occuperait pas, sauf si on lui demandait son opinion. L’air soucieux, le second regardait au travers de la vitre les rues défiler. S’il s’était donné la peine de se déplacer, ce n’était pas anodin, il voulait être vu et marquer le territoire de sa présence. Etait-ce bon signe? Au vu de l’arme fournie, Ruth ne pensait pas.
Une rumeurs d’un récent grabuge dans le quartier japonais courait, un murmure ténu, mais un bruit tout de même. Et elle n’ignorait pas les relations de plus en plus mauvaises avec les Baneshadows, c’était un fait avéré depuis quelques années déjà. La place stratégique de ce quartier, pour les deux clan, devait être une énième source de conflit. Si c’était vrai, et Ruth n’en doutait pas, ceci expliquait de manière logique le comportement d’Aaron. Malgré le silence, elle tenait à clarifier les choses, si elle s’engageait sans le savoir sur un terrain miné, ou carrément radioactif. On pouvait éviter les bombes, pas les radiations.
Sans le regarder, elle prit la parole d’un ton neutre, qui aurait pu paraitre incisif.

« Flynn est-il au courant? »

Ces derniers temps, leur leader avait la tête affairé ailleurs, semble-t-il plus concerné par les problèmes des autres que par ceux des siens, laissant Phillmore à l’initiative. Cela ne signifiait pas non plus que son ignorance allait de pair avec de la tolérance, et peut-être que cette action, si elle était affranchie de consentement, ne ferait que plus mettre à mal la hiérarchie au sein des Prayers, déjà patente. Un mauvais management donne des résultats improductifs.
Malgré sa désobéissance -justifié ou non-, Ruth estimait qu’Aaron avait su prendre en main les choses lorsqu’il le fallait en l’absence soudaine de leur chef, prouvant ses capacités de meneurs. Ce que Flynn semblait délibérément ignorer.

La voiture sembla s’arrêter, stoppant sa course devant un ancien restaurant, plutôt mal en point si on en jugeait par la devanture.

(c)syndrome

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Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Le long des quais, la nuit épaisse tombée il y a déjà deux heures, un rugissement.
Celui de trois Rolls bondissant hors de Norwalk, luisantes sous la lune, impeccables dans leurs longs manteaux noirs. Elles roulent à tombeau ouvert en direction de Little Tokyo : le quartier de toutes les attentions en cette nuit qui avait soif de larmes. Soif de sang. Ce soir, ces pourritures de Prayers passeraient ad patres par paquets de douze.
Les dockers en avaient fait la promesse.

Tout s'était vite goupillé. Quelques échauffourées par-ci par-là, et jusqu'à Norwalk, au Monaghan. Mais rien qui n'ait réussi à leur mettre la puce à l'oreille. Les Baneshadows étaient devenus trop coutumiers des attaques répétées à leur encontre. Des humiliations. Ou bien étaient-ils encore trop fiers pour s'en inquiéter. Péché d'orgueil ou non, ils avaient eu tout faux. Persister à jouer défensif, à se retrancher dans leur quartier, érigé en forteresse. Mais si elle était imprenable, pour autant elle n'avait rien d'inviolable.

Ça remontait à quelques jours. Hansen et les O'Brien s'étaient réunis à la taverne de McGuckin pour décompresser et, coïncidence ou non, ils étaient tombés le soir des livraisons... et le soir d'une tentative des Prayers de percer leurs lignes. Ces sales petites merdes s'étaient fait descendre, bien sûr, que croyaient-ils! Mais tout de même, voir des chiens de Flynn sur son propre territoire, sans que personne n'ait flairé le truc venir, ça foutait un coup au moral.

Quelques jours plus tard, une autre descente de ces fils de putes. A Little Tokyo cette fois, dans la planque d'un de leurs capos. Hawkins, un roublard parvenu à grande gueule comme Jack les aimait. Le grand patron l'avait foutu en stand-by là-bas pour développer des affaires et conserver un semblant d'avant-poste dans ce sale quartier de bouffeurs de rats. Søren n'en savait pas beaucoup plus. C'était déjà à l'époque où Jack commençait à ne plus trop le tenir au courant de ses affaires à l'extérieur. Et où Søren préférait traîner sa peau dans son quartier, parmi les siens, que chez les jaunes où ailleurs, où il ne faisait confiance à personne. Enfin bref, ledit Hawkins avait manqué se faire descendre. Les Prayers avaient trouvé l'adresse de sa planque, allez savoir comment. Les bruits couraient qu'il y avait une taupe parmi ses frères. Søren refusait d'en croire le moindre mot. Il ne doutait d'aucun d'entre eux. Et pourtant, il avait le plus grand mal à contenir les agitations dans une milice qui n'en avait pas besoin. Certains en étaient venus aux mains la nuit dernière, lui avait-on rapporté. Plus ça allait, plus les choses lui échappaient. Le commerce, le moral des troupes, la cohésion entre ses frères, et jusqu'au respect de la hiérarchie. On ne parlait plus de Jack que comme d'un fantôme. Et lorsque, la plupart du temps, les lieutenants et consorts s'en remettaient volontiers à leur capo attitré, il y avait encore et toujours des rageux, des sceptiques... et des emmerdeurs à tête de lard qui continuaient de le considérer comme le Second de la famille quand le danois n'aspirait qu'à gérer ses docks tranquille. Une sacrée bande de trous du cul avec lesquels il devait composer. Et c'était sans parler des autres capos, cupides ou vaniteux, avec, au mieux, un sale caractère les semaines impaires.

Il avait fallu trouver une solution à ce merdier.
"Patron, ta solution elle est vite trouvée, pas besoin de tortiller du cul pour chier droit." s'était ainsi exprimé son plus fidèle acolyte, aussi fidèle que poète, en la personne de Gary O'Brien. "On y va et on les ouvre en deux, un par un, ces mange-merde!" Søren devait avouer que pour une fois, aussi brut et rudimentaire était-il, le plan de Gary aurait au moins le mérite d'accélérer les choses, et d'apaiser ses nuits.

Dans la voiture, la mine est sombre, l’œil vengeur. Le sax de John Coltrane n'y change rien. Ils sont armés jusqu'aux chevilles, calibrés, striés de lames. Et leurs mâchoires crispées trahissent leurs intentions. Un indice : elles ne sont pas de jouer des arpèges jusqu'au lever du jour, sur les corps encore fumants des sbires de Phillmore. En tout cas, elles ne sont pas de jouer des arpèges.

Les voitures s'arrêtent à la frontière du quartier. En vue, un véhicule tout en muscles reconnaissable entre mille. La Savriani les a devancés. La garce. Toujours en pôle position quand s'agit de se foutre sur la gueule. Bien, bien... Pour une fois, Hansen ne peut que saluer l'initiative, lorsqu'en temps normal, fidèle à lui-même, il aurait beuglé à tort et à travers les risques que cette impulsivité faisait courir sur toute la famille, la primauté de l'observation et de la réflexion... et toutes ces conneries d'ours frileux qu'il était devenu.

Sa voiture, qui ouvre le cortège, s'arrête à hauteur du monstre de l'italienne. Les vitres s'abaissent. Le danois s'allume une cigarette. Jette un œil à sa comparse pour la saluer, puis remet son pif en droite ligne du quartier qui leur ferme encore les bras et, bizarrement, s'ouvre à eux. Les attend.

- Ces petites merdes de toxicos sont partout. Hawkins veut qu'on nettoie sa planque. Et qu'on récupère tout ce qui s'y trouve. Je sais pas ce qu'il a à cacher, mais je dis que ça pue. Ces enfoirés vont nous attendre et nous coincer façon Guerre des Gaules. Et on déposera pas les armes sans déposer nos têtes avec.

La braise grésille, illumine quelques secondes ses yeux d'acier tandis que la recherche d'une autre tactique lui occupe l'esprit. Presque autant que le parfum de la Savriani. Cette femme lui agresse les sens en permanence. Une vraie plaie.

- T'en dis quoi?

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Prayers & Banshadows

« If you want war, I'll give you war. »

Antonia sort de sa voiture quand elle voit la tête du danois qui sortait de la sienne. Toujours la même tête renfrognée, toujours la même incapacité à se dérider un peu. Il avait bien pris dix ans dans la tête quand il s’était retrouvé à la place de Capo, et en plus de cela, il était devenu radicalement vieux ours, et prudent. Alors forcément, elle passait pour impulsive mais si l’on prenait la jauge de Søren, elle devait être une bombe à retardement. Elle ne comprenait pas comment il pouvait estimer cela d’elle, avait-il l’impression qu’elle allait rentrer dans le tas, sans l’aider de personne ? Alors qu’elle était déjà réticente à l’idée de devoir entrer dans Little Tokyo et péter de la gueule de toxico et vendeur de drogues. Mais pour cette simple dernière donnée, elle ne se priverait pas. Elle ne supportait pas que cette racaille pollue les rues de Downfall avec leurs cames dégoutantes qui rendait tout absolument … sale. Ce qu’elle pensait ? Elle haussait les épaules, en se décalant légèrement sur le côté pour avoir le danois dans son champs de vision.

« Évitons ce genre d’effusion de discours moyenâgeux .. Ce n’est pas sans nos têtes que l’on pourra se débarrasser de cette racaille droguée. Ce que j’en pense ? On ferait mieux de foutre le feu à tout ça et les laisser sortir pour les canarder, un par un.. » Antonia n’y voyait qu’une poudrière, ce n’était que ça après tout. Et il n’y aurait pas d’autre solution. Les Baneshadows ne pourraient jamais négocier avec les dealers qu’était les Prayers, et dans l’autre sens, les Prayers n’avait que du mépris et de la haine pour la politique de vendu sur laquelle le reste fermait les yeux. Antonia soupire avant de s’adosser à son véhicule, et lève les yeux vers les immeubles de Little Tokyo, légèrement agacée par la cigarette de Søren. « On fera ce qu’Hawkins veut. C’est tout. Comment tu veux procéder ? »

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here we come, reach for your gun

prayers versus shadows

La nuit était tombée. L'air - chargé d'une électricité irritante - était bien trop chaud pour un mois de mars. Aaron glissa ses doigts sous le col de sa chemise noire afin de décoller le tissu de sa peau moite. D'épais nuages noirs roulaient dans le ciel, prêts à s'écraser les uns contre les autres dans un concert de tonnerre. Les yeux arrimés au défilé d'un horizon urbain, le Prayer se laissa gagner par un rictus lorsque Ruth lui demanda s'ils agissaient avec la bénédiction de Flynn. O'Connaugh était au courant de la dissidence qui habitait le Second.

« Je lui en ai parlé. Après, je ne peux gager de ce qu'il en a entendu... » répondit le Second d'une voix amère.

Un spasme nerveux mordit ses trapèzes. Ils n'étaient plus qu'à plusieurs centaines de mètre des appartements de Hawkins. Il finit par poser son regard sur O'Connaugh. Un regard dur. Impénétrable. Il ne voulait rien laisser transparaître de l'angoisse qui lui nouait les tripes. Un étrange pressentiment ne cessait d'envahir chacune de ses pensées : tout cela allait finir dans un bain de sang. Little Tokyo avait été le bastion d'opposants à l'Empire des Prayers of Insanity. Les Forsaken Dragons étêtés, le quartier grouillait aujourd'hui des charognards prêts à tout pour jouir de cette carcasse évidée par les flics. Les Baneshadows lorgnaient sur le même bout de viande que les narcotrafiquants : un territoire qui assurerait la suprématie d'un clan sur l'autre. Si Little Tokyo tombait dans les mains des Baneshadows, les Prayers of Insanity seraient forcés de survivre dans l'espace confiné de l'ex-quartier expérimental. Les accords avec les Silent Rats étaient fragiles, car signés de la main d'un adolescent opportuniste grisé par le pouvoir et la violence. Aaron n'avait jamais réussi à prendre Kenneth Sheldon au sérieux. Ce merdeux faisait passer la démesure de sa violence désarrimée de toute cause pour nécessaire à l'indépendance de Downfall. Mais les Prayers of Insanity et leur trafic étaient dépendants de ce gang d’asociaux extrémistes ; d'où la nécessité de s'émanciper de leur bonne volonté potentiellement versatile.

La voiture s'immobilisa devant la devanture défraîchie d'un petit restaurant. Plusieurs hommes, dont certains avaient le torse barré par des fusils d'assaut, assuraient la surveillance et le contrôle de la rue. Tout le secteur était quadrillé. Aaron posa une main lourde sur la poignée intérieure de la porte puis, considéra un instant Ruth :

« Tu peux rester dans la voiture si tu le désires. Je n'en ai pas pour longtemps. »

Le Prayer sortit de la berline. Il vérifia la présence de son arme dans son holster d'épaule et replaça soigneusement sa veste par-dessus. Aaron salua ses hommes tandis que ses jambes avalaient les marches trois par trois. Une fois arrivé devant l'appartement de Hawkins, il s'arrêta pour observer ses agents. June Campbell lisait un document, les traits de son visage tendus. Ils ne s'étaient pas parlé depuis leur dernière mise au point. Phillmore avait appris par sa fille qu'une jeune femme blonde – aux lèvres pulpeuses et au regard noir - la suivait. Campbell s'était octroyée le droit de filer India sans lui en parler, pensant certainement bien faire. Si sa fille demeurait persuadée que son père était derrière tout cela, Aaron savait pertinemment que June avait outre-passé ses missions en mordant aussi dangereusement sur la ligne de la vie personnelle de son supérieur. Il l'avait convoquée dans son bureau et lui avait rappelé où était sa place. Il avait seulement menacé de la rétrograder, sachant que tout bannissement du clan signifierait avec son exécution. « Tu as grillé ta dernière cartouche Campbell : tu n'as plus le droit de me décevoir » avait-il conclu avant de lui demander, avec tout le mépris dont il était capable, de disposer.

« O'Leary. Campbell. Au rapport ! » exigea t-il sèchement, entrant d'une démarche souple dans l'appartement de Hawkins.

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Spoiler:

Event 4.2 - Here we come, reach your gun

feat. Prayers & Shadows

C’est mon quartier ! Bon, pas tout à fait. C’est le quartier des Prayers mais c’est moi qui les représente. J’ai d’ailleurs tendance à me pavaner dans les ruelles, la tête haute, les mains dans la poche en toute nonchalance. Je ne dis pas que je ne me fais pas insulter parfois, mais suivant l’humeur, je les ignore ou leur fais comprendre qui est le taulier ici maintenant. Les Dragons, c’est terminé. Les Prayers ont réussi à reprendre Little Tokyo et il était grand temps. Bien que les Baneshadows ne semblent pas vouloir faire profil bas.
D'ailleurs je me suis fait avoir. Je n’ai rien vu venir. Des transactions qui semblent au début presque inoffensives et je me rends finalement compte qu’on me la mise bien profond. Evidemment, quand notre Second l’a appris, il m’a missionné pour reprendre le contrôle des choses. Bon, je dois faire équipe avec la greluche mais je dois quand même reconnaitre qu’elle sait bosser quand elle veut.

On reprend donc le contrôle des choses. Une petite équipe est montée. L’objectif : tuer le Capo Baneshadow et faire croire que c’était un pur hasard. Evidemment, les choses ne se déroulent jamais comme on le souhaite. Résultat : l’autre abruti nous échappe et je vais devoir rendre des compte à Aaron. C’est mon rôle maintenant. Je voulais monter en grade, c’est chose faite. En toute logique, maintenant, il faut que j’arrête d’agir comme un petit con et que je commence à me servir de ma tête autrement que pour la cogner contre une autre.

Le lendemain, je me prépare plus sérieusement que d’habitude. Toujours vêtu de ma tenue noire de la tête aux pieds, je m’équipe de plus d’armes que d’habitudes. Nous avons fait tomber un point stratégique des BS, ils ne vont pas se laisser faire sans broncher. Ils ont beau nous qualifier d’écervelés la plupart du temps, ils n’ont absolument pas à nous envier. Ils vont foncer dans le tas, tête baissée, clamant haut et fort qu’ils veulent se venger dans un bain de sang. Par prudence, dans un élan de réflexion extrême, j’avais demandé à quelques hommes de protéger le secteur. C’est juste histoire de rentrer sereinement et de me dire que quand je reviendrais, il y avait de grandes chances pour que l’appartement n’ait pas pris feu. Voilà que nous retournons dans l’ancien appartement d’Hawkins. Il nous faut passer l’endroit à la loupe, dénicher tout ce qu’on peut. Je compte bien retourner l’endroit jusqu’à dégager les câbles électriques du plafond et du sol.

Donc, armé jusqu’aux dents au point de ne plus savoir marcher tant mon pantalon est plein, je retourne à l’appartement où je retrouve la blonde. Je suis toujours sur les nerfs de ne pas avoir pu buter l’autre con qui nous a échappé. Quand la nuit tombe, une chaleur étouffante semble monter de la ruelle. Je fronce les sourcils. Ca commence à sentir mauvais...
Au milieu de la pièce principale de l’appartement, il y avait des armes, des munitions et surtout, pas mal de came. J’aurais pu être satisfait mais je trouve que ce n’est pas assez. Je demeure sur le qui-vive.

On va se faire démonter… avoue-je en serrant les mâchoires.

Je n’ai plus rien à voir de cet adolescent insouciant qui ne pensait qu’à tirer - dans les deux sens du terme. Aujourd’hui, j’ai un peu plus de jugeote. Du moins, j’aime le croire. Nerveux, je fais les cents pas dans la pièce. De temps à autre, je prends mon arme, vérifie son contenu avant de la remettre à sa place en soufflant. Je ne fais plus attention à June, attendant simplement que le Second arrive. Sa voix rauque et perçante me fait presque sursauter. Je me retourne pour lui faire face. Je passe une main dans ma chevelure rouquine, me mordillant la lèvre inférieure. Je sais que si on doit se prendre une soufflante, ce sera plus pour moi que pour June. Après tout, je suis son supérieur, ce qui me satisfait pas mal en fait.

Hawkins nous a échappé mais on a fouillé son appartement de fond en comble. On a retrouvé suffisamment d’armes pour faire disparaitre tous les habitants de Downfall, j’exagère un peu mais l’image est parlante. Quant à la came, il y a une bonne douzaine de kilo. Je crois que c'est la came qui a été dérobée à Mikaels le mois dernier.

Si les BS commencent à empiéter sur nos plates bandes, il est certain qu’ils ne feraient pas long feu. Il est déjà compliqué pour nos deux clans de se croiser sans en venir aux mains. Je mets les mains dans les poches avant de tendre l’oreille. Cette sensation qu’il va bientôt se passer quelque chose de mal commence à m prendre aux tripes.

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Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Monsieur Phillmore est arrivé. Depuis quelques temps, il est froid avec moi. Depuis qu'il a appris que j'avais fait suivre sa fille, en fait. Je crois qu'il n'a pas saisi que c'était pour la sécurité d'India, que j'ai fait ça. Pas pour quelque raison malsaine. Mais quand il l'a su, il m'a immédiatement convoquée. J'aurais pensé qu'il allait me féliciter de cette initiative, mais au lieu de ça il m'a menacée. Je ne recommence plus, sinon il me met au rancard. J'avoue ne pas comprendre cette réaction, et cette froideur nouvelle entre lui et moi me fait mal. J'ai l'impression que quelque chose change, que quelque chose a changé. Et je ne suis pas du tout à l'aise avec ça.

A son arrivée dans le bâtiment, il a exigé un rapport. Je me suis tournée vers O'Leary, qui s'en est chargé. J'ai beau ne pas apprécier le rouquin, je ne peux nier qu'il est efficace quand il s'y met. Je ne l'avouerai jamais, mais il a mon respect. Tandis qu'il explique à notre boss ce qu'on a trouvé en fouillant les lieux, je poursuis mes recherches, le nez dans la paperasse éparpillée sur le bureau. Principalement des factures de fournisseurs, mais au milieu de papiers inutiles, je trouve deux listes. Je les parcours rapidement avant de me tourner vers mes deux supérieurs, l'air grave.

"Ils connaissent nos planques dans le quartier. Et le nom des Prayers implantés à Little Tokyo."

Je tends les papiers à Monsieur Phillmore pour qu'il les examine s'il le souhaite. C'est tout à fait contrariant, parce que si ces listes ont déjà été transmises au-dessus, ils risquent de nous attaquer ouvertement sur notre terrain. Ou bien ils essaieront peut-être de nous avoir un par un, qui sait ? Un pli soucieux vient fendre mon front alors que je réfléchis à une solution.

"Nous devons frapper les premiers, un grand coup. Et peut-être changer de planques."

Ça va être contraignant, mais faisable. Et surtout nécessaire. Par contre, quelque chose me chiffonne...

"En revanche, s'ils ont ces informations, c'est probablement qu'une taupe est parmi nous."

Je ne vois pas d'autre explication. Je déteste penser des choses comme ça de mes subalternes, et surtout si c'est le cas, je m'en voudrai personnellement de ne pas l'avoir remarqué avant. Peut-être que les Baneshadows ont d'autres moyens d'avoir eu ces infos, mais le traître me semble à l'heure actuelle la solution la plus plausible...

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Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Le plan de la Savriani, si tant est qu'on puisse appeler ça un plan, ne lui inspire aucune allégresse particulière. A côté d'eux, dans les bagnoles, les hommes soufflent des propositions. Hansen devine les échauffourées les plus barbares. Rien de très fin. N'était-il vraiment entouré que par des brutes? Il tire sur sa cigarette en regardant l'horizon. Les lumières du quartier. Ce trou à rat est toujours animé, de jour comme de nuit. Faudrait le payer cher pour qu'il y monte sa piaule. Mais ils n'avaient pas le choix, business is business, ils avaient besoin de cet endroit. Et puis, une fois récupéré par leurs bons soins, aucun doute qu'un taré parmi les tarés se désignerait volontiers pour occuper la place, comme Hawkins l'avait fait. Pas un franc succès. Mais, fallait dire... il avait joué solo. Ce genre de plaisanterie se reproduirait pas une deuxième fois.

D'ailleurs, en pensant à cet empaffé d'Hawkins. Il était où, à l'heure où toute la famille venait se salir les pattes pour sauver l'honneur? Pour sauver le morceau que LUI devait garder à l'abri des charognards? Ce soir les charognards dormaient dans leur terrier. Dans son terrier. Et lui, toujours en cavale, n'avait pas donné signe de vie depuis plus de vingt-quatre heures. Depuis qu'il avait miraculeusement réussi à sauver sa précieuse peau... Petit merdeux. Il aurait mieux valu pour tout le monde qu'il crève sur le champ de bataille. Mais ça...

- Toujours pas de nouvelles d'Hawkins? il balance à la volée.

Alan O'Brien remue la tête pour signifier qu'effectivement, ce bâtard court toujours les rues. Sans vraisemblablement se soucier que, quand même, les copains sont en première ligne... S'agirait de leur prêter main forte dans moins de pas longtemps, sans quoi il mangerait salement à leur retour. Bon, vu l'état d'avancement des hostilités, il mangerait. Rien que pour l'attente. Le danois a les nerfs fragiles, faut le comprendre.

- J'aime pas ça... ça pue trop.

Il donne quelques directives à ses hommes, qu'il sait plus discrets et plus démerdes que ceux de la Savriani. Peut-être aussi qu'il se méfie des réactions de Toni, parce que trouver la moindre prétexte à lui voler dans les plumes, ça, elle savait faire. Bref, en quelques minutes, deux bagnoles se glissent hors du parking, trois hommes armés dans chacune d'elles, pour une mission de repérage. Le danois voulait savoir si l'axe routier nord était bien dégagé, et quels étaient les boulevards susceptibles de permettre l'arrivée de renforts depuis Florence. a vrai dire, vu la situation de Little Tokyo... ces fumiers pouvaient débarquer d'à peu près partout. Mais il y avait une voie qu'ils ne pouvaient pas prendre. La jetée.

- Karl, trouve-moi Liam. Réveille-le s'il le faut. Je veux savoir combien de hors-bords et combien d'homme peuvent atteindre Little Tokyo par la jetée dans moins d'une heure. Rappelle-moi.

Le danois raccroche. Se tourne vers l'italienne en désignant son coffre.

- T'as quoi en stock?

(c)syndrome

here we come, reach for your gun

prayers versus shadows

Aaron n'arrivait pas à se départir de l'agacement qui rongeait lentement mais sûrement sa patience. La victoire de la veille n'y faisait rien. Les Prayers avaient beau occuper la planque de ce trou du cul de Hawkins, le Second ne pouvait s'en satisfaire. Cela faisait trop longtemps que Little Tokyo échappait à leur contrôle. Trop peu de moyens avait été engagé pour maintenir l'ex-quartier des Dragons sous leur coupe. Edward s'était totalement désintéressé de cette guerre : l'Enfant de Downfall combattait "un danger plus grand". Aaron n'avait pas eu le courage de discuter cette position. Il avait alors décidé de gérer Little Tokyo tout seul. Il y avait positionné O'Leary et Campbell. La confiance qu'il avait placé en eux s'était émaillée au cours des dernières semaines. Pourtant, le Second savait que ses hommes ne pouvaient faire des miracles. Ils affrontaient une résistance latente plutôt bien organisée et rancunière : Shadows et ex-Dragons ne céderaient rien.

La planque de Hawkins puait la clope froide et l'alcool. L'appartement était plutôt exigu, et renfermait un air rance. Aaron sentit son nez se plisser malgré lui. Le Prayer passa le seuil de la porte et alla à la rencontre d'Aidrian et de June. Les « rapports » tombèrent, pas franchement satisfaisants. O'Leary lui expliqua qu'ils avaient retrouvé de la dope volée le mois dernier. Mikaels s'était fait dépouillé au cœur même de son territoire, Little Tokyo. Impossible de faire parler qui que ce soit. Personne avait vu quelque chose. Personne savait. Pour une rare fois, O'Leary conserva une attitude humble, son orgueil pas suffisamment bête pour tenter de s'exposer. Aaron acquiesça, le regard dur. Ses yeux voyagèrent jusqu'à la silhouette de Campbell. June semblait adsorbée par la paperasse. Toutefois, deux papiers retinrent son attention. Et celles de ses supérieurs. Aaron prit les deux listes et en parcourut rapidement le contenu. Plus de la moitié des planques du gang y étaient inscrites. L'une d'entre elles était annotée d'une astérisque : celle de Mikaels. Un « putain » s'échappa de ses mâchoires serrées. Aaron n'accorda que peu d'attention à la seconde liste recensant le nom des Prayers gérant Little Tokyo. Pensive, June leur suggéra de frapper un grand coup et de transférer les planques. Néanmoins, la jeune femme s'inquiéta de savoir ses rangs gangrenés par un traître. Phillmore accusa un soupir agacé et se pinça l'arrête du nez.

« Faut nettoyer le quartier une bonne fois pour toute » conclut-il d'une voix fatiguée.

Et alors qu'il redressait la tête pour affronter le regard de ses deux subalternes, Aaron entendit l'agitation gagner la rue. Il s'avança vers la fenêtre et aperçut alors une voiture être immobilisée au niveau du carrefour avec Temple Street.

(c)syndrome

« Little Tokyo s'embrase »

Article du Downfall Post, édition du lundi 12 mars 2018

- CLÔTURE -

Depuis maintenant plus d'un an, Little Tokyo souffre d'une guerre discrète mais meurtrière opposant les Prayers of Insanity aux Baneshadows. En décembre 2016, le clan des Forsaken Dragons a été démantelé par l'action conjointe de la Brigade des Stupéfiants, de la Brigade Anti-Criminelle et de la D.E.A. Asuna Kazuko, leader du gang, a été arrêtée et condamnée. Elle purge aujourd'hui sa peine dans une prison à l'Est des Etats-Unis. Orpheline, Little Tokyo a aussitôt été revendiquée par les Prayers of Insanity qui ont rapidement annexé une partie du quartier. Or, les narcotrafiquants ne sont pas encore maîtres des lieux : les Baneshadows refusent d'abandonner cet appendice des Triades à leur ennemi héréditaire. Prayers of Insanity et Baneshadows sont depuis sur le pied de guerre.

Vendredi 9 mars. Une première effusion de sang rompt l'étrange silence dans lequel était plongé Little Tokyo depuis quelques mois. D'après nos informations, une planque appartenant aux Baneshadow a été nettoyée dans la violence par le clan de l'Enfant de Downfall.

Samedi soir, bientôt 21h00, une fusillade éclate dans le quartier nippon. Selon des habitants et témoins, une douzaine d'hommes, appartenant aux Prayers of Insanity, s'affairaient au premier étage d'un petit immeuble de Temple Street. Au bout de la rue, une voiture - qui devait être en repérage - est interceptée et ses passagers sommairement exécutés. Un témoin nous raconte que deux personnes sont alors montées dans la voiture avant de s'engouffrer sur College Street. Quelques minutes plus tard, des coups de feu retentirent, entrecoupés de crissements aigus de pneus. S'ensuivit un échange soutenu qui dura « toute la nuit ».
Les rues de Little Tokyo se sont transformées en champ de bataille, les douilles jonchant un bitume maculé de sang. Une habitante témoigne : « Après les premiers coups de feu, plusieurs voitures ont commencé à sillonner le quartier. Les fenêtres entrouvertes laissaient apparaître le canon d'armes qui n'ont cessé de répandre la mort durant des heures interminables... C'était terrible ! ». Le plus gros de l'hémorragie s'est déroulé à Temple Street, au pied de ce même immeuble visité plus tôt par les Prayers of Insanity. Selon les rumeurs, les Prayers of Insanity auraient pris l'ascendant sur les Baneshadows et auraient fini par les repousser à l'extérieur du quartier. L'accès à Little Tokyo serait depuis restreint, non pas par la police, mais par les narcotrafiquants...

Dimanche matin, la D.P.D. a précisé, dans un très bref communiqué condamnant l'emprise des trafiquants à Downfall, qu'une enquête était ouverte. La Brigade Anti-Criminalité est chargée des investigations.

Concrètement suite aux dernières réponses:

HRP:

Invité Invité

Event 4.2

Prayers vs Baneshadows

Un bruit de voiture qui arrive à fond de cale me tire de mes réflexions. Des coups de feu sont tirés hors de l'immeuble, et par la fenêtre je vois des Baneshadows, planqués derrière leur voiture, qui canarde les nôtres restés en bas pour défendre l'entrée. J'étouffe un juron entre mes dents et sors mon arme, pendant que les autres présents dans la pièce font de même. Un signe à O'Leary, et le bureau est lourdement basculé pour nous servir d'abri provisoire. Inutile de dire que ça n'arrêtera pas les balles. Mais au moins en nous cachant derrière, ils ne nous verront pas. Au moins le temps qu'on se défende.

Mais pas le temps de niaiser, les coups de feu se sont rapprochés. Ils sont maintenant dans la salle de restaurant abandonnée au rez-de-chaussée. Mon regard inquiet passe de O'Leary à Monsieur Phillmore. On est en surnombre, d'après le nombre de suivants de Hansen que j'ai pu dénombrer par la fenêtre. Mais si on a l'avantage du nombre, eux ont celui d'être prêts à tout, visiblement même à jouer les kamikazes. La porte s'ouvre brusquement, et l'un de nos hommes restés en bas pour surveiller entre, essoufflé et tâché de sang.

"M'sieur Phillmore, ils arrivent. Ils sont plus que quatre mais ils ont de gros calib..."

Pas le temps de terminer sa phrase que son crâne explose, projetant des débris d'os et de cervelle devant lui. L'homme s'écroule au sol, dévoilant derrière lui un homme de main des Baneshadows, armé d'un fusil à pompe. A ses côtés, deux autres hommes, portant tous les deux des pistolets mitrailleurs, et une femme d'une vingtaine d'années armée d'un pompe elle aussi. Quelques secondes semblent s'écouler comme des heures, sans que personne n'agisse. Et puis c'est l'apocalypse.

D'un point de vue extérieur, la scène est un véritable carnage. Ça tire dans tous les sens, le sang gicle, les gens tombent. Puis, comme au ralenti, je vois la femme lever son arme en direction de Monsieur Phillmore. Sans même réfléchir, je me jette pour m'interposer. La balle du fusil à pompe arrive droit sur moi, mais je ne crie pas quand elle me déchire l'abdomen. Je ne ressens pas la douleur, c'est un avantage, non ? Mes bras se lèvent, mon doigt se contracte sur la gâchette de mon flingue, difficilement. Je tire, et je vois la Baneshadow tomber. Je l'ai eue. Mais bientôt, je m'écroule à terre moi aussi. Posant une main sur mon ventre, je constate qu'un liquide chaud s'écoule d'une plaie béante. A mes côtés, mon boss s'est agenouillé. Les tirs ont cessé, on a gagné. Je vois Monsieur Phillmore penché vers moi, l'air profondément inquiet. Mais il ne faut pas, je me sens bien.

Je sais que je vais mourir, je ne suis pas idiote. Je connais les limites de mon corps, et cette fois-ci, je les ai atteintes. Mon regard est voilé, mais serein. J'ai accompli mon devoir, j'ai sauvé mon patron. Et rien que ça suffit à me rendre heureuse. Je lève une main ensanglantée vers le visage d'Aaron Phillmore, et viens la poser sur sa joue, tendrement. Il ne saura jamais ce que j'éprouve pour lui, mais ça me convient comme ça. Des larmes emplissent mes yeux. Pas de tristesse, ni de regrets. Je suis simplement comblée de pouvoir partir dans ses bras. Je n'aurais pu imaginer meilleure mort. Dans un dernier souffle, je lui murmure :

"Je vous avais dit... que je donnerai ma vie... pour vous."

Un sourire ensanglanté aux lèvres, je ferme les yeux et pars, ma vie s'enfuit finalement de mon corps si détesté. Là où je vais, je pourrai veiller sur lui. Je le sais.

(c)syndrome

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