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 [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya

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Valentin Arsenault
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MessageSujet: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyDim 15 Oct - 12:52

N'oublie pas le café

ft. Priya Kapoor

Il avait finalement fait son nid à Downfall, malgré lui. Son arrivée n'avait pas été des plus simples, le mal de mer n'avait pas été une partie de plaisir, les pirates qui avaient cherché à récupérer leur "salaire" et cet homme à la tête d'une entreprise portant son nom de famille. Il ne se souvenait même pas de son nom et après un échange houleux avec le gérant d'"Arsenault & co", il avait agis avec impulsivité, éliminant l'homme d'une balle dans le dos alors que ce dernier partait, après avoir faire comprendre qu'il ne céderait pas aux menaces, qu'il avait accepté l'idée de travailler pour un cartel, bon gré, mal gré. Il ne voulait pas mourir. Et pourtant, c'est ce qui se passa. Malcom nettoya derrière lui ce coup de sang, regrettant sur le coup d'avoir agi ainsi et dans les jours qui suivirent, il arriva comme le nouveau patron de l'entreprise. Et il put lire dans le regard des employés le doute, la surprise et l'incompréhension. Il consulta la comptable de l'entreprise qui était aussi logisticienne, un double métier qui ne lui plaisait guère. Surtout qu'elle était vouée à prendre la suite de Lepetit. Mais le Français lui avait fait comprendre qu'il ne faisait qu'obéir aux ordres de ses supérieurs, cette Priya ayant connaissance de la main mise du French Syndicate, si elle connaissait le nom de ceux qui avaient acheté l'entreprise et modifié leur nom lors de la vente. Valentin avait lourdement insisté auprès de Larceney pour prendre le poste vu que celui-ci était libre à présent sans jamais parler de cette femme compétente même s'il lui avait assuré en glisser un mot aux leaders.

Valentin, peu après son arrivée, se montra sympathique, à l'écoute, mais pourtant intraitable quant aux propositions et conseils qu'il entendait. Il avait demandé des conseils et put voir les compétences de cette jeune femme respectée par les employés, mais s'il montrait qu'il était charmant, il n'en fesait qu'à sa tête. Même s'il lui arrivait de prendre des idées proposées par Priya, les faisant siennes. Les "améliorant" comme il disait. Il avait géré des entreprises, l'import-export n'était rien de plus qu'un commerce. Le frenchie bossait de longues heures, partait souvent bien après les employés pour avoir un nez dans tous les dossiers, passait de nombreux appels et lisaient les documents de comptabilité et autres comptes-rendus. Il cherchait à améliorer ce qui avait été mis en place, petit d'abord, des choses peu importante, jusqu'à modifier les plannings, réduire le personnel quand il jugeait nécessaire de réduire les coûts. Il remettait d'autres choses sur les rails, amélioraient la livraison etc. Et les importations arrivaient sans difficulté, important de nombreux produits, les redistribuant sur la ville, distribuant aux points de chute, les mobiliers et autres caisses où les drogues étaient cachés en même temps que ceux ne contenant rien d'autres que les commandes attendues. Un trafic bien rodé dont les employés n'avaient connaissances. En tout cas, c'était ce que Valentin pensait. Il n'était pas très apprécié notamment avec les dernières décisions prises, et après avoir bûché pendant des mois, il commençait à sentir la pointe de l'ennui arriver. Ils avaient créé de nouveaux partenariats avec d'anciennes connaissances, récupérés celles de Lepetit à qui il avait dû graisser la patte pour qu'ils arrêtent de demander pourquoi Kapoor n'avait pas pris le poste. Et parce que les mois étaient passés, ils avaient sympathisé avec certains habitants de la ville, avait trouvé certains points de chute et avait mis son talent de recruteur à son service. Comme il avait toujours fait. Valentin avait le flair pour sentir ceux qui avaient la capacité de le remplacer. Et Hank était parfait pour ce rôle. Il n'avait pas fait d'étude, mais comprenait vite et s'il ne maîtrisait pas tout, il pouvait compter sur Valentin, qui en un coup de fil lui donnerait la réponse. Ce n'était pas un membre du French Syndicate, c'était un homme lambda qui avait l'amitié du français comme symbole d'une grande confiance et qui avait un salaire plus que correct.

Alors quand il annonça mettre Hank à la tête, les têtes des employés furent à nouveau marquées par l'incompréhension. Une main sur l'épaule du nouveau patron de l'entreprise, il lui laissa le soin de faire un discours, de s'entretenir avec eux tandis qu'il s'en allait vers le bureau qu'il laisserait dans peu de temps à son ami. Marchant toujours avec sa canne, manteau sur les épaules, chemise en dessous, il le laissa à l'entrée, allumant l'ordinateur qui mettrait de longues minutes avant d'arriver sur la page d'accueil. Il avait entendu des pas, des talons claquant non loin, se doutant que Priya allât lui demander des explications, encore et encore. Encore et encore. Une injustice qu'elle vivait et qui agaçait le Français. Une injustice de l'avoir mis dans le placard à balais à côté du sien alors qu'il y avait de l'espace pour deux dans le bureau qu'il avait, ayant installé des fauteuils confortables à la place. On frappa à la porte et avant même qu'il n'ait le temps de répondre, cette dernière s'ouvrit sur le visage agréable de la jeune femme originaire d'Inde ou ayant une famille de là-bas. Il ne savait pas grand-chose d'elle et il n'en avait cure. Toujours vêtue d'un tailleur, de robe et de talons, Priya était toujours bien apprêtée et charmante en tout point. Elle ferma la porte derrière elle et Valentin lui coupa l'herbe sous le pied alors qu'elle était prête à déverser son incompréhension.

- Ah Priya, bonjour, il faudra classer les dossiers sur le bilan du trimestre et m'apporter les prévisions du prochain. J'ai quelques coups de fil à passer pour présenter Hank à nos partenaires. Si tu peux nous ramener du café en plus de ça, tu serais gentille.

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Priya Kapoor
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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptySam 21 Oct - 13:02

Le décès d’Arnold Lepetit, bien que remontant à plusieurs semaines déjà, avait jeté l’ombre du changement sur les entrepôts autrefois gérés par le brave homme. Propulsée à la tête des entrepôts, Priya s’acquitta du mieux qu’elle put de ce rôle pour lequel elle avait été formée, se heurtant rapidement aux responsabilités qui accompagnaient ce poste. Le changement se fit pourtant en douceur, malgré la brutalité de la disparition d’Arnold, qui avait préparé ses hommes, comme il les appelait, à la succession prochaine de la jeune indienne. Et alors que Priya trouvait ses marques au fil des jours, l’arrivée de ce français, Valentin Arsenault, avait bouleversé l’équilibre que retrouvaient peu à peu les docks depuis la mort de son gérant. Il s’imposa à la place vacante qu’avait occupée Priya, celle à laquelle Lepetit la destinait, lorsque viendrait pour lui la bienheureuse heure de la retraite, qui n’arriva pourtant jamais.

Étonnée par l’arrivée du français, que personne n’attendait, la comptable et logisticienne des entrepôts accusa le coup quand il annonça que les propriétaires avaient décidé de le mettre, lui, à la tête des entrepôts. Ce fameux cartel avec qui Arnold avait signé un contrat, dont il avait tut les tenants et les aboutissants à ses employés, malgré les confidences qu’il avait faites à Priya, lorsque celle-ci avait relevé quelques irrégularités dans les comptes de l’entreprise. Bien que la surprise se révéla passablement mauvaise, pour ne pas dire décevante, l’indienne prit sur elle pour s’assurer que la transmission des informations concernant le fonctionnement des entrepôts se fasse dans les meilleures conditions, et ne perturbe pas le travail quotidien qui s’y déroulait.

Des précautions qui se révélèrent pourtant inutiles, puisque jour après jour, Valentin amenait changement sur changement, bousculant des méthodes de travail pourtant bien rodées, et qui avaient fait leurs preuves. Si se voir remplacer à la tête d’Arsenault & Co, ce nouveau nom qui était désormais celui de l’entreprise de Lepetit, ne lui avait guère plu, Priya n’en laissa rien paraître. Les ordres et décisions du français la mettaient dans une position délicate, et bien qu’elle ne les soutenait pas toujours, elle se devait pourtant d’agir comme tel devant les employés, qui plus d’une fois marquèrent leur mécontentement face aux changements imposés par leur nouveau boss. A ses tâches de comptable et de logisticienne, Priya ne tarda pas à devoir également jouer les conciliatrices, un rôle qui ne lui plaisait pourtant pas vraiment.

Cela faisait quelques mois déjà que Valentin était parmi eux, à imposer sa vision bien à lui de l’entreprise, à prendre des décisions malgré l’avis éclairé de l’indienne, lorsqu’il fit passer le mot qu’il voulait que tout le monde se réunisse. Alors qu’elle quittait son bureau pour assister à cette réunion que le français s’apprêtait à commencer, Priya haussa les épaules aux regards interrogateurs que lui lançaient les ouvriers, admettant par cette petite mimique qu’elle était dans la même ignorance qu’eux, un constat qui s’accompagna d’une pointe d’irritation, que la jeune indienne tenta pourtant de ravaler. Croisant les bras sur sa poitrine, la comptable se mêla à ses collègues tandis que Valentin posait sa main sur l’épaule d’un inconnu, le présentant comme le nouveau dirigeant des entrepôts. Des murmures d’incompréhension se levèrent ici ou là, quelques visages se tournèrent également vers la brune, qui se contenta de scruter cet Hank, serrant la mâchoire. Son regard quitta le nouveau venu pour suivre l’avancée d’Arsenault, alors que sitôt sa bombe lâchée, il fuyait vers son bureau.

Les mots prononcés par celui qui serait désormais son nouveau patron entrèrent dans l’oreille de Priya, pour ressortir aussitôt par l’autre, tant elle était incapable de lui accorder son attention. La colère qui couvait sous sa peau dorée parasitait sa capacité de réflexion, occultant peu à peu les réactions diverses et variées des uns et des autres. Sans se préoccuper réellement de l’image que cela pourrait donner d’elle, et sachant que le clac de ses talons rendrait sa désertion tout sauf discrète, l’indienne se dirigea à son tour vers le bureau de Valentin, à qui elle avait bien une ou deux choses à dire. Le cœur battant rapidement dans sa poitrine, incommodé par ce stress soudain qui montait en elle, Priya toqua à la porte du bureau, se permettant pourtant d’y entrer, sans attendre la moindre autorisation. Et Arsenault était là, occupant ce bureau qui était autrefois celui que la jeune femme partageait avec Arnold, mais dont il l’avait chassé, comme s’il était maître des lieux depuis toujours. Une attitude détestable qui ne lui attirait pas la sympathie des ouvriers de l’entreprise.

Alors que Priya ouvrait déjà la bouche, prête à interroger cet arrogant français sur les choix qui étaient les siens, ce dernier lui coupa toute possibilité de s’exprimer, alors qu’il lui confiait diverses tâches, dont celle, encore et toujours, de lui préparer un énième café. La brune réprima un soupir, et ravala les mots qui butaient déjà sur ses lèvres, ces paroles tout sauf douces par lesquelles elle devrait lui dire -encore- qu’elle n’était pas sa secrétaire, et que faire le café n’était pas dans ses attributions. Au lieu de quoi, Priya déglutit péniblement, et raide, ne tarda pas à répondre : “-Le café…bien sûr.” dit-elle en ressortant pour se diriger vers cette petite salle de pause, à quelques mètres de là.

Tandis qu’elle s’emparait d’une dosette qu’elle fit glisser dans la machine, et que le liquide noir emplissait la tasse, la comptable accorda brièvement son attention à Hank, qui expliquait ce qu’il attendait des hommes sous ses ordres, des paroles qui firent grimacer la brune. Gentille…il avait osé lui dire qu’elle était gentille ! Priya n’était pas gentille. Elle était sérieuse, appliquée, compétente, appréciée des ouvriers, formée pour ce poste qui lui échappait une nouvelle fois. Luttant contre ses émotions, elle s’empressa de récupérer la tasse, et de retourner dans le bureau d’Arsenault, sans prendre la peine de toquer cette fois. Gardant en main la tasse de café chaud, Priya prit place dans le fauteuil face au bureau derrière lequel Valentin était assis, n’attendant pas son autorisation pour y prendre place.

Le regard sombre de l’indienne parcourut cet espace qui était autrefois le sien, et que le français s’était accaparé, sans juger bon de la consulter, ou même d’en discuter avec elle, alors que Priya s’était retrouvée relayée à ce tout petit bureau à quelques pas de là, où elle était confinée entre quatre murs. Elle avait néanmoins le privilège de ne pas avoir à partager ses journées avec lui, si bien que la jeune femme n’avait pas songé un seul instant à protester face à ce changement. Aujourd'hui en revanche, Priya estimait qu’elle s’était tue depuis trop longtemps. Croisant les jambes, la jeune femme s’installa plus confortablement dans le fauteuil, une façon de faire comprendre à Valentin que l’entretien durerait plus de cinq minutes.

L’indienne porta la tasse de café à ses lèvres, resserrant la tasse entre ses mains avant de prendre la parole : “-Le bilan trimestriel et les prévisions, c’est bien ça ?” demanda-t-elle, tout en sachant pourtant très bien que c’était la demande que lui avait faite Valentin, avant de l’envoyer chercher du café, comme il avait pris la mauvaise habitude de le faire. “-Tu ne penses pas que je devrais voir ça directement avec Hank, puisqu’on dirait qu’il va prendre la tête des entrepôts ?” questionna-t-elle de nouveau, alors que la tasse faisait un nouveau voyage jusqu’à ses lèvres. “-Hm…quelles sont ses qualifications ? Puisque tu lui confies la gestion de l’entreprise, j’imagine que le management et l’import-export n’ont aucun secret pour lui.” relança-t-elle, sans le quitter un seul instant du regard, même s’il lui en coûtait un peu de soutenir celui du français. Les situations conflictuelles n’étaient pas celles que préférait la jeune indienne, pourtant, elle ressentait cette fois un agacement si profond qu’il occultait sa propension à faire profil bas. Priya voulait des réponses, et elle ne comptait pas quitter le bureau d’Arsenault -son bureau, bon sang !- tant qu’elle ne les aurait pas eues.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyMar 7 Nov - 17:23

N'oublie pas le café

ft. Priya Kapoor


Hank était un bon choix. S'il n'avait pas les diplômes, il avait le flair, il savait gérer une entreprise et il apprenait vite. Valentin était doué pour trouver ce genre de talent dans cette forêt urbaine. Une personne talentueuse pour le remplacer. Ainsi, il aurait tout le loisir de s'occuper, de s'ennuyer pour revenir quand bon lui semblait, si l'ennuie devenait trop lourd à porter. Hank était un comptable qui avait eu une entreprise. Cette dernière avait fini par fermer à cause des événements frappant la ville, à cause d'une concurrence difficile. Il pouvait être un requin quand il le voulait mais face à la chute de certains commerces, face à un embargo sur lequel on ne pouvait avoir le contrôle, difficile de tenir la tête hors de l'eau. Valentin le présenta et lui laissa le temps de faire un discours tandis que lui retournait dans son bureau, suivi de près par la secrétaire d'Arsenault & co. Il savait parfaitement son poste mais il préférait lui rappeler qu'il avait un poste important et qu'elle, non, aussi détestable soit cette façon de voir les choses. Il avait allumé l'ordinateur qui mettrait de longues minutes avant d'être opérationnel, devant certainement tourné sous Windows XP alors que de l'autre côté du mur, ils étaient à une version plus récente. Il fouilla dans les tiroirs pour sortir son paquet de clopes et une boite d'antalgique qu'il n'avait pas pris ce matin. Voyant l'Indienne dans son bureau, il lui demanda rapidement son café matinal et les dossiers qu'il avait besoin, qu'il faudrait valider. Et s'il pouvait y lire toute la colère dans son regard de lui demander d'aller faire son café alors qu'elle n'avait pas à lui faire, il lui offrit son sourire le plus charmant, ce sourire qui donnait envie d'étriper. Priya ravala sa fierté et ressortit du bureau sous le regard du brun.

- Parfait, murmura-t-il en attrapant sa bouteille d'eau, avalant le cachet et allumant par la suite une cigarette alors installé sur la chaise de bureau.

Soupirant d'un râle douloureux, il bougea la souris, mais celle-ci ne réagissait pas. Un mouvement de tête agacé, il attrapa les papiers qu'il avait laissés sur son bureau la veille, relisant les informations qu'il aurait besoin de transmettre à Hank. Priya revint quelques courtes minutes après, avec un café. N'avait-il pas demandé deux cafés pour Hank et lui ? Était-elle comptable ? Savait-elle vraiment compter ou usait-elle juste de son joli minois pour avoir un poste ? Elle s'installa en face de lui, comme elle avait pris l'habitude de faire quand ils devaient échanger sur l'entreprise. Sauf qu'elle garda le café entre ses mains et osa même le porter à ses lèvres. Valentin fronça les sourcils, le regard interrogatif face à cette scène. Se moquait-elle de lui ? Elle répéta ce qu'il lui avait bien demandé et il resta impassible, lorgnant ce café tout, relevant le regard sur la brune. Priya en vint à lui demander si elle ne devait pas plutôt voir ça directement avec Hank.

- Pour l'instant, je le double, histoire qu'il prenne ses marques sur ce poste. Je n'ai aucun doute quant à l'accueil que tu lui donneras pour qu'il se sente à sa place, enfin ce que tu sais faire quoi.

Un sourire caustique sur les lèvres, un regard incisif. Il n'avait pas lâché l'idée du café, mais avait pris le temps de lui répondre. La jeune femme aurait dû prendre sa place, elle aurait dû gérer l'entreprise. Il le savait et elle aurait certainement été très compétente. Mais non, il ne lui laissera pas l'occasion de prendre le lead. Son nom était écrit un peu partout, cette entreprise lui appartenait même si elle avait été rachetée par le French Syndicate. Cette réponse sembla faire rebondir la jeune femme sur Hank, concernant ses aptitudes, remettant en question ses choix d'une certaine manière. Piquant, Valentin se laissa quelques secondes, l'observant toujours avec son café entre les mains, lui avec sa cigarette qui se consumait lentement.

- Tu penses que je ne mettrai pas quelqu'un de compétent sur un poste aussi important ? Hank a les qualifications requises pour ce poste. À ton niveau, c'est tout ce que tu as à savoir.

Il n'avait pas à se justifier des choix qu'il avait faits. Hank sera bon pour l'entreprise, il saura la gérer sans soucis. Il le sentait, il le savait. Un comptable avec son expérience d'entreprise, c'était un homme de paille parfait pour le remplacer. Quitte à ce que, lui, prenne les décisions difficiles. D'ailleurs, il devait virer deux employés dans la semaine. Tirant sur sa clope, il ajouta :

- Par contre, le café ? Tu en feras bien évidemment un pour Hank aussi, en plus du mien.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptySam 18 Nov - 22:52

Le froncement de sourcils de son vis à vis ne lui échappa pas, et pourtant, Priya tâcha de conserver une mine neutre, bien que cela lui demanda plus d’efforts que supposé. Elle n’était vraiment pas friande des situations pouvant rimer avec frictions, et pourtant, elle était bien décidée également à ne pas se laisser marcher dessus par Valentin, ce qui ne rendait pas vraiment la situation très confortable. C’était presque si l’indienne pouvait lire dans son regard interrogateur ce qui ne franchirait manifestement pas ses lèvres, et le culot dont elle osait faire preuve à boire le café qu’elle était censée faire couler pour lui. Ca lui fera les pieds ! songea-t-elle en relevant légèrement le menton, elle qui n’était pas -et n’avait jamais été- secrétaire, et encore moins la sienne.

Maintenant qu’elle était installée, Priya ne tarda pas à engager la conversation, abordant la véritable raison de sa présence dans le bureau de ce petit français suffisant, à savoir l’embauche toute récente de ce Hank, qui prenait manifestement la tête des entrepôts Arsenault. La jeune femme hocha légèrement la tête quand elle s’entendit dire que le nouveau venu serait dans les premiers temps secondé par Valentin lui-même, alors qu’elle pinçait les lèvres pour s’interdire de prononcer à voix haute la remarque qui fusa immédiatement dans son esprit. “-Bien sûr. Je m’efforcerai de lui réserver un accueil similaire à celui que je t’ai offert.” répliqua-t-elle dans un sourire similaire au sien, comme une façon d’acter à voix haute qu’elle ne l’accepterait pas à bras ouverts, loin de là.

Alors qu’elle s’intéressait aux qualifications de ce Hank, à savoir ce qu’il avait en plus, pour accéder à ce poste -en plus qu’elle, évidemment, bien qu’elle ne le formula pas ainsi- le regard de l’indienne fut attiré par la fumée qui s’élevait de la cigarette qui se consumait entre les doigts fins de Valentin. La voix de ce dernier, aussi agréable qu’à l'accoutumée, ne tarda pas à la ramener sur terre, alors que Priya posait un léger sourire sur ses lèvres : “-Je crains que tu n’appréhendes pas encore tout à fait toutes les qualifications qu’un tel poste requiert.” répondit-elle, portant le café à ses lèvres, son regard restant accroché à celui du français. Et ce n’était pas dit avec mesquinerie, Priya se contentant de soulever un fait. Il n’était pas là depuis assez longtemps pour saisir tous les tenants et les aboutissants de son travail, alors qu’elle-même avait vu Lepetit s’en acquitter pendant des années. Valentin pourrait se montrer aussi obtus et désagréable qu’il le voulait, il lui faudrait définitivement plus que quelques mots incisifs pour la pousser à quitter le bureau, la queue entre les jambes. Pas quand Priya en avait si gros sur le cœur.

Resserrant la tasse entre ses doigts graciles, la jeune femme ne tarda pas à reprendre la parole, rebondissant sur les paroles de Valentin : “-Tu as raison…je ne devrais pas m’inquiéter du bon fonctionnement de cette entreprise, du maintien de son activité, et du bien-être de ses employés. Après tout…ce n’est pas moi qui ait cherché à en orner chaque mur de mon nom de famille en pensant que ce serait suffisant pour m’apporter la moindre légitimité.” ajouta-t-elle en agitant légèrement la main, se retenant de lui indiquer qu’il restait encore deux ou trois emplacements libres, s’il voulait ajouter son patronyme quelque part. A croire que ce cher français avait quelque chose à compenser. Sauf que bien sûr, cela, elle ne pouvait le formuler à voix haute. Elle avait beau voir en Valentin un crétin imbus de lui-même, insupportable, il restait son patron, et elle respectait toujours la hiérarchie, même lorsque celle-ci lui sortait par les yeux.

Une question se posait néanmoins, bien qu’elle butait sur les lèvres de la jeune comptable, qui n’était pas certaine d’aller jusqu’à la prononcer à voix haute. Si Hank prenait la place de Valentin, qu’adviendrait-il de ce petit merdeux ? Priya n’était pas naïve au point de s’imaginer ne plus voir son visage dans les entrepôts, et pourtant…pour quelle raison Son Altesse Arsenault resterait-elle là, avec Hank à la tête de l’entreprise ? Les plans qui se dessinaient dans l’esprit de la brune s’effritèrent quand Valentin reprit la parole, la relançant sur ces cafés qu’il semblait toujours attendre de sa part.

Priya inspira lentement, gonflant ses poumons, avant de poser un sourire aimable sur son visage : “-Les cafés…oui. Alors tu vois, rien de plus simple pour ça. C’est la machine rouge, dans la salle de pause. Je suis sûre qu’un homme aussi éclairé que toi saura parfaitement la faire fonctionner. Si à mon niveau, j’arrive à m’en sortir avec la machine, je ne me fais aucune inquiétude concernant le fait que tu parviendras à faire deux cafés tout seul.” répliqua-t-elle en gardant une mine impassible, bien que son cœur battait un peu plus vite dans sa poitrine, et jusqu’au bout de ses doigts, signe de son inconfort. Une gêne qu’elle espérait bien faire passer inaperçue aux yeux de Valentin, qui s’empresserait de s’engouffrer dans la brèche, pour mieux l’écraser.

Le sourire s’attarda quelques secondes sur le visage de Priya, qui finit par boire une nouvelle gorgée de café, son regard se posant sur le bureau du français, un bureau qui lui était destiné. “-Tu l’as cherché longtemps, ce Hank ?” demanda-t-elle finalement, laissant un léger froncement de sourcils barrer son front. Elle ne lui laissa pourtant pas l’occasion de répondre, reprenant aussitôt : “-Pourquoi est-ce que tu t’entêtes à me refuser un poste pour lequel j’ai été formée ? J’avoue ne pas comprendre. Je connais cette entreprise sur le bout des doigts, et chacune des personnes qui la compose. J’ai les qualifications, les compétences, les connaissances…et pourtant…Hank arrive, et malgré mes années dans la boîte, c’est lui qui obtient le poste.” poursuivit-elle, se contentant pour l’heure d'établir des faits, même si elle ne tarda pas à reprendre : “-Est-ce que c’est parce que je suis une femme ? Indienne ? Les deux, peut-être ?” demanda-t-elle, les sourcils se levant dans une mimique interrogative. Il devait bien y avoir une raison, une raison valable entendait-elle, pour justifier le fait que la terre entière semblait plus apte, à ses yeux, qu’elle-même.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyDim 26 Nov - 12:33

N'oublie pas le café

ft. Priya Kapoor


- Évidemment, confirma-t-il sans hésitation, gardant son sourire égal au sien.

Priya fera comme elle avait fait pour lui, ravalant tous ses sentiments pour lui offrir le meilleur accueil. Même si elle ne s'était pas gênée par la suite de s'exprimer à ce sujet, certainement la boule au ventre. Mais ça, Valentin s'en moquait. Les décisions lui revenaient et il n'aurait cure de ses jérémiades. Et parce que la présence d'Hank allait faire des remous, lui pensait que c'était terminé, que les choses étaient dites et qu'ils passaient à autre chose, mais l'Indienne revint à la charge, remettant en question ses décisions. Régulièrement, en désaccord, ils avaient une vision très arrêtée sur la gestion d'une entreprise. Lui avait fait HEC ... Enfin son remplaçant, mort à sa place. Il avait lu les cours quand il s'ennuyait de rien faire. La gestion d'un groupe du cartel quand il était à New-York lui avait permis de mettre en pratique ce qu'il avait lu. Et elle ? Downfall, l'école de la vie ? Il n'en fera qu'à sa tête de toute manière. Le regard fixe de la jeune femme, café en main, Valentin ne le lâcha pas un seul instant, comme si celui qui allait baisser les yeux perdrait.

- Toutes les qualifications, répéta-t-il amer. Garde tes craintes pour toi, elles n'ont pas lieu d'être.

Affirmant qu'il n'y avait pas de craintes sur ses décisions, à savoir mettre la bonne personne sur le poste pour le remplacer tandis qu'il surveillerait de loin, imposant ses décisions, restant le seul maître à bord tant qu'Auclair lui laissait le poste. Au pire, il irait se plaindre à sa mère, si elle répondait, car depuis son appel sur le bateau, plus de nouvelles. Comme si elle le préférait mort. Priya revint à la charge, piquante au possible, l'attaquant sur le choix de changer le nom de l'entreprise. Si ce n'était pas une décision prise par lui, le fait qu'il ait vu son nom l'avait poussé à en prendre le poste et à agir comme il avait agi. Peut-être que Lepetit serait encore vivant. Tirant sur sa clope, ne la lâchant pas du regard, il répliqua avec calme.

- Mais quelle mouche t'a piquée pour te montrer aussi sarcastique ?

Il revint peu après sur ce café qu'il attendait, chose qu'il avait demandé et qu'elle n'était pas capable de faire. Par contre, lui tourner autour avec ses éternels problèmes d'injustice, ça, la jeune femme ne se sentait pas assez fatiguée pour le faire. Toujours assis, sa canne non loin l'aidant à se déplacer, sa jambe lui rappelant douloureusement le manque de kiné et d'exercice qu'il ne pratiquait pas, rendant sa rééducation plus longue que prévu. La comptable répliqua, lui faisant comprendre où il pouvait se mettre son café. Ce qui l'intrigua, c'était que malgré ce visage impassible qu'elle avait appris à maîtriser, il pouvait voir que quelque chose clochait. Peut-être de la gêne, peut-être même de la peur d'aller dans la confrontation. Quelque chose qu'il touchait du doigt sans forcément avoir le fin mot de l'histoire, quelque chose qu'il pourrait utiliser à son avantage. Il montra la même impassibilité face à Priya, laissant la cigarette se consumer dans ses doigts alors qu'il voulait tirer dessus. La brune alla de son petit laïus, poursuivant dans sa lancée, comme s'il lui était poussé des ailes face au silence de son patron. Son regard changea quelques secondes, assez pour que cela soit perceptible avant de disparaître pour se contenir. De l'homme agréable, souriant, faux au possible, loin du déconnard qu'il pouvait être avec d'autres, il passa à l'homme capable de tuer, celui qui pourrait poignarder un individu sans ciller. Les muscles de son visage le faisaient changer radicalement, de minuscule changement qui pourrait être effrayant si l'on comprenait l'homme aux doubles visages. Priya avait un sourire qu'il voudrait effacer. Elle ne comprenait pas qu'elle poussait le bouchon trop loin, qu'elle dépassait les bornes, qu'elle se permettait un peu trop de liberté. Peut-être s'était-il montré trop clément, trop sympathique alors qu'il savait au fond de lui qu'il ne resterait pas éternellement. Peut-être avait-il intérêt à devenir un odieux connard pour donner à Hank une chance de briller. Il n'allait pas lui fracasser le visage ici et là, il ne serait pas de ces hommes violents qui frappaient des femmes. Valentin l'écouta jusqu'au bout scander cette injustice qu'elle n'acceptait toujours pas, jusqu'à lever une main dans sa direction pour l'arrêter, un doigt en l'air, menaçant.

- Je t'arrête tout de suite, Priya. Ne me sors pas la carte de l'injustice liée à un machisme environnant ou à un racisme inné chez l'ensemble des Américains. Tu veux savoir pourquoi tu n'es pas à la place de Hank ? Tu n'es pas à la hauteur de ce poste quand bien même l'ancien patron te la fait croire et a voulu te donner ses responsabilités. Malgré le mauvais jeu de mots, il faut avoir des couilles pour ça, pour gérer une entreprise. Ce que tu n'as pas, tu es bien trop gentille et discrète pour gérer une entreprise fait d'hommes. Et ton ancien patron n'avait guère d'autres choix que toi, quand tu vois les illettrés et autres analphabètes qui rôdent en ville. Sache que je t'épargne bien des choses difficiles en t'éloignant de tout ça et tu devrais plutôt me remercier d'être préservé ainsi. Tu auras toujours le beau rôle, celui d'être apprécié par les employés quand Hank ou moi seront méprisés lorsqu'il faudra prendre des décisions difficiles.

Il tira sur sa cigarette, lui imposant le silence avant de reprendre.

- Tu me laisses finir. Continue d'être la gentille comptable et logisticienne que tu es et va me faire un café, nous pourrons parler plus amplement des projets d'avenir de la boite. Si ma canne ne te fait pas comprendre que je ne marche pas aussi librement que je le voudrai, on déplacera la machine dans mon bureau et tant pis pour les autres. Et maintenant si le poste et les responsabilités que tu as ne te convienne pas, si le rôle que je te demande en plus, à savoir me faire un putain de café, chaque jour que Dieu fasse, tu as la porte derrière toi, je me passerai de tes services. Soyons clair Priya, je ne perdrai pas plus de temps avec toi dans cette discussion. Sache que je dois virer l'un des employés à compter de ce soir et crois moi, je n'aurai aucune peine à ce que je sois toi.

Pour réduire certains frais, en changeant les plannings, il y avait moyen de réduire l'entreprise d'un employé sans que le travail ne change. Il y aura forcément plus de travail pour les employés, mais ça, Valentin n'avait pas à s'en soucier. Il avait des projets pour l'entreprise, de nouveaux partenariats et de belles sommes d'argent à injecter grâce à la drogue. Pour l'instant, il devait la pire des ordures.

- Donc, ce café ? Demanda-t-il froidement, offrant le choix à la jeune femme de partir ou de rester.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyVen 15 Déc - 21:53

Ne pas avoir de craintes ? C’était étonnant, comme demande, quand on savait que la liste de celles qui s’accumulaient dans l’esprit de Priya ne cessait d’augmenter à chaque nouvelle journée de collaboration avec Valentin. La peur que les conditions de travail des employés se détériorent subitement, et que l’entreprise bienveillante que Lepetit avait tenu à instaurer sombre tout à coup. La peur que Valentin fiche des années de travail, de collaboration, de dure labeur par terre par son orgueil et son ambition démesurée. La peur que les sombres affaires qui se déroulaient dans les entrepôts finissent par prendre le pas sur le travail honnête, avec toutes les conséquences, sombres, que la petite indienne pouvait s’imaginer : vengeance, meurtres, vandalisme, et la liste continuait encore. Alors non, s’il y avait bien une chose que Priya ne pouvait pas faire, c’était ne pas avoir de craintes sur ce qui était en train de se passer entre ces murs. Pour autant, elle n’adressa aucune réponse verbale à Arsenault. La comptable pouvait se montrer têtue, mais elle savait aussi reconnaître lorsqu’un combat était perdu d’avance. Aussi, elle se contenta d’un très -trop- léger sourire, avant de détourner le regard pour le poser sur son café.

Quelle mouche l’avait piqué ? Celle de l’injustice, bon sang ! Pourquoi ne le voyait-il pas? Pourquoi ne pouvait-il pas le comprendre ? Pourquoi n’acceptait-il pas qu’il n’était pas si facile de voir des projets d’avenir vieux de plusieurs années balayés d’un simple revers par un petit français arrogant ? Mais tout cela, elle ne put le dire, incapable de prononcer le moindre mot, le bec cloué par le regard qu’il lui lançait, et qui semblait faire baisser la température de plusieurs degrés dans la pièce. Un regard mauvais, noir, qu’elle ne lui avait jamais vu, et qu’elle aurait préféré ne jamais voir. Son coeur lui monta dans la gorge, battant de toutes ses forces, si fort qu’elle se demanda l’espace d’un instant si son nouveau patron n’allait pas l’entendre, et deviner l’emprise qu’il avait sur Priya à ce instant précis, la peur qui commençait doucement à investir ses veines, à s’y répandre insidieusement. Ce n’est pas une bonne personne, songea-t-elle pour la énième fois depuis qu’il avait investi l’entreprise et les entrepôts.

Serrant la mâchoire, et les mains autour de la tasse de café de concert, l’indienne finit par prendre son courage à deux mains, et lui demander -enfin- pourquoi elle s’était vu refuser ce poste qui lui était pourtant promis par Lepetit. Une incompréhension qui avait bondi aujourd’hui, lorsque Valentin avait annoncé la toute nouvelle promotion de Hank, à la tête des entrepôts. Alors, bravant ses propres craintes, elle avait osé poser la question…même si la réponse, et les flots de mots qui quittaient les lèvres de Valentin étaient loin d’être ceux qu’elle s’imaginait entendre. La brune ouvrit la bouche, prête à rétorquer, à se défendre face à ces paroles tranchantes, mais le français lui coupa l’herbe sous le pied d’un geste de la main qui la contraignit à garder le silence, alors qu’il poursuivait sa diarrhée verbale, et faisait démonstration de toute sa froideur à la jeune femme face à lui. Malgré la dureté des mots prononcés, Priya s’efforça de conserver une mine neutre, même lorsqu’Arsenault menaça de la virer avant la fin de la journée. Un calme qui contrastait pourtant avec ces fourmillements désagréables dans ses jambes, et ces tourbillons dans son estomac.

Valentin était un homme effrayant, impitoyable fut le mot qui fusa dans l’esprit de la brune, dont les jointures n’avaient jamais été aussi blanches. Malgré la question que le petit français venait de lui adresser, Priya garda le silence un long moment. Peut-être pour réfléchir aux paroles prononcées. Peut-être pour peser le pour et le contre dans le fait d’annoncer sa démission à Arsenault. Peut-être tout simplement pour s’assurer que lorsqu’elle prendrait la parole, sa voix serait ferme, et ne souffrirait aucun tremblement. L’indienne prit une brève inspiration, s’humecta les lèvres, et releva le menton, reposant son regard sombre sur Valentin : “-Ton discours aurait eu bien plus d’impact si tu avais seulement cherché à savoir de quoi je suis capable. Sauf que ça n’a pas été le cas. Tu m’as cataloguée, jugée, en un regard. Tu m’as écartée alors que je connais cette entreprise sur le bout des doigts, et chaque personne qui la compose. J'aurais pu être une alliée de choix dans ta gestion de ces entrepôts…si seulement tu avais accepté de me donner ma chance.” répliqua-t-elle d’un ton égal, malgré son pouls qui s’était emballé sous la dureté des paroles de son chef, et qu’elle sentait jusqu’au bout de ses doigts. Peut-être espérait-il la blesser dans son orgueil, la voir flancher, ou se briser, mais Priya ne lui ferait pas ce plaisir. Elle refusait de lui donner le moindre pouvoir sur elle. Il en avait déjà bien suffisamment, comme il venait de le lui cracher au visage, telle la vipère qu’il était.

Lentement, Priya décroisa les jambes, et lissa sa jupe de ses paumes soudainement moites, avant de se relever, se faisant inconsciemment aussi grande que possible, alors que son regard retrouvait celui froid, dur, mauvais, de Valentin. “-Et pour ce qui est de ma démission…je ne crois pas une seule seconde que tu me laisserais partir aussi facilement que tu as l’air de le sous-entendre. Pas avec les informations que je possède sur ce qui se passe réellement ici, malgré le fait qu’elles soient on ne peut plus ténues. Tu ne t’y risquerais pas, j’en suis persuadée, même s’il ne me viendrait pas à l’idée de raconter quoi que ce soit à qui que ce soit. Mais je serai un risque…et tu serais prêt à l’éliminer sans sourciller.” commença-t-elle posément, dévoilant au français l’objet de ses courtes réflexions. L’indienne se pinça légèrement les lèvres, laissant échapper un bref soupir, avant de poursuivre : “-Je pense ne pas me tromper en t’imaginant prêt à tout pour cette entreprise. Alors…si je dois choisir entre travailler avec…pour toi, et rester en vie…le choix est vite fait.” conclut-elle, la voix aussi ferme que possible, bien qu’elle était loin d’être à l’aise à cet instant, ce qui n’était pas peu dire. Discuter avec son patron de la possibilité qu’il envoie quelqu’un pour vous refroidir dans votre propre lit n’était pas la conversation la plus décontractée qui soit.

L’indienne finit par se redresser lentement, posant les mains à plat sur le bureau d’Arsenault, toisant une nouvelle fois Valentin, incapable de passer à côté de cette très brève satisfaction à l’idée de le dominer -brièvement- de sa taille. “-Comme ça doit être agréable…d’avoir tant de pouvoirs sur les autres au creux de ta main, et de pouvoir en disposer comme bon te semble, sans te soucier des conséquences.” souffla-t-elle à mi-voix, laissant le coin de ses lèvres s’étirer dans un léger sourire qui s’estompa bien rapidement de son visage. Priya garda la position quelques secondes, avant de se redresser complètement, glissant un regard par la petite fenêtre du bureau qui donnait sur l’un des entrepôts, où les ouvriers étaient en train de disperser. Le discours d’introduction d’Hank devait être terminé. “-J’imagine que tu bois ton café noir…?” Comme ton âme songea-t-elle, sans pour autant le verbaliser, au risque de subir un nouveau regard assassin de la part de son patron. Ils se jaugèrent un instant du regard, un trop long instant, à croire qu’il avait été décrété que celui qui baisserait les yeux le premier serait le grand perdant de cet entretien, alors que la seule qui l’était dans toute cette histoire, c’était Priya.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyDim 7 Jan - 15:09

N'oublie pas le café

ft. Priya Kapoor

Valentin faisait preuve d'autorité n'en déplaise à la comptable. Il n'allait pas se laisser marcher sur les pieds par celle qui aurait dû être à sa place selon l'ancien propriétaire de l'entreprise. Il était sûr de lui et de ses choix. Hank sera parfait pour ce poste, un poste de pantin qui suffirait au Français pour pouvoir se la couler douce, tout en venant jeter un coup d'œil à ce qui s'y passait, assurant ainsi que la drogue entrait bien dans l'ex-quartier expérimental. L'Indienne se rebellait, s'agaçant des changements et des décisions prises par son patron. Et alors que ce dernier pointait du doigt son attitude, elle préféra garder le silence, comprenant certainement avoir dépassé les bornes. Le regard de l'homme de l'ombre, l'homme dangereux avait pris le dessus face à celui de l'homme sympathique bien que désagréable. Cet homme était capable du pire. C'était un bref moment avant qu'il ne disparaisse, mais assez long, pour que Priya se sente mal. Son sourire avait disparu, c'était tout ce qui comptait. La hargne de se battre, de celle qui était capable de lutter face à l'injustice qu'on lui avait servie sur un plateau. Lepetit avait donné trop de mauvaises habitudes à ces employés et le respect commençait par se taire et ne pas remettre tout en question. Une mauvaise éducation, voilà tout ce que c'était pour lui, il n'hésiterait pas à serrer la ceinture à ceux qui dépasserait les bornes. Et il ne manquait pas de personne cherchant du travail alors il ne craignait rien pour l'entreprise. Alors Valentin fit ce qu'il devait faire. La remettre encore une fois à sa place, devenant l'odieux connard nécessaire à l'arrivée d'Hank. Les mots furent durs, frappant là où ça faisait mal, lui faisant comprendre qu'elle n'avait rien de spécial, qu'elle avait un peu plus de chance de savoir compter que les autres. Il se montrait comme un sauveur, la protégeant des difficultés qu'induisait un poste aussi ingrat. Le ton autoritaire, lui rappelant que la porte était ouverte. Tout ça à cause d'un café.

Elle ne broncha pas, resta silencieuse face à ce laïus désagréable. Un silence qui dura alors qu'il venait de lui demander à nouveau ce café. Le temps nécessaire pour savoir si elle allait partir ou rester. Valentin ne bronchait pas, même s'il commençait à s'impatienter de ce laps de temps nécessaire à Priya. Elle lui en voulait de ne pas lui avoir donné sa chance, de ne pas avoir vu en elle comme une alliée. C'était la tête haute qu'elle lui répondait, face à ce silence laissé par le français qui refusait de répondre à ce genre de divagation. Il ne ferait pas confiance en celle qui aurait dû avoir le poste. Des couteaux dans le dos, il en avait eu assez pour se rappeler qu'il ne ferait certainement pas confiance à une femme, ni à personne d'autres. Il choisirait les personnes qui travailleraient avec lui et elle réaliserait peut-être un jour la chance qu'elle avait eue qu'il l'ait gardé malgré le passif, malgré le risque qu'elle puisse être un boulet à traîner. Priya affirma avoir du poids dans la décision d'un potentiel renvoi ou d'une démission. Sa connaissance des dessous de l'entreprise. Les secrets qui s'étaient immiscés lors du rachat de l'entreprise. Il ne prendrait pas le risque que ces informations s'envolent et la jeune femme compris qu'il serait capable de l'éliminer. Ce qui était vrai, elle et ses amis les plus proches à qui elle aurait pu se confier. Malcom pourrait sans occuper proprement faisant passer ça pour une disparition, un départ vers une nouvelle vie. La comptable faisait face à un homme impassible alors qu'elle lui annonçait préférer rester en vie, insistant sur le "pour". Tirant sur sa cigarette, une dernière fois, avant de l'écraser dans le cendrier, il souffla toute la fumée accumulée alors que la jolie brune se leva, signe d'une résignation. Et pourtant, il y eut un instant de satisfaction dans le regard qui la rendait encore plus belle, encore plus rebelle, de celle qui donnait envie de dominer, de la faire s'agenouiller, de l'entendre soupirer, de la soumettre à sa volonté. Celle qui était fière, presque orgueilleuse malgré le manque de choix qu'il lui offrait. Cette pensée, il l'évacua d'un soupir alors qu'elle crachait son venin sur ce pouvoir, sur l'ignorance des conséquences, voyant brièvement un léger sourire qui s'effaça rapidement. Et finalement, victoire. Priya lui parla de ce café. Satisfait, il chercha à y lire tout le mépris qu'elle avait pour lui, alors qu'il la regardait avec un sourire léger, ce genre de sourire que l'on aimerait faire effacer.

- Fais en deux, merci Priya, Hank ne devrait pas tarder à arriver.

Et la brune disparut tandis que Valentin en profita pour la regarder partir, voyant que la tenue qu'elle portait lui allait bien. Il alluma une seconde clope avant de se plonger dans les documents qu'il avait en face de lui, les annotant et pouvant enfin aller sur son ordinateur, allumant cette fois-ci les logiciels qui mettraient eux aussi de nombreuses minutes. Priya finit par revenir quelques minutes après, deux cafés à la main. Son patron la remercia, attrapant un des gobelets pour le poser à côté.

- Que tu le veuilles ou non, connaissant les desseins de cette entreprise, tu es dans le même bateau que moi, tout autant responsable, tout autant coupable que tu le veuilles ou non. Hank ne l'est pas. Tu as compris les enjeux. Alors joue le jeu, fais en sorte que les chiffres couvrent les différents arrivages et tu obtiendras des avantages en guise de remerciement. Je saurais te remercier comme il se doit, même si tu en doutes, même si je t'ai ôté le pain de la bouche en te refusant ce poste.

Et s'ils purent rapidement échanger à ce sujet même s'il ne laisserait que peu de place à la liberté de parler franchement, le futur patron de l'entreprise arriva après avoir frappé à la porte.

- Hank, je t'en prie viens, prend ma place. Je t'ai même chauffé le siège.

Non Val, je suis gêné, je ne peux ...

- Ah si si, installe toi, c'est un ordre même !

L'homme que Priya avait croisé un peu plus tôt, celui capable de l'éliminer si elle devait un poids avait disparu pour un homme plus léger, plus souriant. Le patron qu'elle avait croisé au début. Hank reconnaissait là l'ami qu'il voyait au bar. Il alla s'asseoir de l'autre côté du bureau, voyant bien le malaise dans le regard de son ami, s'asseyant juste à côté de la brune. Il but une gorgée de liquide noire, savourant l'amertume de ce café et la petite délicatesse laissée par la jeune femme, avant de reposer le gobelet.

- Priya t'a ramené ce café.

Oh, merci, il ne fallait pas ! Lui dit-il avec un sourire la remerciant en prenant le gobelet.

- Mais si, mais si, c'est normal. Bien, je voulais vous parler à tous les deux d'un projet qui me tient à cœur. Vous êtes tout deux origines de la ville. Après plusieurs mois à vivre ici, j'ai pu remarquer le retard que possédait cette ville en matière de technologie même chez certains riches de la ville. J'ai pris contact avec des fournisseurs extérieurs et nous allons importer de la technologie plus moderne. Ce ne sera pas les dernières sorties pour que certains puissent se le payer. Téléphone, téléviseur, matériel audio et informatique, tout ça pour moderniser cette ville. On pourra même proposer les produits derniers cri comme des produits de luxe. Je vous laisse à tous les deux une copie de mes recherches, des contrats et des fournisseurs et des acheteurs potentiels ainsi que les produits qui pourront passer les portes de Downfall. Faites en sorte que ce projet marche. Avez-vous des questions ? Des suggestions ?

Et il porta son regard sur Priya, ne doutant pas qu'elle irait à contresens de ses idées.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya   [TERMINE] N'oublie pas le café - Priya EmptyDim 14 Jan - 21:36

Les rapports de force n’étaient assurément pas ce que préférait la jeune comptable. Ils la mettaient mal à l’aise, et même si elle tâchait de ne pas le montrer, ces situations étaient difficiles à vivre pour elle. Défier l’autorité, ce n’était pas non plus dans ses habitudes. Elle n’aimait pas faire de vagues, n’aimait pas sortir du lot, et pourtant, il lui était insupportable de rester sagement assise à encaisser les injustices, encore moins lorsqu’elles la touchaient directement. Peut-être parvenait-elle à donner le change à Valentin, à maintenir un visage neutre, détaché, malgré les mots durs qu’il faisait pleuvoir sur elle, mais à l’intérieur, c’était une petite tempête qui se préparait, faisant vrombir le tonnerre dans sa tête, briller les éclairs dans ses yeux sombres, et trembler ses os. Ce qu’elle détestait sa façon de s’adresser à elle, d’essayer de l’écraser ! Et toute cette démonstration de pouvoir pour quoi ? Parce qu’elle avait simplement refusé de faire un café, cette tâche qui ne lui incombait pas, à elle, qui n’était pas secrétaire. Elle était comptable, et logisticienne…était-ce donc si difficile à comprendre que cela ?

Alors, et même s’il était clair que cela lui en coûtait, Priya finit par céder, et ployer l’échine, se levant à contrecœur pour aller faire le fameux café qui lui avait valu cette conversation plus que désagréable. Ce fut tout juste si elle put retenir une petite courbette pleine d’insolence avant de quitter la pièce, le regard assassin que Valentin avait posé sur elle un peu plus tôt l’en dissuadant presque aussitôt. Bien contente d’échapper à l’atmosphère oppressante du bureau, l’indienne récupéra sa tasse désormais vide, et tandis qu’elle faisait couler deux cafés, elle entreprit de la laver, laissant son esprit fantasmer à tout ce qu’elle aimerait faire subir à son nouveau patron. Et ce n’était pas bien joli à voir.

Lorsque le liquide noir eut rempli les deux gobelets, Priya se surprit à s’imaginer y déposant un crachat, parfaite illustration de tout le mépris qu’elle portait au français. Elle considéra les boissons chaudes un instant, et finalement, non sans laisser échapper un petit soupir contrit, elle récupéra les cafés et quitta la salle de repos. Ce n’était pas parce que Valentin se comportait en sale petite vermine qu’elle devait jouer les mêmes cartes que lui. Et il fallait bien avouer que cracher dans le café d’Arsenault n’apporterait qu’une brève satisfaction à l’indienne, puisque le brun ne saurait même pas ce qu’elle avait fait. Non, elle préférait ne pas se cacher derrière des actions qu’elle lui faisait dans le dos, et souhaitait lui faire face, même si cela signifiait avoir affaire à cet être froid et mauvais qu’elle avait croisé un peu plus tôt.

Les deux gobelets furent posés sur le bureau, l’un d’eux vite récupéré par Valentin, alors que Priya portait son regard sur les papiers qui se trouvaient là. Pour autant, la jeune femme n’eut pas l’occasion de les observer bien longtemps qu’il reprit la parole, la teneur de ses propos haussant les sourcils de la brune. Ce n’était pas tant le fait qu’il lui explique qu’elle partagerait ses crimes si la police venait se mêler de leurs affaires -à vrai dire elle s’étonnait même qu’il ne lui ait pas fait la remarque plus tôt- non, c’était plutôt cette information qu’il avait laissé échapper concernant Hank. “-Attends…il n’est pas au courant de ton business ?!” demanda-t-elle, les sourcils hauts sur son front, trahissant son étonnement. Elle s’imaginait, manifestement à tort, que ce nouveau patron serait dans la confidence, et parfaitement au courant de ce qui se tramait en réalité dans les entrepôts.

Se redressant, sans quitter Valentin du regard, la jeune comptable laissait déjà le soin à ses neurones de chercher à comprendre pourquoi le français avait pris une telle décision, quand on savait les conséquences auxquelles il s'exposait, si Hank venait à comprendre ce qui se passait réellement ici. Fallait-il y voir un manque de confiance, une certaine méfiance ? Ou ce nouveau patron n’allait-il être qu’un joli visage à la tête de l’entreprise Arsenault, alors que Valentin continuait de tout décider et diriger dans l’ombre ? Mais si tel était le cas…quel était l’intérêt de la manœuvre ? L’indienne entrouvrit les lèvres, prête à poser une ou deux questions pour obtenir le fin mot de l’histoire, quand le dénommé Hank fit son entrée dans le bureau, après avoir annoncé son arrivée. La logisticienne sentit son sourcil s’arquer quand Arsenault se leva de son siège pour laisser la place à son ami, alors qu’elle se retenait de lever les yeux au ciel devant tant de manières, ravalant le fait que sa jambe ne lui faisait visiblement soudainement plus si mal que ça.

Légèrement en retrait, Priya assista aux échanges entre les deux hommes, ses lèvres se pinçant quand elle constata avec quelle aisance Valentin redevenait cet homme affable, souriant, qu’il leur avait présenté lors de son arrivée aux entrepôts. Il n’avait plus rien de ce type qui lui avait paru sanguin, mauvais, quelques minutes plus tôt, un changement qui poussa l’indienne à se dire qu’il lui faudrait se montrer encore plus prudente avec lui. Une personne capable de posséder deux visages, et de passer de l’un à l’autre avec autant de rapidité et de simplicité n’était assurément pas quelqu’un à qui elle pouvait accorder sa confiance. Et puis…il fallait bien ajouter que le français n’avait pas cherché à la contredire, pas même à la rassurer, lorsqu’elle lui avait affirmé se douter qu’il ne la laisserait pas quitter l’entreprise si facilement. Valentin était dangereux, Priya en était plus que convaincue.

La comptable réintégra le bureau, laissant derrière elle ses pensées sombres, lorsque son patron lui tendit une liasse de documents, qu’elle attrapa par réflexe. Elle ne tressaillit pas une seule seconde lorsqu’il laissa entendre qu’il l’imaginait originaire du quartier expérimental, et même si elle y avait passé effectivement une grande partie de sa vie, Priya ne chercha pas à le détromper. Admettre la vérité soulèverait trop de questions, et elle n’avait aucune envie de fournir la moindre réponse. Ses yeux sombres se posèrent sur les papiers, alors qu’Arsenault leur expliquait les projets qui étaient les siens. Moderniser la technologie de Downfall. Hé bien…il ne manquait pas d’ambition. Le regard de la jeune femme se posa quelques instants sur cet ordinateur aux allures d’antiquité, qui était d’une lenteur sans nom, avant de se poser une nouvelle fois sur Valentin.

D’un geste du menton, elle lui désigna les chaises face au bureau comme une façon de l’inviter à s’y installer, alors qu'elle-même posait une fesse sur un coin du meuble, et s’empressait déjà de consulter les pages. La rancune laissa la place à ce professionnalisme qui ressortait à chaque fois qu’une situation l’exigeait, alors que la brune survolait les recherches de son patron. En sentant son attention sur elle, Priya releva la tête, soutenant son regard quelques instants, avant de déclarer : “-Peut-être pourrais-tu nous laisser quelques jours pour prendre connaissance de tes recherches ? Et nous pourrions nous retrouver d’ici disons…une semaine, pour faire le point, et te soumettre éventuellement à ce moment-là nos questions et suggestions ?” proposa-t-elle, se tournant vers Hank lorsque ce dernier, dans un large hochement de tête qu’il répéta plusieurs fois, se montra d’accord avec la proposition de la brune.

Pendant les quelques secondes où il l’appuya de ses paroles, Priya ne le quitta pas des yeux, ne pouvant s’empêcher de le trouver presque…sympathique. Un constat qui la fit grincer des dents, bien qu’elle se promit de rester méfiante malgré tout. Valentin lui-même n’avait-il pas montré un visage agréable lors de son arrivée ? L’indienne se fit la promesse de ne pas baisser sa garde devant ce nouveau venu, bien qu’elle lui souhaita malgré tout la bienvenue dans l’entreprise, se faisant gentiment réprimander lorsqu’elle l’appela M. Allen, et qu’il lui annonça qu’un simple “Hank” suffirait. La comptable se contenta d’acquiescer d’un simple hochement de tête, peut-être un peu trop raide, reportant son regard sur Valentin : “-Le bilan du trimestre et les prévisions du prochain ?” demanda-t-elle, en référence aux premiers mots qu’il lui avait adressés lorsqu’elle était entrée dans son bureau, quelques instants plus tôt.

Et puisqu’Arsenault renouvelait ses attentes, Priya s’esquiva le temps de rejoindre son bureau, et de récupérer les documents demandés. Elle les rejoignit de nouveau rapidement -peut-être un peu trop vite à son goût d’ailleurs- et les trois jeunes gens passèrent les heures qui suivirent à discuter du fonctionnement de l’entreprise, à proposer une nouvelle visite des locaux à Hank, à parler chiffres et comptabilité, livraisons, organisation, procédures, à tel point qu’un léger mal de tête commença à se répandre aux tempes de l’indienne, qui n’avait plus qu’une envie : quitter les entrepôts, et retrouver la quiétude de son appartement, où personne n’aurait le bon sens de la menacer, de la priver de son job…ou pire encore, de sa vie.

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