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 [TERMINE] I don't need a psy... Right ?

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Sinéad Alder
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MessageSujet: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptySam 12 Nov - 22:22

I don't need a psy… Right ?


Assise sur une des chaises disposées dans ce couloir de l'hôpital pour faire office de pseudo salle d'attente, tu n'arrives pas à retenir un nouveau soupir de lassitude à la simple idée d'être là, à attendre qu'on t'appelle pour ton rendez-vous. Tout simplement parce que tu n'en voulais pas depuis le début, trouvant cela parfaitement ridicule ! Mais cette lubie du peu de hiérarchie qu'il te reste depuis la mort de Woodrow t'as quand même conduite ici pour un rendez-vous avec une psy, histoire de s'assurer que tout allait bien et que tu n'étais pas traumatisée par ce qu'il t'est arrivée une semaine plus tôt.

Ce jour-là, l'inspecteur en charge du dossier que tu traitais également et toi aviez rendez-vous avec l'un de ses indicateurs. Le but de la visite était simple : préparer au mieux cet indicateur pour son témoignage au procès, même si ce dernier devait être enregistré le lendemain de votre entrevu pour ne pas faire prendre le risque à cet homme de se montrer au tribunal. Après tout, il y a toujours un sacré risque quand on se décidé à témoigner contre une grosse pointure dans le domaine du crime. Mais ce gars était prêt à le prendre s'il avait la certitude d'être en sécurité, une chose sur laquelle vous aviez pas mal bossé avec l'inspecteur et qui semblait aller au futur témoin vu qu'il avait fini par vous donner son feu vert pour faire ce témoignage comme le prouvait le rendez-vous que vous deviez avoir. Vous aviez fait le chemin ensemble l'inspecteur et toi, pour limiter les risques d'être suivi, il faut l'avouer… Même si une fois arrivée dans l'appartement qui servait de planque à votre témoin clé, vous avez assez vite réalisé qu'il n'y avait plus le moindre besoin de vous suivre. Les gars de la personne contre qui ce type devait témoigner l'avait trouvé avant vous… Pas besoin que tu donnes les détails, pas vrai ? Le simple fait qu'il soit considéré comme une taupe, une balance et un traître devrait suffire à imaginer ce qu'il lui ait arrivé, surtout dans une ville comme Downfall… Quoi qu'il en soit, et depuis ce jour, tu es au repos forcée. Soit disant pour te laisser le temps de te remettre du choc… Alors que c'est le flic qui t'accompagnait qui a rendu son petit-déjeuner après la vision de la scène du meurtre, pas toi. Raison de plus pour te faire soupirer en repensant au fait que maintenant, on te demande donc de voir un psy pour que ce dernier - ou plutôt cette dernière dans ce cas - confirme que tu es bien en état mental de reprendre correctement le boulot. Une chose qui t'agaces bien, surtout qu'avec tout ça, ce n'est plus tôt qui officie à ce procès pour le compte du peuple.

Tu finis par être tirée de tes pensées par une infirmière qui interpelle ton nom, juste avant de t'inquiéter que le docteur Andersonn est prête à te recevoir. Tant mieux te dis-tu, et que tu dois un peu faire ressentir vu ton empressement à te relever, presser d'en finir avec toute cette histoire et pouvoir retourner bosser. Cela ne t'empêche pas pour autant de remercier l'infirmière et de lui adresser un rapide sourire avant de commencer à te diriger vers la porte qu'elle t'a indiqué. Une fois devant le panneau tu toques de trois coups rapides et attend quand même d'entendre une invitation à entrer pour le faire, te retrouvant quelques instants plus tard face à une femme entre quarante et cinquante ans d'après ton estimation, brune et la peau un peu matte semblant trahir des origines indiennes peut-être ? Ou du Moyen-Orient ? Bah, peu importe au final, non ?

- Bonjour docteur.

Ne tardes-tu pas à la saluer pour couper court à tes pensées qui ont pour simple but de te distraire de détails assez inutiles pour le coup. Tu hésites d'ailleurs quelques instants à te présenter avant de te présenter avant de réaliser que cela doit être parfaitement inutile. Déjà parce qu'il suffit qu'elle regarde son agenda pour savoir avec qui elle a rendez-vous donc comment tu t'appelles, mais aussi parce que tu sais déjà parfaitement que ta hiérarchie lui a déjà envoyé le papier qu'elle devra remplir et signer pour attester que oui, tu vas bien, comme tu le sais déjà parfaitement depuis une semaine. Une réflexion qui te dire encore un léger soupir alors que tu te dis qu'au final, il vaut sans doute jouer cartes sur table dès maintenant avec cette femme. Après tout, cela ne peut que vous faire gagner du temps à l'une et l'autre, n'est-ce pas ?

- Ecoutez, je pense qu'on sait très bien toutes les deux pourquoi je suis là et qu'on a toutes les deux également un emploi du temps assez chargé. Donc autant nous faire gagner du temps à chacune, non ?

Commences-tu donc assez rapidement à dire, faisant encore une fois clairement honneur à ta réputation de personne un peu trop franche et directe du point de vue de certains. Mais comme tu viens de le dire, tu ne cherches qu'à vous faire gagner du temps à toutes les deux. Et à en finir avec cette histoire aussi, au plus vite mais bon, cela va avec la question du temps, non ? En tout cas, tu ne mets pas longtemps à reprendre la parole, sans vraiment laisser une chance à la psy en face de toi de pouvoir réellement répondre à tes premières phrase.

- Je vais bien. Sincèrement ! C'est juste ma hiérarchie qui est persuadée que c'est le premier cadavre que je vois de ma vie et qui panique à l'idée que je puisse me retrouver traumatisée alors que, je vous l'ai dit, je vais bien. Alors je vous propose de faire comme si on venait d'en parler pendant une heure, que vous me signiez simplement le papier qu'on vous a donné et je vous laisserais pouvoir voir un autre de vos patients qui a sans doute plus besoin de vous que moi.

Argumentes-tu d'un ton parfaitement calme et neutre. Car oui, tu en doutes pas une seule seconde que d'autres ont bien plus besoin de l'aide de cette femme que toi, et quel qu'en soit le motif d'ailleurs. Et puis, secret médical, tout ça tout ça, la raison des autres patients de la femme face à toi pour la consulter ne te regarde absolument pas. Tant qu'en sortant d'ici, tu as ce putain de papier signé… Et en sortant le plus vite possible, si possible d'ailleurs, même si tu sens déjà que ta tentative de faire bouger les choses ne va sans doute pas marcher.



Dernière édition par Sinéad Alder le Ven 3 Mai - 20:44, édité 1 fois
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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptySam 26 Nov - 22:21

Je regarde le nom de ma prochaine patiente sur la liste d’un air quelque peu sceptique. Une nouvelle. Que j’ai inscrite moi-même dans le planning. Au grand damne de Karen. Ma ô-combien-pointilleuse secrétaire. Enfin quand je dis ma c’est plutôt qu’elle s’occupe de toute l’aile psy, mais qu’elle a bien insisté sur le fait que mon bureau se trouve le plus proche de l’accueil. Enfin, de la réception. Enfin, de l’endroit où elle se trouve personnellement pour vérifier (si pas compter) les allers-venues. Non parce que je lui en crois sacrément bien capable. Elle m’a d’ailleurs déjà repris trois fois rien que la semaine dernière car je dois, je cite, me tenir au planning et c’est tout. Non mais j’aimerais bien l’y voir elle. Refuser équivaudrait clairement à de la non-assistance à personne en danger. Non pas que ça ne m’est jamais venu à l’esprit de (refuser, je parle) ; mais en ce qui me concerne, le code déontologique me l’interdit. Ce qui n’est pas le cas de l’assistante psy (oui parce que secrétaire ne correspond pas aux normes de cette chère Karen, mais inutile de rentrer dans le débat elle risque fort de vous mordre le bout du nez, et plus si affinité) et qui donc peut se permettre de ne pas remplir mon agenda outre mesure. À voire même carrément refuser certains énergumènes. Ce pour lequel, et j’en suis persuadée, je devrais penser à la remercier. Surtout qu’elle traîne dans cet hosto depuis bien plus longtemps que moi. Et à Downfall tout court d’ailleurs.

BREF ! Miss Alder, notre prochain nom sur la liste, n’est pas du tout de son ressort. C’est une requête qui m’a été adressée à moi par le procureur en personne. Enfin, si on peut seulement parler d’adresser dans le cas présent. Ce n’est pas vraiment qu’on vous laisse le choix quand le procureur himself s’adresse à vous, soit-il par intermédiaire de son porte-parole. Somme toute, je me voyais mal refuser. C’est presque comme si mon agenda lui-même m’avait fait les gros yeux rien qu’à l’idée de. M’est avis que procureur ou pas, c’est le degré de détresse ou de besoin qui prime. Et là, sans voir la patiente pour une pré-évaluation, il m’est difficile de trancher. Outre le fait qu’elle a vu un macchabé, je n’en sais guère plus. Ce qui n’est déjà pas mal en soit … sauf que, voilà, on est à Downfall quoi. Les cadavres ambulants ça court un peu les rues non ? Ça fait partie des mœurs autant que des meubles. À moins que, tout comme moi, elle soit originaire de l’autre côté du mur ? Et encore, qu’est-ce que cela changerait ? Je n’avais personnellement que onze ans quand j’ai vu mon premier mort. Peut-être que si on n’avait pas déménagé dans l’urgence, je l’aurais juste rencontré plus jeune. On ne le saura jamais.

Avant de faire signe à l’infirmière (oui parce que Karen est en repos aujourd’hui) de la faire entrer, je passe une dernière fois en revue le mail qui m’a annoncé sa venue. Une évaluation d’aptitude à la reprise du travail. Rien que ça. Même sans l’avoir vu, je sens qu’on se positionne dans un quitte ou double : soit elle en a vraiment besoin et elle se retrouve prestement en état post-traumatique à compter les mouches sur les murs de la salle d’attente, soit c’est totalement inverse et elle a au moins autant envie d’être ici que moi. Ce qui est assez ironique, vu que c’est mon cabinet. Ou du moins, ma salle de consultation. Déjà que je peux m’estimer heureuse que je ne sois pas obligée de la partager avec un confrère (ou une consœur, ne sait-on jamais ce que Downfall peut nous garder en stock). Est-il que OUI, l’envie me manque cruellement aujourd’hui. Et encore plus quand c’est pour apposer mon cachet (tiens je l’ai foutu où encore celui-là ?!) sur un bout de papier attestant de la santé mentale d’une personne que je n’ai encore jamais vu de près ou de loin. Quelque chose me dit que la patientèle du jour ne va pas être de tout repos. Et une longue journée en prévision, une !

Un petit soupire pour se redonner de la force et ériger les barrières de mon professionnalisme à toute épreuve et je fais signe à l’infirmière de m’envoyer mon prochain cobaye. Tant qu’à passer pour la méchante de service, autant assumer jusqu’au bout.
J’ai à peine le temps de me redresser (et de défroisser un peu ma blouse blanche qui décidemment perd rapidement le pli) que trois petits coups rapides sont frappés à la porte. Ça non plus ça ne fait pas partie des habitudes de la plupart. Je l’invite à entrer (même si je l’avais déjà fait par l’intermédiaire de ma collègue, mais bon) et me retrouve rapidement accueilli par une salutation courte et formelle. Un moment d’hésitation qui se fait tout aussi rapidement avaler par quelques paroles supplémentaires, comme pour rompre un silence qui n’en était pas vraiment un. L’ersatz d’un soupire et d’autres phrases qui viennent se rajouter aux premières. Inutile d’insister, si elle a des choses à dire, qu’elles sortent maintenant et se taisent à jamais. Ah non, mauvais contexte. Soit, comme elle ne semble pas encline à me laisser la parole (du moins pas avant d’avoir vidé au moins un tiers de son sac), je l’invite d’un mouvement de la main à prendre place (chaise au canapé, comme il lui plaira, même si je ne serais aucunement étonnée qu’elle préfère rester debout et à proximité de la porte de sortie, même s’il n’y en a qu’une) et reprend moi-même place sur mon fauteuil de bureau.

Elle finit par terminer son intro. Je suis fichtrement bien tentée de lui balancer : c’est bon, je peux y aller maintenant ? – ce dont je m’abstiens pourtant. Même si vous ne douteriez aucunement que l’envie y est. Je la regarde d’ailleurs encore quelques instants, histoire de bien nous assurer toutes les deux que le podium m’est désormais réservé. Puis, je me lance à mon tour :

- « Bienvenue miss Adler. »

Maintenant installez-vous car ça ne va effectivement pas être aussi facile que ça. Imaginez donc à quoi pourrait véritablement ressembler mon agenda si j’avais le luxe d’officier tel vous le proposer. Assistante du procureur ou pas, ici on n’est pas dans la négociation. Désolée de vous décevoir. Va falloir s’y faire, ça risque d’arriver encore. Et souvent.

- « Bien que votre proposition soit très tentante, je me vois dans l’obligation de refuser. Question de déontologie, voyez-vous. »

Et même si vous ne voyez pas, faites un effort. Si je vous laisse partir maintenant et que vous butez quelqu’un dans la rue, ça me coûtera mon taf. Il en va de même si l’acte est commis par le prochain client de la partie adverse. Alors prenez votre mal en patience et cette heure passera très vite. Promis.

- « Depuis quand êtes-vous à Downfall ? »

La question qui semble sortir de nulle part, mais qui a pourtant toute sa pertinence dans l’histoire. Et à moi maintenant d’enchérir avant qu’elle n’ait le temps d’en poser une. Car une fois lancée, impossible de savoir à l’avance quand elle va s’arrêter.

- « Et de quand date le premier ? »

Autant commencer quelque part. Et vu que c’est un cadavre qui vous amène à moi, autant ouvrir le placard et voir directement combien d’entre eux vont s’étaler à terre. Inutile de prendre des pincettes. C’est comme le sparadrap. Un coup sec et on y va !

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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyVen 16 Déc - 12:37

I don't need a psy… Right ?


Après ton entrée pour le moins fracassante, ou du moins haute en colère, tu finis enfin par laisser le temps à la psy en face de toi d'en placer une pour te saluer. Preuve qu'au moins cette dernière est un minimum polie contrairement à ce que ton comportement de ces dernières secondes pourraient laisser penser de toi. Et sans grande surprise pour toi, il faut bien l'avouer, elle finit par casser définitivement le peu d'espoir que tu avais de la voir accepter ta proposition. Tu pousses un léger soupir quand elle te parle de déontologie alors que tu lui accordes clairement et sans discuter ce point-là vu que tu comprends parfaitement. Bah, au moins tu peux te consoler en te disant que tu es face à une psy qui fait son boulot correctement.

- Au moins, j'aurais essayé.

Laisses-tu pourtant échapper dans un soupir et avec un léger sourire amusé aux coins des lèvres, comme pour lui montrer que tu ne lui en tiens absolument pas rigueur ou quoi que ce soit de ce genre. T'as tenté, ça n'a pas marché, tant pis ! Pas besoin d'en vouloir à cette docteur d'être suffisamment professionnelle pour ne pas accepter ta proposition. Surtout que tu ne peux t'empêcher de te dire que dans une situation plus ou moins similaire en étant à sa place, tu aurais clairement refusé toi aussi alors bon… Lui en vouloir serait d'une hypocrisie sans nom.

Tu viens tout juste de finir de t'installer dans l'un des fauteuils en face du bureau de la psy quand cette dernière décide de rentrer directement dans le vif du sujet. Si cela te surprend le temps d'un battement de cil, tu finis pourtant par plutôt bien apprécier ce genre de surprise. A croire que ton comportement des quelques instants précédents lui ont fait comprendre que tu es du genre à ne pas aimer perdre du temps plus que de raisons à faire des ronds de jambes et tout ce chichi que certains appellent le tact ou la diplomatie. Et elle aussi à l'air assez partisane du coup de l'idée d'aller directement au but de votre entrevue et de parler sans ambages. Un trait de caractère commun entre vous deux ou simplement une faculté d'adaptation qui doit lui être particulièrement utile dans son boulot ? Bah, ce n'est pas vraiment ton rôle à toi de chercher à la psychanalyser, n'est-ce pas ? De toute façon, en vengeance à ton enchainement de tout à l'heure sans doute, elle ne te laisse pas le temps de lui répondre avant d'enchainer sur sa question suivante. Qui te confirme presque qu'en effet, elle est du genre à aller directement dans le vif du sujet. Finalement, elle te plait presque cette psy.

- Depuis septembre 2020. En même temps que Woodrow.

Finis-tu donc par répondre de façon assez concise cette fois à sa première question. De toute façon, tu ne vois pas trop ce que tu pourrais rajouter de plus à ce sujet, nul besoin de s'étendre là-dessus. Déjà que tu as donné une info en plus en évoquant ton ancien mentor… Mais bref, tu as encore une autre question à laquelle répondre… Bien que tu commences par y répondre par une autre question, comme pour t'assurer que c'est bien de ça qu'elle parle.

- De cadavre ?..... De mes 5 ans.

Lâches-tu finalement quand tu comprends au regard de la brune de l'autre côté du bureau que oui, elle parlait bien de cadavre. Mais quoi de plus logique d'un autre côté étant donné que tu es là à cause de ça et que tu lui a clairement indiqué que celui que tu as vu et qui t'as valu un rendez-vous avec elle aujourd'hui n'était pas le premier. Sur le coup, tu as presque envie d'en rester là, de ne pas raconter les circonstances qui t'ont amené à voir ton premier cadavre humain à un âge aussi jeune. Parce que ça ne regarde que toi, parce que tu as l'habitude de garder cette partie de ta vie sous silence pour ne pas dire de carrément faire en sorte de la cacher à la plupart des personnes de ton entourage - qui soyons honnêtes, sont presque tous des gens de ton entourage professionnel - et que tu n'aimes pas ressasser cette histoire. Mais tu sens bien que pour le coup, cette simple réponse sans plus d'explication ne va sans doute pas suffire à la psy. Surtout que c'est un peu son boulot de creuser ce genre de chose non ? Est-ce que face à un accusé tu ne chercherais pas à en savoir plus sur les circonstances ayant entrainé son crime après tout ? Bah même chose pour elle. Tu finis donc par pousser un long soupir avant de céder et de te décider effectivement à rentrer un peu plus dans les détails.

- Vous avez un vague souvenir de l'actualité de 1993 ? De l'arrestation d'un serial killeur à Salt Lake City ? "Le boucher de Salt Lake" comme l'appelait les médias.

Vu de quand date toute cette histoire, tu te doutes un peu qu'elle a oublié tous les tenants et les aboutissants de cette affaire. Et ce même si cette histoire a fait un putain de tapage médiatique à l'époque vu que le surnom de serial killeur de l'accusé vient clairement d'eux comme tu viens de le dire. Mais bon, de mémoire, c'était surtout dans l'Etat de l'Utah que cela avait été largement relayé de l'arrestation de ton père jusqu'à la fin de son procès. Pour les autres états, tu es presque sûre que c'est juste apparu dans les faits divers, et encore, pour ceux qui ont pris la peine de s'intéresser à cette histoire avec douze victimes… Quoi que, n'essaye-tu pas de t'en convaincre toi-même de ça, pour tenter d'aller te l'avant ? Car il faut bien avouer qu'après tout, l'Humain et les médias ont toujours été particulièrement friands de ce genre d'histoire bien glauque, non ? Bah, peu importe au final, tu viens quand même de donner les grandes lignes pour replacer un peu le contexte, peu importe le nombre de jeunes femmes que ton père a tué et la manière de le faire pour le coup. Tu te racles pourtant légèrement la gorge en détournant déjà le regard quelques instants pour fixer tes pieds avant de le relever un peu mais pas assez pour attraper de nouveau celui de la psy en face de toi.

- C'était mon père… Ma mère s'est suicidée le jour de l'ouverture de son procès et… Et c'est moi qui l'ai trouvé.

Finis-tu alors par confier d'une voix bien moins assurée que quelques instants auparavant mais sans être tremblante pour autant. Après tout, tu n'es plus cette gamine de 5 ans de l'époque. Le temps a passé, a continué à ne pas t'épargner et tu t'es forgé ta carapace en acier qui te sert bien à faire fuir la plupart des gens. Mais tu n'es toujours pas à l'aise avec cette idée d'être apparentée à un homme purgeant actuellement douze condamnations à vie pour kidnapping, séquestration, torture, viol et meurtre avec préméditation sur 12 jeunes femmes qui n'avaient strictement rien demandé… Parce qu'on a beau dire que les enfants ne sont pas responsables des crimes de leurs parents, tu ne sais que trop bien combien de personnes se sont détournées de toi en apprenant ce genre de chose. Et combien d'autres craignent parfois de te voir suivre les pas de ton père, comme si être une putain de psycho tueuse était génétique. Tu finis pourtant par retrouver un peu ton aplomb en te rappelant que non, tu n'es pas comme lui et même bien loin de l'être. Et avec une légère inspiration déterminée, tu finis enfin par relever le regard pour faire face à celui de la psy en face de toi.

- Si on pouvait faire en sorte que ça reste entre nous et qu'on reparle plus de cette histoire, je vous avouerais que ça m'arrangerait.

Dis-tu d'un ton qui se veut ferme et déterminé mais dans lequel tu sens toi-même quand même une légère fragilité. L'envie de ne pas être jugée par les autres pour des actes qui ne sont pas les tiens et qui en sont même totalement indépendants. Surtout que beaucoup pensent te voir finir comme ton père mais combien se demandent réellement ce que cela fait d'être la fille d'un serial killeur ? Et ô combien cet homme a suffisamment pourri vos vies à ta mère et toi pour que tu vous comptes comme sa treizième et quatorzième victimes ? En tout cas, si tu comptes bien sur le secret professionnel et la déontologie dont elle t'as déjà parlé quelques instants plus tôt de la psy pour que cet aveu ne quitte effectivement pas cette pièce, tu espères quand même que la suite de ton message est bien passé auprès d'elle. Tu n'aimes pas ressasser cette histoire. Remuer le couteau dans la plaie inutilement n'a aucun intérêt à tes yeux si ce n'est contenté la curiosité malsaine et glauque de l'être humain en rouvrant tes propres blessures liées à cette histoire. Ces mêmes blessures que tu fais en sorte de cacher au maximum au reste du monde et d'ignorer pour les laisser se refermer seules dans leur coin.

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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyMar 24 Jan - 20:03

Oui elle aura essayé.
Et oui, moi aussi.
Mais encore une fois, les faits sont ce qu’ils sont. Tout comme les promesses devant le barreau. Elle doit s’y connaître en la matière, non ? Même si, on conviendra de dire que ce n’est pas parce qu’on lève la main en posant l’autre sur cette sacro-sainte Bible de mes deux qu’on est forcément obligé de se plier aux paroles émises. Mais là est tout un autre débat. Et il apparait clairement que ni elle ni moins nous en faisons partie de ces je-m’en-foutiste du code déontologique. Même si parfois on aimerait bien. N’est-ce pas miss Adler ?

Et oui, je rentre directement dans le vif du sujet. Son petit monologue d’introduction aura au moins permis de poser les bases rapidement. Elle n’a pas envie d’être ici. Elle n’en voit pas l’intérêt. Et, last but not least : ce n’est jamais qu’un vulgaire bout de papier, non ? Ma foi, c’est bien résumé. Et oui, en théorie, ce n’est effectivement jamais qu’un vulgaire et minuscule petit bout de papier qui, pour le même prix, pourrait facilement passer à la déchiqueteuse. Et, pour une modique somme, pourrait être récupéré sur le marché noir. Surtout à Downfall. Pourtant … vous êtes là. Devant moi. Dans cette salle de consultation un peu cheap qu’on a eu peine à décorer vu que le budget était dans le rouge avant même qu’on envisage de m’engager. Est-ce que ça en dit plus sur vous ou sur moi ? Et est-ce réellement important ?

Le choix du fauteuil donc. Il est vrai que le canapé m’aurait fortement étonnée. Mais je n’étais pas pour autant contraire à l’idée. J’aime un peu d’imprévu et de challenge dans mes journées. Bon, je ne vais pas non plus le crier des toits – il est d’ailleurs déjà trop tard pour cela, je fais une garde ce soir et les urgences réservent toujours leur lot de surprises. Sauf que ce n’est pas la même chose. Pas exactement. Elle aurait pu prendre place dans le canapé, en soi cela n’aurait en rien changé la séance. Tout ce qui peut apporter cette touche particulière, ne dépend que d’elle et d’elle seule. Du niveau de confiance qu’elle peut arriver à accorder à une totale inconnue. Qui plus est, qu’elle ne compte pas revoir dans un avenir quelconque. D’un autre côté, ne dit-on pas qu’il est généralement plus facile de se confier à quelqu’un qui n’est pas directement lié à la confidence en question ?
Reste à découvrir de laquelle il s’agit. Car ma question peut très bien donner l’impression d’être piégée. Là encore, tout dépendra de sa réaction et de son ouverture d’esprit. Ou plutôt de bouche. Sans vouloir paraître déplacée.

Je prends note avec un stylo sur une feuille blanche (bon elle est quadrillée en fait, mais c’est un détail – enfin, ça dépend pour qui bien sûr). Tout ça pour dire que je suis encore de la vieille école. Que je ne suis pas du genre à tapoter sur un clavier d’ordinateur en laissant le bruit des touches perturber les semi silences de nos entretiens. Certes, il existe des claviers tactiles sans ce bruit que certains décriraient comme horripilant ; et qui pour d’autre procure l’effet totalement opposé. Mais sans savoir à l’avance devant quel profil on se trouvera. Puis où est l’intérêt de détourner l’attention avec un bruit parasite ? Déjà la plupart ne peut pas s’empêcher d’essayer de déchiffrer mes notes pendant que je les prends. Réaction parfaitement humaine, qu’ils en soient rassurés. J’aurais également pu mettre à disposition un dictaphone, mais quelque chose me dit que cela n’aurait pas été au goût de la jeune femme qui se tient face à moi. Cela ne tarde d’ailleurs pas à se confirmer à travers sa dernière … requête ?

Je prends le temps de terminer ma phrase avant de refermer mon stylo (à travers une certaine lenteur), le déposer en parfaite parallèle à ma feuille déjà pas mal remplie (à se demander ce que j’ai bien pu griffonner dessus tout ce temps) et de reporter, à mon tour, mon attention sur elle.

- « Il en va de soi que tout ce qui se dit dans cette pièce y reste. »

Secret professionnel, tout ça tout ça. Mais je ne vous raconte rien que vous ne savez déjà miss Adler.

- « En ce qui concerne votre seconde demande, cela dépendra entièrement de vous. Vous me décrivez les portes, je vous propose le trousseau de clés. De là à décider ce que vous en faites, ce choix ne m’appartient pas. »

Cela n’apporterait d’ailleurs pas le moindre intérêt à la séance. Si je voulais à ce point ouvrir des portes, il m’aurait suffi de passer mon diplôme de serrurier. Ou d’investir dans un jeu à la Kingdom Hearts. Mais là n’est pas vraiment la question, si ?

- « Pour votre information, j’ai effectivement souvenir de cette histoire. »

J’avais dix-huit ans. Je venais de rentrer à l’université. Je savais d’ores et déjà que la psyché humaine deviendrait mon cheval de combat. Et un orateur de l’époque a fait l’analyse du profil psychologique de votre père quelques années plus tard devant un auditoire relativement bien peuplé. Il faut dire que les histoires du genre ont le chiche pour attirer les petits curieux avides de sensations fortes. Le stéréotype de touristes qui se massent dans un bus de propagande pour aller déterrer les récits les plus croustillants et se les approprier. Les chasseurs de fantôme modernes si vous préférez. Cela ne m’étonnerait en rien que votre demeure familiale soit désormais estampillé comme monument à visiter. Vous m’en voyez sincèrement navrée. Difficile de tirer le trait sur le passé avec tout un fanclub derrière pour sans cesse le ressasser.

- « Je sais également ce qu’il en est de porter toute la réputation d’un père sur ses épaules. »

Confidence pour confidence. Si cela peut vous aider un tant soit peu à dédramatiser votre fardeau. Croyez bien que le mien plane en tout temps au-dessus de ma tête, dans mon sillage, à chaque coin de rue. Downfall est un peu son bébé. Sa création. L’aboutissement de toute une vie scientifique à explorer les méandres d’une saloperie d’idéalisation dystopique.

- « Mais nous ne sommes pas ici pour parler de lui. »

Pas plus que de moi. Même si je sais que cela serait plus facile pour vous. Qui a jamais prétendu qu’on ferait dans la facilité aujourd’hui ?

- « Et après celui de votre mère ? »

Combien de cadavres transporter vous dans votre bagage miss Adler ?
Et combien allons-nous devoir en cacher ensemble pour que je vous octroie une liberté conditionnelle ?
Inutile de balancer un chiffre au hasard. Nous savons toutes deux ce qu’il en ressort. Mais ça, vous l’aviez déjà deviné … non ?

- « Pas de noms. Juste des faits. Sauf si vous tenez à approfondir. »

Peu m’importe. Encore une fois, rien ne sortira d’ici.
Et cela va dans les deux sens.
Ne l’oubliez pas.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyMar 7 Fév - 21:35

I don't need a psy… Right ?


Bien sûr que tu ne peux pas retenir un léger soupir lorsque tu finis par t'avouer vaincu, avouant sans le moindre complexe qu'au moins, tu auras essayé de passer à travers cette séance. Mais il semble qu'effectivement, la psychologue qu'on t'as envoyé voir pour s'assurer qu'en effet, tu vas aussi bien que tu le prétends, est aussi professionnelle et à cheval sur la déontologie que toi. Tu ne peux pas lui en vouloir sans être complètement hypocrite, tu le réalises parfaitement. Et au contraire même, tu salues presque cela. Presque seulement, parce que cela veut dire que tu te retrouves quand même bel et bien coincé pour une séance dont tu te serais bien passé, ne la trouvant absolument pas nécessaire. Mais passons !

Vous ne tardez pas à rentrer directement dans le vif du sujet. Une chose qui te fait encore penser l'espace d'une seconde que vous vous ressemblez pas mal au final cette psy et toi, mais que tu refoules rapidement pour te concentrer sur ta réponse. Même si cela te fait un peu chier d'avoir à aborder ce sujet, tu te retrouves quand même obligée d'aborder ton père et son identité. Si tu essayes au maximum de la cacher, tu ne sais pourtant que trop bien que le secret total est impossible. Cette histoire a bien trop fait parler d'elle à l'époque pour que personne ne trouve rien en grattant un peu. Tu essayes juste de faire en sorte que personne n'ait l'idée de gratter à cette histoire justement pour découvrir ton lien de parenté avec "le Boucher de Salt Lake" et voilà. Alors oui, le révéler à cette inconnue te fait chier mais au final, tu te doutes bien qu'à un moment ou un autre, elle aurait fini par le savoir ou l'apprendre. Et de toute façon, quand on parle de cadavres… Quoi de mieux que d'aborder le petit hobbit mortel de ton paternel ? Oui, tu fais du sarcasme à ce sujet, là, mais en réalité, tu n'en même pas bien large vu tout ce que tu as pu te manger comme réflexion à ce sujet depuis ton enfance dès qu'on apprend pour quoi ton père est en prison avec 12 peines à perpétuité à purger avant d'en sortir… Oui, l'Utah, ce formidable état qui continue de pratiquer l'accumulation de peine pouvant conduire à ce genre d'incohérence.

Quoi qu'il en soit, elle te laisse encore une fois finir de parler avant de reprendre la parole. Même si cette fois, tu as été plus courte que lors de ton entrée dans son bureau et en restant uniquement sur les faits que tu estimes l'intéresser. Bref, tu te contentes donc de répondre à ses questions sans t'étendre plus que de raison en dehors de l'identité de ton père. Mais bon, vu que c'est à cause de ça que ta mère s'est suicidée, si tu l'avais gardé pour toi, tu étais sûre à 99,8 % qu'elle t’aurait demandé la raison de son suicide après ça. Alors autant donner tout de suite les réponses attendues, non ? Gain de temps pour tout le monde, encore une fois. Même si tu te permets de lui faire comprendre que ce n'est pas vraiment un sujet que tu aimes aborder en lui demandant que cela reste entre vous et que vous en restiez là. Une chose à laquelle elle te répond rapidement en évoquant implicitement encore une fois le secret professionnel. Oui bah tant mieux mais tu es plus que bien placée pour savoir que parfois, ce secret peut être trahi alors bon… Mais bon, tu n'es pas là pour lui faire un procès de prévention.

Ce n'est qu'au moment où elle t'avoue se rappeler de l'histoire de ton père que tu te mets à te tendre sans même réellement le réaliser. Mais en même temps, parler de tout ça te met toujours dans cet état alors, y a-t-il vraiment quelque chose de surprenant à cette réaction ? Et puis tu t'attendais à quoi de la part d'une psychologue ? Vu l'âge qu'elle doit avoir, elle devait être sur la fin de son lycée ou ses premières années d'études lorsque cela s'était produit ! Et il avait dû faire un sujet de TP parfait pour de futurs psychologues… Si tu en avais la force et que tu n'étais pas trop tendue pour ça, tu soupirais sans doute à cette idée. A la place, tu ne sais pas trop comment prendre sa confession sur le fait de porter la réputation d'un père sur les épaules... Même si d'un côté, tu as envie d'en être un peu rassurée, de trouver en elle quelqu'un qui peut comprendre ce que tu as du mal à digérer parfois quand on vous confond ton père et toi uniquement à cause du nom qu'il t'a légué. Mais quand elle finit par te dire que vous n'êtes pas là pour parler de lui, tu relâches soudainement ta respiration, ne réalisant alors qu'à ce moment-là que oui, tu t'étais bel et bien tendue dès que vous avez commencé à aborder ce sujet. S'en suit alors une première question que tu n'as pas le moindre mal à comprendre, te tirant même un léger soupir alors que tu t'adosses dans le fauteuil dans lequel tu as pris place tout en commençant à croiser les bras sur ton torse au moment même où elle te dit que tu peux évoquer juste les faits et pas de noms.

- Sachant que les autres sont liés à des affaires, effectivement, vous n'aurez pas de noms. Et très peu de faits aussi, secret professionnel de mon côté cette fois-ci.

Lui réponds-tu en toute sincérité. Même si la plupart de ces affaires en question sont closes depuis un moment, il n'en reste pas moins que tu n'as pas le droit de partager certains détails de ces dossiers. Et parler de la scène de crime fait partie de ces interdits qui persistent malgré le temps et le fait que les coupables soient déjà en prison. Tu prends malgré tout le temps de réfléchir quelques secondes pour être sûre de répondre correctement, ton regard se levant légèrement et inconsciemment sur ta droite alors que tu fouilles ta mémoire.

- En comptant celui qui me vaut ce rendez-vous, il y en a eu 6 autres.

Finis-tu pourtant par lui dire tout en laissant de nouveau retomber ton regard sur la psy en face de toi. Peut-être aurais-tu dû préciser qu'il t’arrive régulièrement de plaider dans des affaires de meurtres, même si ce n'est pas non plus le domaine dans lequel tu es la plus active. En réalité, tu es assez polyvalente, n'ayant jamais voulu te spécialiser plus que cela dans un domaine plutôt qu'un autre. Si certains voient ça comme une assurance de compétence dans le dit domaine, pour toi, c'est uniquement un frein à une carrière. Pourquoi se limiter qu'à certains dossiers là où on peut travailler sur tous ? Et la compétence ne dépend pas d'une spécialité à tes yeux. Mais bon, tu n'es pas vraiment là pour faire une thèse à ce sujet.

- Mais il y a eu environ 21 ou 22 ans entre ma mère et le premier pour le boulot.

Précises-tu assez rapidement quand même. Autant ne pas continuer encore un peu plus dans le délire du "oh mon dieu, la pauvre petite qui a vu plusieurs cadavres dans son enfance !". Tu n'as pas envie d'être cataloguée comme telle et encore moins d'en venir à tomber dans des clichés qui t'insupportent. L'expérience de quelqu'un n'en devient pas une généralité pour ceux qui ont vécu plus ou moins la même chose ! Mais bon, là encore, ce n'est pas le sujet.

- Donc même sur le point de vue professionnel, ce n'était pas le premier. Et comme vous le voyez, tout va parfaitement bien.

Achèves-tu finalement avec de nouveau un léger sourire sur les lèvres et en écartant soudainement les bras pour appuyer ta dernière phrase d'un geste allant dans ce sens… Avant de croiser de nouveau tes bras sur le torse. Et de commencer à te demander si on t'a envoyé ici pour te faire perdre ton temps ou parce que ta hiérarchie s'inquiète de ce qu'une pauvre jeune femme comme toi pourrait vivre le fait de voir un cadavre. Est-ce qu'un de tes collègues masculins auraient eu le droit au même traitement que toi dans ce genre de situation ? Tiens, voilà une question que tu pourrais bien chercher à creuser en y réfléchissant bien vu la façon dont tes collègues féminines et toi êtes traitées par certains vieux de la vieille… Mais bon, tu auras tout le temps de faire ça plus tard. Pour le moment, tu accordes ton attention - ou presque - à la psy en face de toi… En te demande aussi au passage si elle aussi a le droit à certains commentaires bien sexistes sur son job ou si elle a la chance de pouvoir y échapper.

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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyJeu 20 Avr - 21:22

Nous savons toutes deux d’ores et déjà comment cette séance va se terminer. Je vais lui signer son stupide bout de papier, on va se serrer la main (ou pas) et on en restera là jusqu’à la nuit des temps. Du moins, c’est ce que prescrit la théorie. Fait est que la théorie est un pays où il fait bon vivre … sur papier justement. La pratique et elle ne se situent pas pour autant sur la même longueur d’ondes et dans la plupart des cas on s’accordera même à dire qu’une certaine animosité lie ces deux bêtes étranges. C’est donc à moi qu’incombe le rôle de médiateur. Je sais ce que miss Adler attend de moi. Et miss Adler sait que je le sais. Reste à découvrir ce qu’il convient de faire de et avec ce savoir mutuel.

Je me vois donc dans l’obligation de poser quelques questions supplémentaires. Pas nécessairement pour en connaître la réponse (même si c’est toujours bon à prendre), mais plus encore pour dresser un semblant de profil de la patiente (ce qu’elle est bel et bien à partir du moment où elle a accepté de prendre place dans le fauteuil). Ses réactions. Ses réticences. Son self-control. Des bricoles du genre. Le b.a.-ba en somme de toute cette comédie. Car c’est bien ainsi qu’elle doit percevoir tout cela, peu importe le degré de professionnalisme dont moi-même je peux faire preuve à son égard. Alors si on pouvait juste éviter d’en arriver à pousser la chansonnette (le musical, très peu pour moi), quelque chose me dit que ça m’arrangera autant qu’à elle.

Je note une légère tension à l’évocation du paternel. Crispation physique qui s’intensifie tandis que je confirme avoir eu vent de cette histoire. Quelque chose qui coince. Qui la chiffonne. Comme un message crypté enfermé dans une boite, elle-même enfouie dans un sac, qui à son tour a été barricadée quelque part à double tour dans un coffre-fort. Sauf que voilà, un maître des explosions vient de pénétrer la banque et effleure d’un peu trop près le cadenas rouillé. Non pas que je me considère comme experte en la matière – d’explosifs je parle. D’ailleurs j’ai vite fait de m’en désintéresser. Certes son père a son rôle à jouer dans tout ce qu’elle se traîne dans le sillage, mais est-il pour autant le centre de l’attention première et, plus encore, présente ? À coup sûr aimerait-il l’être. Mais devons-nous pour autant lui accorder ce moment de gloire ? M’est avis qu’il en a déjà écopé suffisamment et que parler de lui outre mesure ne ferait que rajouter du poids dans la balance de son influence indéniable. Nous ne sommes pas ici pour mettre miss Adler mal à l’aise. Que du contraire même. Il est de mon devoir de créer un climat de confiance. Ou du moins de dissiper de manière suffisante l’aura de méfiance qu’inspire une consultation psychiatrique. Un tabou de plus dans ce monde de surconsommation en tout genre.

Mais là n’est pas la question. Ni le lieu pour y répondre.
D’ailleurs quand j’efface du tableau l’ombre du psychopathe, la réaction est sans équivoque. Et elle vient probablement de s’en rendre compte par elle-même. Bien. Un peu d’auto-évaluation n’a jamais fait de mal à personne. Pour les autres, il y a des chambres capitonnées à disposition. Même si le nombre en est fort limité dans les hôpitaux non-spécialisés. Et inutile de préciser que celui (ou ceux, allez savoir) de Downfall est loin d’avoir une spécialisation quelconque qui lui colle à la peau. Enfin, j’ai bien quelques termes qui me viennent spontanément en tête, mais rien qui ait le mérite de vouloir le crier de tous les toits. Moins encore de celui de ce bâtiment en particulier.

Elle s’installe plus confortablement dans son siège (enfin, confortablement n’est peut-être pas le juste mot, mais on se comprend) avant de replier ses bras devant son torse. Pas de noms. Peu de faits. On est d’accord. Vous noterez que je n’ai aucunement précisé de quels faits il ressortait. Je continue donc de prendre soigneusement note, mon nez tantôt posé sur mes feuilles tantôt porté sur son visage (mon attention du coup, pas mon nez – ce serait pour le moins étrange).

Six donc. Ce n’est pas rien. Mais ça ne crève pas non plus les plafonds. Puis la plupart ont, semble-t-il, attrait à sa vocation professionnelle (si vocation il y a). Pour ma part cela en est une (ou du moins l’est-elle devenue par la force des choses). Et figurez-vous qu’en tant que psy j’ai eu droit à mon lot de cadavres as well. Plus qu’elle d’ailleurs. Mais on mettra ça sur l’âge. Et ce n’est clairement pas un concours. Je dois bien dire que mon premier (si l’on puit dire) se rapproche quelque peu du sien. Un suicide également. Sauf que ce n’était pas ma mère (ça m’aurait arrangé quand on voit la relation qui nous lie, même si je ne lui souhaite en rien ce mal). Encore une fois, là n’est pas la question. Ce n’est pas mon procès qu’on examine à la loupe ici. Oh douce ironie de la terminologie quand tu nous tiens.

Sa dernière réplique m’arrache, bien malgré moi, un léger sourire. Je termine de gribouiller un point final après ma phrase avant de déposer soigneusement mon stylo à côté du cahier. Et je reporte, à nouveau, mon entière attention sur elle.

- « Je le vois effectivement. »

Les coudes posés sur mon bureau, mes phalanges s’entrecroisent tandis que je me penche un peu plus vers l’avant. Posant presque mon menton sur mes mains jointes. Ça ne fait peut-être pas très professionnel, mais on s’en balance des cacahuètes non ?

- « Avez-vous l’impression d’être mise à l’épreuve mademoiselle Adler ? »

Que ce soit par moi, mais plus encore par votre hiérarchie ?
Ce qui n’est pas à exclure, je vous l’accorde.
Je ne connais pas votre patron. Je ne connais pas votre cabinet. Mais tous deux semblent me connaître moi. De là à dire s’il s’agit de ma réputation ou juste d’une pioche hasardeuse dans un bottin téléphonique inexistant, allez savoir. Est-ce vraiment important au final ?

- « Pourquoi êtes-vous ici ? »

Ça semble évident, mais l’est-ce pour autant ?
À moins que ma question ait été trop subtile dans sa recherche ?

- « Je reformule : pourquoi êtes-vous ici ? Pourquoi avoir accepté de me voir ? »

Et avec ce moi, je ne me vise pas personnellement. Loin de là même. Je parle plutôt du concept de la consultation dans sa généralité.

- « Je ne doute en rien de vos prouesses au barreau. »

Déjà vu votre employeur, mais plus encore à travers une première impression. Alors je peux me tromper, je reste humaine après tout. Mais je m’autorise le doute raisonnable quant à la présente affirmation.

- « Alors pourquoi accepter qu’une totale inconnue décide si, oui ou non, vous êtes apte à reprendre le travail sur base d’un entretien de routine ? »

Il l’est. Nous ne sommes pas en train de creuser. Pas plus que nous sommes en train d’effleurer. Il n’est même pas question de savoir où pourraient commencer nos fouilles. Aucune question n’est sortie du cadre de sa plus stricte application. Alors je me répète : pourquoi miss Adler ?
Qu’attendez-vous exactement de moi ?

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Sinéad Alder
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyMar 25 Avr - 23:24

I don't need a psy… Right ?


Tu n'as pas vraiment envie de t'attarder plus que de raison dans ce bureau, à savoir donc plus que les quelques secondes nécessaire pour signer le document qui doit l'être par cette psy pour que tu puisses reprendre le travail normal, et il faut bien avouer que tu ne fais pas l'effort de le cacher. A quoi bon de toute façon ? Si elle sait faire correctement son travail - ce dont tu ne doutes pas réellement - elle finira de toute façon par le comprendre à un moment ou un autre alors autant vous faire gagner du temps à l'une comme à l'autre. Du temps mais aussi de l'énergie, car il faut bien avouer qu'avec tout ce que tu dépenses au tribunal, tu préfères les économiser au maximum quand tu n'y es pas. Mais en tout cas, elle semble assez d'accord avec toi sur un point, tu vas bien… Ou du moins, c'est ce qu'elle te dit pour potentiellement gagner ta confiance en te faisant le coup de "ne t'inquiète pas, je suis de ton côté". Cette technique, tu la connais bien vu que tu l'as utilisé plus d'une fois toi aussi sur des témoins, accusés et autres personnes lors des procès auxquels tu as participé.

Pourtant, tu finis assez rapidement par hausser légèrement des sourcils, un air un peu surpris sur le visage, quand tu l’entends poser sa première question. Tu as bien noté son changement de comportement corporel juste avant, se faisant moins rigide, plus éloignée du cliché qu'on attend de voir de la part d'une psy, mais pour le coup sa question te surprend oui. Sans te désarçonner pour autant, il t'en faut plus que ça tu le sais parfaitement mais juste… La réponse te parait si évidente en fait que tu as du mal à comprendre ce qu'elle cherche à savoir avec cette question au juste.

- Vous voulez dire en tant qu'adjointe du procureur à Downfall et ancienne protégée de Woodrow ?

Lui demandes-tu alors d'un ton qui montre clairement que la réponse à sa question te semble des plus évidentes, et encore un peu plus suite à ta propre question. Il faudrait vivre dans une caverne depuis un bon moment à ton sens pour ne pas voir combien il est compliqué d'espérer faire régner au moins un semblant d'ordre à défaut de la justice dans une ville comme Downfall. Quant à tout ce qui concerne ton ancien mentor Woodrow… Bah, même si elle ne savait pas forcément les liens qu'il y avait entre vous deux, tu te doutes quand même qu'elle connait bien l'homme au moins de réputation. Et tout ce que son simple nom peut provoquer dans certains quartiers de la ville tant sa politique a été controversée. Alors oui, si maintenant tu te présentes en plus comme celle qui est arrivée en même temps que lui en ville, mutée ici à sa demande, et a longtemps été considérée comme son apprentie, son ombre, sa numéro 2 - sa putain de maitresse même si tu ne sais toujours pas qui a bien pu commencer à lancer ce genre de rumeur à la con sur toi - et même pressentie comme sa future héritière avant que vous ne commenciez à vous engueulez ouvertement et sans complexe devant le reste du bureau en entier… Voilà que repenser à lui et à tout ça, à combien il a réussi à bien te pourrir la vie une fois de ce côté-ci du mur, te fait pousser un long et profond soupir. A croire que tous les hommes qui sont entrés dans ta vie d'une manière ou d'une autre n'avaient pour but que de te faire vivre un enfer…

- Disons que je ne me sens pas vraiment dans la meilleure des positions à ce niveau, oui.

Finis-tu quand même par répondre de manière un peu plus coopérative une fois ton soupir terminé. Même si bon, reste que la réponse te semble des plus évidentes mais passons. Disons pour sa défense qu'elle est plus préoccupée et centrée sur les problèmes rencontrés par l'hôpital que par ceux du tribunal. Chose que tu pourrais parfaitement comprendre d'ailleurs mais tu n'es pas vraiment là pour préparer sa défense ou quoi que ce soit de ce genre alors… Autant passé à autre chose non ? Comme la brune en face de toi ne tarde pas à le faire d'ailleurs en te posant déjà de nouvelles questions. Et encore des questions dont la réponse te semble plus qu'évidente étant donné que tu lui as donné la réponse en entrant dans son bureau… A quoi joue-t-elle au juste ? Car elle a beau reformuler pour tenter de te faire comprendre ce qu'elle veut savoir, tu ne vois toujours pas le genre d'autre réponse que celle que tu lui as donné plus tôt tu peux lui donner. Et finalement, elle en vient à te demander pourquoi tu sembles accepter si facilement qu'une parfaite inconnue prenne une décision implication ta capacité à reprendre le travail ou non.

- Avez-vous déjà assisté à un procès, docteur ?

Commences-tu par lui répondre… Par une autre question, tu sais et tu pourrais presque commencer à te dire qu'il faudrait peut-être que tu fasses un effort pour perdre cette habitude si tu en avais quelque chose à faire. Mais pour l'heure, tu te fous un peu de ce genre de détails, étant plus dans l'optique de répondre à la femme te faisant face qu'à la meilleure façon de le faire sans la froisser. De toute façon, tu ne lui laisses pas vraiment le temps de répondre à ta question que tu considères comme purement rhétorique avant que tu ne reprennes la parole, d'un ton parfaitement calme et posé, pour lui expliquer où tu veux en venir.

- Au final, quand vous êtes sur le banc des accusés, ce sont 12 parfaits inconnus qui décident de si vous êtes innocents ou coupables… Et dont l'avis influence aussi le juge sur votre peine si vous êtes déclarée coupable. Alors certes, mon boulot consiste à convaincre ces 12 inconnus de partager mon avis mais… Disons que j'ai un peu l'habitude de ce genre de situation. Celles où ce sont les autres qui décident à votre place je veux dire.

Dire que c'est le triste résumé de ta vie au final, le fait que ce soit toujours et constamment les autres qui aient fait des choix pour toi, te les imposant et te laissant te démerder avec les conséquences liées… Mais bon, tu n'as pas la moindre envie d'aborder ce sujet ou encore de pleurer sur ton sort pour ça. Déjà parce que tu ne l'as jamais vraiment fait et tu n'as pas l'intention que cela commence aujourd'hui, mais aussi et surtout parce qu'au final, quand tu vois ce que tu as réussi à devenir malgré tout ça, tu t'estimes plutôt chanceuse. Chanceuse ou méritante parce que tu n'as pas cessé de te dire qu'il n'y avait que toi pour leur prouver à tous qu'il en fallait plus pour te briser, ça, c'est encore une autre histoire.

- Mais oui, ici, ce ne sont pas mes compétences au barreau qui sont remises en question ou ma culpabilité pour quoi que ce soit. Simplement mon aptitude à pouvoir travailler malgré ce "traumatisme" d'avoir vu un cadavre que craint ma hiérarchie.

Et non, tu ne perds pas le nord. Jamais à vrai dire. Et là où certains y voient une sacrée qualité pour ton métier ou même dans la vie de tous les jours pour ne pas te laisser marcher sur les pieds, tu ne sais que trop bien que la majorité des gens ont plutôt tendance à le voir comme un défaut et à te le reprocher. Mais comme souvent, tu n'en as pas grand-chose à faire. Tu te contentes simplement d'être celle que tu es devenue, celle que la vie a fait de toi, et surtout celle qui a toujours agi ainsi pour continuer à avancer, quoi qu'il se passe. Tu finis pourtant, une fois de plus, par laisser échapper un soupir assez las de la situation. Parce que oui, cette situation te fatigue et ce jeu qui commence à s'installer entre la psy et toi encore plus ! Alors autant continuer à faire du grand Sinéad Alder comme disent certains et aller droit à l'essentiel.

- Vous savez, je considère que 85% de notre boulot est similaire. On cherche l'une et l'autre à faire dire des choses à d'autres qu'ils refusent de dire, avouer ou réaliser alors… Gagnons du temps encore une fois vous et moi et posez-moi directement vos questions. Au lieu de tourner autour du pot.

Surtout que la plupart des techniques d'approches pour en arriver à la question à poser pour avoir tel aveu, telle information ou quoi que ce soit de ce genre, tu dois les connaitre. Pour les utiliser toi aussi ou pour avoir vu des collègues ou des avocats le faire. Et il faut bien avouer que du coup, en les connaissant, les voir appliquer sur soi est assez désagréable comme sensation. Alors quitte à être piégée avec cette psy pendant une heure, autant faire en sorte que ça se passe au mieux pour vous deux et sans que tu te sentes encore un peu plus prise au piège ou quelque chose dans ce style, non ?


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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyLun 3 Juil - 21:34

Elle est sur la défensive.
Et au plus les points d’interrogation s’enchaînent, au plus elle me projette – consciemment ou non – dans le camp ennemi. Voire ceux des douze jurés, pour ne nommer qu’eux. Pourtant ce n’est pas là ma place. Je ne suis clairement pas le juge. J’aurais pu être son avocat à elle, sauf que – au vu de ce premier entretien – il apparaît clairement qu’elle préférerait de loin se représenter elle-même que laisser le soin à quelconque autre d’individu de s’y coller. Ça crève carrément le plafond. D’ailleurs c’est exactement le rôle qu’elle endosse en cet instant bien précis. Tout en étant parfaitement aware que ceci n’est en rien un tribunal et qu’à la limite, je ne suis jamais que le greffier qui prend les notules. Voilà la cape que je porte aujourd’hui. Ni plus, ni moins. Et je n’aspire en rien à davantage. C’est déjà bien assez fastidieux que de devoir se taper toute cette paperasse administrative. Mais quelqu’un doit bien s’y coller. Pour la prospérité. Pour les annales. Pour justifier le maigre salaire que je ne vais même pas en tirer. Amen.

Je ne me laisse pas abattre pour autant. Elle a beau être au summum de son art, elle joue dans ma cour. Et ça doit la chiffonner. Et ça doit même viscéralement l’emmerder. Deal with it. Ton chef t’a planté là et sans ma signature tu n’iras nulle part. Ce n’est pas moi qui fait les règles. C’est lui. Je sais, c’est terriblement injuste. Surtout pour quelqu’un qui prône ouvertement la justice (enfin, sa version édulcorée on va dire – non je vous assure, elle l’est toujours, plus encore dans cette ère moderne qui est la nôtre ; mais je m’égare).

Je la regarde. Je l’observe.
À dire vrai, je m’en balance toujours autant des réponses qu’elle pourrait me fournir. Du moins, celles aux questions posées. Ce sont ses réactions qui m’intéressent le plus. Comme dit précédemment, les réponses en soi ne sont que bonus. Je les laisse arriver vers moi sans plus. Elles ont beau essayer de me déstabiliser, je n’écoute qu’à moitié leur contenu. Non pas que ça n’a aucune importance dans l’histoire (n’allez pas là me faire dire des choses que je n’ai pas dites !) ; mais à une moindre mesure. Certes, ce n’est pas l’approche conventionnelle, mais personne n’a jamais stipulé qu’il est là l’unique à ma portée. Elle est venue. Elle a entendu. Et bientôt elle aura survécu. En attendant, il reste une bonne grosse demi-heure à tenir. Et je ne vais en rien lui faire le plaisir de remballer ça vite fait comme une malpropre ou un charlatan. Même si le verdict reste le même. J’aurais bien aimé l’y voir en sens inverse si c’est moi qui m’étais pointée dans son bureau pour m’enticher de ses services sur conseil de (ce que Claudia aurait fichtrement été capable de faire). Une simple et vulgaire histoire de divorce. Partie A. Partie B. Et un bout de torchon à faire signer par les deux. À bien y regarder, n’est-ce pas pour l’exacte même raison qu’a lieu cet entretien en cet instant bien précis. Alors, m’aurait-elle pour autant simplement invité à signer ce fameux bout de papier sans un minimum tâter le terrain au préalable ? Auquel cas, aurais-je vraiment eu confiance en son jugement ? Permettez l’hésitation.

Je la laisse enchaîner ses petits laïus et autres monologues du genre. Il semblerait que miss Adler ait besoin de vider plus qu’un seul et unique sac. Ma foi, cette pièce a été spécialement érigé en ce sens, faites donc, faites donc.
Même si je n’avais eu vent de sa profession, je dois dire qu’il n’aurait pas été fort difficile de la deviner. J’ai certes déjà participé à des procès (le mien pour commencer), mais je dois bien avouer être un tantinet intriguée par ceux qu’elle doit animer, ce qui – vu son titre actuel (qu’elle n’a pas hésité à étaler de tout son long) – risquerait bien de se produire. À Downfall ma réputation a déjà fait son petit bout de chemin jusqu’au commissariat et ce n’est clairement pas faute d’avoir voulu y accéder. Ça tombe je suis la seule psy à avoir accepté. Ou la seule à ne pas encore avoir jeté l’éponge. Possible. Probablement même. Mais il en faut plus pour me faire dégager d’un trou à rats. Peut-être bien un contre-argumentaire avec miss Adler, qui sait.

Par contre quand elle arrive à sa conclusion finale que nos jobs se ressemblent (ce que je dis depuis le début), pour ensuite me dévoiler sa façon de faire … là encore, les réponses m’importent bien peu. Ce qui pourrait être le cas dans un de ses plaidoyers également. Après tout, l’avocat n’est-il pas un minimum censé savoir s’il couvre un crime commis versus une fausse accusation ? Tout dépendra de l’avocat me direz-vous. Et de la partie adverse. Et du client. Accessoirement du crime aussi. Tandis qu’ici, à bien y regarder, je ne cherche pas vraiment à obtenir quoi que ce soit si ce n’est peut-être un tout petit aveu de culpabilité de rien du tout. Mais encore : coupable de quoi ? Ah, mais là est toute la question voyons !

Je la regarde encore un instant, sans un mot, uniquement un semblant de sourire. Avant de retrouver une position plus neutre dans mon siège de bureau. Mes coudes non plus sur le bord de mon bureau tandis que je récupère mon stylo au passage et fait mine de repasser en revue mes précédentes notes. Qui ne sont jamais que des mots gribouillés ci et là. Les gens ont tendance à vouloir déchiffrer ce qu’on écrit à leur sujet. C’est assez cocasse.

- « Et si je vous disais qu’il n’y avait pas de question. »

Ce qui est le cas.
D’ailleurs ma phrase ne comporte aucune ponctuation autre que ce joli petit point.
Tout a d’ores et déjà été dit non, mais comme il faut tirer en longueur, on ne va quand même pas non plus se fixer dans le blanc des yeux pendant la vingtaine de minutes qu’il nous reste à tuer. Autant sortir un jeu de cartes à ce stade des négociations. Et en parlant du loup.

- « Mais si vous insistez. »

Ce que vous faites, bien malgré vous. Mais ça vous le savez déjà, n’est-ce pas.
Fait est que nous ne sommes pas dans un tribunal miss Adler. Du moins pas celui qui occupe et hante vos pensées. Néanmoins, pour vous faire plaisir :

- « J’ai souvent été appelée à la barre. Donc oui, on peut partir du principe que j’ai déjà assisté à un procès et que j’en connais un peu le déroulement. »

Mais vous, avez-vous déjà eu le plaisir de vous trouver à côté du juge plutôt qu’en face ? Si oui, ceci ne devra avoir aucun secret pour vous. Si non, eh bien pourquoi ne pas profiter du voyage encore un peu ?

- « Aujourd’hui vous pouvez partir du principe que j’incarne le juge, les douze membres du jury et l’avocat de la partie adverse. »

Le greffier, ce sera la cerise sur le gâteau. Du moins si vous êtes sage.

- « Vous avez le reste de la séance pour plaider votre cause. »

Je lui retourne ma feuille de notes, que je glisse en sa direction. Ainsi que mon stylo.
Ensuite je retrouve ma position sur mon trône improvisé.
Let the games begin j’ai envie de dire.
Même si ceci n’est pas un jeu.
Le ick c’est qu’elle a vraiment du mal à se faire à cette idée.
Je pensais pourtant qu’il était plus qu’évident que je ne me trouvais pas dans le camp adverse.
Je hausse mentalement les épaules.
Tant pis.
Mais n’oublions pas que le temps passe et que le sablier s’écoule indéniablement, qu’elle le veuille ou non.

- « Seule contrainte : les deux dernières minutes m’appartiennent. »

Le contre-argumentaire le plus court de l’histoire.

- « Sur ce, je suis toute ouïe. »

May the odds be ever in your favor.

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Sinéad Alder
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyMer 19 Juil - 22:16

I don't need a psy… Right ?


Le silence suit ta dernière phrase durant quelques secondes. Et cela te va pour le moment, en profitant d'ailleurs pour te préparer aux questions que tu penses arriver, toi qui viens de demander à cette psy de rentrer directement dans le vif du sujet et de ne pas perdre de temps inutilement en tournant autour du pot. Mais quand tu l'entends te dire qu'il n'y a peut-être pas de questions, tu restes un instant surprise… Et sur tes gardes. Parce que tu ne sais que trop bien combien les gens qui peuvent dire ça ne le pense pas réellement et veulent juste endormir la méfiance de l'autre… Une expérience dont tu te serais bien passée d'ailleurs mais peu importe pour l'heure, tu ne veux pas lancer te lancer dans ce genre de débat interne pour l'heure. D'autant plus que le docteur Andersonn reprend assez vite la parole pour t'affirmer avoir déjà assister à quelques procès. Et te propose de faire comme si vous étiez bel et bien à un procès et que tu devais te défendre toi-même face à elle, remplissant plusieurs rôles. Une chose qui finit par te tirer un très léger ricanement moqueur alors que tu te laisses aller contre le dossier de ta chaise et que tu croises déjà les bras sur ton torse.

- A quoi bon ? J'ai déjà perdu.

Lâches-tu de but en blanc et d'un ton parfaitement assuré alors que ton léger rire et le sourire sarcastique qui allait avec ont déjà disparu. Mais en même temps, cela te parait parfaitement logique d'avoir ce genre de réaction, même pour toi qui est du genre à ne jamais vouloir rien lâcher tant qu'il existe un espoir, même minime. Mais là…

- Vous ne seriez que le juge et le jury, j'aurais pu avoir une chance. Car vous seriez sensée être impartiale.

Commences-tu à expliquer toujours sur le même ton et dans la même position que quelques secondes plus tôt, ton regard fixé dans celui de la psy face à toi, de l'autre côté de son bureau.

- Mais si vous êtes aussi l'avocat adverse, alors vous ne l'êtes plus. Parce que même si vous pensez que j'ai raison, votre boulot reste de prouver le contraire. Donc, en étant aussi le juge et le jury, votre opinion est déjà faire et rien ne pourra la changer.

Achèves-tu assez vite et avec un léger haussement d'épaules presque fataliste. Mais normal que tu le sois vu la situation et ce que tu viens d'expliquer une nouvelle fois à la psy. Qui devrait d'ailleurs savoir ce genre de chose si elle a déjà participé à plusieurs procès que tu ne peux t'empêcher de dire. Même si une autre voix dans ta tête est également en train de te rappeler que votre système judiciaire n'est pas forcément le plus simple à comprendre et appréhender quand on ne baigne pas dedans continuellement. Et ça, tu le sais bien et depuis plusieurs années, alors c'est pour ça que tu as presque l'habitude de te mettre à expliquer du mieux que tu peux les choses à ce sujet. Pour une fois que tu essayes de te montrer un minimum pédagogue… Mais là encore, peu importe pour aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le sujet. Autant en revenir à ton pseudo procès.

- Tout ce que je peux demander dans ce genre de situation, c'est la sentence décidé pour mon client. Ou moi dans cette histoire.

Annonces-tu d'un coup et finalement, comme si tu donnais déjà toi-même le verdict de ton pseudo procès. Ne manque plus que ta sentence, comme tu viens de le dire vu que c'est au juge d'en décider, selon les conseils du jury. Et vu que le Docteur Andersonn endosse tous les rôles aujourd'hui, tu n'as plus qu'à attendre. Et puis, si elle n'a pas de questions comme elle te l'a dit dès le départ, c'est qu'elle a déjà bel et bien son verdict en tête, non ?


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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptySam 9 Sep - 21:55

Oh la défaitiste.
Non mais regardez-moi cette posture et cette aberrante évidence de mauvaise foi. Elle ne veut pas de questions. Elle ne veut pas de réponses. Elle est là contre son gré. Elle perd son temps. Elle me projette tous les maux de la terre qui lui traversent actuellement l’esprit. Elle m’oblige à me glisser dans le rôle de la méchante. Et plein d’autres choses encore, mais je risque de vous saouler à force – et voilà qu’elle jette l’éponge avant même d'être montée sur le ring.

Je la laisse parler. Vider un nième sac dont elle n’avait peut-être pas connaissance. C’est qu’elle en porte des bagages dans son sillage. Ce ne serait même pas étonnant qu’elle se tape des douleurs lombaires, voire dans les cervicales, ou qu’elle peine à trouver le sommeil la nuit. Mais qui suis-je donc pour émettre un quelconque verdict à ce sujet. Moi la vilaine. Moi la méchante. Celle qui refuse envers et contre tout de lui signer un petit bout de papier qui sera aussitôt classé sans suite dans un tiroir miteux. Et les petites lettres tout en bas du contrat chère miss Adler, on en fait quoi exactement ? Un peu de tipp-ex et on fait comme si de rien n’était ? À d’autres hein !

Cependant, malgré ce semi-aveu de culpabilité, elle se prête au jeu. Consciemment ou pas, elle se lance dans son argumentation. Un parfait résumé de la situation, avec tous les clichés et les préjugés faciles qui s’ensuivent. Remarquez, elle ne me prête aucunement les traits d’un juge véreux ou d’un avocat sous-doué. Réflexion volontaire ou lapsus révélateur, je laisse la réponse au milieu. Qu’elle tente de m’amadouer ou non, me perturber ou non, m’arracher une vérité dont j’ignore jusqu’à l’existence … je reste muette. Fine observatrice certes, mais silencieuse comme une tombe. Elle n’a pas terminé. Pas encore. Quelque chose continue à la chiffonner. Parfois c’est vraiment trop facile. Et c’est d’autant plus difficile de ne pas sortir de mon personnage, ou encore d’éclater de rire. Qui l’eut cru possible que je croiserais quelqu’un qui se prend encore plus au sérieux que moi ? Bon d’accord, j’ai un sens de l’autodérision qui a fortement accru depuis quelques mois. La faute à certaines rencontres dirons-nous. Peut-être qu’à force de traîner à Downfall, cela la rattrapera également. Il est bien là le seul mal que je lui souhaite.

La fameuse question tombe. Celle qu’elle espérait m’arracher précédemment. Celle qui l’a poussé à se présenter à la consultation. Celle qui la tient peut-être même réveillée le soir depuis qu’elle a été mis à pied. Enfin, façon de parler. Est-il que ce n’est pas à moi qu’elle aurait dû la poser celle-là. Et que, par la force des choses, ce n’est pas moi qui en détient la réponse. Est-ce qu’elle en douterait donc ?

- « Ou vous auriez pu demander un report d’audience. »

Que je balance comme si c’était la plus naturelle des choses, tout en retrouvant ma position précédente. Je ne la regarde plus. Je récupère la feuille qu’elle n’a même pas daigné toucher. Et quoi, je devrais m’en voir vexée ? Try again sweetheart.
Je récupère également le stylo que j’utilise pour gribouiller quelques notes supplémentaires en bas de page. C’est que j’ai quand même réussi à remplir pas mal de cases durant cet entretien. Et oui, des cases messieurs-dames. Mais assurément pas celles dans lesquelles elle continue à se persuader que je n’aspire qu’à la forcer. M’enfin, vous avez vu ma corpulence et ma musculature (muscu-la-quoi) ? Faut pas déconner non plus.

- « J’en conclus qu’une fois vous a suffi et que vous n’aspirez nullement à remettre ça dans un contexte moins ... »

J’arrête mes mouvements et relève les yeux vers elle.

- « contraignant. »

J’aurais pu dire imposé aussi. Ou d’autres adjectifs qui me viennent naturellement. Tant pis, c’est qu’elle n’a pas compris. Ou que je n’ai pas trouvé la bonne approche. Ça arrive parfois. On ne peut pas gagner à tous les coups. Et ne croyez pas là que cela va blesser mon ego d’une quelconque manière que ce soit. Il en faut bien plus pour cela. Ça m’oblige également à revoir certaines stratégies par la suite. C’est sympa en somme. Ça fera un sympathique petite analyse nocturne. Tant qu’à passer une nuit blanche, au moins je ne compterai pas les crevasses dans le plafond. À force elles aussi commencent à en avoir marre de me contempler de là-haut …

Je la relâche une nouvelle fois du regard pour me concentrer sur le nouveau document que j’ai sorti d’un tiroir mystère. Je parcours le contenu en diagonale. Ce n’est pas non plus comme si je ne savais pas ce qu’il disait. En bas de page, je viens apposer ma signature sans la moindre hésitation.

- « Je garde les deux dernières minutes pour moi vu que vous avez décidé de votre sentence par vous-même. »

Sur ces mots je range mon stylo et pousse la feuille en direction de ma patiente tout en me redressant de mon siège.
Je ne vais pas lui faire l’affront de dire que ce fut un plaisir. Même si cela n’était pas des plus désagréables en ce qui me concerne. Then again, moi au moins j’étais ici de mon plein gré. Autant que faire se peut du moins.

- « Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne continuation mademoiselle l’adjointe du procureur à Downfall. »

Je présume qu’on ne va pas se serrer la main non plus ?

- « Nous nous reverrons fort probablement au tribunal. »

Que je rajoute avec un sourire plus que sincère.
Quelle délicieuse ironie.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptySam 16 Sep - 20:02

I don't need a psy… Right ?


Es-tu surprise de la voir continuer dans son analogie par rapport à un procès à ton encontre ? Pas vraiment, tu dois bien l'avouer. Mais quoi de plus normal vu que la seule chose à laquelle tu as consenti à son égard, ça a été d'entrer dans cette analogie avec elle. Alors normal qu'elle continue sur cette voie même si là encore tu te montres particulièrement butée et fermée. Un peu trop sérieuse aussi sans doute, et défaitiste quant au "jugement" rendu, mais tes précédentes expériences ne te permettent pas d'être vraiment sereine et totalement ouverte face à la femme en face de toi.

- Je comprends parfaitement où  vous voulez aller avec votre analogie mais pour ce cas, elle ne marche pas vraiment. Si je veux changer de psy, je peux. Mais je pense que vous êtes parfaitement au courant que ce n'est pas vraiment ce qui court les rues ici.

Tu lui épargnes un nouveau laïus sur le fonctionnement judiciaire et le fait que si tu peux effectivement changer de psy quand tu le souhaites, ce n'est pas le cas pour le juge oh le jury une fois le procès lancé. Et concernant les avocats et procureurs, autant ne pas te lancer dans ces explications aussi, tu serais capable de la froisser encore un peu plus sans le vouloir en évoquant le fait que vous n'êtes pas vraiment du genre à vous virer vous-même l'une et l'autre. Tout comme tu lui épargnes aussi un commentaire qui pourrait passer pour hypocrite malgré toi sur le fait que les psychologues compétents sont encore plus rares. Tu penses avoir déjà fait suffisamment de dégâts sans le chercher avec ta manière parfois bien trop directe et franche de dire les choses... Ton entourage - ou plutôt les quelques personnes qui te supportent encore - savent comment tu es et ont plus ou moins appris à la dure à passer outre. Mais pour une première rencontre, tu te doutes bien que ce n'est pas aussi facile. Surtout quand tu ne fais pas spécialement d'effort pour rendre les choses plus simples à cause de ta tendance à te braquer dès que quelque chose ne va pas comme tu veux en dehors d'une salle de procès.

En tout cas, il ne faut pas longtemps au docteur pour détourner une nouvelle fois son regard de toi, reportant son attention sur une feuille qu'elle vient de sortir. Et qu'elle commence déjà à remplir d'ailleurs tout en t'interrogeant, l'air de rien, sur le fait que ce rendez-vous sera le premier entre vous mais aussi le dernier.

- Sans offense docteur Andersonn, mais je garde de très mauvais souvenirs de séances avec vos confrères.

Et effectivement, ça ne te donne pas vraiment envie d'avoir à retenter l'expérience. Même si la personne en face de toi n'est pas la même que les dernières fois et que tu as grandi aussi et évolué depuis. Mais le braquage persiste quand même. Et au moins, tu es honnête sur ce sujet. Tu as suffisamment donnée plus jeune pour pas grand-chose au final vu la façon dont c'était traité.

- Et je pense que certains ont bien plus besoin de vous que moi. Surtout dans une ville comme Downfall.

Ne tardes-tu pas à ajouter sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Comme si tu cherchais à donner une justification sans aucun doute bateau et qu'elle avait déjà dû entendre une bonne centaine de fois si ce n'est plus. Sans doute autant de fois que tu as dû entendre "j'avais une bonne raison de le faire"....

Tu es quand même coupée dans tes pensées quand elle finit par te donner le papier qu'elle remplissait... Et qui te donne son feu vert pour reprendre le boulot. OK, c'était ce que tu voulais depuis le début mais vu comment cela se passait entre vous, tu dois bien avouer que tu es totalement prise de court par ça. Tu t'attendais tellement à devoir avoir plusieurs autres séances avec elle avant qu'elle ne te donne ce précieux sésame. Surtout vu sa dernière question sur la possibilité de se revoir de ton plein gré ou non et tes dernières expériences avec certains de ses confrères, de l'autre côté du mur.

- Alder.

Lances-tu par automatisme et d'une voix presque comme éteinte, lointaine, quand tu l'entends t'appeler "mademoiselle l'adjointe du procureur". Tu finis quand même par te reprendre - un peu - et relever le regard vers elle.

- Vous pouvez m'appeler simplement Alder.

Vous n'êtes pas au tribunal et vous n'y a aucune raison qu'elle t'appelle ainsi ici. Tu aurais aussi pu donner ton prénom, c'est vrai, mais il faut avouer que ce n'est pas vraiment dans tes habitudes. D'autant plus que tu es fatiguée de toujours avoir à corriger la prononciation correcte de ton prénom et que tu n'arrives pas à te faire à la "provocation américaine" comme tu dis mais qui est celle qui vient naturellement à 98% des gens que tu croises. Mais ceci est encore un autre débat.

- Merci. De même.

Finis-tu quand même par lui répondre, mais d'un ton montrant que tu es encore un peu prise de court par l'issue de ce rendez-vous. Tu dois bien avouer que tu envisagés même presque le fait qu'il y ait un piège quelque part.

Ton papier en main, tu finis par te lever pour commencer à te diriger vers la sortie. Mais alors que tu as déjà la main sur la poignée, prête à fuir les lieux, tu ne peux plus te retenir. Tu te tournés de nouveau vers la brune d'un geste assez vif et en ayant visiblement repris plus d'aplomb que quelques instants auparavant.

- Vous êtes comme ça avec tous vos patients ? Ou juste avec les casse-pieds fermés dans mon genre ?

Oui, au moins, tu reconnais que tu n'es pas la plus ouverte des personnes, loin de là même. Malgré tout tes défauts, tu sais aussi reconnaître tes torts, surtout quand ils sont aussi flagrants. Et puis, tu ne peux pas t'empêcher de ressentir ce besoin de savoir. On peut toujours mettre ça sur le dos d'une déformation professionnelle s'il faut absolument une raison à cela.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] I don't need a psy... Right ?   [TERMINE] I don't need a psy... Right ? EmptyMer 1 Nov - 21:22

Toujours. Aussi. Facile.
C’est elle qui a commencé en insistant bien sûr son titre. Je n’ai fait que reprendre les informations si généreusement jeté à même mon visage (pour ne pas dire autre chose).
Et quand elle me balance que je peux simplement l’appeler Adler, je retiens un sourire de naître aux coins de mes lèvres. Bien sûr que je ne peux pas MISS Adler. Pas plus que vous pouvez vous permettre de m’appeler par ce patronyme d’emprunt que je me trimballe depuis de trop nombreuses années maintenant. Là encore, je ne vous ferai pas l’affront de vous renvoyer la balle en pleine face. Vous voyez, dans cette pièce au moins une des participantes a compris le principe du fair-play.

Elle est clairement prise de cours par la tournure des événements. Comme quoi, peut-être bien que je n’étais ni si vilaine ni si méchante qu’elle se l’était imaginée – et projetée d’ailleurs. Qu’est-ce que ça doit faire mal à son ego de l’avouer. Mais là est une autre histoire. Et je ne demande clairement pas à en arriver là. Comme dit précédemment, j’en ai dompté d’autres. Et dans le cas actuel, il n’est pas nécessaire d’utiliser un verbe pareil. J’ai fait ma part du taf, à elle maintenant de remplir la sienne. Puis il semblerait que j’ai d’autres patients à voir, n’est-ce pas ?

Elle pèse encore un instant le pour et le contre de cet échange tandis que je continue à ranger quelques affaires sur mon bureau (même s’il est parfaitement en accord avec mon degré de maniaquerie habituelle). Je glisse son dossier (un bout de papier avec quelques maigres annotations, qui me servira de fil rouge pour compléter ledit dossier ce soir) dans une enveloppe, qui s’en va retrouver une flopée de ses sœurs dans un des multiples tiroirs de cet endroit. Un peu à l’image des casiers d’archives dans les films de la génération précédente. De nos jours on digitalise tout. Enfin, de l’autre côté du mur. À Downfall on pardonne ce genre de négligence. Faute de connexion. Faute d’ordinateur. Faute d’électricité aussi. Pick one.

Je ne suis pas étonnée d’entendre une hésitation dans son éloignement. Elle était pourtant si proche du but. Il va sans dire que le pseudo-rangement de mon bureau ne relève pas de l’acte irréfléchi. Bien peu de choses le sont dans l’enceinte de ces quatre murs – irréfléchi de ma part je parle. Si elle pense être la première à aborder une séance de la sorte, je crains fort devoir la décevoir.

Je me force à ne pas me redresser dans l’immédiat. Pas avant qu’elle m’adresse la question qui lui brûle les lèvres. De là à savoir laquelle se sera (parce oui, il y a quand même quelques options – expérience oblige). Et voilà qu’elle tombe.
Cette fois-ci je souris et je ne tente même pas de m’en cacher. Oh non pas un rire moqueur ou quelconque associé, mais plutôt une ligne sinueuse qui marque mon amusement intérieur. Je prends un instant de plus avant de lâcher mon bureau du regard et reporter mon entière attention sur la femme qui me fait face (avec les quelques mètres de sécurité entre nous, on s’entend bien).

- « Peut-être. »

Oh je suis bien consciente que cette réponse peut tant convenir à la première question qu’à la première, voire à aucune en réalité. Si c’est voulu ? Est-ce vraiment une question ?

- « En quoi cela changerait-il la donne? »

Quelle serait donc la bonne réponse, si tant est qu’elle existe ? Car celle-ci pourrait l’être pour vous sans pour autant convenir à autrui. Ou encore convenir au moment présent, mais plus à celui qui se trouve de l’autre côté de cette porte. Celle-là même que vous n’avez toujours pas passé, même si ce n’est clairement pas l’envie qui vous en manque – et ce avant même que vous la passiez la première fois. Vous en êtes également consciente … n’est-ce pas.

- « Il ne tient qu’à vous de vérifier la théorie qui vous semble la plus plausible. »

Peu importe s’il s’agit de la thèse première ou non. J’ai toujours apprécié les discussions animées, et par cela j’entends celle où l’échange est partagé. Car oui, cela peut être très rébarbatif les séances où je suis la seule à parler ou encore, où le silence nous fait le plaisir d’être l’invité principal. Il est dit qu’il faut de tout pour faire un monde. Permettez-moi d’émettre certaines réticences à la mise en pratique de cette affirmation. Mais je ne vous apprends rien de nouveau. Quand votre client ne consent pas à partager ne serait-ce que le strict minimum avec vous, à quoi se résume donc encore votre rôle professionnel dans l’histoire ?
Vous voyez, nous pourrions avoir de bien belles conversations pour sortir de certaines banalités aberrantes.

- « Je ne vais pas aller jusqu’à dire que ma porte vous est toujours ouverte ... Il ne faut pas exagérer non plus. Plus Karen, ma très chère auto-proclamée secrétaire, ne trouverait pas forcément à apprécier. Un détail, je vous l’accorde bien volontiers. - mais vous savez où me trouver. »

Ici ou au tribunal.
Tellement de choix.
Ne trouvez-vous pas que Downfall fait tout à coup bien petit ?
Étonnant presque, que nous n’ayons pas eu le plaisir de nous croiser par le passé.

- « Vous allez cependant devoir m’excuser … »

Pas le temps de terminer ma phrase que trois petits coups résonnent de l’autre côté de la porte. Réglée comme une horloge suisse cette chère Karen. Déjà qu’elle a dû être étonnée que Miss Adler tienne sur toute la longueur de la séance. Je suis certaine qu’elle doit ronger son frein pour ne pas ouvrir la porte afin de s’assurer que je suis toujours vivante de l’autre côté. Ça sent le vécu, n’est-ce pas ?

- « Certains ont effectivement bien plus besoin de moi que vous. »

Si nous n’étions pas dans le contexte actuel, j’oserai un clin d’œil. Je m’abstiens néanmoins sagement et l’invite à prendre congé de ma sympathique petite pièce de consultation.
Puissions-nous nous retrouver mademoiselle l’adjointe du procureur.
Ou pas.

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