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 [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore

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Aaron D. Phillmore
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MessageSujet: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyVen 28 Avr - 23:26





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india phillmore & aaron d. phillmore

Plantant un regard dur dans celui du chaton, Aaron attendit que l'animal baisse les yeux avant de le chasser de la cuisine. Dans un soupir harassé, il s'accroupit et rassembla les morceaux de verre du bout des doigts, faisant attention à ne pas se couper. Ce chat ne faisait que des conneries. Après avoir passé des semaines à s'agiter sur les coups de cinq heures du mat' pour réclamer sa bouffe, voilà qu'elle avait trouvé pour nouvelle lubie de faire tomber tout ce qui osait se présenter sur son chemin. Et dans sa folie meurtrière, elle avait brisé pas moins d'une demi-douzaine de verres et autres vaisselles. Aaron n'avait ni la patience, ni le laxisme de sa fille avec le chaton. Et ce dernier savait que ses beaux yeux n'avaient aucun effet sur lui.

Alors que la porte d'entrée se referma un peu sèchement, Aaron sursauta, s'entaillant la main par mégarde. Incapable de retenir un juron, il se redressa, et croisa le regard curieux de sa fille. Il fit pression avec sa main valide sur l'hémorragie.

❝ Ton co... Ton chat est encore monté sur la table et joué au bowling. India, faut qu'elle arrête de faire ça, c'est pénible ! ❞ pesta le Prayer tout en se dirigeant vers le lavabo pour se saisir d'un torchon dont il se servit comme compresse. ❝ Et bonsoir... ❞, ajouta t-il, plus agréable.

Père et fille n'avaient jamais entretenu une relation très fusionnelle, du moins, dans les apparences. Mais ces derniers mois, leur lien s'était fortement distendu. India était devenue distante. Elle s'était refermée sur elle-même, le visage éteint, et le regard maussade. Aaron percevait le mal être de sa fille, mais avait pris le parti de ne pas envahir son intimité. Si elle ne lui disait rien, c'était certainement parce que ça ne le regardait pas. Cependant, il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter, espérant chaque matin de la découvrir plus souriante, et déçu de constater chaque soir que ses traits étaient encore plus tirés que la veille.

Le torchon peinant à étancher l'hémorragie, Aaron prit la direction de la salle de bain, à la recherche de compresses plus adaptées. Entre les risques de son métier et les déformations professionnelles de sa fille, ils étaient aussi parés que les urgences de l’hôpital central.

❝ Je pensais commander des pizzas ce soir. Puis après, j'imaginais qu'on aurait pu aller marcher sur la plage ❞, proposa t-il, parlant assez fort pour qu'elle puisse l'entendre du salon ou de sa chambre. ❝Ça fait un moment qu'on a pas pris le temps de... de prendre le temps... ❞

Un rire amer le gagna. Aaron était incapable de dire à quand remontait la dernière fois où ils s'étaient posés ensemble plus de dix minutes et sans repas pour forcer la discussion. De nombreuses révélations avaient fragilisé leur relation déjà ténue, et ce, en à peine plus d'un an. Pourtant, malgré tout, India était toujours là, à partager le même toit que lui. Peut-être que leurs silences étaient nécessaires à leur cohabitation, mais Aaron ne pouvait faire abstraction de sa préoccupation de père. N'en déplaise à India.

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Dernière édition par Aaron D. Phillmore le Jeu 26 Avr - 20:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyMer 3 Mai - 15:14




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Un homme était rentré au dispensaire, la gueule en sang, l’air hagard, accompagné d’un ami ou de la personne qui l’avait probablement mis dans cet état. La jeune femme le prit en charge rapidement, regardant l’heure sur l’horloge de la salle d’attente. Le soleil ne s’était pas encore couché et les hommes étaient déjà ivres. Elle nettoya et posa un simple point, terminant par poser des sutures cutanées adhésives. India fit quelques vérifications et le laissa aux mains de ses collègues pour aller se prendre un café et continuer sa journée au dispensaire ou plutôt son début de soirée.

Rentre chez toi, fit la voix de Mike adossé contre la porte.

Hein ? Non, c’est bon, émit-elle après un long bâillement.

Tu vas t’endormir debout à ce rythme. Sinon j’en parle à Luka.

Oh la menace. C’est bon, je rentre dans cinq minutes !

Elle resta encore un peu, finissant de boire son café, fixant son planning pour trouver un moment où elle pourrait se faire plaisir et s’acheter quelques vêtements, car cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas passé les portes d’une boutique de vêtements. La jeune femme avait finalement accepté de passer à des tenues plus modestes, plus passe-partout pour s’effacer. C’était fini le temps des grandes marques dans son armoire mais elle aimait encore entrer dans ses magasins chics. Ses pensées trouvèrent rapidement le chemin qu’elles prenaient à chaque fois. Ethan. Ethan. Ethan. Il était partout, dans son esprit, ses rêves et elle avait l’impression qu’il était à chaque fois à l’épier à l’angle d’une rue. Une simple impression qui l’épuisait encore plus que le rythme qu’elle s’obligeait à tenir.

India lava et rangea sa tasse, sentant un léger coup de fouet la revigorer puis attrapa ses affaires et salua tout le monde, partant en direction de sa voiture, garer non loin de son lieu de travail. Le chemin de retour fut rapide et silencieux, son poste radio avait rendu l’âme depuis quelques jours. Une place se libéra au moment où elle arriva non loin du grand immeuble de Palos Verdes où elle résidait avec son paternel.

Poussant la porte du domicile, elle claqua la porte, surprenant apparemment tout le monde. Le chat partit se glisser sous le canapé et un juron fut poussé cacher derrière l’îlot central de la cuisine. Son père était déjà rentré. C’était bizarrement tôt. Il se redressa, tenant un torchon fermement dans sa main où il semblait y avoir du sang qui commençait à s’imbiber. Haussant un sourcil, cherchant à comprendre l’origine, le vieux Phillmore lui annonça que son chat avait encore fait une connerie.


Je vais la punir et l’enfermer dans sa chambre jusqu’à ce qu’elle ait compris, répondit-elle une pointe de sarcasme dans la voix, posant son sac à main sur un meuble à côté de l’entrée. C’est un animal, pas un enfant, ça ne s’éduque pas, Pa’a. Il aurait fallu un chien pour ça.

Elle accentua le mot chien sans même le vouloir, répondant simplement sans se rendre compte qu’elle avait depuis quelques temps un amour fou pour des réponses acerbes sans pour autant chercher la petite bête. La fatigue la rendait sûrement plus sensible. Il disparut dans le couloir pour s’occuper de sa coupure. India chercha du regard l’animal qui sortait sa tête par curiosité.

Oh ma mineeeette, t’as fini tes conneries ? Gazouilla-t-elle au chat en le prenant dans ses bras, sentant le regard méprisant qu’elle jetait en direction du couloir. Si je t’attrape à faire des conneries, tu vas apprendre à voler ma petite bête d’amour.

Elle joua un peu avec elle après quelques caresses tandis que son père pensait sa blessure. Le chat finit par faire le tour de l’appartement en courant comme un dératé. La jeune femme le regarda quelques instants avant de se diriger vers la salle de bains pour voir s’il s’en sortait où s’il fallait appeler les pompiers. Il lui proposa une soirée des plus originales que les Phillmore n’avaient pas pour habitude d’avoir. Fronçant les sourcils, tout son être n’arrivait pas à contenir son étonnement.

Euh, ouais, dit-elle peu convaincu par la demande, proche de la méfiance, cherchant à savoir ce qu’il voulait obtenir derrière cette demande quelque peu originale. La jeune femme imaginait bien qu’il avait d’autres moyens de tortures pour faire avouer à ses ennemis leur pire secret. Pourquoi pas, ça nous fera sortir un peu. La dernière fois … Je crois que ça date … Non, en fait, je ne me souviens pas.

Elle le voyait se faire un pansement qui ne ressemblait à rien aux yeux de l’apprenti médecin. En s’approchant de lui, elle lui proposa avec un petit sourire :

Laisses moi faire non ?

Qu’il accepte ou refuse, elle attrapa sa main, la nettoya puis fit un bandage digne de ce nom. C’était un Phillmore qui devait le porter, autant porter la magnificence des bandages non ? Cela lui prit moins d’une minute, répétant des gestes qu’elle avait l’habitude de faire auprès des combattants du Fight Club.

Voilà qui est moins moche, dit-elle en terminant, admirant rapidement son œuvre. Je file sous la douche, pour la pizza tu me prends comme d’habitude ? J’ai la dalle.

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Dernière édition par India Phillmore le Jeu 25 Mai - 15:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyDim 14 Mai - 16:15




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Toujours aussi cynique, India s'occupa du chat, la grondant par du jeu et autres débordements affectueux. Aaron leva les yeux au ciel, laissant un soupir l'envahir. Exaspérant. Autant que le bordel qui régnait dans la pharmacie. Privé d'une main, Phillmore fouillait maladroitement dans l'armoire, faisant tomber les boîtes les unes après les autres. Un profond sentiment d'agacement lui arracha un second soupir. Fermant les yeux un instant et rassemblant son calme pour ne pas céder à l'irritation, il fixa les étagères ornées de boîtes de médicaments. Aucune compresse ni bande. Aaron se rappela alors qu'ils avaient rangé tout le matériel médical nécessaire aux blessures, coupures comme coups, dans une petite caisse en dessous du lavabo. Il se baissa, ouvrit la porte du meuble et tomba nez-à-nez avec les rouleaux de bandes, les straps, et les compresses.

Tandis qu'il entamait le début de son pansement après avoir désinfecter la plaie, la voix d'India se rapprocha, jusqu'à s'élever juste derrière lui. Dubitative, elle accepta cependant son invitation. Une pointe de méfiance ramollissait son enthousiasme - qui n'était déjà pas flagrant -. Elle devait penser que cette pizza était une parade. Ils en étaient donc arrivés là. C'était désolant.
Néanmoins, plutôt que de fuir dans sa chambre le temps que les pizzas soient commandées et qu'elles n'arrivent, India lui proposa de refaire son bandage, amusée par la maladresse de son père. Aaron s'assit sur le rebord de la baignoire et se laissa faire, silencieux. En moins d'une minute, sa main était solidement bandée.

❝ Merci ❞, souffla t-il avant de se lever et de sortir de la salle de bain afin de laisser sa fille prendre une douche. ❝ Tu veux toujours l'Hawaïenne, avec son ananas-jambon, où tu as suffisamment muri pour comprendre que c'est une hérésie ? ❞ ajouta t-il, taquin.

Libérant la salle d'eau, Aaron rejoignit le salon, à la recherche de son portable. Il contacta le pizzaiolo chez qui ils avaient l'habitude de commander du temps où tous les jeudis soirs, c'était pizza. Il demanda une Royale et une Quatre Fromages, espérant que sa fille se reconvertisse dans le fromage.
Le Prayer se servit ensuite une bière, importée d'Europe, et alla s'asseoir sur le balcon-terrasse. Le soleil commençait déjà à se coucher. Néanmoins, l'air demeurait encore chaud et agréable. Palos Verdes était silencieux ce soir. Si bien qu'on entendait le bruit des vagues s'échouant sur la plage. Un sourire satisfait égayant son visage, Aaron réalisa qu'il n'était pas à plaindre. Il était bien loin de cette maison qui l'avait vu grandir. Ses rêves d'ascension sociale s'étaient concrétisés, même s'il avait fallu prendre une autre chemin que celui de la légalité pour y arriver. On pouvait bien mépriser l'argent "facile", celui issu du trafic et de la criminalité, or, il n'empêchait pas que la finalité était la même que la plupart des honnêtes gens : le confort dans un luxe, certes accessoire, mais narcissisant. Ses moyens avaient peut-être été moins nobles, mais il avait réussi à offrir à sa fille un bel environnement dans lequel grandir... Après tout, la légalité et l'illégalité n'étaient qu'une question de morale sociale, un prisme de compréhension du monde qui n'avait rien à voir avec de vraies considérations éthiques. Le légal et l'illégal étaient éminemment, voire uniquement, politiques. Et sachant que cette politique est en faveur du profit de l'Etat, on ne peut que comprendre pourquoi les délaissés préfèrent les voies de l'illégalité. Au moins, cet argent leur revenait.
Le bruit d'une porte qu'on lacère à coup de griffes arracha Aaron à ses pensées. Noyant un énième soupir dans une gorgée de bière, il se maudit d'avoir offert ce chat à sa fille.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyJeu 1 Juin - 11:06




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Son père se leva de la baignoire qu’il avait prise pour siège le temps du bandage. Il libéra la place afin qu’elle puisse prendre une douche. Alors qu’il sortait de la salle de bains, il la taquina sur ses habitudes alimentaires. La pizza Hawaïenne, c’était une pure tuerie. C’était La pizza qui offrait à ses papilles un goût sucré-salé qui frisait l’indécent et la faisait saliver rien qu’à entendre son nom. Le second des Prayers avait toujours râlé quant à ce choix étrange, mais derrière il y avait plus qu’un simple choix. India avait la possibilité de piocher dans les deux pizzas tandis que lui, ne pouvait en manger qu’une seule. C’était purement stratégique. Bon, et elle était trop bonne pour changer.

C’est toi l’hérésie ! Répliqua-t-elle sur le même ton, un sourire en coin puis ajouta sur un ton dédaigneux mais suffisamment exagéré pour en comprendre la plaisanterie. C’est juste que tu n’as aucun goût !

Elle ferma la porte, laissa échapper un rire étouffé puis alluma l’eau, la faisant couler un temps pour ne pas prendre une douche froide. La jeune femme ramassa les boites de médicaments que le vieux Phillmore avait fait tomber en cherchant de quoi panser sa blessure puis termina par se déshabiller en sentant les vapeurs chaudes envahir la salle de bains. Se glissant sous l’eau brûlante, India ferma les yeux, soupirant de soulagement, sentant ses muscles raidis se détendre peu à peu au contact de la chaleur. Et sans comprendre pourquoi, les larmes lui montèrent aux yeux et coulèrent en se mélangeant à l’eau. Incontrôlées, la jeune femme ne chercha pas à les retenir. Seule et étouffée par la pression de l’eau touchant la baignoire, elle se permettait de craquer.

Sortant de la douche, India enfila un peignoir et se glissa dans sa chambre pour se vêtir en conséquence d’une sortie après le repas. Un simple short, un débardeur ample et confortable ainsi qu’une paire de tongs pour pouvoir marcher sur la plage sans difficulté. Le reflet du miroir devant lequel elle passa, lui montra que malgré tout, son visage était marqué.

Elle hésita à rejoindre son père dans le salon, car il allait forcément y avoir des moments étranges car les deux n’arrivaient toujours pas à communiquer. Il y avait des améliorations, c’était certain, mais toujours maladroit. Son enlèvement par la Nippone, Mai Ishita, avait soudé encore plus le lien, montrant l’amour inconditionnel qu’ils avaient l’un envers l’autre mais la routine reprenant sa place ils étaient, à nouveau, incapables de se le montrer. Elle scruta sa chambre et pouvait y voir les livres encore ouverts de pharmacologie et soupira d’ennui. Non, pas ce soir. Elle était épuisée.

Atteignant le salon, elle chercha du regard et son paternel et son chat. Elle découvrit ce dernier devant la baie vitrée à essayer d’attirer l’attention d’Aaron de l’autre côté de la vitre, assis dans un fauteuil d’extérieur lui permettant s’observer la mer. India la gronda ce qui la fit détaler en vitesse, allant se jeter sur l’arbre à chat non loin de là, un brin de folie dans le regard. La jeune femme se dirigea vers le frigo puis attrapa une bière qu’elle décapsula et en but une rapide gorgée.

Ouvrant un des portes de la baie vitrée, elle le rejoignit sur le balcon et s’accouda sur le rebord de la balustrade, tenant dans d’une main la bouteille en verre fraiche dans le vide. L’air était agréable. Elle voulait lui parler, lui raconter seulement elle ne pouvait garder que le silence. Observant la mer, India entendit les grattements du chat contre la porte. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour revenir là et chercher à être le centre d’attention. Elle pencha la tête sur le côté pour la regarder et pouffa de rire. La bête miaulait, mais le bruit semblait lointain alors elle commença à faire glisser ses pattes sur la vitre sans griffes pour qu’on la laisse passer. La jeune femme évita soigneusement le regard de son père qu’elle pouvait sentir peser sur elle. Après une gorgée de bière, ses yeux scrutent l’horizon, elle demanda simplement :


T’es rentré tôt aujourd’hui. Y avait rien à faire au… Boulot ?

Toujours difficile de parler de boulot quand cela consistait à produire et vendre de la drogue. Ce n’était pas un travail comme les autres et elle s’attendait à avoir une réponse vague sans aucun développement, mais voulait-elle vraiment savoir comment cela fonctionnait ? Il était rare qu’il rentre tôt, il avait comme habitude de rester plus longtemps alors la jeune Phillmore pensait qu’il y avait quelque chose qui avait changé. En lui ou au sein même du gang seulement, elle ignorait ce qui se passait dans la vie de son père et il ferait tout pour la garder loin de tout ça.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyDim 11 Juin - 16:14




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Ce qui devait relever de la banalité d'une vie de famille virait souvent à l'étrange au sein du foyer Phillmore. Certes, les coordonnées n'étaient pas les mêmes : toutes les familles ne vivaient pas du trafic de drogues, et n'évoluaient pas dans la violence d'un projet expérimental ayant pris son indépendance. Aaron s'était demandé plus d'une fois ce qu'ils, sa fille et lui, auraient été dans une vie "normale", de l'autre côté du Mur. Déjà, il aurait connu le quartier mineur du pénitencier de Los Angeles, poursuivi pour avoir agressé par arme à feu son père. Certes, les circonstances atténuantes de son crime auraient allégé sa peine, tout comme l'excuse de minorité. Il n'avait que seize ans. Il aurait donc purgé sa peine, et aurait connu une seconde sentence : celle de vivre avec un casier judiciaire non vierge. Trouver du travail aurait été compliqué, d'autant qu'il n'avait aucun diplôme pour compenser ses erreurs de jeunesse. Il aurait certainement cherché à se faire de l'argent facile, traînant avec des recruteurs aux dents longues qui lui auraient donné ce qu'il voulait : un peu d'attention. Au final, il aurait intégré un gang, et aurait mené une vie dans la clandestinité et l'illégalité. Sa mère lui répétait souvent que l'herbe n'était pas plus verte ailleurs. Une façon de rendre la fatalité plus acceptable et de brimer les espoirs. Donc, non, l'herbe n'était pas plus verte à Downfall. Or, l'illégalité n'y était pas clandestine. Même si Inglewood menaçait sa tranquillité, le Prayer n'avait pas à se plaindre : la corruption endormissait très rapidement les soupçons et étouffait les enquêtes. Downfall le protégeait. Les protégeait.

India finit par le rejoindre sur la terrasse, les cheveux encore mouillés, et les yeux cernés. Sa fille semblait épuisée. Aaron avait été tenté de lui dire qu'elle n'avait pas à bosser aussi dur pour gagner de l'argent. Mais là n'était pas l'enjeu d'un tel engagement professionnel : India cherchait à éviter la maison. De plus, l'impression de réparer ses erreurs en aidant les plus nécessiteux était une vocation qui n'avait aucun prix. Indy ne voulait plus être une fille qui pouvait se laisser acheter. Elle avait été une adolescente corrompue par l'argent de son père, du moins, se le reprochait-elle. Aaron ignorait le regard que sa fille portait sur elle-même, et sur ce qu'elle avait pu être et faire au temps de l'adolescence. Pourtant, il l'imaginait se sentir coupable et amère. Pourquoi s'acharner à créer la vie autrement ? Hormis pour y trouver un sens, un élan, une envie.

Un bref silence fractura la question de sa fille, brisant par la même occasion toute l'innocence qu'elle aurait pu comporter. Une moue cynique fendit les lèvres du Prayers.

❝ Disons que j'organise mon temps comme je l'entends, et que rien ne me retenait là-bas ce soir. Et puis, j'avais envie de te voir... un peu. Cela fait plusieurs semaines que l'on se passe à côté, n'échangeant que des "bonnes journées". Je n'ai pas envie que l'on redevienne des étrangers... ❞

Au vue des derniers évènements qui avaient secoué leur vie de famille, Aaron avait décidé de jouer la carte de l'honnêteté et de la sincérité avec sa fille. Il ne voulait plus qu'elle croit qu'il ne s'intéressait pas à elle. Car si les désillusions avaient été nombreuses au cours des deux dernières années, une certitude avait su se frayer un chemin parmi les nombreux doutes et déceptions qui l'avaient déstabilisé : il ferait tout pour sa fille. Elle était l'unique sens qu'il donnait à sa vie.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyJeu 6 Juil - 12:59




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L’envie de voir sa gosse était à l’origine de son planning. Un rictus apparut sur son visage alors immédiatement englouti par une autre gorgée de bière. Il avait raison. Les deux Phillmore se croisaient à peine. Et la jeune femme n’aidait en rien, car elle fuyait délibérément la maison. Il avait l’habitude de confronter ses employés, ses ennemis, il ne faudrait pas longtemps pour qu’il comprenne la situation de sa fille. Est-ce que ses derniers mots voulaient dire qu’il aimerait parler ? C’était un mystère. Mais son esprit cherchait déjà à trouver un moyen de cacher sa mésaventure avec Ethan. À côté, avec l’arrivée des flics, elle s’attendait à ce que son père ait eu d’autant plus de travail avec les Prayers. Mais cela ne semblait pas être le cas.

C’est sûr que … Ça serait … Embêtant finit-elle par dire en tournant légèrement la tête pour voir son père du coin de l’œil. Je n’ai pas envie non plus. J’avoue, j’enchaîne les heures au dispensaire, mais c’est nécessaire. Puis je potasse beaucoup là-bas, comme ça si j’ai des questions, je peux avoir la réponse en direct. C’est plus pratique.

Combler le silence par des paroles. Difficile de ne pas trouver ça bizarre. Surtout pour mentir … À moitié. Ce n’était pas vrai, pas ces derniers mois. Certes, ça lui arrivait de rester des heures en plus mais le reste du temps, elle cherchait pour Ethan. India espérait juste que la chirurgienne ne lui faisait pas un rapport quotidien de ses heures au dispensaire. L’idée était déplaisante et ne la surprendrait pas. Avec le chien de garde qui épiait ses faits et gestes, elle devait redoubler de vigilance pour échapper à la blonde.

Si t’avais la possibilité de partir d’ici… Tu le ferais ? Maintenant que la ville est ouverte, que t’es officiellement recherché dans tous les Etats-Unis, est-ce que tu partirais ?

C’était une question que la jeune femme s’était souvent posée à son sujet. La ville n’était plus protégée par des murs empêchant la libre circulation humaine et commerciale. Les autorités devaient être au courant de sas présence à Downfall. Il était connu pour avoir attaqué son père mais était-il connu comme étant le Second des Prayers ? Sa fausse identité ne le protégerait pas éternellement dans ces lieux. India se doutait que oui, il y avait des taupes partout et c’était fort probable que l’une d’entre elles se soient infiltrée dans le gang. La jeune Phillmore craignait sa réponse car la sienne était déjà inscrite dans son mode de vie. Il lui était impossible de partir. Pendant longtemps, elle y avait pensé, elle aurait aimé fuir cet endroit, fuir avec son père dans des endroits comme New-York ou Chicago mais plus maintenant. Elle voulait se battre pour cette ville qui était la seule qui pourrait l’accepter. Sans diplôme, sans avenir en dehors d’elle. Downfall était son seul avenir. Et pourtant, elle aimerait que son père fuît cette ville pour qu’Ethan ne puisse plus faire pression sur elle, en le menaçant. Il continuerait à menacer les autres personnes qu’elle aimait, mais elle trouverait un moyen de les protéger jusqu’à ce qu’il ne reste plus personne à menacer à par elle-même. Peut-être finira-t-elle comme cette pauvre fille tabassée dans la cuisine qui n’avait plus rien à perdre, pas même sa vie. Un frisson la parcourut à l’idée de se retrouver à sa place.


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@Aaron D. Phillmore
[désolée pour le temps de réponse]

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyLun 24 Juil - 22:10




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"C'est plus pratique." Un sourire amer crispa les lèvres du Prayer. Oui, le dispensaire était bien pratique pour fuir la maison. Or, lui en vouloir était déplacé. Aaron comprenait bien la volonté de sa fille à passer ses journées en dehors de ce foyer qui n'en avait jamais eu les codes rassurants et encore moins confortables. Après tout, même quand, adolescente, elle était à la maison, India passait des heures enfermées dans sa chambre, limitant tous les contacts à demander de l'argent ou à l'endormir quant à ses envies de virées nocturnes. June avait été un garde fou. India ne comprenait certainement pas sa démarche, mais Aaron était prêt à s'en justifier au besoin. Il savait pertinemment que l'adolescente devenue femme devait faire ses propres expériences. Mais Downfall cachait de nombreuses âmes avides d'insouciance et d'innocence. Aaron se refusait à ce que le moindre mal arrive à sa fille, car, non, un viol n'était pas vivable au titre de l'expérience, ni même une agression. Et ce à quoi le Prayer se refusait encore plus, c'était de savoir sa fille en danger à cause de sa position "sociale". India n'avait pas à payer pour les rancœurs qu'il avait suscité. Il était conscient qu'il mourrait avec cette culpabilité. Celle-là même qui l'avait envahi la première fois où il avait vu sa fille, alors qu'elle n'était qu'un nouveau-né braillant et sans conscience d'où elle venait d'atterrir. Aaron savait qu'il ne pouvait rien faire contre cela, car ce mal était la tare d'un désir d'enfant. On ne choisissait pas ses parents. Et Phillmore s'en voulait d'avoir été là. D'avoir obligé India à naître dans une monde ainsi configuré. Et dire qu'il en ignorait l'amère réalité...

La question de sa fille, et son ironie certainement involontaire, arracha un sourire amusé au Prayer. Qu'allait-il faire maintenant qu'il était recherché dans tous les Etats-Unis ? Rien de plus. Rien de moins. A vrai dire, l'ouverture de la ville n'avait pas changé grand chose au danger qui le menaçait chaque jour. Et, d'une certaine façon, l'entrée en jeu des autorités intra muros lui assurait le confort de la prison là où la mort avait été jusque-là sa seule sentence possible.

❝ Il vaudrait peut-être mieux que je reste ici alors, non ? Downfall nous protège. Sa jungle nous cache. Même si elle dicte des lois qui n'ont rien à voir avec la justice... ❞ Aaron conserva son sourire. Il déposa un regard bienveillant sur sa fille tout en achevant sa bière. ❝ Et toi, rêves-tu d'ailleurs ? ❞

Il avait les moyens de permettre à sa fille de traverser le Mur. Les Prayers of Insanity avaient passé un contrat avec les Rats et utilisaient les souterrains menant à Los Angeles qui avaient survécu aux différents bombardements et explosions. D'autre part, via le quartier de Little Tokyo qu'ils étaient en train d'annexer, ils espéraient gagner d'autres passages vers la cité des anges.
Néanmoins, il sentit sa fille plus préoccupée par ce qu'il se passait à l'intérieur du mur qu'à l'extérieur. Son sourire finit par disparaître, étant devenu ridicule à être ainsi forcé. Aaron se redressa et s'avança vers India, le visage tiré par l'inquiétude :

❝ Est-ce que tout va bien India ? ❞

Il sentait que quelque chose n'allait pas, mais sa fille lui interdisait de mettre le doigt dessus. India avait le droit de vouloir protéger son intimité. Or, ce quelque chose alertait son instinct de père : il ne s'agissait pas d'une bête histoire de petit ami ou de dispute puérile avec une amie. Il ne l'avait jamais vue aussi grave. Et aussi à cran.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyVen 1 Sep - 21:33




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Le vent se réveillait en douceur, rafraîchissant la douce chaleur qui avait été présente toute la journée. India inspira profondément ce souffle de vie qui emplie ses poumons lui donnant une légère sensation de tournis. Ou bien étaient-ce simplement les quelques gorgées d’alcool et le cumul de fatigue qui l’a terrassée. La jeune femme n’était pas entièrement d’accord avec ce qu’il disait. Certes, Downfall les protégeait mais cette ville gardait les pires ordures à l’intérieur de ses murs. Peut-être était-ce parce qu’il était une ordure, qu’il ne la craignait pas les autres.

Un sourire apparut sur le visage de la jeune Phillmore lorsqu’il lui demanda si elle rêvait d’ailleurs. Continuant de regarder au loin, engloutissant plus rapidement que prévu la moitié de sa bouteille en verre de bière, elle resta silencieuse un peu trop longtemps pour que son père finisse par se lever afin de s’approcher d’elle lui demandant si elle avait des soucis. Sa gorge se serra simultanément à la question. India garda son sourire marquant que les tentatives pour éviter ce genre de questions étaient en vain inutile. Elle devait arriver. La jeune femme s’y attendait, elle ne pouvait pas cacher l’épuisement qui se lisait sur son visage.


Ça va, répondit-elle en sachant pertinemment qu’il s’attendait à entendre cette fausse réponse. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle rajoute. Je suis fatiguée, c’est tout.

Je suis fatiguée du rythme que je m’oblige à avoir, à m’empêcher de rentrer à la maison car tout ce que je vois à l’intérieur est lié à la vente de drogues et à la violence qui en résulte. Je suis fatiguée de me dire que je suis coincée à vie dans cette ville, sans aucun avenir possible. Je suis fatiguée de mentir sur mon identité au quotidien mais mon nom de famille est une source de problème. Je suis épuisée de courir pour trouver des informations afin de protéger, te protéger, d’un fou furieux qui menace la vie de tous les gens que j’aime dont toi. Pitié papa, fuyons de ce pays pour ne plus vivre dans le danger permanant. Voilà ce qu’elle aurait aimé lui dire. Mais baissant la tête pour regarder dans le vide, elle termina sa boisson.

J’ai longtemps rêvé d’aller ailleurs, vivre dans de grandes villes, d’autres pays même mais plus maintenant. Je ne suis personne à l’extérieur, je n’ai aucun diplôme qui me permettrait de faire des études supérieures et je n’ai pas envie de vivre en vendant des verres à des ivrognes venus reluquer des filles se dandiner sur de la musique. Je sais que je peux faire plus, beaucoup plus. Alors tout compte fait, Downfall, ce n’est pas si mal que ça, autant se battre pour garder notre liberté et garder ce que j’ai acquis ici. Ça me perturbe pas mal, ajoute-t-elle après une courte pause comme pour donner une réponse à son autre question afin de noyer le poisson. Y’a que si le danger est imminent… Alors je serai prête à partir. J’ai déjà une valise prête, au cas où mais sinon on est coincé ad vitam eternam ici ! Conclus la jeune femme sur un ton où on ne pouvait savoir si c’était vrai ou ironique.

Lui donnant un coup d’épaule en se penchant un peu sur le côté, elle finit par poser la tête contre son épaule. India resta ainsi quelques courtes secondes avant de se redresser, ne laissant profiter, à aucun des deux, de ce petit moment d’affection.


Je rentre, on risque de ne pas entendre le livreur et j’ai encore plus faim !

Rentrant dans l’appartement, la jeune femme attrapa rapidement la petite chatte qui tenta de mettre une patte sur le balcon. India repensait qu’après leur retrouvaille à Noël, elle avait préparé un sac avec des vêtements s’ils devaient partir en urgence. Elle avait demandé à Tom d’autres papiers d’identité pour s’assurer d’être incognito, des diplômes et divers papiers pour se donner toutes les possibilités hors de la ville. Seulement, elle ne pouvait partir sans lui, elle n’était pas encore prête, malgré tout, à couper le cordon avec lui.

Quelques minutes plus tard, alors qu’elle jouait avec l’animal, la sonnette retenti, annonçant l’arrivée tant attendue du repas. Lorsque les deux pizzas furent posées sur le comptoir de la cuisine, elle laissa Chacha avec sa boule de papier en aluminium, qu’elle attaquait à présent avec les pattes arrières, pour s’installer à table après s’être laver les mains. S’asseyant sur le tabouret, elle sentait que sa tête continuait de tourner légèrement. Un repas lui ferait du bien. Évidemment, son père n’avait pas commandé sa pizza jambon ananas et elle s’en donna à cœur joie pour râler sur son manque de goût. India prit une part de royale avant de l’engloutir en quelques morceaux. Elle avait sauté le repas du midi car trop prise dans ses révisions et son travail.


Le prend pas mal mais ma balade c’est pour annoncer quoi ? Demanda-t-elle en attaquant une part de quatre fromages. Que t’es en réalité un membre de la DEA et que tu es là pour arrêter tous les Prayers? Non parce que je m’y suis fait à la dernière bombe émotionnelle pas sûre que j'en supporte une autre ou alors faudrait que je t’en fasse une, genre je suis en enceinte de jumeau ou j’ai rejoint les Shadows ou les Unbroken ou encore j’ai décidé d’emménager avec un gars qui s’appelle Aleck McDonnel. Seulement t’as le chic pour ne rien faire apparaître et même si ça te rongerait de l’intérieur, je n’aurai même pas l’occasion de me gausser de la situation.

Les paroles teintées d’humour venaient facilement et avec un débit à la limite de la diarrhée verbale. Son père avait le talent de ne rien faire transparaître sur son visage. Sa fille tentait de le reproduire, mais avec beaucoup moins de talent. Bien qu’elle se doutait que c’était simplement pour profiter d’un peu de temps entre eux, elle cherchait à le faire réagir. Les rares moments de complicités n’avaient jamais été de bons augures pour les Phillmore. Une fois, c’était une attaque, à deux autres reprises, elle retrouvait son père dans un état lamentable alors, elle avait peur, peur d’avoir une nouvelle terrifiante et de l’autre que tout se passe bien.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyLun 25 Sep - 21:39




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Et elle lui resservit le même mensonge, éludant toute tentative d'inquisition par l'explication terriblement facile de la fatigue. Aaron se laissa aller à un soupir volontairement bruyant. Il savait que sa fille ne lui disait pas tout ; et India savait que son père ne s'était pas satisfait de sa réponse plus qu'expéditive. Cependant, la discussion se poursuivit, abordant les envies d'ailleurs de la jeune femme. Des envies passées, désillusionnées et abandonnées. Phillmore sentit son sentiment de culpabilité s’exacerber. Oui, India pouvait faire plus, « beaucoup plus », et il s'en voulait d'avoir brimé ses rêves et sa liberté derrière ce foutu Mur. Alors qu'il encaissait difficilement sa nouvelle paternité, il avait envisage de re-passer le Mur et de retourner à Los Angeles. Là-bas, sa mère pouvait l'aider à s'occuper de son enfant. Après avoir disparu depuis plus de trois ans, l'enquête le concernant avait du perdre son souffle. Or, cette alternative s'opposait à celle tout aussi probable de rencontrer à nouveau son père. Au final, il était resté à Downfall, préférant vivre dans un monde impitoyable dans lequel il pouvait faire la différence qu'un monde juste impitoyable. Pourtant, comme le lui rappela India, tout n'était pas rose à Downfall. Le climat politique était pour le moins explosif, et le credo tant revendiqué de la liberté devenait entêtant. L'ex-quartier expérimental était à lui seul un rêve d'autre part, une envie d'ailleurs, une désir d'autre chose. Aussi, Aaron se contenta d’acquiescer à l'écoute de la confession de sa fille : il y avait de quoi être perturbée. Mais peut-être pas à ce point. Or, avant que le Prayer n'envisage comment poursuivre son interrogatoire pour connaître les réelles raisons de l'épuisement d'India, la jeune femme déposa sa tête quelques brèves et pudiques secondes sur l'épaule de son père. Aaron savoura ce moment avec une avidité rapidement frustrée. La jeune Phillmore s'éclipsa dans le salon, avec une diversion toute trouvée, et le vieux Phillmore lui laissa ce répit.

Les pizzas ne tardèrent pas à arriver. Aaron paya le livreur, un ado boutonneux qui loucha du mieux qu'il put sur India depuis l’entrebâillement de la porte. Le Prayer sentit un puissant shot d'agacement couplé à une dose non négligeable d'exclusivité saturer son instinct de père. Il n'était pas prêt à partager sa fille. Pourtant, il s'était préparé à un jour accueillir la sale gueule du connard qui aurait réussi à le détrôner dans le cœur de sa gamine. Et aucun des scénarios ne s'était bien fini. Aaron doutait qu'un seul homme soit digne de sa fille, et capable de la respecter comme il le désirait.
Claquant la porte à la gueule du merdeux en scooter, il déposa les pizzas sur la table et invita India à satisfaire sa faim. Aaron se servit une nouvelle bière, regardant avec une certaine fascination – ou sidération - sa fille se bâfrer. Or, dès qu'elle ouvrit la bouche pour, non pas y enfourner une nouvelle part de pizza, mais s'adresser, il détourna le regard, gêné de la tendance guimauve qui commençait à l'engourdir et surtout l'attendrir. India l'aida à mettre un terme à la mièvrerie paternelle qui le débordait. Malgré lui, Aaron se crispa. Ses doigts se refermèrent avec force sur le verre de la bouteille. Il resta interdit quelques secondes, une moue vexée pinçant ses lèvres. India tenta d'enrober d'humour le scud qu'elle venait de lui balancer à la gueule. Pourtant, le fond était là, et très sincère. Tendu, le Second se redressa sur sa chaise. Il planta un regard d'une dureté glaciale dans celui de sa fille. Oui, il était blessé ; blessé qu'elle le pensait incapable d'être désintéressé. Il était vrai que dernièrement, plusieurs « bombes émotionnelles » leur avaient explosé à la gueule. Jusqu'à peu, Aaron avait toujours favorisé l'adage de « parler peu, parler bien ». Or, chacune de leur discussion se crispait car fondamentalement initiée par cet adage qui voulait que des révélations soient faites afin d'avoir rendu leur échange utile. Mais ils avaient dépassé cela. Du moins, il l'avait fait. India se méfiait encore. Pouvait-il réellement lui en vouloir ? Non. Toujours pas. Cependant, il s'en voulait d'avoir induit ce mode de communication entre eux.
Aaron réussit à adoucir sa moue en un nouveau sourire. Prenant une gorgée de bière, il laissa quelques secondes courir avant de répondre à sa fille, ménageant malgré lui un effet de suspens.

« Pour partager un simple moment ensemble. Sans arrière pensée. Hormis peut-être celle de courir après le temps qui nous échappe... Je n'ai pas vu passer ses dix-huit dernières années, et, trop souvent, je me demande où j'étais. Alors, cette balade, c'est juste pour me rappeler de toi dans quelques années. »

Une moue nostalgique se dessina sur son visage. Non, il ne l'avait pas vue grandir, et – hélas – au sens littéral comme figuré. Les vingt-dernières années s'étaient écoulées avec frénésie. De petit dealer sans avenir et sans attache, il était devenu Second d'un cartel de la drogue et père de sa raison de vivre. Un étrange mélange de satisfaction et de frustration l'envahissait. Satisfait d'en être arrivé là où il était ; frustré de ne pas savoir comment il en était arrivé là. Des rencontres au gré du hasard. Un hasard parfois forcé, mais toujours indépendant de son entière volonté. Et à quarante ans, il devait faire le deuil d'avoir eu la moindre influence sur sa vie, de pouvoir se suffire à lui-même, car, à mieux y regarder, à chaque instant, s'il avait tenu, c'était grâce à une volonté extérieure. Un mentor. Une jeune femme paumée. Une famille choisie. Une famille créée.

« Et c'est qui ce Aleck ? »

Aaron partait du principe que, dans cette chiasse verbale, il devait y avoir du vrai, malhabilement noyé dans le faux. Il ne croyait que peu à une grossesse gémellaire. Il doutait qu'elle ait rejoint des Shadows. Ou les Unbroken. Restait l'option d'un petit con avec qui elle voulait partager plus que des nuits.  
Observant un instant sa fille pétrie de nervosité, le Prayer sentit son estomac se nouer à nouveau. Il y avait quelqu'un ou quelque chose d'autre dans sa vie. Peut-être bien un mec.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyMar 3 Oct - 17:35




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Sa question sur fond humoristique raidit son père plus qu’elle ne pensa. Son regard inquisiteur se posa sur elle et elle arqua un sourcil, ne craignant presque plus cette attitude. Il finit par se détendre un peu avant de lui annoncer qu’il voulait vraiment et simplement profiter d’un moment de paix avec sa fille. Un sourire léger apparut sur le visage de la jeune Phillmore rassurée au fond qu’il n’y avait aucune bombe émotionnelle à l’horizon.

Un bon souvenir avant que tu ne deviennes trop gâteux, lança-t-elle d’un air taquin.

Il n’y avait pas souvent des moments de complicités entre eux et ce n’était pas forcément naturel de parler sans méfiance ou sans que cela n’amène à un échange houleux. Alors ce n’était pas évident de parler tout court et de répondre à des paroles aussi tendres et touchantes venant d’un homme comme lui dont l’image qu’elle avait de lui, pendant près de dix-sept ans, avait été salis par ses choix de carrière. Alors la taquinerie était la plus douce, ça ou bien le silence mais le silence avait été pendant trop longtemps la seule possibilité. Ce ne serait pas aujourd’hui qu’ils parleraient à cœur ouvert.

Alors qu’elle terminait sa troisième part qu’elle avait dévoré comme un ogre, elle manqua de s’étouffer suite à la question posée par son père. Écarquillant les yeux, choquée qu’il aborde Ce sujet, India s’esclaffa de rire, toussant et se tapant la poitrine pour faire passer le morceau qui s’était trompée de voie. Elle s’attendait à toutes les questions possibles, mais pas à cela. Lui dire que ce Aleck était un de ses patients réguliers, accros à la drogue ne l’aiderait pas à plaider sa cause.

Pffff, gloussa-t-elle comme une enfant, s’arrêtant de rire, interdite, cherchant dans son regard s’il plaisantait ou non, n’arrivant pas à enlever sur son visage l’expression d’une enfant qui ne parlait pas de sentiment avec son géniteur. Y’a que ça qui t’inquiète ?

Secouant la tête, presque déconcertée d’entendre cette question, elle continuait de mâcher sa pizza, terminant sa bière, levant les yeux au ciel tout en lui répondant :

J’ai pas le temps pour ça… Encore moins le temps d’y penser … Puis je peux pas, ça serait mentir tout le temps. C’est pas une vie.

Vivre dans le mensonge quand elle était seule, ce n’était pas un problème mais être à deux et mentir sur qui elle était, ce n’était pas envisageable car même dans l’intimité elle ne pourrait pas être elle-même. Ou alors, il faudrait que cette personne soit une personne de confiance et la confiance n’était pas au rendez-vous pour le moment… sauf de très rare personne qui n’était que des amis, trop vieux ou loin d’être intéressée par une jeune femme d’une vingtaine d’années. C’était mentir de dire qu’elle n’y pensait pas, elle pensait de temps en temps à rencontrer quelqu’un surtout lorsqu’elle croisait des couples mais sa situation était trop compliquée pour pouvoir avec l’espoir de prendre ce risque. L’étreinte d’une personne rassurante, la simplicité et le bien-être que cela procurait, non elle n’y avait pas le droit, ou bien ne se donnait pas se droit là. Parfois, elle aimerait avoir l’aisance d’aller vers autrui mais les rares fois où elle était allée, elle pensait au pire et partait aussi rapidement qu’elle était arrivée.

Et toi, tu ne revois plus Haylee ? demanda-t-elle pour lui retourner la question. Je l’aimais bien, finalement.

Elle avait englouti la quatrième part de pizza, la mine rassasiée, presque écœurée d’avoir mangé aussi rapidement. Elle se leva de table pour prendre un verre et un soda, préférant éviter d’être éméchée avec son père pour ne pas perdre entièrement le contrôle de ses mots et ses gestes face à lui. Pas tant que la première bière lui donnait cet air un peu trop guilleret à son goût.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyMer 25 Oct - 22:04




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Décidément, le ton manquait à être naturel et spontané. Chaque mot qu'ils osaient s'échanger était savamment pensé et pesé. India se montrait moins choquée qu'outrée que son père s'intéresse à elle et à sa potentielle vie sentimentale. Certes, son introduction avait été des plus maladroites, mais l'intention était là. Aaron voulait faire partie de la vie de sa fille et pour cela, les mensonges et autres omissions ne devaient plus exister. Non pas qu'il désirait qu'elle lui raconte les détails de ses moindres relations sentimentales, mais il espérait au moins être au courant de l'existence d'un petit copain avant d'apprendre que le lendemain, India l'attendait pour qu'il l'emmène devant l'autel.
Aaron ponctua le sarcasme de sa fille par une moue fatiguée. En voulant se protéger derrière l'ironie, la jeune femme s'était vendue.

« Je devrai m'inquiéter d'autre chose ? »

Malgré lui, le Prayer planta un regard acéré dans celui fuyant de la petite brune. Non, il n'y avait pas que « ça » qui l'inquiétait. Beaucoup de choses l'angoissaient. Au plus les années avançaient, au plus l'anxiété se généralisait. India n'était plus l'enfant insouciante qu'il avait vu grandir. A présent, elle découvrait le monde et vivait, sans plus aucune naïveté pour la protéger, au contact de la lie de l'humanité. Si Aaron était fier qu'India ait emprunté la voie du soin et de l'aide, il s'inquiétait que sa bonne volonté soit rapidement sapée, brisée et aigrie. Après tout, il était plus simple d'être baron de la drogue à Downfall qu'une apprentie infirmière.
En écho avec les pensées de son père, la jeune femme décrivit avec épuisement le quotidien qui était le sien. Elle n'avait pas le temps « pour ça », pour « y penser », pour vivre. Aaron adoucit son regard, guettant à présent les signes de la fatigue dans les yeux de sa fille. Puis, prenant une profonde inspiration, il déclara :

« Tu ne prends pas le temps. Nuance. Le temps, on en fait ce qu'on veut. Je sais bien que parfois on se laisse rattraper, mais pas par le temps, juste par notre angoisse. Tu dois prendre le temps de vivre India. Ne passe pas à côté de ce que tu aimerais faire. Saisis l'occasion. »

C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Néanmoins, le Second savait de quoi il parlait. S'il avait jusqu'à ses vingt-ans brûlé la chandelle par les deux bouts, cela faisait déjà vingt ans qu'il passait à côté de sa vie, dans un souci d'économie de temps et de rentabilité. Sauf qu'au final, même s'il comptait peu de regret, les remords s'amoncelaient.
Encore une fois, père et fille naviguaient sur la même longueur d'onde, si bien qu'Aaron ne put retenir une expression de surprise lorsque India prononça le prénom de Hayley au moment même où ses pensées figuraient dans son esprit le visage de la BB. Un rire nerveux le gagna, et franchement piteux, il confessa :

« Non. On... on s'est séparés. On ne voyait pas vraiment l'avenir, ni même le présent, de la même façon. Mais elle serait ravie de savoir qu'elle avait passé l'épreuve de l'approbation de la belle-fille. »

Sa moue se détendit en un sourire amusé. India avait toujours été en quête d'une figure maternelle à ériger au rang de mère de substitution. Luka incarnait quelque chose de cet ordre là pour la jeune femme. Or, qu'il s'agisse de Hayley ou de Luka, la conclusion était la même : Aaron n'était pas foutu de s'engager, vivant l'emballement de ses sentiments comme la meilleure raison pour quitter la source d'un tel éveil, laissant derrière lui une ambiguïté qui empoisonnait le devenir de ses relations prématurément avortées. Apparemment, sa fille avait hérité de ce même handicap sentimental. La peur de l'engagement l'empêchait d'entamer quoique ce soit, l'autre étant trop menaçant.

Terminant difficilement une part de pizza, Aaron demanda à sa fille de lui attraper une seconde bière. India semblait accuser les effets de l'alcool, et se refusait à céder à la douce euphorie et baisse de vigilance que la bière lui offrait. Elle était méfiante, sur le qui-vive. Le Prayer se désolait d'avoir inconsciemment poussé sa gamine à une telle paranoïa.
Sans prendre la peine de retenir un soupir blasé, Aaron se leva de sa chaise et jeta un regard à travers la baie vitrée. Le soleil déclinait, colorant l'horizon de teintes criardes.

« Une petite marche digestive? »

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyMer 8 Nov - 18:50




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Sans surprise, le vieux Phillmore cherchait à comprendre ce qui se passait dans la vie de sa fille. Et c’était sans surprise que cette même jeune fille mentait sur le sujet en omettant ou en détournant maladroitement la triste vérité. Seulement, elle avait mal joué son coup et ils le savaient tous les deux. India ne serait jamais à la hauteur de son père, pour avoir réussi à mentir pendant des années à sa gamine. Il en avait de la bouteille. Alors il renchérit pour savoir s’il devait s’inquiéter.

Elle laissa tomber ses épaules et sa tête lourdement, secouant la tête et souffla un simple « Non », un sourire se voulant rassurant mais plus crispé qu’autre chose. Alors, elle enchaîna sur une réponse assez vague sur ce qui pouvait résumer ce qui se passait dans sa vie. "J’ai pas le temps, mon esprit est ailleurs" en était le bref résumé. Ses paroles semblaient avoir adouci les traits de son père, donnant à la jeune femme l’impression qu’il y avait réellement une inquiétude derrière ça. La réponse forte sur fond de conseil bienveillant de son père prit à la gorge la jeune femme, l'empêchant de respirer tant cela avait un impact sur elle. Ne pas pleurer, ne pas pleurer...

Ce qu’elle aimerait faire, elle n’arrivait pas à l’entrevoir. Sortir, s’amuser, danser, faire la fête, rencontrer, séduire, aimer… Non, c’était ce qu’elle pensait être puérile et inutile, mais pourtant tellement attirant. Elle était empêtrée dans une routine, un dédale où elle ne parvenait pas à mettre un pas dehors. Étouffée, acculée par cette routine, India n’avait d’autre choix que de continuer ainsi tant qu’elle ne trouverait pas d’opportunité pour mettre un terme à certain de ses problèmes quitte à y laisser définitivement son innocence.


Ouais, peut-être,
répondit-elle avec un haussement d’épaules, en regardant son chat dormir sur le dossier du sofa. T’avais pas le choix toi non plus à l’époque.

India se doutait qu’ayant vécu une enfance difficile, il ne voulait pas que sa gamine vive la même chose à son tour. Loin de là l’envie de reproduire les mêmes erreurs mais c’était la vie elle-même qui l’obligeait à prendre un chemin sombre et terrifiant. La jeune Phillmore avait le choix d’y renoncer mais c’était prendre des risques pour sa seule et unique famille. De plus, ce n’était pas en vivant, en profitant simplement de la vie qu’elle s’assurait un avenir dans cette ville de fou. Elle lui avait pourtant dit. Pas d’études, pas de diplômes, dans une ville ouverte au monde, elle exercerait illégalement un métier qui nécessitait des années d’études et un serment d’Hippocrate et d’hypocrite.

À côté, elle vivait dans l’angoisse de voir son père être arrêté pour ses crimes passés et présents ou bien tuer par cette ordure de Keith. Et à côté, elle voulait que la ville fasse un retour en arrière pour retrouver l’espoir d’exercer son métier. Le serpent qui se mordait la queue car la ville était dangereuse, nocive pour cette famille, les empêchant de vivre, les obligeant à survivre.

Son père répondit après un rire nerveux au sujet d’Hayley qu’ils avaient décidé de prendre des routes différentes. Un sourire se dessina sur le visage, amusée de « l’approbation de la belle-fille ». India avait eu beaucoup de mal à l’idée que son père partage de son temps avec une femme. Elle n’avait pas d’autre choix et cette femme s’était montrée bien plus intelligente qu’elle, en lui montrant qu’elle pouvait être d’une aide précieuse et une personne de confiance. La jeune femme l’a croisée régulièrement lorsqu’elle travaillait au Carnival, travaillant sous sa surveillance, bien qu’elle eut le sentiment que toutes les filles veillaient sur elle, malgré le fait qu’elle n’appartienne pas à leur clan.


C’est assez compliqué pour les filles en ce moment avec tous les flics qui tournent autour de Van Nyus, dit-elle en lui donnant une bière qu’elle avait décapsulé auparavant.

Buvant une gorgée de son soda, elle jeta un coup d’œil à la gamelle du chat à moitié vide. Prenant le sac de croquette, elle remplit le bol et acquiesça simplement à la proposition d’aller marcher dehors. L’animal se redressa et se rua sur ses croquettes, les reniflant avant de manger.


Je vais chercher une veste, finit-elle par dire en terminant de voir son verre de soda.

Attrapant un sweat dans sa chambre, elle retrouva son père qui l’attendait fin prêt dans le salon. Hochant simplement de la tête, India enfila son sweat et ils prirent l’ascenseur pour rejoindre l’extérieur. Ils n’avaient qu’à marcher cinq minutes pour atteindre la plage. Un vent léger soufflait, ramenant toujours un peu plus près les vagues sur la plage déserte. Respirant cet air frais et salin, elle n’avait jamais pris le temps de s’arrêter pour faire une chose aussi simple que de marcher sur le sable. Marchant côte à côte, le long silence s’installa de nouveau entre les deux Phillmore, écoutant le bruit des vagues, elle finit par s’arrêter pour regarder le soleil couchant. C’était tout simplement beau à voir.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptySam 25 Nov - 16:38




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Une brise légère les accueillit tandis qu'ils entamèrent leurs premiers pas sur une plage déserte. Un instant, Aaron crut qu'ils avaient quitté Downfall et toute sa réalité. Ils étaient, India et lui, dans un monde libre, avec pour seule limite un horizon rougeoyant et surtout infini. Cette brève contraction de l'espace-temps ramena alors le Prayer à l'amer constat que la vie était le résultat de ce qu'on en faisait. On avait toujours le choix. Et ne pas choisir était un choix. Les personnes qui subissaient leur vie avaient pris la décision de se soumettre à la mécanique viciée d'un monde opportuniste. Et il était bien moins épuisant de suivre le mouvement que de lutter contre le courant. Même si ses choix ne faisaient pas l'unanimité, Aaron assumait les avoir fait. Et il en assumait aussi les conséquences. India devait à son tour s'élever contre le déterminisme qui tentait de l'enfermer dans une vie déjà calculée par un fatalisme cynique. Aaron refusait farouchement l'idée que son destin était tout tracé, et que chacune de ses décisions étaient une marche supplémentaire dans l'ascension de cet escalier qui montait et descendait. Il était le seul maître de sa vie.

Une bouteille de bière bien entamée dans la main, le Prayer accusa un frisson en sentant les embruns déposer un baiser humide sur sa peau. Le bruissement pudique des vagues donnait le rythme à leur réflexion, chacun perdu dans ses propres pensées. Le regard de mafieux abandonna l'horizon pour s'arrimer aux iris de sa fille. Il percevait chez la jeune femme une fragilité déstabilisante. Malgré lui dépositaire d'une telle vulnérabilité, Aaron ignorait ce qu'il devait faire de cet appel qui s'ignorait.
D'un main réconfortante, il saisit son épaule. Puis, il rapprocha son corps du sien jusqu'à pouvoir l'envelopper de ses deux bras. Son dos tremblait contre son torse. Alors, d'une voix douce et empreinte d'une affection indéniable, Aaron lui demanda :

« Qu'est-ce qu'il se passe India ? Si je peux t'aider d'une quelque façon que ce soit, tu dois me le dire... »

Son menton à peine posé sur le sommet de sa tête, le Prayer tenta de rassembler les souvenirs de leur discussion à la recherche d'un sous-entendu auquel il était resté sourd. Son élan logorrhéique lui revint alors en tête. A un rythme effréné, elle lui avait expliqué redouter que leur balade soit le décor d'une nouvelle révélation. De sa part, à lui. Et si... « Non parce que je m’y suis fait à la dernière bombe émotionnelle pas sûre que j'en supporte une autre ou alors faudrait que je t’en fasse une ». Malgré lui, Aaron raffermit l'emprise de ses bras sur sa fille. Elle n'avait pas peur qu'il lui annonce une nouvelle vérité. Elle craignait de devoir lui faire une confidence. Ou plutôt une confession.

« Quelle est cette bombe émotionnelle que tu portes si difficilement ? »

Après tout, les secrets et autres mensonges étaient un déguisement. Tout le monde mentait, parfois pour protéger les autres, et bien plus souvent pour se préserver. Car, à bien y penser, en ménageant les autres, on se ménageait soi, afin de ne pas tomber dans l'estime de cet autre qui nous était vital. Alors, Aaron tint à la rassurer :

« Tu ne me décevras pas India. »

Desserrant son emprise, il laissa à sa fille la liberté de s'éloigner, et même de fuir. Il espérait cependant que leur complicité aussi naissante que fragile lui permettrait de s'exprimer sans complexe ni honte. Aaron n'était pas là pour la juger, elle ou ses actions. Il était là pour la protéger. Et d'un regard rempli d'une tendresse inédite, il lui garantit qu'importe ce qu'elle lui dirait, elle ne lui ferait aucun mal. Il pouvait entendre ce qu'elle avait à lui dire.

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India Phillmore
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyVen 15 Déc - 12:00




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india phillmore & aaron d. phillmore

Plus ils avançaient, plus elle avait le sentiment de ne pas avoir sa place sur cette plage. Être ici, alors que tout partait en vrille, prendre une pause, prendre une profonde inspiration, sentir l’air marin envahir ses poumons… Ce n’était pas elle, pas comment elle le concevait du moins. Et là, où il y a du sable à perte de vue, elle se sentait en danger car il était impossible de se cacher, de s’enfermer. India regardait régulièrement du côté de la route, des habitations. Keith ne pourrait débarquer que par ce côté. Et elle n’avait rien pris pour protéger son père…

Ses idées réveillaient en elle une terrible angoisse qui crispait tout son corps et rendaient sa respiration difficile tant sa gorge était nouée. Alors, même si le coucher de soleil était magnifique, elle ne pouvait penser qu’à cet homme qui lui voulaient du mal. Elle sentait le regard de son père se poser sur elle et il devait s’apercevoir que ses yeux étaient brillants. Il la prit dans ses bras et elle sentit une vague d’émotions encore plus forte l’envahir, l’empêchant de se contenir plus longtemps.

Le sentiment réconfortant que cet enlacement la bouleversait car il était à l’inverse de ce qu’elle portait en elle. Le vieux Phillmore n’avait pas l’habitude d’avoir ce genre de geste envers sa fille ou s’il y en avait, c’était assez maladroit. Petite, elle cherchait à avoir des câlins, faisant semblant de dormir en présence d’Abigaïl pour attendre que son père rentre à la maison. Mais avec le temps, la petite fille avait pris ses distances et il était rare de les voir ainsi, aussi proche.

La tête de la jeune femme se posa contre le torse de son père, ses bras l’entourant à son tour, pleurant silencieusement. India le serrait contre lui, tremblante. Elle ne voulait pas qu’il pose des questions. Voyant sa fille ainsi, Aaron ne pouvait pas ne pas poser de questions. Sa voix se voulait réconfortante, douce, loin de ce qu’elle avait l’habitude t’entendre. Ne disant rien, elle le serrait un peu plus contre, n’arrivant pas à retenir plusieurs soubresauts et les sanglots qui suivirent, sentant qu’il lui rendait la pareille en renforçant l’emprise de ses bras sur elle.

La bombe émotionnelle, c’était elle qui la portait aujourd’hui mais elle ne pouvait pas sortir, elle ne devait pas sortir. La jeune femme sentit l’étreinte de son père se défaire un peu pour lui laisser plus de liberté alors qu’il se voulait rassurant en lui annonçant qu’elle ne pourrait pas le décevoir. Si seulement il savait. Serait-ce de la déception ? De la colère ? Éprouverait-il une quelconque émotion ? Ou du moins, le montrerait-il ?

India ne voulait pas le lâcher, restant ainsi dans ses bras, mouillant un peu plus la chemise de son père de larmes. Elle se sentait rassurée de le savoir à ses côtés, de la savoir là, vivant. Elle n’acceptait pas l’idée de le perdre. Les minutes passèrent et elle parvint à se calmer petit à petit. La jeune Phillmore finit par se détacher de lui, la tête baissée, n’affrontant pas le regard bienveillant de son père, elle fit quelques pas, dos à lui, essuyant du revers de la main son visage. Reniflant, cherchant à retrouver une respiration calme et régulière, elle finit par dire d’une voix cassée :


Ta chienne de garde, l’autre blonde ne t’en a pas fait le rapport, c’est qu’il faut peut-être qu’elle change de métier ou qu’elle arrête d’essayer me suivre partout.


La jeune femme savait au fond d’elle qu’elle ne pouvait pas ne pas lui donner quelque chose pour comprendre son état. Dire qu’elle était fatiguée n’avait pas été suffisant à ses yeux, il voulait savoir car il avait compris que quelque chose n’allait pas. Plus rien n’allait depuis Destiny et son départ du lycée après tout. Prenant une profonde inspiration, elle se retourna pour faire face à son père. Sa réponse ne lui conviendrait pas mais c’était beaucoup trop d’informations de dire qu’il y avait un problème. Sa voix était tremblante, cherchant à se poser et ses phrases étaient courtes et saccadées.

Je ne peux pas t’en parler maintenant, pas tant que je n'ai pas réglé le problème moi-même. C’est pour nous que je le fais. Alors, fais-moi confiance. S’il te plaît, ne me pose plus de questions, j’en ai déjà trop dit.

Son regard le sien. Il était suppliant, sincère et pourtant tant dévasté. Arriverait-il à lui faire confiance ? India ne savait pas comment elle allait s’y prendre pour mettre un terme à cette collaboration forcée. Le tuer, faire en sorte qu’il soit coupable d’un crime ? Cet homme était très malin mais la jeune femme espérait l’être plus que lui.



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MessageSujet: Re: [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore   [TERMINE] Bad Habits - ft. India Phillmore EmptyJeu 28 Déc - 17:49




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Leur étreinte se prolongea quelques longues minutes dont Aaron savoura toute l'intensité. Il sentit les larmes de sa fille traverser le tissu de sa chemise et humecter sa peau. Et luttant contre l'envie de se servir de ces larmes pour la confronter à son malaise, il la laissa sangloter, agrippée à lui, dans un silence nécessaire.

Puis vint le moment de se séparer. Un putain d'arrachement dont Aaron gardait les traces salées sur son torse, derniers vestiges d'un amour si peu démonstratif. India s'éloigna, reprenant lentement ses esprits, certainement frappée de honte et de culpabilité d'avoir été si faible. Pourtant, Aaron voyait là une réelle force : celle de savoir vivre ses émotions. Lui, il les fuyait constamment, refusant de prendre le risque de les traverser. Comme s'il pouvait ne pas en revenir. Comme si elles pouvaient l'anéantir. Mais à endiguer une houle toujours plus féroce, le débordement serait forcément dévastateur. Un point de non-retour dont se sentait approcher le Prayer, à l'orée de ses quarante années passées ici-bas.

Dans l'attente d'un aveu, Aaron fut confronté à devoir se confesser. India s'exaspéra de son énième tentative pour garder un œil sur elle. Il plaiderait coupable. Coupable de s'inquiéter. Coupable d'avoir peur pour elle. Coupable d'être père, malgré tout.
Le Prayer s'excusa d'un haussement d'épaules désolé accompagné de deux mains toutes aussi navrées. Là n'était pas le fond du problème. Encore une parade pour tenter de masquer la vérité. Mais il ne pouvait lui en vouloir.

Finalement, India donna son verdict : il ne pouvait - devait ? - pas savoir. Aaron ravala un soupir agacé et se contenta d'avancer à son tour de quelques pas afin de rejoindre sa fille. Il se posta face à elle, et d'une main douce, vint déposer deux doigts sous son menton. Il exerça une légère pression, invitant sa fille à le regarder dans les yeux.

« D'accord, India. Je te fais confiance. Et je m'arrête là. Mais sache que tu peux compter sur moi, si tu as besoin. »

Bien sûr qu'elle avait besoin de lui ! Son instinct de père protecteur peinait à se contenter de ça, mais il ne devait. Elle lui avait demandé.
Ses doigts glissèrent sur l'épaule de la jeune femme et s'y arrêtèrent en un geste de soutien. Aaron laissa son regard vagabonder autour d'eux quelques instants. Le soleil venait de se coucher, et une brise salée vint les enlacer en un frisson. Il était peut-être temps de rentrer. Et de continuer comme si de rien était. Aaron espérait néanmoins qu'India saurait faire appel à lui quand elle le pourrait. Elle avait beau être une jeune femme indépendante, elle restait sa fille, sa petite, son bébé. Il était prêt à tout pour elle, et elle le savait. C'était d'ailleurs peut-être pour cela qu'elle ne voulait rien lui dire. Elle espérait ainsi le protéger.

« Allons nous mettre au chaud », finit-il par ajouter, pointant l'appartement d'un coup de menton.

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